You have the right to remain silent. Anything you say can be used against you in court.

Un vrai match de tennis est en train de se passer pendant cette conversation. En même temps, est-ce que c’est pas le principe d’une conversation ? J’ai jamais appris à faire ça, c’est très récent. Depuis que j’ai rencontré Ellen, elle me pousse à me livrer un peu plus chaque jour, sans jamais me forcer. Si au départ ses questions restaient sans réponses, aujourd’hui c’est un peu différent. Je suis moins réticente que j’ai pu l’être à parler de moi, même si ce n’est pas encore un réflexe - et entre nous, je pense que ça ne le sera jamais. A moi de demander à la jolie blonde si au moins, sa patronne est sexy. Puisqu’elle doit venger son honneur face à la tromperie de son mec, autant que ce soit aussi agréable pour elle. La réponse est sans appel : elle est super canon. Je ne peut m’empêcher de rire. Au moins, ça vient du coeur. La description qu’elle m’offre donne effectivement l’eau à la bouche. Une femme de caractère, en tout état de cause. « C’est la patronne de Sanchez Production, on doit pouvoir la googler je pense. » Ah oui ça a pas l’air de déconner l’histoire ! Billie se saisit de son téléphone pour aller chercher l’information. Une photo qui rendrait justice à la patronne en question. Une fois trouvé, elle me tend son téléphone pour me montrer, et je crois que ma mâchoire se déboîte un peu. « Ah ouais ! » « Je pense qu'elle est trop bien pour moi, mais je vais pas cracher sur une telle opportunité. » ajoute-t-elle avec un manque de confiance en elle que je ne lui connaissais pas. « Pourquoi tu dis ça ? Personne n’est trop bien pour toi. » Je hausse un peu les épaules, et en réalité, personne n’est trop bien pour personne. Ça, c’est juste ce qu’on pense mais ce n’est pas vrai. Ce n’est pas une déclaration déguisée, attention. « Et puis, on sait pas ce qui arrivera demain. Si il faut tu vas lui plaire, pas juste pour… un plan cul. » Je penche un peu la tête sur le côté, amusée. « Après, faut voir aussi si ce genre de meuf te convient, ça c’est une autre histoire ! » Surtout si elle est à la tête d’un gros groupe comme ça, elle doit avoir max de boulot, et un bon caractère pour assumer tout ça. En plus, une latine, bonjour les dégâts !

You have the right to remain silent. Anything you say can be used against you in court.

 
« Ah ouais ! » Evidemment madame Sanchez ne laissait personne indifférent, elle avait un charisme écrasant et un charme transcendant si bien que même Billie, pourtant d’habitude très sûr d’elle, doutait de sa place aux côtés de la patronne.  « Pourquoi tu dis ça ? Personne n’est trop bien pour toi. » La blonde haussait les épaules pas entièrement certaine que Eliot disait vrai. « Et puis, on sait pas ce qui arrivera demain. Si il faut tu vas lui plaire, pas juste pour… un plan cul. » Ouais pourquoi pas, Billie ne disait pas non à quelques choses de plus sérieux, elle qui avait envie de se caser, mais elle n’était, en effet, pas certaine que Gabrielle soit faite pour elle. Est ce qu’elle avait envie de rentrer du boulot et de se retrouver seule à la maison, ou alors de devoir vivre 90% de son temps avec avec l’assistante de madame Sanchez ? « Ouais j’avoue que je sais pas … » Une petite moue pensive s’affichait sur le visage de la policière. « J’ai bien envie d’une femme type femme au foyer. Tu vois? Rentrer à la maison après une longue journée et avoir quelqu’un de présent. Pas forcément quelqu’un qui m’a fait à manger hein, j'veux pas de ce cliché là, mais quelqu’un avec qui faire à manger justement, et pas quelqu’un comme la patronne qui n’a certainement jamais mis un pied dans sa cuisine. » C’est sur que madame Sanchez avait certainement un quotidien bien différent de celui dont rêvait Billie. Mais bon, s’il y avait des sentiments après peut-être qu’elle concevrait à faire sa vie avec la patronne, qui sait. « Elle est comment ta moitié? Raconte un peu ! » est ce qu'elle avait trouvé la femme idéal, est ce que Billie allait la jalouser?

« Ouais j’avoue que je sais pas … » dit-elle, visiblement un peu perdue dans ce qu’elle a l’air de ressentir. Je ne suis pas assez proche d’elle pour arriver à la lire, savoir ce qu’elle veut, vraiment, au fond d’elle-même. Elle m’explique alors ses envies, une femme au foyer, quelqu’un qui peut prendre soin d’elle quand elle rentre le soir après sa journée de boulot. Je grimace un peu sur la fin de sa tirade, parce que effectivement, ces deux là n’ont pas l’air vraiment compatibles, d’un point de vue extérieur. Je hausse un peu les épaules et continue sans tarder. « Peut-être qu’elle pourrait apprendre, peut-être qu’elle aurait envie de ça, elle aussi. » Je dis ça mais je n’en sais rien. Et puis, tout le monde n’a pas les même envies, il se peut aussi que cette Gabrielle n’ait aucunement envie de vivre une vie ‘plan plan’. Je ne dis pas que ce que veut Billie c’est ça, mais peut-être que pour Gabrielle, c’est un peu le cas. Il y a encore quelques années, penser à faire la cuisine avec quelqu’un, pour moi, c’était un peu plan plan. « Elle est comment ta moitié? Raconte un peu ! » Oh wow. Nous voilà revenue à mon propre cas. Parler de moi, de notre relation. Super. « Euhm… Bah elle… Elle est plus vieille. Bien plus vieille. » Je sais même pas pourquoi je commence par ça, est-ce que j’estime que c’est important ? « Elle est prof, à l’université. On s’est rencontrée à un cours du soir d’italien, et le courant est bien passé. » Je hausse les épaules et poursuis. « J’avais pas vraiment d’endroit où crécher, elle m’a proposé genre une coloc, et plus si affinité quoi.. Et de fil en aiguille… » J’esquisse un léger sourire, parce que malgré mes airs détachés, je tiens à elle…