eliot • beautiful trauma

eliot, c’est la débrouillarde par excellence. déjà petite, il a fallu qu’elle apprenne à se débrouiller. elle a été virée de sa première famille d’accueil, écumé les foyers, pour finalement être adoptée à l’âge de 12 ans, et 12 ans, c’est tard. mais les Donovan ont sur la canaliser, un peu.

elle a un bon fond eliot, contrairement à ce qu’on pourrait croire au premier abord. c’est un coeur en shamallow, même si faut creuser un peu. elle a pas toujours la conscience du bien et du mal, elle peut blesser sans le vouloir, c’est d’ailleurs le plus souvent ce qu’il se passe, parce que c’est pas une méchante, et blesser volontairement, elle le réserve que quand la coupe est pleine.

plutôt nonchalante, elle est un peu le genre fausse calme, disons qu’elle peut rester calme trop longtemps, mais il ne faut pas non plus l’emmerder sur la longueur au risque de recevoir les foudres de la jeune femme, et c’est pas vraiment beau à voir.

gamine, son passe temps favori quand elle faisait pas des conneries, c’était de déplanter des arbustes ou des fleurs dans la nature, pour les replanter ailleurs, les voir pousser… elle faisait même de la chimie, des mélanges de fleurs, et ça marchait plutôt bien. si elle avait choisi de continuer ses études, elle aurait sûrement choisi une branche dans ce milieu là, quelque chose comme architecte paysagiste. quelque chose comme ça oui.

les cours, les études, l’autorité, tout ça ça a jamais été son truc. dissipée, manque de concentration évidente, eliot a toujours été une sorte de rêveuse, le nez à l’extérieur, à marcher pied nu le maximum du temps, à jouer avec les animaux, à s’extraire un peu du monde humain qu’elle jugeait trop compliqué, surtout pour une question d’intégration.

elle a su qu’elle aimait les filles très tôt, les gars, ça a toujours été que pour jouer au foot ou à la console, bien que ça, elle pouvait le faire aussi avec certaines filles. et c’est celles là qu’elle allait embrasser en cachette derrière le collège et le lycée. et puis en grandissant, elle a appris à aimer les femmes, les vraies, féminines, les cheveux longs et des talons, c’est ce qui lui retourne la tête.

eliot a enchaîné les petits boulots, écumé les boîtes d’interim, elle a touché à tout, manuelle comme elle est, tout sauf un boulot derrière un bureau les yeux rivés sur un écran. ça, jamais de la vie. et puis la vie faisant, elle a signé un contrat dans une boîte d’ouvrier du bâtiment. elle aime pas particulièrement ce qu’elle fait, mais ça gagne pas si mal pour une fille qui a pas fait d’études, et puis elle est jamais enfermée, parce que ça, c’est vraiment le genre de cage qui l’oppresse et la met hors d’elle.

il y a quatre ans, après avoir couché avec un nombre incalculable de filles, elle a rencontré sofia, une sublime italienne à la peau mate et aux yeux chocolat. une attirance réciproque, et une nuit en enchaînant une autre, eliot a eu envie de tenter l’aventure du couple, chose qu’elle n’avait jamais pensé possible avant sofia. mais eliot reste avant tout un oiseau solitaire, un oiseau de nuit, elle aime se laisser porter où le vent la mènera, et le vent l’a menée vers d’autres femmes, encore et encore. elle a pourtant emménagé avec sofia, continué leur histoire, leur jolie histoire. mais les adultères d’eliot ont fini par tout foutre en l’air quand sofia a surprise sa petite amie nue sur le canapé avec une dénommée lou. this is the end.

depuis trois semaines, eliot est donc à la rue. elle dort à droite à gauche chez des amis, des collègues, mais faudrait peut-être penser à trouver un truc un peu plus stable. sans doute qu’au fond, elle voudrait seulement réussir à récupérer sofia.

pour se faire, elle s’est inscrite dans un cours du soir pour apprendre l’italien. elle a quelques notions de par les quatre années à écouter parler sa petite amie avec sa famille, en italien dans sa langue natale, mais elle adore cette langue et elle aimerait pouvoir la parler un peu mieux.

eliot n’a jamais ressenti la volonté de retrouver sa famille biologique, mais il se pourrait que ce soit elle qui revienne sans qu’elle n’en ait évoqué le besoin.