Sa bouche ! à moi, ce pli pudiquement martyr Où s'aigrissent des nostalgies de nostalgies ! (Björn 01)

Aujourd’hui est une journée spéciale. La sortie du troisième opus de sa trilogie de bouquin homoérotique, nommé « éveil des sens » est programmée. Comme à chacune des éditions de ses ouvrages, Damian prend plaisir à rejoindre cette librairie du centre-ville de Los Angeles découvrir les différents exemplaires de ses écrits mis en avant sur les étalages de ce type de romance. La couverture est sensuelle, mais épurée. Deux hommes se frôlent, chemises entrouvertes, impatient d’un contact plus ferme, mais cette image n’est que suggéré. Ces deux silhouettes n’ont pas de visage. La couverture est en noir et blanc et la typographie choisie offre une élégance à la couverture. La charte graphique est la même que les précédents tomes. Stratégiquement situé, il observe les allées venues de lecteurs qui s’attardent et se saisissent de son ouvrage. Cela l’enchante de voir que ses écrits plaisent et sont l’objet d’impatience chez ses lecteurs. L’écriture est devenue une forme de thérapie pour l’ex-sapeur-pompier qui vit au travers des personnages qu’il conceptualise dans son esprit, des péripéties qu’il ne vivra plus. Il n’est pas dupe. Il a conscience que son corps auparavant désirable ne l’est plus. Ces brûlures lui ont arraché le moindre sex-appeal et Damian a essayé bien assez d’échecs pour avoir envie de retenter l’expérience. Cet homme sur The Chart a inversé un peu la donne, mais il ne se fait pas d’illusion : s’il voyait son corps dans son entièreté sans artifice, il prendrait lui aussi la poudre d’escampette. L’amour est un objectif impossible à atteindre pour lui, mais à la portée de ses personnages. Il laisse ses personnages gouter à l’allégresse de rencontrer une âme qui lui corresponde et qu’après de multiples péripéties, une forme de happy end lui soit réalisée. Ce qui n’est possible que dans des livres. La réalité est plus cruelle. Après une demi-heure d’observation, il finit par son tour de rejoindre l’étalage où il s’empare d’un de ses bouquins. L’auteur est "Harry G.", son patronyme d’écrivain, car il ne veut pas devenir le sujet des attentions de ses lectrices. L’écriture est son plaisir et sa manière de se soigner. Le fait de publier tout cela lui apporte un semblant d’utilité sociale et de gagner sa vie. Il leur accorde des messages et des dédicaces via ses réseaux sociaux, mais il ne veut pas rompre son anonymat. Il y tient. Son bouquin en main, il s’apprête à rebrousser chemin lorsque son épaule vient frôler l’échine d’un homme. « Pardon. » Il lâche dans une voix rauque alors que ses prunelles cristallines viennent se perdre dans les prunelles havane de cette personne. Il ne lui faut qu’une fraction de seconde pour que tout son être réagisse à la présence de Björn. Son myocarde bat promptement dans sa poitrine au moment où cette pensée frappe son esprit. « Björn ! » Il lâche dans un souffle court alors qu’un sourire vient ourler ses lippes. Le plaisir de le revoir est immense. Son regard l’observe avec attention, avec la même affection que par le passé. Il le dévore du regard avec le même intérêt qu’auparavant. Les années ne font qu’accentuer son charisme envoutant et Damian y est très sensible. Il sait quel homme se cache derrière ses airs distingués et austère aux premiers abords. « Je suis tellement heureux de te revoir. Comment vas-tu, min mann ? » Il lâche dans un murmure qu’il rend naturellement séducteur. Il utilise le surnom qu’il lui donnait lorsqu’ils étaient en couple, emprunté à la langue maternelle de son ex-petit ami et qu’il prenait plaisir à prononcé durant leurs nuits d’ivresse. Il l’utilise sans tabou, car il n’a jamais quitté cette place singulière dans son existence. Il était son mâle et l’es toujours un peu puisqu’il n’est jamais parvenu à l’oublier. Il n’a rien perdu de son charme, bien au contraire.

Damian observe avec intensité la silhouette de cet homme que la vie a détourné de sa route. C’était sans doute nécessaire à cette époque même si aujourd’hui, il regrette son choix. Björn serait-il resté à ses côtés contrairement à celui qui a préféré le quitter que d’affronter quotidiennement les marques indélébiles de son accident ? Il aime penser que oui. Cela le rassure et lui permet d’agir comme si rien n’avait changé entre eux. Le lien est toujours intact. Il le perçoit dans la lueur de son regard au-delà de la surprise, cette ivresse qui s’ajoute à l’allégresse de retrouver cette ombre du passé jamais totalement oubliée. Ils se sont aimés bien trop passionnément pour qu’il en soit autrement. Les braises ne se sont jamais totalement éteintes. Elles s’embrasent à un instant alors que leurs prunelles se plongent dans leurs comparses. Le feu reprend vie et l’alchimie l’attire inévitablement dans l’espace personnel de l’autre sans s’attarder sur le regard d’autrui. Ce surnom, le sien, que le Norvégien a tant murmuré, grogné et crié dans leurs nuits d’ivresse dont les effluves titillent ses sens, a une sonorité toute particulière à cet instant. Il enflamme cette envie de retrouver ce sentiment d’appartenance qu’il n’a plus depuis un an. Un sourire charmeur vient ourler ses lippes alors qu’ils prennent mutuellement des nouvelles de l’autre. « Je vais bien également. Je venais acheter un ouvrage. Et toi ? » Sa voix demeure suave. Il perçoit l’intérêt que le Norvégien porte à leur entourage à la recherche d’une personne qui pourrait l’accompagner. Il n’en a aucun doute. Damian lui avait part de son intention de donner sa chance à une relation naissante lorsque le choix s’était imposé. Leurs retrouvailles étaient tombées à un mauvais moment, mais les émotions avaient été vives et l’avaient fais douter. « J’ai tout mon temps pour toi, min mann. Je ne voudrai pas te laisser filer alors que j’ai le plaisir de croiser ta route de nouveau. » Il lâche dans cette voix charmeuse alors qu’il vient doucement caresser son bras dans un geste qui se veut amical, mais qui a une saveur bien plus mielleuse entre eux. Le jeu de séduction est lancé. Il transluit dans la lueur de leurs regards. L’alchimie demeure profonde et affriolante. « Je te suivrais où tu voudras. » Il ajoute dans un petit sourire provocateur alors que le bel norvégien semble attiré certaines demoiselles. Damian le laisse jouer la potiche pour satisfaire les ambitions de ces demoiselles qui le fixent avec leurs regards milieux. Fort heureusement, elles s’échappent, leur offrant l’intimité désirée. Un sourire complice vient ourler ses lippes, alors qu’il vient se rapprocher de son oreille pour y souffler. « Je vois que tu as toujours la côte. Il faut dire que tu es tellement beau, min mann. » Sa voix est un murmure alors qu’il lui offre un sourire joueur. « Tu me laisse acheter mon livre et je suis prêt à te suivre jusqu’à l’enfer. » Une douce provocation de sa part comme à l’époque où ils étaient ensemble. Il l’embrase l’instant, comme si le temps s’était figé et que les années passées loin de l’autre, n’avaient pas d’importance. Il ignore tout de la vie actuelle de son ex-amant. Est-il engagé auprès d’un autre ? Il ne le sait pas, mais il ne se prive pas de la possibilité de savourer le plaisir de le frôler de nouveau même innocemment. Qu’importe l’homme ou la femme qui partage la vie du Norvégien, il connait sa place dans le cœur de ce dernier. La même qu’il a conservé dans le sien. Il lui offre un dernier regard alors qu’il amorce un mouvement vers les caisses, le défiant par un regard de le suivre dans cette même voie qu’ils avaient amorcé quelques années auparavant où ils auraient pu faire en sorte de redevenir ce « nous » qu’ils avaient envie de redevenir.

La présence du Norvégien chamboule des braises à peine étouffées. Elles s’enflamment avec aisance alors que le jeu de séduction se lance entre les deux ex-amants. C’était inévitable. Il est l’essence même de leur relation. Cette attraction les a attirés l’un vers l’autre dès les premières minutes de leurs rencontres. Ce genre d’alchimie contre laquelle il est impossible de lutter et qui vous prend aux tripes. Son souffle s’alourdit dans sa poitrine alors que ses prunelles océanes se perdent dans celles havanes de son ex-compagnon. Les mots effleurent l’âme de l’autre, attise cette tension perceptible entre leurs chairs désireuses de se retrouver. Les sous-entendus se dévoilent avec sensualité alors qu’ils s’efforcent de se tenter l’un et l’autre. Damian savoure la manière dont le Norvégien se comporte avec lui. La manière dont il vient renforcer le rapprochement entre leurs deux corps en demande pour quérir ses lippes dans un baiser bref, mais plein de promesses. Ce genre de baisers que Damian connait par cœur et qui offre des perspectives tellement alléchantes. Un sourire ourle ses lippes alors qu’il le relâche pour qu’il finalise ses achats. Il s’éloigne de lui avec cette démarche pleine d’arrogance qui lui collait jadis à la peau. Aujourd’hui, il reprend son rôle : celui de l’amant provocateur qui sait absolument obtenir ce qu’il désire. Cette sensation est grisante pour l’ex-pompier qui a tant perdu de confiance en lui au cours des dernières années. Il ose croire que cette promesse « muette » sera source de bien-être pour lui et qu’il effleurera du bout des doigts, une possibilité à laquelle il n’osait plus croire. Peut-on le blâmer de vouloir se laisser tenter par les affres de ce passé qu’il n’a jamais réellement oublié ? L’affection qu’il porte pour Björn ne s’est jamais tarie. Elle a somnolé durant son absence et s’est éveillée à la vie à chaque fois que leurs routes se sont croisées. Est-il seulement possible d’oublier son véritable premier amour ? Cela semble bien impossible pour l’écrivain, qui malgré ses airs farouches est prompt à se laisser entrainer par les effluves d’un amour qui n’a jamais totalement disparu. Son achat en poche et rangé dans un sac en papier, il retrouve son partenaire devant la devanture de la librairie où il consume sa cigarette, cette drogue dont il n’a jamais pu se passer. Il aurait bien pris le risque de lui subtiliser pour la glisser entre ses lippes, mais elle est bien trop consumée pour pouvoir réaliser ce geste. Il se contente de lui offrir un sourire alors que le bâtonnet de nicotine finit dans un cendrier prévu à cet effet. Il a toute sa journée à lui consacrée et cette pensée lui plait terriblement. L’idée de rattraper le temps perdu est agréable. Il meurt d’envie de découvrir le chemin qu’il a parcouru et bien plus encore. Ce baiser volé n’était pas anodin. Björn brûle de la même envie qui vient prendre sein au creux de ses reins. Il ne dit mot, car il est évident que leur ambition est commune alors qu’ils se dirigent vers le véhicule de son ex-compagnon. Ce qualificatif ne lui convient absolument pas mais est bien celui qu’il se doit d’employer. Lorsqu’ils se retrouvent protégé dans l’habitacle, Björn initie un nouveau contact. Un contact qu’il lui rend à son tour en venant déposer un baiser contre sa joue légère ombragée. Il s’enivre de son odeur. « Le destin a exaucé mon souhait. » Il lui avoue comme une confidence en venant doucement caresser la peau de sa cuisse dans cette intimité qui a toujours été présente dans leur relation, sauf lorsque la jalousie l’a aveuglé. Encore aujourd’hui, il s’en veut de s’être laissé aveuglé par son manque de confiance en lui et d’avoir manqué assez de maturité en prenant la décision de le quitter. Que seraient-ils devenus s’il n’avait pas pris cette décision ? Ils ne le sauront jamais, mais par deux fois la vie les a fait se retrouver. Cette fois serait-t-elle la bonne ? Il retire sa menotte à regret pour lui permettre de se concentrer sur la route. Il ne dit mot, laissant les mots pour plus tard lorsqu’ils pourront se donner toute l’attention nécessaire. Son regard vient se perdre sur le paysage mais rapidement sa menotte vient retrouver sa cuisse pour la caresser du bout de son pouce. Ce geste lui vient naturellement comme si les années n’avaient pas effrité son droit à le faire. Il se donne ce droit, garde ce contact tendre comme à l’époque où ils étaient en couple. Ce contact l’apaise mais il perçoit une tension dans les muscles du Norvégien lorsqu’ils arrivent devant sa demeure, différente de celle qu’il a connu, mais qui est à l’image de la réussite de son ancien compagnon. Regrettes-tu de m’avoir ramener chez toi, Björn ? Il se pose la question alors que ses prunelles se posent sur les traits plus fermés et lunatique du plus âgé. « Hey… » Il souffle en venant glisser sa menotte contre sa mâchoire pour diriger son visage vers le sien. « Qu’est-ce qui te travaille, min mann ? » Il murmure en caressant sa mâchoire pour obtenir une réponse qui pourrait expliquer cette distance qu’il perçoit dans son comportement. Son souffle vient se mêler au sien. « C’est si bon de te retrouver. » Sa voix se fait suave alors qu’il lui vole un baiser lent. Il goute ses lippes qui accélère les battements de son myocarde dans sa poitrine du bout des siennes, de sa langue qui se fait taquine dans l’espoir de prolonger ce baiser. Il a faim de lui de nouveau. Il veut retrouver l’ivresse de ces baisers lents et langoureux et la chaleur de ses bras. « Tu m’as manqué. Dès que je te vois, c’est comme si le temps s’était arrêté. » Il souffle dans un sourire tendre en caressant ses lèvres de sa menotte. « Tu m’invites à découvrir ta demeure ? » Il le questionne dans un sourire complice avant de lui voler un autre baiser furtif. Ses prunelles limpides plongées dans les siennes, le souffle court, le cœur au bord des lèvres. Il a juste envie de redécouvrir ce plaisir de se tenir à ses côtés. Cette ambition est-elle partagée ?

Damian sent que son ex-amant est soucieux. Ses traits se sont fermés au fil que les kilomètres ont défilés pour les rapprocher de la demeure de son ex-compagnon. Damian a vécu deux années aux côtés de cet homme et si les années ont pu modifier certains traits de caractères et expressions de l’ex-star de porno, l’écrivain est encore en possibilité de lire à travers lui. Ce qui est résolument agréable et le rassure sur le fait qu’ils ne sont pas encore de parfaits étrangers. Il perçoit que c’est quelque chose de profond qui le travaille pour qu’il le sente si lointain. Leur rencontre serait-elle arrivée trop tardivement pour lui permettre de renouer quelque chose avec le Norvégien. Cette pensée l’effleure, désagréable pour son cœur qui n’a jamais réellement oublié cet homme. Comme si on pouvait réellement oublier son premier amour. C’est impossible pour Damian. Björn était tout sauf une amourette. Il lui a fait changer sa vision sur les relations durables et le fait de partager son existence avec un autre. Aujourd’hui, il désire saisir cette chance qui lui est offerte de renouer contact avec cet homme qui a tant marqué son existence. C’est un besoin maladif qui vient se tapir dans le creux de son ventre et qui manque de le dévaster. Il veut le retrouver par tous les moyens. Cette pensée grise ses sens alors que le Norvégien revient à lui. Il préfère éviter le sujet qui le tracasse et Damian ne veut pas le brusquer même si sa curiosité est piquée à vif. Ses phalanges contre son visage le rassurent en lui indiquant que le Norvégien n’est pas totalement détaché à sa présence. Il lui vole un baiser qui se veut voluptueux pour attiser leur gourmandise. Un sourire ourle ses lippes à la pression de sa main contre sa nuque et qui réclame son attention qu’il est totalement prêt à lui offrir. Il retrouve le contact affectueux de ses lippes contre son front et le timbre de sa voix rendue rauque par le tabac lorsqu’un rire s’échappe de sa gorge. « Ton magnétisme n’en est pas altéré. Bien au contraire. » Il murmure en écho à ses paroles alors que le Norvégien l’invite à le suivre à l’intérieur de sa demeure. Il l’accompagne obligeamment, découvre les lieux avec une curiosité attisée avant de retrouver l’entrée de la demeure où il se retrouve rapidement bloqué par le corps solide et chaud de son ex-compagnon. L’effet est immédiat. L’excitation vient envahir la lueur luisante de ses prunelles limpides. Björn a parfaitement conscience de son effet sur l’ex-pompier. Il sait à quel point il aimait être bloqué par ses muscles saillants contre tout meuble offrant la possibilité d’un corps à corps torride. La pudeur n’a jamais été une composante de leurs couples. Si la luxure a été le terrain fertile où leur complicité s’est renforcée, elle n’était rien en comparaison des moments emplis de tendresses qu’ils partageaient une fois leurs corps repus. Le jeu de séduction commence et Damian en apprécie chaque seconde. Son souffle se fait lourd dans sa poitrine et n’a pas le temps de réagir à ses paroles lourdes de sens et à son baiser que son partenaire s’échappe de lui avec cette malice qui l’a toujours caractérisé. Damian apprécie cette attitude provocatrice qui l’envoute toujours autant et qui lui murmure : « tu me veux ? alors viens me chercher. » Et dieu que Damian aimait attiser ses désirs, sans pudeur en s’emparant de ce qu’il désirait jusqu’à le faire céder à ses pulsions. Surtout lorsqu’il adopte une posture aussi charmeuse. Ses prunelles contemplent ce corps magnifiquement mis en évidence par ces vêtements hors de prix et qui ne demandent qu’à être enlevé. Damian vient le retrouver avec lenteur, un sourire ourle ses lippes alors que ses phalanges viennent retrouver le tissu de sa chemise pour remonter le long de son poitrail alors que son bassin vient se coller au sien. Son regard vient se perdre dans celui havane de son ex-compagnon tandis que leurs souffles se mêlent dans l’ambition d’enivrer l’autre. Leurs lèvres sont proches alors qu’il appuie son poids sur celui de son partenaire pour sentir leurs corps se frôler tout comme leurs lèvres. « Tu sais ce que je préfère boire en ta compagnie. » Il murmure dans une voix chaude alors que ses menottes viennent caresser son torse et ses côtes pour rejoindre le creux de ses reins, l’arrière de ses cuisses pour le coller plus fermement à lui. « Dois-je te rappeler ce que je préfère ? » Il ajoute avec malice alors qu’une main vient retrouver l’aine de son partenaire pour frôler du bout de ses phalanges, l’objet de ses désirs en lui offrant un sourire provocateur, plein de promesse. Lui aussi se lance dans le jeu sans se poser de questions.