ça brille là au fond de ton regard | bizy

Posant le verre à pied sur la table, Bill avait le regard brillant lorsqu’elle observait la table qu’elle avait préparé pour Kass. Nana, elle, était affalée dans sa grande corbeille qu’il avait acheté pour elle lorsqu’elles venaient à la maison, scrutant sa maîtresse s’extasier quelque peu sur le décors de la table. Un petit regard sur sa montre affichant vingt heure. Le poulet rôti n’allait pas tarder à sonner. Kass devait être là dans une demie-heure. Il était parti voir de la famille, des cousins éloignés à New York. Ça faisait une semaine qu’il n’était pas là. Et ce soir, il allait rentrer. Bill avait envie de lui faire plaisir pour son retour. Grâce aux doubles des clefs qu’il lui avait filé de son appartement, elle avait pu faire ce repas de roi pour lui. Et puis il fallait dire qu’il lui avait manqué son grand ours. C’était son meilleur ami après tout. Et son petit-ami, oui aussi ! Bien sûr, c’était évident qu’il avait cette étiquette là aussi maintenant ! Mais c’était son meilleur ami après tout. Quand même. Et puis lorsqu’elle avait envie de faire plaisir aux personnes qu’elle tenait, elle n’hésitait pas. C’était son côté bisounours ça, contrasté avec sa grande gueule. En tout cas dans la famille, c’était comme ça. On n’hésitait pas à faire plaisir aux gens. Et puis elle avait vraiment hâte de le voir. Comme lorsqu’elle partait pendant des mois en voyage avec Vétérinaires Sans Frontières, elle trépignait d’impatience de tout raconter à Kass. Comme là où elle avait envie de savoir ce qu’il avait fait, si ses cousins allaient bien, s’ils avaient inventé des nouvelles blagues à faire vu qu’ils étaient connus sur youtube faisant des caméras cachés à tout le monde. Ouais, elle avait envie de tout savoir ! Et en plus elle s’était faite tout de même belle pour lui. Bon, elle n’avait pas sortie la robe moulante ou quoi. Juste un short en jean, débardeur noir avec ses bottines de la même couleur. Mais elle s’était un peu plus attardée devant le miroir. Genre dix minutes de plus que les cinq minutes habituels pour se maquiller. C’était déjà quelques chose ! Bill était une femme naturelle, pas besoin de fioritures. La sonnerie du four l’interrompit dans ses pensées. Elle se précipita dans la cuisine et sortit le plat du four, le posant sur le plan de travail et le couvrit. Son regard se releva sur son portable qui vint de sonner aussi. Posant le torchon par dessus son épaule, elle revint au salon, prit son portable pour lire le message qu’elle venait tout juste de recevoir. L’expression sur son visage perdit quelque peu ses rayons de soleil pour laisser place à un air… super blasé. C’était Kass, il n’allait pas rentrer ce soir apparemment parce que son vol avait été annulé à la dernière minute pour cause de panne donc il reviendra à LA demain. Non mais franchement une panne quoi ?! Elle souffla et s’affala sur le canapé avec son air dégoûté affiché sur le visage. Elle avait quand même passé deux heures à cuisiner ce poulet, à faire bouillir l’eau, se brûlant un peu les doigts parce qu’elle avait laissé trop longtemps bouillir, mettre les tagliatelles, couper les oignons et faire une sauce maison, préparer la table… tout ça pour rien !

J’ai passé une journée plutôt éprouvante. Aujourd’hui, une des lionnes du zoo a mis bas avec plusieurs jours d’avance, et il a fallu lui venir en aide pour ne pas qu'elle perde les bébés lors de la mise bas. C’est un exercice périlleux d’autant que les félins - au même titre que tout animal sauvage - sont des êtres imprévisibles et d’autant plus lorsqu'il s’agit d’une mère, protégeant ses petits. J’étais la plus qualifiée pour lui venir en aide étant donné que je suis la soigneuse qui leur donne à manger chaque jour, par alternance avec Kass, mais comme il n’est pas là pour plusieurs jours, c’est à moi que revient cette tâche. Heureusement, le déroulement des opérations se passe merveilleusement bien, la lionne semble me faire confiance et je lui viens en aide pour la pérennité de sa lignée. Deux adorables petits lionceaux font leur apparition, et je suis heureuse d’assister aussi près à un tel spectacle. J’ai l’impression de lire en cette lionne un regard de gratitude. Je sais qu’on ne devrait pas prêter de sentiment à ces animaux, mais c’est plus fort que moi. C’est aussi pour ce genre d’expériences que j’ai choisi ce métier.

Alors forcément, une fois ma journée terminée, je suis éreintée, et je n’ai qu’une envie, rentrer chez moi. Sur le chemin, je reçois un sms de Kassan et la voiture me propose de le lire, ce que je lui autorise sans plus tarder. Il ne rentrera pas ce soir comme prévu, il a été retenu à New York à cause de soucis sur la compagnie qu’il devait prendre. Ça ne change pas grand chose pour moi, au contraire même, vu la journée que je viens de me taper, c’est pas plus mal que je sois seule, je vais m’étaler devant Netflix avec un plat de pâtes. Merde, j’ai les crocs au vu du bruit que fait mon ventre rien qu’en pensant à manger. Je gare la voiture dans la rue et me précipite presque jusqu'à mon appartement en rêvant de me mettre en pyjama. Mais j’entends du bruit à l'intérieur et à peine la porte poussée, une petite boule de poils vient me sauter dessus. « Hey salut p’tit bouchon ! » Je gratifie le chiot d’une caresse sur la tête et relève les yeux pour voir la petite amie de mon colocataire étalée sur mon canapé. « C’est pour moi que tu as cuisiné ? J’ai super faim ! » J’adresse à la brune un large sourire et m’approche d’elle pour me laisser tomber près d’elle, laissant glisser ma tête sur son épaule. « J’ai eu une journée de ouf… Tu déprimes parce que ton homme ne rentre pas ce soir ? Mais je suis là pour te tenir compagnie moi ! » Je tourne la tête vers elle et lui offre un magnifique sourire un poil charmeur.

Bill soupira encore. Elle était déçue. Voilà. Elle pensait passer une soirée à rigoler, à se raconter leurs aventures, à manger goulûment le repas qu’elle avait préparé avec tant d’amour. Pour une fois qu’elle réussissait un plat franchement ! Fallait que Kass lui fasse ça. Enfin la compagnie plutôt. Elle la maudissait intérieurement. Ses pupilles se relevèrent vers Nana qui se réveilla soudainement en entendant la porte de l’appartement s’ouvrir. « Hey salut p’tit bouchon ! » ah ouais, elle avait presque oublié que Izzy habitait ici. Elle était tellement à fond dans sa cuisine et impatiente de revoir Kass que sa colocataire lui était sortie de l’esprit. « C’est pour moi que tu as cuisiné ? J’ai super faim ! » Elle tourna son visage vers cette dernière et sourcilla tout en l’observant s’approcher d’elle pour s’affaler sur le canapé à ses côtés « Non, ne prend pas tes rêves pour de la réalité. » son ton n’était pas brusque, ni agressif. Juste blasé en faite. Elle laissa poser sa tête sur son épaule. C’était rien ça. Elle faisait pire parfois même devant Kass. « J’ai eu une journée de ouf… Tu déprimes parce que ton homme ne rentre pas ce soir ? Mais je suis là pour te tenir compagnie moi ! » Son cœur eut un raté malgré elle et elle tourna son visage pour poser son iris sur elle, remarquant son air charmeur. « Ouais.. j’aurais aimé avoir une toute autre soirée quand même. » Elle sourit. Elle lui envoyait des piques. Comme d’habitude. Mais ça l’amusait aussi en fait, c'était bon enfant. Parce que malgré tout ce truc que Izzy faisait lorsqu’elle était là, même si elle ne lui laissait aucunes brèches, Bill l’appréciait tout de même. Quand elle essayait de ne pas de flirter avec elle. Mais bon, ça serait trop lui faire plaisir de rentrer dans son jeu. Du coup, elle essayait de ne pas répondre à l’attitude charmeuse de la soigneuse. Elle haussa les épaules et lui montra la table du menton. « J’ai passé deux heures à tout préparer… donc comme Kass n’est pas là ce soir, tu peux manger avec moi si tu veux. » dit-elle en se levant du canapé. Remettant de la distance entre elles d’ailleurs. Juste parce que.. bah parce qu’elle ne voulait pas que Izzy se fasse des idées. Nana, elle, était collée à cette dernière d’ailleurs. Bill vint rejoindre la cuisine et sortit des bières qu’elle avait acheté pour l’apéro et se retourna vers la blonde. « Une bière ? » elle ne s’attendait pas du tout à ce que sa soirée se passe ainsi en faite. Mais bon, autant faire profiter Izzy de tout ce qu’elle avait préparé. Ses pas revinrent vers elle mais cette fois-ci, elle s’installa sur le fauteuil en face d’elle, posant les bières sur la table. « Ta journée de fou alors ? Raconte. » elle prit une bouteille, l’ouvrit et lui tendit.

J’adore cette petite chienne, elle est à croquer, et en plus elle m’adore. En même temps, j’ai un réel feeling avec les animaux, et ce depuis toujours, et il est très rare que je rencontre un animal - surtout un animal domestique - qui ne m’aime pas. Les animaux le sentent quand on est à l’aise avec eux et qu’on les aime. Toujours aussi taquine, je m’adresse à la propriétaire du chien avant de m’installer auprès d’elle. J’aime cette manière de flirter avec elle, la mettre en port-à-faux parfois, la gêner aussi, c’est ce qui la rend encore plus attachante. « Non, ne prend pas tes rêves pour de la réalité. » Je lui souris, parce que bizarrement, s’il n’est pas rare que je me vexe au vu de mon caractère légèrement renfrogné lorsqu’il s’agit de mes soeurs ou de mes amis, c’est autre chose avec Billie. La raison est simple, je prends ça comme un jeu, et donc ça m’amuse. De ce fait, je ne prends rien personnellement, et j’aime même quand elle m’envoie balader, je me dis qu’au fond, c’est qu’elle aime bien ça, sinon elle aurait fini par ne plus jamais m’adresser la parole. Je lui propose quand même de lui tenir compagnie puisque son cher et tendre n’est pas de la partie. « Ouais.. j’aurais aimé avoir une toute autre soirée quand même. » Je glisse mon regard sur ses lèvres qui me sourient avant de replonger dans ses yeux bruns qui pourraient me faire chavirer en un instant. « Désolée, je veux bien t’offrir une nuit torride comme tu aurais eu en le retrouvant, mais je suis pas sûre que ça t’intéresse… » Et même si je le dis en plaisantant, ça pourrait bien être une proposition tout à fait sérieuse. Billie me plait, depuis le jour où j’ai posé les yeux sur elle, mais par respect pour mon coloc et ami, je ne tenterai rien avec elle. Enfin j’essaierai. C’est déjà pas mal, surtout venant de moi.

« J’ai passé deux heures à tout préparer… donc comme Kass n’est pas là ce soir, tu peux manger avec moi si tu veux. » Je la suis du regard alors qu’elle se lève, et je reste souriante, laissant mon regard s’attarder sur ses jolies formes. « C’est toi qui peut manger avec moi, j’te rappelle que je vis ici ! » Je ris légèrement et enchaîne. « Je plaisante, merci de partager ton repas d’amoureux avec moi. » Et voilà, c’est vraiment plus fort que moi, je ne peux pas m’en empêcher. Nana vient chercher des câlins et je l’attrape pour la hisser sur le canapé à mes côtés. Kassian ne veut pas qu’elle monte quand il est là, mais là, il est pas là, alors j’en profite, je passerai un coup d’aspi pour supprimer toutes traces de chien sur canapé. « Une bière ? » me propose-t-elle gentiment et j’accepte avec plaisir. « Volontiers, merci. » Je tends la main pour attraper la bouteille puisque madame semble me fuir en s’asseyant sur le fauteuil un peu plus loin. « Ta journée de fou alors ? Raconte. » Je m’avachis un peu sur le canapé, buvant deux gorgées de bière directement au goulot, et gratouille la tête de Nana avant de prendre la parole. « J’ai aidé une lionne à mettre bas. C’est la première fois qu’un truc comme ça m’arrive, c’était juste dingue ! » J’en ai encore des étoiles dans les yeux. « Tu sais quand tu pourrais être en danger, tu sais que tu joues peut-être ta vie, mais tu sais aussi que c’est là que tu dois être, alors tu le fais, même si c’est risqué… J’ai vécu un truc hallucinant, j’crois que je vais devoir adopter les lionceaux ! » Je lui souris et laisse tomber ma tête sur le dossier en soupirant. « Et toi, ta journée ? A part la cuisine pendant deux heures ? »

Elle n’hésita pas à la rembarrer. C’était toujours comme ça avec Izzy. Parce que Bill ne voulait pas qu’elle se fasse des idées. Et pourtant, lorsque la blonde la tiquait, Bill ne pouvait s’empêcher de s'en amuser elle aussi. Tout en lui foutant des vents. Bon, là, il n’y avait pas Kass, c’était moins gênant. Parce que les avances subtiles qu’Izzy lui envoyait devant Kass, ça, ça avait le don de la gêner et de l’énerver par la même occasion. Elle n’arrivait pas à la cerner en fait et c’était peut-être pour ça que l’énervait tout autant. Enfin bon, elle lui sourit tout de même en lui disant qu’elle voulait passer une autre soirée que ça. Elles étaient en train de jouer un match de ping pong. C’était celle qui allait avoir le dernier mot. Oui, c’était bon enfant. Cependant le regard que la colocataire glissa sur ses lèvres puis sur ses yeux la tiqua malgré elle. « Désolée, je veux bien t’offrir une nuit torride comme tu aurais eu en le retrouvant, mais je suis pas sûre que ça t’intéresse… » Mais c’était pas vrai ça ! Les yeux de Bill s’écarquillèrent légèrement. « Oui t’as raison, ça ne m’intéresse pas du tout ! » répondit-elle en lui tirant la langue. Elle préféra se lever d’ailleurs et changer de sujet. Tiens elle allait lui dire que pendant deux heures elle avait préparé le repas et que si elle voulait manger avec elle, elle était la bienvenue. Hors de questions de jeter à la poubelle tout ce qu’elle avait cuisiné ! Autant que ça profite à quelqu’un même si ce n’était pas la personne attendue. Enfin quoi que la présence d’Izzy était loin d’être désagréable malgré le fait qu’elle flirtait ouvertement avec elle. Bon, en plaisantant hein toujours mais bon, ça avait le don de perturber un peu Bill en faite. « C’est toi qui peut manger avec moi, j’te rappelle que je vis ici ! » Bill sourcilla arrivant au frigo et se retourna subitement vers elle. D’ailleurs assez vite pour qu’elle ne remarque que les pupilles de Izzy étaient en train de la mater. La saleté ! Bill sourit en coin. Franchement on dirait vraiment un mec parfois ! Et ben heureusement que c’était bon enfant tout ça parce qu’elle aurait réagi autrement. Ou en tout cas les mecs qui la mataient, elle leur faisait savoir qu’elle n’appréciait pas du tout d’être traitée comme un bout de viande. Mais bon avec Izzy ça la faisait marrer. Elle ne savait même pas elle-même pourquoi. Parce qu’elle savait qu’elle n’aurait rien de plus que la vue. Ouais, c’était sûrement ça. « Je plaisante, merci de partager ton repas d’amoureux avec moi. » Bill rit en prenant les bières en main. « Mais je t’en prie, tu sais je suis pleine de bonté. Mais bon vu que Kass c'est pas toi, ce n'est plus vraiment un repas d'amoureux maintenant. » lui lança-t-elle en revenant et s’asseyant face à elle. Non, c’était bien comme ça, la table entre elles. C’était pas mal. Grand sourire aux lèvres. Elle lui tendit une bouteille qu’elle prit volontiers et glissa ses pupilles sur Nana qui était sur le canapé. Kass n’allait pas être content mais bon elle était bien là à côté de Izzy. Son regard se posa alors sur la blonde qui la caressait. Un instant puis décida de lui demander comment s’était passé sa journée de fou. « J’ai aidé une lionne à mettre bas. C’est la première fois qu’un truc comme ça m’arrive, c’était juste dingue ! » Les yeux de Bill s’émerveillèrent soudainement. « Tu sais quand tu pourrais être en danger, tu sais que tu joues peut-être ta vie, mais tu sais aussi que c’est là que tu dois être, alors tu le fais, même si c’est risqué… J’ai vécu un truc hallucinant, j’crois que je vais devoir adopter les lionceaux ! » Bill hocha de la tête en l’écoutant attentivement et rigola. « Oh oui je comprends tellement ça ! Et mettre bas un animal de cet envergure, ça doit être impressionnant ! » elle inspira puis but une gorgée de sa bière, s’adossant sur le fauteuil. « Je n’ai pas encore eu l’occasion de faire ça. Enfin en tout cas pas avec une lionne. Mais ça donne envie de connaître cette sensation là. » oui dans ses voyages au sein de VSF, elle avait eu l’occasion de sauver des éléphanteaux embourbés dans du sable mouvant ou bien encore aider des familles africaines à améliorer leurs techniques d’élevage, ou encore vacciner et soigner les troupeaux. Mais ce que Izzy avait fait, non pas encore eu l’occasion. « Je suis presque jalouse ! » sortit-elle en rigolant et but encore une gorgée au goulot, le regard ancré dans le sien et le sourire toujours sur ses lèvres. « Et toi, ta journée ? A part la cuisine pendant deux heures ? » Elle haussa les épaules, finissant sa gorgée. « Oh et bien moi aujourd’hui j’ai opéré un chat qui avait avalé une bille du fils de sa maîtresse en croyant que c’était une croquette. Et puis j’ai parlé à un perroquet dont je fais le check-up pour son aile plâtrée depuis un mois. Et j’ai rencontré monsieur Panpan, un adorable et gros chien de montagne des Pyrénées qui avait des douleurs musculaires car il se fait vieux et le maître a tendance à avoir la main leste sur la nourriture sous la table avec lui. » elle rigola. « C’était drôle quand il fallait le peser, on était à trois pour le porter ! » elle sourit et la regarda de nouveau. « Bon rien avoir avec ta lionne qui a donné la vie. »

« Oui t’as raison, ça ne m’intéresse pas du tout ! » répond-elle à ma proposition quasi indécente. Ce qui est bien, c’est que Billie n’a jamais été du genre à mâcher ses mots. Elle dit ce qu’elle pense quand elle le pense, surtout quand il s’agit de me rembarrer, et moi je me marre, parce que j’adore la chercher et qu’elle me réponde. Et plus elle m’envoie chier, et plus j’ai envie de la titiller. Je suis comme ça… Je la remercie quand même de bien vouloir partager avec moi son repas d’amoureux. « Mais je t’en prie, tu sais je suis pleine de bonté. Mais bon vu que Kass c'est pas toi, ce n'est plus vraiment un repas d'amoureux maintenant. » Je lève les yeux au ciel et continue de la taquiner. « Tu es en train de briser mes rêves Bill… » Je me la joue drama queen, je plaisante évidemment et elle le sait, mais c’est de bonne guerre. Une fois bien installées l’une en face de l’autre, la jolie brunette me demande ce que j’ai fait de beau dans ma journée et je lui raconte avec une passion telle que j’ai la sensation de revivre ce moment unique. « Oh oui je comprends tellement ça ! Et mettre bas un animal de cet envergure, ça doit être impressionnant ! » J’aime le fait de pouvoir parler d’un truc pareil avec quelqu’un qui me comprend. C’est tellement important pour moi. « Je n’ai pas encore eu l’occasion de faire ça. Enfin en tout cas pas avec une lionne. Mais ça donne envie de connaître cette sensation là. Je suis presque jalouse ! » Je hoche vivement la tête en souriant, encore des étoiles dans les yeux, et je bois une nouvelle gorgée de ma bière tout en lui demandant de me raconter sa journée à elle. Je m’intéresse à elle, à ce qu’elle fait, ce qu’elle a fait. Je pense que c’est important, et puis ça m’intéresse vraiment. Je la bouffe littéralement du regard. Outre mon envie de toujours l’emmerder à flirter avec elle pour la faire enrager, je dois admettre que c’est une femme magnifique et je ne peux nier qu’elle me plait vraiment. « Bon rien avoir avec ta lionne qui a donné la vie. » Je hausse les épaules en souriant. « Boh, c’est pas comme si c’était mon quotidien… » Bien que la vie de soigneuse animalier au zoo, c’est autre chose que d’avoir un cabinet vétérinaire, c’est plus exotique. « Mais ça va ? Tu t’es pas trop pété le dos à le porter ce gros pépère ? Sinon je peux te faire un massage si tu veux ! » Je pose ma bière et lève mes deux mains légèrement, à hauteur de mon visage, et agite mes doigts en souriant. « Il parait que j’ai des doigts de fée ! Pour te remercier de ce superbe repas que tu vas partager avec moi… » Je penche la tête légèrement sur le côté, mutine. Je ne pense pas qu’elle acceptera, même si ça me ferait plaisir de la soulager d’un quelconque mal de dos ou d’épaules.

En faite, elle appréciait ce jeu de ping pong avec elle. Enfin même si Billie n’était pas du genre à lui dire amen et faire la fille trop timide par ses propositions subtiles ou ses blagues lourds de sens. Non, elle n’était pas du genre comme ça. Elle lui répondait sans problème en lui faisant bien comprendre qu’elle n’allait pas avoir gain de cause. Mais ça la faisait marrer, ce jeu là en faite. Tant que Izzy ne soit pas trop trop entreprenante avec elle et que ça restait bon enfant comme là maintenant, c’était bien. Parce qu’en vrai au fond ça lui faisait quelque chose à Billie. Elle ne voulait juste pas y penser. Surtout que c’était l’amie de Kass et sa colocataire. Ça ne serait pas bien non de penser à des choses qu’elle comprenait pas elle-même en fait. Donc non. Elle n’y pensait pas. C’était encore plus marrant de lui foutre des vents. Et d’ailleurs, elle ne se gênait pas du tout de les enchaîner. « Tu es en train de briser mes rêves Bill… » Billie secoua la tête en riant légèrement la regardant faire sa pseudo drama queen. « T’en perds pas une toi ! » Ouais vraiment, à la moindre occasion. Enfin bon, comme d’habitude en somme. Mais elle devait avouer que Izzy avait tout de même égayer un peu sa soirée. Surtout après avoir su que Kass ne venait pas à la dernière minute. Elle lui demanda comment s’était passé sa journée et lorsque la blonde lui conta son aventure avec la lionne, Bill ne put s’empêcher de s’extasier sur son récit. Lui disant qu’elle avait quand même de la chance d’avoir vécu un moment pareil et qu’elle en serait presque jalouse. Rien à voir avec sa journée à elle tout compte fait même si c’était dans le même corps de métier. Elle ne voyait pas d’animaux sauvages franchir le pas de son cabinet. Mais plutôt des animaux domestiqués. Comme monsieur Panpan qui lui avait valu tout de même beaucoup d’efforts pour faire la pesée. Même s’ils étaient trois personnes à le lever. Bill remarqua d’ailleurs le regard intense que Izzy lui offrait tandis qu’elle lui racontait ce qu’elle avait fait aujourd’hui. La déstabilisant un peu, à vrai dire. C’était vraiment étrange que Izzy lui fasse cet effet là. Pourtant, elle avait déjà rencontré pleins de femmes qui avaient essayé de la séduire. Ça la faisait marrer mais elle ne ressentait rien de plus que de l’amusement. En leur disant gentiment qu’elle était hétéro et qu’elle n’était pas intéressée par les femmes. Pourtant avec Izzy c’était totalement autre chose en faite. Depuis la première fois qu’elle avait croisé son regard. Enfin, Bill se disait qu’il ne fallait pas qu’elle bug dessus. Du coup, elle faisait comme si ça ne lui faisait rien. En lui disant que sa journée n’était pas comparable à la sienne. « Boh, c’est pas comme si c’était mon quotidien… » elle sourit. « Oh mais c’est déjà un truc énorme à vivre je trouve. » et elle le pensait sincèrement. « J’aurais adoré assister à ça ! » ah oui, ça, elle aurait aimé ! Elle s’adossa contre le dossier du fauteuil en buvant une gorgée de sa bière au goulot. « Mais ça va ? Tu t’es pas trop pété le dos à le porter ce gros pépère ? Sinon je peux te faire un massage si tu veux ! » Son regard se fixa sur elle qui avait posé sa bière et qui agitait ses doigts. « Il parait que j’ai des doigts de fée ! Pour te remercier de ce superbe repas que tu vas partager avec moi… » voyant l’expression mutine sur son visage, Bill comprenait très bien la subtilité de sa phrase. Elle rigola en roulant des yeux. « Ouais, tu vas me dire que passer entre tes mains je serais plus détendue c’est ça ? » bon elle n’avait pas tord. Ses épaules la tiraient légèrement depuis Monsieur Panpan. En fait, là, si c’était une amie quelconque elle aurait été ravie qu’on lui fasse un massage. Mais comme c’était Izzy, elle ne savait pas trop si elle pouvait dire oui comme elle aurait clairement accepté avec une autre personne ou bien soit elle n’acceptait pas, tout simplement parce que c’était Izzy. Raah, quelle prise de tête inutile en faite. Ce n’était pas son genre de se poser des millions de questions comme ça juste pour une simple proposition de massage. Elle bougea légèrement les épaules. « Mais c’est vrai qu’un petit massage des épaules ne serait pas de refus. » voilà, elle allait le prendre dans le sens où ‘oui, ok, mais c’est juste un massage, rien de plus’. De toute façon si Izzy partait trop en cacahuète, elle allait lui dire.

« T’en perds pas une toi ! » Non, ça c’est vrai que je perds pas une seule occasion de jouer un peu avec ses nerfs et sa capacité à me supporter. Je flirte avec elle ouvertement, cherche à la charmer, j’adore ça, et je ne vais pas m’arrêter en si bon chemin. Après lui avoir fait le récit de ma journée, je me faufile dans une nouvelle brèche pour lui proposer un massage, agitant mes doigts et n’en ratant pas une pour lui dire à quel point je suis douée de mes dix doigts. Le sourire qui étend mes lèvres en dit long sur mes intentions et la malice qui se cache sous mes sous-entendus. Elle a beau faire genre, je sais qu’elle adore ça, et qui n’aime pas se faire draguer de toute façon ? C’est toujours agréable de sentir qu’on plait ! « Ouais, tu vas me dire que passer entre tes mains je serais plus détendue c’est ça ? » Je ris légèrement et hoche vivement la tête « T’as tout compris ! » Evidemment, je me retiens de rajouter qu’après ça je pourrai plus facilement abuser d’elle, mais je crois que ce n’est pas encore le moment pour entrer dans ce genre de blagues vaseuses avec elle. On va attendre un peu, quelques verres de vin suffiront. Je sens la jeune femme hésitante, je ne la quitte pas des yeux, attendant qu’elle donne une réponse à ma proposition. « Mais c’est vrai qu’un petit massage des épaules ne serait pas de refus. » Yes ! Parfait ! Un large sourire étire alors mes lèvres et je me lève presque d’un bond. « Tu vas voir, tu le regretteras pas ! » Je me dirige vers le fauteuil où est installée la jeune femme, mais après une courte hésitation je propose. « Ça va pas être pratique, mets-toi plutôt sur le canapé. » Je la laisse s’installer, alors que je prends place derrière elle, assise en direction de l’accoudoir qui se trouve juste devant elle. Une jambe repliée presque sous mes fesses, et mon autre pied qui touche le sol, je suis finalement prête. Le dos bien droit, je viens frotter mes mains l’une contre l’autre pour les réchauffer un peu, et commence alors mon massage sur les épaules de la brunette. Pour le moment je reste sur le t-shirt, puis remonte sur sa nuque et en redescendant, j’écarte un peu le col du tissus pour faire glisser un peu plus mes paumes à même sa peau. « Tu permets ?» Je fais glisser mes doigts fins à l’intérieur des manches du t-shirt de la belle, au niveau de ses bras, pour aller chercher les bretelles de son soutien-gorge et les faire glisser histoire d’avoir le champs libre, un minimum. « Je te demande pas de l’enlever, tu vas m’envoyer balader.» Je ris un peu et reprends mes mouvements au niveau de son cou, ses épaules, profitant que l’encolure de son t-shirt soit assez large pour que je puisse laisser mes mains à même sa peau, sur ses épaules et sa nuque. « Ça va ? »

Bon. Il fallait bien avouer que de plaire à une personne c’était toujours flatteur. Cela voulait dire que Bill était plutôt agréable à regarder et donnait envie qu’on la séduise. Ok. Elle n’allait pas non plus dire que ça la déplaisait. Mais bon, il fallait tout de même que Izzy ne dépasse pas une certaine limite. Ce n’était pas parce qu’au fond elle appréciait ce petit jeu de séduction – sans qu’elle ne le dise ouvertement, évidemment – qu’il fallait faire n’importe quoi ou franchir une limite qu’elle regretterait. Non, il ne fallait pas. Elle n’hésita pas d’ailleurs à lui lancer une remarque sur le fait qu’elle allait être plus détendue en passant entre ses mains, d’un ton légèrement ironique. Vu le hochement de tête et le sourire de la blonde, Bill devinait nettement qu’Izzy cherchait peut-être à ne lui faire que du bien dans le sens, la soulager de ses nœuds présents dans ses muscles. Du coup, le massage elle le prenait à la cool. Il ne fallait pas plus qu’elle se prenne la tête comme ça. Bill détestait se poser des millions de questions et c’était ce qu’elle était en train de faire malgré elle dans sa tête. Alors, elle accepta. Balayant de ses pensées ses questionnements sur les agissements de la blonde qui la déroutaient. Elle sourcilla lorsque Izzy bondit presque du canapé avec un large sourire. « Tu vas voir, tu le regretteras pas ! » Bill but cul sec sa bière, enfin il restait pas grand-chose. « Ouais, t’as l’air trèèès enthousiaste en tout cas. » elle rit. Elle la taquinait aussi. Posant sa bière vide, elle se redressa quelque peu du fauteuil, le regard fixant Izzy qui s’était arrêtée dans son avancée. « Ça va pas être pratique, mets-toi plutôt sur le canapé. » « Ok chef ! » lui lança-t-elle en souriant. « T’es plutôt autoritaire toi dis donc. » c’était vraiment ambiance à la cool tout ça. Aucune tension du tout. Nope. Elle ne ressentait pas du tout une certaine appréhension soudaine qui apparut dans son ventre. Comme une boule qui la tendait encore plus. Non, non. Pas du tout. Ce n’était qu’un massage. Un simple massage amicale. Allez. Bill se leva et s’exécuta, s’installant sur le canapé, face à l’accoudoir. Elle la sentit se positionner derrière elle et se frotter les mains. Dans sa tête, elle se demandait pourquoi elle avait accepté en faite. Non, allez. Il fallait qu’elle se détende. Ce n’était pas possible ça ! Izzy n’avait encore rien fait qu’elle se sentait déjà en tension. Son regard fut attiré par Nana qui s’était recouchée dans sa niche, les regardant et elle sentit ses mains se poser sur ses épaules. Bon c’était que le début. La tête de Bill suivit un peu les mouvements de ses mains, la baissant légèrement lorsqu’elle arriva sur sa nuque. « Tu permets ? » elle hocha la tête et en faite, elle était en train d’apprécier peu à peu cet instant. Ça la soulageait. Ses mains se faufilèrent sous ses manches, faisant glisser les bretelles de son soutient-gorge. « Je te demande pas de l’enlever, tu vas m’envoyer balader.» Elle releva la tête quelque peu. « Et bien, je vois que tu commences vraiment à anticiper tout ce que je vais te répondre. Pas mal, t’es à mon écoute. J’apprécie. » lui lança-t-elle en riant légèrement. Bien sûr qu’elle allait l’envoyer balader ! C’était déjà bien qu’elle la laisse faire, fallait pas non plus pousser mémé dans les orties. Molo, molo. Bill se surprit même à fermer les yeux sous l’assaut de ses paumes contre sa peau, appuyant sur les endroits où effectivement elle était pas mal tendue. « Ça va ? » « Oui, t’es assez douée j’avoue. Ça fait du bien. » un compliment. Ce n’était pas tout le temps qu’elle lui en lâchait mais bon là c’était sorti naturellement.

« Ouais, t’as l’air trèèès enthousiaste en tout cas. » Je ris un peu et hoche la tête. Après tout c’est vrai, j’ai jamais le droit de la toucher, chaque fois que je m’approche elle prend la poudre d’escampette. Alors là, autant vous dire que je vais saisir ma chance, et plutôt deux fois qu’une. Je lui demande de se mettre plutôt sur le canapé et je ris lorsqu’elle me trouve autoritaire. Je sais pas si c’est le mot, mais ça me fait rire. Nous nous installons toutes les deux et je prends les choses en main, au sens propre comme au sens figuré. J’essaie de rester assez distante, ne pas trop en faire même si c’est difficile. La proximité avec la brune aurait tendance à me rendre folle mais je me contiens. Je dois le faire, pour elle, pour Kass, même si c’est dur. Bon ok c’est trop dur et je tente un petit rapprochement en lui abaissant les bretelles de son soutien gorge. Ça va, c’est rien, je lui ai pas sauté dessus et je l’ai pas déshabillée non plus. Pas tout à fait. « Et bien, je vois que tu commences vraiment à anticiper tout ce que je vais te répondre. Pas mal, t’es à mon écoute. J’apprécie. » Je souris et hoche un peu la tête même si elle ne peut pas le voir. « Je fais de mon mieux, j’ai pas envie de te mettre mal à l’aise, c’est pas mon but… » Je préfèrerait qu’elle croit que tout ça n’est qu’un jeu pour moi, ce serait plus facile pour tout le monde.

Je m’enquiert de son état, sentant qu’elle se détend peu à peu sous mes doigts, ça me fait plaisir, c’était le but. « Oui, t’es assez douée j’avoue. Ça fait du bien. » Un large sourire étire mes lèvres alors que je continue de la masser doucement. « Tant mieux alors, le but c’est que tu te détendes, rien d’autre. » Le massage se poursuit, sa nuque, ses épaules, son dos, et je descends doucement jusqu’à sa chute de reins, remontant avant qu’elle ne fasse une remarque. Je reste assez professionnelle, je fais pas celle qui en profite, même si c’est un peu le cas. Je sens Billie soupirer et je m’arrête finalement, parce que le but, c’est qu’elle en redemande. Maintenant ou plus tard, mais qu’elle en ressente presque comme un besoin, une envie. Tout ça est calculé au millimètre près. « Alors, c’est bon, j’ai le droit à un bon repas maintenant ? » Elle se retourne et je lui offre un large sourire à la manière de Simba et Nala dans Le Roi Lion.

Bill ne savait pas trop ce qu’elle ressentait à ce moment précis où Izzy était en train de lui faire un simple massage. En fait, elle préférait ne pas écouter ses ressentis tout compte fait. Elle ne voulait pas y réfléchir. Déjà que de se poser milles et une questions sur le fait d’accepter ce massage lui avait pris la tête quelques secondes avant, elle n’avait pas envie non plus de se demander ce que Izzy pouvait lui renvoyer comme sensation. Même si son corps frissonnait légèrement à son contact – elle ne pouvait pas le contrôler ça – et son cœur palpitait légèrement à cause de cette proximité qu’elles venaient tout juste d’instaurer, elle ne voulait pas non plus y réfléchir. Enfin, elle appréciait le fait qu’elle ne lui ait pas demandé de ôter son haut. La brune n’hésitait pas à le faire remarquer d’ailleurs. « Je fais de mon mieux, j’ai pas envie de te mettre mal à l’aise, c’est pas mon but… » Bill sourit même si la blonde ne pouvait pas le voir non plus. Elle appréciait réellement le fait qu’elle la respectait tout de même d’un certain sens. Les mouvements de ses paumes détendirent les muscles de Bill et en fait elle se disait qu’elle avait bien fait d’accepter enfin de compte. C’était vrai que Monsieur Panpan ne l’avait pas du tout ménagé, son équipe et elle. Elle ne manqua de le souligner à Izzy. Parfois Bill pouvait la complimenter, ça lui arrivait quand même. Bon très rarement parce qu’elle passait plus son temps à la rembarrer mais là elle s’était sentie de lui passer la pommade. « Tant mieux alors, le but c’est que tu te détendes, rien d’autre. » Et bah pour ça, elle s’y prenait bien fallait l’avouer. Sentant ses mains descendre le long de son dos, elle les sentit s’aventurer quelque peu vers le bas de ses reins mais elle n’avait même pas eu le temps de lui mettre un ‘stop’ que Izzy semblait avoir compris par elle-même qu’il ne fallait pas trop tarder là où elle était. Bah dis donc, ce soir, elle était vraiment à l’écoute ! Elle soupira légèrement de bien être mais sentit les mains de Izzy quitter sa peau, ce qui fit qu’elle ouvrit ses paupières soudainement. C’était déjà fini ? Oh bah, c’était court dis donc ! « Alors, c’est bon, j’ai le droit à un bon repas maintenant ? » Bill se ‘rhabilla’ quelque peu et se retourna la regardant toute sourire. Bon… Izzy était une belle femme quand même. Fallait avouer. « Hm mouais c’était court quand même ! » rétorqua-t-elle en prenant un air faussement déçu puis elle se leva. « Mais comme je suis gentille ce soir, on va dire que c’est bon. » lança-t-elle en souriant à son tour. Elle se dirigea bien vite vers la cuisine et alla prendre le plat fermé où dormait le poulet rôti afin de l’amener sur la table à manger. « Bon hors de question de dire quoi que ce soit de négatif sur ma cuisine. » lui dit-elle en plissant les yeux et revint dans la cuisine pour ramener le plat de tagliatelle avec la sauce maison. « Tu veux rester à la bière ou tu veux du vin ? J’ai ramené une bouteille de blanc et du rosé. » Elle, elle allait sûrement entamer le blanc.

Je sens qu’elle apprécie mon massage, mais je fais le choix de l’arrêter avant qu’elle ne s’en lasse, histoire de créer plutôt une sorte de manque, qu’elle reste sur sa faim. Je sais que je suis manipulatrice parfois, mais ça paye le plus souvent. « Hm mouais c’était court quand même ! » Je ris un peu et la laisse se rhabiller sous mes yeux. « Si t’es sage, t’en auras peut-être un autre un peu plus tard… » Je ne suis pas sûre que ça marche, mais je peux toujours tenter l’affaire… « Mais comme je suis gentille ce soir, on va dire que c’est bon. » Je souris et ajoute en riant. « Tu es trop bonne… » Le double sens est volontaire, et son regard me fait d’autant plus sourire que je me mordille la lèvre inférieure, malicieuse. « Bon hors de question de dire quoi que ce soit de négatif sur ma cuisine. Tu veux rester à la bière ou tu veux du vin ? J’ai ramené une bouteille de blanc et du rosé. » Je me lève et me dirige vers la salle à manger où elle apporte déjà le plat sur la table. « Promis je ne dirai pas que c’est pas bon si c’est le cas, même si j’en doute. Au pire, je donnerai à Nana, je suis sûre qu’elle adorera ça, hein mon coeur ? » dis-je en gratouillant le cou de la petite chienne. « Et je veux bien un verre de vin, enfin seulement si tu l’ouvres. » Préférence pour le blanc, depuis toujours, mais je me plierai à ses goûts, ce soir, j’ai décidé que je restais civilisée. Et puis, même si Billie me plait beaucoup, je sais que ce n’est pas réciproque. Elle m’aime bien, mais il n’y aura jamais rien entre nous, à part ce jeu du chat et de la souris. D’ailleurs, je le trouve d’autant plus drôle quand Kass est dans les parages, quand je suis seule avec Bill, c’est d’autant lus perturbant que je me rends compte à quel point elle me plait, et pas seulement pour jouer. Elle me sert un verre de vin et nous commençons à dîner. Il s’avère que c’est délicieux, et je ne manque pas de le faire savoir à la cuisinière. « Dis donc, t’es bonne à marier… » Je plaisante évidemment, je suis féministe, et ce genre de phrase n’est que de l’humour venant de moi. « D’ailleurs, c’est au programme ça ? T’as envie de te marier, avoir des enfants, tout ça ? » Quoi ? Je me renseigne, c’est important non ? Ce sont des questions que je me vois mal lui poser quand Kass est là, alors je profite qu’il ne soit pas là.

C’était court et Bill, elle ne s’était pas empêchée de le lui faire la remarque. « Si t’es sage, t’en auras peut-être un autre un peu plus tard… » Bill sourcilla et secoua la tête. « Ah parce que maintenant il faut que je le mérite si je veux un massage. Déjà que j’ai fait à manger ! » ça n’allait pas marcher deux fois son truc ! Même si c’était vrai que la blonde était douée, certes, elle devait bien l’avouer mais bon ça va, c’était pas non plus le truc le plus indispensable dans la soirée. Même si elle était déçue que c’était bien court, c’était vrai. D’ailleurs, Bill ajouta quand même que ce soir elle allait être gentille avec elle et donc elle allait se satisfaire de ce court massage. « Tu es trop bonne… » Bill écarquilla légèrement les yeux. Ne pas rougir, ne pas rougir… Et en plus voyant l’air malicieux de Izzy, elle savait que c’était une double connotation. « Oui je sais. » voilà elle allait le prendre comme ça et elle ravala d’ailleurs ce qu’elle ressentait là maintenant après cette remarque lourd de sens, très profondément en elle, en compagnie de son déni et se décida à se lever pour préparer la table en informant d’ailleurs Izzy qu’elle n’avait pas intérêt à dire du mal de sa cuisine. Enfin toujours dans une ambiance bon enfant. « Promis je ne dirai pas que c’est pas bon si c’est le cas, même si j’en doute. Au pire, je donnerai à Nana, je suis sûre qu’elle adorera ça, hein mon coeur ? » Son regard glissa sur Nana qui vint les rejoindre aux pieds de la table. « Elle aime toujours ce que je fais de toute façon. » lança-t-elle en riant légèrement. Bon un chien, reste un chien. Ça mange de tout de toute manière. « Et je veux bien un verre de vin, enfin seulement si tu l’ouvres. » elle hocha la tête et ouvrit la bouteille de blanc puis servit leur deux verres puis s’assit face à Izzy, commençant à manger. « Dis donc, t’es bonne à marier… » Bill éclata de rire. Très franc d’ailleurs. « Ah bah au moins ça veut dire que tu te régales ! » et elle était plutôt contente. « D’ailleurs, c’est au programme ça ? T’as envie de te marier, avoir des enfants, tout ça ? » elle sourcilla et répondit après avoir avalé sa bouchée de tagliatelle. « Hm.. non ce n’est pas dans ma liste pour l’instant. » répondit-elle très honnêtement. D’ailleurs, elle ne pensait pas à ce genre de chose. C’était trop tôt pour y penser. « Je ne suis pas du genre à me projeter aussi loin dans ma vie de couple. » enchérit-elle. Et puis fallait dire que son couple lui pose questionnement même si elle ne voulait pas se prendre la tête non plus. Enfin de compte elle se la prenait sans le vouloir parfois. « Ça ne fait que trois mois que je suis avec Kass. C’est trop tôt pour discuter de tout ça. » elle prit son verre de vin en main. « Et toi ? Tu nous as jamais présenté quelqu’un ! D’ailleurs tu as quelqu’un en ce moment ? » elle était curieuse aussi. Bill se rendit compte aussi qu’elles n’avaient jamais vraiment discuté comme ça. Il y avait toujours Kass avec elles en même temps.

Je continue de la taquiner, c’est plus fort que moi. Ne dit-on pas ‘qui aime bien châtie bien ?’. Nous y voilà. Une fois à table, je lui propose d’ouvrir la bouteille de vin, ce qu’elle fait, et enfin nous attaquons son plat qui m’a l’air délicieux. Je ne suis pas très difficile en ce qui concerne la nourriture, je suis une bonne mangeuse, au détriment de mon corps que je dois continuer d’entretenir pour ne pas devenir une boule. « Ah bah au moins ça veut dire que tu te régales ! » Je hoche vivement la tête en lui adressant un sourire tout à fait adorable. Et l’air de rien - ou pas - je me renseigne sur ses projets futurs concernant Kassian et elle. Je sais bien que leur couple n’est pas très vieux, mais ils se connaissent depuis toujours, alors y a-t-elle peut-être déjà pensé. « Hm.. non ce n’est pas dans ma liste pour l’instant. » Je la regarde, penchant légèrement la tête sur le côté en espérant qu’elle précise sa pensée. « Je ne suis pas du genre à me projeter aussi loin dans ma vie de couple. » Je comprends mieux. Voilà que nous partageons un point commun. « Ça ne fait que trois mois que je suis avec Kass. C’est trop tôt pour discuter de tout ça. » Je me doutais qu’elle allait répondre ce genre de chose. Je hoche alors la tête, en continuant de manger, avant de lui répondre une fois la bouche vide. « Je vois, mais bon comme vous vous connaissez depuis toujours, tu aurais pu me dire que tu y pensais… » Surtout qu’elle approche de l’âge où elle pourra bientôt ne plus avoir d’enfants, je sais de quoi je parle, je sens déjà mon horloge biologique me faire comprendre que je n’ai plus vingt ans. « Et toi ? Tu nous as jamais présenté quelqu’un ! D’ailleurs tu as quelqu’un en ce moment ? » Je souris malicieusement à la question de la brune, avant de répondre du tac au tac. « Pourquoi, tu es intéressée ? » Et je ris légèrement, voyant que ça la met mal à l’aise, je suis méchante, mais ça me fait rire. « Je plaisante Billie. » J’essuie mes lèvres avec la serviette avant de boire une gorgée de vin, pour pouvoir lui répondre. « Non, personne, je n’ai pas encore trouvé chaussure à mon pied. Et puis pour le moment, la seule qui m’intéresse sort avec mon coloc. » Nouveau petit rire, je vais peut-être un peu loin. « Non pour être honnête, je ne suis pas encore tombée sur la personne qui me donnera envie de me poser, j’veux dire vraiment. Du coup, j’attends. Je cherche pas, je laisse la vie faire. En espérant qu’un jour quelqu’un ait envie de supporter tous mes défauts. » Je hausse les épaules en souriant.

Clairement, Bill n’avait pas du tout l’intention de se marier et d’avoir des gosses. L’image de la famille vivant dans une grande maison avec un jardin avec son mari et des gosses en plus du chien. Non merci. C’était une aventurière dans l’âme. Le moment présent était bien plus délicieux à vivre que le futur. D’ailleurs elle le fit comprendre à Izzy. « Je vois, mais bon comme vous vous connaissez depuis toujours, tu aurais pu me dire que tu y pensais… » Oui ce n’était pas faux. Et puis c’était vrai qu’elle approchait de la quarantaine, elle pourrait se dire que ça y était il fallait maintenant se poser un peu et penser à ça. Kass serait du genre à penser à ça mais pas elle. Ce n’était pas son rêve d’avoir des gosses. Loin de là. Elle n’était pas comme toutes ces femmes qui se préoccupaient de ce genre de choses. « Oh oui bien sûre mais bon, j’ai encore pleins de choses à vivre dans la vie. Mon rêve c’est de faire le tour du monde tu sais. » dit-elle en riant légèrement. « Mais bon, ça ne me dérangerait pas non plus d’adopter finalement quand j’y pense. Le temps défile et moi mon rêve reste toujours le même. » elle haussa les épaules et prit une gorgée de son vin tout en lui demandant si Izzy, elle, était peut-être avec quelqu’un. Ça l’intéressait en vérité. Izzy était une personne qu’elle n’arrivait pas complètement à cerner. « Pourquoi, tu es intéressée ? » elle écarquilla les yeux. « Mais non ! » sortit-elle spontanément. Qu’est-ce qu’elle racontait là ? Non, Izzy ne l’intéressait en rien du tout… Et puis elle prit son verre de nouveau entre les mains. « Je plaisante Billie. » ouais c’est ça ouais ! « Non, personne, je n’ai pas encore trouvé chaussure à mon pied. Et puis pour le moment, la seule qui m’intéresse sort avec mon coloc. » non mais c’était pas vrai ça ! Elle n’en ratait vraiment pas une ! Bill ne put décemment pas empêcher ses joues prendre une teinte légèrement rosée. « Allez sois sérieuse là ! » oui parce que là elle était un peu mal à l’aise. « Non pour être honnête, je ne suis pas encore tombée sur la personne qui me donnera envie de me poser, j’veux dire vraiment. Du coup, j’attends. Je cherche pas, je laisse la vie faire. En espérant qu’un jour quelqu’un ait envie de supporter tous mes défauts. » un rire sortit d’entre ses lèvres. « Ah bah alors bonne chance ! » dit-elle en plaisantant. Toujours dans une ambiance bon enfant. Une taquinerie de plus, elle pouvait bien se le permettre vu tout les sous-entendus que la blonde lui sortaient. Le dîner se passa relativement dans cette ambiance où l’humour était de rigueur. En tout cas, ça servait bien pour cacher réellement les ressenties véritables des deux énergumènes. Lorsque le repas fut terminé, Bill aida à ranger et partit de l'appartement avec Nana. C'était une soirée intéressante en fin de compte. A discuter comme ça avec Izzy. Comme quoi, elles pouvaient tout de même se retrouver rien que toutes les deux sans pour autant que ça déraille pensa Bill en rentrant chez elle. Le déni était encore là, oui.

FIN