all good things are wild and free (kezai 12)

Je suis pas au bout de mes surprises ? Ok, j'ai compris, elle veut vraiment m'achever jusqu'au bout. Si elle continue, je vais finir par m'habituer à ce genre de moment. Faudrait pas que j'en devienne accro quand même. Enfin quoique… c'est pas comme si c'était déjà le cas mais presque. Je suis accro à elle, et ça, je ne peux plus le nier. Accro à son regard sur moi, son sourire, ses lèvres. Mon dieu ses lèvres… pourquoi suis-je encore en train de les regarder au juste ? A force d'être aussi belle comme ça, je vais finir par craquer. C'est peut-être ce qu'elle cherche à faire d'ailleurs, j'en viens à me poser la question. C'est pas l'envie qui m'en manque, plus les minutes passent. Et là, tout de suite, c'est bien à ça que je pense. Mon regard bifurque une nouvelle fois sur ses lèvres alors que je souris un peu bêtement. Cette histoire de devinette est un prétexte. J'espère même secrètement qu'elle le dise, et que je puisse le faire sans me poser trente six mille questions. Des fois ça me ferait du bien d'arrêter de penser. « Tu penses… que tu es la fille la plus chanceuse du monde en cet instant précis, parce que je suis suis la fille la plus surprenante, la plus merveilleuse, et la plus belle de cette planète. » Je ne peux m'empêcher de sourire. Le moment est parfait, elle est parfaite. « C'est presque ça. » Elle s'approche, positionnant ses lèvres tout près de mon oreille. « Après toi bien sûr, mais on va rien dire. Moi j’le sais c’est le principal. » Ses lèvres se plaquent sur ma joue, et je n'arrive pas à détacher mon regard d'elle. C'est fou à quel point je suis en train de lutter pour ne pas succomber à la tentation de l'embrasser. Avec le recul, je me demande même comment c'est possible de tenir depuis si longtemps. « Et si j’te montrais où on va dormir ? Hum ? » Un petit rire discret s'échappe d'entre mes lèvres. J'ai l'impression que la tension est palpable. Penser à dormir, ouais c'est peut-être mieux. Même si… non chut. Je hoche un peu la tête à l'affirmative, impatiente de savoir ce qu'elle nous a réservé pour la suite. On reprend un peu la voiture pour arriver à destination. « Ok, tu restes là tu bouges pas, je te dis quand tu peux sortir ok ? » Je ne sais absolument pas à quoi m'attendre, il n'y a rien ici, ou en tout cas ça en a tout l'air. Ça commence un peu à m'intriguer cette histoire. Je reste dans la voiture quelques minutes avant que Kai m'invite finalement à sortir. « Et voilà pour la princesse des mille et unes nuits. » Un matelas sur le toit de la voiture, orné par une magnifique toile de tente. C'est du camping de luxe à ce niveau-là. Je reste un peu bouche bée cherchant un peu mes mots. « Kai... je. » Ma main vient chercher la sienne, mes doigts se liant entre les siens. « Je ne sais même pas quoi dire. » C'est inattendu et super original comme idée, je ne peux qu'être fan du résultat. « C'est trop classe ! » Je monte sur l'échelle, et je remarque tous les coussins et les plaids que Kai a préparé. Il y a tout, un véritable petit concon parfait pour passer une nuit en pleine nature. Une nuit avec elle. Je m'affale sur le matelas, un large sourire affiché sur mes lèvres venant la saisir par le bras pour qu'elle me rejoigne. « Je suis obligée de tester direct le matelas. » Je ris un peu alors que Kai s'allonge à son tour à mes côtés. « Merci pour tout Kai, c''est juste… waouh quoi. Le rêve. » Je roule vers elle, venant déposer un baiser furtif juste au coin de ses lèvres. Et puis sans réfléchir je dérive légèrement pour l'embrasser réellement. Après tout ce qu'elle a fait pour moi, elle le mérite amplement. Elle mérite encore bien plus d'ailleurs.

Je suis pas idiote, on se tourne autour depuis tout à l’heure. Enfin, ça dure depuis plus longtemps que ça, mais disons que si j’avais réussi à prendre mes distances pendant sa grossesse parce que je ne voyais aucune issue à tout ça, les choses sont différentes aujourd’hui. Ce qui nous lie est unique, j’en ai bien conscience, mais j’essaie de résister, encore un peu. Je sais même pas comment j’y arrive, encore moins quand elle me regarde avec ces yeux là. « Kai... je. » A nouveau, sa main vient chercher la mienne, comme si elles étaient faites pour ça, uniquement pour ça. Je la regarde en souriant, satisfaite de l’effet qu’a pu produire ma surprise. Je suis pas peu fière, c’est vrai. Kezia en est bouche bée, elle ne sait pas quoi dire, et je souris de plus belle. Je la laisse monter et grimpe à sa suite. Attirée à l’intérieur de la tente, je m’allonge à ses côtés, sans la lâcher des yeux. « Je suis obligée de tester direct le matelas. » « Il est là pour ça ! » Entre autre. Non ! On arrête de penser dans ce sens. N’importe quoi ! Je me suis promis de faire des efforts, ne pas sombrer sous son regard de biche. J’essaie, mais elle ne me facilite pas la tâche. « Merci pour tout Kai, c'est juste… waouh quoi. Le rêve. » Elle s’approche pour déposer un baiser au coin de mes lèvres, et pas le temps d’esquiver quoi que ce soit ses lèvres se retrouvent plaquées contre les miennes. Mon coeur s’emballe d’un seul coup, parce que je m’y attendais sans attendre, mais que j’avais presque oublié ce que ça provoquait en moi. J’hésite un quart de seconde avant que ma main se glisse sur sa joue, l’autre à sa taille, jusque dans son dos. « J’avais juste envie de te faire penser à autre chose, que tu voies autre chose. Que tu penses plus à rien, juste à ça. » Je me redresse sur mes coudes et lui fais un signe du menton pour lui montrer le ciel étoilé à travers l’ouverture de la tente. « Imagine le lever du soleil demain matin… » J’en rêve déjà. Je tourne la tête vers elle pour la regarder, son visage tout juste éclairé par les reflets de la lune, ses yeux brillants… Je crois que je n’ai jamais aimé personne de cette manière, au point d’avoir envie de tout faire pour la rendre heureuse. Je sais que j’en ai fait des conneries, parce que j’avais peur, et on n’est pas à l’abri que ça recommence, parce que je suis pas encore sûre d’être prête à assumer quoi que ce soit au grand jour. Mais là, juste elle et moi, la seule chose que j’ai envie c’est… « Kez… » Elle tourne sa tête vers moi et je viens l’embrasser, un peu plus franchement que son baiser de tout à l’heure. J’en ai marre de résister, d’aller contre mes envies. Ça sert à rien ça fait juste perdre du temps. Et on en a déjà beaucoup perdu.

Il y a toujours ce truc entre nous, ce je-ne-sais-quoi qui nous pousse inconsciemment l'une vers l'autre. Toujours. Tout le temps. Et ça ne s'arrête pas, jamais. Comme si cette force extérieure était devenue incontrôlable. C'est encore pire quand nous sommes que toutes les deux. Loin de tout, de notre quotidien et des complications. Nous l'avons déjà vécu lors de notre séjour à Bali. Et maintenant, ici. Je ne peux pas nier mon attirance pour elle. Comme si nous étions deux putains d'aimants, destinés à être ensemble. Malgré les difficultés, les hauts et les bas. Je ne réfléchis pas et viens déposer mes lèvres sur les siennes, rompant la barrière que nous nous étions peut-être inconsciemment imposé. Tant pis, là, c'est trop. A quoi bon continuer de lutter si ce n'est pour nous faire du mal ? Elle en a autant envie que moi, je le sens, je le sais. Et le goût sucré retrouvé de ses lèvres est un véritable délice. Je ne comprends pas comment je suis arrivée à m'en passer jusque là. C'est genre limite un exploit surnaturel ! « J’avais juste envie de te faire penser à autre chose, que tu voies autre chose. Que tu penses plus à rien, juste à ça. » « A toi ? » Elle me montre le ciel étoilé à travers l'ouverture, et je ne peux m'empêcher de sourire. Elle ne parlait pas d'elle. L'image que nous avons sous les yeux est magnifique, tout est parfait. Encore plus parce que je suis là avec elle. « Imagine le lever du soleil demain matin… » Ça promet d'être un spectacle à couper le souffle. Et je crois que si je n'avais pas peur que le temps avec elle passe trop vite, j'aurais déjà envie d'y être. « Ça va être tellement beau ! » Mais je préfère profiter de chaque instant, chaque seconde que la vie peut nous offrir. Avec nous, on ne sait jamais de quoi demain sera fait. Tout peut basculer si vite, même si j'espère secrètement qu'on puisse trouver un certain équilibre. Je suis prête à envisager quelque chose avec elle. Je suis prête à tout pour elle. « Kez… » Nos regards se croisent alors que la blonde vient s'emparer à son tour de mes lèvres. Elle et moi, ici, en pleine nature, comme s'il n'y avait plus aucune barrière pour nous retenir. Ma langue vient retrouver la sienne, dans un élan passionné, et l'intensité du baiser monte de plusieurs crans d'un coup. Mon dieu... j'ai l'impression d'en avoir rêvé depuis tellement longtemps que je ne peux empêcher mon corps de réagir instantanément à ces retrouvailles électriques. L'effet de chaleur est immédiat. Je romps le baiser pour reprendre un peu mon souffle, ne la lâchant pas pour autant du regard. « Tu m'as tellement manqué... » Je me tourne vers elle, laissant une de mes mains se faufiler dans le bas de son dos. L'autre vient se loger dans sa nuque pour l'inciter à se rapprocher un peu plus de moi, alors que mes lèvres retrouvent rapidement les siennes pour ne plus jamais les quitter. Si notre première fois n'était pas réellement assumée, cette fois c'est différent. Je ne veux pas fuir son regard, ni me cacher. Comme je ne veux surtout pas rompre le contact avec ses lèvres. Mes baisers viennent perdre de l'altitude dans son cou, prenant plaisir à redécouvrir ces sensations oubliées. Je n'ai plus envie de réfléchir, juste de me laisser guider par ce désir brûlant que je ressens pour elle.

Ça a l’air de lui plaire. Je ne vais pas m’en plaindre, j’ai tout mis en oeuvre pour que ce soit le cas. Et je vois bien qu’elle me dit pas ça pour me faire plaisir, elle le pense vraiment, je le lis dans ses yeux. Les barrières s’envolent une à une, et je ne fais rien pour les retenir. « Ça va être tellement beau ! » Je pense qu’elle ne peut même pas imaginer à quoi ça peut ressembler un lever de soleil ici. Il faudra se réveiller tôt, mais ça en vaudra la chandelle. J’ai déjà mis le réveil pour ne pas qu’on loupe ça, ce serait trop dommage. Et rien ne nous empêche de nous rendormir après. Et alors que je tourne la tête vers elle, je ressens cette envie qui me vient du plus profond de mes entrailles. Celles de la retrouver, pleinement. Alors sans réfléchir je m’approche pour capturer ses lèvres, sans aucune hésitation. Sa langue vient chercher la mienne sans attendre, signe qu’elle en avait envie au moins autant que moi, si ce n’est plus. Comme si elle n’attendait que ça. Et moi donc. « Tu m'as tellement manqué... » Mon regard plongé dans le sien, je peux y lire toute la sincérité dont elle fait preuve. Je n’ai jamais douté de ses sentiments, elle les a assumés bien avant moi, mais ça me fait toujours quelque chose quand elle le verbalise. Je n’ai rien à répondre je crois, mon regard parle pour moi. Et sans attendre, nous nous retrouvons plus proches, plus tendres, avec cette envie mutuelle de retrouver ce que nous avions commencé à tisser à Bali. Mon corps se réchauffe encore, même pas besoin de plaid à ce stade. Délicatement je la déshabille alors qu’elle en fait de même. Nos souffles se mêlent, nos caresses sont plus orientées, nos baisers plus brûlants. Je n’ai jamais ressenti ça pour personne d’autre avant elle, et je doute que ça puisse un jour arriver avec quelqu’un d’autre. Je ne l’imagine pas, parce que j’ai ce petit quelque chose dans un coin de ma tête qui me hurle d’espérer. Espérer que tout ça n’aura jamais de fin, même si c’est difficile. Parce que c’est elle que je veux. Elle et personne d’autre. La température monte encore, je finis de la mettre à nue et alors que mon regard la détaille, je la trouve encore plus belle qu’elle n’a jamais été. Mes yeux s’attardent un instant sur la cicatrice de sa césarienne, et délicatement je glisse mes doigts dessus, comme pour lui apporter un peu de douceur. Je plonge alors mon regard dans celui de ma demi-soeur et lui adresse un sourire. « Tu es toujours aussi magnifique. » Peut-être même plus encore. Je me penche pour venir embrasser son ventre, sa cicatrice, avant de descendre plus au sud pour débuter plus franchement cette nuit d’amour.

Cette tension palpable entre nous est là depuis un moment déjà. Depuis le début de notre escapade. Et pire encore, depuis de longs et nombreux mois. Une éternité. J'ai même eu l'impression de l'avoir perdu à un moment. Définitivement. Parce que il y a eu Wyatt, et le bébé aussi. Comme si le destin s'évertuait à nous éloigner l'une de l'autre. Mon coeur lui, au plus profond de moi-même, n'a jamais réellement pu abandonner. Et c'est toute cette frustration et cette attente interminable qui s'envolent d'un seul coup lorsque mes lèvres retrouvent les siennes. Comme une libération. Un bonheur sans faille qui me fait déjà doucement perdre pied. C'est elle, c'est moi, tout ce qui fait nous deux. Et même si je ne sais pas ce qu'il adviendra exactement de nous, demain, dans trois jours ou même dans deux semaines, je n'ai plus envie de réfléchir. Je me laisse guider par mon coeur, et les envies qui se traduisent déjà dans mon corps tout entier. Elle commence à me déshabiller, et je l'imite rapidement. Sentir ses mains glisser sur mon corps est presque un soulagement. Nos corps qui se retrouvent comme s'ils ne s'étaient jamais quittés. Comme une putain d'évidence. Il fait déjà super chaud dans cette tente de toit ou c'est moi ? Ma demi-sœur finit de me déshabiller, frôlant du bout des doigts ma cicatrice. La sensation est bizarre, parce que c'est encore un peu douloureux, et aussi parce que c'est encore un peu tôt peut-être. Mais pourtant, je ne peux m'empêcher de penser dans un coin de ma tête que nous n'en serions certainement pas là sans elle. « Tu es toujours aussi magnifique. » Le regard qu'elle pose sur mon corps est agréable, il me fait me sentir bien. J'ai toujours été à l'aise avec elle, je crois que c'est pas pour rien si c'est à elle que j'ai offert ma virginité. Même si à cette époque là, je n'étais pas forcément encore consciente de tout ça. Aujourd'hui, je le suis. Et j'ai eu le temps de comprendre beaucoup de choses aussi. Kai vient finalement perdre de l'altitude, venant embrasser mon ventre, ma cicatrice, et plus bas encore. Le souffle court, je ne peux empêcher mon corps de se cambrer au contact de ses lèvres sur mon intimité. Un petit gémissement de plaisir s'échappe d'entre mes lèvres, alors que je me laisse rapidement envouter par la douceur de sa langue. Je n'ai jamais eu la chance de ressentir ça, et c'est juste complètement oufissime. Parce que c'est elle et personne d'autre. Mon corps traduit sans aucune retenue toutes les envies qui se bousculent en moi, et tout le plaisir qui en ressort. J'ai l'impression de vivre un véritable rêve éveillé. « Mon dieu... » Que je laisse échapper entre deux soupirs. Je l'incite à remonter jusqu'à moi, pour retrouver ses lèvres un instant avant de plonger mon regard dans le sien. « Je t'aime Kai, je t'aime tellement. » Ce n'est pas la première fois que je lui dis mais c'est tout comme. En réalité c'est la deuxième fois seulement. Mais cette fois-ci ce n'est pas pour tenter de la retenir. Le moment s'y prête, et notre bulle n'appartient désormais qu'à nous. Je m'empare à nouveau de ses lèvres, laissant ma main glisser entre nos corps et venir se loger sous le dernier bout de tissu qui l'habille encore.

Je me demande comment on a réussi à attendre jusqu’à maintenant. La tension était bel et bien là depuis un moment, et je me suis fait violence pour ne pas craquer. Mais là, c’est trop dur, c’est même impossible. Si bien que je me laisse aller dans ses bras, ou elle dans les miens, peu importe. Je suis contre elle et à ce moment c’est bien tout ce qui compte. J’ai bien cru la perdre, mais je me suis promis d’être toujours là pour elle, peu importe les choix qu’elle ferait. Et je me suis à peu près tenu à ma promesse, même si c’était différent quand elle a décidé de garder le bébé qu’elle portait. Celui de son meilleur ami. Celui de mon ex. C’est le bordel tout ça, mais en réalité, il faut croire que rien ne nous sépare à tout jamais. On trouve toujours le moyen de se retrouver. Et ce soir, c’est électrique. Pas besoin de chauffage dans la tente, il fait déjà bien chaud. L’espace d’un instant, je tente de lui faire comprendre que je la trouve toujours aussi belle, malgré cette nouvelle apparence, cette longue cicatrice encore fraîche qui longe le bas de son ventre. Ça ne change rien de ce que je ressens pour elle, au contraire. Je la trouve encore plus forte, et grandie aussi. Elle a toujours été la plus mature de nous deux, c’est elle qui était le plus souvent là pour moi, et moi qui faisait des conneries. Je crois que je me suis un peu assagie, et elle n’y est pas pour rien. Au fond, c’est juste que j’ai pas confiance en moi, et que j’ai peur du regard des autres. Mais là, sous cette tente, y’a plus personne, c’est juste elle et moi. Je perds de l’altitude pour lui offrir un instant hors du temps, et je crois que je prends au moins autant de plaisir qu’elle. C’est la première fois que je fais ça, j’essaie de m’appliquer, et je ressens son plaisir au quintuple, c’est dingue. Kai m’attire finalement à elle et je remonte à son niveau pour l’embrasser. Elle me regarde, je pourrai avoir peur de ce qu’elle compte me dire, mais je lis déjà tout dans son regard, elle n’a pas besoin de le dire. Pourtant elle le fait, et mon coeur explose. « Je t'aime Kai, je t'aime tellement. » Et même si ce n’est pas la première fois, c’est étrangement différent. Peut-être parce que ce soir, je suis prête à l’entendre. Peut-être aussi parce que c’est aussi ce que je ressens. Je n’ai pas le temps de répondre qu’elle vient m’embrasser à nouveau. Comme pour ne pas me laisser la place de justement ne pas répondre. Je sens sa main qui descend entre nous, jusqu’à s’immiscer entre ma peau et mon sous-vêtement. « Attends… » Le souffle court je la regarde, alors que son geste s’est mis sur pause. Je sens un vent de panique dans ses yeux, merde, c’était pas le but recherché. Je lui souris comme pour la rassurer et plaque un baiser appuyé sur ses lèvres. « Moi aussi… je t’aime. » que je murmure contre ses lèvres sans oser la regarder. Parce que ces mots là, je ne les avais encore jamais dits à personne…

Kai a plus d'expérience que moi, que ce soit avec des garçons ou même avec son propre corps d'ailleurs. Moi, c'est différent. Je me découvre grâce à elle, avec elle. Je n'aurais jamais pu imaginer ressentir toutes ces choses avec quelqu'un d'autre. D'ailleurs avec Wyatt, c'était... bizarre. Incomparable. C'était une vulgaire erreur, à oublier. Mais ce n'était pas que négatif non plus. Parce que ça m'a permis de comprendre et surtout assumer mes sentiments pour Kai. C'est elle que j'ai toujours voulu. Juste elle. Et malgré tous les obstacles que nous avons traversé toutes les deux, nous sommes toujours là. Et plus soudées que jamais. Même si tout est encore compliqué, aujourd'hui, maintenant, il n'y a plus rien d'autre qui compte. Nos corps eux-mêmes sont en train de parler pour nous, prenant le dessus sur tout le reste. Et je me laisse rapidement submergée par les assauts de ma demi-sœur lorsque celle-ci vient à la rencontre de mon intimité. C'est un moment charnel que je découvre pour la première fois, un plaisir nouveau, et qui me rend déjà complètement dingue. Des gémissements s'échappent d'entre mes lèvres, incontrôlables, et en réalité je n'essaye même pas de les contenir. Ce qui est bien avec Kai, c'est que je n'ai pas besoin de réfléchir. Je peux être véritablement moi-même avec elle, sans aucune retenue. Je l'attire à moi pour la faire remonter, avant de lui ouvrir mon cœur. Littéralement parlant. Ce n'est plus vraiment un secret maintenant mais ça me tient à cœur de le formaliser. Je ne lui dis pas forcément pour qu'elle me le dise en retour, je suis consciente que c'est plus difficile pour elle et ça, je peux le comprendre. Pas de pression. D'ailleurs, je m'empare rapidement de ses lèvres, pour éviter de lui laisser le temps de trop cogiter pour rien. Je m'en voudrais que ma déclaration vienne gâcher notre moment. Ma main perd de l'altitude à son tour, mais Kai vient m'interrompre. « Attends… » Merde, voilà, j'ai tout gâché. Je panique un peu, inquiète que mes mots puissent lui avoir fait peur. Ce n'était pas le but recherché, et je m'en veux instantanément. Mais le sourire que la blonde m'adresse est déjà là pour me rassurer. « Moi aussi… je t’aime. » Là, c'est un véritable feu d'artifice dans mon cœur. Je vous jure, j'ai l'impression qu'il va se décrocher de ma cage thoracique tellement c'est violent. Je souris bêtement avant de prendre le dessus sur elle, retournant la situation, faisant glisser sa culotte le long de ses jambes pour l'en débarrasser. Je viens alors parsemer son cou de nombreux baisers, jouant en même temps de quelques frictions entre nos corps pour faire monter la température. Mes baisers se précisent, s'attardant notamment sur sa poitrine alors que l'une de mes cuisses vient se loger entre ses jambes. « On a combien de temps exactement avant le lever du soleil ? » Demandais-je un sourire ancré au coin de mes lèvres. Non parce que là maintenant, j'ai plus du tout envie de dormir. C'est notre moment, et la nuit entière nous appartient. Je laisse finalement mes doigts se glisser entre nous, exactement à l'endroit où elle m'a arrêté tout à l'heure. Je crois qu'elle attendait que ça, et je ne me fais pas prier pour le lui donner.

Je ne vais pas à la découverte de son corps comme ça par le plus grand des hasards, à tâtons. J’avais déjà un peu senti ce qui lui plaisait quand on était à Bali, même si j’avais pas trop analysé la chose. Et puis, pour être honnête avec moi-même, j’ai regardé un peu des trucs pour apprendre. Parce que bon, si des mecs m’ont déjà fait ça, moi, j’ai jamais fait. Et j’espère que je me débrouille pas trop mal. Mais connaissant mon corps et ce que j’apprécie, je me dis que ça doit être un peu pareil pour elle, et ça a l’air de fonctionner. Mais elle me fait remonter alors que j’avais perdu de l’altitude depuis assez peu de temps. Pour la seconde fois, Kezia me dit les trois petits mots. Ces trois mots que je n’ai jamais dits à personne, et que je n’avais entendu avant aujourd’hui que de la part de mes parents, et d’elle la fois précédente. J’ai toujours fait en sorte de quitter les mecs avec qui j’étais avant qu’ils me le disent, je crois que j’ai un peu trop longtemps fui l’amour. Mais là, ça m’est tombé dessus, j’ai rien pu faire. Si. J’ai fui. Mais ça n’a pas duré si longtemps, et je suis de nouveau là, dans ses bras. Mais alors que je sens qu’elle cherche à combler mes lèvres pour que je n’ai pas le sentiment d’obligation quant à une possible réponse, je choisis quand même de le faire. Parce que je le ressens, et je veux qu’elle le sache. Je l’aime. Son sourire me rend dingue, je crois que je pourrai mourir pour lui. Elle nous fait basculer pour se retrouver au-dessus de moi et je continue de lui sourire moi aussi, presque un peu bêtement. Elle finit de me déshabiller à mon tour pour que nous soyons parfaitement au même pied d’égalité. Ses baisers me rendent dingue, mes mains caressent tout son corps, j’ai l’impression que je n’en serai jamais rassasiée. La friction de sa jambe entre les miennes me fait soupirer. « On a combien de temps exactement avant le lever du soleil ? » Je ris un peu contre ses lèvres avant de lui répondre. « On s’en fout. On fera une pause juste pour le regarder se lever et on pourra passer la journée à dormir si besoin. » Parce que je ne veux pas qu’elle se fatigue trop. Et si on doit prolonger notre séjour d’une nuit et une journée pour être sûres de profiter de l’endroit, qu’importe. C’est elle et moi. Sa main se faufile à nouveau entre nous et je me mords la lèvre inférieure en sentant ses doigts entrer en contact avec mon intimité. Une vague e chaleur intense s’immisce en moi, et je la laisse venir.
Le reste de la nuit est merveilleuse, comme un rappel à Bali, en mieux. Nous donnons autant que nous recevons, et c’est épuisées que nous finissons par tomber à la renverse, le souffle court, alors que le soleil est en train de faire son apparition. « T’endors pas Babe, regarde… » Je me redresse pour m’asseoir, et viens entourer mes jambes autour d’elle, alors que mon corps se trouve dans son dos. Je nous enroule d’un grand plaid pour ne pas que nous ayons froid après avoir transpiré autant, et nous restons là à regarder le soleil se lever, et les couleurs magnifiques qui s’offrent à nous. Je dépose quelques baisers dans son cou, chatouille son oreille de mon nez, juste pour le plaisir de la sentir frissonner. « On peut rester là toute la vie ? » On finirait par s’ennuyer. Mais au moins quelques semaines ? A ne vivre que de nature et d’amour ?

Cette nuit que nous passons dans les bras l'une de l'autre est encore plus belle que celle que nous avions pu partager la première fois à Bali. Peut-être parce que nos sentiments sont beaucoup plus assumés aujourd'hui. Nos envies le sont aussi, et en réalité nous ne cherchons plus forcément à les cacher. A quoi bon ? C'est notre moment, juste elle et moi, dans cette tente de toit. Seules au monde. Et je compte bien en profiter jusqu'à la dernière seconde. Quitte à ce qu'on ne ferme pas l'œil de la nuit. Elle l'a dit elle-même, nous pouvons très bien passer la journée de demain à dormir pour nous rattraper. On s'en fout, on profite. On aura bien le temps de revenir à la réalité quand le moment sera venu. En attendant, je veux profiter d'elle. De nous. Et de nos corps qui s'offrent l'un à l'autre dans la complicité qui est la nôtre. Je n'ai jamais ressenti ça pour personne d'autre. Et ça ne sera d'ailleurs jamais le cas, j'en suis intimement convaincue. C'est peut-être débile de dire ça, parce qu'on est jeunes, surement insouciantes c'est vrai, mais je le sais. Je le sens. Au plus profond de mes tripes. C'est elle et personne d'autre. Finalement la fatigue finit par nous rattraper, et je me laisse tomber sur le matelas, un sourire ancré au coin des lèvres. Ça fait du bien de sentir pleinement épanouie. Amoureuse et heureuse aussi. « T’endors pas Babe, regarde… » Je me redresse pour admirer le lever du soleil, alors que Kai vient se glisser derrière moi. Elle nous enroule dans un plaid, et nous avons alors tout le loisir de pouvoir assister à ce magnifique spectacle que la nature nous réserve. « C'est tellement beau. » J'ai même pas les mots en fait. Et de partager ce moment avec elle, c'est encore plus parfait. C'est le plus beau cadeau qu'elle pouvait me faire. La blonde dépose quelques baisers dans mon cou, et ma peau ne peut s'empêcher de frissonner au contact de ses lèvres. « On peut rester là toute la vie ? » Si seulement c'était possible. Mais l'éternité à ses côtés pourrait presque devenir trop courte. « Pour ça, je signe tout de suite. » Je ne sais pas exactement de quoi demain sera fait, ni ce qu'il se passera quand la réalité nous rattrapera d'ici quelques jours. Parce qu'entre nous, ça a toujours été compliqué. Des hauts, des bas. Des doutes aussi. Mais honnêtement, je ne préfère même pas y penser. Je ne veux pas gâcher la beauté de notre moment. Au contraire. Je veux pouvoir m'en souvenir jusqu'à la fin de mes jours. « Tant que je suis avec toi... je n'ai besoin de rien d'autre. » Je viens tourner la tête pour déposer un doux baiser sur ses lèvres. Cette escapade à Yosemite avec elle restera l'un de mes plus beaux souvenirs.