I miss you so much... (kezai #16)

Pendant les quatre mois qui ont suivi ma rupture avec Kezia, j’ai absolument pété les plombs. Alors là, il y en avait des choses à dire dans la presse à scandale, sur la petite mannequin en herbe. Heureusement, rien qui ne puisse me coûter ma carrière, parce que j’ai quand même fait attention. Mais je n’ai plus compté les soirs où je suis rentrée chez moi, sans me souvenir de la totalité de la soirée. Je ne suis pas tombée enceinte, c’est encore ce qui compte le plus pour moi. J’ai eu besoin de cette période pour essayer de penser à autre chose, avant de me remettre à peu près sur le droit chemin. Kezia me manque, elle me manque depuis le jour où j’ai tout fait foirer, et où elle m’a fait comprendre que pour elle, de toute manière, on avait jamais été compatibles. Est-ce qu’elle le pensait vraiment ou est-ce que c’était surtout parce qu’elle était blessée ? Je ne l’ai jamais su, et je ne le saura peut-être jamais. Depuis quatre mois, j’évite de passer chez mon père, ou alors en coup de vent. De toute manière depuis qu’il était au courant pour l’histoire d’amour qui nous avait rapprochées Kezia et moi, c’était compliqué. Comme si tout devait être compliqué dans la vie, c’est pas possible ça ! Enfin, depuis qu’il sait que tout est terminé, il semble avoir envie de revenir vers moi. Mais son discours de ‘on fait tous des erreurs dans la vie’, j’ai eu envie de lui cracher dessus. Mais c’est mon père, et je l’aime malgré son discours arriéré.
Il y a quelques jours, j’ai passé une sorte de cap. Pendant une interview, une jeune femme - ouvertement gay de toute évidence - a remué le couteau dans la plaie sur cette histoire avec Kezia, quand on avait été prises en photo et publiées dans la presse, toutes les deux. Jamais son prénom n’a été mentionné, on ne voyait même pas son visage sur les photos. Et ce jour là, j’ignore ce qui m’a pris de répondre à la journaliste : « J’ai eu une véritable histoire d’amour, avec cette fille. On se connaît depuis longtemps, tout s’est fait naturellement, même si j’ai eu super peur. Mais quand je l’ai perdue, j’ai compris que tout ce temps à vouloir me cacher, n’avait aucun sens face à ce que je pouvais ressentir pour elle. Et aujourd’hui je regrette de ne pas avoir réussi à la retenir… » Mon agent m’a passé un savon après ça, mais j’étais contente de l’avoir fait, malgré tout.

Ce soir, je devais passer la soirée entière chez un ami d’ami, un gars hyper m’as-tu-vu, ce genre de type que je déteste par dessus tout, mais que je côtoie juste pour ma carrière. Plus le temps passe, et plus je me demande ce que je fous dans ce métier là, en réalité. Je ne me sens pas à ma place ce soir, je me sens observée, et je suis obligée de sourire, de faire semblant, comme d’habitude. Pas d’alcool pour moi ce soir, j’ai un peu trop abusé ces derniers mois. Et au détour d’un couloir, je crois voir Kezia. Pas de chance, ce n’est pas elle… Je m’enferme dans un placard, et me fous de ma propre gueule un instant, en me voyant agir comme dans un putain de film. En sortant mon téléphone de ma poche, j’ai le réflexe d’ouvrir mes favoris, et voir le prénom de ma demi-soeur écrit là, en première ligne. J’hésite, appelle et raccroche, puis rappelle. Je m’attendais à ce qu’elle me bascule sur sa messagerie, mais elle répond. Je bégaye. «  Kez je… tu… b… bonsoir. » Silence au bout du fil. « J’ai cru te voir à l’instant, j’aurai tellement aimé que ce soit toi… Tu me manques tellement… C’est un enfer ici, je suis enfermée dans un placard… » Ma gorge se serre, j’ai envie de chialer comme une gamine. Ressaisis-toi, merde. « J’ai envie de te voir… »

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crédit/ tumblr ✶ kezai #16

Les mois qui ont suivi ma rupture avec Kai ont été compliqués. Mais finalement, c'était peut être un mal pour un bien. Enfin ça, c'est ce que j'essaye encore de me dire. A quel moment vais-je réussir à m'en persuader exactement ? Peut être jamais. Il y a toujours une part de moi qui n'arrivera sans doute pas à tourner la page. Kai restera toujours mon premier amour, la seule à avoir réellement compté dans mon coeur. Bien que ce soit difficile de vivre sans elle, je n'ai pas d'autres choix que de continuer à avancer. Seule. Mais la carrière de ma demi soeur est en plein essor, et c'est un véritable crève coeur de la voir de partout. Je suis contente pour elle, parce que je sais que c'est ce qu'elle voulait, mais d'un autre côté, je ne peux m'empêcher d'avoir un léger goût amer... en fin de compte, c'est un peu pour ça que nous ne sommes plus ensemble. Nous n'étions pas sur la même longueur d'onde. Si j'ai des nouvelles par rapport à son père - et à la presse - je ne l'ai pas revu depuis notre dernière confrontation. Quand je repense aux mots échangés la dernière fois, j'ai un petit pincement au coeur. Je ne voulais pas que les choses se terminent de cette manière. Et pourtant, avec le recul, il était difficilement concevable d'imaginer une issue différente. Depuis, j'essaye de me concentrer à cent pour cent sur l'université. C'est d'ailleurs le grand jour : mon emménagement dans une résidence d'étudiante près du campus. D'un commun accord avec ma mère, nous avons jugé bon que je commence doucement à prendre mon envol. Mais ça me fait quand même un peu bizarre de me retrouver toute seule entre quatre murs. Ce soir, c'est d'ailleurs ma première soirée en tant que jeune femme indépendante. Ma première nuit dans mon appartement. J'espère quand même que je n'aurais pas trop le cafard. Lauren s'est proposé de venir passer la soirée avec moi, mais avec tout le bordel que je dois encore mettre en ordre, j'ai préféré décliner sa proposition. On aura bien l'occasion de remettre ça. L'esprit occupé, je n'ai même pas fait attention à l'heure. Mais en tout cas, j'ai bien avancé : je crois qu'il me reste plus que ma valise à défaire. Sous la pile de vêtements que je viens justement de sortir, la sonnerie de mon téléphone se fait entendre et se coupe instantanément. Intriguée, je ne peux m'empêcher de regarder. Un appel en absence, et le prénom de ma demi soeur sur lequel je bloque de longues secondes. Est-ce que c'était une erreur ? Apparemment pas, puisqu'elle est justement en train de rappeler. Mon cerveau bug un instant, avant que mon doigt glisse inconsciemment sur le téléphone vert. «  Kez je… tu… b… bonsoir. » Je ne sais pas pourquoi j'ai répondu. Peut être parce qu'elle ne m'aurait pas appelé si ce n'était pas important ? Ou peut être parce que la récente interview de la blonde n'est pas passée inaperçue ? Oui, ok, j'avoue que je n'ai pas résisté... il fallait que je la lise. « J’ai cru te voir à l’instant, j’aurai tellement aimé que ce soit toi… Tu me manques tellement… C’est un enfer ici, je suis enfermée dans un placard… » Son discours est décousu, et j'ai du mal à comprendre. « J’ai envie de te voir… » Mon coeur se serre dans ma poitrine alors que je ne peux m'empêcher de m'inquiéter pour elle. « Attends, dans un placard ? Qu'est-ce qu'il se passe Kai ? » Est-ce qu'elle a des problèmes ? « Dis-moi où tu es, j'arrive. » Elle me donne l'adresse de sa soirée, et je ne perds pas de temps pour aller la rejoindre. Malgré tout ce qui a pu se passer entre nous, elle reste importante pour moi. C'est ma demi soeur, et je ne peux pas faire comme si de rien n'était. Arrivée sur les lieux, je la cherche désespérément du regard avant que quelqu'un finisse par me dire où elle se trouve. Ok, l'histoire du placard, ce n'était pas une blague en fait. « Est-ce que ça va ? » Ma voix s'affole, et c'est plus fort que moi.

Je ne sais pas pourquoi je l’appelle, je ne sais pas plus pourquoi je suis enfermée dans ce placard à balais. C’est ridicule, on dirait une scène digne d’un film pour adolescents. Mais je me suis sentie tellement mal en voyant cette fille qui ressemblait à Kezia - entre nous, elle était bien plus moche que ma Kezia. Elle me manque, c’est un fait, et j’ai ce besoin de lui dire. J’aurai pu me contenter d’un sms, mais visiblement, ça n’était pas assez. Je suis quand même surprise qu’elle réponde, et entendre sa voix est comme un ras de marée. Je sens la boule dans ma gorge qui grossit, et j’ignore comment j’arrive à articuler cette phrase à rallonge, ponctuée tout de même de quelques suspensions. Rien n’est clair dans ma tête, à part que je l’aime toujours. « Attends, dans un placard ? Qu'est-ce qu'il se passe Kai ? » Ce qui se passe ? Elle me manque, c’est ce que je viens de lui dire. Et j’ai une sensation étrange que je ne saurai qualifier, pourtant, je n’ai bu que deux verres de punch, ce n’est pas assez pour me mettre la tête à l’envers. « Dis-moi où tu es, j'arrive. » Qu… Quoi ? Elle arrive ? Je ne réfléchis même pas et lui donne l’adresse de l’endroit où se trouve la fête. J’aurai pu ajouter ‘dans le placard sous l’escalier’, mais j’aurai eu peur qu’elle ne prenne ça pour une blague, et ça n’en est pas une.
Lorsqu’elle raccroche, je ressens comme un vide à l’intérieur de moi. Va-t-elle vraiment venir me rejoindre ici ? Est-ce que je dois sortir ? Je suis comme pétrifiée, et cette sensation étrange s’amplifie. Je replie mes jambes contre moi, entourant ces dernières de mes bras. Le temps me semble infiniment long, jusqu’à ce que la porte s’ouvre enfin, faisant apparaître la silhouette de ma demi soeur. On dirait un ange qui ouvre la porte du Paradis. « Est-ce que ça va ? » demande-t-elle d’une voix douce comme du velours, avec cette pointe d’inquiétude qui me serre les entrailles. « Je… » Je suis partagée. A la fois, ça ne va pas très bien parce que je me sens bizarre, et à la fois, je suis terriblement heureuse qu’elle soit là. Je me lève, un peu vacillante, et après une courte hésitation, fonds contre elle, l’entourant de mes bras, juste pour sentir son odeur, et son corps contre moi. Je fonds en larmes, n’arrivant pas à retenir mon émotion. Elle m’a tellement manqué. « J’ai cru que je ne pourrai plus jamais faire ça… » La prendre dans mes bras, qu’elle me prenne dans les siens. Cette sensation est inégalable.

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C'est le choc. Que ce soit de voir son prénom affiché sur l'écran de mon téléphone que d'entendre sa voix à l'autre bout du fil. J'ai l'impression que la scène qui se joue à l'instant est surréaliste, et pourtant, c'est bel et bien réel. Après plus de quatre mois sans la voir, ni avoir directement de ses nouvelles, voilà que ma demi sœur décide de m'appeler. Elle avoue que je lui manque, avant de me dire qu'elle est enfermée dans un placard. J'ai du mal à la suivre et j'ai peur qu'elle ne soit pas dans son état normal. Depuis notre rupture, j'ai cru comprendre que la jeune femme faisait un peu tout et n'importe quoi - bien qu'elle tente de garder le contrôle de son image coûte que coûte. Je ne peux m'empêcher de paniquer, parce que j'ai peur pour elle. Et s'il lui était arrivé quelque chose de grave ? Je ne réfléchis pas plus, et file la rejoindre sur les lieux de sa soirée. J'ai besoin de savoir qu'elle est en sécurité. Lorsque je la retrouve dans ce foutu placard, je ressens comme un immense soulagement. Au moins, elle est là et elle va bien - physiquement parlant en tout cas. Pour le reste, il va falloir que je remette les pièces du puzzle à leur place. « Je… » Le regard de ma demi soeur est embrumé, et je la sens encore plus confuse qu'elle n'a pu l'être au téléphone. Qu'est-ce qui a bien pu se passer ? La blonde se lève et me tombe presque naturellement dans les bras avant de fondre en larmes. Mon cœur se serre dans ma poitrine, aussi bien de la voir se mettre dans cet état que de la sentir tout contre moi. « J’ai cru que je ne pourrai plus jamais faire ça… » C'est à cet instant précis que je comprends à quel point elle a pu me manquer à moi aussi ! Depuis tout ce temps, je crois que je me faisais des illusions... enfin j'essayais de me persuader du contraire, c'est plutôt ça en fait. « Ça va aller Kai, je suis là maintenant. » Que j'ajoute pour tenter de la rassurer, caressant par la même occasion ses longs cheveux dorés. A contre coeur, je mets un terme à son étreinte pour essayer de capter son regard. J'ai besoin de savoir ce qu'il s'est passé pour qu'elle en soit arrivé là. « Viens avec moi. » Je demande à un invité la direction de la salle de bains, tout en soutenant ma demi soeur par le bras pour l'aider à tenir debout. Une fois à l'étage, je nous enferme dans la pièce pour être tranquille alors que je l'invite à s’asseoir au bord de la baignoire. « Comment tu te sens ? » J'essaye de grappiller des informations importantes, mais j'ai peur que Kai ne soit pas assez lucide pour m'aider. « Qu'est-ce que tu as bu ? » Ce n'est pas un reproche, mais juste une question pour essayer de comprendre. « Mon dieu, t'es brûlante... » Je m'empare alors d'une serviette que je mouille volontairement pour essayer de rafraichir son visage.

J’ai l’impression d’être en train de rêver, je suis même obligée de me pincer le bras pour me rassurer. Et je retiens un ‘aie’ entre mes dents. La douleur est là, mais elle est tellement fugace comparé au bonheur que je peux ressentir d’être à nouveau collée contre ma demi-soeur. C’est réel, je pensais ne plus jamais pouvoir la reprendre ainsi dans mes bras. « Ça va aller Kai, je suis là maintenant. » Mon coeur se serre, mais il bat si fort dans ma poitrine que c’en est presque douloureux. Il ne lui faut pas plus de mots pour me faire chavirer à nouveau. Lorsqu’elle se recule pour me regarder, mes yeux sont légèrement embrumés par l’émotion de cet instant. « Viens avec moi. » me dit-elle en se saisissant de ma main. Je la suis sans broncher, je ne veux surtout pas la quitter, maintenant qu’elle est là. Le plus tard sera le mieux. Jamais, en fait, serait le mieux. Dans les escaliers, Kezia m’aide un peu à monter, je n’avais pas pris conscience d’à quel point ce cocktail m’avait démonté la tête. « Comment tu te sens ? » finit-elle par demander, une fois que je suis assise sur le rebord de la baignoire. Bonne question. Je ferme un peu les yeux comme pour tenter de me concentrer sur ce que je ressens. J’ai envie de lui dire que depuis qu’elle est là, tout va mieux. Mais je n’ai pas le temps qu’elle enchaîne avec une nouvelle question. « Qu'est-ce que tu as bu ? » Alors là, c’est la question à cent mille ! Visiblement, je suis brûlante. Mais ça aussi je le mets un peu sur le dos de l’émotion. C’est elle qui me rend comme ça. « Je sais pas je… j’ai bu juste un cocktail, j’te jure… » Je me sens obligée de me justifier, ou en tout cas lui faire comprendre que non, je ne suis pas bourrée. Je sais que j’ai fait n’importe quoi ces derniers mois, depuis notre rupture. Mais ce soir, je ne sais pas exactement ce qu’il le passe. Elle passe une serviette humide sur mon font, et je soupire un peu, tendant les bras pour entourer son corps et l’approcher de moi, reposant finalement ma tête sur son ventre. J’ai envie de chialer putain. « Je suis désolée… » Et voilà, c’est mort. Maintenant que les vannes sont ouvertes, ça va être difficile de les refermer. « Je voulais pas que ça se finisse comme ça, je voulais pas que ça se finisse tout court… » Je sanglotte comme une enfant, lovée contre elle. On dirait une putain de serpillère, mais je m’en fous. Je l’ai appelée parce que j’avais besoin d’elle, et elle est là. Ce n’est pas tout ce qui compte ? « Est-ce que tu as rencontré quelqu’un ? » Je me redresse cette fois, plongeant mon regard rougi dans le sien en attendant la réponse, avec une boule au ventre.

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crédit/ tumblr ✶ kezai #16

Retrouver ma demi soeur est une sensation indescriptible. Pendant tout ce temps loin d'elle, j'essayais de me convaincre que tout allait bien, et qu'elle ne me manquait pas... mais à en voir les battements de mon coeur à cet instant, la réalité est une toute autre histoire. Je me suis clairement fait des illusions. Peut être plus pour me protéger qu'autre chose, pour éviter de souffrir de son absence. Certes, c'est moi qui ai décidé de mettre un terme à notre histoire, mais ce n'est pas pour autant que je n'en suis pas la première à en faire les frais. C'est difficile pour moi de tourner la page. La preuve, l'inquiétude que je ressens à son égard ce soir n'est pas complètement dénuée de sentiments. Est-ce que je l'aime encore ? De toute évidence, ce n'est pas en seulement quatre petits mois que l'amour que je lui porte pourra s'envoler. Il est là, toujours ancré au plus profond de moi. « Je sais pas je… j’ai bu juste un cocktail, j’te jure… » Je fronce légèrement les sourcils, ne comprenant pas qu'un simple cocktail ait pu la mettre dans cet état. « Un seul cocktail ? » Que je répète pour être sûre. Je ne remets pas sa parole en question, j'essaye simplement de comprendre. Et en réalité, je ne peux m'empêcher de penser au pire. Avec tout ce qu'on entend, malheureusement plus rien ne serait étonnant. Et rien que de penser à ce que quelqu'un puisse vouloir lui faire du mal, j'ai des envies de meurtre. Mais maintenant qu'elle est avec moi, je préfère ne pas insister sur le sujet. Dans son état, il est de toute façon inutile d'empirer la situation. Alors que je suis près d'elle, la blonde tend ses bras pour venir les enrouler autour de mon corps et venir poser sa tête sur mon ventre. « Je suis désolée… » Elle se remet à pleurer, et mon cœur se brise à l'intérieur. « Je voulais pas que ça se finisse comme ça, je voulais pas que ça se finisse tout court… » Si je ne comprends pas tout de suite pourquoi elle s'excuse, avec ce qu'elle vient d'ajouter, les choses deviennent un peu plus claires. Elle parle de nous, et de notre relation. Ma main vient naturellement se loger dans ses cheveux, alors que je resserre notre étreinte. « Est-ce que tu as rencontré quelqu’un ? » Elle se redresse et plante son regard dans le mien. « Ce serait mentir de te dire que je n'ai pas essayé de t'oublier pendant les mois qui se sont écoulés... » Oui, j'ai essayé de voir du monde, de rencontrer d'autres personnes. Il y a eu même quelques flirts, mais rien qui aurait pu vraiment la remplacer dans mon coeur. « Mais non, il n'y a personne. » Un petit silence de quelques secondes s'installe dans la pièce avant que je reprenne la parole. « Je suis tombée sur ta dernière interview... » Je marque volontairement une pause, ma main venant à la rencontre de la sienne. « Je m'attendais pas à ce que tu dises tout ça. » Ce qu'elle a dit sur moi ne m'a pas laissé indifférente, c'est vrai. Mais j'espère qu'elle n'aura pas de problèmes par rapport à ça...

Je suis obligée d’assurer mes arrières, et appuyer sur le fait que je n’ai vraiment bu qu’un seul cocktail. Je sais que ça peut sembler étrange vu l’état dans lequel je me trouve, mais c’est la stricte vérité. Et si je suis d’habitude une très bonne menteuse, je n’ai jamais trop réussi à user de ce super-pouvoir avec Kezia. Elle a le don pour déceler chacun de mes mensonges, ou presque. Elle me fait répéter et je me contente d’un hochement de tête, en espérant qu’elle me croit. Je ne l’ai pas appelée pour lui mentir. Mais ça, elle n’est pas censée le savoir.
Je ne laisse pas le temps s’écouler trop longtemps, juste assez pour me donner le courage de fondre à nouveau sur elle. Je n’ai pas envie de perdre plus de temps, j’ai déjà l’impression de l’avoir laissé s’échapper. Je lui dois des excuses, et elles sont sincères. Ces mois sans elle ont été si difficiles que je me demande encore comment j’ai réussi à tenir. En réalité, je n’ai pas vraiment réussi. Je me décide quand même à lui demander si elle a quelqu’un dans sa vie - même si ce n’est pas de cette manière que je formule la question. « Ce serait mentir de te dire que je n'ai pas essayé de t'oublier pendant les mois qui se sont écoulés... » Mon coeur se serre à ses mots. Je ne suis pas si étonnée, elle avait l’air tellement en colère, et je la comprends. Pour autant, l’imaginer avec quelqu’un me vrille le cerveau, et le coeur avec. « Mais non, il n'y a personne. » Je souffle un peu comme pout extirper tout l’air que j’avais emmagasiné en retenant mon souffle. Me voilà rassurée. « Je suis tombée sur ta dernière interview… Je m'attendais pas à ce que tu dises tout ça. » Oh. C’est pour ça qu’elle est là ? Parce qu’elle a lu mon interview et qu’elle a revu son idée sur moi ? Je l’ignore, mais du coup, je suis quand même bien contente de l’avoir fait. « Tu l’as lue ? » Je ne pensais pas qu’elle s’intéressait à la presse qui parlait de moi. Remarque, cette interview était sûrement la plus sérieuse que j’ai eue ces derniers mois. « Je… Moi non plus, en fait. » Je ris un peu bêtement, le stress de cette discussion, sans doute. « C’est sorti tout seul, j’ai hésité à lui dire de ne pas noter ce que je venais de dire. Mon agent a tout fait pour que je lui dise d’effacer, mais j’ai tenu bon. J’me suis dit que c’était le moment d’être enfin moi-même… » Je hausse un peu les épaules, comme si ça n’avait pas vraiment d’importance, alors que ça en a. « J’ai eu plein de demande d’interviews de magazines LGBT après ça, j’ai pas encore eu le courage de répondre, ça va… un peu vite. » Je ne l’ai pas fait que pour elle, je l’ai fait pour moi aussi. Mais ça me semblait important, et même s’il m’est arrivé de le regretter, ça n’a jamais duré longtemps. Et ce soir plus que jamais, je suis heureuse de voir que ça n’a pas été vain.

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crédit/ tumblr ✶ kezai #16

Si je suis là, c'est parce que je ne peux m'empêcher de m'inquiéter pour elle. Malgré tout ce qui a pu se passer entre nous, ou justement à cause de tout ce qu'il s'est passé entre nous. Elle reste particulière à mon coeur, unique même. Mais il y a aussi dans un coin de ma tête cette interview que j'ai pu lire sur elle il y a quelques jours. Une journaliste a mis les deux pieds dans le plat en lui parlant de cette histoire avec moi, la fameuse photo qui était sortie dans la presse. Et... ouais, je n'ai pas pu faire autrement que de lire sa réponse. Honnêtement, je ne m'attendais pas à ce qu'elle assume la vérité. D'un côté, je me disais qu'en lisant l'interview ça allait m'aider à passer à autre chose Le fait que nous soyons pas sur la même longueur d'onde, et qu'elle soit capable de tout pour sa carrière, comme cette histoire à la con avec son playboy. Sauf que... non, justement. Les lignes que j'ai pu lire ont ravivé beaucoup de souvenirs. Les sentiments que je gardais enfouis depuis presque quatre mois au plus profond de moi ont brusquement refait surface. Comme une putain d'évidence, encore. Est-ce que ça m'a touché qu'elle soit capable de mettre enfin des mots sur notre relation ? Oui, bien sur. Mais c'est surtout le fait qu'elle ne se cache pas pour le dire. Pour l'avouer et l'assumer devant tout le monde. Je ne pensais pas qu'un jour cela puisse être possible. « Tu l’as lue ? » Je me contente d'un simple hochement de tête. Et je crois qu'elle est aussi surprise que j'ai pu l'être en lisant ses mots. « Je… Moi non plus, en fait. » C'était apparemment spontané de sa part, et c'est tout à son honneur. « C’est sorti tout seul, j’ai hésité à lui dire de ne pas noter ce que je venais de dire. Mon agent a tout fait pour que je lui dise d’effacer, mais j’ai tenu bon. J’me suis dit que c’était le moment d’être enfin moi-même… » Ok, j'ai l'impression de ne plus avoir affaire à la même fille là. Je ne peux que constater à quel point elle a mûri en quelques mois, et évidemment, le constat ne me laisse pas indifférente. « J’ai eu plein de demande d’interviews de magazines LGBT après ça, j’ai pas encore eu le courage de répondre, ça va… un peu vite. » Dans ce milieu, les informations circulent vite. Et je ne suis pas étonnée que sa révélation ait fait boule de neige. « Et qu'est-ce qui t'as fait changer d'avis ? » Il y a encore quelques mois, Kai n'aurait jamais été capable d'assumer notre histoire au grand jour. « Je... je t'avoue que je suis assez surprise. » Mais c'est positif. « Mais si c'est ce que tu avais vraiment envie de faire, c'est une bonne chose. » Encore faut-il qu'elle ne le regrette pas. Et que son agent ne lui fasse pas faire machine arrière à lui inventer une histoire avec un autre mec. « Attends-toi juste à avoir plein de nouvelles groupies à tes pieds maintenant ! » Ajoutais-je en rigolant. Je suis sûre que toutes les lesbiennes vont crusher sur elle maintenant qu'elles savent qu'elle peut potentiellement aimer les filles. Est-ce que je pourrais être jalouse de son succès ? Oui, un peu. Ok, beaucoup. Mais ce n'est pas le sujet.

Je suis surprise que Kezia ait lu cette interview. En même temps, si je l’ai fait, c’est en grande partie pour elle. Pour lui prouver que je n’étais pas cette fille butée et que j’avais quand même un peu de courage au fond de moi pour assumer certaines choses. Ces quelques mois loin d’elle m’ont fait prendre conscience de la puissance de mes sentiments pour elle. Et si je devais avouer qui j’étais pour avoir la chance de la retrouver, alors il fallait que j’essaie. Et à en croire sa présence ici, je crois que j’ai réussi mon pari. « Et qu'est-ce qui t'as fait changer d'avis ? » Mon regard toujours plongé dans le sien, je me laisse le temps de la réflexion. Il est vrai que j’ai tendance à un peu tout faire sur le coup des émotions, ne pas vraiment réfléchir et foncer droit. C’est dans mon caractère, et de toute évidence, ce n’est pas prêt de changer avec l’âge qui avance. Quoi que… on verra bien ! « La peur de te perdre définitivement…? » C’est une réponse qui vaut son pesant d’or, je pense. Et c’est pourtant la vérité. « Je... je t'avoue que je suis assez surprise. Mais si c'est ce que tu avais vraiment envie de faire, c'est une bonne chose. » Je hoche la tête à l’affirmative. L’envie était déjà là avant notre séparation, j’étais juste rongée par la peur. « Attends-toi juste à avoir plein de nouvelles groupies à tes pieds maintenant ! » Je ne retiens pas le rire qui vient naturellement, et je secoue la tête cette fois à la négative. « J’aurai dû préciser que je ne me sens pas gay… Je suis juste amoureuse de toi. » Mon regard plongé dans le sien, je viens de dire ça le plus naturellement du monde. « Tu es l’exception qui confirme la règle. » Cette fois, c’est un léger haussement d’épaules qui m’anime, pour tenter de mettre un peu plus de légèreté dans mon discours. « Je sais pas trop pourquoi j’étais pas prête à assumer tout ça, je sais pas trop pourquoi je me sens un peu plus prête maintenant. Je crois que j’ai eu peur de te perdre vraiment, de jamais te retrouver. J’ai tenté le tout pour le tout ! » Je ris, un peu nerveusement, et viens attraper sa main avant d’y déposer un tendre baiser. « Je suis désolée pour tout ce que je t’ai fait vivre… » Si j’avais le pouvoir de revenir en arrière, il est certain que j’essaierai de faire les choses autrement. Mais je crois que j’ai au moins réussi à lui faire changer d’avis sur mon compte, et ça, c’est une véritable réussite.

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crédit/ tumblr ✶ kezai #16

Ce qui l'a fait changer d'avis ? La peur de me perdre définitivement. C'est vrai qu'après notre rupture, nous nous ne sommes même pas revues en tant qu'amies. C'est ma demi soeur, et malgré tout, nous restons liées par nos parents. Et pourtant, j'ai tout fait pour la fuir, pendant ces quelques mois. Je crois que j'avais besoin d'une vraie coupure pour essayer de tourner la page. C'est toujours plus facile d'oublier une personne quand on ne la voit plus. Même si... je ne l'ai pas oublié pour autant. En théorie, les choses paraissent toujours simples. Mais la réalité est une autre histoire. En tout cas, si la blonde n'avait pas pris l'initiative de m'appeler ce soir, je ne sais pas si j'aurais fini par craquer de mon côté. Peut être que si, parce que c'est vrai que je pensais beaucoup à elle depuis l'interview. Mais j'avais réussi à tenir le coup. De toute évidence, maintenant, nous ne pourrons jamais le savoir. D'un côté, je suis contente que Kai ait fait le premier pas. Ce qu'elle est en train de me dire, sur elle, sur l'interview, me touche en plein coeur. Comment pourrait-il en être autrement ? C'est tout ce que j'ai toujours rêvé d'entendre. Mais je n'ai pas non plus envie de m'emballer, au risque de me prendre un nouveau mur. Pour détendre un peu l'atmosphère, je ne peux m'empêcher de plaisanter sur son futur succès dans la communauté lgbt. Rien que d'y penser, ça me fait légèrement enrager mais c'est un détail. « J’aurai dû préciser que je ne me sens pas gay… Je suis juste amoureuse de toi. » Ok, mon coeur vient littéralement de fondre là. Je pense même que je suis en train de rougir. « Tu es l’exception qui confirme la règle. » C'est fou à quel point elle peut avoir de l'effet sur moi. Quelques mots suffisent à me faire perdre la tête. Encore. « Je sais pas trop pourquoi j’étais pas prête à assumer tout ça, je sais pas trop pourquoi je me sens un peu plus prête maintenant. Je crois que j’ai eu peur de te perdre vraiment, de jamais te retrouver. J’ai tenté le tout pour le tout ! » Et apparemment, ça a fonctionné - au moins un peu, puisque je suis là. « C'était plutôt une bonne idée. » Que je me contente de dire en guise de réponse. Bien que mon coeur se soit emballé, je préfère rester prudente. Je suis contente d'entendre tout ce qu'elle est en train de me dire, mais je ne peux m'empêcher d'avoir peur aussi. Peur de refoncer tête baissée dans des sentiments que je ne pourrais pas contrôler. Parce qu'avec elle, je ne peux rien contrôler. C'est justement ça le problème. Elle est ma faiblesse, autant qu'elle peut être aussi ma force. « Je suis désolée pour tout ce que je t’ai fait vivre… » Je serre sa main dans la mienne comme pour lui montrer que je suis prête à essayer de lui pardonner. « T'inquiètes pas, c'est rien. » Bon, ce n'est pas véritablement 'rien' mais on a compris. « Est-ce que tu veux que je te ramène ? » C'est une question que je pose par politesse, mais en réalité, ce n'en est pas vraiment une. Je ne compte pas la laisser rentrer toute seule dans cet état - même si elle semble aller mieux maintenant. Et je ne veux pas non plus qu'elle reste à cette soirée, surtout que je ne sais toujours pas ce qu'il s'est vraiment passé. « Je pense qu'on ne pourra pas rester éternellement enfermées ici... » Je dis ça parce que quelqu'un vient justement d'essayer d'ouvrir la porte de la salle de bains. « Vous pouvez pas aller baiser ailleurs ? » Je soupire d'un air exaspéré avant de reporter mon attention sur ma demi soeur. « Tu te sens d'y aller ? » Avec moi, bien sur. Aucune autre option n'est envisageable.

Je ne me rends pas compte réellement de mes mots, surtout pas quand je lui avoue mot pour mot que je suis amoureuse d’elle. Pourtant, c’est bel et bien la vérité, mais il faut croire que je ne suis pas totalement dans mon état normal. Je n’ai pas de raison de regretter ces termes une fois que je serai de retour dans mon propre cerveau. « C'était plutôt une bonne idée. » affirme-t-elle après que je lui explique la manoeuvre concernant mon effort de tout avouer dans la presse. Enfin tout, pas tout à fait, je pense qu’il faudrait éviter qu’ils sachent que Kezia est quelque peu ma demi-soeur. Le terme n’est pas tout à fait juste puisque nous n’avons techniquement aucun lien biologique. Mais c’est comme ça que nous avons grandit en tout cas, comme des soeurs. Notre différence d’âge qui était, plus jeunes, un peu plus marquée, semble être presque réduite à néant aujourd’hui. Il faut dire qu’elle a rapidement été plus mature que moi à plusieurs niveaux.
Je décide de m’excuser pour la manière dont je l’ai traitée, notre rupture a été un désastre dans ma tête et dans mon coeur, et j’imagine que ça a été la même pour elle, voire pire vu notre dernier échange. « T'inquiètes pas, c'est rien. » Je ne crois pas que ce soit ‘rien’, mais je crois qu’elle veut nous éviter cet épisode larmoyant pour ce soir, et je l’en remercie secrètement. « Est-ce que tu veux que je te ramène ? » Je n’ai pas besoin de répondre. Je crois que c’est plus sage de quitter cet endroit, et puis surtout, je n’ai pas du tout envie de me séparer d’elle maintenant que je l’ai à portée de mains. « Je pense qu'on ne pourra pas rester éternellement enfermées ici... » dit-elle après que quelqu’un se soit excité sur la poignée de la porte. Le commentaire désobligeant en suivant me fait monter dans les tour, je sens mon sang bouillir. « Tu te sens d'y aller ? » Je me lève d’un bond, et même si ma tête tourne encore, je déverrouille la porte et fais face à cet abruti qui semble étonné de me voir en compagnie… d’une fille. « Qu’est-ce que t’as ? T’es jaloux ? » Je vois bien qu’il se sent con, et moi, ça me saoule plus qu’autre chose. Je prends la main de Kezia et entremêle mes doigts aux siens. Avant, je n’aurai jamais assumé de faire ça en public, mais ce soir, je n’en ai absolument rien à foutre de ce que pourraient penser les gens. Nous nous faufilons à travers la foule pour rejoindre l’extérieur de la bâtisse, et retrouver la voiture de Kezia. « Merci. D’être venue. Je sais pas combien de temps je serai restée dans ce placard en attendant que ça passe. Je sais même pas ce qui s’est passé… » Je prends place dans l’habitacle et boucle ma ceinture. « Je peux t’offrir un thé chez moi, si tu veux. » Qu’elle passe à nouveau le pas de la porte de mon appartement. J’en rêve depuis si longtemps…

i miss you so much...
crédit/ tumblr ✶ kezai #16

Après toutes ces émotions - et si on veut pas qu'un abruti finisse par défoncer la porte - je crois qu'il est temps pour nous de quitter cette pièce. Et de quitter la soirée tout court d'ailleurs. De toute manière, maintenant que je suis là, il est hors de question que Kai reste ici toute seule. Je me dois de veiller sur elle, et de la protéger. La blonde finit par se lever pour déverrouiller la porte, avant de se confronter directement à celui qui était justement en train de s’exciter. Merde. Ce n'est pas le moment de chercher le conflit. Mais je connais Kai, et j'ai peur qu'elle parte rapidement dans les tours. Heureusement, le mec se sent plus con qu'autre chose et ne réplique pas. Ouf. Ma demi sœur s'empare alors de ma main, ses doigts venant entremêler les miens dans un sourire que je ne peux définitivement pas cacher. C'est la première fois qu'elle ne se soucie pas du regard des autres, et de ce qu'ils pourraient bien penser. Après les révélations qu'elle m'a faite un peu plus tôt, je crois que cet acte vient confirmer toute sa sincérité. Est-ce que je suis en train de retomber dingue d'elle ? Pour ça, il aurait fallu que ce ne soit plus vraiment le cas. Et pour être honnête, je suis folle d'elle depuis que nous nous sommes rencontrées, ou presque. Mes sentiments à son égard n'ont fait que s'accentuer avec le temps, et encore plus avec cette foutue distance que nous nous sommes malheureusement imposées ces derniers mois. Nous quittons la soirée main dans la main pour arriver rapidement jusqu'à ma voiture. « Merci. D’être venue. Je sais pas combien de temps je serai restée dans ce placard en attendant que ça passe. Je sais même pas ce qui s’est passé… » Je hausse naturellement les épaules comme si c'était normal. « Je suis contente que tu aies eu le réflexe de m'appeler. » Je n'ose même pas imaginer ce qui aurait pu se passer si elle ne l'avait pas fait, et si je n'étais pas venue à sa rescousse... et puis, le fait de voir qu'elle a pensé à moi et à personne d'autre est aussi un détail qui s'avère loin d'être négligeable. « Je peux t’offrir un thé chez moi, si tu veux. » Je ne sais pas si c'est une très bonne idée d'aller chez elle, mais quitte à la ramener, autant rester avec elle jusqu'à ce qu'elle se sente mieux - même si ça a l'air déjà d'être un peu le cas. Je m'en voudrais de simplement la déposer devant sa maison et qu'il lui arrive quelque chose après. Je préfère la garder sous surveillance pendant encore quelques temps. « Si tu veux, oui. » Je lui offre un tendre sourire, avant de démarrer la voiture et de me concentrer sur la route. Le trajet jusqu'à la maison de sa mère n'est pas très long et une fois arrivées chez elle, je ne peux m'empêcher de lui demander. « Et toi alors, est-ce que tu as eu quelqu'un depuis notre rupture ? » Pour faire référence à la question qu'elle a pu me poser elle-même tout à l'heure. Même si la réponse peut me faire du mal, j'ai besoin qu'elle soit totalement honnête avec moi. J'ai moi-même eu quelques flirts, donc je ne pourrais pas la blâmer si elle a fait la même chose de son côté... je veux juste savoir.