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the past can hurt. (alysha)

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the past can hurt. (alysha)
Ven 15 Juin - 13:48
J’ai toujours aimé Starbucks. D’aussi loin que je me souvienne, cet endroit avait toujours eu une place un peu plus spéciale dans mon cœur et je crois qu’il avait pris une importance d’autant plus grande depuis mon passage en France. Là où j’ai connu Ella. Là où j’ai appris à la découvrir, la connaître. Là où je n’étais que Poppy et non plus Penelope Abbott, l’enfant star déchue. Celle qui avait la couverture des tabloïds pendant toutes ces années ; celle dont la vie privée avait été étalée comme de rien. Un peu bêtement, Starbucks était alors devenu un endroit où je me sentais en sécurité. Je me souviens de mes collègues français qui m’avaient accueillie avec un sourire aux lèvres, je me souviens encore des clients habitués qui me reconnaissaient après un certain temps. Je me souviens des pauses que je prenais toujours quand Ella passait la porte d’entrée. De sa boisson favorite que je préparais avant même qu’elle n’ait pu commander. C’était le bon temps, je pense dans un léger soupir cependant que mon regard s’est perdu dans mon Latte Macchiatto. Je n’ai cependant pas perdu cette habitude de m’arrêter au café, comme si j’avais besoin de garder un lien avec la France, avec ma vie là-bas et tous les souvenirs que j’y ai construits.

Lorsque je me rends compte que mon gobelet est déjà vide, je jette un coup d’œil à la queue et décide d’aller passer une seconde commande. J’avais le temps, de toute façon – ce n’était pas comme si quelqu’un m’attendait dans mon pauvre petit appartement miteux. Pas même un chat. Pas même un poisson rouge. Cette pensée me rend morose, si bien que je ne vois pas qu’une personne avance face à moi. Je la percute, heureusement ses mains sont vides aussi n’y a-t-il pas de dégât. « Excusez-moi, je n’ai pas fait att… » Mon regard croise celui chocolat fondu d’une vieille connaissance et je sens mon souffle se couper. Quelque part entre mes poumons et ma gorge, il y a comme une main qui m’étrangle. « Alysha ? je marmonne, la voix suraiguë. » Alysha. Alysha faisait presque partie de ma famille, quelque part. Alsyha, épouse de mon cousin Ruben. Un cousin que je ne voyais plus vraiment. Que j’avais connu il y a de cela des années, ou presque. C’était comme une autre vie. C’était comme une autre Penelope. « Ça fait longtemps… lâché-je, faute de mieux car je ne savais pas quoi lui dire. Comment est-ce que tu vas ? Et Ruben, ça va aussi ? » Parce que je ne voyais pas quoi demander d’autre. Parce que j’avais eu l’occasion de passer les voir, de reprendre contact sans vraiment oser le faire. Parce qu’ils auraient très bien pu me croire morte depuis des années. Parce que j’avais disparu de la surface de la planète.
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the past can hurt. (alysha)
Ven 22 Juin - 17:59
Je venais tout juste de rentrer à Los Angeles après un mois au Canada à fuir mes problèmes. Heureusement Callie avait accepté de m’héberger quelques temps. Enfin, le temps que je remette un peu d’ordre dans ma vie, que j’essaie d’aller mieux ? Je ne sais pas, tout ça me paraît ridicule. D’ailleurs au lieu de rentrer chez moi, de retrouver mon Ruben et notre appartement, qu’est-ce que je fais ? Je flâne dans les rues de LA, sans avoir vraiment de but. Je me détesterais presque pour ça. Non, en fait je me déteste carrément pour ça. Je me trouve d’un tel égoïsme ! Pourtant voilà, je flâne sans but. Je repousse le moment où je devrais appeler ce fichu numéro dans mon téléphone pour prendre rendez-vous avec une psychologue. Parce que oui, il faut bien que je fasse quelque chose, que je me retourne, que j’essaie d’arranger les choses, je ne sais pas trop. Mais voilà, je reste à flâner, ce fichu numéro dans ma poche, sans oser l’appeler. Enfin, non, ce n’est pas que j’ose pas appeler. C’est que je redoute ce moment. Parce qu’après les choses deviendront concrètes et il faudra vraiment que j’aille de l’avant. Sauf que je sais pas vraiment si j’y suis prête ? Je suppose que c’est pour ça qu’il faut que j’aille consulter… Au détour d’une rue je vois un Starbucks. Je décide de m’y arrêter quelques minutes. Peut-être qu’avec un bon Coconut Milk Moccha j’arriverais à penser plus clair et que j’appellerais ce fichu numéro ! Je rentre et je me met dans la file d’attente quand soudain je sens qu’on me pousse. Le temps que je me retourne la fille s’est déjà excusée. Et puis je vois son visage et je la reconnais immédiatement. Merde. “Peneloppe !” Je m’exclame avec un grand sourire. Je l’enlace brièvement en guise de salut. Mais intérieurement je me dis que c’est peut-être un signe du destin: j’aurais pas du rentrer là, j’aurais du arrêter mes bêtises et appeler le numéro ! Maintenant je suis face à la cousine de Ruben. Ruben qui ignore que je suis de retour à LA. Et évidemment il faut qu’elle me demande comme il va… “Je… oui ça va, tu sais, les aléas de la vie !” Je lâche un petit rire avant de reprendre. “Je suis vraiment contente de te voir ! On ne s’est pas vues depuis une éternité j’ai l’impression ! Comment tu va ? T’étais passée où ?” Non, ne pas l’assomer de questions elle va trouver ça bizarre. Quoique, j’ai toujours été curieuse et un peu trop bavarde sur les bords, donc bon, qui sait, ça peut passer inaperçu.
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the past can hurt. (alysha)
Sam 23 Juin - 10:47
Lorsque j’avais posé le pied sur le sol américain après toutes ces années à vivre en France, je m’étais dit que ça ne serait pas aisé de vivre à nouveau dans ce pays. Je m’étais dit que reprendre ma vie là où je l’avais brusquement arrêtée n’allait pas être facile. J’allais devoir me rendre dans des lieux aux souvenirs trop chargés, trop significatifs pour moi ; j’allais croiser la route de personnes qui me reconnaîtraient, que j’avais connues autrefois. J’allais devoir répondre aux questions indiscrètes, intrusives. Et j’allais me sentir mal. Encore une fois. Alors croiser Alysha me laisse un peu ce sentiment en aigre-doux – je suis à la fois heureuse de voir quelqu’un que je considère comme étant de ma famille mais je suis également effrayée à l’idée de renouer contact avec tous ces gens qui font comme partie d’une toute autre vie. Et pourtant, la brune donne l’impression d’être véritablement heureuse de me revoir. Elle semble un peu gênée mais surtout heureuse. Quelque part, ça me rassure un peu même si une petite voix dans ma tête ne cesse de me répéter que j’aurais préféré ne pas la croiser. « Oui, la vie est parfois bien fluctuante, je rétorque en riant légèrement. De vraies montagnes russes ! » Et Alysha n’imaginait sûrement pas combien je détestais les montagnes russes. Pas la vraies, seulement celles de la vie en général.

« Je suis contente de te voir ici, c’est fou de te croiser comme par hasard, commenté-je. » Je parviens à lui sourire de façon naturelle, malgré la gêne et l’embarras. La jeune femme et moi avions été proches par le passé mais sans être toutefois inséparables. Ma carrière dans le cinéma et puis mes frasques n’avaient fait que m’éloigner de tous ceux qui m’avaient entourée. « Oui, ça doit faire quelques années déjà. J’étais en France. » Je me mords l’intérieur de la joue, un peu nerveuse. Il est vrai que j’avais complètement disparu, du jour au lendemain sans prévenir personne. Sans rien dire non plus – pas même au revoir. J’avais préféré m’évanouir dans la nature, tel le fantôme que j’étais à l’époque. Et si Alysha ne s’était pas intéressée aux tabloïds alors elle n’avait sûrement rien su de tout ce qu’il s’était passé. « J’ai vécu à Paris pendant quelques temps. Je viens de revenir, il y a quelques semaines à peine, je reprends. Je suis désolée de ne pas avoir donné de nouvelle. » Haussant les épaules, je baisse les yeux sur mes doigts fins. « J’avais besoin d’air. » J’avais besoin de couper les ponts, de tout oublier. J’avais besoin d’être une autre pour ne pas m’effondrer.
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the past can hurt. (alysha)
Jeu 28 Juin - 13:02
"Oh, pas la peine de t'excuser ne t'en fais pas. Je comprend parfaitement..." Je ne comprends que trop bien ce besoin de s'évader, de couper les ponts, de changer de vie même si ce n'est que pour quelques temps. Une pause avant de revenir à sa vraie vie avec les problèmes qui vont avec. C'est plus ou moins ce que j'ai fais. En fait, c'est exactement ce que j'ai fait. Je suis partie me terrer au Canada pendant un mois, pour "oublier" ma vie et mes problèmes, pour refouler ma peine. Mais évidemment c'est le genre de chose qui n'est que temporaire. Et il a fallu que je revienne à la vraie vie. Enfin, presque. Je n'ai pas repris le boulot, Ruben n'est même pas au courant que je suis de retour, enfin c'est compliqué. Mais disons que je... me "ré-acclimate" ? Est-ce que ça existe comme verbe ? "Pour ne rien te cacher je reviens d'un mois au Canada. J'étais chez mes parents à Winnipeg, et comme toi j'avais... besoin de m'éloigner de L.A." J'esquisse un petit sourire. Je ne sais pas si j'aurais du dire ça. Non, en fait je sais que je n'aurais rien du dire. Parce que ça ça laisse la porte ouverte à trop de questions. "Oh, c'est à moi". dis-je alors que je m'avance pour passer commande. Quelques minutes plus tard j'ai mon Coconul Milk Moccha en main, et Peneloppe n'est pas loin d'avoir sa boisson elle aussi. "On se trouve une table et on se pose ? J'ai comme l'impression qu'on a pas mal de choses à rattraper toutes les deux !" Je m'exclame en souriant. Est-ce qu'elle est au courant pour ma tumeur ? Je me souviens même plus. Elle est partie depuis combien de temps ? Stupide cerveau. Les dates se mélangent et j'oublie de plus en plus de trucs. Je déteste ces effets secondaires de la tumeur. C'est... ça la rend beaucoup trop réelle. "Alors, tu reviens à L.A. ? C'est pour de bon ou tu comptes repartir bientôt ?" Je sais qu'elle a pas mal bougé, et d'après mes souvenirs il me semblait qu'elle avait toujours aimé voyagé. Après avec mon cerveau en compote je ne peux être sûre de rien...
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the past can hurt. (alysha)
Ven 6 Juil - 13:24
Alysha ne semblait pas m’en vouloir d’avoir disparu et je suis un peu soulagée. Peut-être qu’au fond mon absence n’avait rien changé à sa vie et c’était tant mieux. Je n’avais pas voulu manquer aux gens – j’avais voulu être oubliée. Mais on n’oublie pas vraiment les membres de sa famille, que ce soit par lien de sang ou par alliance, n’est-ce pas ? Sans doute que Ruben, lui, serait un peu moins conciliant avec moi. « Il n’y a rien de mieux que le Canada pour un grand bol d’air frais, je rétorque en riant légèrement. J’espère que ça t’a fait du bien ? » Cette information amène beaucoup de questions comme est-ce que mon cousin était avec elle, pour quelles raisons serait-elle partie toute seule. Et d’autres encore que je ne formulerai pas. Pas encore. Je sais l’importance de la vie privée, je sais l’importance de garder son petit jardin secret. Avec la célébrité, j’avais bien trop souffert des secrets révélés, des images que l’on ne voulait pas voir exposées. Si Alysha avait eu besoin de s’éloigner, elle devait avoir eu ses raisons. Et ces raisons n’appartenaient qu’à elle.

« Oui avec plaisir, j’acquiesce à sa proposition de se trouver une table quand nous avons toutes les deux récupérés nos commandes. » Mon Frappuccino caramel entre les mains, je m’installe en face de la brune. Je ne peux m’empêcher d’être un peu tendue, mal à l’aise. De quoi suis-je censée parler maintenant ? Est-ce que je devrais lui raconter ma vie en France, loin des caméras et des paparazzis ? « Oui, normalement c’est pour de bon, je réponds avec un sourire un peu gêné. J’ai trouvé un travail et je me suis installée dans un petit appartement alors je vais essayer de reprendre le cours de ma vie ici. » Ça n’allait pas être simple et je sais que la douleur ne disparaîtrait pas d’un claquement de doigts. J’allais devoir apprendre à faire avec, à faire une petite place à cette souffrance et continuer ma route malgré tout. « Il faudra que je passe dire bonjour à Ruben, très bientôt, ajouté-je en grimaçant. Mais j’ai peur qu’il m’en veuille d’être partie du jour au lendemain. Tu crois qu’il sera en colère ? » Je ne pouvais pas fuir les gens que j’avais connus indéfiniment. Arriverait bien un moment où il me faudrait reprendre contact avec eux. Avec ma famille. Et dire que je n’avais pas encore osé aller voir mes parents. J’avais honte, tellement honte.
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the past can hurt. (alysha)
Mar 10 Juil - 11:11
"Oui, c'était... reposant." je réponds quand elle me demande si ça m'a fait du bien de partir. Qu'est-ce que je pouvais répondre d'autre ? Que ce mois à été de la torture parce que je faisais plus ou moins le deuil de notre bébé, mais qu'au final après ce mois je me sens un peu mieux et que je suis prête à affronter Los Angeles et surtout Ruben à nouveau ? Bon pour être honnête, je suis pas encore tout à fait prête à affronter Ruben. D'où le fait que je squatte chez Callie en attendant d'oser rentrer chez moi. Je me sens un peu ridicule pour le coup. Heureusement mon café est prêt et ça coupe court à la discussion sur le Canada et compagnie. J'attrape mon café, j'attends qu'elle fasse de même et je propose qu'on se trouve une table. Ce serait assez étrange de partir maintenant, ça donnerait clairement l'impression que j'ai un truc à cacher ou alors que je lui en veux. Ce qui n'est absolument pas le cas ! Est-ce que je serais pas en train de me faire des films et de psychoter toute seule comme une idiote ? C'est probable. Il faut que je me reprenne. Je lui demande alors si son retour est permanent ou si elle est seulement de passage. "Oh mais c'est super ça ! On va avoir l'occasion de se voir plus souvent, et ça me fait vraiment plaisir, faut dire qu'on a jamais vraiment... passé de temps ensemble et je le regrette un peu. Enfin, ça aurait été dommage que je... partes, avant qu'on ai vraiment bien appris à se connaître, tout ça. Pardon, je m'égare ! Qu'est-ce que tu as trouvé comme boulot ?" Bon, c'est vrai qu'on se connaît, enfin que Ruben nous as présentées et tout. Mais on a jamais vraiment eu l'occasion de vraiment s'entendre, se connaître et tout. Ou alors il n'y a que mois qui ai cette impression ? J'avoue que je ne sais plus très bien. Faut dire que ça fait longtemps qu'on ne s'est pas vues aussi. Et puis mon cerveau n'est plus vraiment ce qu'il était. Je me perds un peu dans mes pensées quand soudain je l'entend parler de rendre visite à Ruben, et là je sens mon pouls s'accélérer. Merde. Evidemment qu'elle va aller le voir, c'est son cousin, elle revient en ville, forcément elle va aller le voir. C'était obligé. Sauf que moi ça ne m'arrange pas tellement... Surtout si elle compte aller le voir avant que je ne me sois remise et que j'ose rentrer dans notre appartement. Mais ce qu'il me fait tiquer c'est surtout ce qu'elle dit. Elle a peur qu'il lui en veuille qu'elle soit partie. Et c'est précisément ce dont j'ai peur, ce que je redoute plus que tout. J'ai peur qu'il me déteste de l'avoir abandonné... Alors je n'arrive pas à me retenir, je fond en larmes. J'essaie de retenir le flot de larmes qui me dégouline sur les joues, mais je n'y arrive pas. J'essaie de respirer lentement pour me calmer, et au bout d'une minute, ou peut-être deux, ou même peut-être un peu plus je ne sais pas vraiment, je suis calmée. J'essuie mes larmes à l'aide d'une serviette en papier et je repose les yeux sur Peneloppe. Merde. "Je... je suis... désolée, je..." J'ai du mal à trouver mes mots. Qu'est-ce que je pourrais dire de toute façon ? Je n'ai pas envie de l'embêter avec mes problèmes ou de l'inquiéter avec ce qu'il s'est passé... Tout est très confus. "Pardon, je... je suis partie au Canada sans Ruben je.. il.. enfin... j'ai eu besoin de partir. Seule. Et maintenant je... j'ai peur de rentrer et... et qu'il m'en veuille... Désolée, je voulais pas craquer comme ça je... Pardon."
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the past can hurt. (alysha)
Mer 11 Juil - 12:17
Ce n’était finalement pas si étrange que je l’avais imaginé de me retrouver en compagnie d’Alysha. C’était certes un peu bizarre encore mais il y avait cette impression de naturel, comme si on s’était vues il y a quelques semaines à peine. Elle ne semble pas me tenir rigueur de ma disparition, de mon silence pendant toutes ces années. Ce qui me rassure et me permet de profiter pleinement de sa compagnie. Je n’aurais pas pensé qu’il serait finalement si agréable de renouer avec mon passé, le passé de Penelope. Poppy doit lui laisser un peu plus de place maintenant que je suis rentrée en Amérique. Et avec Alysha, cela semble simple. Ce n’était pourtant qu’un petit pas mais c’était un pas tout de même. « Je suis assistante personnelle dans une entreprise de cyber-sécurité, je réponds avec un sourire un peu gêné. C’est bien loin des caméras et des spotlights mais ça me convient parfaitement. » Parce que je voulais quelque chose de calme, de discret. Je voulais quelque chose de normal. Pendant des années, j’ai voulu m’échapper de la célébrité. C’était l’une des raisons qui avaient motivé mon départ pour la France. C’était l’une des raisons qui m’avaient poussée à tout abandonner. Abandonner ma carrière, abandonner mon ex-mari. Abandonner ma famille. Et maintenant que j’étais de retour, c’était sûrement le plus difficile : faire face à tous ceux que j’avais abandonnés.

Quand je mentionne Ruben et mes craintes quant à nos retrouvailles, je vois la brune changer du tout au tout. Elle qui s’était montrée chaleureuse et souriante jusque-là semble soudainement pâlir et devenir nerveuse. Fronçant les sourcils, je vais pour lui demander si elle se sent bien quand elle fond subitement en larmes devant moi, les mots entrecoupés de sanglots. Elle bégaye, son discours est décousu mais j’en comprends le sens général. Je me sens alors un peu idiote d’avoir fait part de mes angoisses à Alysha car mes paroles avaient fait remonter chez elle des sentiments refoulés qui étaient en train de complètement déborder. Doucement, je me penche un peu par-dessus la table et attrape sa main. Le sourire réconfortant, je caresse sa peau de mon pouce. « Tu n’as pas besoin de t’excuser, je la rassure. Tu devais sûrement avoir besoin de te libérer de tout ça. » De mon autre main, je fouille dans mon sac à la recherche d’un paquet de mouchoirs en papier que je lui tends volontiers. « Crois-en celle qui a tout plaqué du jour au lendemain, si tu avais besoin de partir alors tu as bien fait de partir, lâché-je en serrant un peu plus ses doigts. Parfois, il faut pouvoir s’éloigner pour mieux revenir. Et tu es revenue, c’est tout ce qui compte non ? » Je ne savais pas vraiment si je voulais rassurer la brunette ou bien moi-même en lui servant ce discours. « Écoute, je ne prétends pas te connaître par cœur et je ne prétends pas savoir les raisons qui t’ont poussée à partir te réfugier au Canada mais… » Je garde un instant le silence. « Ruben ne t’en voudra pas. Il sera surtout soulagé de te revoir, je pense. Il faut que tu ailles le voir, j’insiste. Il n’y a que comme ça que tu sauras ce qu’il en pense. Et tant que tu auras peur de l’affronter, tu resteras complètement tétanisée. » C’était un peu comme moi avec mes parents. Tant que je n’allais pas les voir, j’allais garder mon angoisse de les retrouver au fond de moi. Et c’était un sentiment terrible, de ne pas savoir. « Est-ce que tu veux en parler ? De pourquoi tu es partie. Tu veux m’en parler ? »
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the past can hurt. (alysha)
Dim 19 Aoû - 10:06
Je me sens tellement idiote d'avoir craqué subitement comme ça ! Et moi qui pensé être... devenue plus forte ? Enfin, en quelques sortes. Je me sens stupide. Mais Penelope se montre gentille et prévenante et compréhensive, elle me tends même un paquet de mouchoirs, ce qui m'arrache un sourire. Quant à ses paroles... Je sais qu'elle a raison. C'est ce dont j'essaie de me convaincre depuis un moment mais... c'est compliqué. J'inspire profondément. Il faut que j'arrête d'être aussi émotive. Certes j'ai de bonnes raisons - oui, au pluriel -, mais tout de même ! Je ne peux plus passer mes journées à pleurer, j'ai déjà assez pleuré, j'ai déjà trop pleuré. Il faut que je me reprennes. "Merci..." je murmure simplement en esquissant un faible sourire. Sa présence me rassure, elle est vraiment super avec moi. D'un côté ça me rends encore plus triste, parce qu'on n'a jamais été très proches toutes les deux, et maintenant je le regrette. Même si ce n'est pas vraiment trop tard. Enfin, ce n'est peut-être pas le moment de penser à ce genre de choses. Surtout qu'elle me demande si je veux parler de ce qui m'arrive. J'ignore ce qu'elle sait ou non à mon sujet. Je ne sais même pas si Ruben lui a parlé de la tumeur. Et en toute honnêteté j'ai pas envie de rentrer dans tout ça. J'ai déjà trop pleuré. "Je... Non, ça va aller t'en fais pas." dis-je dans un premier temps. Je soupire avant de poursuivre. "C'est un peu... compliqué. Et pour tout te dire j'ai pas envie de... enfin d'y repenser. J'aimerais juste... tirer un trait... sur tout ça. Et retrouver Ruben. Et je sais que tu as raison, Ruben est un mec en or et il m'en voudras pas. Mais moi je m'en veux. Enfin bref, je... t'en fais pas, tout ira bien, je m'en sortirais." Cette fois mon sourire est un peu plus sincère. Ou plutôt ironique ? Parce qu'au final, je reste quand même atteinte d'une tumeur inopérable et je vais quand même mourir. Alors dire que tout va bien, ça me fait toujours sourire. Mais il vaut mieux ça que craquer encore, non ? "Mieux vaut en rire qu'en pleurer" comme on dit. "Merci pour tes conseils. Même si j'ai comme l'impression qu'ils ne sont pas uniquement pour moi... Est-ce que... est-ce que tu as revu ta famille depuis que tu es revenue ?" Je sais que ma question est indiscrète mais tant pis. J'ai besoin de changer de sujet et puis j'ai bien vu qu'elle n'avait pas l'air si bien que ça elle non plus. Et je suis comme ça, je m'inquiète pour les gens. Plus que je ne m'inquiète pour moi-même d'ailleurs.
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the past can hurt. (alysha)
Dim 2 Sep - 10:09
Je ne m’étais pas attendu à voir Alysha s’effondrer en larmes devant moi, le jour de nos retrouvailles. Tout d’abord parce que nous n’étions pas si proches que ça, ensuite parce que j’avais eu tellement peur que les gens que je connaissais m’en veuillent d’être partie sans rien dire que la voir se liquéfier sous mes yeux me laisse un peu bête sur ma chaise. J’essaye pourtant tant bien que mal de trouver les mots qui l’aideront, de l’encourager à reprendre courage malgré la situation qui lui semble difficile. Je pouvais comprendre sa peur et son désarroi, j’avais ressenti le même en montant dans l’avion à l’aéroport de Paris-Charles de Gaulle. « Ruben saura te pardonner, quoique tu aies fait, je confirme avec un sourire rassurant. La question est : est-ce que toi tu sauras te pardonner ? » Parce que je savais combien il était difficile d’oublier la culpabilité qui s’incruste sous notre peau à cause de toutes nos erreurs passées. Je m’étais longtemps laissée bouffer par ce sentiment qui me rongeait de l’intérieur. Qui continuait de me ronger de l’intérieur. « Je sais que tu t’en sortiras. Vous vous en sortirez. Ruben et toi êtes faits l’un pour l’autre, ajouté-je avec tendresse. » Alysha n’était pas seule. Quoiqu’il ait pu se passer entre elle et mon cousin, Ruben était là. J’étais là aussi, même si je n’étais pas certaine d’être d’une grande aide parce que je n’étais finalement pas capable de m’aider moi-même.

La brunette fait mouche lorsqu’elle comprend que tous mes conseils n’étaient pas destinés qu’à elle. Je n’avais pas eu conscience de parler de moi-même jusqu’à ce qu’elle le mentionne et je baisse un peu les yeux, embarrassée. « Non, j’admets avec honte, me mordant la lèvre inférieure. Je n’ai toujours pas osé aller les voir, je… » J’étais une fille bien ingrate. Ma mère était malade et n’attendais que ma venue et moi, j’étais là, à avoir peur de les retrouver après tout ce temps. Ils étaient pourtant la raison de mon retour à Los Angeles. « J’ai peur de les revoir, après tout ce temps. Je ne saurais pas quoi leur dire. » Et c’était bien pathétique. Je devais absolument aller les voir, au risque d’arriver trop tard. Et si jamais j’arrivais trop tard, je m’en voudrais pour le reste de ma vie. « Je suis partie aussi parce que je n’en pouvais plus que ma mère décide de tout à ma place, et là… Là ma mère est malade et je risque de la perdre à tout moment… » Je ne savais pas quoi faire. Comment agir. J’avais passé toutes ces années à lui en vouloir, à la détester certaines fois – mais la pensée qu’elle allait bientôt me quitter était plus douloureuse que je ne l’avais imaginé. « Je ne sais pas ce que je suis censée faire, Alysha. »
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the past can hurt. (alysha)
Lun 17 Sep - 21:50
J'étais à deux doigts de rire de la situation. Bon, disons que dans d'autres circonstances j'aurais pu rire. Si on avait pas toutes les deux de gros poids sur les épaules j'aurais ri. Parce qu'au final nos problèmes étaient identiques. On était toutes les deux parties, et maintenant on avait peur de ce que penseraient ceux qu'on avait quitté. Et puis en plus dans les deux cas y avait une personne malade impliquée. Et vu comment elle parlait de sa mère, ça devait pas être une grippe. "Désolée pour ta mère, j'ignorais qu'elle était malade..." dis-je avec une moue contrite. "Et je crois que je ne pourrais pas te donner de meilleurs conseils que ceux que tu m'a déjà donné. Même si t'as été en conflit avec eux, tes parents te pardonneront. Il faut simplement que tu te lances et que tu ailles les voir." Je soupirais. C'était exactement ce qu'il fallait que je fasse avec Ruben. Mais avant ça je savais qu'il fallait que je fasse le point sur tout ce qu'il s'était passé, comment je me sentais à présent, sur mes sentiments. Pas par rapport à Ruben. Je n'avais aucun doute quant à mon amour pour Ruben. Juste... non en fait je ne sais pas trop. Tout ce bordel entre la tumeur, l'accident, le bébé... Bref. Je pouvais pas retourner à la vie normale comme ça du jour au lendemain. "Ecoute, prends le de la part de quelqu'un qui est condamné. Mais... même si j'aimerais que Ruben ne soit pas mêlé à ça, qu'il ne m'ai jamais connue, ou qu'il m'ai seulement laissée partir quand je l'ai quitté... juste pour qu'il n'ai pas à souffrir quand je serais plus là. Bref, même si je préférerais tout ça, je suis quand même plus qu'heureuse qu'il soit à mes côtés pour traverser tout ça. Je suis reconnaissante qu'il soit là pour moi, quoi qu'il arrive, et qu'il m'aime. Et je suis rassurée à l'idée que je ne serais pas seule quand je mourrais." Je fis une pause dans mon monologue plutôt inattendu. Ne serait-ce que pour reprendre mon souffle. "Il faut que tu ailles voir ta mère. Elle t'en voudras pas crois-moi, ce sera même plutôt le contraire. Par contre toi tu t'en voudras si t'y va pas..." Je lui adressais alors un sourire, le plus compatissant et encourageant possible. Après tout, on est plus ou moins de la même famille, alors faut bien qu'on s'entraide.


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the past can hurt. (alysha)
Sam 1 Déc - 18:24
J’étais douloureusement consciente que j’aurais dû simplement appliquer mes propres conseils. Tout ce que j’avais pu dire à Alysha était aussi vrai pour moi – mais je refusais encore de l’admettre. Ce n’était pas une question de fierté ou bien une question d’aveuglement ; j’étais juste effrayée. Et même si la seule façon d’être enfin libérée de ce poids, d’être libérée de la colère et de la culpabilité était de rendre visite à ma mère mourante, alors je devais le faire. L’épouse de mon cousin avait raison : si je venais trop tard, je serais hantée par les regrets toute ma vie. Ce n’était pas un sentiment que je me sentais capable de supporter. Ce n’était pas un sentiment contre lequel je serais assez forte. Baissant légèrement le regard sur mes doigts tremblants, j’empêche une grimace de venir effleurer disgracieusement mes lèvres. « Je sais que tu as raison, j’admets à mi-voix, les mots tremblants au bord de ma bouche. C’est juste que… » C’est juste que c’était difficile. C’est juste que j’avais honte. Après toutes ces années, revenir auprès de celle qui avait tout sacrifié pour moi et que j’avais passé toutes ces années à lui en vouloir et la tenir pour responsable de mon malheur.

Je m’entends soupirer, doucement. Je devais y aller. Je n’avais pas d’autre option sinon retrouver mes parents avant qu’il ne soit trop tard. Et puis, il y a quelque chose qui me frappe. Les mots de Alysha qui repassent comme une vieille mélodie dans ma tête. Si je ne m’étais pas arrêtée sur les mots qu’elle avait employés mais ils revenaient, tels une vague glacée à mon esprit. « Alysha ? » Je fronce les sourcils, hésitante, avant de continuer. « Pourquoi dis-tu que tu es condamnée ? je demande. Je ne suis pas sûre de comprendre. Qu’est-ce qu’il se passe ? » Plus j’y repensais, plus ses propos m’apparaissaient comme alarmants. Plus je me rendais compte à quel point mon absence avait laissé sa marque sur tous les gens que j’aimais. J’avais manqué tant de choses de leur vie pendant que j’avais essayé de reconstruire la mienne. Est-ce que ça n’avait pas été égoïste de ma part de disparaître de leur existence, sans rien dire ? Sûrement. Il y avait tant de temps à rattraper et je ne savais même pas par où commencer.
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the past can hurt. (alysha)
Mar 4 Déc - 17:37
Je suis contente de pouvoir l'aider. Enfin, en tout cas c'est l'impression que ça me donne. J'ai l'impression de l'avoir aidée, et ça me fait du bien. De me rendre utile, d'aider les gens. Après tout c'est ma vocation, c'est pour ça que je suis devenue médecin à la base. Et j'admet que ça me manque. Faire mon métier, aider les gens, il est temps que je me remettes à vivre et que je retrouve mon boulot. C'est alors que Peneloppe me demande pourquoi je dis que je suis condamnée, elle commence à s'inquiéter. De mon côté je suis certaine de devenir livide. "Merde..." je marmonne. C'est à peine inaudible, c'est sorti tout seul. J'ai l'impression d'avoir fait une grosse gaffe. Même si je ne sais pas vraiment ce qui me fait peur. Est-ce que c'est la peur que Ruben m'en veuille que ce soit moi qui l'ai annoncé, par erreur, à sa cousine ? Est-ce que c'est la peur que du coup Peneloppe change d'avis et que finalement je n'aurais pas réussi à l'aider ? Est-ce que c'est la peur que son regard change sur moi ? Oui, je suis en proie au doute. En particulier parce que j'aurais aimé savoir qu'elle n'était pas au courant, j'aurais aimé qu'elle le découvre autrement. Ou qu'elle ne le découvre pas. Parce que c'est difficile. Etre mourante c'est difficile. Mais savoir qu'un être cher est mourant... c'est encore pire. Ou du moins ça a l'air de l'être. "Je suis désolée, je pensais que tu étais au courant..." Je m'en veux terriblement. Maintenant, c'est trop tard. Je ne peux pas la laisser dans l'ignorance. "J'ai une tumeur au cerveau, et elle est inopérable." Je baisse les yeux sur mon café quelques secondes. Je sais que ce que je m'apprête à lui dire va être terrible à entendre. Vu ce que je viens de dire, elle doit avoir compris. Mais ce n'est pas concret tant que les mots ne sont pas prononcés. Je soupire et je me lance. "Je suis mourante. Je ne sais pas exactement combien de temps il me reste à vivre. Peut-être encore deux ou trois ans si j'ai beaucoup de chance. Ou peut-être six mois. La seule valeur sûre, c'est que je vais bientôt mourir." Je sais que mes mots paraissent un peu froids, un peu durs, mais je sais aussi que c'est ce qu'il faut dans ces cas là. Pour que les gens comprennent. Je l'ai appris à mes dépends pendant mon internat de médecine, avant ma spécialisation. Il faut être clair, honnête et sans détour, même si ça fait mal. Surtout, si ça fait mal.
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the past can hurt. (alysha)
Dim 27 Jan - 14:12
Je sens que la terre s’ouvre une nouvelle fois sous mes pieds lorsque la femme de mon cousin m’apprend la mauvaise nouvelle. Une tumeur. Une tumeur au cerveau. Une tumeur au cerveau inopérable. Les mots semblent s’entrechoquer dans mon esprit, ricochant violemment contre mon crâne. Comment pouvait-elle être si forte face à cette tragédie ? Et Ruben. Comment le vivait Ruben ? Mal, à n’en pas douter, je pense en retenant un haussement de sourcils face à ma propre bêtise. « Alysha… je souffle, émue et bouleversée. » Je ne sais pas quoi dire, en vérité. Je ne pense pas que les mots suffiraient à effacer la réalité. Aucune parole ne pouvait enlever ce poids de ses épaules. Après tout, et elle le disait elle-même : Alysha va bientôt mourir. Et l’adversité de cette réalité est très douloureuse à accepter. Comment était-on censé vivre en sachant que notre fin était proche ? Ou peut-être était-ce parce qu’on se savait condamné que la vie prenait alors une saveur toute différente ? C’était généralement le scénario typique de ces films américains bien connus – d’abord la tristesse et la colère puis l’envie de profiter. L’envie de vivre. Mais où se positionnait Alysha dans tout ça ?

« Je suis vraiment désolée de l’apprendre… je laisse échapper, le souffle court. C’est terrible… » Je me sens un peu idiote. Tout ça, ce n’était que des banalités. Des banalités qui n’avaient aucun sens pour la brune. Elle avait dû entendre ce genre de choses des milliers de fois avant moi ; elle avait dû entendre les mêmes phrases insipides, encore et encore. « Je suis désolée, je… Je ne sais pas quoi dire. Je ne m’attendais tellement pas à ça… » Dans un geste automatique, j’attrape sa main et la serre dans la mienne. Je sais bien que ça ne changera rien non plus mais je veux qu’elle puisse ressentir mon soutien, ma présence. Je n’étais pas docteur ; je n’étais pas magicienne non plus. Mais Alysha et moi étions de la même famille, même si ce n’était que par alliance. « Est-ce que je peux faire quelque chose pour toi ? N’importe quoi. Est-ce que je peux aider en quoique ce soit ? demandé-je. N’hésite pas. N’hésite pas si tu as besoin. » J’étais peut-être partie pendant toutes ces années, j’ai peut-être été absente pendant tout ce temps – mais j’étais là désormais. Et j’étais prête à aider Alysha et Ruben à traverser cette épreuve. Peu importait comment.
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the past can hurt. (alysha)
Sam 2 Fév - 23:34
Je me sens tellement mal ! Je pensais qu'elle était au courant. Jamais je ne lui aurait annoncé une chose pareille de cette façon sinon. D'ailleurs j'aurais sûrement dû prendre un peu plus de gants, enfin je sais pas, avoir du tact. J'avoue qu'avec le temps je me suis comme qui dirait... lassée ? Je suis un peu blasée. Je vais mourir, il n'y a pas grand chose à dire de plus. Je sais que ça paraît un peu défaitiste mais... il faut voir les choses telles qu'elles sont après tout. "Non t'en fais pas, tout va bien. Enfin... disons que je m'y suis faite. Je profite du temps qui me reste, je veux vivre à fond tant que je le peux encore, tout simplement." je réponds en esquissant un petit sourire. "Et comme tu le vois, je suis pas malade au point de devoir rester allongée dans une chambre d'hôpital avec pleins de tubes partout. Alors je veux juste pas qu'on me traite comme ça, comme une malade, comme une mourante." J'esquisse un nouveau petit sourire, un peu plus triste cette fois-ci. Faut dire que penser à la mort alors que je n'ai que vingt-sept ans... non ce n'est pas ce que j'avais imaginé. Jamais je n'aurais pensé que j'aurais une tumeur qui me grignoterait le cerveau et qui finirait par me tuer. Je pensais naïvement que je vivrais jusqu'à quatre-vingts ans, qu'avec Ruben on regarderait nos petits-enfants jouer dans le jardin de notre maison de campagne, qu'on les surveillerait depuis le porche, assis dans nos rocking-chair. Qu'il lirait le journal pendant que je tricoterais un bonnet pour notre premier arrière-petit-enfant. Je sais même pas tricoter. "Si tu veux vraiment faire quelque chose pour moi: va voir ta mère avant qu'il soit trop tard. De manière plus générale, ne laisse pas la peur te faire rater ta chance ou des opportunités. Parce que c'est comme ça que viennent s'installer les regrets..." J'essaie à la fois de la rassurer et de l'encourager à la fois, mais c'est vrai que la situation est un peu compliquée là. Après tout je viens de lui annoncer que je vais mourir. Que son cousin va être veuf beaucoup trop vite. Beaucoup à digérer d'un coup, j'avoue.
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the past can hurt. (alysha)
Sam 9 Fév - 16:12
Je ne sais pas si je dois trouver ça bien ou triste que Alysha se soit faite à l’idée qu’elle va bientôt mourir. D’un côté, se résigner peut peut-être aider à ne pas se laisser abattre ou enfoncer dans l’abîme du désespoir ; de l’autre, la brune devait avoir ce goût amer au fond de la gorge à chaque instant. Elle était bien trop jeune pour mourir, pour partir de l’univers. Elle n’avait pas vécu. Elle n’avait pas profité de ce que la vie avait à lui offrir. C’était injuste, tellement injuste. Et mon cousin, Ruben, comment supportait-il l’idée ? Comment vivait-il avec l’idée que sa femme allait lui être bientôt enlevée ? Exister, chaque jour, avec cette épée de Damoclès au-dessus de la tête – ce devait être insupportable. « Je comprends, j’acquiesce lentement. C’est normal de vouloir qu’on te traite normalement. » Ça davait être plus facile. Ça devait être plus simple que de voir les gens vous regarder avec pitié, avec tristesse. Plus simple que de se voir rappeler que vous étiez condamné.

Alysha est la deuxième personne à me dire d’aller voir ma mère avant qu’il ne soit trop tard. Avant que seuls les regrets restent au fond de ma bouche. Alors peut-être que je devrais me rendre à l’évidence, accepter le fait qu’elles aient raison elle et Leilani et que je devais aller voir ma mère. Avoir au moins la chance de lui dire au revoir. Avoir au moins la chance de lui parler une dernière fois. « J’irai la voir, je promets, la voix tremblante. Mais j’ai peur de ne pas savoir quoi lui dire après toutes ces années… » Et si je me retrouvais totalement muette face à elle ? Et si les mots me manquaient ? Et si nos retrouvailles ne laissaient qu’un arrière-goût de trop peu dans nos bouches ? Je soupire légèrement, comme pour évacuer le trop plein d’émotions qui bouillonnent en moi. Je devais agir, voilà tout. Arrêter de réfléchir et agir. « Je ne suis pas encore totalement installée, mais, un soir, il faudra que vous veniez Ruben et toi pour dîner, proposé-je avec entrain. Ce serait chouette de pouvoir se retrouver tous ensemble ! » De retrouver le peu de famille qu’il me restait. De retrouver le peu de famille qui n’en a pas été une pendant des années parce que je les avais abandonnés.
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