With you ~Wilfried & Roman ~

Je veux vraiment m’engager à tes côtés. Wilfried est sincère et il le sait. Il le perçoit dans la lueur et dans l’intensité de ses prunelles plongées dans les siennes. Il y a une force de révérence dans cette déclaration qui l’ébranle. Sans doute parce qu’il met des mots sur des émotions et des désirs que le guitariste a encore à entrevoir clairement. C’est déroutant, mais pas aussi effrayant qu’il ne l’avait envisagé par le passé. Sans doute parce que son histoire passée avec Alexander lui a permis de faire face à ces erreurs. Aujourd’hui, il n’a pas envie de refaire les mêmes, tout comme Wilfried ne veut pas réitérer les siennes et c’est ce qui compte. Vivre l’instant présent et juste accepter les événements tels qu’ils viennent, qu’importe les doutes qui peuvent obstruer son esprit, c’est ce qu’il doit retenir. En conséquence, il se laisse convaincre par les propos de son ami et amant. Il lui fait confiance. Il se fait un peu moins confiance, mais il sait également qu’il ne voudra jamais le blesser et qu’il sait maintenant qu’il peut le faire malgré lui. Il espère que Wilfried sera indulgent si à l’avenir, il aura un comportement maladroit envers lui, ses sentiments. Il ne veut pas être responsable d’un voile de douleur dans son regard. Il a déjà assez souffert de sa précédente relation avec Ruben. Elle est encore ancrée au fond de sa poitrine. Il le sait. Seul le temps pourra cicatriser cette plaie engendrée par le passé. La seule chose qu’il peut faire et d’être sincère avec lui et lui offrir tout ce qu’il est en mesure de lui donner. C’est son souhait alors que leurs lèvres se retrouvent et que leurs corps se meuvent avec cette sensualité et cette douceur perceptible dans le moindre de leurs effleurements. Wilfried l’émeut. Il a cette passion et révérence qui le trouble et titille la moindre parcelle de son épiderme. Les respirations se font plus fortes, difficiles alors qu’un brasier s’empare de leurs échines. Les silhouettes retrouvent la chambre du guitariste encore plongée dans la pénombre leur offre cette intimité nécessaire à toute étreinte. Cette intimité qui lui semble si naturelle à cet instant alors qu’il se retrouve allongé sur son lit, sous le poids de son amant qui lui offrent des murmures et des compliments étourdissants. La malice savamment maniée avec la passion rend cet instant troublant, similaire à celle de leur premier rapprochement. Il se sent bien avec le galeriste et à sa place. Est-ce qu’il a déjà éprouvé cette sensation par le passé ? Pas totalement. Pas comme il l’aurait dû. Sa respiration s’alourdit sous l’émotion qui lui prend à la gorge. Leurs souffles s’emmêlent comme chaque partie de leur anatomie se mêlent dans une parfaite harmonie. Le désir est là, se diffuse sous les caresses révérencieuses ou plus mordantes alors que leurs corps se livre à une joute plus intime au fil des secondes qui s’égrènent. Les gémissements et râles de plaisir emplissent la chambre, qui connaissait que le silence au cours de l’année passée, elle devient la complice de leur étreinte. Une étreinte intime et puissante qui le laisse à bout de souffle lorsqu’enfin l’orgasme fulgurant s’empare de son être. La sensation d’appartenir de nouveau à quelqu’un, d’être choyé sous les contacts affriolants d’une chair qu’on affectionne, est troublante. Il se laisse dévorer par cette douce sensation alors qu’un rire tremblant s’extirpe de ses lèvres à la remarque de son amant. Il le laisse rayonner dans la pièce, se nourrissant de cette complicité qui ne cesse pas de s’intensifier. « Moi aussi. » Il murmure lorsque le galeriste lui évoque le plaisir de l’avoir dans ses bras, un sourire tendre ourlant ses lippes empreint de cette affection qui le dévore pour cet homme. « J’aime tout ce que l’on partage, Wil. » Il le rassure en venant doucement frôler son cuir chevelu du bout de ses doigts. L’étreinte qui suit leurs ébats semblent aussi naturelle que leur fusion et c’est plaisant à en savourer les effets sans se poser de question. Bientôt, ils devront assurément s’éloigner l’un de l’autre pour se rafraichir mutuellement, mais cet instant les retient dans cette bulle qu’ils forment qu’entre eux, loin de la réalité. Cette complicité si naturelle qu’elle glisse sur eux comme une seconde peau. Un rire s’extirpe de ses lèvres alors que les propos de son amant résonnent dans la pièce. « Monsieur Hoffman a besoin de reprendre des forces. » Il le taquine, le regard brillant en venant doucement se redresser. « Peut-être vais-je enfin pouvoir compter sur ta totale attention ? » Il le questionne avec humour alors qu’il vient récupérer son boxer pour le glisser sur ses hanches. « Je vais prendre une douche, si tu le désire également, tu peux me rejoindre. » Il lui propose dans un clin d’œil taquin avant de s’extirper de la chambre après un dernier baiser déposé sur les lèvres. La soirée avance doucement sur un équilibre parfait et Roman se sent serein, délié des chaines de sa raison. Peut-être que Wilfried est exactement la personne qui lui fallait ? L’avenir le dira bien.