another life | zoco

L’art festival était un évènement qu’elle ne voulait en aucun cas rater. Pleins de talents étaient au rendez-vous, c’était normal que la fameuse Cora Lorenzini y assiste. De toute façon, pendant ce temps festival là, son agenda était overbooké. Elle devait se rendre dans les rues pour voir les différentes performances artistiques qui se présentaient face au monde. Puis il y avait une autre soirée où elle était conviée avec sa compagne à marcher sur le tapis rouge aux portes des studios pour la représentation du film Speakeasy. Des soirées de galas dont l’italienne en avait l’habitude. Ce n’était pas au vieux singe qu’on apprenait à faire la grimace de toute façon. Non pas que Cora était avancée dans l’âge – loin de là d’ailleurs gare à celui ou à celle qui lui dira qu’elle était vieille – mais plutôt qu’il n’y avait plus de secrets pour elle dans ce monde de paillettes. Mais pour l’heure, ses talons aiguilles foulaient les rues de la cité des anges afin de dénicher peut-être la perle rare. Elle était dans l’optique en tout cas d’en trouver une. Et on savait combien l’italienne était tenace. N’abandonnant pas au bout de une heure de quête. Non, ce n’était pas son tempérament. Et puis être ici lui faisait un peu oublier qu’il y avait quelques jours de cela, Selena avait ré apparu dans sa vie. Soudainement. Se plonger dans le travail était son remède lorsque son esprit était embrouillé. Sillonnant les différentes rues, elle tomba sur la place principale où se déroulait un théâtre de talents. Des musiciens un peu partout, des danseurs, des mimes… Le paradis pour l’agent artistique de renommée en somme. Divaguant entre chaque prestations, il y en avait une qui l’avait interpellé plus que les autres. Sa voix était belle, certes, mais il fallait peut-être un peu plus travailler. Cependant, l’émotion était là. Et pour Cora, lorsque l’on mettait son art au service de l’émotion, ça ne pouvait être qu’une perle rare. Absorbée par son interprétation, l’italienne était subjuguée. Les frissons parcouraient tout son être. Cette chanteuse était tout simplement incroyable. Lorsque la blonde finit sa chanson, elle applaudit accompagnant la foule qui venait d’assister à un moment hors du temps. Cora ne faisait même pas attention aux personnes qui l’avaient reconnu et qui la guettaient tellement elle était près du public, elle aussi. Non son regard brillait en direction de cette chanteuse.

Il est temps que j’y aille. Comme tous les jours depuis le début du festival des arts, je me rends sur l’une des places phares de la ville. Des fois je viens avec Anton, mais aujourd’hui je suis seule. Ce n’est pas bien grave, j’ai l’habitude. Et puis comme ça je suis en communion avec ma guitare. Je gère mon temps comme je le souhaite. Et les pourboires je ne les partage pas. Je ne gagne pas des mille et des cents mais parfois je monte facile à plus de 200 dollars en une session. Ca paraît pas grand chose, mais ça paye une bonne partie du loyer. Je m’installe, pose mon tabouret en premier lieu avant d’ouvrir mon étui à guitare. J’en sors mon instrument et laisse l’étui ouvert avec quelques uns de nos anciens CD à vendre dans le fond et dans une boîte ouverte, des dollars pour attirer les autres. Une technique comme une autre pour que les gens n’hésite pas à laisser de l’argent. L’argent appelle l’argent, c’est bien connu. Une fois que tout est en place, je m’assois enfin et commence à accorder ma guitare. Il n’y a pas grand monde encore, je peux donc prendre mon temps. Puis je commence. Les chansons s’enchaînent, les unes à la suite des autres. Je perds la notion du temps dans ces cas là. Il y a du monde qui commence à se presser autour de moi. Des sourires apparaissent et le mien également. J’aime transmettre la passion de la musique, j’aime qu’on soit heureux de m’écouter. La foule continue, elle change, d’autres arrivent alors que certains partent. C’est comme ça. Et y’a ceux qui restent avec une certaine fascination peut être. Ces regards qui ne trompent pas. Comme cette brune énigmatique. Elle est là, elle m’observe et les gens autour l’observent elle. Etrange. Très étrange. J’enchaîne encore deux chansons avant de regarder l’heure. Les gens vont rentrer prendre l’apéro ou manger et ça marque la fin de mon tour de chant si je puis dire. ” Merci à tous, je serai là demain si le coeur vous en dit. “ Je souris encore, me fait applaudir et esquisse un léger salut presque gênée. Je ne devrais pas mais je ne suis pas encore familière avec tout ça. La foule se dissipe, mais elle, elle reste là. D’un signe de tête je l’appelle pour qu’elle me rejoigne. Je ne sais pas ce qu’elle veut mais je pense que je ne vais pas tarder à le découvrir.

Clairement, Cora pouvait dire que cette fille là avait du talent. Elle avait le nez pour ça. Chaque chanson que la blonde interprétait détonnait. Il n’y en avait pas une seule qui avait un mauvais accord. Et puis chanter et être musicienne en même temps, ça ne pouvait que plaire à l’italienne férue de nouveaux talents. Elle resta même jusqu’à la dernière chanson. C’était rare d’ailleurs. D’habitude, Cora n’y prêtait pas attention plus que ça lorsque ça ne l’interpellait pas. Mais là, si elle était là jusqu’à ne pas voir les gens qui la scrutaient peut-être pour une photo, c’était que cette fille là était spéciale tout de même. Du moins, Cora le sentait. ” Merci à tous, je serai là demain si le coeur vous en dit. “ elle applaudit de plus belle. Disant des « Brava ! » par-ci et des « Bravissimo ! » par-là. Oui elle n’hésitait pas à donner de la voix pour féliciter un talent qui méritait amplement d’avoir des éloges digne de ce nom. La foule commençait à s’en aller, Cora fut happée par quelques personnes pour des photos. Ce qu’elle accorda évidemment puisqu’elle adorait être appréciée du public malgré sa réputation d’être stricte au boulot ou avec ses poulains. Mais en même temps, pour la plupart ils avaient déjà gravi l’Olympe. C’était tout de même un agent assez côté et un people très connu. Donc oui ça ne la dérangeait pas de prendre des photos. Cependant, ses pupilles viraient toujours vers la jeune femme qui la regardait maintenant que les personnes partaient après avoir eu leur photo. L’italienne se dirigea vers elle après avoir deviné la signification de son signe de tête. Ses talons gommant la distance qui étaient entre elle, elle se présenta lorsqu’elle fut à sa proximité. Tendant la main. « Bonjour, Cora Lorenzini. » elle ne disait pas maintenant qu’elle était agent, du moins pas à ceux qui ne la reconnaissaient pas. Elle voulait un peu discuter avec elle. C’était sa tactique avant de proposer un quelconque offre. S’il y avait un feeling ou pas en dehors du fait qu’elle avait beaucoup de talents. « C’était incroyable ! Vraiment, j’ai adoré vos chansons. C’est vous qui les composez ? » lui demanda-t-elle, ses pupilles ébènes étaient fixés dans les siens. Et son sourire était toujours affiché sur ses lèvres.

C'est terminé. Enfin. Non pas que je n'apprécie pas de chanter en public, loin de là. Mais je suis fatiguée. C'est pas un boulot stable, c'est pas forcément ce que je souhaite faire. Bien évidemment je ne suis pas du genre à vouloir travailler derrière un bureau comme secrétaire ou je sais pas quoi. C'est pour ça que je joue ici mais aussi que je bosse un peu au black en tant que serveuse. J'ai toujours espoir de trouver quelqu'un qui m'aiderait dans mon projet et je ne veux pas me bloquer avec un boulot qui ne me plait pas. Le seul contrat que je signerai ce sera au cinéma ou rien. Faut avoir des ambitions et je suis encore assez jeune pour réaliser mes rêves. Des applaudissements et j'observe la foule. Une femme en particulier retient mon attention. Elle se fait happer par des gens, se fait prendre en photo aussi. Je ne la connais pas, c'est étrange. Après ça ne fait pas assez longtemps que je suis arrivée mais quand même. La brune s'avance vers moi alors que je range un peu mon matériel. Bon je n'ai pas grand chose mais tout de même. Elle s'approche de moi et me tends sa main. " Bonjour, Cora Lorenzini. " Je la lui serre, néanmoins toujours perplexe. Mais je lui souris quand même. " Zora Coleman, enchantée. " Il y a quelque chose d'intriguant chez cette femme. D'intriguant et d'attirant. " C’était incroyable ! Vraiment, j’ai adoré vos chansons. C’est vous qui les composez ? " La main que je laisse à sa propriétaire et je me passe la main dans les cheveux. " Merci beaucoup. Pas toutes, enfin c'est un travail de groupe pour certaines, y'a eu quelques reprises et deux de mes compos personnelles mais j'ai un peu de mal sur les paroles. Je suis plus à l'aise avec les instruments seuls. " Sauf que juste un instrument, ça ne marche pas vraiment. Puis ma voix, je ne la contrôle peut être pas suffisamment. Elle est encore assez fracturée. Evidemment encore un problème lié à ma surdité. Même si je suis appareillée, ma voix peut me trahir. Quand je chante ça va encore. Mais quand je parle, c'est plus flagrant. Mes cheveux lâchés cache mes appareils, si la personne en face est perspicace, il ne lui faut pas longtemps pour le remarquer.

Elle devait aller se présenter à elle. Cora voulait la connaître et elle était très intéressée par un talent comme elle. David commençait à être dans le début de sa carrière de chanteur, alors lancer une nouvelle recrue qui ne demandait peut-être qu’à être entendue était totalement dans ses cordes en ce moment. Surtout que de plonger dans le travail, c’était la seule chose qui faisait qu’elle ne pensait pas à Selena. Elle lui serra la main, dit son nom mais bon remarquant l’air débuta-tif de la chanteuse, cette dernière ne devait pas la connaître. Zora Coleman. En plus elle avait un prénom et un nom qui était bien du genre à être dans une couverture d’album. Cora élargit son sourire, lui disant qu’elle l’avait trouvé incroyable et lui demandant si elle avait composé les chansons qu’elle avait présenté. " Merci beaucoup. Pas toutes, enfin c'est un travail de groupe pour certaines, y'a eu quelques reprises et deux de mes compos personnelles mais j'ai un peu de mal sur les paroles. Je suis plus à l'aise avec les instruments seuls. " tiens, sa façon de communiquer n’était pas comme tout le monde. Du moins, Cora remarqua rapidement que cette jeune femme devait être appareillée. Ce qui n’enleva pas du tout au charme du personnage. D’un sens, ça la touchait encore plus sans la prendre en pitié, bien évidemment. Non, ça rajoutait du charme et ça lui plaisait. Lorsqu’on était hypnotisée par l’interprétation d’une chanteuse comme Zora, ça ne pouvait être qu’une perle rare. Cora se voyait déjà l’entraîner avec elle pour une aventure qui changerait totalement sa vie. Ses pupilles restaient fixés dans les siens. « Et bien, je trouve Zora que vous vous débrouillez assez bien même dans vos compositions personnelles. D’ailleurs je n’ai même pas saisi la différence entre celles du groupe et les votre. Vous avez du talent ! » lui lança-t-elle avec enthousiasme. « Et dites-moi est-ce que vous jouez toujours avec votre groupe ou bien c’était l’occasion de voir ce que vous pouvez faire toute seule face à un public que vous vous êtes lancée dans les rues du festival des arts ? » dans l’idée, Cora voulait connaître si la blonde voulait peut-être avoir une carrière solo. Elle n’avait pas l’habitude d’être un agent d’un groupe, d’ailleurs elle n’en avait jamais eu. Ce n’était pas vraiment un domaine de compétence qu’elle avait exploité.

C’est la première fois que je me fais alpaguer de la sorte à la fin d’un concert. J’en ai pas fait beaucoup en solo mais même lorsqu’on était encore dans le groupe, ça nous est rarement arrivé. Je dois dire que ça me fait quand même vraiment plaisir. Elle s’intéresse à ce que je fais, elle veut en savoir plus. Pourtant ça ne semble pas être une femme qui a juste aimé ma musique et cherche à acheter un CD ou je ne sais quoi. Non, ça a l’air d’être autre chose mais je suis incapable de dire quoi. Je ne la connais pas pourtant elle me balance son nom avec une assurance sans faille. Je lui explique ce que j’ai chanté aujourd’hui, je lui dis forcément que y’en a que j’ai composé moi même mais qu’il y a aussi celles qu’on avait faites avec le groupe. Je ne suis pas du genre à m’approprier le travail de quelqu’un d’autre, ça ne m’intéresse pas de mentir. Et puis forcément, je n’omet pas de préciser que je suis moins à l’aise avec celles qui sont de ma propre composition. Sa réponse me fait néanmoins sourire. " Et bien, je trouve Zora que vous vous débrouillez assez bien même dans vos compositions personnelles. D’ailleurs je n’ai même pas saisi la différence entre celles du groupe et les votre. Vous avez du talent ! " Je suis même un peu gênée face à ses compliments. C’est difficile pour moi de me dire que j’ai du talent. Je me suis toujours battue pour que mon handicap ne soit pas un frein à mes envies mais de là à ce que ça plaise à d’autres personnes, il y a tout un monde. " Et dites-moi est-ce que vous jouez toujours avec votre groupe ou bien c’était l’occasion de voir ce que vous pouvez faire toute seule face à un public que vous vous êtes lancée dans les rues du festival des arts ? " Je récupère tout mon bordel et la regarde en souriant. Oui, elle est vraiment intéressée par tout ce que je fais. ” Je peux vous offrir un café pour qu’on en discute… ailleurs ? “ C’est à dire que le faire là comme ça au milieu de la rue, debout, c’est un peu bizarre. Et aujourd’hui j’ai envie de parler de tout ça, de ce qui me fait vibrer. Je repère un endroit assez simple quelques mètres plus loin et le lui indique de ma main occupée par ma guitare. On s’installe sur la terrasse extérieure et en attendant qu’on vienne prendre notre commande, je me remémore ses questions. ” En fait on est tous arrivés à LA au début de l’année et depuis, chacun vole de ses propres ailes. Je joue assez régulièrement depuis, comme ça, toute seule mais bon… C’est pas grand chose quoi. “ Non, c’est certain que je ne peux pas vivre que de ça. La serveuse arrive et je commande un café glacé en reprécisant à la brune que c’est moi qui paye ce coup ci. ” Et vous ? Vous vous intéressez souvent aux personnes qui jouent dans la rue ? “ C’est à dire que juste comme ça c’est un peu étrange.

Cora ne pouvait décemment pas passer à côté d’un tel talent. C’était évident qu’elle l’accoste et qu’elle lui pose tout un tas de questions, histoire d’en savoir plus sur la chanteuse.  ” Je peux vous offrir un café pour qu’on en discute… ailleurs ? “ l’italienne hocha vivement de la tête. « Oh oui, ça me va tout à fait. » son regard suivit la direction d’un petit café non loin d’elles et elles s’y rendirent, s’asseyant sur la terrasse. Cependant, Cora attendait toujours que Zora puisse apporter des réponses à ses questionnements. La jeune femme ne tarda pas à rassasier son impatience. ” En fait on est tous arrivés à LA au début de l’année et depuis, chacun vole de ses propres ailes. Je joue assez régulièrement depuis, comme ça, toute seule mais bon… C’est pas grand chose quoi. “ elle était attentive la Cora. Elle avait les yeux fixés sur elle. Donc, elle jouait plutôt seule. C’était intéressant. « Oui c’est certain que jouer comme ça dans la rue ne permet pas de payer un loyer. Mais si vous vivez de la musique, faire des albums et que vos chansons soient connues de tous, ça change la donne. » répliqua-t-elle, souriante. Elle gardait encore un peu de mystère. Une serveuse vint, elles commandèrent, Zora un café glacé et pour Cora un latte. Elle rit légèrement lorsque la blonde lui fit comprendre qu’elle allait payer et bien soit. Cora accepta sans rechigner. ” Et vous ? Vous vous intéressez souvent aux personnes qui jouent dans la rue ? “ ah la voilà la question qu’elle attendait. C’était vrai que ça pouvait paraître étrange d’aborder un artiste comme ça et discuter de leurs compositions avec enthousiasme. Mais pour Cora c’était une habitude et elle raffolait de ce genre de rencontre. « Et bien oui, j’adore discuter avec les artistes. C’est enrichissant et intéressant de connaître leur vision à travers leur art. » la serveuse revint avec leurs commandes, l’arrêtant dans son explication. Cora fixa à nouveau la chanteuse. Il était temps de lever le voile sur elle. « Je suis agent artistique et je suis en recherche perpétuel de talents. Que ce soit dans le domaine du cinéma, de la musique ou bien dans l’artistique. » elle prit sa tasse et but une petite gorgée de son latte avant de reprendre la parole. « Et je dois avouer que vous m’intéressez beaucoup Mademoiselle Coleman. » le cadre était posé.

Elle accepte le café, j'en suis totalement ravie. Parce que rester là en plein milieu, je trouve ça étrange. " Oh oui, ça me va tout à fait. " Je souris. Direction le café pas bien loin de là. J'explique donc ce que je fais ici, je parle de mon groupe une fois qu'on est toutes les deux installées. Je sais pas trop ce qu'elle me vaut mais parler musique c'est toujours un plaisir. Alors je ne vais pas m'en priver. Surtout pas. " Oui c’est certain que jouer comme ça dans la rue ne permet pas de payer un loyer. Mais si vous vivez de la musique, faire des albums et que vos chansons soient connues de tous, ça change la donne. " Je rigole. C'est sur qu'elle a raison et dit comme ça ça parait tellement simple. Mais en vérité, pas du tout. " C'est un rêve qui parait inaccessible. " Autant être honnête. Forcément que j'en rêve. J'aime la musique, j'aime jouer et je commence à apprécier de chanter. Alors oui. Ca a toujours fait partie de moi, ce n'est pas maintenant que je vais renier cette part de mon âme. Elle a bien compris que j'allais payer et commande sans rechigner. La serveuse repart, je peux l'interroger à mon tour. Parce que sa démarche m'intrigue. " Et bien oui, j’adore discuter avec les artistes. C’est enrichissant et intéressant de connaître leur vision à travers leur art.  " D'accord elle m'intrigue encore plus. Je retiens de poser d'autres questions vu que la serveuse revient. Tout pour m'embêter. Mais l'arrivée du café fait taire mes tergiversions. J'attrape ma tasse, prête à en découvre avec ma boisson mais heureusement que je n'ai que mes lèvres de trempées au moment où elle reprend la parole. " Je suis agent artistique et je suis en recherche perpétuel de talents. Que ce soit dans le domaine du cinéma, de la musique ou bien dans l’artistique. " A coup sur, je me serai étouffée. Mes yeux s'arrondissent, je l'observe pour voir si elle est sérieuse ou non. " Et je dois avouer que vous m’intéressez beaucoup Mademoiselle Coleman. " Doucement, je repose ma tasse. Je déglutis, je la regarde. Je bug. " Je... Euh... Waouh. " Et il en faut beaucoup pour me faire taire. Vraiment beaucoup. " Mais... Pourquoi ? "  Question légitime non ? Je ne me trouve pas exceptionnelle surtout avec on handicap. J'ai l'impression d'être encore parfois une enfant qui découvre le monde. Et elle, elle me dit qu'elle est agent et que je l'intéresse. J'ai presque envie de chercher la caméra cachée.

Cette fille avait l’air surpris lorsque Cora dévoila enfin qui elle était. Elle sourit quelque peu en l’observant buguer comme ça. " Mais... Pourquoi ? " Cora posa sa tasse, ancrant son regard dans le sien « Et bien comme je vous l’ai dit vous avez un talent remarquable. On dirait même que vous ne vous rendez pas compte de ce que vous renvoyez lors de vos prestations. » elle pencha légèrement sa tête, la scrutant. « Vous êtes un diamant brut pour moi, un joyau qu’il faut polir pour briller encore plus dans le monde entier. » elle haussa les épaules et s’adossa sur sa chaise. « J’ai plutôt du flair pour dénicher les graines de stars et je sens bien que vous en faites partie. » Oui de toute façon, elle ne se serait même pas arrêtée si elle ne pensait pas que Zora ait l’étoffe de devenir une vraie star dans le milieu de la musique. « Et je vous jure que ce n’est pas une blague ce que je suis en train de vous dire et de vous proposer. » parce que ce n’était pas tout les jours qu’on tombe sur un agent artistique comme la Lorenzini. « Je m’engage totalement à vous prendre sous mon aile et à vous faire changer votre vie dès maintenant. » le ton était donné et la sûreté de l’italienne pouvait faire deviner à Zora qu’effectivement, elle était sérieuse et ne plaisantait pas. Non, elle ne plaisanterait pas sur ce genre de choses. Attiser l’espoir pour du vent, très peu pour elle. Et puis elle ne voyait pas l’intérêt de faire une blague pareille. « Zora, je ne m’arrête pas à chaque artiste de rue, je vous assure, vous êtes la seule qui m’a subjuguée aujourd’hui. Je suis mon instinct et je ne me trompe que rarement pour tout vous avouer. En tout cas, je suis sûre que vous devez absolument être dans la musique et que vous méritez amplement que le monde vous écoute. Un talent comme le votre ne peut pas être ignoré. Vous touchez les gens lorsque vous chantez et mettre l’émotion au service de son art est une perle rare de nos jours. » elle se donnait à fond pour la convaincre. Il fallait qu’elle dise oui, comment pourrait-elle lui dire non après tout ce qu’elle venait de lui dire ?

Je suis surprise. Je pense qu'elle a finit par le comprendre. C'est fou, totalement fou. Je me demande ce qu'elle me veut, je lui demande finalement. Pourquoi moi. Qu'est ce qu'elle attend de moi. " Et bien comme je vous l’ai dit vous avez un talent remarquable. On dirait même que vous ne vous rendez pas compte de ce que vous renvoyez lors de vos prestations. Vous êtes un diamant brut pour moi, un joyau qu’il faut polir pour briller encore plus dans le monde entier. J’ai plutôt du flair pour dénicher les graines de stars et je sens bien que vous en faites partie. " Je suis à la fois flattée et totalement abasourdie par ce que j'entends. Parfois on me dit que je suis douée ou que c'est sympa ce que je fais mais ce sont mes amis ou autre. Ils ne sont pas vraiment objectifs. Donc je n'y crois pas vraiment. Et je n'ai surtout pas vraiment confiance en moi. Enfin bref, c'est vraiment fou ce qu'elle me raconte. " Et je vous jure que ce n’est pas une blague ce que je suis en train de vous dire et de vous proposer. Je m’engage totalement à vous prendre sous mon aile et à vous faire changer votre vie dès maintenant. " S'il y a un moment dans ma vie où il aurait fallu filmer ma tête, ça aurait pu être à ce moment là. Parce que je suis certaine qu'elle en valait le détour. " Ah oui... " Je ne sais même pas quoi dire. Je prends note de ce qu'elle me raconte mais c'est comme si elle ne s'adressait pas à moi. C'est étrange et totalement improbable. Impromptu. Je ne sais pas quoi faire de mes mains, de mes bras, de tout mon corps. Je la fixe comme si elle allait s'envoler ou disparaître d'un seul battement de cil. Comme si tout ça ne pouvait pas être réel. " Zora, je ne m’arrête pas à chaque artiste de rue, je vous assure, vous êtes la seule qui m’a subjuguée aujourd’hui. Je suis mon instinct et je ne me trompe que rarement pour tout vous avouer. En tout cas, je suis sûre que vous devez absolument être dans la musique et que vous méritez amplement que le monde vous écoute. Un talent comme le votre ne peut pas être ignoré. Vous touchez les gens lorsque vous chantez et mettre l’émotion au service de son art est une perle rare de nos jours. " J'ai la bouche ouverte, les yeux écarquillés et si je dois paraître professionnelle normalement dans ce genre de moment, ce n'est pas du tout le cas. Parce que je suis totalement sous le choc. Totalement sous le choc. " Je... Enfin... Vous savez comment parler. " Je laisse échapper un rire en me passant la main dans les cheveux. " Je peux y réfléchir ? Enfin j'ai conscience que ce genre de propositions ne m'arrivera pas tous les jours mais je crois que j'ai besoin de... wow... de digérer tout ça en fait... " Mais je lui souris. Sincèrement. Parce que tout ce qu'elle m'a dit me rend heureuse. Malgré le bordel que ça fout dans ma tête.

Elle a tout mis en œuvre pour qu'elle accepte. Et lorsqu'elle est prise de passion comme ça pour un talent, Cora ne lésine pas sur les mots. En même temps, elle pense ce qu'elle lui disait. C'est une vraie perle dont il ne faut pas laisser à l'abandon, ni absorbée par la foule dans les rues de la cité des anges. Il fallait la faire venir dans la lumière. Parce qu'elle sent que Zora a cette fibre particulière dans sa musique qui peut toucher chaque personne qui tend un peu l'oreille vers elle. C'est sûr même. Alors oui, elle lui montre qu'elle la veut, que Zora en vaut, et qu'elle ne lâchera pas le morceau. Même si la bouche de la musicienne allait bientôt se décrocher de sa mâchoire et ses yeux tellement ronds de surprise, qu'elle avait l'impression que c'est juste un rêve ce qui était en train d'arriver. Et bien non. Cora ne fait pas des propositions comme ça à la légère et à n'importe qui. Elle sait parfaitement où elle va et voit un avenir plein de lumière pour ce talent là. " Je... Enfin... Vous savez comment parler. " Cora l'observe et sourit de toutes ses dents. Elle adore qu'on la flatte de toute façon. « Grazie mille. » la remercie-t-elle dans sa langue natale puis elle ancre son regard ébène, sûr et franc, dans ses iris. « En même temps, c'est la pure vérité. Vous êtes authentique, c'est pour ça que je veux vous offrir cette opportunité. » elle voit bien que Zora est prise au dépourvue, cette dernière semble nerveuse et ne sait plus comment mettre de l'ordre dans son esprit. " Je peux y réfléchir ? Enfin j'ai conscience que ce genre de propositions ne m'arrivera pas tous les jours mais je crois que j'ai besoin de... wow... de digérer tout ça en fait... " Cora la regarde encore et hoche de la tête, toujours un sourire affiché sur ses les lèvres. C'est normal de vouloir réfléchir à tout ça à tête reposée. « Sans problème, vous avez raison. » elle sort de son petit sac une de ses cartes. « Appelez-moi lorsque vous aurez assez réfléchi. Je vous préviens si vous acceptez une autre offre, je risque de sortir les armes pour vous voler à mon concurrent. » sort-elle, plaisantant légèrement. Mais elle lui montre quand même qu'elle la veut de toute ses forces. Elle finit son café puis se lève. « A très vite, Zora. Il me tarde de connaître votre réponse. » elle lui tend la main, toujours ce regard plein de confiance dans ses pupilles puis s'en va. Elle a hâte de travailler avec cette artiste parce qu'elle est sûre au fond d'elle que Zora ne laissera pas cette occasion lui filer entre ses doigts. Qui le ferait ?

FIN