crazy in love | Zelana #5

Je n’ai pas envie de penser à ça maintenant, je suis même pas sûre d’être capable de partager Ohana avec quelqu’un, je veux dire, sur le moment, dans le même lit. Parce que la partager, je suis consciente que c’est déjà le cas, je dois m’y faire, je n’ai pas le choix. « Oui je sais Zee, rien que nous deux. » dit-elle en m’embrassant, ce qui me fait sourire tout contre sa bouche. Voilà, juste nous deux. Nous nous détachons finalement pour commencer la construction de la tente, et on s’en tire pas trop mal au final. A deux, ça donne quelque chose de potable. Y’a beaucoup de couples qui se seraient disputés pour moins que ça, mais nous on est pas tous les couples Et la preuve, on y arrive. « Enfin terminé ! » Je soupire et passe ma main sur mon front luisant, putain, j’ai besoin de m’hydrater là, je meurs de chaud. C’est limite intenable. Ohana se laisse tomber sur le sol de la tente et je la regarde en souriant, me gardant bien d’en faire de même par peur de ne pouvoir me relever. « Allez on part à l’aventure ! » « Ouais j’ai soif ! » Je ris un peu et reçois avec plaisir le baiser de ma belle, glissant mes doigts entre les siens pour prendre le chemin de la foule. Le prochain concert ne devrait plus tarder à commencer. « Faut que je mange un truc avant que je te mange toi. » Je mords un peu dans son épaule en riant et ne me sépare pas de sa main, l’attirant avec moi pour aller ver Sun des stands qui vendent des hot dog. Mon ventre gargouille à la vue de la bouffe et ça a l’air de faire rire Ohana. Eh ouais, Zelda et la bouffe. Une fois le hot dog payé et englouti, une nouvelle bière, je suis prête à vivre à fond l’expérience Coachella comme il se doit. Je suis excitée comme une puce et attire Ohana avec moi dans la foule. Le concert va enfin commencer, je trépigne comme une enfant.

Ah détour nourriture, erreur pour Ohana qui avait oublié qu’elle sortait avec un estomac sur pattes. Ce fut donc dans un rire de pur plaisir qu’elle se laissa trainer vers le paradis américain à base de hot dogs, burgers et autres aliment extrêmement bon pour la santé. Zelda jeta son dévolu sur un hot dog et elle sur un corn dog, achetant un paquet de chips pour le fourrer dans le sac. Elle n’aurait pas la fois de revenir plus tard, ce serait certes un maigre repas mais elles auraient de quoi grignoter. Bière en main, l’hawaïenne suivit la blonde dans la foule animée de cris et de rires, elle aimait cette euphorie et cette excitation, elle était toujours à sa recherche. C’était sûrement pour ça que le monde de la mode lui avait paru sans intérêt à côté de l’ambiance endiablée d’un cabaret.

Elle but une gorgée de sa bière et dressa son regard sur la scène, la musique bombarda les gens présents. Enfin elles inauguraient leur arrivée, naturellement Ohana se laissa entraîner par le rythme et se joignit à la danse collective, sauter sur place était la meilleure chorégraphie qu’elle pouvait avoir maintenant, elle se montrerait plus excentrique plus tard pour faire rire sa belle et surtout la faire rêver. En parlant de Zelda, Ohana la chercha dans cette foule qui empêchait les couples de rester ensemble, les gens bougeaient dans tous les sens, créant des courants qui les emmenait ici et là. Elle crut discerner sa fameuse casquette et dansa vers elle mais un obstacle lui fit face et elle le percuta de plein fouet, le reste de son verre s’écroulant sur le sol. La musique continuait de brailler dans ses oreilles mais son corps ne se mouvait plus comme tous les autres, il était figé comme un piquet alors qu’elle fixait le connard qui lui bloquait le chemin.

« Tu croyais pouvoir t’en tirer aussi facilement ? » cria le gars pour se faire comprendre. Ohana fit une moue innocente en penchant la tête sur le côté. Bien sûr qu’elle avait pensé ne plus le revoir, le festival était si grand qu’il était difficile de croiser deux fois la même personne. Bah elle s’était bien plantée l’hawaïenne, peut-être qu’elle aurait dû s’abstenir de lui sauter dessus ? Nan, elle ne regrettait pas ce geste hilarant sérieusement. « Jojo fous moi la paix. Va danser et te défoncer. » lâcha-t-elle en le repoussant d’une main. Mais il se saisit de son poignet et le serra plus que de raison. Ohana grinça des dents et réprima une grimace de dégoût quand il se pencha vers elle pour lui murmurer à l’oreille. « Ta copine je vais la traîner dans mon lit sous tes yeux. T’aurais pas dû me chercher p’tite conne. » Il la poussa si violement qu’elle se prit les danseurs derrière elle qui crièrent pour la repousser plus loin encore. Elle s’éloignait de Zelda alors que Jojo s’en approchait dangereusement.

On n’attaquait pas Ohana sans en payer les conséquences et on ne la menaçait surtout pas au risque de passer le restant de ses jours à l’hôpital. Oui elle jurait ne pas être violente mais les mots ne suffisaient plus à la calmer. « Poussez-vous ! » Elle se frayait difficilement un chemin dans la foule de danseurs et en fit tomber plusieurs, incontrôlable. « CASSEZ-VOUS » s’impatienta-t-elle. Elle n’était plus qu’à deux mètres de ce connard, à deux mètres de lui foutre son poing dans la figure.

Tout va très vite, nous nous retrouvons dans la foule et je commence à danser, au même rythme que les autres personnes venues ici pour profiter du concert. A peine mon regard de porte un peu trop longtemps sur le concert que déjà Ohana a disparu de la circulation. C’est pas possible ça, elle est partie où celle là ? Je me tourne, dos à la scène, cherche ma petite amie du regard mais ne la trouve pas. Je vais pas angoisser pour ça, je sais que si je peine à la retrouver, il suffit que je l’attende devant la tente, elle finira bien par se pointe. De toute manière, à Coachella, impossible de rester très longtemps avec les gens avec qui on est, à moins de s’enchaîner les poignets, j’ai jamais essayé, mais pas sûr que ce soit très agréable, ou alors il faudrait profiter du concert mais pas dans la foule, et franchement c’est beaucoup moins drôle. Je gueule le nom de la petite amie jusqu’à m’égosiller et percer les tympans du type à côté de moi mais rien n’y fait, elle est introuvable, et en plus pas assez grande pour que je puisse la retrouver facilement. Merde. Fait chier.

Et alors que je cherche à m’éloigner un peu de la scène pour retrouver ma petite amie, je tombe nez à nez sur Johan. Le monde est petit quand même. Y’a pas assez de gens ici pour que je tombe sur lui. Il s’approche de mon oreille et me crie quelques mots que j’arrive à peine à entendre. « Ça y est t’as largué ta nana ? » Je me mets à rire comme une abrutie. Il est con lui ou quoi. Je me contente de secouer la tête. « T’inquiètes je vais la retrouver ! » J’essaie de retrouver Ohana d’un regard même si c’est difficile, et Johan ne semble pas vouloir me laisse m’éloigner. « Tu veux pas qu’on profite un peu, t’inquiètes elle va bien t’attendre quelque part, profite du concert ! » Il a pas tout à fait tort en fait, Ohana doit pas être loin, elle a pas besoin de moi pour s’en sortir. « Tu veux pas me prendre sur tes épaules ? » Je lui fais les yeux doux, il pense peut-être à un début de rapprochement, c’est pas si mal, et moi je vais pouvoir avoir plus de hauteur pour retrouver O’. Je grimpe donc sur les épaules de l’apollon et me contorsionne pour regarder autour de moi. Et sans que je comprenne assez vite ce qui arrive, je vois la silhouette d’Ohana approcher, je l’appelle mais elle ne répond pas, j’ignore même si elle me voit. Et d’un coup je me casse violemment la gueule sur les gens derrière sans comprendre ce qui m’arrive. Il tient pas sur ses pattes cet idiot ou quoi ? Je me redresse rapidement avant de me faire piétiner, ce serait con de perdre un oeil quand même !

Elle savait pas se battre Ohana, non d’ordinaire elle se contentait d’esquiver et de prendre la fuite mais aujourd’hui c’était bien elle qui portait le premier coup et qui risquait de finir tabasser, mais elle n’avait pas réfléchi, l’alcool et la jalousie jouaient beaucoup sur son comportement stupide. Complètement stupide au point de ne pas voir que sa copine trônait sur les épaules du gars qui venait de se prendre son poing dans la figure. Elle était aveuglée par la colère et se jeta sur le gars sans attendre, le tabassant comme elle pouvait en l’insultant de tous les noms. Les danseurs y prêtaient peu attention, certains tentaient de filmer avec leurs téléphones mais c’était peine perdue, la foule bougeait trop. « Tu vas me le payer enculé ! » beugla-t-elle en voulant lui asséner un nouveau coup en plein nez mais il bloqua son cou et lui envoya son crâne en pleine figure. Elle poussa un cri de douleur et eut le réflexe de se protéger à temps. On empoigna le blond par la taille et on redressa l’Hawaïenne qui voyait le monde tanguer devant elle, y’avait rien à dire, elle était complètement sonnée. « Putain mais c’est quoi votre problème ? » lâcha le gars qui tenait Ohana et qui peinait à la maintenir debout.

A peine debout, je comprends ce qui arrive en voyant Johan et Ohana se battre. What ? Really ? Je sursaute en voyant le crâne du blond s’écraser contre celui de ma petite amie. Bordel. Quelqu’un s’occupe de tirer Johan en arrière et j’en profite pour lui foutre un coup de pied bien placé juste entre ses jambes. Il se plie de douleur et je récupère Ohana qui tient à peine debout. « Je m’en occupe »[/color] dis-je alors au gars qui avait ramassé ma petite amie sur le sol. Je la soutiens par la taille et l’éloigne de la foule pour qu’elle puisse respirer un peu. « Ça va pas la tête ? Qu’est-ce qui t’a pris ? » Je soupire un peu et l’aide à s’asseoir par terre alors que je m’accroupis en face d’elle pour regarder son front où une bosse commence à prendre place. Heureusement, il a évité le nez ou l’arcade, ça aurait fini aux urgences. « Si tu voulais devenir une licorne, fallait le dire mon amour ! » Je tente un trait d’humour pour essayer de la calmer parce que je la sens encore sur les nerfs. Je prends son menton doucement entre mes doigts pour qu’elle me regarde. « Et j’ai pas besoin de garde du corps, j’ai besoin d’une petite amie entière pour me faire l’amour ce soir sous la tente, je te rappelle. Alors tu vas calmer tes petits poings, ok ? » Et je m’avance pour l’embrasser furtivement. « Tu te sens d’aller jusqu’à la tente d’infirmerie pour qu’ils te mettent un peu de glace quand même ? ». Et bah, super Coachella cette année. Au moins, j’ai pas de quoi m’ennuyer. C’est comme ça depuis que j’ai rencontré Ohana de toute manière…

Le monde arrêta enfin de tanguer autour d’elle et elle put mettre un pied devant l’autre sans prendre le risque de mordre la poussière. Elle se rendait compte de la présence de Zelda à ses côtés et se trouva soudainement honteuse d’avoir craqué aussi facilement. Ohana s’écrasa sur le sol et ses doigts vinrent toucher la bosse qui prenait lentement forme sur son front. Qu’est-ce qui lui avait pris ? Voilà une très bonne question à laquelle elle pouvait à peine répondre. La jalousie ne faisait pas tout, elle n’était pas sanguine pour si peu d’ordinaire, enfin elle ne l’était jamais en fait, tout simplement.
Elle rit à sa blague sur le fait de devenir une licorne et planta son regard dans le sien, inspirant profondément. Le sentiment de honte ne fit que s’amplifier et elle se sentit désolée d’avoir ainsi gâché la soirée pour un pauvre type moche, bon d’accord bien foutu, mais moche quand même. Elle aurait voulu danser toute la nuit et boire jusqu’à en avoir mal au crâne le lendemain. Elle aurait voulu embrasser fougueusement sa petite-amie au milieu de cette foule éclatante et lui faire l’amour jusqu’à lui en faire perdre la voix. Et voilà qu’elle venait de tout gâcher d’un coup de poing.

Elle se passa les mains dans les cheveux puis prit Zelda dans ses bras pour l’étreindre avec force, déposant un baiser sur son épaule. « Qu’elle aille se faire foutre cette bosse, c’est Coachella merde ! J’ai envie que tu t’éclates, de tu profites à fond et pas que t’assistes une conne comme moi. Je vais survivre t’en fais pas. » Elle lui offrit un sourire idiot et se redressa sans le moindre mal. Son crâne lui faisait un mal de chien, il n’y était pas allé de main morte le con mais elle ne le laisserait pas lui pourrir la soirée plus longtemps. « Et puis… » Elle n’attendit même pas son accord pour la prendre sur ses épaules et poussa un cri de victoire, brandissant les poings en l’air, prête à conquérir le festival. « Le Zelana en fooooorce ! » Déjà qu’elle était complètement folle, voilà que le coup à la tête l’avait rendu folle à lier.

J’aime pas voir Ohana comme ça, j’aimerai voir personne comme ça de toute manière. La colère, c’est jamais beau à voir. Ni même à ressentir d’ailleurs, et la jalousie mène à la colère. Parfois c’est difficile à gérer, surtout quand on y est pas habitué. Et c’est notre cas à O’ et à moi, avant notre relation, la jalousie de faisait pas partie de notre caractère. Mais les choses changent, visiblement. Je fais s’asseoir ma petite amie un peu plus loin, et tente au maximum de ne pas l’engueuler, je la réprimande plutôt gentiment, avec humour. Elle a été un peu loin cette fois, j’ai peur de ce qu’elle serait capable de faire si quelqu’un me tourne autour. Vaut mieux pas que j’y pense, ça pourrait être flippant. « Qu’elle aille se faire foutre cette bosse, c’est Coachella merde ! J’ai envie que tu t’éclates, que tu profites à fond et pas que t’assistes une conne comme moi. Je vais survivre t’en fais pas. » Je reconnais bien là la forte tête de qui je suis tombée raide dingue. Je souris à ses bêtises et secoue la tête. « Je sais bien que tu vas survivre. Mais tu… » et voilà qu’elle se lève d’un coup et je soupire. Je la connais bien, et je sais qu’elle fait semblant, mais que tout ne va pas merveilleusement bien, elle a mal à la tête, et ça semble logique. « Babe fais attention quand même… » Mais je n’ai pas le temps d’en placer une autre qu’elle est déjà en train de me soulever pour me porter sur ses épaules. « Qu’est-ce que tu fais arrête ! » je ris comme une enfant, c’est plus fort que moi. Ohana est en train de sombrer dans la folie, voilà qu’elle nous invente un nom de couple, mix de nos deux prénoms, et le scande poing en l’air comme si elle allait partir en bataille. J’éclate de rire face à sa folie et la laisse me mener là où elle veut, toute manière, elle a la tête dure, et puis elle est têtue comme une mule, alors même si je voulais la préserver, je n’y arriverai pas. Autant profiter du week end. Nous repartons donc dans la foule, mais pas la foule trop dense, pas au milieu de tous ces cinglés qui se poussent juste pour créer des courants de masse humaine. Je danse sur les épaules d’Ohana, j’oublie tout. Finalement je décide de descendre, j’ai pas envie de lui flinguer les épaules avec mon poids, je sais que je suis pas super lourde mais quand même. « Je meurs de soif ! » Je me saisis de sa main pour l’attirer avec moi, pas question de me séparer d’elle à nouveau.

Elle s’éclatait enfin Ohana à se perdre dans la musique en dansant comme un robot pour pas dégager sa chérie de ses épaules, ça serait con de lui faire mal comme ça alors qu’elle cherchait seulement à l’aider à voir mieux la scène et profiter un maximum du concert. Ses mains se posèrent sur ses cuisses, sa tête se balançait au rythme de la musique et elle se laissait prêter au jeu des danseurs qui l’entouraient non sans lancer un regard amoureux en direction de Zelda qui semblait profiter également du moment. Tant mieux elle ne souffrait pas pour rien, certes c’était un poids plume mais Ohana n’était pas Hulk pour autant et avec sa force de cadavre, elle peinait à la maintenir debout. Finalement la princesse descendit de son destrier et Ohana tourna un regard amusé dans sa direction « T’as toujours soif ma parole. » plaisanta-t-elle, la suivant alors jusqu’aux stands pour s’abreuver de quelques bières et d’eau aussi, c’était un peu la source de la vie après tout.

Puis Zelda proposa de retourner danser mais l’hawaïenne avait une toute autre idée en tête et d’un air innocent fit mine de prendre la direction de la scène pour reprendre leur petite danse. Mais d’un mouvement habile plaqua sa belle contre la paroi d’une cabane ventant de la nourriture qui avait fermé ses portes quelques minutes plus tôt. « Capturée. » souffla-t-elle pour enfin pouvoir perdre ses lèvres dans le cou de Zelda et ainsi goûter sa peau qui lui manquait affreusement. Elles avaient eu peu de temps à elles et Ohana était bien décidée à rattraper les instants perdus sous les draps. Ses mains se perdaient déjà dans les poches arrière du bas de sa blonde. « Et moi j’ai soif d’autre chose… » murmura-t-elle au creux de son oreille presque dans un rire dû à l’alcool ingurgité.

« T’as toujours soif ma parole. » Je plisse les yeux en la regardant, faussement menaçante, et me met à rire un peu. « Bah quoi, il fait chaud et on se dépense, normal que j’ai soif, je vais pas mourir de soif ! Tu veux que je meurs de soif ? » Ok définitivement je parle trop. Ohana capitule et nous allons en direction des baraques pour trouver de quoi nous sustenter. Heureusement que j’ai pas pris une bière direct à l’allure où je descends mon verre d’eau glacé. Mais ça fait du bien. Et alors que nous étions parties pour retourner danser, ma petite amie ne semble pas l’entendre de cette oreille et me plaque contre un mur de je-ne-sais-quoi je-ne-sais-où. « Capturée. » Je laisse échapper un petit rire amusé et passe bien vite mes bras autour du cou de la jeune femme, sans me débattre face à son emprise, bien au contraire. « Et moi j’ai soif d’autre chose… » J’arque un sourcil, souriante, me mords légèrement la lèvre avant de lui répondre. « Ah bon ? Mais tu as toujours soif ma parole… » que je répète en faisant écho à sa réflexion de tout à l’heure, avant de lâcher un rire adorable.

Sans attendre bien longtemps, je viens l’embrasser avec une envie non dissimulée, ses mains dans les poches de mon short ne faisant qu’accentuer mon désir. Ce baiser appuyé devenant rapidement langoureux et parle de lui même quant à mes envies. Mes mains cherchent le contact de la peau de la jeune femme pendant que mon souffle se perd peu à peu. « Tu es en train de me donner soif à moi aussi… » lui dis-je entre deux baiser, sur un ton léger bien que le ton chaud. Il y a longtemps que nous n’avons pas eu le temps de nous retrouver seules, de consumer l’amour que nous éprouvons l’une pour l’autre, et je crois qu’avec le retour de Zora dans ma vie et le trouble qu’elle vient y mettre, il serait bon que je pense à autre chose, alors qui de mieux qu’Ohana pour m’aider à cette tâche.

Le goût du baiser était passionné, aussi mordant qu’amoureux de quoi faire tourner la tête de l’hawaïenne qui pestait déjà l’idée de devoir marcher jusqu’à la tente. Elle avait envie de le faire ici et maintenant, se foutant bien de l’endroit peu intime et du monde qui pouvait les surprendre à tout moment ; elles étaient jeunes et amoureuses, elles avaient bien le droit à ce genre d’expérience. Le souffle chaud de sa belle ricocha contre sa peau brûlante, un rire s’échappa d’entre ses lèvres avant de mourir contre sa bouche. Jamais elle ne se lasserait de son contact et de ce désir qu’elle animait dans son bas ventre tout comme dans son cœur, parce qu’Ohana elle ne faisait que vivre intensément et Zelda correspondait à cette vision intense de la vie.

« C’est le but babe… » ricana-t-elle pour mieux perdre sa bouche contre son cou ainsi offert. Sans l’ombre d’hésitation, elle imposa sa marque violette et retira une main d’une poche pour déboutonner le bas pouvant ainsi explorer et frôler le tissu de sa culotte dans une caresse coquine. Zelda était à sa merci, elle le savait, le manque aidait à l’avoir ainsi au creux de ses bras et Ohana comptait bien en profiter chaque seconde. Elle se sentait entière ainsi pressée contre elle, sa chaleur se mêlant à la sienne, son souffle accordé au sien. « J’ai envie de toi… » souffla-t-elle à son oreille d’un ton séducteur et provocant. « … Maintenant. »

Le dos appuyé contre le bois de cette cabane désertée, et le poids du corps d’Ohana contre moi, je sens le désir grimper en flèche, et évidemment, ma petite amie ne fait rien pour empêcher ça, bien au contraire. Elle attise les flammes. « C’est le but babe… »[/color] me répond-elle avec cette insolence dans la voix qui me fait chavirer à coup sûr. Ses lèvres dans mon cou, je soupire, referme mes bras autour de son corps, mes mains sur sa peau, les yeux clos pour apprécier ses baisers emplis d’une envie assumée.

Bien vite, Ohana laisse s’encanailler sa main, déboutonnant mon short pour y glisser ses doigts, et je soupire longuement, frissonnant même à son contact, pour le moment encore par dessus le tissus de mon sou-vêtement. Je laisse tomber ma tête en arrière, cognant contre le bois, les yeux toujours fermés et ma lèvre inférieure emprisonnée entre mes dents. « J’ai envie de toi… » Je laisse échapper un rire amusé. « Ah bon ? J’ai pas re… » ses doigts appuient légèrement plus sur mon entre jambes et je peine à finir ma phrase sous le léger sursaut de désir qui s’empare de moi. « … marqué. » Son ton me fait chavirer et elle continue son petit manège. « … Maintenant. » Putain. Je suis totalement à sa merci là présentement. « Alors qu’est-ce que tu attends ? Le déluge ? » Je lui adresse un regard provocateur, empli de malice, et viens quérir ses lèvres, glissant ma langue entre ces dernières pour faire monter l’envie et le désir. Je ne peux m’empêcher de gémir contre sa bouche lorsque je sens ses doigts flirter avec ma peau, jouant déjà avec mon intimité. Je remonte doucement une de mes jambes, celle à l’inverse de la main qu’elle utilise pour me donner du plaisir, et je la rapproche ainsi de moi, calant l’arrière de mon genou au niveau de sa hanche, mon mollet appuyant sur ses fesses pour la garder bien contre moi, sentant ainsi le contact de sa main contre mon intimité, plus présente. Je mords sa lèvre, m’agrippe à son cou, soupire, gémis, ondule mon bassin pour accompagner ses mouvements. « Encore… je veux… te sentir… en moi… » Je me fous d’être vue par quelqu’un, je ne vous plus rien, plus personne, il n’y a plus qu’elle et moi.

Elle aime avoir le contrôle sur elle, la plier au moindre de ses désirs et surtout lui faire perdre la tête de son toucher. C’est bien la première fois qu’elle apprécie autant de combler une personne, elle peut y passer des heures sans se lasser et surtout tenter le diable en le faisant dans ce genre d’endroit. Certes elle n’aime pas forcément le risque de se faire surprendre en plein acte, causant alors l’interruption de leur danse sensuelle, mais là il n’y a plus aucun choix à faire, Zelda lui ordonne de la faire jouir contre la cabane et elle ne va pas s’en priver, clairement pas. Elle ressent ce manque depuis trop longtemps, elle veut retrouver cette chaleur, cette étroitesse qui la fait grogner et désirer. Elle est prête à rire mais un baiser la fait taire immédiatement, un baiser qui manque de la faire chavirer et elle se presse de rejoindre sa langue dans un ballet endiablé, sentant son bas-ventre succomber au feu ardent de la frustration. Le désir se fait de plus en plus sentir et elle se demande si sa patience est suffisante pour taquiner sa petite-amie. Elle aime prendre le temps généralement mais il lui arrive de faire des exceptions comme maintenant. Zelda l’attire à elle sans lui donner la chance de s’échapper, autoritaire elle l’oblige à se presser contre elle, à la toucher plus bas encore, elle sent ses doigts s’humidifier contre le tissu et elle mordille sa lèvre pour témoigner de son envie. Sa main libre attrape la jambe qui se glisse autour d’elle et ses ongles s’y plantent sans trop forcer comme pour l’empêcher de tomber. Zelda est sa muse, il lui suffit d’une phrase pour qu’elle parte en vrille et lui offre le monde ou bien plus simplement un orgasme. La diablesse se fait de plus en plus agiter, accentuant le feu brûlant au creux du bas-ventre d’Ohana qui ne tarde pas à glisser sa main sous le tissu de sa culotte. Ses lèvres se perdent dans son cou pour le mordre et le marquer alors que ses doigts trouvent leur chemin vers la source même du fleuve. « Comme ça ou plus profond encore ? » s’amuse-t-elle à murmurer dans le creux de son oreille, son pouce trouve sa place sur son bouton de rose. « Je vais te faire crier tellement fort… La foule va pas s’en remettre… »

Je n’ai pas envie de me priver. Nous sommes dans le noir, un petit coin un peu reculé, et puis mine de rien, l’avantage d’être deux filles, c’est qu’on a pas nécessairement besoin de se foutre à poil, et c’est quand même pratique dans certaines situations. Comme ce soir. Ohana fait grimper en moi le démon du désir et il n’est pas question que nous soyons coupées dans cette ascension, elle doit faire vite. En plus de ça, l’envie devient de plus en plus pressante, autant que mon corps qui vient chercher la proximité du sien. Je ne me prive pas pour lui faire comprendre ce que je veux même si elle n’est pas dupe elle avait bien compris, mais je sais aussi que mettre des mots dessus, ça la rend folle. Comme si dire à voix haute mes envies les rendaient plus réelles à ses yeux. Enfin, Ohana accède à ma demande et insinue ses doigts en moi, et j’accompagne ce geste d’un premier gémissement mêlé à un grognement de plaisir. Bordel. Les morsures de ma belle dans le creux de mon cou me fait chavirer, je frissonne, perds pieds, sans compter ses ongles qui s’enfoncent dans la chair de ma cuisse. Elle va me tuer. « Comme ça ou plus profond encore ? » « Encore… » Un simple mot à moitié évanoui entre mes lèvres que je mords d’une force folle. A peine son pouce vient frôler le centimètre carré le plus érogène de mon anatomie, que je sursaute et gémis à nouveau. Elle aura ma peau. « Je vais te faire crier tellement fort… La foule va pas s’en remettre… » Je ris, juste un peu, parce que je n’ai pas le temps de le faire plus longtemps, sentant plus de force dans ses mouvements, me faisant chavirer un peu plus à mesure qu’elle se joue de moi. Elle a raison, on risque d’ameuter tout le festival, tant pis. « Bordel, Babe… t’arrête pas… » Je continue d’onduler du bassin pour la guider dans la cadence qui me fera perdre pieds, quelques instants encore, les gémissements se rapprochent, s’intensifient, jusqu’à l’apothéose. Mon bras autour de son cou se crispe au même titre que le reste de mon corps, le temps d’accueillir l’orgasme comme il se doit, et je laisse alors mes membres se relâcher doucement, le souffle anarchique, retrouvant le cou de ma belle, m’accrochant comme je peux à elle pour ne pas tomber. Ma tête tourne, il me faut une minute pour redescendre. « Tu finiras par me tuer un jour… »

Son cri est la plus belle des mélodies et elle s’en délecte jusqu’au dernier souffle. Puis elle la soutient tendrement, dépose des baisers sur sa peau avec une passion plus douce, son désir est comblé, il n’y a plus de raison de vivre intensément pour l’instant. Elle rit à sa remarque. « Je compte pas te tuer non, ça serait con un si bon coup. » Toujours dans la finesse quand il est question de complimenter quelqu’un, elle est comme ça Ohana, elle n’a pas de filtre pour personne et c’est tant mieux. Tranquillement, elle reboutonne le short de sa belle et lui offre un généreux baiser. « Prête pour retourner te défouler dans la foule ? » Elle ne compte pas rentrer tout de suite à la tente, après tous les concerts sont encore nombreux et elle souhaite profiter pleinement de son week-end pour s’alcooliser sur des rythmes endiablés pour ensuite faire l’amour à Zelda dans des rires et des gestes maladroitement ivres. Le paradis en somme. Elle attrape sa main pour se glisser entre les nombreuses personnes déchaînées et la ramène à ses côtés quand elle trouve un minimum de place. Habilement, elle vole deux bières à des inconnus, en tend une à Zelda avant de danser comme si demain n’existerait pas. Elle aime ça Ohana, vivre au jour au le jour sans se préoccuper du lendemain, ça permet de tout donner, de ne s’inquiéter de rien, de rester ce gamin qui berce nos souvenirs et notre futur. Ah et merde, elle a encore oublié de lui montrer son tatouage. Tant pis, ça sera pour une prochaine fois.