The smell of scotch says it all. //ft. Sana & Billie

Il devait être tout juste huit heure, Billie rejoignait les vestiaires. Sac à main posé au fond de son casier, escarpins remplacés par une paire de bottines à lacets noir, gilet par-balle et ceinture pour parfaite sa tenue. Aujourd’hui elle partait en intervention, rien de trop dangereux normalement, mais il lui fallait tout de même son équipement. Elle vérifiait machinalement son arme et son chargeur, avant de la fixer à sa ceinture et de fermer son vestiaire à double tour. La mission du jour était plutôt simple puisqu’elle reposait surtout sur Sana, sa collègue. Celle ci devait poursuivre son infiltration au sein d’un groupe de jeunes suspecté d’être des recruteur pour un groupe terroriste. Pour le moment le travail commençait tout juste et le doute restait entier quand à la culpabilité du groupe. Dans une premier temps Sana avait fait amie amie avec la soeur de l’un des jeune suspect, et aujourd’hui elle allait, probablement, rencontrer l’un d’entre eux en personne pour la première fois. Une mission donc, normalement, peu dangereuse mais pas moins importante. Billie de son côté était simplement la en renfort. Elle était celle qui allait la déposer non loin et attendre au coin de la rue dans une voiture banalisé.
Et c’était donc sans plus attendre qu’elle montait à bord du véhicule pour conduire jusqu’à la maison de sa collègue. Une fois devant elle lui envoyait un rapide texto avant de voir sortir la petite tête brune de Sana. Billie adorait sa collègue, même si celle ci pouvait avoir le pire des caractère. Dernièrement pourtant elle était de plus en plus agacée par le manque de professionnalisme de celle ci. « What’s up? ready for some Samira action? » lançait-elle a l’attention de celle qui venait de monter côté passager. Samira était le doux prénom de sa seconde identité, celle qu’elle allait devoir endossé pour la journée. Mais très vite la blonde grimaçait un peu en sentant l’odeur qui m’émanait de sa collègue. « You gotta be kidding me… » Soufflait-elle, tapant un peu sur son volant. « Scotch huh? » Sana puait l’alcool, ça piquait presque les yeux. « How very muslim of you Samira… »

Lorsque la nouvelle était tombée, tu n’avais pas franchement sauté de joie. Alors que la plupart s’était empressés de féliciter Andrea pour cette promotion, tu n’entendais que ce mot “mutation” qui te contrariait. Tu avais beau ne plus bosser sous les ordres de la brune depuis un moment maintenant, tu gardais un réel attachement pour la flic. Il vous était arrivé de temps à autre de défier tes interdictions. Tu avais aidé en sous-marin pour l’une ou l’autre missions et Andrea restait la seule à pouvoir te dire tes 4 vérités en face sans pour autant que ne lui en retournes une. Vos échanges plus charnels s’étaient fait, eux aussi, plus rares mais ils avaient, malgré tout, ponctué quelques nuits de solitude de plus depuis ton transfert.
Bref. Son départ de Los Angeles était l’un de ces évènements qui comptent. L’air de rien. C’était un chapitre qui se refermait définitivement et tu comptais bien rattraper ton air renfrogné à l’annonce de la nouvelle, en "fêtant" ça comme il se doit. Vous aviez fixé une date, un soir, et le reste s’était fait simplement. Une bonne bouffe commandée et - surtout - beaucoup d’alcool. Vous aviez trinqué à plus de raisons qu’il n’en fallait, vous aviez passé en revue les années, vous aviez éclaté de rire à s’en tordre le ventre et vous aviez partager une dernière partie de jambes mémorable. Andrea était rentrée en taxi après t’avoir sommé, amicalement ,mais fermement, de te reprendre en main. Ce à quoi tu lui avais répondu qu’elle savait où te trouver si jamais ses nouvelles fonctions lui faisait oublier ce que “se détendre” voulait dire.

Tu as à peine fermé l’oeil de la nuit et autant dire que lorsque le réveil sonne, c’est loin d’être la joie. La soirée s’était prolongée et tu n’avais clairement pas vu défiler les heures sur le cadran. Le rappel s’enclenche 4 fois avant que tu ne daignes enfin te redresser. Le mal de crâne est présent mais tu t’habituerais presque à la sensation tant celle-ci vit en toi depuis maintenant un bail. Tu grognes, titubes jusqu’à la salle de bain en évitant le bordel de la veille et entres sous la douche encore froide. Le reste se fait à la hâte la plus totale, l’esprit toujours légèrement embrouillé. Tu enfiles la tenue du jour te permettant de coller au personnage de ton infiltration. Les tissus ne sont pas les tiens, ils grattent, tu as l’impression de sentir ta peau te brûler et ton état du jour n’aide pas. Tu attrapes un sac de travail dans lequel se trouve de quoi te changer plus tard. Tu y fourres également ton flingue, ta plaque, tes papiers et le foulard que tu ne noueras autour de ta tête qu’à la dernière minute. Tu places deux comprimés d’aspirine sur ta langue et attrapes un fond de verre dans l’évier pour avaler le tout. Scotch. Tu ne bronches même pas et passes la porte lorsque le sms de Billie t’indique sa présence.

Tu te laisses lourdement tomber dans la voiture alors que le visage solaire de ta collègue te salue : « What’s up? ready for some Samira action? » Son enthousiasme et son énergie avaient souvent de quoi te rendre folle. Billie pouvait être la plus agaçante qui soit, d’autant plus qu’elle avait ce don particulier de ne jamais savoir se faire haïr. Au contraire. Tu avais appris à adorer la jeune femme et tu avais du mal à ne pas lui décrocher un sourire à ton tour. “What about you do her for once ? Uh ? That would be real partnership, right ?!” Evidemment, la question ne se posait même pas. Lorsque la texane lève soudainement les yeux au ciel et grimace, tu es prête à te congratuler pour ta petite blague du jour avant que la blonde n’enchaine « You gotta be kidding me… » Ses mains viennent heurter le volant de manière plus surprenante que tu ne l’aurais cru. “What ?!!” Les yeux ronds, tu attends ta délivrance qui ne tarde pas. « Scotch huh? » Et merde. Tu détournes habilement (?) le regard « How very muslim of you Samira… ». Silence. “Well excuse me for not being a perfect extremist” Tu hausses les épaules comme si de rien était. “At least, y’all know I haven’t been turned …” T’oses-tu en imitant l’accent de ta coéquipière. Ton regard recroise le sien dans l’espoir de la voir rire à cette veine tentative de sauver tes fesses d’une conversation que tu ne veux pas avoir.

“What about you do her for once ? Uh ? That would be real partnership, right ?!” Well, elle n’avait pas tort, évidemment, ce serait un vrai travail d’équipe si elles pouvaient se partager le rôle de Samira, mais ce n’était pas aussi simple que ça. Cette remarque ne manquait toute fois pas d’arracher un sourire à Billie. Sourire qui fut bien vite remplacé par un froncement de sourcils sévère. “What ?!!” S’interrogeait Sana. Ignorait-elle vraiment l’odeur qu’elle dégageait? Comment pouvait elle penser aller undercover dans cet état? sérieusement? “Well excuse me for not being a perfect extremist” Puis elle haussait les épaules avant d’ajouter: “At least, y’all know I haven’t been turned …” Elle marquait un autre point, malgré la situation et malgré l’accent moqueur qu’elle prenait. Billie levait les yeux au ciel préférant ne pas relever cette pâle imitation. « That’s true and I’m glad to know that cause I wouldn’t want to lose my sweet partner. » notait-elle très sérieusement. « But come on! You can’t really think they won’t notice Samira smells a little funny today! You were really ready to blow it all up just like that? » Elle était plus agacée qu’elle ne voulait bien le montrer. Tout ce travail qu’ils avaient fait et voilà que Sana était prête à tout foutre en l’air en se rendant au boulot dans cet état. Non clairement ce n’était pas sérieux et s’il y avait une chose que Billie ne supportait pas c’était le manque de professionnalisme. « Today was an important day, now we’re gonna have to wait some more before this opportunity presents itself again….» Soufflait-elle, démarrant tout de même la voiture, se mettant en route pour le commissariat. « You’re lucky we’re still early in this investigation or you could have been killed. You could have gotten us all killed! D’you realize that? » ronchonnait-elle, freinant doucement pour s'arrêter à un premier feu rouge. « Maybe I should drive you to rehab... »

Ce n’est pas un rire ni même un sourire que Billie t’offre mais bien deux yeux qui roulent dans leurs orbites. Cette fois, tu n’as pas réussi à la faire craquer, l’amadouer. Bien au contraire. Sa mine se raidit seconde après seconde et tu n’apprécies pas vraiment la voir dans cet état lorsqu’il s’agit d’une réponse à ta personne. Normalement, vous n’en arriviez pas là entre vous. Ou très rarement. Si les débuts avaient été difficiles, ce n’était plus le cas et tu n’avais pas franchement envie de revenir en arrière. « That’s true and I’m glad to know that cause I wouldn’t want to lose my sweet partner. » La sévérité dont elle fait preuve laisse cependant transparaitre sa sincérité. Et cela te touche. L’air de rien, toi qui avait souvent été habituée au boulot solo, tu appréciais votre lien de confiance. Tu le définissais d’ailleurs bien au-delà des frontières du stricte professionnel. Ainsi, la décevoir ne faisait pas partie de tes plans. Malheureusement, tes impulsions et tes addictions n’avaient que faire de toute raison et s’avéraient parfaitement habiles en la tâche de tout te faire oublier. “I’m not going anywhere and you know very well how important this is to me too. Chill Texas.” Tu n’évoquais que très rarement ton passé et tes origines. En réalité, presque jamais. Mais le secret n’en était plus un pour ta nouvelle section. Billie savait ce que le patronyme ‘Ben Ali’ englobait et avait bien vite compris pourquoi tu avais autant détesté ton transfert à ses débuts.

« But come on! You can’t really think they won’t notice Samira smells a little funny today! You were really ready to blow it all up just like that? » La blonde s’énerve. Et toi, tu souffles de plus belle. Elle en faisait de trop. Pas vrai ? Ton état ne devait pas être aussi terrible. Si ? « Today was an important day, now we’re gonna have to wait some more before this opportunity presents itself again….» Billie démarre le moteur, mine renfrognée. La tienne n’a rien de plus joyeux. « You’re lucky we’re still early in this investigation or you could have been killed. You could have gotten us all killed! D’you realize that? » Cette fois c’est toi qui lèves les yeux au ciel. “Oh come on, please !” Tu ouvres ton sac, fouilles une seconde à peine et attrapes ta paire de rayban que tu fixes sur ton nez. “Are you done with the drama ?!” Penchée en avant, tu viens fouiller la boite à gants, sans grand ménagement “Don’t you have gum or a few tic tac’s in there ? Get me a proper coffee and everything will be okay ! I didn’t dress like this for nothing.” Ton remue ménage ne donne rien et cela  t’énerve un peu. Tu refermes le tout brusquement, laisses ton dos s’écraser sur ton siège et croises les bras. « Maybe I should drive you to rehab... » Tu te crispes aussitôt, regard ancré sur la silhouette de la blonde. “Are you fucking serious ?! I just saw a friend last night. We had a few drinks. Nothing else. I’m perfectly fine !” Le son de ta voix traduit tout la défensive sur laquelle tu te trouves. Les mots sont plus cinglants. Amers. Ton regard est noirci et sans t’en rendre compte, le sujet réveille en toi une peur que tu n’es pas prête d’affronter.

“Oh come on, please !” ronchonnait la brune en sortant ses lunettes de soleil de son sac. “Are you done with the drama ?!” Billie échappait un petit rictus. « yeah cause i’m the one bringing drama to work… sure » soufflait-elle alors qu’elle rétrogradait pour ralentir en vue du feu rouge. Celle qui venait au boulot sous l’influence était la drama queen du lot, clairement, Billie ne faisait que soulever le problème et sauver le cul de sa collègue au passage. “Don’t you have gum or a few tic tac’s in there ? Get me a proper coffee and everything will be okay ! I didn’t dress like this for nothing.” Sana fouillait dans la boite à gant comme s’il s’agissait d’une voiture du boulot alors qu’elle se trouvait bien dans le véhicule personnel de sa collègue. La blonde avait l’habitude, même si elle ne laissait pas n’importe qui mettre la main sur le neuf millimètre qui se trouvait dans la boite à gant. « I’ve got a pack of gums in my bag. » notait-elle calmement, les yeux sur la route, s’arrêtant au feu rouge avant de lâcher ce qui s’avérait être une bombe. “Are you fucking serious ?! I just saw a friend last night. We had a few drinks. Nothing else. I’m perfectly fine !” Sa collègue était sur la défensive comme elle l’était rarement. « Wow, chill Ben Ali… » lâchait-elle alors qu’elle repassait la première et enclenchait son clignotant pour prendre à droite. Le poste de police n’était plus très loin, Sana aurait une tasse de café médiocre et ferait du boulot administratif toute la journée, de quoi désaouler un peu. « You smell like an alcoholic is all I’m saying... » Concluait-elle, garant sa voiture sur le parking du commissariat. « I’m saving your ass and bringing you to the office instead, you’ll do some paperwork today. » annonçait-elle en coupant le contacte. Et Billie ne comptait pas jouer les babysitter, elle partirait sur le terrain sans Sana, tant pis. Elle n'aimait pas sortir sans elle ou devoir la remplacé par un autre collègue sexiste, mais avait-elle vraiment le choix aujourd'hui? Elle irait se mettre en planque dans un coin pour espionner certain suspect au lieu de surveiller la mission infiltration de Samira. Celle ci devait pray the boose away avant de pouvoir revenir sur les devants de la scène.

« yeah cause i’m the one bringing drama to work… sure » Billie râle entre ses dents mais juste assez pour que tu entendes. Tu la connais bien assez maintenant pour parfaitement savoir que son intention était de te faire passer un message. Le feu rouge tire en longueur. Tu as envie de bouger, d’avancer. Tes mains fouillent frénétiquement la boite à gants, sachant parfaitement manier le 9 millimètres sur lequel tu tombes. Tu le décales et abandonnes ta recherche lorsque la voix de Billie résonne à nouveau de manière plus claire : « I’ve got a pack of gums in my bag. » Aussitôt dit et te voilà focalisée sur une nouvelle cible. Sans complètement retourner l’intimité de ta partenaire, tu tombes assez rapidement sur un paquet de chewing gum à la chlorophylle. Tu en mâchouilles deux, mine toujours boudeuse, en reposant le sac de Billie à tes pieds. La suite de la conversation ne se détend pas comme tu l’aurais souhaité. Au contraire. Les mots de la blonde te piquent. Un peu trop. Ils font raisonner une peur enfouie et reniée. Ils viennent titiller ce qu’il ne faut pas remuer. Tu te braques automatiquement. « Wow, chill Ben Ali… » Le véhicule redémarre enfin. Le poste n’est plus très loin. Tu souffles. Grognes. “Unbelievable …” Dans ton esprit, il est clair que celle mettant à mal la mission, n’est pas toi ! Il t’en faudrait plus pour ne pas pouvoir assumer. Tu le savais pertinemment bien. « You smell like an alcoholic is all I’m saying... » La voiture se gare sur le parking de votre lieu de travail et tes yeux noirs viennent se visser sur la texane. Tu descends même légèrement tes ray-ban sur l’arête de ton nez afin qu’aucun filtre n’entrave ta colère. « I’m saving your ass and bringing you to the office instead, you’ll do some paperwork today. » Tes mâchoires se crispent. “Fuck you, Billie ! What the hell got into your head today ? You’re pissing me off for nothing !” Tu reposes tes lunettes correctement sur ton visage et ouvres la portière sans délicatesse. Tu attrapes ton sac, sors de la voiture et entames de te changer, directement, sans prendre le temps de rejoindre les vestiaires. Tes gestes traduisent ton énervement. Les vêtements volent et claquent. “Like hell I’m doing paper work ! I told you : One coffee and I’m out of here, with or without you !” Ayant retrouvé ta paire de jeans, tes bottines et ta veste en cuir, tu te sens déjà plus légère. Tu balances tout le reste à l’arrière et refermes les portières, non sans prendre un plaisir certain à les entendre résonner sous toutes les forces que tu y as mise. Tu t’éloignes. “I don’t need any saving. My ass is fine and if there’s anything I can do no matter what, it’s my job. You know it !” Déni complet. Tu préfères te laisser envahir par la frustration. Tu te sens excédée et te demandes si tu arriverais à allonger et “améliorer” ton café sans déclencher une troisième guerre …  

“Fuck you, Billie ! What the hell got into your head today ? You’re pissing me off for nothing !” ‘Nothing', riiiight, parce que ruiner de long mois de boulot n’était rien, parce que manquer l’occasion d’infiltrer un groupe terroriste afin de participer à la sécurité national n’était rien ! Billie préférait ne rien dire, laissant Sana faire son show et sortir comme une tornade de la voiture avant de retirer ses vêtements en plein milieu du parking. La blonde quittait le véhicule à son tour, sans lâcher des yeux sa collègues qui s’agitait comme une furie, enfilant son jean à la va vite, ses bottines et sa veste en cuire, le tout en râlant de plus belle. “Like hell I’m doing paper work ! I told you : One coffee and I’m out of here, with or without you !” Elle lançait les vêtements de Samira à l’arrière de la voiture, claquant les portes avec violence, faisant trembler le quatre-quatre au passage. « Oh honey, you’re not going anywhere without me. » notait calmement Billie en s’approchant de Sana qui s’éloignait déjà de la voiture. “I don’t need any saving. My ass is fine and if there’s anything I can do no matter what, it’s my job. You know it !” Elle avait en partie raison et Billie ne doutait que Sana puisse travailler aujourd’hui, la preuve, elle lui conseillait de rester au boulot, non pas de rentrer chez elle. Mais une chose qu’elle ne pouvait pas faire c’était s’infiltrer parmi des musulmans extrémiste avec l’odeur corporelle d’une bouteille de tequila sur patte. « Fine. No paperwork for you then. But no Samira either. You need to be sober for this so as long as you’re not and as long as you’re coming to work smelling like some kind frat boy after a frat party: You’re going to be my intern for the day. » Elle poussait Sana vers l’intérieur du bâtiment, en direction de la machine à café, glissant une capsule dans celle ci et lançant la machine. « You drink this, and then you’re coming with me for a quick breath alcohol test. » Il n’était pas question qu’elle reste dans le flou concernant l’état de Sana, elle allait devoir soufflée, qu’elle le veuille ou non. « You can keep your badge, but you better leave your gun here or I swear i’m getting you suspended for a month » Il n’était pas question non plus qu’elle laisse cette version alcoolisée de Sana se balader en ville avec une arme à feu. Et si toute fois un danger se présentait lors de leur patrouille, elle préférait devoir s’en sortir seule, quitte à se prendre une balle, plutôt que d’avoir une collègue ivre et armée à ses côtés. Sana risquait d’y perdre son badge et Billie ne voulait pas voir ça arriver. « Also : no driving for you. Not unless you pass the test.»

Tu as ton caractère mais Billie tout autant ! Vous n’aviez peut-être pas la même manière de l’exprimer (tu avais tendance à être plus brusque et moins raffinée) mais la blonde partageait la force d’esprit et lorsqu’elle avait une idée en tête, elle ne l’avait pas ailleurs. « Oh honey, you’re not going anywhere without me. » Tes yeux n’ont de cesse de rouler dans leurs orbites, bien que techniquement, cela faisait maintenant un bail que vous passiez la plupart de vos journées à deux et que cela faisait tout un moment que cela ne te gênait plus. Mais ici, tu te défends. A tort et à travers. Tu n’apprécies pas l’attaque. Elle te dérange. Remue la boue. Tu préférerais que la blonde passe à autre chose et fissa. Nice try Sana … Ce n’est pas en jouant l’enfant piqué au vif dans sa bêtise que tu améliorera ton cas. « Fine. No paperwork for you then. But no Samira either. You need to be sober for this so as long as you’re not and as long as you’re coming to work smelling like some kind frat boy after a frat party: You’re going to be my intern for the day. » Elle te pousse dans ton pas lourd, direction la machine à café. Tu grommelles : “Maybe you could use a frat party to loose up a bit” C’était certain, pour le coup, tu réagissais réellement comme une gamine de 6 ans. Mais tu n’en avais plus vraiment grand chose à faire. Tu ne t’en rendais probablement même pas compte tant ton esprit restait malgré tout embué par les excès de la veille. Machinalement, tes mains s’activent à vous sortir deux tasses. Réflexe. Billie vous sert. « You drink this, and then you’re coming with me for a quick breath alcohol test. » Alors que tu portes déjà le nectar à tes lèvres, tu recraches la moitié de ta première gorgée sous la surprise. Ou plutôt, l’audace ! Tu redresses le regard fusillant sur ta partenaire en t’essuyant le menton du revers de la main. “I beg you pardon ?!” Elle ne plaisante pas. « You can keep your badge, but you better leave your gun here or I swear i’m getting you suspended for a month » Ton sang bouillonne dans tes veines. Tu n’as jamais été aussi en colère contre Billie. Tu as bien envie de hurler. Les mâchoires se crispent et ton poing de libre se serre. « Also : no driving for you. Not unless you pass the test.» Ta main tenant ta tasse se met à trembler légèrement. Toi-même ignore s’il s’agit d’un effet de manque qui s’installe ou simplement de la rage que tu as du mal à contenir. “What else ?! Want me to cuff myself to you ? Walk my head down ? Wear a cone of shame ?” Dramatic much Sana ?! Tu te sens vexée, impuissante et frustrée. Te retirer ton flingue, c’est comme te mettre à nu, te priver de ton essence ! Couplé à l’interdiction de conduire, franchement t’aurais juste dû rester au lit pour la journée.

T’as pas envie de souffler dans ce putain de test. T’as peur du résultat. L’air de rien, Billie frappait dans le mille. Et après l’épisode de la dernière fois, elle aurait pu te tomber dessus bien plus sévèrement aujourd’hui. Fallait changer de stratégie. Tout va vite dans ta tête et ton mécanisme d’adaptation est sans faille. Tu inspisres. Souffles. Le ton redescend. “Okay … ok. No driving if you want. But let me keep my gun. This thing is an extension of my hand. I’m fine. Really.” Tu avales de grandes gorgées de café comme si le chaud liquide pouvait changer quoi que ce soit. Tu savais pourtant au fond de toi que seuls le temps et de l’eau pourrait éliminer les excès de la veille. Un sourire de survie prend naissance sur ton visage : “Come oooon” Ton épaule vient bousculer amicalement celle de Billie. “You know me, Texas. Right ?” Elle te connaissait, oui. Plutôt bien. Mieux que la grande majorité de tes proches. Mais il restait cette part d’ombre qui ne t’appartenait qu’à toi. Une part d’ombre qui, malheureusement, commençait à déborder de son contenant.

Sana recrachait son café, visiblement l’annonce du teste d’alcoolémie était une mauvaise surprise. “What else ?! Want me to cuff myself to you ? Walk my head down ? Wear a cone of shame ?” Billie gardait un sourire collé aux lèvres et lâchait très sincèrement: « a cone of shame… not sure we have one but that could be fun! » Elle prenait une gorgée de son café fraichement servit, plutôt amusé par la situation, sachant pertinemment qu’elle avait le contrôle, quoi que Sana décide, elle restait sa supérieure. Et bien qu’elle n’ai pas l’intention de mettre fin à la carrière de sa partenaire, elle le pouvait. “Okay … ok. No driving if you want. But let me keep my gun. This thing is an extension of my hand. I’m fine. Really.” Les lèvres de la blonde se pinçaient, hésitant entre accepter ou non. C’était tout de même risquer. Non pas que Billie ait peur de se prendre une balle dans le dos, mais elle craignait plutôt un incident, que Sana est la gâchette facile face à une situation potentiellement dangereuse et qu’elle se retrouve dans de sales draps. “Come oooon” insistait-elle après avoir bu de grandes gorgées de son café et venant bousculer gentiment Billie d’un coup d’épaule, faisant renverser un peu de café de la tasse de la blonde. “You know me, Texas. Right ?” Un court soupire s’échappait d’entre ses lèvres alors qu’elle reposait son mug pour s’essuyer sa main maintenant pleine de café. « I do know you and I also know the law. If something happens out there, and you end up hurting someone while being drunk, you could lose everything. And i know you well enough to know that you care about this job and you wanna keep your badge. » Elle était sérieuse, peut-être trop sérieuse, mais elle voulait être sur que Sana comprenne bien dans quoi elle se lançait en partant en mission, armée et alcoolisée.  « I dont wanna lose my partner and I don’t want you to blame me if you get into trouble.»  notait-elle, en passant ses mains dans ses mèches blondes. « How about you empty your gun before leaving huh? or take one that shoots blanks, so we’re sure you won’t accidentally kill someone. »

« a cone of shame… not sure we have one but that could be fun! » A croire que Billie prenait un malin plaisir à te torturer. Comme si la migraine dont tu cachais la présence ne suffisait pas … Très vite, tu comprends qu’il serait peut-être plus intelligent de ta part de coopérer. Ou du moins, d’y mettre du tien. Tu tentes au mieux de l’amadouer. La blonde pince les lèvres en une moue de doute. Voilà qui était déjà plus intéressant. Une faille était présente. Tu continues. Avec peut-être un peu trop d’insistance. Ton petit coup d’épaule la fait renverser légèrement son café. Billie pose son mug alors que tu t’excuses d’une grimace désolée et lui tends une serviette en papier. « I do know you and I also know the law. If something happens out there, and you end up hurting someone while being drunk, you could lose everything. And i know you well enough to know that you care about this job and you wanna keep your badge. » Tu déglutis, mine plus sérieuse. Billie a raison. Perdre ton badge serait le début de la fin. La vraie. Tu te mords la lèvre inférieure de nervosité. De manque aussi. Ouais déjà. Ces derniers temps, c’était de plus en plus tôt. Mais pour toi, c’était là le simple signe d’une fatigue un peu plus excessive que d’habitude. Hors de question de te questionner davantage. Tout allait bien et tout était sous contrôle. Pas vrai ? « I dont wanna lose my partner and I don’t want you to blame me if you get into trouble.»  Si tout allait si bien, pourquoi les mots de Billie venaient-ils, l’air de rien, te serrer le bide d’une angoisse latente, particulièrement désagréable ? Ça aussi c’était de plus en plus récurrent. Mais, encore et encore, le déni dans ton esprit prend le relais. Probablement plus pour te convaincre toi-même que ta partenaire. “Unless you voluntarily shoot me in the neck, I’ll never blame you for anything.” Le ton est sérieux. Presque grave. Comme en prévision incertaine d’un futur moins glorieux. “And I don’t wanna loose anything either. Trust me” Oh mais on aimerait te faire confiance Sana … on aimerait !
« How about you empty your gun before leaving huh? or take one that shoots blanks, so we’re sure you won’t accidentally kill someone. » C’est pas le deal parfait, pas franchement ce que tu espérais mais la texane venait de faire un pas vers toi. C’était à ton tour de te montrer conciliante. Regard bas, tu finis par hocher. Tu dégaines ton arme de la ceinture, retire la sécurité du chargeur et vide ce dernier de toutes ses balles, sur le bureau de Billie. “There.” Tu replaces le flingue comme si de rien était et tentes au mieux de ravaler la gène qu’un tel acte venait de te procurer. Billie hoche, simplement, et tu termines aussitôt ton café, enchainant par un grand verre d’eau. L’espoir que celui-ci apaise tant la gueule de bois que l’envie de quelque chose de plus fort est vain … Mais jusque’à ce que tu puisses prendre une pause de service, il allait bien falloir tenir le coup et prétendre, une fois de plus, que tout allait très bien … "Okay, let's go then."