You have the right to remain silent. Anything you say can be used against you in court.

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La journée se terminait enfin, le soleil disparaissait derrière les immeubles de la ville et Billie vérifiait machinalement que son arme soit bien déchargée avant de la ranger bien en sécurité dans son casier. Elle fermait ce dernier bruyamment, remettant sa veste sur ses épaules, avant de franchir les portes vitrées du commissariat. Elle fit rapidement signe à deux collègues, d’une autre unité, qui étaient sur le point de partir en patrouille. « ça vous dérangerait de me déposer en centre ville? » demandait-elle, tout sourire, forçant presque sur son accent pour avoir l’air plus charmante. Les deux hommes acceptèrent sans hésiter et elle grimpait à bord de l’imposante Ford Expedition à l’effigie du département de police de Los Angeles.
Quelques minutes de trajet rythmées par des conversations sans grand interêt et voilà que Billie arrivait en centre ville. Elle remerciait les deux hommes avant de descendre de voiture pour rejoindre la rue. À cette heure-ci il y avait du monde en ville, entre ceux qui sortaient du boulot et ceux qui se rendaient en soirée, un vrai chassé-croisé avait lieu sur les trottoirs du centre. La texane se mêlait à la foule, se frayant un chemin jusqu’à atteindre un coin de la ville où il ne semblait y avoir que des bars et des terrasses de restaurant. Musique un peu forte, brouhaha ambiant, odeur de tabac, d’alcool et de friture; elle se voyait déjà passer une soirée sympathique dans l’un de ces bars, une bière bien fraiche à la main. Mais visiblement un groupe, déjà un peu alcoolisé, en avait décidé autrement. Bousculades et cris, Billie observait rapidement la situation qui dérapait bien vite. Des coups de poings furent échangés, certains tentaient de rentrer dans la bagarre, alors que d’autres essayaient de retenir leurs amis. Seule Billie ne pouvait pas faire grand chose, mais rapidement elle repérait deux policiers en patrouille à pied non loin qui ne semblaient pas avoir envie d’intervenir. Elle s’éloignait donc d’un pas rapide du groupe pour les rejoindre. « Vous comptez faire quelques choses pour mettre fin à cette bagarre? » demandait-elle, sans détour, alors que déjà elle recevait un regard menaçant d’un des deux jeunes hommes en uniforme. « Circulez madame, ça n’vous regarde pas. » Elle sortait machinalement son badge comme pour les faire taire, manquait plus qu’elle se fasse engueuler par deux gardiens de la paix minables qui ne faisaient même pas leur boulot. « Appelez des renforts. » Ils s’excusèrent immédiatement, appelant des renforts sans tarder avant d’enfin rejoindre la bagarre qui semblait empirer un peu plus chaque seconde. Billie les suivait, attachant son badge à sa ceinture, avant de foncer dans le tas. Bien vite d’autres policiers pointèrent le bout de leur nez aidant à maîtriser les principaux trouble-fêtes. Les interrogatoires commencèrent enfin, afin de déterminer qui était impliqué dans cette dispute. « Moi qui pensais avoir fini ma journée de boulot… » soupirait-elle, en empruntant un carnet de note à l’un de ses collègues avant de se retourner vers un petit groupe visiblement impliqué dans ce chahut. « Bon… » Elle relevait la tête de son carnet pour tomber nez à nez avec Eliot. « Hey there stranger, comme on se retrouve! » Un sourire venant aussitôt étirer ses lèvres. « Pièce d’identité valide? » lançait-elle. ça faisait un bail qu’elle n’avait pas fait ce genre de contrôle de routine mais c’était comme le vélo, ça ne s’oubliait pas.

Ma vie ne ressemble plus à ce qu’elle était il y a encore deux ans. Après ma rupture avec Sara, je m’étais promis de ne plus jamais me mettre en couple avec personne. Parce que c’est la merde, et que je suis pas le genre d’oiseau à mettre en cage. J’aime beaucoup trop ma liberté, et c’est d’ailleurs elle qui m’a coûté mon histoire avec l’italienne. Mais après ça, j’ai rencontré Ellen, et j’ai compris que toutes les histoires pouvaient être presque en totalité différentes. Ellen ne m’a jamais demandé de la considérer comme ma petite amie. En même temps, on a une sacré différence d’âge. Et puis c’est la meilleure amie de ma mère biologique ! Enfin.. heureusement que j’étais pas au courant de ça, et elle non plus d’ailleurs. Toujours est-il que vivre à nouveau avec quelqu’un, c’est une épreuve. Mais quand on ajoute à ça une gamine sur les bras, un licenciement économique et un nouveau boulot, on est pas rendu. J’ai l’impression de pas réussir à mettre un pied devant l’autre en ce moment, je vois plus très clair dans ce que je dois faire, ni même ce que j’ai envie de faire. Je ne dis pas que je n’aime pas ma vie telle qu’elle est, mais c’est tellement différent de ce que j’ai eu l’habitude de vivre jusque là.

Ce soir, j’ai laissé la petite Leo avec Ellen, elles s’entendent à merveille toutes les deux, et tant mieux, parce que j’ai fait la promesse à la mère de la petite fille, que je m’occuperai d’elle comme si ma vie en dépendait. Mais ce soir, je ne pense plus à rien, je sors avec mes amis, et je profite simplement d’une soirée sans aucune pression. J’enchaîne les cocktails, ça fait un bien fou, mais je suis encore lucide. Bien assez pour me rendre compte que le ton monte pas très loin. Un de mes meilleurs potes a chopé un mec et l’a entraîné dehors pour lui péter les dents. Génial. J’ai pas envie d’avoir des problèmes avec les flics, et en même temps je vais pas le laisser dans la merde. Alors je sors à ses trousses et tente de le raisonner, mais tout s’envenime, tout va très vite, tout prend de l’ampleur. Je me prends une baigne perdue qui m’ouvre un peu la lèvre, rien de bien méchant, mais je ne me retiendrai pas de lui faire un sermon une fois qu’il sera sobre, cet abruti.

Evidemment, la police s’en mêle, et pour une fois c’est pas plus mal, ça évitera qu’il y ait un mort au milieu. Ils ont bouffé du lion ou quoi ces deux idiots là ? J’suis sûre que Jim a le nez pété avec ses conneries, ça lui apprendra. Plus le temps de m’échapper, je dois me plier aux interrogatoires des flics, comme si j’avais que ça a foutre. Et encore moins face à elle y’a pas assez de flics dans cette ville pour que je me retrouve face à la seule que je connaisse ? « Hey there stranger, comme on se retrouve! » « Hey… » que je réponds, un peu penaude. J’peux pas fuir, même si j’ai qu’une envie, courir en sens inverse. « Pièce d’identité valide? » enchaîne-t-elle avec aplomb. Ah ouais, carrément. Je soupire un peu et plonge mes mains dans mes poches pour trouver mon porte feuille, mais évidemment dans la cohue, soit il est tombé, soit on me l’a volé. La misère. « Euh… bah pas pour cette fois. » Je tente un sourire un peu con, pas sûr qu’elle me lâche comme ça. « Tu prends les plaintes pour vol à l’arrachée aussi ou pas ? » Non parce que là, c’est moi la victime !

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Qui aurait cru qu’elle la re-croiserait ainsi. Eliot était toujours aussi cool, il n'y avait pas à dire elle dégageait quelques choses de captivant, mais pas de quoi déconcentrer Billie qui était là pour bosser. (même si techniquement elle avait terminé sa journée.) « Hey… » Evidemment, elle n’a pas l’air aussi ravis de voir la texane, que celle ci ne l’est. Ses mains s’enfonçaient rapidement dans ses poches, tâtonnant sur son pantalon sans qu’aucun papier d’identité n’apparaisse dans ses mains. Billie l’observait, silencieuse, sachant pertinemment ce qui était entrain de se passer.  « Euh… bah pas pour cette fois. » Notait-elle un sourire idiot sur les lèvres. La flic lui rendait son sourire, un peu plus agacée qu’elle ne l’aurait voulu. C’était terriblement chiant les gens qui n’avait pas de pièce d’identité sur eux, ce n’était pourtant pas compliqué d’avoir, ne serait-ce que son permis de conduire sur soit pour prouver son identité. Ceci dit, Billie était prête à laisser couler pour cette fois, après tout, elle la connaissait, elle savait qu’elle n’était pas du genre à lancer une bagarre, qu’elle était plutôt au mauvais endroit, au mauvais moment.  « Tu prends les plaintes pour vol à l’arrachée aussi ou pas ? » ajoutait-elle et Billie ne pouvait retenir un petit rire presque nerveux. « T’es sérieuse? A croire que t’es la personne la moins chanceuse de LA. Tu te retrouve dans un bagarre et en plus tu te fait voler tes papiers? » lâchait-elle dans un rire limite sarcastique, avant de se calmer son léger et de reprendre. « Pardon. Non je prend pas les plaintes, je suis même pas supposée être en service là. Mais tu peux aller à la station de police la plus proche pour déposer plainte, je suis sur qu’ils prendront bien soin de toi. » Expliquait-elle, avant d’ajouter a voix un peu plus basse pour ne pas que ses collègues ne l'entendent. « Enfin ils seront sexistes à mourir, mais ça c’est la joie de la police. »

Le rire un peu nerveux de la blonde ne me dit rien qui vaille. Elle n’est même pas en tenue, je ne sais pas si elle est vraiment en service ou si elle a simplement agit en voyant ce qui se passait sur son chemin. « T’es sérieuse? A croire que t’es la personne la moins chanceuse de LA. Tu te retrouve dans un bagarre et en plus tu te fait voler tes papiers? » Je tente une petite grimace en haussant les épaules. Ça m’enchante pas plus qu’elle, et, naturellement, je regarde quand même par terre autour de moi, pour voir si le fameux sésame ne traîne pas quelque part. Mais il y a du monde, et le rire de mon ex sex friend me fait reposer le regard sur elle. Elle se fout de ma gueule ou je rêve ? « Pardon. Non je prend pas les plaintes, je suis même pas supposée être en service là. Mais tu peux aller à la station de police la plus proche pour déposer plainte, je suis sur qu’ils prendront bien soin de toi. » C’est bien ce que je me disais, elle n’est pas en service. Qui le serait dans une tenue… aussi sexy. En fait, ça n’a rien de sexy, c’est juste elle qui l’est. Ça n’a pas changé, ça. « Enfin ils seront sexistes à mourir, mais ça c’est la joie de la police. » ajoute-t-elle plus bas, comme pour me faire une confidence. Nouvelle grimace qui déforme légèrement mes traits. « Je devrais pouvoir le retrouver, non ? » Après tout, y’avait pas grand chose dedans, sauf effectivement mon permis et ma carte d’identité. Pas de fric. Peut-être que la personne qui tombera dessus le déposera au commissariat le plus proche ? Ok, je fabule. Personne ne fait plus ça. Fait chier. « Sérieux, ça m’aurait arrangé que tu m’évite de tomber sur un pauvre loup sexiste qui va me regarder en bais. » Je grogne un peu, et glisse machinalement ma main dans mes cheveux décolorés. Comme si j’avais que ça à foutre. « Même en service, tu les prends pas les plaintes ? » Est-ce que je fais un peu de forcing ? Non parce que je peux bien attendre demain. Ce serait plus simple si je pouvais faire ça avec elle qu’avec quelqu’un que je connais pas. Je suis pas à l’aise de me pointer chez les flics, même si cette fois c’est moi la victime. Bordel…

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« Je devrais pouvoir le retrouver, non ? » Vu le monde qu’il y avait, la jeune femme était bien optimiste, mais bon, Billie observait quand même les alentours, entre les pieds des autres personnes interrogés par ses collègues. « J’veux pas être pessimiste mais … si tu le retrouve, pense à jouer au loto. » lâchait-elle en rigolant. « Sérieux, ça m’aurait arrangé que tu m’évite de tomber sur un pauvre loup sexiste qui va me regarder en bais. » Billie grimaçait un peu, elle comprenait bien l’agacement de la brune aux mèches décolorés et elle savait mieux que personne combien ça pouvait être fatiguant d’avoir affaire à des remarques sexistes au commissariat. « Même en service, tu les prends pas les plaintes ? » Elle se mordait la lèvre inférieur, secouant lentement la tête. « Honey, j’attrape les gros méchants moi, pas les voleurs de porte-feuille… » Elle lâchait un court soupire avant d’ajouter: « Ecoute, passe demain vers 14h, demande Billie Moore à la secrétaire et je te ferais ça vite fait. Mais c’est bien parce que c’est toi !» Elle ne l’aurait pas fait pour tout le monde mais elle connaissait la débilité et l’étroitesse d’esprit de ses collègues, et ce quelques soit l’unité dans laquelle ils travaillaient, donc elle voulait bien prend quinze minutes de son précieux temps pour aider son ex-sex-friend. Même si elle la connaissait peu enfin de compte, elle n’avait pas envie que celle ci passe un mauvais moment au commissariat. Ce n’était pas déjà pas vraiment l’endroit le plus agréable de la ville. « J’aurais bien dis: en échange tu m’offres un verre? mais t’as plus de carte de crédit non plus j’imagine? » Plaisantait t-elle en pouffant de rire avant de lâcher un petit clin d’oeil à la jeune femme. « Donc.... tu veux un verre? je t'invite. »

Je sais bien que je sui optimiste quand je pense pouvoir retrouver mon porte feuille. Billie en rajoute une couche pour se foutre de ma gueule. Manquait plus que ça. Toute façon, j’ai aucune envie d’aller au commissariat pour porter plainte face à un gros lourd misogyne. J’essaie de creuser pour voir si je peux pas faire ça avec elle. Après tout, je la connais, ce sera toujours moins pire. Mais madame se la pète en me faisant comprendre que son boulot ne consiste pas à prendre les plaintes. Je vois le genre. Petite moue pour lui dire que je comprends, mais elle vient dans mon sens, et je ne peux que la remercier pour ça. Un sourire étire le coin de mes lèvres. « C’est cool. Merci. » Je ne suis pas du genre très expansive, mais je vais lui devoir une fière chandelle. « J’aurais bien dis: en échange tu m’offres un verre? mais t’as plus de carte de crédit non plus j’imagine? Donc.... tu veux un verre? je t’invite. » Je me mets à rire un peu, parce que c’est clair que la situation vaut son pesant de cacahuètes. Elle me sauve la mise, et elle va m’offrir un verre ? Pas question. « T’inquiète, pas besoin de carte de crédit pour aller boire un verre ici. Viens, je t’invite. » Je lui offre un clin d’oeil amusé, et lui fais signe de me suivre. Après tout, elle n’est plus en service, elle peut bien accepter de prendre un verre. Et puis, à la base, c’est elle qui a proposé. Je l’emmène dans mon bar préféré - pas celui dans lequel je suis sortie ce soir, après réfléxion, j’aurai peut-être dû. « T’inquiète pas, je compte pas consommer et partir en courant pour ne rien payer. C’est fini ce temps là ! » Je lui offre un petit sourire malicieux et nous trouvons une place pour nous asseoir. « J’ai fait quelques extras ici, mais comme j’avais déjà un boulot à plein temps, je pouvais pas avoir de fiche de paye. Du coup, on s’est arrangés. » Je hausse un peu les épaules. C’est pas très légal, je sais, mais ce n’est pas non plus de la malhonnêteté. Je sais bien qu’elle est flic, mais elle va pas me faire chier pour ça. En tout cas, j’espère pas… « Ça va, tu vas pas me passer les menottes madame j’arrête les gros méchants ? J’espère que je suis pas assez grosse pour toi. » Je ricane un peu de ma blague à deux balles, mais je suis toujours un peu sur la corde raide que la flic en elle décide de retourner sa veste.

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« T’inquiète, pas besoin de carte de crédit pour aller boire un verre ici. Viens, je t’invite. » Billie ne s’attendait pas à ce que la soirée tourne comme ça. Elle pensait aller prendre un verre en ville, oui, mais pas finir par se faire invité par son ancien plan cul. Elle n’avait pas vu Eliot depuis de longs mois donc la retrouver dans ces circonstances étaient assez surprenant mais pas désagréable. Billie lançait un dernier regard à l’un de ses collègues en uniforme, lui faisant comprendre qu’elle ne comptait pas rester pour l’aider, et très vite elle suivait Eliot à travers la foule. « T’inquiète pas, je compte pas consommer et partir en courant pour ne rien payer. C’est fini ce temps là ! » Billie échappait un rire franc. « ça m’aurait fait rire je pense, de te voir partir en courant comme une voleuse. » avouait-elle un sourire collé aux lèvres.  « J’ai fait quelques extras ici, mais comme j’avais déjà un boulot à plein temps, je pouvais pas avoir de fiche de paye. Du coup, on s’est arrangés. » Billie hochait simplement la tête, en soit ce n’était pas légal, mais bon elle n’était pas là pour faire la police et puis c’était prescrit, enfin… ce soir en tout cas ça l’était. Elles trouvaient toute deux places autour d’une petite table. « Ça va, tu vas pas me passer les menottes madame j’arrête les gros méchants ? J’espère que je suis pas assez grosse pour toi. » Un petit sourire malicieux venait étiré le coin droit des lèvres de la blonde. « ça va, je n’pense pas que ton petit business de serveuse remplaçante soit une menace pour l’état, ni même pour le pays. » lançait elle en riant. « Je suis pas flic ce soir de toute façon, donc ne crains rien. Tu pourrais acheter un gramme de cocaine sous mes yeux et je ne dirait rien. Je le jure. » Elle levait une main en l’air comme pour prêter sermon. Elle en profita bin vite pour interpeler une serveuse qui passait par là.  « Quatre shots de tequila, s’il vous plait. » Lançait elle alors que la jeune femme hochait la tête avant de poursuivre sa route avec son plateau rond perché au bout de ses doigts. « Tu vois? Je bosse pas et clairement mon jugement sera altéré dans quelques instants… » ajoutait-elle en pouffant de rire. « Bon aller raconte. Tu deviens quoi? »

J'ai toujours marché sur des oeufs avec les flics. Faut dire que j’ai fait quelques belles conneries. Rien qui ne puisse me faire crouler en prison heureusement, mais j’ai eu ma petite période de délinquance. En même temps, vu d’où je viens, ça semblait un peu inévitable. Mais je m’en suis plutôt bien tiré, et maintenant, je me débrouille. Je fais pas toujours tout dans la légalité, mais franchement, comparé à certains, je peux dormir sur mes deux oreilles ! Du coup, je rassure un peu Billie, qu'elle pense pas que je suis une voleuse ou quelque chose comme ça. Restau-basket je l’ai fait un paquet de fois, mais je n’oserai pas le faire devant elle, ou même pire avec elle. « Ça m’aurait fait rire je pense, de te voir partir en courant comme une voleuse. » Ouais, elle dit ça parce que l’imaginer c’est quelque chose, en être témoin, c’est autre chose. Mais je ne dis rien, et me contente de rire avec elle. Détends-toi Donovan. Je lui explique quand même la petite manigance. Même si c’est pas très légal, on peut pas dire que ce soit un gros délit non plus. Enfin j’espère quand même qu’elle ne va pas m’en tenir rigueur. « Ça va, je n’pense pas que ton petit business de serveuse remplaçante soit une menace pour l’état, ni même pour le pays. » Je hoche la tête, bien d’accord avec elle, et heureuse surtout qu’elle le voit de cet oeil là. Elle me rassure à son tour en me disant qu’elle n’est pas flic ce soir. Elle peut bien le dire, moi je le sais, et je me tiens à carreaux, c’est tout. Je hoche la tête comme pour lui signifier que j’ai compris, mais je ne me dévoilerai pas pour autant. Même si la cocaïne c’est plus pour moi. La serveuse vient à notre écoute et Billie s’empresse de commander de la tequila. Bon choix. On a ça en commun. « Tu vois? Je bosse pas et clairement mon jugement sera altéré dans quelques instants… » Je ris avec elle, plutôt satisfaite de la tournure de la soirée, au final. « On va voir ça. » Même sans portefeuille, j’ai largement assez d’ardoise ici pour pouvoir la faire boire, plus que ce qu’elle imagine. Moi j’ai pris de l’avance, je vais y aller mollo. « Bon aller raconte. Tu deviens quoi? » Je soupire un peu tout en levant les yeux au ciel. « Ohh la super question qui tue ! » Ça m’amuse, c’est toujours la question vague qui revient quand tu renoue avec des gens du passé. Ils veulent tout savoir. Et moi, je ne donne jamais tout. « Bah écoute ça va. J’me suis un peu rangée, j’essaie… » Un haussement d’épaules plus tard, et je reprends ma courte réponse. « J’suis co-gérante du Planet, depuis peu. Je m’y attendais pas, une belle opportunité. Je t’ai pas vue là bas depuis que j’y suis, tu traînes plus trop dans le coin ? » Evidemment, j’évite de parler de ma vie réellement privée. Parce que comme son nom l’indique, elle est privée.

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 Quelques rires et puis un soupire face à cette question certainement trop souvent posée. « Bah écoute ça va. J’me suis un peu rangée, j’essaie…  » Eliot, rangée? ça c’était nouveau !« J’suis co-gérante du Planet, depuis peu. Je m’y attendais pas, une belle opportunité. Je t’ai pas vue là bas depuis que j’y suis, tu traînes plus trop dans le coin ?  » Et voilà que déjà la conversation revenait sur Billie, elle n’en saurait certainement jamais plus sur la mystérieuse Eliot. « J’y passe uniquement pour y récupérer ma collègue. » Lâchait-elle sur le ton de la plaisanterie. Oui clairement ce bar était plus le QG de Sana que celui de la blonde. Elle était plus soirée tranquille chez des amis que sortie dans un bar, mais peut-être qu’il serait temps qu’elle accepte qu’elle n’était plus en couple avec Adam et qu’elle se décide à fréquenter des endroits plus peuplé que son propre appartement. « J’avoue que je sors peu… faudrait peut-être que je m’y remette, pour rencontrer des nouvelles têtes. » Les shot de tequila se remplissait devant elles et Billie attrapait déjà le sel pour en déposer un peu  à la naissance de son pouce. Elle léchait le tout avant de boire un premier shot, puis de rapidement attraper l’une des tranche de citron qui se trouvait devant elle et de mordre dedans. Elle grimaçait un peu à la fois a cause de l’acidité du fruit mais aussi face au gout brulant de l’alcool qui glissait dans sa gorge. « Je sortais moins parce que j’étais en couple pendant un moment, mais depuis quelques mois je suis de retour sur le marché, donc faudrait que je m’y remette. » avouait-elle. « Quand tu dis que tu t’es rangée, tu veux dire que tu t’es casée ? T'as trouvé la perle rare? » Non pas que l’un n’empêchait l’autre, simplement que Billie était curieuse de savoir ce que Eliot devenait. Après tout elles avaient souvent partagées bien plus qu’un simple verre donc elle pouvait bien lui raconter un peu ses histoires de coeur.

Je sais, le mot ‘rangée’ dans ma bouche, c’est pas vraiment ce à quoi on s’attend. Mais c’est un peu le cas. Disons que ma vie a beaucoup changé ces derniers mois, cette dernière année. J’aurai jamais pensé que je puisse en être ici un jour, d’ailleurs. « J’y passe uniquement pour y récupérer ma collègue. » me répond-elle sur un ton plein de malice. Sa collègue ? Donc elle a une collègue que - ce qui n’est pas étonnant si on se fie au cliché de la femme flic. Intéressant. Peut-être que je la connais. Mais je ne m’aventure pas à poser de question, je n’ai pas envie que le malaise s’installe, et après tout, c’est elle la flic, pas moi. « J’avoue que je sors peu… faudrait peut-être que je m’y remette, pour rencontrer des nouvelles têtes. » Est-ce que je dois lire entre les lignes et comprendre qu’elle n’a personne dans sa vie ? Je penche un peu la tête sur le côté, curieuse. Pas que ça m’intéresse sur le plan personnel, je suis un peu passé à autre chose depuis que j’ai rencontré Ellen, mais la curiosité reste quand même un de mes traits de caractère, je n’y peux rien. L’alcool est arrivé, et il est temps de boire un peu. J’accompagne la blonde dans le premier shot, accompagné du sel et du citron, comme le veut la tradition. « Je sortais moins parce que j’étais en couple pendant un moment, mais depuis quelques mois je suis de retour sur le marché, donc faudrait que je m’y remette. » Nous y voilà ! Je suis devin je crois. Ou alors elle entend mes pensées, et là ça devient plus problématique. « Quand tu dis que tu t’es rangée, tu veux dire que tu t’es casée ? T'as trouvé la perle rare? » Ah, voilà que les projecteurs sont à nouveau rivés sur moi. Je déteste ça, c’est bien connu. « Euhm.. » Le malaise s’installe. Pas que j’ai honte d’être en couple, ni même de l’être avec une femme bien plus âgée que moi, mais c’est surtout l’idée de parler de ‘couple’ qui me fait encore super bizarre. « Ouais, disons que je fréquente quelqu’un depuis un certain temps. » C’est grâce à elle que j’en suis là aujourd’hui d’ailleurs. A moi aussi évidemment, mais elle a beaucoup contribué à mon changement de vie. « Donc t’as été en couple pendant un moment ! C’est fini depuis longtemps ? » Il faut toujours que je retourne la situation, je déteste être sur le devant de la scène.

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« Euhm.. » Petit malaise, à croire qu’elle n’a pas du tout envie d’étaler sa vie privée, ou qu’elle a honte d’être en couple. « Ouais, disons que je fréquente quelqu’un depuis un certain temps.  » C’était terriblement vague, mais bon avec Eliot elle commençait a avoir l’habitude. Infos au compte gouttes puis très vite changement de sujet: « Donc t’as été en couple pendant un moment ! C’est fini depuis longtemps ?  » Billie préférait boire un second shot de tequila avant de se risquer à répondre. Qu’elle le veuille ou non le sujet était encore un peu sensible, cette rupture lui avait bien brisé le coeur. Elle grimaçait un peu e vidant son verre avant de mordre de nouveau dans sa tranche de citron et d’enfin répondre. « quelques mois. J’ai arrêté de compter. » notait-elle en haussant les épaules. « J’ai appris dernièrement qu’il m’avait trompé avec sa patronne. Donc j’ai décidé de passer à autre chose… » annonçait-elle, un brin de fierté venant tinter la fin de sa phrase alors que l’alcool lui faisait avouer la suite: « Je vais me faire sa patronne, par pure vengeance. » Elle attrapait un troisième shot et le but cul-sec en plissant les yeux. « Men are trash, de toute façon. » concluait-elle en reposant son verre sur le comptoir. « T’as bien de la chance d’avoir trouvé quelqu’un de bien. Enfin… je devine que c’est quelqu’un de bien, sinon tu te serais pas casée. » Elle marquait une courte pause avec de demander: « Tu te projète un peu? Aménagement, mariage, tout ça? » Est ce que Eliot était une grande romantique qui se faisait discrète ? Billie mourrait d’envie d’en savoir plus.

Ce n’est pas évident pour moi de parler de ma vie privée, en réalité, ça ne l’a même jamais été. Mais je connais un peu Billie, et puis elle est flic, comment je peux réussir à me débarrasser de son interrogatoire ? Alors je déclare forfait, et assume. Mais comme d’habitude, je préfère changer de sujet et parler d’elle à nouveau, pour ne pas me sentir dans les phares d’une voiture trop longtemps. En voyant la grimace de la blonde, j’imagine que sa situation n’est pas évidente non plus. Ou pire, qu’elle souffre ou qu’elle a souffert. Et même si on ne partage plus autant que ce qu’on a partagé par le passé, ça me fait mal au coeur pour elle. Elle reste vague dans la première partie de réponse, jusqu’à finalement avouer « J’ai appris dernièrement qu’il m’avait trompé avec sa patronne. Donc j’ai décidé de passer à autre chose… » A mon tour de grimacer. Quel connard. « Un connard de mec quoi. » J’ai jamais aimé les mecs. Jamais jamais jamais. Je les trouve idiots et ils ont plus de pouvoir qu’ils ne le devraient, comparé à leur maigre intelligence. Je sais, je fais des généralités, mais c’est comme ça j’aime pas les hommes. Elle ponctue son récit en m’avouant vouloir se venger en couchant avec sa patronne. Et je manque de m’étouffer avec mon shot, juste parce que ça me fait beaucoup rire. « Alors ça ça me plait ! » C’est une alternative qui me réjouit davantage. En plus, elle a l’air déterminée. J’approuve sa remarque sur les hommes. « Je comprends pas les hétéros. Ni les bis d’ailleurs… » lui dis-je en lui adressant un petit sourire entendu. Qui aime vivre avec un gars sérieux ? « T’as bien de la chance d’avoir trouvé quelqu’un de bien. Enfin… je devine que c’est quelqu’un de bien, sinon tu te serais pas casée. Tu te projète un peu? Aménagement, mariage, tout ça? » Voilà qu’on en revient à mon cas. Mais lorsqu’elle parle de mariage, encore une fois je manque de m’étouffer. Faut qu’elle arrête de dire ce genre de trucs au moment où je bois, ça va mal finir. Je vais faire une fausse route avec ses conneries. « Nan nan clairement pas de mariage. On vit ensemble ouais, enfin disons qu’on vivait ensemble avant d’être vraiment ensemble… » Je fais une petite moue, parce que j’ai bien conscience que c’est pas super clair. Ça l’est pas toujours pour moi non plus, surtout que j’ai toujours une chambre à moi, et Ellen a sa chambre à elle. Bon ok on dort ensemble quasiment tout le temps mais quand même, je crois que ça me rassure d’avoir encore mon espace à moi seule. « On a adopté un chien. Ça compte autant que le mariage nan ? » Mouais.

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« Un connard de mec quoi. » Ouais c’était assez bien résumé, il fallait bien l’avouer.  Puis l’alcool faisait son petit effet et Billie se laissait aller à avoué son plan machiavélique. C’était peut-être un peu ridicule mais la patronne de Adam était canon, donc elle n’allait pas dire non à une telle vengeance. « Alors ça ça me plait ! » Un sourire venait illuminer de la blonde, pas peu fière que son plan soit approuvé. « Je comprends pas les hétéros. Ni les bis d’ailleurs… » Un petit rire franchissait aussitôt ses lèvres. « Si je pouvais être lesbienne je le serais. J’espère que la prochaine personne qui fera chavirer mon petit coeur sera une femme parce que là j’ai assez donné à la gente masculine. » Malheureusement elle ne choisissait pas ce genre de chose, the heart wants what it wants comme on dit. Elle ramenait la conversation sur Eliot, elle qui avait visiblement trouvé l’amour, la chanceuse ! Celle ci manquait une nouvelle fois de s’étouffer, a croire que Billie mettait facilement les pieds dans le plat quand elle avait un peu bu. « Nan nan clairement pas de mariage. On vit ensemble ouais, enfin disons qu’on vivait ensemble avant d’être vraiment ensemble… » Billie en déduisait qu’elles avaient été colocataire avant de tomber amoureuse l’une de l’autre, une drôle de situation mais une jolie histoire quand même.  « On a adopté un chien. Ça compte autant que le mariage nan ? » C’était au tour de Billie de manquer de s’étouffer avec sa boisson. « Oui si on veut… » lâchait-elle dans un petit rire. « C’est presque comme avoir un enfant un chien, c’est des responsabilités mine de rien, donc c’est pas une petite étape ! Félicitation ! » Et sans plus attendre elle trinquait à l’adoption de ce chien, finissant cul sec son verre. « il s'appelle comment? Faudrait qu'il rencontre le mien ! »

« Si je pouvais être lesbienne je le serais. J’espère que la prochaine personne qui fera chavirer mon petit coeur sera une femme parce que là j’ai assez donné à la gente masculine. » Cette première phrase me fait rire, mais je peux à peu près la comprendre. Après tout, une attirance physique est ce qu’elle est, si elle est attirée par les hommes, c’est pas de bol pour elle, mais elle ne peut pas y faire grand chose. Il n’empêche que si elle préfère tomber sur une femme bien la prochaine fois, je lui souhaite que ça arrive. Peut-être que ce sera la patronne en question ? Qui sait ! Elle pourra écrire un livre après ça.
Comme je m’y attendais - puisque c’est le propre d’un discussion - la balle me revient, et c’est à moi de parler. Ce n’est pas chose aisée quand on me connaît, je suis plus forte pour poser les questions. Je lui explique comme je peux la situation. Ce n’est pas si original, combien de colocs ont fini par succomber, de vivre sous le même toit ? Je suis sûre qu’il y a une étude à faire là dessus.
Billie s’étouffe quand je parle du chien, au moins, ça la fait rire. « C’est presque comme avoir un enfant un chien, c’est des responsabilités mine de rien, donc c’est pas une petite étape ! Félicitation ! » Je lève les mains en l’air avec un air faussement enjoué. Youpi ! Pas que je ne sois pas heureuse de vivre ça avec Ellen, au contraire, mais j’ai toujours un peu de mal à y croire, et surtout à croire qu’il y a un véritable avenir derrière tout ça. « Il s'appelle comment? Faudrait qu'il rencontre le mien ! » Ok, je me souviens pas qu’elle avait un chien. Soit ma mémoire me fait défaut, soit elle l’a adopté plus récemment. L’un comme l’autre, je vais pas tenter de mettre les pieds dans le plat. « Il s’appelle Woody, il est encore tout jeune et tout fou. Mais oui clairement, ce serait cool de les faire se rencontrer ! » C’est vrai qu’avec le jardin, on emmène pas forcément Woody se promener pour rencontrer d’autres chiens. On a la plage juste en bas, il en croise de temps en temps mais c’est rare. Ça pourrait lui faire du bien j’imagine. « Bon raconte. Elle est comment cette patronne ? Elle est sexy au moins ? » Quoi ? Autant lier l’utile à l’agréable !

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 « Il s’appelle Woody, il est encore tout jeune et tout fou. Mais oui clairement, ce serait cool de les faire se rencontrer ! » Billie hochait vivement la tête, tout ce qui touchait de près ou de loin à son chien la rendait de toute façon heureuse. Parfois elle se demandait même si ce n’était pas a cause de cette obsession que son mec était aller voir ailleurs.« Bon raconte. Elle est comment cette patronne ? Elle est sexy au moins ?  » Eliot parlait peu mais elle savait aborder les sujets important. Billie hochait de nouveau la tête en prenant une gorgée de son verre. « Elle est super canon. » Assurait-elle, ne pouvant cacher un petit sourire fier. « C’est une belle hispanique, je saurais pas lui donner d’âge honnêtement, mais elle est plus âgée que moi. Elle est un tout petit peu plus petite que moi, a de long cheveux brun et un regard….Bref elle est vraiment magnifique. Le genre de femme a qui on ne peut pas dire non. » C’était d’ailleurs un peu pour ça que Billie se retrouvait dans cette situation. Oui elle avait envie de se venger mais c’était en partie l’idée de madame Sanchez et on ne lui refusait rien. « C’est la patronne de Sanchez Production, on doit pouvoir la googler je pense. » concluait-elle en sortant son iphone. Elle déverrouillait ce dernier avant de taper ‘Gabrielle Sanchez’ dans son moteur de recherche. « Tiens. » Puis sans attendre elle posait son téléphone sur le comptoir devant Eliot. « Je pense qu'elle est trop bien pour moi, mais je vais pas cracher sur une telle opportunité. »