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Words hurt (Mila)
Sam 5 Déc - 21:11

Probablement était-ce prévisible ? C'était p't'être écris ? Ou alors, j'ai encore joué avec le feu ? Pourquoi le blacko n'est pas dans son quartier ? Pourquoi est-ce qu'il traine ici ? Il crèche dans le coin ? A Little Tokyo ? À ce que l'on dit... Il parle français ! Grande nouvelle : Je ne suis pas complètement sourd ! Je sais ce qui se dit dans les rues aux abords de l'immeuble où je réside. Il faut dire, qu'au milieu de tous ces nems, je fais un peu tâche. La feuille de nori du quartier.

J'ai plutôt l'habitude, le Canada, l'Ohio... Au moins ici, c'est un peu plus hétéroclites que ce que j'ai pu connaitre dans le passé. La mélanine, tout le monde court après en Californie, bronzage optimum. J'suis l'roi d'la bronzette à côté de toutes ces starlettes que je rencontre à l'agence. Aujourd'hui y'en a une qui m'a tenue la jambe pendant au moins une éternité parce qu'elle est fan de Céline Dion. Maudit Tabarnak, c'est pas parce que j'suis québécois que je connais toutes les paroles de "sous le vent" ! Bon p't'être bien que j'les connais quand même... Mais fuck off !

Plus que quelques rues avant de rejoindre mon appartement, une arnaque que je loue une fortune pour voir à moitié le jour. Le type m'a prit pour un cave en me filant les clés de ce gourbis en me disant que j'allais m'y plaire, bien sur que j'vais détester, mais j'doute me sentir bien où que ce soit un jour. Alors ici ou ailleurs...

Bali... J'aurais dû m'enfuir à Bali...

Je me fais interpeller par une asperge tout droit sorti des clips de K-Pop, il me demande une clope. Comme si je ne faisais pas assez le larbin à longueur de journée, j'lui file un bâton de nicotine pour avoir la paix. Faut essayer d'avoir l'air sympas, tout ça, blah blah blah...

Tout allait bien, avant que j'me fasse défoncer la yeule par une bande de brelles. Ma tronche devait pas leur revenir, en tout cas ils avaient pas spécialement des qualités de karatéka pour me démolir la face à quelques pas de chez moi. J'me suis pas laissé faire, ça les a peut-être encouragé, ça les a fait marrer. Dans mon cerveau les images bullent avec violence, l'armée, la haine, le dégout, la rancune, le regret... J'crois que j'en ai mordu un.

- Tu m'as mordu, sale n*gre.

Ouais, j'l'ai mordu.
Soldat Andy, le mordeur d'abrutis.

Bizarrement, l'insulte m'a plus bousculé que le reste. J'ai un gout d'sang dans la bouche, dans la gorge, j'vais être bien beau pour la job demain. J'me ferais porter pâle, je ne suis pas à ça près... Allé, direction le demi sous sol.

Désinfecter les plaies, douche, essayer d'oublier... D'effacer les images qui me hantent, les sons qui me réveillent sans cesse la nuit... Mais ça fait des années que j'essaie. Alors je vais juste tenter de dormir.

Pour accéder chez moi, je dois descendre un escalier privé pour rejoindre une terrasse  qui n'apporte en rien un côté agréable à l'appartement quand il n'y a que votre tête qui dépasse de la hauteur du trottoir quand vous êtes debout. Mais j'veux juste rentré et là... Tu étais là. Une inconnue, une fille assise dans mes escaliers. Blanche, blonde, translucide peut-être... T'es peut-être le genre de nana qui voudrait devenir invisible dans c'monde merdique, mais c'est le noir qui se fond le mieux dans la nuit tu sais... Ce monde est fait que de ténèbres.

- T'es qui toi ? En fais j'm'en fou... Tasse-toi que j'passe.

Ouais parce que les escaliers sont fins, c'est pas un logement pour les gros, Mariah Carrey passe pas, même de profil.

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Words hurt (Mila)
Jeu 10 Déc - 19:21

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- Words hurt -



Assise à même le sol de son salon, elle regarde les fragments éparpillés de son passé. Les photographies de son enfance jonchent le sol. Le recouvre de souvenirs heureux. D’une main, elle mélange les clichés comme elle le ferait avec un jeu de cartes. Sous ses doigts, la douceur du papier glacé mais aussi sa froideur. Son autre main agrippe une bouteille d’alcool qu’elle porte à ses lèvres. En avale une gorgée. Parfois, elle tousse. Parfois, l’alcool lui arrache des larmes. Sa vie aussi la fait pleurer lorsqu’elle y pense. Autour d’elle, des visages joyeux. Elle et son frère faisant les idiots. Elle secoue la tête tout en portant le goulot à sa bouche. Elle doit oublier qu’il est parti. Qu’il ne reviendra plus. Qu’il est mort. Elle déteste ce mot et pourtant, il reflète tellement la réalité implacable. D’un geste rageur, elle pousse les photographies loin d’elle, comme si soudain, elle ne supportait plus, ni leur vue, ni leur contact. D’un bond, elle se relève. Piétine ses souvenirs. Pivote sur elle-même comme une toupie qui aurait perdu la tête. La bouteille à la main, elle rit. Elle pleure. Elle boit. Soudain, la bouteille s’écrase contre le mur, laissant une traînée humide contre le mur déjà malmené.

Mila titube légèrement mais cela se remarque à peine au milieu de la foule indifférente.
Elle court en riant dans les rues bondées de monde. Elle rit à en perdre haleine. Elle doit ressembler à une folle. Sa robe remonte sur ses cuisses. Les pans de sa veste, grand ouvert, battent de chaque côté de son corps. Elle a chaud. Des larmes tracent des sillons sombres sur ses tempes avant qu’ils n’atteignent la racine de ses cheveux. Des passants s’écartent sur son passage. D’autres lui adressent des sourires. D’autres l’invectivent mais elle s’en fiche. Mila court. Elle a oublié ce qu’elle fuit mais elle sait qu’elle veut partir loin. Éviter de se retrouver dans son appartement. Éviter de finir chez ses parents. Ils lui ont proposé plusieurs fois de l’héberger mais elle leur a gentiment répondu qu’elle avait son 'chez elle' et qu’elle préférait rester indépendante. Elle déteste les regards qu’ils posent sur elle. Cette façon condescendante qu’ils ont de la scruter. Ils l’aiment sûrement, mais elle ne supporte pas qu’on la regarde ainsi même si c’est pour son bien, comme ils disent toujours. Depuis la mort de son frère, Mila dérive. Elle se sent perdue et seule. Jamais elle n’avait ressenti une telle solitude. Elle a perdu ses repères. Son repère. Mila oublie la souffrance de ses parents. La perte de leur fils pour se concentrer sur le manque de lui. Personne ne peut souffrir autant qu’elle. Mila est égoïste parfois. Nombriliste aussi.

Elle est stoppée net dans sa course à travers la ville. Un de ses talons vient de rendre l’âme en se prenant dans une anfractuosité du bitume. Elle vient embrasser le sol, déchirant ses collants, s’éraflant les genoux et la paumes des mains en voulant se rattraper. La blonde jure et râle « saleté de chaussures ! » personne ne vient l’aider. Ils l’ont tous contourné. Ignoré. Elle se relève et clopine, son talon à la main et cela l’agace. Mila jette des coups d’œil à son talon et grogne. Elle n’a pas besoin de ça. Elle regarde autour d’elle, inconsciente de l’image qu’elle renvoie. Celle d’une paumée qui erre dans les rues. Les genoux en sang.

Perdue dans ses pensées, insensible à la douleur, anesthésiée par l’alcool qui coule encore dans ses veines, elle avance jusqu’à ce qu’elle finisse par s’arrêter. Déboussolée. Débraillée. Elle jette son talon dans le caniveau avant de se précipiter pour le récupérer et reprendre son chemin.

Assise sur les marches, elle lève son regard vers l’homme et lui sourit. Elle a vidé le contenu de sa flasque qu’elle traîne toujours dans son sac à main. Mila flotte dans un cocon douillet. Elle ne s’offense pas des paroles qui jaillissent de la bouche de l’inconnu. Elle tend une main vers lui et lui montre son talon « J’ai cassé ma chaussure » Sa voix est mal assurée et elle a un peu de mal à articuler. Elle passe une main sur son front afin de dégager ses mèches blondes de devant ses yeux et tente de les coincer maladroitement derrière son oreille. « J’ai besoin d’aide » Ses prunelles claires accrochent celles plus sombres de l’homme « les autres, ils n’ont pas voulu m’aider » elle montre ses genoux écorchés ainsi que la paume de ses mains et se met à pleurer tout en reniflant « sois pas méchant toi aussi ... »

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Words hurt (Mila)
Sam 12 Déc - 11:27


Tu me tend quelque chose qui me semble être une chaussure, bien que ça ait davantage l’allure d’un engin de torture pour les pieds. Cassée à ce que tu dis, un peu comme toi, comme moi, comme nous tous… Qu’est-ce que tu veux que j’y fasse moi ? J’suis pas cordonnier, moi mon truc, c’est de faire exploser des trucs.

C’est que tu ne se tasse pas beaucoup, la drôlesse, moi j’ai franchement mal partout, c’est pas le moment de me faire chier. Je tente de t’enjamber alors que tu demande de l’aides. On a tous besoin de quelque chose ma jolie, est-ce que j’ai l’air de sœur Theresa ? Le jour où le pape sera noir, on en reparlera peut-être… Malheureusement, mon regard a accidentellement croisé le tien. Des yeux si clair que je pourrais tout voir au travers. T’as l’air pitoyablement malheureuse et vu ton odeur, tu pourrais servir de cocktail Molotov si on approchait un briquet trop près. Voilà que tu te met à chialer en geignant que les autres sont méchants, tabarnak, t’as quel âge au juste ? C’est vraiment pas ma soirée.

J’arrive de l’autre côté de son corps fin pour accéder à la porte d’entrée. Je trouve mes clés, parce que les types ne m’ont rien volé, c’était juste pour le fun de taper sur un black. Enfoirés. J’ai des folles envies de meurtre et la gamine qui pleure dans mes escaliers m’aide en rien. Si je te laissais là et que tu te faisait tabasser, violer ou tuer dans mon entrée. Qui est-ce qu’on va accuser à ton avis ? Les Chinois ou le “seul n**re” du coin ?

J’ouvre la porte et tourne la tête en ta direction, découvrant au passage une vive douleur dans les cervicales. Je retiens une grimace en te regardant. Je n’ai aucune idée de ce que je dois faire de toi. Il n’y a cependant que deux options. Te laisser là ou te faire entrer. Je n’ai aucune idée de savoir lequel de ses choix est le plus craignos pour moi. Est-ce que ça a la moindre importance ? Au moins en prison, je serais enfin dans une communauté prédominante et je n’aurais plus à me questionner sans cesse.

- Bon, bah alors viens… On verra c’que j’peux faire…

Pas grand-chose à vue de nez.

J’ouvre la porte cette fois, je n’allume pas la lumière, ça fait trop mal aux yeux. Cet appartement est bien rangé, il est juste terriblement minimaliste. Un lit banquette qui sert de canapé face à une télévision posées au sol. Une armoire, une table au niveau de la cuisine et la lampe de chevet que j’allume histoire de ne pas se cogner partout, surtout dans ton état. J’imagine que t’as nulle par où aller, ou que personne ne t’attend. C’est le lot de beaucoup de monde, je figure parmi ces gens-là

- Fermes la porte, j’ai pas envie d’attirer tous les clodos du quartier.


C’est bien la première fois que j’accueille un clodo, qu’est-ce que j’suis censé faire ? Enfin vu tes fringues, j’me dis que tu t’es peut-être juste disputée avec ton chum. Il t’a trompé ? C’est souvent ça. Pour ça que c’est plus sain de rester seul. Crois-moi.

Avec la souplesse d’un grand-père dévoré par l’arthrose, je commence à retirer ma veste, ils y sont pas allé de main morte ce soir, faudrait que j’achète une arme, mais je sais d'avance que ça finirait très mal entre mes mains. J’en suis interdit, mais ce ne sont pas les marchés illégaux qui manquent. A quel point est-ce que j’ai envie que ma vie s’achève de manière tragique ? Je devrais trouver quelque chose de productif à faire, mais quoi ? Quand j’te regarde, j’me dis que j’suis pas le seul à ne pas savoir quoi faire de ma vie.

- J’doute que j’puisse te dépanner en chaussures tu sais...


Vu la taille de ses pieds à côtés des miens, mais j’pourrais peut-être lui commander un uber si elle a quelque part où aller, mais j’suis pas capable de formuler toutes ces hypothèses, je me traine vers la salle de bain en ôtant mes baskets, je ne sais même pas comment j’vais pouvoir entrer dans cette saloperie de bain douche.

Cet appart c’est de la merde jusqu’au bout.
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Words hurt (Mila)
Mer 16 Déc - 8:30

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- Words hurt -



Elle n’a aucune envie de pleurer mis ses yeux en ont décidé autrement. Les larmes emportent le peu de mascara qui lui reste sur les cils. L’eye-liner s’est volatilisé depuis un moment déjà. Elle baisse la tête pour farfouiller dans son sac à la recherche de mouchoirs en papier. Elle en extrait un du paquet en le déchirant. Ses doigts ne semblent pas être connectés à son cerveau. Ils sont gourds et ne réagissent pas comme elle le voudrait. Elle s’essuie et étale un peu plus le fard noir autour de ses yeux tandis qu’elle termine en se mouchant. Elle remet le tout dans sa besace qui ressemble plus à une décharge publique qu’à un sac de femme.

Son regard s’illumine soudain aux paroles de l’homme. Mila se sent moins seule. Sauvée. Elle est certaine qu’il sait ce qu’il faut faire. Elle prend appui sur une de ses mains pour se relever, fait la grimace lorsque sa paume meurtrie rencontre la surface rugueuse du mur. Se redresse. S’engage pour suivre le gars mais trébuche. Elle a oublié qu’il y a un décalage de 8 cm entre son pied chaussé et celui qui ne l’est plus. Elle clopine maladroitement, reste immobile un moment devant la porte avant d’entrer et de refermer derrière elle. Ce geste lui en rappelle un autre, et elle se demande si elle a pensé à fermer sa porte en quittant son domicile. Elle l’espère car, si ces voisins voyaient le bazar qui règne chez elle, ils seraient capables de demander son expulsion.

« Wow »

C’est sorti tout seul. À peine un chuchotement d’émerveillement.
Mila ouvre de grands yeux devant le petit appartement impeccablement rangé. Rien ne traîne au sol comme c’est le cas chez elle. Elle note dans un coin de sa tête qu’elle doit absolument faire du ménage. Du tri.

« C’est joli chez toi »
Elle avance précautionneusement, toujours juchée sur sa chaussure. Les mains plaquées le long du corps afin de ne rien salir. Elle fait attention.

« On dirait une maison de poupée »

Son rire fuse et elle pivote lentement pour faire le tour de l’habitation. Lorsque son regard revient se poser sur le gars elle lâche

« Je ne suis pas une clodo... »

Elle baisse la tête sur sa tenue, lisse du revers de la main sa robe et tente d'arranger son collant en se tortillant avant de demander

« Tu trouves que j’en ai l’air ? ... »

Mila veut continuer à essayer de berner le monde sur son addiction à la boisson, même si c’est de plus en plus difficile. Elle voit bien les ravages que l’alcool fait sur son visage. Elle est encore jeune, mais, un jour, tous ses excès se graveront à jamais dans chaque ligne de son visage, et tout le monde pourra y lire sa déchéance. Elle se redresse, toujours aussi bancale, ne pense même pas à retirer son autre chaussure et redit tout en secouant la tête.

« Je ne suis pas une clodo »
Elle articule bien chaque mot afin de donner plus de poids à son affirmation.

Le gars s’est déchaussé et c’est en le voyant faire, qu’elle pense enfin à retirer son escarpin qu’elle laisse en plan derrière elle. La blonde vacille un peu, la tête lui tourne légèrement mais elle retrouve rapidement son équilibre pour quitter sa veste qu’elle pose sur le dossier d’une chaise. Elle se dirige enfin vers l’homme.

« Ho »
Sa bouche s’arrondit sous l’effet de la surprise. Elle vient de réaliser qu’il est blessé. Elle tend la main vers lui, mais n’ose pas le toucher.

« On est dans un bel était tous les deux »

Une petite moue dépitée vient étirer le coin supérieur de ses lèvres tandis qu’elle regarde ses paumes de mains, ses collants troués avant de venir inspecter le brun. Elle doit lever la tête maintenant qu’elle n’a plus ses 8 cm de talons pour la grandir. Même avec, elle serait encore petite par rapport à lui. C’est sûr qu’ils ne doivent pas faire la même pointure. Elle glisse son pied à côté du sien, hoche la tête en signe de confirmation.

Malgré les apparences, Mila a du mal à retrouver ses esprits. L’alcool ingurgité un peu plus tôt agit encore dans son organisme. Il agira encore un moment avant de se dissiper.

Finalement, elle pose doucement sa main sur  l’avant-bras du brun et demande

« Si tu me donnes de quoi te soigner, je sais faire »

Forcément, on a du mal à la croire lorsqu’elle dit ça, et pourtant, c’est la vérité. Dans son job, elle a eu une formation « premiers secours » pour le cas où … Elle n’a jamais eu besoin de s’en servir mais, elle aurait pu.

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Words hurt (Mila)
Dim 20 Déc - 19:53
Enfin chez moi, c’est juste étrange qu’elle soit là, parce que… Personne d’autre ne vient jamais ici. C’est juste chez moi. L’endroit où je vis seul, où j’peux m’isoler du reste du monde. Oublier que le monde existe. Ce soir, elle est là. Je ne sais même pas quoi faire d’elle, de ses yeux qui se balade sur ce qui compose mon appartement.

Elle semble apprécier les lieux pourtant d’une grande banalité.

- Joli…

Que je répète dans ma barbe, à moitié amusé, la trouvant folle évidement. Ce qualificatif correspond aux fleurs, à la neige du Quebec, au soleil qui se couche derrière l’océan… Certainement pas à cet endroit morosse et sans âme.

La comparaison à une maison de poupée me confirme qu’elle est pas seulement un peu ivre, mais si elle vit à la rue où je ne sais où… C’est forcément beau ici. J’imagine que ça serait même beau pour ses enfants en Afghanistan, estropiés et qui ont vu leur parents se faire décapiter. Oui, sans doute qu’ici, c’est un petit coin de paradis.

J’imagine que moi aussi je me défendrais d’être sans abri.

- En tout cas, t’as l’air d’une paumée.


Qu’importe si elle a quelque part où dormir ou non, d’ailleurs, ça m’arrangerait qu’elle ait un endroit où aller, comme ça elle ne s’éternisera pas ici. Je n’ai clairement pas besoin d’un squatteur. Seulement, je lui ai ouvert la porte. Une erreur de débutant. Mon état est une excuse pour cette imprudence, les coups porté à la tête ça assome. Ajoutez à cela la fatigue… On ne peut que faire des mauvaises décisions !

- Ok, t’es pas une clodo…

Que j’fini par lui dire en roulant des yeux, me trainant jusqu’à la cuisine pour ouvrir le fridge. Pas de sachet de petits poids au congel, mais un pain de glace fera l’affaire.

C’est là que tu t’’approche et semble réaliser mon état. Tu peux garde ta pitié blondinette, mais je ne dis rien, j’espère juste que tu vas reculer cette main, je pourrais mordre. Non, non… Je ne suis pas très gentil comme gars, on ne peut rien sauver de mon âme.

Je soupire alors qu’elle s’éloigne un peu, compare inutilement nos pieds. Je la laisse faire, appliquant la glace sur mon visage au travers d’un torchon à l’hygiène douteuse. Ça fait mal et criss de soulagement à la fois. Je soupire en posant les fesses sur le haut tabouret de comptoir de la cuisine. J’aimerai laisser tomber mes blessures, laisser en l’état, voir ça demain. Juste dormir, mais dormir c’est prendre le risque d’être à nouveau plongé dans les cauchemars. C’est si infernal quand les choses les plus banales deviennent une torture.

Mon bras se crispe au contact de ta main sur ma peau.
Pourquoi tu fais ça idiote ? Pourquoi t’agis comme si j’étais humain.
Comme si j’étais vivant…

- Je… J’crois que tu devrais plutôt t’occuper de toi.


J’repousse la blondinette, je me lève pour aller chercher la trousse de seccours non pas pour avoir de l’assistance, mais bel et bien pour me débrouiller moi même. D’instinct, je devine que je n’aurais pas la paix tant que ça ne sera pas fait. Je pose la trousse à la lumière de la cuisine, reposant le pain de glace le temps de fouiller à la recherche de strips pour mon arcade bien endommagée.

- C’est pas la première fois, ni la dernière…


Histoire d’assurer que je suis capable, parce que c’est trop dur d’admettre que j’ai besoin d’aide, d’être aidé même sans demander.

- Sinon ? Tu compte faire quoi ?


Pas dormir ici j’espère...

hrp : tiens parce que je sais pas si les strips ça existe chez toi : [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]
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Words hurt (Mila)
Mer 30 Déc - 19:04

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- Words hurt -



Elle regarde ses mains. Les tourne et les retourne devant son visage, avant de les laisser retomber contre ses flancs.

« Je vais t’aider. Laisse-toi faire ou laisse-moi faire. Choisis la formule que tu veux mais, reste sage »

Mila accompagne ses paroles d’un grand sourire un peu bancal. Tout comme elle. Il ne faut pas se fier aux apparences. Elle est têtue la blondinette et l’alcool accentue parfois ce défaut. Elle passe outre ce qu’on lui dit, comme en ce moment. Elle se dirige vers l’évier et se lave les mains étouffant des jurons. Putain, ce que ça fait mal. Malgré tout, elle s’acharne à se décaper la peau. Les mains mouillées, elle regarde autour d’elle afin de trouver quelque chose pour s’essuyer. Ne voyant rien de convenable, elle se rabat sur le torchon de son nouvel ami et se tamponne doucement ses paumes meurtries.

Dans quelques jours, elle travaille et jamais elle ne pourra se présenter avec des mains dans cet état. Pour les genoux, une bonne paire de collant opaque fera parfaitement l’affaire. Pour les mains, elle devra mettre des gants. Elle doit en avoir une paire quelque part. Il faudra qu’elle achète des pansements afin de bien couvrir ses plaies.

Une fois les mains séchées, elle relève à peine sa robe et retire son collant. Pas question de laisser le fin tissu faire une croûte avec le sang séché. Ça lui est déjà arrivé, et Mila ne compte pas renouveler cette mauvaise expérience. Ce qui reste de son collant est déposé délicatement sur le comptoir tandis qu’elle s’approche de l’homme et observe son arcade et fronce les sourcils.

« Je ne sais pas ce que tu as fait, mais, tu ne t’es pas loupé. »

Elle pose une main sur son bras, tapote pour le rassurer, lui prend le torchon et repart vers l’évier où elle l’humidifie rapidement.  Il y a trop de sang. Jamais les strips ne tiendront. Puis, il serait plus sage de voir exactement ce qu’il y a. Un air résolu s’affiche sur son visage et elle en oublie même qu’elle n’est pas chez elle et qu’elle ne connaît pas ce gars. Les joies d’être imbibée…

Avec des gestes presque précis, sa main tremble un peu, elle tente de nettoyer la plaie et le visage. D’un geste négligeant, elle jette le torchon sur le comptoir de la cuisine et celui-ci finit à côté de ce qui fit jadis, ses collants et Mila s’attaque aux strips. Forcément, il ne faut pas trembler et elle voit bien qu’elle n’y arrive pas, aussi, avec un sourire, elle demande

« Tu les décolles et je les mets en place. Je tremble un peu... »

Elle hausse les épaules comme pour indiquer que ce n’est qu’un détail insignifiant et que cela ne l’arrêtera pas dans la mission qu’elle s’est fixée. Sur le comptoir, le pain de glace laisse une trace humide tandis qu’il fond lentement. Elle évite de souffler son haleine alcoolisée dans le visage du brun. Elle a honte parfois de n’être qu’une ivrogne, même si ce n’est que par intermittence. Parfois, elle se dit « intermittente de la boisson » Il n’y a qu’elle pour rire à ses vannes pourries. Il n’y a qu’elle pour pleurer sur sa vie tout aussi pourrie. Elle regarde son œuvre et est assez satisfaite d’elle.

« Fini »

Elle se hisse sur un tabouret et tend ses mains, paumes vers le ciel

« à ton tour de me soigner »

Ses prunelles azur se plantent dans celles plus sombres de l’homme tandis qu’elle murmure, sur le ton de la confidence. Comme si on pouvait les entendre

« Je ne suis pas douée pour prendre soin de moi. Tu peux le constater par toi-même. Si je l’étais, je ne serais pas … là ... je tentais de fuir mais ...» un silence ponctue ses paroles avant qu’elle rajoute « Fais attention avec le désinfectant, si ça pique, tu souffles dessus s’il te plaît » Elle ne doute pas une seconde qu’elle puisse se faire rembarrer ou jeter dehors.

« Pourquoi tu es dans cet état, toi ? Tu fuyais aussi ? »

Elle secoue doucement la tête avant de lâcher

« Ça ne sert à rien. J’ai essayé mais … c'est toujours là ... » Elle fait un petit geste de la main vers sa tête tout en haussant les épaules avant de se mettre à rire

« J'sais même pas comment tu t’appelles. Moi, c’est Mila »

Un sourire éclaire son visage, faisant briller ses yeux bleus dans ce qu’il reste de mascara qui s’est étalé autour de ses paupières. Elle n’a pas répondu à sa question concernant ce qu’elle compte faire car elle ne le sait pas. Ça fait longtemps qu’elle ne se projette plus dans l’avenir. Trop incertain. Trop douloureux.

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Words hurt (Mila)
Ven 1 Jan - 21:19
Je lève les yeux au ciel alors qu’elle s’impose comme infirmière, j’ai envie de lui balancer au visage que je n’ai pas besoin d’elle, ce qui est vrai… Mais il y a quelque chose chez elle… Cette marque au fond de ses yeux, l’envie de se montrer utile. Une volonté que je n’ai finalement jamais eue. Je me fiche de mon rôle sur cette terre. Je vis parce que c’est comme ça que le monde fonctionne, parce que je ne suis pas un lâche malgré tous mes défauts. J’ai pas peur de vivre, mais je ne donne pas de sens à ma vie.

Elle se lave les mains, des mains que j’ai vues être abimées, mais moi, j’ai pas cherché à jouer au docteur avec elle, chacun sa merde… Déjà qu’elle s’incruste quelque peu… Elle s’incruste sur invitation, c’est une soirée tellement étrange.

Je la regarde ôter son collant, j’espère qu’elle va s’arrêter là.
J’ai pas envie d’avoir des problèmes moi…

J’le vois d’ici le scandale, le black qui a abusé qu’une femme blanche éméchée.

- J’ai pas envie que tu fasses ça…


Lui avais-je dit alors qu’elle entreprend de me soigner, malgré tout je la laisse faire. J’aurais pu l’envoyer balader, la foutre dehors, mais je l’ai laissé faire sans broncher. J’aime pas sa manière de faire, j’aime pas qu’elle prenne soin d’moi. Parce que ça va s’envoler avec elle si j’ressens quelque chose de positif dans son geste, je refuse.

Je soupire, puis m’applique à ouvrir l’emballage des strips, j’ai l’impression que c’est plus simple d’aller dans son sens. Ça m’évite de devoir négocier, de mettre l’énergie que je n’ai pas dans des paroles inutiles. Alors que je me pense débarrasser, c’est mon tour.

S-u-p-e-r-!

Je prépare les compresses, puisqu’elle s’est lavée les mains, elle m’a mâché le boulot. Pour ce qui est de souffler sur sa plaie, elle peut toujours se gratter.

Je soupire avant de daigner enfin lui adresser la parole :

- Je ne fuis personne.


Non, je fuis seulement les gangs de l’Ohio. Rien de plus…
Je fuis mon passé. Mes délires. Mes pêchés. Mes souvenirs.
Je fuis la vérité, alors du coup, je ne fuis pas.

- On m’a fait ça parce que j’suis noir.

Ça ne me fait rien de le dire, parce que c’est le genre de vérité que je ne peux pas fuir. Parce que je suis ce que je suis, j’ai toujours souffert de ma couleur de peau, sans en avoir forcément honte. Je suis comme ça, je suis noir. Mais le monde me colle des étiquettes, il décide pour moi ce que je suis censé être.

- J’suis pas comme toi, Mila.


J’suis pas à m’esquinter moi-même comme un abruti parce que je me lamente que le monde est pourri, le monde est pourri, c’est juste… Comme ça. Je ne suis pas comme elle, je ne suis pas un p’tit blanc privilégié qui pense avoir tous les problèmes de la terre.

Je pose sur sa peau la compresse avec du désinfectant, je tamponne, au cas où elle aurait un petit cailloux dans sa plaie, pas la peine d’aggraver les choses. Dans l’obscurité je ne vois rien, mais il y a peut-être des poussières qui pourrait abimer la peau de blanche neige.

Je place des compresses sèche sur ses mains avant de faire un bandage pas trop serré autour de ses membres. Rien de très esthétique, mais ça fera l’affaire.

Mes mains sur les siennes, nos peaux qui s’effleurent et alors que je noue son second bandage, mes doigts s’attardent sur son poignet. Je dois être fatigué pour oser penser qu’elle est douce cette paumée, qu’elle est gentille. Pourquoi j’pense des conneries pareilles ? J’ôte alors mes mains pour les poser sur mes genoux.

- J’m’appelle Andy.

Je me lève pour ouvrir le fridge, j’ai rien mangé depuis un bail, tout a un gout de cendres ces derniers temps. Il y a surtout du vide dans mon garde-manger, mais je sors une brique de lait que je vide dans une casserole pour réchauffer. J’ai pas les moyen de me payer un micro onde, pour le moment, j’fais tout à l’ancienne. Parait que c’est plus simple, la blague.

Je pose deux bols sur le comptoir, tassant sa pelure qui fut autrefois un collant pour le faire tomber au sol. L’hygiène, j’m’en balance pas mal, j’ai fait l’armée.

- Si t’es pas raciste toi, tu voudras peut-être aussi du chocolat dans ton lait.


Lui lançais-je en posant le paquet de chocolat en poudre entre les deux bols. C’est une boisson réconfortante, ma mère m’en faisait souvent, j’ai toujours aimé ça, le lait cacao. On en a besoin tous les deux, pour des raisons certainement très différentes.

- T’es vraiment maigre, ça t’arrive de bouffer ?

C’est l’hôpital qui se fou d’la charité, mais au moins j’ai pas l’air d’un fil de fer moi. Un sourire se dessine malgré moi sur mes lèvres, me demandant si miss fantôme est capable de sourire elle aussi. Faut savoir se foutre de la gueule du monde pour survivre.
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Words hurt (Mila)
Ven 8 Jan - 16:56

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Elle se sent bien dans ce petit appartement bien rangé. Avec ce gars tout cabossé mais sympathique.  Mila se demande si c’est son destin de ne rencontrer que des gars mal en point. Elle doit avoir un sixième sens pour les dégoter.

Elle admire ses pansements tout en faisant pivoter ses mains devant elle et remercie chaleureusement son soignant. Dans quelques jours, elle cachera tout ça sous des gants lorsqu’elle reprendra le travail.

« Merci beaucoup. Tu es tellement gentil, on dirait que tu fais ça tous les jours. C'est ton métier ?  »

Ce gars pourrait très bien être docteur ou personnel soignant après tout. Qui devinerait qu'elle est hôtesse de l'air ? Personne sûrement.

Ses pensées reviennent sur l'homme. Entre malmenés par l’existence, ils devraient se comprendre même si Mila a dû mal avec le racisme mais aussi plein d’autres choses. Elle se révolte parfois lorsque son cerveau n’est pas anesthésié par l’alcool. C’est de plus en plus rare même si cela lui arrive encore. Dans un accès de lucidité elle demande

« Pourquoi tu n’es pas allé voir la police pour porter plainte ? »

Parfois elle s’étonne d’aligner des phrases cohérentes. De garder une certaine logique dans des situations qui n’en ont pas ou plus.

« Ils t’auraient écouté. » elle fronce légèrement les sourcils comme si elle faisait un effort pour se concentrer sur les prochaines paroles

« Il y a des noirs dans la police donc, ils devraient t’aider »

Elle le regarde et ses iris clairs miroitent comme la surface tranquille d’une étendue d’eau. Sa logique semble implacable. Évidente. Mais le doute s’immisce et un

« Non ? » fuse doucement.

Mila n’a jamais eu de soucis avec autrui. La blonde est seule responsable de sa situation. Elle est la seule à blâmer même si elle a tendance à en vouloir à la terre entière quand elle est sous l’effet de l’alcool alors qu’il n’y a aucune raison valable à sa colère. Pas plus valable qu’autre chose.
Un haussement d’épaules, fataliste ou d’incompréhension. Elle veut bien aider mais dans la limite de ses moyens, et en ce moment, ses moyens intellectuels ne sont pas à leur maximum.

« Je peux t’accompagner si tu veux, ça ne me dérange pas »

Un autre haussement d’épaules accompagne ses paroles. Pas qu’elle s’en fiche, loin de là, ni que ce soient des paroles en l’air. Non, juste des paroles d’ivrogne et elle ne sait pas quel poids elles auront pour lui mais aussi pour la police. Elle a oublié son aspect dépenaillé. Son maquillage qui s’étale sur son visage. Elle a oublié qu’elle ne ressemble plus à rien et surtout pas à un être humain. Son regard revient sur ses mains et ses pensées s’envolent durant un moment. Elle serait incapable de dire à quoi elle pense si on le lui demandait mais les paroles de l’homme la ramène à la réalité.

« Tu as de la chance de ne pas être comme moi. Il y a mieux comme modèle »

Un rire s’échappe de ses lèvres tandis qu’elle enchaîne

« être comme toi ne semble pas être une réussite non plus lorsque je vois l’état dans lequel on t’a mis »

Un autre rire, ni moqueur, ni sarcastique. Juste amusé d’avoir trouvé un alter ego.

« J’ai la chance de me mettre toute seule dans cet état … » Elle dresse son index pour arrêter toute contestation de la part de son public mais le geste lui arrache une grimace de douleur qu’elle efface rapidement par un sourire

«  … je n’en suis pas vraiment fière » ce qui ne l’empêche pas de continuer à se détruire. Elle le sait. En a conscience mais Mila n’a pas encore trouvé le bouton off pour stopper le carnage.

Quand elle arrive à être sobre, elle se fait mille fois la promesse d’arrêter ses conneries. De ne plus boire. D’aller voir un thérapeute pour qu’il l’aide à reprendre sa vie en main. À accepter l’inacceptable. Elle se dit prête à faire des efforts et à s’y tenir sauf qu’elle ne commence jamais rien. Les promesses restent à l’état de projet dans les limbes de son esprit.

Elle sourit à la suggestion du chocolat chaud. Même en fouillant sa mémoire, elle ne se souvient plus la dernière fois qu’elle en a bu un. Même sur les vols privés qu’elle effectue, les gens boivent du café ou de l’alcool mais jamais de chocolat chaud.

« J’en veux bien. Je mets toujours du chocolat dans le lait. Les mélanges, c’est toujours meilleur ... » elle marque un temps d’arrêt avant de rajouter  « merci Andy »

Les prénoms sont une des rares choses que son esprit retient. Dans son boulot, elle en a besoin car elle ne travaille pas toujours avec les mêmes personnes et souvent, elle ne connaît d’eux que leurs prénoms et leurs fonctions au sein de l’équipage. La hiérarchie règne en maître au sein d’un avion.

Son sourire s’agrandit et ses prunelles reprennent vie. Elle se sent comme une princesse. Un peu cassée. Un peu amochée, mais une princesse quand même. En faisant attention, elle lisse sa robe du plat de la main et glisse une mèche blonde derrière son oreille, histoire de s’arranger un peu et de ne pas trop ressembler à une souillon. N’est pas princesse qui veut.

« Je ne suis pas maigre » Elle baisse le visage vers son corps qui semble flotter dans sa robe mais dit, d’un ton joueur

« C’est sûrement un effet d’optique. Le noir ça mincit  » Elle gonfle les joues avant d’éclater de rire.

Honnêtement, elle se trouve juste la mine grise et le cheveux raplapla. Rien de plus, ni de moins.

« T’es pas bien épais toi non plus. Tu devrais faire de la muscu. Ça t’éviterait ... » avec les doigts elle désigne les hématomes qui fleurissent sur la peau sombre, n’osant pas lui rappeler son passage à tabac. Il ne lui vient pas à l'idée que ses assaillants puissent être dans un état pire que celui de l'agressé.

L’odeur du lait qui chauffe se répand dans la pièce et cela fait remonter des souvenirs dans sa mémoire. Elle sourit, presque apaisée ou encore en état d’ébriété. Elle ne veut pas savoir. Mila apprécie simplement.


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Words hurt (Mila)
Sam 16 Jan - 21:43

- Non.

Non je ne suis pas un gentil.
Non ce n’est pas mon métier.

Mais je n’ai aucune envie de parler de cet emploi que j’occupe, qui m’ennui, qui me semble tellement inutile. Ce boulot qui occupe quasiment tout mon temps, pas la peine d’y penser encore le soir venu. J’ai besoin d‘oxygène avec ses connards qui se prennent pour Freddy Mercury sans avoir un pet de talent.

Je ne pu me retenir de pouffer de rire, elle est conne cette blonde, pour entrer dans les clichés. Mais appeler la police pour ça ? Elle est trop naïve ma parole.

Personne n’écoute mes problèmes, mais j’ai pas envie de le lui dit, j’ai pas envie de faire le chiot qui chiale que tout le monde s’en fou de lui. J’ai mérité ça dans l’fond, j’ai pas l’droit de me plaindre. Si je n’ai pas été fichu de me faire un seul ami dans cette vie, c’est que j’ai sérieusement un problème. Que j’mérite toute cette merde, j’l’ai cherché. Je choisi de ne pas répondre à ça non plus, me faire accompagner au poste avec une petite blanche alcoolique. On ne me l’avait encore jamais fait celle-là...

- Et toi ? T’as personne pour t’écouter ?

Sinon, pourquoi est-ce qu’elle serait là ? Elle a fait quoi pour mériter d’être une épave, pour être aussi seule ? Des fois, c’est pas forcément d’la faute des gens, juste le hasard, ce qui n’est pas mon cas. J’ai fait des mauvais choix, des mauvaises choses.

Eh bien on dirait que l’on est deux échecs ambulants à écouter cette fille.

- Et tu as la chance de pouvoir arrêter ça toute seule.


Si elle s’en donne les moyens, mais qu’est-ce que je connais de sa vie après tout ? Elle n’est pas fière de ce qu’elle fait, de ce qu’elle devient sous l’emprise de l’alcool. J’imagine que les molécules s’éliminent peu à peu, que sa lucidité revient, assez pour qu’elle culpabilise. Drôle de vie, si on peut appeler ça comme ça.

J’achève la “préparation” de nos boissons chaudes, rien d’extraordinaire en soi. Un plaisir sucré, doux et simple, le peu de choses que je peux m’offrir. Je ne me drogue et ne bois pas, j’ai au moins ça pour moi. Dieu sait ce que je pourrais avouer si j’étais sous substances. J’ai déjà fait l’armée, j’ai pas l’intention de faire la prison. C’était le deal.

Je soupire faiblement alors qu’elle me remercie alors que je fais plonger du chocolat en poudre dans le mug qui lui est destinée. Servir les gens, c’est ce que je fais à longueur de journée, j’serais pas à mon premier café apporter de la journée, mais ce chocolat chaud a une note assez différente des autres.

- Le noir ça amincit ?

Je ne pu m’empêcher de sourire à cette remarque, pas nécessaire au sujet de ma couleur de peau, bien que trouve ça ironiquement drôle ! Mais parce que j’ai vraiment l’impression d’entendre les célébrités de l’agence se lamenter sur leur tenue qui les grossit ou non. Sauf qu’elle ne le dit pas avec sérieux, son rire est doux à entendre, j’ai pas entendu quelqu’un rire sincèrement, sans faux semblants, depuis une éternité.

- Merci pour le conseil, je tâcherais de m’inscrire à la gym…

Mon regard la détaille.

- Ou pas…

J’la regarde, c’est plus fort que moi maintenant qu’elle est là. J’demande qu’à l’ignorer, à la dégager de chez moi, oublier cette fille qui ne représente en rien mon quotidien monotone. Je ne fais rien de particulier, jamais, si je le pouvais, je mangerais toujours la même chose. Pour n’avoir aucune surprise, j’resterais là à regarder le temps défiler. Cette fille, c’est un peu d’oxygène entré accidentellement dans mon appartement.  

- Alors… Tu ne m’as pas répondu. Tu comptes faire quoi après ?


J’veux pas qu’elle reste ici, mais en même temps une part de moi trouve sa présence plaisante. J’aurais certainement pas la force de la foutre dehors. Je prend ma tasse brulante entre mes mains pour contourner la blonde et venir écouter douloureusement dans le canapé. Probablement ne serais-je plus capable de bouger ma carcasse de là avant un bout de temps, je m’efforce à ne pas lui montrer que dérouille bien plus que je n’en ai l’air. Comment est-ce qu’on peut encore avoir un peu de fierté quand on est moi ? L’humain regorge de surprise et de manque de logique.

- Je peux te payer le taxi, ça sera… Pour les soins.


Je repose la tasse juste à temps sur la table de salon. L’adrénaline vient de faire une chute terrible et je me sens pour ainsi dire pas mal dans les vapes. J’imagine que ça doit se rapprocher de ce qu’elle ressent, j’deteste cette sensation… L’impression de perdre le contrôle, bientôt je ne serais peut-être même plus là, happé par mes souvenirs, par les images de la guerre, une violence qui ne me quittera jamais.

- Ils sont tous morts là-bas…

Non pas tous, mais bizarrement, on ne se souviens que de ceux-là, pendant que les mecs comme moi tombent tout simplement dans l’oubli et l’indifférence totale.

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Words hurt (Mila)
Dim 17 Jan - 11:32

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L’odeur sucrée du chocolat envahit la pièce et prend le dessus, sur celle, plus fade du lait chaud. Mila sourit et se fait l’effet de Boucles d’Or dans la maison de la famille Ours. Elle oublie l’alcool qu’elle avale. Les pleurs qui en résultent. Sa vie qui ne s’améliore pas vraiment, même pendant l’ivresse. L’odeur du chocolat lui fait du bien. Elle a l’impression que cette senteur réconfortante atténue ce qu’elle a fait de sa vie.

« Bien sûr que tu es gentil »
Elle hausse les épaules comme si cela était une évidence que lui seul ne connaîtrait pas

« La preuve, je suis là, avec toi, et tu m’as fait du chocolat chaud. Tu aurais pu m’ignorer, comme les autres. Me laisser pleurer sur les marches. En plus, je dois avoir une sale gueule. Tu m’as même prise pour une sans abri »

Elle rit à cette représentation peu glorieuse de sa personne tout en remuant le lait chaud dans son bol en prenant mille précautions. Les bandages sur ses mains ne sont pas pratiques mais, elle s’en accommode, comme de beaucoup de choses dans sa vie.
Elle porte la cuillère à ses lèvres et goûte avec délice le breuvage encore chaud.

« Hum, c’est délicieux »

Ses yeux clairs ont retrouvé un peu d’éclat. Elle semble plus lucide. La vie semble avoir repris ses droits dans ce  corps malmené. Cet esprit dévasté. Elle n’a pas encore répondu aux questions. Parfois, son esprit zappe ce qui la dérange. Une forme d’amnésie sélective qui est bien pratique. Malgré tout, Mila se dit que c’est malpoli de refuser d’éclairer Andy sur ses intentions. Ni même d’éviter de répondre. Elle replonge sa cuillère dans le chocolat chaud, touille quelques instants, avale un peu de lait tout en soufflant énergiquement dessus avant de décider qu’elle peut parler. Tout un cérémonial pour pas grand-chose, mais cela la rassure. En agissant de la sorte, elle se trouve plus ‘normale’.

« Il y a mes parents. Ma mère surtout qui est toujours présente pour moi. »

Elle soupire avant de continuer

« Mais c’est moi qui me trouve en dessous de tout. Je n’arrive plus à avoir de l’estime pour ce que je suis. Ce que je fais. Je n’arrive plus à me pardonner d’être ... moi »

Un petit haussement d’épaules suivi d’un sourire penaud accompagne sa déclaration.

« Je sais qu’il est temps d’en finir avec mes conneries, mais je n’arrive pas à trouver la force de le faire. Peut-être que je me complais dans cette vie misérable … Je la mérite sûrement… Non ? … »

Tout en parlant, elle regarde Andy qui se dirige vers le canapé et s’installe avec sa tasse. Mila a un pincement au cœur pour cette grande carcasse malmenée à cause de sa couleur. Lui est trop foncé et elle se trouve trop blanche. Trop pâle. On dirait qu’elle est malade. Anémiée, ce qui est peut-être le cas au vu de son régime alimentaire. Elle se dit, qu’un jour, elle finira aussi transparente que le gin ou la vodka qu’elle avale.

De son bol s’élève la chaleur qui prend forme et monte en volutes. Parfume agréablement l’air. Cela la change des remugles de gerbes ou d’alcool qui sont souvent son quotidien. Elle se lève, arrange sa robe, passe les doigts dans ses cheveux avant d’aller ramasser son collant qui gît sur le sol pour le mettre à la poubelle. Elle ne veut pas que cet appartement si joli et si bien rangé devienne comme le sien. Ensuite, elle s’empare précautionneusement de son bol et se dirige vers le canapé. À petits pas, elle avance, son bol bien coincé entre ses mains aux épais pansements. Elle dépose son précieux chargement sur la table basse, en prenant soin de ne pas en renverser la moindre goutte, puis, vient s’installer à côté du brun. En repliant ses jambes sous elle, ses ongles recouverts d’une laque rouge, lui arrachent un sourire. Comment Andy a pu la prendre pour une sdf ? Il croit qu’elles se font les ongles ? Elle pouffe toute seule à cette idée, fière de ces arguments imparables.

« Tu veux me chasser d’ici ? »

C’est la seule chose qui lui vienne à l’esprit.

« Je ne veux pas rentrer chez moi »

L’idée d’être confrontée, encore une fois, à toutes les photos qui recouvrent le sol de son appartement est au-dessus de ses forces.

« Je pourrais rester avec toi. Je sais me faire toute petite. Tu ne te rendras même pas compte de ma présence, promis »

Elle se redresse un peu pour dire

« J’ai de l’argent pour le taxi. Je t’ai dit que je n’étais, ni à la rue, ni une paumée »

Une inspiration profonde, suivie d’une longue expiration avant qu’elle ne rajoute

« Je bois un peu trop, j’avoue, mais, je ne suis pas ... »
Sa main s’agite devant son visage en un geste agacé.

« Je ne suis pas ce que tu dis. Il faut me croire »

Mila met un point d’honneur à n’être qu’une ivrogne et c’est déjà beaucoup, tout comme elle sait qu’on la prend souvent pour ce qu’elle n’est pas. Elle est la seule à blâmer.

Un froncement de sourcils accompagnent les paroles d’Andy. La blonde tourne le visage vers l’homme, surprise de cette confession. Radoucie, elle demande

« Ça va ? »

Délicatement, elle s’empare de la grande main brune d’Andy, qu’elle prend entre les siennes. Le pansement évite le contact. Elle le sent crisser sur la peau.

« Tu parles de ta famille ? Ce sont eux qui sont morts là-bas ? »

Mila s’est rapprochée. Son épaule touche celle du brun.

« Moi aussi, mon frère est mort »

Son regard file au loin. Derrière les murs. Derrière la ville. Loin derrière tout ce qui se dresse devant elle.

« On est pareil finalement. Entourés de fantômes »

Sa tête est venue se poser contre l’épaule du brun tandis qu’elle replie un peu plus ses jambes sous elle, comme si elle avait décidé de disparaître. Seule reste l'odeur du chocolat chaud comme unique refuge.

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Words hurt (Mila)
Dim 17 Jan - 23:51
Elle pense pouvoir faire l’exposé de ma gentillesse, mais je ne suis aucunement touché par ses mots, parce que j’ai renoncé à l’idée d’être quelqu’un de bien. J’essaie de ne pas être mauvais, moins mauvais. Je balaye ses mots trop plaisants avec mon silence.

- Je ne suis rien pour juger ce que tu mérite…

Et surtout, je ne la connais pas. J’ai bien envie de lui dire que c’est pas sa faute, qu’elle s’en sortira, mais qu’est-ce que j’en sais moi ? Si ça se trouve… Elle a tué quelqu’un. C’est la culpabilité qui la met dans cet état. Qu’est-ce que j’en sais ?

- Ouais… J’te crois…

Pourquoi est-ce que ça la touche à ce point là que j’ai pu la prendre pour une clodo ? C’est pas comme si mon avis avait la moindre importance… J’essaie de garder mon esprit à flots, mais je m’enfonce avec ma fatigue. La blonde ne veut pas rentrer chez elle… Peut-être qu’elle fuit… Elle fuit un mari qui lui fait du mal. Cette pensée éveillerait trop de rage chez moi, alors je chasse ses songes comme si ça n’avait jamais existé. Je l’ai laissé s’approcher de moi, s’installer là, comme si c’était sa place…

J’m’égare peu à peu…

Sa voix me raccroche à la réalité tandis qu’elle glisse sa main fine et douce lorsqu’il ne s’agit pas des pansements que je sens contre ma peau. J’écoute sa voix qui me confie que son frère est mort. Me concernant, ce ne sont “que” des “frères” d’armes. J’ai jamais aimé ça l’armée, c’était même l’enfer pour moi, j’ai détesté ces types dans l’ensemble. C’est d’autant plus horrible d’être hanté par cette bande de conards…

- Je… J’suis un fantôme.

L’ombre de moi-même, brisé par une connerie de jeunesse.
Moi j’ai pas de famille, parce qu’ils me considèrent tous comme mort.

Je ferme les yeux, laissant cette fille contre moi. Elle peut rester, elle reste. Elle sera là, parce que de toute manière, j’ai pas la force de la chasser, parce que j’aime bien qu’elle soit ici. Demain, je détesterais ça. Mais je ne pourrais pas lui en vouloir à elle, de toute manière, elle partira d’ici et elle m’oubliera quand elle remettra la main sur une bouteille. C’est triste à dire, mais elle ne s’en sortira pas, pas par magie. Elle a besoin d’un baby-sitter, peut-être bien de sa mère. Quelqu’un qui l’aime, qui veuille la sauver.

Je ne peux être rien de tout ça.

Mes muscles sont douloureux, je regrette de ne pas avoir pu prendre de douche pour apaiser mes tensions, tout ça pour quoi ? Jaser avec cette fille ? Qu’est-ce qui m’arrive ? Si ça se trouve, je me suis prit un sale coup sur la tête. J’vais finir encore plus cinglé que je ne l’étais, c’est possible une connerie à elle.

Je tente d’étendre mes jambes sur la table basse, mais abandonne rapidement l’effort, j’me souviens plus de la dernière fois que j’ai été pathétique à ce point.

- T’es un peu déprimante...

Que j’lui lâche, bien que ce soit purement ironique venant d’un type comme moi. Je souris à nouveau, me raccrochant à la situation pour ne pas me souvenir, pour ne pas plonger dans le passé. Difficile quand le présent est aussi inutile et sans fin.

- C’est pas vraiment mes habitudes de m’lamenter sur mon sort… A quoi ça sert ? Qu’est-ce que ça change ? J’veux pas te dire ce que t’as à faire… Mais moi, j’ai décidé que rien n’a plus d’importance, pas même… Les regrets.

Je resserre ma main sur la sienne, animé d’un curieux sentiment…
De la compassion.

- Ça va aller…

Pour moi c’est trop tard.
J’ai décidé d’abandonner depuis longtemps.
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Words hurt (Mila)
Mar 26 Jan - 18:31

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Elle se raccroche à cet homme comme si elle n’avait plus personne. Qu’il était sa dernière chance. Sa lumière. Sa bouée. Deux âmes à la dérive. Elle sent que lui aussi souffre. Pour des raisons qu’elle ne comprend pas trop. La faute à l’alcool. La faute à la vie qu’elle mène depuis trop longtemps. Ou, à l’absence de vie. Elle aimerait ne plus réfléchir. Une partie d’elle aimerait se laisser couler alors que l’autre, l’exhorte à s’en sortir – sans beaucoup de succès pour le moment, elle doit bien le reconnaître -

Elle sent ses doigts se resserrer autour de sa main et elle sourit. Pas un sourire de triomphe, non, juste un sourire de bien-être. Elle est rassurée et ne peut s’empêcher de murmurer

«Je savais bien que tu étais gentil »

Mila s’oblige à lâcher Andy pour prendre son bol de chocolat qui refroidit. Elle boit lentement, en prenant soin de ne rien renverser, ni salir avant de le reposer délicatement sur la table basse et de revenir faire sa glu contre cet homme qu’elle ne connaît pas mais qui l’a accueilli chez lui. Sa main revient dans la sienne et ses doigts agrippent maladroitement les siens. Le pansement ne rend pas la manœuvre facile mais Mila est têtue et insiste pour revenir prendre la place qu’elle occupait quelques minutes auparavant. Elle se colle contre le corps d’Andy. La blonde a déjà oublié qu’il s’est fait rouer de coups lorsqu’elle l’enserre de son bras.

Soudain, elle fronce les sourcils, ce qui fait plisser son nez et son front.

« Tu sais, je n’étais pas déprimante avant. Je ne sais même plus ce que j’étais. Je crois bien que j’ai oublié »

Sa voix qui n’était qu’un murmure, se brise, comme à la recherche de ses souvenirs. De ce qu’elle était. Elle ne voudrait pas que tout redevienne comme avant, juste certaines choses. Elle sait aussi que cela ne sert à rien de rêver. Les regrets sont stériles. Andy a raison. Elle aussi évite de se lamenter et grâce à l’alcool, elle oublie ses malheurs en se créant de nouveaux. Un cercle vicieux qui n’a rien de salvateur. Qui est plutôt destructeur. Elle se redresse un peu et un large sourire étire ses lèvres

« Une chose est certaine, j’ai toujours été blonde »

Son rire emplit la pièce. Elle trouve cela drôle cette constante. Son rire s’éteint aussi vite qu’il s’était allumé. Son humeur suit ses pensées ou son degré à être alcoolisée, ça dépend des moments. Elle sent le frottement du pansement contre la paume d’Andy. Un petit bruit rugueux qui ressemble à un craquement. Comme avec le pied du brun, Mila se perd dans la contemplation de cette main. Elle pose la sienne dessus afin de comparer si celle d’Andy peu cacher la sienne, et c’est le cas. Un sourire apparaît sur ses traits. Rêveur. Un sourire qu’elle ne destine à personne. Juste une réminiscence d’enfance, lorsqu’elle s’amusait avec son frère à se jauger. Elle referme sa main dans celle d’Andy et ferme les yeux tout en revenant poser sa tête contre son épaule. Se recroquevillant une nouvelle fois.

« Pour toi aussi, ça va aller. Je suis là maintenant »
D’un geste de la tête, elle acquiesce afin de donner plus de poids à ses paroles tandis qu’elle resserre son étreinte. Cet homme lui a ouvert sa maison, elle veut lui apporter son aide en retour.

« Tu peux me parler de tes fantômes si tu en as envie. Ils ne me font pas peur. »

Mila a envie de rajouter que peu de choses lui font peur. Même pas la mort. Le manque est bien pire. Elle soupire. Ses pensées ralentissent.

« Je n’ai pas peur. Tu peux tout me dire »

Elle ne se trouve pas particulièrement forte mais, elle se dit que sa vie est tellement misérable, elle en a fait une telle chienlit que celle d’Andy ne peut pas être pire.

Son autre main est venue emprisonnée la main brune qu’elle tient déjà. Elle espère ainsi lui donner le courage qu’elle n’a plus. L’espoir qu’elle n’a pas. Mila est pleine de confiance en sa capacité à aider autrui. Elle a oublié son aspect négligée de loque humaine. Elle est juste là pour tenir cette main qui l’a secourue.

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