The failure

« Il ne viendra pas te voir. » C'est tout ce que t'a retenu durant ta plus tendre enfance, par la bouche de ta mère. Tu le connaîtra pas, et au final, tant mieux. Ce connard de géniteur qui t'a abandonné, toi et ta mère, alors qu'elle était enceinte de cinq mois. Coucher à tout va, foutre les femmes en cloque il sait y faire ouais. Mais prendre ses responsabilités c'est trop compliqué. La fuite, c'est bien plus classe. La lâcheté ça le connaît. Si tu voyais sa gueule devant toi, tu l'éclaterais sans problème. C'est d'ailleurs l'un de tes objectifs de ta vie. Entre devenir champion du monde de basketball et fonder ta propre famille, "défoncer ton géniteur" fait partie intégrante de tes plans machiavéliques. Perosnne ne t'en empêchera, pas même les autres enfants qu'il a eu bien après toi. Comment tu le sais ? Haha. Tu en sais des choses... Tu as fouiné un peu partout il faut dire. Et t'a eu de l'aide de la part de quelques potes. Ta mère t'a pourtant défendu de ne pas le chercher. De ne pas s'approcher de cette famille. Mais... Ça te bouffe tellement que tu as bien besoin de mettre les pieds dans le plat un d'ces jours. Tu ne comptes pas le nombre de fois où elle te réprimandait à chaque fois que tu disais du mal de ton géniteur. Ça, t'a jamais compris. Elle est en colère, dégoûtée par ce qu'il lui a fait, et pourtant... Elle trouve toujours le moyen de le protéger d'une manière ou d'une autre. Comme si elle éprouvait toujours de l'affection pour lui. Ça tu te prives pas pour le lui reprocher. Avec ta grande gueule, tu ne passes pas inaperçu. Ton enfance t'a forgé d'une certaine manière. Tu as dû te démerder sans figure paternelle. Alors ouais tu peux être bourrin sans en avoir conscience. Et alors ? T'es comme tu es, et tu n'as pas envie de changer. Si tu changeais quoi que ce soit, tu ne t'appellerai plus Byuck. Ta réputation à l'école et au lycée n'était pas glorieuse. Byuck, le lycéen mystérieux, violent et franc dans ses paroles. Ton côté bad boy faisait en effet tomber la plupart des filles. Aucune d'elles n'a su attiré ton regard pour le moment. Elles sont toutes nunuches, sans personnalités. Ou alors superficielles. Ou alors tu es trop exigeant ? Oui aussi, ça se pourrait.

La seule femme qui aurait pu rester à tes côtés, pour toujours, c'était ta meilleure amie, Seyeon. Malheureusement, la vie n'a pas été clémente pour elle. En plus d'avoir eu le droit à un père violent, elle est décédée lors d'une de vos virées en dehors de Séoul. En tant qu'étudiants bientôt diplômés, il fallait fêter ça en bonne et due forme. Un week-end dans un coin tranquille où vous pourrez danser et boire à volonté. Vous y étiez presque, mais à cause d'une pluie torrentielle qui empêchait de bien voire la route, vous avez eu un accident. En voulant éviter une autre voiture en contre sens, la vôtre a fait quelques tonneaux avant de s'arrêter en plein milieu de la voie. Miraculeusement tu es sorti avec quelques égratignures, mais Seyeon qui se trouvait du côté passager est morte suite de ses blessures. Ça t'a bouleversé. Beaucoup trop. Tellement que ta mère a eu du mal à te faire sortir de ta chambre. Il t'a fallu des mois de souffrance pour voir les rayons du soleil, les sentir sur ta peau, entouré de ton équipe de basket. Cette dernière ne t'avait pas oublié et c'est grâce à elle entre autre que tu as pu surmonter cette épreuve, oublier un instant cette lourde absence et éviter de faire la pire connerie. Les années ont passées depuis, et tu t'es donc concentré sur ton sport favori, seul remède pour tes maux inconsolables.

Ton rêve ? Faire partie d'une grande équipe. Une équipe reconnue dans le basket ball. Et ce rêve à fini par être exaucé puisque tu as pu t'envoler pour les States. Les Lakers sont devenus ta seconde famille désormais. Tu as bossé dur pour en arriver là et tu ne peux pas être plus fier. Tu aurais aimé que Seyeon soit là pour gérer cette première victoire de ta vie avec toi, mais... C'était impossible. Enfin. Tu es allé lui rendre visite le soir-même où tu as reçu le mail, et tu as bu un verre de soju avec elle devant sa tombe. Tu vas voir. Je vais te rendre heureuse et fière de moi de Là-haut. Tu ne lâcheras rien, tu en fais une folle promesse. Une folle promesse que tu finira par tenir lors de tes premiers matchs gagné haut la main. Grâce aux qualités de tous les membres de ta team. Tu as grandi avec eux, et ta notoriété aussi. Il n'est pas rare que des gosses viennent te tourner autour de tes jambes pour demander un autographe et une photo. Ça te fait chier parce que t'aimes pas les mômes, mais ça te rend heureux quand tu les vois sourire comme des imbéciles heureux. Tu n'as jamais souris ainsi quand tu avais leur âge.

Ta vie a de nouveau basculée, si on peut le dire ainsi, quand ta mère a eu la malheureuse idée de te dire qu'elle avait recroisé son ex. Ton géniteur qui s'était enfuit comme un gros lâche. Oui, ta mère a finit par te rejoindre à Los Angeles. Elle se sentait seule, et tu lui manquais trop malgré les quelques amis qu'elle a dû laisser. Tu ne t'attendais pas à entendre ces mots de par sa bouche, alors tu as fais ta propre enquête jusqu'à comprendre qu'il s'est refait une vie avec une autre meuf et qu'il a eu des gosses. T'as aucune idée de ce qu'il s'est passé dans cette famille, t'a même pas envie de savoir. Juste lui coller à poing dans la tronche à c't'enfoiré. Mais est-ce que ce serait une bonne chose en sachant que tu es un sportif professionnel ? Non... Tu risquerais de gâcher ton avenir déjà tout tracé. Non. Mais... Tu peux faire en sorte de te rapprocher de ce type et de ces gens d'une autre manière. Et quoi de mieux de commencer par celle qui semble la plus naïve ? Aka Tsuyu Satou. Il t'a suffit d'accepter d'être un intervenant dans son université. Tu ne sais pas où ça va te mener, mais t'y va tête baissée et sans réfléchir plus que ça.

Depuis que tu as débuté ta carrière en tant que basketteur pro à L.A, tu as pu te poser dans une situation financière agréable. Depuis ta naissance, ta mère a bossé comme une forcenée pour que tu puisses avoir de quoi vivre paisiblement et même te faire parfois quelques petits plaisir. Maintenant, c'est à ton tour. A ton tour de lui faire des petits plaisirs, de la choyer comme elle a pu le faire durant ton enfance. Ta mère est bien la seule femme qui compte beaucoup trop à tes yeux. Elle est ta perle, ton rayon de soleil. Tu es le fils à sa maman, bien que tu n'aimes pas le montrer devant tes potes. Oui, il t'arrive souvent de te coller à elle devant des films le soir, quand tu viens la rejoindre chez elle. Pathétique ? Non. Ce n'est rien que de l'amour pur.

(En cours d'écriture...)