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Trouble ~Zacharia & Philippe~

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Zacharia Foster
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Trouble  ~Zacharia & Philippe~ G5Be

• âge : 45
• pronom : Il
• côté ♥ : Célibataire
• orientation : Pansexuel
• occupation : Oenologue
• quartier : Bel Air. Il vit à l'hôtel pour le moment.
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• crédits : Frimelda
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Zacharia Foster
Trouble ~Zacharia & Philippe~
Jeu 8 Avr - 18:29

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Trouble


Autour de moi, le décor luxueux de l’hôtel Bel Air, dans le quartier qui porte le même nom. Cela fait deux jours que je suis arrivé mais, j’ai déjà l’horrible impression que la crasse de la ville me colle à la peau. Que les grands espaces de la vallée me manquent.

Je passe une main sur mon menton et j’entends crisser sous mes doigts la barbe naissante. Aucune envie de me raser, ça restera comme ça.

J’inspire en fermant les yeux. Mon agenda est plein. Je n’aurais pas une minute à moi durant mon séjour ici.

Je dois faire connaître mon nouveau ‘bébé’ au plus grand nombre. Heureusement, la logistique est bien rodée. Des caisses de vins sont déjà parvenues dans l’entrepôt de mes parents et les bouteilles, qui sont arrivées jusqu’ici dans des conditions optimales, sont à nouveau bichonnées par les employées afin que le voyage n’ait en rien altéré leurs qualités gustatives. À cette pensée, je sens mon cœur battre plus rapidement.

Je ne peux pas échouer. Je n’en ai pas le droit. Les enjeux sont beaucoup trop importants.

En quelques enjambées je rejoins le minuscule patio tout en me disant que je suis injuste. Certes, il ne s’agit pas des hectares qui entourent mon ranch, mais dans cette ville, ce havre de verdure est inestimable. Mon séjour dans cet établissement est un privilège.

Un regard à ma montre suivi d’un léger froncement de sourcils. Je dois bientôt rencontrer le chef étoilé qui officie au restaurant. Dans quelques dizaines de minutes aussi, mon frère apportera le précieux chargement. Le timing est étudié pour que tout se déroule parfaitement. Je ne veux aucune anicroche.

Le vibreur de mon portable. Le nom de mon frère s’affiche et un premier sourire de soulagement étire mes lèvres.

« Tu es arrivé ? »
« Oui, je suis devant la porte pour les livraisons et je serai bientôt là. Je t’attends »

Je raccroche sans aucun mot supplémentaire. Entre nous, on va à l’essentiel. On économise notre salive. Cela a toujours été ainsi et ce mode de fonctionnement nous convient parfaitement. Cela ne nous empêche pas de nous aimer. On n’est juste, pas très démonstratif dans notre famille. Un défaut pour certain. Un gain de temps pour nous, surtout pour les paroles inutiles.

Avant de quitter ma suite, je vérifie ma tenue. Je représente une maison prestigieuse et moi-même, je suis reconnu dans le milieu pour être ‘bon dans mon domaine’, je ne peux pas refléter une autre image que celle de l’excellence.

Tout ce que je porte est griffé. Simple mais efficace. On peut lire ma réussite rien qu’avec les étiquettes de mes vêtements. Une ode à l’industrie du luxe.

J’ai déjà travaillé avec ce chef étoilé et notre collaboration est toujours fructueuse. Je quitte ma suite, ou plutôt mon petit appartement, et je rejoins les cuisines où le chef Rodrigo est déjà en grande conversation avec mon frère James. Ils se connaissent depuis longtemps ces deux-là mais, je reste très professionnel en sa présence. Je donne une accolade à James avant de serrer la main de Rodrigo. Mon frère s’éclipse tandis que ma représentation commence.

Le chef a concocté quelques-uns de ses plats emblématiques et tandis que nous discutons, je commence à déboucher religieusement les bouteilles. Des verres sont mis à ma disposition et je commence à verser un peu de vin dans certains. Je fais tourner le liquide. Scrute ses reflets. Sens les premiers arômes qui s’en dégagent tandis que Rodrigo fait la même chose. Dans un premier temps, dans un silence total. Les impressions viendront après. Tout comme la dégustation.

Nous sommes restés un moment à trouver l’accord parfait. Celui qui mettrait en valeur le plat tout en faisant ressorti les notes de chaque vin. Le sommelier nous a rejoint et a participé à notre travail. C’est une recherche qui se fait à plusieurs niveaux, chacun étant complémentaire. Je lui parle de mes vins, il me parle du goût de ses clients. Tous les avis sont les bienvenus.

On se sépare satisfait tout en mettant un autre rendez-vous au point. Celui-ci pour élaborer la grande soirée que l’hôtel donne pour ses meilleurs clients – en un mot, les plus fortunés et les plus prestigieux – Les vins du domaine seront mis à l’honneur et je dois savoir ce qu’il faut et en quelle quantité.

Je n’ai fait que picorer des bouchées, mais j’ai l’impression que je vais exploser et mon esprit est légèrement embrumé par le peu d’alcool que j’ai avalé. Pas question de recracher avec la nourriture. Ce n’était pas une dégustation à proprement parlé donc, forcément, même si je fais attention à ne boire que le minimum, je me sens léger et un peu parti. Un sourire niais aux lèvres, je décide d’aller m’aérer, ailleurs que dans mon petit patio. J’ai besoin de grands espaces et de réfléchir.

L’hôtel me propose immédiatement un voiturier afin de m’amener où je désire et la plage est le mot qui franchit mes lèvres. Marcher me fera du bien.

Devant moi, l’immensité. Je regarde le mouvement des vagues et cela me rappelle mon séjour dans le sud-ouest de la France et cette façon si particulière que certains avaient de faire vieillir les bouteilles en les mettant au fond de la mer. Dans des nacelles qui les bercent. Je plisse les yeux en songeant que l’on pourrait essayer de faire la même chose ici. Je n’ai pas encore évoqué cette idée mais, elle est là, tapie dans un coin de ma tête, prête à sortir dès que l’occasion se présentera. Dès que je deviendrai l’associé du domaine, je mettrais mon idée à exécution.

J’ai ôté mes chaussures et relevé le bas de mon pantalon. J’ai retroussé les manches de ma chemise. Je sens le sable crissé sous mes pieds. S’infiltrer entre mes orteils. De temps en temps, je fais un pas vers l’eau et je reste là, immobile, à fixer l’horizon, des projets plein la tête. Les vagues viennent mourir sur moi tandis que je sens le sable me recouvrir un peu plus à chaque passage. J’ai l’impression qu’elles veulent m’engloutir mais, je ne bouge toujours pas. Aucune envie. Je reste sur le bord.

Je laisse les autres bouger. Avancer. Parler. Rire.
Je reste immobile. Silencieux. Pensif. Seules mes pensées fluctuent au rythme des vagues.

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Philippe Neville
Philippe Neville
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• âge : 47
• pronom : Il
• côté ♥ : Veuf depuis le 14/02/2020. Son coeur semble vouloir se reconstruire doucement au prés d'un musicien.
• orientation : Gay il ne s'est jamais posé de questions au niveau de ses attirances. Ses yeux se sont posés rapidement sur les courbes masculines et il n'en n'a jamais éprouvé de honte ou de dégoût.
• occupation : Saxophoniste de jazz. Il est resté un temps sans jouer, Ruben a su lui redonner l'envie de laisser parler la musique au travers des notes.
• quartier : Silverlake. Un loft sobre et épuré, ou juste l'essentiel est présent. Très peu d'objets personnels qui pourraient témoigner de son passé..
• avatar : Alexander Skarsgård
• crédits : medusa (avatar) / vmicorum. (signature)
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• date de naissance : 15/11/1976
Philippe Neville
Trouble ~Zacharia & Philippe~
Sam 10 Avr - 16:01


[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]Zacharia & Philippe. avril 2021
Philippe se maintient à flot.
Chaque jour est un nouveau combat.
Une lutte acharnée.
Mais dans l'ensemble il arrive à toucher la surface un peu plus souvent qu'il y a quelques mois en arrière. Peut être que d'avoir revu les tableaux de Marius à la galerie de Willfried lui a fait l'effet d'un premier électrochoc. Le second est arrivé le soir des un an de la mort de son mari quand ses lèvres ont touché le saxo. Quand la musique a de nouveau brûlé ses veines. Et puis il y a eu cette rencontre avec Ruben alors qu'il se voyait se jeter dans les vagues pour enfin se libérer et être en paix.
Rien n'a été facile et rien n'est vraiment facile.
Il sent encore cette douleur au creux de sa poitrine le musicien. Douleur sournoise qui ne manque pas de venir le titiller en pleine journée ou en pleine nuit. Elle est parfois violente et déroutante. Elle fait couler ses larmes et meurtri son cœur. Alors dans ces moments là où des idées sombres passent encore dans sa tête il regarde les tableaux que Marius lui a fait.
Tableaux qu'il a réussi enfin à accrocher sur les murs blancs de cet appartement qui peu à peu devient son nouveau cocon.
Rien de comparable à leur villa en Provence. Mais au mois il trouve qu'il y fait moins froid. Les couleurs de son mari ont envahi l'espace et avec elles un semblant de vie est revenue.
Maigre consolation.
Vu comme il se sent mal encore.
Petite victoire.
Mais il se dit que c'est mieux que rien.
Philippe continue à parler quand il est seul à son mari comme si celui-ci était à ses côtés et pouvait l'entendre. Il lui parle de tout et de rien, du temps qu'il fait, du plat qu'il va préparer, de la tenue qu'il va porter, du film qu'il va regarder. Et il parle aussi de musique et de peinture.
Parce qu'en regardant les tableaux habillement disposés pour que la lumière leur donne vie à tout moment de la journée, il revoit son homme les peintre. Il peut même sentir l'odeur de la matière alors qu'elle prend naissance sous les coups de pinceau du peintre. Il peut entendre son rire et voir son regard inspiré le titiller.
S'il y a quelques mois ces souvenirs là le mettaient à mal, le mettaient en colère, là ils l'apaisent et lui donnent une autre vision de la vie.
Le souvenir de sa vie avec Marius restera à jamais dans son cœur.
Qu'importe le chemin qu'il prenne.
Son homme sera toujours en lui.
Il sera toujours une part de lui.


Et puis il y a la musique, cette part de lui qu'il a muselé parce qu'elle était trop liée au peintre. Philippe rejoue, c'est bref, peu précis parfois. Mais ses lèvres se portent sur l'embouchure du saxo un peu plus souvent ces derniers temps. Ce saxo offert avec amour.
Ce saxo qu'il caresse avec respect et fierté.
Ce saxo qu'il berce de mélodie comme il berçait Marius quand il les composait.
Il y va à tâtons, retrouvant doucement l'inspiration. C'est parfois douloureux quand les notes lui rappellent d'autres mélodies. Cela le fait parfois sourire aussi.
Les émotions s'enchaînent le bousculent un peu, mais il ne s'effondre plus. Il ne finit plus à genoux sur le sol, le regard embrumé de larme, avec cette envie de mourir plus forte que tout.
Plus forte que la vie.
Peu à peu son tunnel sombre s'éclaircit. Il reste encore une longue route, et il sait Philippe qu'il va chuter. Rien est acquis, tout reste fragile. Le moindre caillou dans l'engrenage et tous ses efforts peuvent être réduits à néant. Il ne est conscient.
Il vit avec cette idée. Elle ne lui pèse pas, ne l'empêche pas de dormir. Elle est comme une compagne qui le suit. Un jour elle partira et ce jour là il saura qu'il va mieux. Pas bien, car il ne pense pas un jour aller bien, mais mieux. C'est déjà pas trop mal quand on voit d'où il vient.
Il essaie de sortir tous les jours, d'aller prendre l'air. De se donner un but. Il évite de tourner en rond dans son appartement, même s'il se sent mieux et qu'il ajoute peu à peu de la vie. Acceptant de poser des photos de sa vie passée.
De leur vie passé sur les meubles.
Il n'y a que dans sa garde robe que le noir et le gris demeurent. Mettre des couleurs lui est encore compliqué. Les gris se sont fait un peu plus clair. Mais le noir reste la teinte principale. Agrémenté très peu de fois qu'un soupçon de blanc. Une promesse d'un renouveau futur.
C'était aussi une couleur que le peintre aimait porter, en touche discrète. Une pochette, un foulard, un chapeau.
Marius reste présent dans sa vie de tous les jours. Il lui semble même le voir parfois errer dans un coin de son regard, c'est éphémère mais il se sent rassurer. Même s'il sait que c'est juste son esprit qui maintient cette image. Mais où est le mal à penser à l'homme de sa vie même si celui-ci est mort depuis plus d'un an. Qui pourrait lui reprocher ce besoin de s'accrocher encore à son amour perdu ?
De toute façon il ne s'en vante pas Philippe. Il garde tout pour lui et si on l'observe bien on va parfois un sourire charmeur se dessiner sur ses lèvres dans ces instants qui ne sont qu'à lui. Dans ces instants ou Marius est tout son univers. Mais ça lui fait du bien. Alors pourquoi s'en priverait-il ?

Et les heures passent. Philippe se décide enfin à sortir. Il va souvent sur la plage, marcher un long moment. Il aime retrouver les odeurs iodées, le bruit des vagues, la douceur du sable. Bien sur son cœur se serre toujours un peu, parce qu'il se voit encore faire ce geste d'offrir les cendres de son homme à la mer. Mais en même temps le mouvement de va et viens le calme. Et l'envoûte aussi.
Il prend parfois son saxo quand il y va tôt ou tard et il joue se sachant seul. Il espère que son homme l'entendra qu'importe où il est. Il troque donc son survet pour un jean noir et le sweet délavé de Marius pour une chemise gris souris. Une paire de mocassin et le voilà prêt à aller marcher. Il prend même une serviette qu'il passe autour de ses épaules. Pas qu'il compte se baigner, c'est juste pour essuyer ses pieds.
Il sort de son appartement et prend un taxi qui le dépose assez rapidement à son lieu habituel. Il commence à avoir des petites habitudes. Des habitudes de solitaire mais des habitudes quand même. Il croise parfois les mêmes têtes qu'il a fini par saluer. Il joue moins les taciturnes, même s'il ne s'arrête pas pour parler.
Il préfère sa solitude.
Celle dans laquelle il peut plonger ses pensées vagabondes, pensées qu'il partage avec l'homme de sa vie. Car il se dit que par ses yeux il voit tout.
Il enlève ses mocassins et les prend entre ses doigts. Puis il laisse le sable caresser ses pieds. Et il avance doucement, se dirigeant vers le bord. Préférant marcher à la lisière de l'eau. Il y a du monde, mais il est dans sa bulle, il a besoin de cet isolement pour ne pas s'éparpiller.
Il marche.

D'un coup il voit une silhouette. Au départ un homme qui regarde l'horizon cela ne le choque pas. Il fait souvent la même chose, cherchant dans ce trait l'inspiration et le repos. Les vêtements que la silhouette masculine portent sont bien coupés, il a suffisamment porté de la marque pour ce détail lui saute aux yeux.
L'homme est là droit, pensif, silencieux et plus Philippe s'en approche et plus son cœur bat vite. Le profil qu'il voit se dessiner fait écho violemment à sa propre vie. Il secoue la tête se disant qu'il divague. Mais quand ses yeux se reposent dessus.
Il manque de s'étouffer.
« Non pas possible. Je rêve. » Pourtant les traits, la ligne d’arête du nez, la forme du menton, la fossette sur la joue. Il prend tout de plein fouet. Il en a même le tournis. « Marius. »
Un Marius qui en chair et en os. Un Marius qui respire à voir le mouvement de son torse.
« Reprends toi. Ce n'est pas possible ... tu le sais. » Il stoppe. Haletant et le cœur tambourinant à tout rompre.
Il se sent mal, il se dit qu'il devrait faire demi-tour. Mais il a besoin de savoir. Alors il s'approche, en silence, respectueux, digne. Et il pose sa main sur l'épaule de cet homme.
De son homme.
Et le choc est encore plus violent alors qu'il est tout prêt de lui. « Marius tu es en  .. vie .. » Et il blêmit, manque de s'effondrer. Reste là à le regarder bloqué sur ce visage.
Le visage de Marius.
Qui lui joue un mauvais tour ?
Qui le met à l'épreuve de la sorte ?
Qui et pourquoi ?

« Marius. » Un murmure qui à cet instant lui donne la sensation d'être fou. Ou alors il est mort.
 
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Zacharia Foster
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Zacharia Foster
Trouble ~Zacharia & Philippe~
Sam 10 Avr - 19:32

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Trouble



Le bas de mon pantalon est mouillé, rendant plus sombre sa couleur bleu marine. On dirait qu’il est noir. Je fixe un point invisible dans le lointain. Ma chemise bleu ciel, elle, semble se confondre avec l’horizon. Mentalement, je me fonds dans le paysage. J’ai toujours mes chaussures à la main. L’esprit vagabond. J’ai oublié ce qui m’entoure pour ne plus penser à rien. Je crains que le vin bu durant ma présentation en soi la cause. Même en petite quantité. Ajouté à la fatigue et au stress, me voilà ici, les idées floues.

Il y a aussi le soleil qui chauffe ma peau à travers le tissu de mes vêtements. Je le sens traverser les épaisseurs pour venir se fondre sur mon épiderme. Je suis bien. Tellement bien que je n’ai regardé ni ma montre, ni mon téléphone. J’ai oublié le temps qui file. Je l’ai figé, rien que pour moi.

Il y a toujours du monde qui déambule autour de moi seulement, je n’y fais plus attention. Je les ai oubliés, eux comme tout le reste lorsque je sens une présence, plus proche. Trop proche même. Je ne bouge pas et reste figé sur l’horizon. La plage est grande pourtant et je ne peux m’empêcher de songer que qui que soit, cette personne exagère à venir empiéter dans ma zone. Je me reprends et me dis qu’il s’agit peut-être d’une personne qui m’a reconnu… les pensées et les interrogations sont revenues tourner dans ma tête. Fini la paix intérieure. Mes pensées s’arrêtent lorsque je sens une main se poser sur mon épaule. Je sursaute légèrement. Surpris. Je pivote à peine vers celui qui me touche. Les sourcils légèrement froncés par la surprise. Étonné de cette proximité.

Il y a aussi ce mot, nom plutôt, murmuré. Cet accent que je connais pour avoir vécu en France. Cette langue que j’ai apprise durant mes études et qui me sert toujours dans mon métier.

Je me demande immédiatement si c’est là-bas que je l’ai rencontré. Aucun souvenir. Est-ce un acheteur qui aurait traversé l’atlantique pour me rencontrer. Venir déguster ma dernière création. Passer commande pour son restaurant. Je ne peux m’empêcher de faire tout un tas de spéculations sur cet homme. Finalement, je sors de ce qui pourrait passait pour de la torpeur, et je lui adresse un sourire, redevenant professionnel.
Il faut toujours rester pro en toutes circonstances. Même dérangé dans son espace privé. Même extirpé de sa bulle de sérénité.

Je pose ma main libre sur ma poitrine, faisant mine de me tâter et je déclare en riant

« Il me semble que je suis vivant, oui »

Je m’exprime en français mais, il y a toujours ce petit accent californien qui colle à chaque mot qui sort de ma bouche. Je fixe l’homme qui m’a parlé, tentant toujours d’essayer de me souvenir de lui, en vain.

« On se connaît ? »

Finalement, c’est sorti. Autant demander et être fixé. Je déteste ne pas savoir. J’attends sa réponse en espérant ne pas avoir oublié un client.

« Vous êtes français ? »

Je scrute l’homme, le détaille sans vergogne pour voir si un détail me revient en mémoire, toujours en vain. Je le trouve beau et élégant. Sombre aussi, même si une lueur brille dans ses prunelles claires. Le reflet du soleil ou de la mer. Les deux peut-être.

Soudain, mon sourire s’agrandit, car une idée saugrenue a pris place dans mon esprit. Ce mec me drague ? Sa technique est pourrie, mais je ne peux m’empêcher de sourire. Dans le doute, j’évite d’évoquer cette hypothèse. Je ne veux choquer personne.

« On s’est déjà rencontré ? En France peut-être ? »

Je continue dans mon idée de l’avoir rencontré en France, durant l’un de mes séjours, parce que je ne vois pas d’autre solution.

Les gens autour de nous continuent à déambuler le long de l’immense plage. Parfois, une conversation ou des éclats de rire arrivent jusqu’à moi. Je suis toujours immobile, mais mon esprit s’est remis en marche. Je fais à nouveau partie du monde qui m’entoure avec ses contraintes et ses obligations. Le dîner avec mes parents ce soir. La visio avec la propriété vinicole que je dois caser dans la soirée aussi. Peaufiner encore quelques détails sur mes différentes présentations. Et cet inconnu qui me regarde. Qui semble me connaître et dont moi, je n’ai aucun souvenir.

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Philippe Neville
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• âge : 47
• pronom : Il
• côté ♥ : Veuf depuis le 14/02/2020. Son coeur semble vouloir se reconstruire doucement au prés d'un musicien.
• orientation : Gay il ne s'est jamais posé de questions au niveau de ses attirances. Ses yeux se sont posés rapidement sur les courbes masculines et il n'en n'a jamais éprouvé de honte ou de dégoût.
• occupation : Saxophoniste de jazz. Il est resté un temps sans jouer, Ruben a su lui redonner l'envie de laisser parler la musique au travers des notes.
• quartier : Silverlake. Un loft sobre et épuré, ou juste l'essentiel est présent. Très peu d'objets personnels qui pourraient témoigner de son passé..
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Philippe Neville
Trouble ~Zacharia & Philippe~
Dim 11 Avr - 9:23


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Philippe s'arrête.
Son regard se bloque sur cette silhouette masculine. Il la détaille fébrile sentant son cœur s'emporter dans une course folle.
De haut en bas.
De bas en haut.
Il y va lentement. Se perd dans les détails de ses vêtements. Le bas des pantalons retroussés et mouillés, les plis de la chemise prise avec élégance au niveau de la taille. Les manches retournées. Rien ne lui échappe. Tout se déroule comme au ralenti faisant germer d'avantage l'idée que son homme se trouve là.
A quelques pas.
Si prêt qu'il pourrait presque sentir son souffle sur son visage.
Si prêt que les embruns pourraient lui amener son parfum.
Et son cœur s'affole avec plus de puissance. Il a chaud, mais se dit que les rayons du soleil doivent augmenter cette sensation. Il fait un pas de plus, garde le silence de peur de voir s'évaporer cette vision irréelle et pourtant vu comme la brise caresse la silhouette si vraie.
C'est troublant, déroutant, enivrant, angoissant. Il ne sait que penser. Les réflexions s'activent dans son cerveau. Tout comme les questions et les suppositions.
Il ne peut y croire. Et pourtant il veut y croire.
Marius là si beau, si parfait, si sensuelle dans sa posture, si mystérieux. Si vivant sous ses yeux. Un tableau exquis qu'il observe avec plus d'intérêt, plus de possessivité.
Son homme.
Et il ose briser le peu d'espace qui le sépare de lui. Et il ose poser sa main pour s'assurer qu'il n'est pas en train de rêver.
Que cet homme n'est pas le fruit de son imagination dérangée.
Et ses doigts fragiles au contact frémissent. Tout comme son être en entier. Frissons qui se glissent dans tout son corps. Frissons incontrôlés qui lui prouve que cette silhouette est vraie. Qu'il est bien éveillé.
Le diable lui joue un tour ?
Ou dieu a été clément après plus d'un an de supplices ?

Peut importe.
Et le prénom de son mari roule entre ses lèvres qui tremblent. Et la question tombe, peut être maladroite mais comment vraiment interpréter ce qui se trouve devant lui.

Et Marius se retourne.
Les battement du cœur de Philippe se font plus vivaces. A son tour il le détaille comme s'il cherchait à se rappeler. Comme s'il pouvait avoir oublié. L'instant semble à la fois brûlant et bouleversant. Ils semblent tous les deux dans un ailleurs.
Un instant de torpeur.
Et puis il y a ce sourire qui fait naître un sourire sur les lèvres du musicien.
Et de ses yeux il suit cette main, sa main, qui monte vers sa poitrine avant de la toucher. Comme il voudrait la prendre. Comme il voudrait la serrer. La chérir, l'embrasser. Mais il se retient ayant peur qu'en précipitant les choses tout disparaisse.
Un doux rire éclate suivi d'une voix. Les mots qui sortent des lèvres sont français mais l'accent fait tiquer Philippe. Mais il ne s'en préoccupe pas plus. Marius est vivant, n'est ce pas tout ce qui doit compter à cet instant ?
Par contre la suite l'interpelle, le déroute, le laisse silencieux. Les larmes lui montent aux yeux.
« Marius c'est moi Philippe tu ne me reconnais pas ? » Sa voix danse entre le fait d'être enjoué et triste et son accent français se fait plus franc. Il ne répond pas à la suite, pour lui c'est une logique qui n'a pas besoin de réponse.
Son mari est juste fatigué et il lui faut du temps pour se reprendre.

Il avance d'un pas de plus. Plus de distance. La fragrance du parfum n'est pas la même mais cela m'affole pas le musicien. Il lève sa main, souriant d'avantage aux paroles prononcées. Ses doigts viennent avec tendresse frôler la joue. « Bien sur que l'on s'est déjà rencontré Marius on a même été marié durant 15 ans. Et oui c'était en France. Bon sang Marius tu as tout oublié durant ces mois passés loin de moi. »
Il ne fait plus de différence, sa réalité s’altère et la mort de Marius disparaît de l'équation de sa vie, devant cette vision angélique. Il perd ses repères et son mari devient le seul auquel il se raccroche. Il ne pense même pas que l'homme qui lui fait face n'est en fait que la copie de son défunt mari. Une enveloppe charnelle identique mais avec une âme et un cœur bien différent que ceux de l'être qu'il a tant aimé. « Marius tu m'as tellement manqué. »
Et n'y tenant plus il prend l'inconnu dans ses bras. N'ayant qu'une envie l'embraser, l'aimer.
Tout recommencer comme si cette douloureuse séparation n'avait jamais existé.
La chute va être rude quand la vérité va lui exploser au visage.
 
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Trouble ~Zacharia & Philippe~
Dim 11 Avr - 12:14

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Une blague. Le pire canular qu’on ne lui ai jamais fait. Pourtant, ils peuvent être assez farceurs ses amis. Combien de fois, il a eu droit à du vinaigre – ou très mauvais vin – mis dans des bouteilles aux étiquettes prestigieuses… il ne les compte plus au début de sa carrière. Il pensait qu’ils s’étaient calmés mais, apparemment pas. De plus, ils sont du genre à jouer avec le vin pas avec les mecs…

Collé contre l’inconnu, je réfléchis à toute allure. Tellement vite que je ne peux attraper aucune idée cohérente. Et l’autre qui parle en français, et mon esprit qui ne veut pas faire la liaison entre les deux langues. Bien sûr que je capte certains mots mais, mon esprit est sous le choc de cette rencontre à laquelle je ne comprends rien.

Là encore, j’essaie de plonger dans mes souvenirs et je répète mentalement quelques mots de l’inconnu. Marius. Marié. France. Philippe.

C’est quoi ce bordel…

Je devrais me reculer, seulement, je suis trop pris dans mes pensées pour m’enfuir ou du moins, repousser cet homme. Avant tout, je veux comprendre et soudain, tout s’éclaire.

« Ha ouiii...je me souviens maintenant... »

Forcément, je ne se souviens pas de tout parce que ce soir-là, j’étais bien éméché. Moi, comme les autres. Ils étaient là pour fêter son succès et par la même occasion, inonder les restaurants des vins du domaine. Avec son équipe, ils avaient exceptionnellement lié le côté professionnel au plaisir. Il fallait avouer que cela faisait longtemps qu’ils travaillaient tous comme des forcenés et cette parenthèse avait été la bienvenue. Ce court séjour à Sin City les avait rapproché et soudé encore plus.

Le discours de l’inconnu, de Philippe, prend une autre résonance dans ma tête.

Pourquoi n’y ai-je pas pensé plutôt. Las Vegas. Sa tour Eiffel. Une idée américaine de Paris.
Le lendemain, Cameron s’était retrouvé lié à une italienne. James à un coréen et moi, je m’étais carapaté d’une chambre d’hôtel inconnue avec je ne sais plus qui pour compagnon d’une nuit. Il est vrai que nous étions passés par des chapelles et que certains avaient cédé à l’appel du mariage. À en croire cet homme, moi aussi. C’est plus facile de se retrouver marié lorsqu’on est ivre.

Je fixe mon mari et je n’en reviens pas d’être l’époux de cet homme. Tous s’étaient rapidement débarrassé des conjoints d’un soir sauf moi. J’avais totalement oublié cet épisode et cela ne m’arrange pas vraiment de le voir réapparaître maintenant. Juste au moment où je vais devenir l’associé du plus grand domaine viticole de Californie. J’ai de bons avocats, le renvoyer en France ne devrait être qu’une formalité. Pour l’instant, essayer d’y voir plus clair et toujours tenter de comprendre, mais cette fois, ce qu’il me veut.

L’homme me semble un peu fou. Je veux bien que l’on soit marié depuis 15 mois, grand max, mais pas quinze ans. Et si une tour Eiffel plantée dans le désert du Nevada lui suffit pour dire que c’était la France, ça craint.

Si j’organise mes pensées, je dirai que je suis marié à un français qui n’a pas toute sa tête. Bravo… Il a fallu que je tombe sur le seul taré qui traînait à Vegas ce soir là… et le pire, c’est que je ne sais même pas si c’était un bon coup ou pas… il est beau, c’est déjà ça, mais qu’est-ce que je vais en faire de cet époux encombrant qui tombe du ciel…  

Dans quel pétrin je me suis fourré… Heureusement, les mariages de Vegas se défont aussi vite qu’ils se font. Je me demande comment il a fait pour me retrouver. Une question parmi les dizaines qui arrivent. Rester calme. Ne pas le contrarier et aviser au fur et à mesure.

Une fois ma stratégie au point, du moins dans ma tête, tout semble parfait. Je me lance, ne sachant pas si je peux être tactile ou pas. Lui, l’est bien …

« Je dois t’avouer que je suis surpris de ces retrouvailles »

Le mot est faible si je considère que j’ai l’impression de ne jamais l’avoir vu.

« Mais, puisque nous sommes mariés, ce sera l’occasion de te présenter à mes parents »

Je crains de provoquer un tsunami familial, non parce que je me pointe avec un homme, plus parce que j’aurai tu cette union.

« Tu parles américain au moins ? J’ai oublié si tu maîtrisais ma langue »

J’ai repris ma langue maternelle pour m’adresser à lui. J’ai oublié dans quelle langue nous nous étions parlés, ni si nous avions échangé le moindre mot, mis à part nos consentements, mais je demeure souriant même si je me suis légèrement détaché de l’inconnu parce que j’ai un peu de mal à accepter ma nouvelle situation.

« Où loges-tu ?  »

Il doit forcément crécher quelque part, sauf, si là aussi, il veut vivre avec moi. Je dois arrêter d’émettre des hypothèses farfelues. Ce gars devait être aussi saoul que moi à Vegas. Il ne doit se souvenir de rien. Il a juste en sa possession le certificat de mariage… voilà comment il m’a retrouvé.

Mais quelle est cette histoire de Marius ? J’ai l’impression que la folie de mon époux me gagne. Et pourquoi je l’appelle comme ça cet inconnu ?

« Allez viens chez mes parents, on va pouvoir discuter de tout ça tranquillement »

La situation est ubuesque, mais je ne sais plus quoi faire alors, je le traite comme je traiterai un client. Un beau sourire sur les lèvres. Une attitude amicale. Un bon dîner. Ensuite, je lui demanderai à voir notre certificat de mariage. Sans ça, je n’ai aucune preuve de ce qu’il avance. Avoir l'avis de ma famille sur ce français sera bienvenu.

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Philippe Neville
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• pronom : Il
• côté ♥ : Veuf depuis le 14/02/2020. Son coeur semble vouloir se reconstruire doucement au prés d'un musicien.
• orientation : Gay il ne s'est jamais posé de questions au niveau de ses attirances. Ses yeux se sont posés rapidement sur les courbes masculines et il n'en n'a jamais éprouvé de honte ou de dégoût.
• occupation : Saxophoniste de jazz. Il est resté un temps sans jouer, Ruben a su lui redonner l'envie de laisser parler la musique au travers des notes.
• quartier : Silverlake. Un loft sobre et épuré, ou juste l'essentiel est présent. Très peu d'objets personnels qui pourraient témoigner de son passé..
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Philippe Neville
Trouble ~Zacharia & Philippe~
Dim 11 Avr - 18:30


[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]Zacharia & Philippe. avril 2021
Tout bascule pour Philippe.
Voir Marius devant ses yeux debout, plus vivant que jamais est une chose. Mais le toucher, sentir la chaleur circuler dans son être. Voir la flamme dans son regard. Presque cueillir le souffle de ses lèvres.
C'est tout autre chose.
Philippe ne pense à plus rien. Il ne voit que son mari là devant lui.
Le reste ne compte plus.
Le reste s'efface.
La douloureuse vérité de la perte.
L'horrible réalité de la mort.
Tous ces mois seul à le pleurer, à maudire la vie.  
Tout est rayé, balayé, d'un coup.
Alors il serre Marius dans ses bras. Il devrait comprendre que le fait qu'il ne réagisse pas, qu'il ne se souvienne pas est un signe. Mais non. Il ne voit rien Philippe. Il est juste heureux, bouleversé, enivré de revoir l'homme de sa vie. Il lui a tellement manqué.
Atrocement manqué. Que ce genre de détail devient une futilité.
Qu'il est prêt à pardonner l'oubli dont son homme semble atteint.
Il se souvient pour deux et pourra tout lui raconter mot pour mot, moment par moment. Et pour lui c'est suffisant.
Le musicien reste là collé contre ce corps qu'il a si souvent cherché le jour comme la nuit. Ses bras ne serre plus l'atroce vide. Il le serre LUI. Et son cœur s'emballe avec plus de fougue. Sa peau frissonne. Même si le parfum délicat de Marius ne vient pas titiller ses narines. « Tu as changé de parfum. Mais celui là te va bien aussi. »
Et puis Marius lui dit qu'il se souvient et Philippe le regarde, ses yeux se remplissent de cet amour profond qu'il lui porte et qui n'a jamais faibli durant toutes ces années. « C'est vrai tu te souviens ? » Il en a les larmes aux yeux.
Il le détaille, son accent le perturbe un peu. « Pourquoi tu parles comme ça ? » Mais ce n'est pas grave, il fera avec. Ils ne vont pas se prendre la tête pour cette petite chose. Et puis tous ces mois loin de lui, peut être qu'il n'a pas entendu parler français. Il trouve une réponse aux questions qui pourraient devenir embêtantes s'ils les laissaient venir se glisser un peu plus dans sa tête.
Il ne veut pas s'encombrer l'esprit de réflexions pareilles.

Philippe le regard un peu plus. « Comme tu es beau. » Il a envie de le toucher un peu plus, de l'embrasser. Mais il y mettrait trop de passion, trop de folie. Il voudrait mieux qu'il attende d'être que tous les deux. Il sait que si ses lèvres kidnappent celles de son mari, elles ne pourront plus se détacher de sa chair douce et sucrée. Alors il se retient alors que le feu du désir le dévore.
Lui qui n'a pas eu de contact charnel avec aucun autre homme depuis ce jour tragique. Il ne pouvait pas. Il n'avait pas le droit. Mais là le manque se fait plus grand et l'envie plus vorace. Surtout en ayant le corps de son mari contre le sien. « Je suis surpris aussi de te revoir. Je te croyais .. » Il vient lui murmurait à l'oreille. « Mort. » Et il semble qu'il est juste fait un cauchemar et il s'en réveille enfin après plusieurs mois à sombrer.
Les autres phrases de Marius ont pour Philippe ni queue ni tête. « Tes parents mais je les connais Marius. Pourquoi tu voudrais me les présenter ? Ils sont en France mon cœur. »
Il soutient son regard.
Est ce que Marius devient fou ?
Ou est ce lui qui est fou ?
Il répond par automatisme. Cherchant à analyser les réactions bizarres de son homme. « Oui je parle américain je suis ici depuis plus d'un an et on a pas mal voyagé pour notre métier. Et ta langue natale est le français Marius. Tu te sens bien ? » Il est très logique dans son résonnement. Et malgré ces petits indices qui devraient lui mettre la puce à l'oreille.
Il reste bloqué dans son délire.
Bloqué dans le fait que c'est Marius et personne d'autre qui est là devant lui. « J'habite à  Silverlake, un loft au dernier étage. Tu vas adoré c'est lumineux. Bon cela ne vaut pas notre maison en Provence. Mais je suis sûr que tu vas t'y plaire et puis j'ai accroché tes tableaux aux murs. » Toujours dans sa logique. Il reste calme dans sa voix, même si ses yeux restent parfois perplexes face aux paroles de son mari.
Est ce qu'il lui cacherait quelque chose ?
Une chose horrible à laquelle il ne survivrait pas.

Mais quand Philippe plonge dans le regard de Marius, quand il voit son sourire, il ne pense plus aux choses qui clochent et qui devraient l'inciter à se dire qu'il fait fausse route. Que son mari est mort et qu'il est juste face à un homme qui lui ressemble comme deux gouttes d'eau. « Chez tes parents ? Mais attends. » Il le stoppe attrapant sa main. « Marius attend, On ne peut pas partir en France comme ça ? Et puis est ce que tu as tes papiers. Mon passeport est à l'appartement. Réfléchis mon ange. Tu sembles sous le choc et tu me fais perdre le fil. »
Il fronce les sourcils inquiet mais pas pour lui, pour son homme parce qu'il dit n'est pas censé. « Dis moi d'abord ce que tu as fais depuis le 14 février 2020. Cela fait plus d'un an que tu as disparu. J'ai besoin de savoir où tu étais. Besoin de savoir pourquoi tu m'as laissé seul ? C'était si dur Marius de vivre sans toi. » Il tremble, se souvenant de toute la douleur ressenti.
Du vide, du silence, du noir.
« Dis moi ce qui c'est passé ? » Sanglots dans la voix il est prêt à s'effondrer. Il ne comprend plus. Et dans son esprit il revoit l'accident. Il revoit le cœur de Marius s'arrêter. « Marius pourquoi on m'a dit que tu étais mort ? Pourquoi ? »
Et sa main frôle encore une fois sa joue alors que ses lèvres effleurent les lèvres tentatrices et si souvent espérées durant ces derniers mois.
 
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Zacharia Foster
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Trouble  ~Zacharia & Philippe~ G5Be

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Zacharia Foster
Trouble ~Zacharia & Philippe~
Lun 12 Avr - 10:46

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Trouble


J’écoute cet homme et tout me semble fou. Lui, en premier lieu et je crains que sa folie ne me contamine. Si ce n’est pas déjà fait. Je dois absolument reprendre le contrôle.

« Mort ? Bien sûr que non je ne suis pas mort, tu le vois bien »

Je secoue la tête, dépité. Je vais les incendier cette bande d’idiots. Pourquoi ne m’ont-ils pas dit que je m’étais marié et que mon … époux… ce mot m’écorche la bouche, cherchait à me retrouver. J’aurai fait le nécessaire. Cela m’éviterait de me retrouver dans un tel bordel.

« Je ne sais pas ce qu’ils t’ont raconté, et j’en suis désolé, mais, je suis bien vivant. Je l’ai toujours été »

De ma main libre, je serre son avant-bras en un geste rassurant, un petit rire vient ponctuer mes paroles. Je n’ose pas lui dire que je ne m’appelle pas Marius et que je ne me souviens pas non plus du parfum que je portais à l'époque, ce n'est qu'un détail. De plus, je n'en mets jamais lorsque je travaille afin qu'aucune odeur ne vienne troubler mon odorat. Encore une blague de cette bande d’abrutis. Forcément. Ils doivent bien se marrer derrière mon dos. Je vais les tuer.

Je me demande comment je n’ai pas encore eu l’immigration sur le dos avec ce mariage. J’espère qu’il ne me fait pas tout ce cinéma pour obtenir la green card le frenchy. Dans quelle merde je me suis fourré… ce n’est pas le moment. Vraiment pas.
Je ne comprends rien à ce qu’il me raconte mais je reste souriant. Un peu tendu mais je garde une attitude amicale. La remarque sur mes parents me laisse pensif mais, je ne relève pas. Ce n’est peut-être pas une bonne idée de traîner ce mec que je ne connais absolument pas dans ma famille. Tout comme je n’ai aucune envie d’aller chez lui. Quelle est encore cette histoire de peinture.

Je repars dans ma mémoire pour chercher à quel moment j’aurai bien pu peindre quoi que ce soit. Je suis nul en dessin. Mon art s’arrête aux bonhommes bâtons et une maison se compose d’un carré surmonté d’un triangle. À part avoir peint une grosse merde sur un support quelconque, je ne pense pas que l’on puisse appeler art ce que j’aurai fait sous l’emprise de l’alcool.

Cette histoire n’a ni queue, ni tête.

J’enrage en me demandant ce qu’ils ont bien pu lui raconter, sauf si c’est moi qui lui ai raconté toutes ces conneries ?... je n’en ai aucun souvenir. Même pas une once de début. Un détail qui ferait que tout le reste reviendrait, mais rien. Nada.

J’inspire et j’expire calmement. Écarquille les yeux lorsque je sens ses lèvres effleurer les miennes.
Tout s’emballe dans ma tête et je reste immobile. Je n’ose pas bouger. Je ne veux surtout pas le contrarier, j’ai besoin de ce certificat de mariage pour pouvoir divorcer au plus vite.

« On va laisser mes parents chez eux, tu as raison. »

Pas besoin de les mêler à tout ce bordel. Ils voudront avoir des explications et je serai incapable de leur en fournir, ne sachant pas moi-même de quoi il retourne.

« Je dois absolument retourner à mon hôtel, j’ai une visio avec le domaine où je travaille. Je ne peux pas reporter. C’est vital. »

Mes prunelles claires accrochent les siennes et je vois la détresse dans son regard. Ce gars est fou. C’est la seule idée qui me vienne à l’esprit.

« Il faut que l’on parle tranquillement tous les deux. Si cela te convient, on va se rendre à mon hôtel. On dînera là-bas. »

Je compte surtout demander des explications aux autres idiots. Je veux savoir ce qu’ils ont manigancé dans mon dos et en profiter pour leur passer un savon dont ils se souviendront longtemps. En attendant, je me rapproche et je tapote la serviette qu’il a autour du cou et demande

« Tu fais quoi avec ça ? Tu comptais te baigner ? L’eau est froide tu sais mais, je te frotterais le dos si vraiment tu veux faire trempette »

Ma bonne humeur est revenue et je souris d’un air espiègle.

« J’appelle le voiturier de l’hôtel »

Mon ton est à peine interrogatif. Je m’empare de sa main et profite du rapprochement inopportun pour déposer un baiser sur sa bouche. Après tout, c’est mon mari, je ne fais rien de mal. Ma poigne est ferme, je ne veux pas qu’il m’échappe. Pas avant que tout cela soit tiré au clair.

Je l’entraîne vers l’endroit où la voiture doit venir nous chercher. J’évite de penser, cela me rend dingue de ne rien comprendre à ce qu’il m’arrive. Je glisse un regard dans sa direction. Je dois avouer qu’il est à mon goût mais, de là à l’épouser… j’espère que je ne me suis marié qu’avec lui, car après tout, j’étais peut-être bien parti pour épouser d’autres personnes. Cette idée me file des frissons et je la chasse rapidement tout en notant de demander à mes acolytes s’il y aurait d’autres époux/épouses dans la nature.

Tandis que j’essaie de désensabler mes pieds, mes pensées sont reparties à l’assaut avec tout un tas d’hypothèses dont une, qui se détache du lot. Pourquoi n’y ai-je pas songé plus tôt. Il est forcément là pour divorcer. Depuis tout à l’heure, je me fais une montagne de cette situation, pour rien. Cet homme m’a retrouvé pour annuler le mariage. Je sens un poids s’envoler de mes épaules et un sourire de soulagement revenir sur mes lèvres. Pourquoi serait-il là, sinon ? Un gars avec qui j’ai passé une nuit dont je n’ai aucun souvenir et lui, non plus, j’en mettrai ma tête à couper.

Le soulagement m’envahit enfin et c’est rassuré que je lui dis en français

« Tout va s’arranger tu vas voir. Ce n’était qu’un malentendu »

J’ai repris sa main dans la mienne, pas question de voir mes rêves de tranquillité prendre fin sous un prétexte débile et je scelle ma promesse d’un autre baiser. Je lui dois bien ça à mon époux.

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• orientation : Gay il ne s'est jamais posé de questions au niveau de ses attirances. Ses yeux se sont posés rapidement sur les courbes masculines et il n'en n'a jamais éprouvé de honte ou de dégoût.
• occupation : Saxophoniste de jazz. Il est resté un temps sans jouer, Ruben a su lui redonner l'envie de laisser parler la musique au travers des notes.
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Philippe Neville
Trouble ~Zacharia & Philippe~
Mer 14 Avr - 9:57


[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]Zacharia & Philippe. avril 2021
Marius assure à Philippe qu'il n'est pas mort.
Et pourtant il a bien tenu son corps inerte entre ses bras. Vu la lumière dans ses yeux s'étreindre. Il a bien vu sa dépouille couchée sans bouger, le visage sans couleur alors que ses vêtements préférés avaient été enfilés. Il a bien tenu cette urne ou ses cendres avaient été déposées.
Cendres que Philippe lui même avait offert aux vagues.
Alors est ce qu'on pouvait lui expliquer pourquoi son mari à présent se tenait là. Devant lui, magnifique de vie. Avec son regard clair et son sourire pour lequel le musicien se damnerait sans problème. Dans sa tête tout est confus. Il n'arrive plus à faire le lien entre la réalité et la mort de Marius et ce cadeau que la vie lui donne en le ramenant à lui. Son cœur n'arrête pas de jouer au yo-yo et lui ne sait même pas comment il ne tombe pas au sol sous le poids des interrogations, et des émotions diverses qui s’enchaînent.
Est ce qu'on peut lui expliquer clairement ?
Est ce qu'on peut tout stopper maintenant et que tout redevienne simple comme avant ?
Comme avant la mort de l'être aimé.
Mort qui semble avoir été bravée et dépassée. Est ce possible un tel miracle ? Ou bien Marius pour une raison qui lui échappe, qui lui reste inconnu c'est joué de lui ne réfléchissant pas aux conséquences de son acte. A la peine engendrée. Pourquoi ?
Pourquoi le peintre lui aurait-il fait vivre cet horrible enfer ?
« Tu l'as toujours été. Durant plus d'un an tu étais vivant ? » Alors c'était lui qui été mort, d'une certaine façon. Mort de chagrin. Et qui sont ces autres qui ont pu lui faire croire à cette histoire. Sa famille, leurs amis.
Qui voulait faire souffrir Philippe ?
Qui voulait le voir détruit ?

Pas Marius ?
Marius n'aurait jamais monté un plan pareil. Mais pourquoi il ne s'y était pas opposé ? Pourquoi avoir accepté une telle machination ? Quel était le but ? A part de détruire Philippe au point qu'il pensait mettre fin à sa vie. « Tu sais que j'ai voulu mourir pour te rejoindre. Tu as conscience que cette nouvelle m'a anéanti. Brisé. J'ai arrêté la musique, j'ai fuis notre passé. Pourquoi ? » Ses mots sortent dans un souffle saccadé, dans une voix triste et dépité. Il ne comprend pas.
Et il ne voit pas la vérité.
Et il semble que la vérité n'explose pas non plus à celui qu'il prend pour son époux.

Et tout s'embrouille. Les gestes. Les odeurs. Les images. Les ressentis. Les  envies. Pourquoi ne pas accepter cette réalité même si elle est illusoire, juste parce que Marius est là. Que Philippe peut à nouveau le toucher. Qu'il peut l'embrasser. L'aimer. Pourquoi essayer de comprendre alors que son homme est vivant, et qu'il le tient.
Comme avant.
Pourquoi éviter ses lèvres en attente, en demande. Pourquoi ne pas prendre ce dont il a été privé durant tous ces mois de torture. Et le baiser effleure les lippes tentatrices. Les doutes existent ils sont palpables, l'histoire des parents le titille. Mais tout s'efface d'un revers de main quand son regard plonge dans celui de son mari. Il change les doutes qui arrivent par vague. Et qui repartent poussés par les mots. Même si  la voix ne reflètent pas celle de Marius. Accepter ce cadeau.
Et le reste n'a pas d'importance. « Le domaine ? C'est le nouvel endroit ou tu peins ? J'ai tellement hâte de voir tes nouveaux tableaux. » Les mots sont dits avec enthousiasmes, impatience même.
Leurs yeux qui s'accrochent et qui chavirent le musicien même si rien ne tient dans les dires de Marius, même si tout semble incompréhensible pour Philippe.
L'idée d'un dîner, de parler tous les deux l'enivre. A vrai dire sur l'instant il ne pense qu'au dessert et à tout ce qu'il pourra de nouveau faire à l'homme de sa vie. Il le connaît pas cœur et il sait ce qu'il aime. Et l'envie de le caresser se fait grandissante. « Je ne suis pas sûr d'avoir envie de parler ou de manger. Tu m'as tellement manqué que j'ai juste envie de te dévorer toi. » Et sa main glisse discrètement du bas de ses reins sur ses fesses. « Tu as un peu maigri mon ange. » Il sourit, ce sourire qu'il n'offrait qu'à Marius. Celui qui livrait les promesses d'instants charnels érotiques et torrides.

Et encore une fois Marius le surprend par sa réaction. L'histoire de la serviette le déstabilise un peu. « Non c'était juste pour m'essuyer les pieds par rapport au sable. » Et une once de malice se glisse dans ses yeux. « Tu pourras me frotter le dos et tout le reste de mon corps quand on se retrouvera tous les deux. » Là il veut juste être avec lui et ne pas le quitter d'une seconde. Aller se baigner pourrait donner au peintre l'opportunité de disparaître et Philippe ne veut pas prendre ce risque.
Leurs mains se lient et il frissonne à ce contact. Avant de sentir ses lèvres. Nouveaux frissons plus audacieux. L'effet est immédiat. Même si le goût est moins sucré, certainement les embruns qui changent la donne.
Et il le suit sentant l'emprise se faire plus imposante. Sentant son désir se faire plus présent. Même s'il est troublé, s'il ne comprend pas, il y a cette attirance qui le guide, l'envoûte et l'aveugle surtout. Dans sa tête toute pensée est stoppée. Pour laisser libre cours à la vision de leurs corps entrelacés, emboîtés. Il a envie de sentir son homme en lui. Il a envie de le posséder aussi. De ce gorger de cette extase charnelle et de rien d'autre.
Le reste d'un coup lui fait peur. Et cette peur devient plus vorace quand ils s'arrêtent pour essuyer leurs pieds. Il regarde Marius et la peur s'efface. L'amour de sa vie est à ses côtés que pourrait-il arriver ?
Il voit son visage se détendre. Peut être parce que le temps de vraie retrouvaille est tout proche. Peut être parce que dans ce taxi qui doit les conduire à l'hôtel. Pourquoi l'hôtel ? Ils seraient bien mieux chez Philippe. A oui une vision conférence. Le moment charnel va dont devoir attendre un peu. Il soupire avant de sourire parce que son homme vient de lui voler un autre baiser.

Avant de gamberger sur les paroles dites. « C'est quoi le malentendu ? Le fait que je t'ai cru mort pendant plus d'un an ? C'est ça que tu vois comme un malentendu. » Sa voix a changé d'un coup. Et il retire sa main de celle de son époux. « Tu vois cette histoire comme un malentendu toi ? Attends Marius est ce que tu as une idée de ce que j'ai enduré pendant tous ces mois passés à pleurer ta disparition. Et toi tu étais là à Los Angeles dans un hôtel. Et moi je ne croyais définitivement seul. » Et les larmes se mettent à couler. « Et toi tu parles de malentendu. Et tu veux m'amener à ton hôtel pour une visio conférence importante. Alors que cela devrait être nous l'important. Alors que tu devrais avoir envie de voir là où j'ai vécu pendant ton absence. »
Il passe sa main dans ses cheveux, sur son visage, il tremble, se cripse. « Je ne comprends pas Marius. Je ne comprends rien. Pourquoi tu m'as fais ça ? Il y en quelqu'un d'autre c'est ça ? »
Et d'un coup son regard se durcit.
Tout comme son corps se tend sous la douleur éprouvée. « Mais oui c'est ça. Mais que j'ai été idiot. Te pleurer tout ce temps. Ne toucher aucun autre homme. Alors que toi tu étais avec un autre. C'est pour ça l'histoire de ta mort. Pour vivre tranquille cette autre histoire. Bordel et tu veux te jouer de moi c'est ça. Non c'est impossible. Je deviens fou. » Il se sent mal Philippe, il ne sait que penser. Il a du mal à respirer. Rien ne lui paraît réel et pourtant quand il regarde l'homme qui lui fait face comment douter de la réalité des choses.
Et il l'attrape par le col de sa chemise. « Je te déteste. Tu n'avais pas le droit de me laisser seul ... de me faire souffrir comme ça pour un autre. Je comptais si peu pour toi c'est ça. » Son visage est déformé par la douleur. « Et pas question qu'on aille à ton hôtel. Tu viens chez moi et tu verras le balcon. Celui qui surplombe la ville, celui duquel j'ai eu envie de me balancer dés mon arrivée. Tu verras ce que ça fait. » Il serre, il n'y a pas photo entre les gabarits qui s'opposent. Il fallait toujours qu'il fasse attention dans leurs jeux.
Mais là pas question qu'il lui laisse le dessus.
Et quand la voiture arrive il est prêt à le jeter dedans sans ménagement et à filer son adresse au chauffeur et vu son regard il n'a pas intérêt à moufter. Pourtant au fond de lui les doutes le reprennent avec violence. Et une voix murmure avec bienveillance dans sa tête.
Je suis mort mon amour. Et jamais je ne t'aurais fais souffrir. Cet homme n'est qu'un leurre. Regarde le vraiment au delà des apparences. Écoute sa voix, son cœur, son âme. Ce n'est pas moi. Moi je n'existe à présent que dans tes pensées et ton palpitant.
Et il lâche l'homme. « Je vais devenir fou. » Il l'est un peu déjà et il s'écroule.
Abattu et perdu.
 
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Zacharia Foster
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Sam 17 Avr - 16:44

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Trouble


Je l’écoute sans l’écouter, car tout ce qu’il me raconte est incohérent et plus il parle, plus je me dis qu’il est dingue et ses larmes me mettent mal à l’aise. Je devrais peut-être appeler les structures spécialisées pour savoir si personne n’a perdu un barge ou s’il ne leur manque pas un fou à lier parce que je l’ai retrouvé et je suis prêt à le livrer gratuitement s’il le faut.

Je n’ai pas pu me marier avec ce mec. C’est un cauchemar. Plus jamais je ne remettrais les pieds à Vegas. On ne m’y reprendra plus.

Alors que je tente d’arranger la situation, je sens bien que mon interlocuteur n’est pas réceptif à mes arguments. Je reste calme, mais dans ma tête ça tourne à mille à l’heure pour essayer de me débarrasser définitivement de ce fou. Il insiste avec la peinture et je n’ose pas lui dire que je suis œnologue et encore moins que je m’appelle Zacharia. Je le lui ai dit mais, il n’a pas eu l’air d’entendre. Il n’entend que ce qu’il veut, on dirait... et ça ne m’arrange pas vraiment son ouïe sélective.

Par contre, une chose est certaine, lorsque je vais mettre la main sur cette bande d’abrutis, ils vont passer un sale quart d’heure. Parole de Foster. Ils ne vont pas s’en sortir comme ça.

Soudain, tout bascule et je ne sais plus comment réagir. Je dois même avouer que je ne suis pas rassuré, le gars a l’air furieux et moi, je m’écrase, le colosse peut me réduire à néant en un éclair. Exit époux et mari. Il est redevenu un étranger, inconnu et fou furieux par-dessus le marché. Combo gagnant.

Je sens son emprise autour de mon cou et je n’en mène pas large. Son récit est toujours aussi délirant. J’ai envie de lui gueuler dessus, mais sa folie me fout les jetons. J’ai envie de lui dire que forcément j’ai baisé avec d’autres que lui. Heureusement que je n’ai pas fait vœu abstinence en plus de m’être marié à ce taré. Et dire que j’étais tranquille jusqu’à ce qu’il débarque.

Son récit est toujours aussi décousu pour moi et il doit lire l’incrédulité ou bien la surprise dans mon regard parce que je suis perdu dans cette histoire.

En plus d’être barge, il est menaçant et moi, je n’ouvre plus la bouche de crainte d’envenimer une situation déjà bien tendue. S’il croit que je vais le suivre chez lui pour qu’il me balance de son maudit balcon, il peut toujours rêver le taré. J’en viens même à regretter qu’il n’ait pas sauté… ce n’est pas charitable. Je déglutis péniblement sous sa prise. À cette allure, je n’aurai pas besoin du balcon, il m’aura tué avant. Mourir si jeune et si près de la réalisation de mon rêve, posséder des parts dans un prestigieux domaine. Je ne suis pas sûr qu’ils voudront disperser mes cendres dans les vignes. J’étire le cou pour me soustraire à sa poigne mais, la manœuvre n’est pas vraiment efficace.  J’ouvre la bouche et la referme ne sachant pas quoi dire. Heureusement, il me relâche enfin. Je porte immédiatement ma main à mon cou et me plie en avant pour souffler avant de me relever pour inspirer et expirer un grand coup. Je passe légèrement ma main sur ma pomme d’Adam,  tout en fermant une fraction de seconde les paupières. Peut-être que j’espère ne plus le voir en les rouvrant. Peine perdue.

Il est toujours là et dans un état émotionnel lamentable.

Ce n’est pas possible qu’il se mette dans un tel état à cause d’une nuit et d’un mariage de merde à Las Vegas. C’est pour cela que je pense qu’il est complètement ravagé de la tête.

La voiture de l’hôtel arrive comme une bouffée d’air frais. Un vent libérateur. Il ne tient qu’à moi de m’engouffrer dans l’habitacle et de me barrer sans me retourner. Profiter que l’autre fou soit à terre pour fuir. Pas très reluisant comme façon d'agir. Je soupire, incertain de la conduite à tenir tandis que je passe une main fébrile dans ma chevelure. Tout ça à cause d’une nuit dont je n’ai aucun souvenir. Faut régler le problème car cela a assez duré.

« Allez viens, tu ne peux pas rester là. Il faut vraiment que nous ayons une conversation tous les deux. »

Je tais le fait que je vais aussi avoir une conversation avec mes amis- est-ce que je peux encore les appeler ainsi cette bande d’idiots- pour savoir pourquoi ils ne m’ont pas averti.

« Je ne sais pas ce que l’on t’a raconté, mais, il n’y a personne dans ma vie. Je te le jure »

Ce qui est vrai. Je suis toujours célibataire et je ne vis aucune histoire d’amour avec qui que ce soit. Je suis trop pris par mon boulot. Par contre, j’ai des aventures éphémères, mais j’évite d’en parler. Il serait capable de m’étrangler pour de bon cette fois. Lui aussi, faire vœu de chasteté, faut être débile…

J’hésite à lui dire qu’il est fou, craignant encore une fois sa réaction.

Dans le court silence qui s’installe, j’essaie d’organiser mes esprits. De trouver de la cohérence à ce qui n’en a pas.

« … et si on t’a dit que j’étais mort, cette idée ne vient absolument pas de moi. Jamais je ne ferai une chose pareille. »
 
Ce qui est aussi véridique. J’aurai demander l’annulation du mariage, tout simplement. Si je l’avais su à temps, évidemment.

« Tu es plutôt canon comme mari en plus, pourquoi je t'aurai quitté... »

Je fais ce que je peux pour détendre l’atmosphère et je lui adresse un sourire, perdu entre son côté ‘fou à lier’ et son côté vulnérable.

Je l’aide à se redresser et l’installe dans la berline, prenant soin de demander au chauffeur de verrouiller les portières afin que mon époux ne prenne pas la poudre d’escampette. Installé à ses côtés, je prends sa main dans la mienne et l’attire à moi.

Je ne comprends rien à ce qu’il me raconte depuis le début mais, je me dis que si je suis responsable de cette situation, ainsi que ma bande de potes, on se doit de réparer les dégâts causés. Même si je le trouve dingue, je ne peux pas le laisser seul et dans cet état.

Je me sens soudain mal d’avoir agis de la sorte et sans m’en rendre compte, je passe un bras autour de mon mari, je recommence à l’appeler ainsi, et l’embrasse. Doucement. Un baiser de pardon. De réconciliation.

L’espace arboré et protégé de l’hôtel Bel Air me rassure immédiatement. Traînant mon homme derrière moi, je récupère ma clé électronique à la réception et je me dirige vers ma suite. Dans les allées, les fleurs et les végétaux pullulent ainsi que les insectes et les oiseaux. C’est toujours main dans la main que l’on arrive devant ma suite, ou plutôt ma petite maison individuelle.

Je jette un regard discret à ma montre car je n’ai pas oublié ma visio, que je ferai, quoi qu’il m’en coûte. Je pense savoir comment obtenir gain de cause, en espérant que cela ne génère pas une autre crise. Une fois dans le salon, je sens un poids s’envoler de mes épaules. J’ouvre la porte fenêtre et montre le petit patio avec sa piscine d’un geste du menton.

« Mets-toi à ton aise, je vais chercher de quoi boire »

Je passe une main bienveillante dans son dos. Pas question de proposer de l’alcool, je tiens à sauvegarder le peu de neurones que mon époux semble encore posséder.

Lorsque je reviens, j’ai déposé les boissons sur un plateau, deux jus de fruits ainsi qu’une bouteille d’eau minérale, des gobelets et sous le plateau, mon ordi afin de mettre toute cette histoire au clair. Je dispose les verres, les boissons tandis j’ouvre mon ordi et commence à la connexion. Je me suis assis à côté de Philippe.

« On va enfin comprendre ce qu’il se passe, ok ? Je pense que ce sont mes amis qui ont monté toute cette histoire sans m’en parler et je suis vraiment désolé. Il faut que tu me croies. »

Je pose une main sur son avant-bras tandis qu’apparaît à l’écran le visage de James, tout sourire.

« Zach, comment ça va ? T’es pas tout seul »
Grand éclat de rire de la part de mon ami.

« Tu le reconnais ? »

« Je devrais ? »
Regard ahuri.

« Normalement oui. Je te présente Philippe. Mon mari. On s’est marié à Las Vegas durant notre séjour. Celui où toi et Cam avaient aussi convolé..»

« Je ne me souviens pas très bien de cette soirée et pour être franc, je tiens même à l'oublier, mais félicitations »
Un autre éclat de rire nous parvient.

« Arrête de rire, bordel. Pourquoi ne pas m’avoir dit que je m’étais marié et surtout, pourquoi avoir dit à Philippe que j’étais mort ??? Tu imagines l’effet que cela lui a fait de me trouver, bien vivant, sur la plage ???? Bon sang, vous avez déconné là !! ... »

J’évite de parler du choc que cela m’a causé à moi aussi. Pas de la même nature, mais un choc néanmoins.

« Zacharia, je viens d’entendre la bonne nouvelle. Tu es un petit cachottier. Toutes mes félicitations pour ton mariage. Il va falloir que tu ramènes ton mari au domaine. Il faut fêter ça dignement et je ne veux aucune objection. »
La tête de mon patron et propriétaire du domaine prend tout l’écran. Je souris aussi, mais je me sens crispé soudain.
« Je crois que cela sera l’occasion de fêter ton mariage et sûrement ta nomination en tant qu’associé. »

J’hésite entre pleurer de joie et pleurer tout court et je m’entends répondre

« Mon époux va adorer le domaine, j’en suis certain »

Le reste de la visio passe sans que je m’en rende compte car dans ma tête, une seule pensée tourne ‘Je suis dans la merde

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Philippe Neville
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• âge : 47
• pronom : Il
• côté ♥ : Veuf depuis le 14/02/2020. Son coeur semble vouloir se reconstruire doucement au prés d'un musicien.
• orientation : Gay il ne s'est jamais posé de questions au niveau de ses attirances. Ses yeux se sont posés rapidement sur les courbes masculines et il n'en n'a jamais éprouvé de honte ou de dégoût.
• occupation : Saxophoniste de jazz. Il est resté un temps sans jouer, Ruben a su lui redonner l'envie de laisser parler la musique au travers des notes.
• quartier : Silverlake. Un loft sobre et épuré, ou juste l'essentiel est présent. Très peu d'objets personnels qui pourraient témoigner de son passé..
• avatar : Alexander Skarsgård
• crédits : medusa (avatar) / vmicorum. (signature)
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Philippe Neville
Trouble ~Zacharia & Philippe~
Mar 20 Avr - 11:58


[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]Zacharia & Philippe. avril 2021
Philippe divague.
Pris dans cette tourmente, il ne voit que la façade.
Mais comment pourrait-il voir au delà ?
Même si les mots dit par Marius l'embrouillent et le perturbent. Il y croit. Il veut y croire. Son mari est là vivant, devant lui. A t-il besoin d'autre chose ? Non.
Et tant pis si dans sa tête c'est le bordel, son cœur cogne contre sa poitrine si fort qu'il en éprouve de la douleur. Mais n'en ressort que le bonheur de serrer son mari ressuscité dans ses bras.  
Pourtant des détails le chagrinent, l'odeur du parfum qui est différente, l'histoire décousue sur sa mort, qui s'il y réfléchit est des plus rocambolesque. Le fait qu'il parle de ses parents et qu'il veuille le présenter. A croire que le peintre n'a plus non plus toute sa tête. Cette année de séparation a fait des ravages monstres.
Et cette idée affole Philippe.
Son homme n'a pas changé physiquement. Peut être un peu plus maigre. Son joli petit cul semble moins rebondi. Mais mentalement tout n'est pas net. Mais le musicien a du mal à faire la part des choses. Parce que voir son mari là bloque toutes réflexions cohérentes. Il ne voit que ce que son cerveau voit, en oublie les battements de son cœur. De toute façon ils sont incontrôlables. Perdus dans un monde ou tout semble s'effriter et se reconstruire en même temps.
Et il essaie de comprendre. Il cherche à savoir pourquoi cette comédie de mort a été mise en place. Même Marius n'a pas de réponse. Enfin si, il en a des brides, des fractions, mais mises bout à bout elles sonnent d'une drôle de façon.
Pour ne pas carrément dire qu'elles sonnent faux.
Mais un baiser suffit à tout effacer. Même si la saveur des lèvres n'est pas la même. Ce contact électrise Philippe. Il pourrait même le rendre docile. C'est pour ça qu'il le suit. Et d'autres baisers s'égrainent sur sa bouche avec cette promesse de retrouver Marius intimement. D'ailleurs de vision bien moins sages se glissent dans ses pensées, lui faisant oublier encore une fois l'essentiel. Le ni queue ni tête de l'histoire par rapport à leur mariage, à la mort du peintre.
Mais malgré tout ce bordel.
Philippe suit Marius.
Aveuglement
.

Enfin presque vu qu'arriver au niveau de la route, tout change. Le musicien est lui même surpris par sa réaction, mais l'évidence l'aveuglement et cette fois c'est loin d'être dans le bon sens. Il imagine le pire. Marius avec un autre.
Voilà la raison de sa fausse mort.
Voilà la raison de la détresse de Philippe
.
Et cette idée le rend dingue. Comment son mari a pu lui faire une chose pareille. Il remet tout en question et devient même incontrôlable. Se saisissant de son homme, voulant entendre de sa bouche l'abominable vérité.
Il l'a trompé, il le trompe depuis plus d'un an.
Se moquant de sa douleur. Se disant certainement qu'il survivrait à cette annonce. Et le poids de cette tromperie pèse encore plus lourd que le poids de la mort. Car il salit tout l'amour qu'ils se sont portés. Et Philippe à cet instant meurt une seconde fois, son cœur finissant de se briser. Il ne reste plus rien au fond de sa poitrine qu'une vague traînée de poudre que le souffle du vent fait s'envoler.
Marius vient de l'achever. Et il s'écroule terrassé. Abîmé et brisé à jamais. « Pourquoi nous faire retrouver si c'est pour me planter une nouvelle lame dans le cœur ? Pourquoi tant de rancœur et de haine à mon sujet. Qu'ai-je dont fais pour mériter pareil châtiment ? » Son monde s'écroule une seconde fois.
Il a envie de mourir et d'emporter Marius dans cette mort. Pas question de le laisser à un autre. Déjà qu'il lui a volé plus d'un an. Il ne prend même pas conscience qu'il aurait pu étrangler un inconnu sur la chaussée. Il n'a plus conscience de rien. C'est son chagrin qui mène la danse et il n'est qu'un pantin des larmes amères qui coulent de ses yeux éteints. Il se retrouve au sol. Vidé et épuisé de cette vie qui ne le ménage pas.
Comment Marius a t-il pu lui faire une chose pareille ?
Il n'a pas de réponse à cette question et il n'est pas certain d'en vouloir une. Pas la peine de prendre le risque de détruire un peu plus la beauté de leur histoire. Déjà qu'elle vient d'en prendre un coup.

Philippe ne voit même pas le taxi arriver. Il pourrait rester là des heures. Il est tétanisé par la douleur, par cette vérité horrible de n'être au final qu'un mari trompé et bafoué. Toutes ces larmes qu'il a versé. Pour rien. Il est tiraillé entre la haine et un chagrin immense.
La déception aussi.
Et puis il y a la voix de Marius qui refait surface, avec toujours ces intonations qui le choquent. Et qui pourrait s'ajouter à ses doutes s'il était en état de réfléchir.
« Je ne suis pas certain d'avoir envie de cette discussion. » Son ton est froid. Une discussion qui lèverait le voile sur cette année d'adultère, ne l'enchante guère. Il n'a pas envie d'être comparé à un autre. Est ce qu'il ne comblait pas Marius autant qu'il le lui laissait penser ? « A vrai dire je ne sais plus ce qui est vrai ou faux. Tu m'embrouilles. Te voir met mon être tout entier dans un état que je ne contrôle plus rien Marius. J'ai versé tant de larmes. Prié si souvent pour te revoir au moins une fois. T'aimer encore. Et là je ne sais plus. Tout est bizarre et je ne comprends pas tout. » Même si Philippe reste persuadé que c'est son homme qui se tient à ses côtés.
Utopie.
A ces mots il lève ses yeux voilés vers lui, ne sachant plus trop si l'accident de Paris était vrai. Aurait-il rêvé cet horrible moment ? « Je t'ai vu mort Marius ….  tu es même mort dans ...  mes bras le 14 février 2020 … on était à Paris  .. un chauffard t'a fauché  .. tu as oublié .. » Lui non, il revoit même la scène en parlant et éprouvé des frissons horribles qui le secoue violemment. Où est le souci ? Où est la faille ? « Tu ne m'aurais jamais quitté de son plein gré. J'en suis sur. On a du te manipuler. Je ne sais pas comment mais .. ce n'est pas net tout ça. » Il ne met pas encore le doigt sur le point précis qui cloche. Mais tout semble d'un coup bizarre et sans aucun sens logique.

Un sourire et Philippe est aux anges, il se relève aider par son mari et puis monte dans la voiture. Il évite de penser, de toute façon son cerveau n'est qu'une bouillie qui ne sait plus comment se recoller. Comme à son habitude il ferme les yeux durant le trajet. Essayant de fermer son esprit aux images qui se bousculent et le perturbent. Ébréchant un peu plus ses émotions et son ressenti sérieusement mis à mal avec toute cette histoire.
Il ne voit nullement la mascarade ou la méprise de cet instant.
Ils arrivent à l'hôtel et il se laisse traîner, vulgaire pantin incapable d'agir. Il est juste fébrile dans l'attente de comprendre et de savoir. Même s'il flippe comme jamais à l'idée des explications qui vont tomber dans les secondes à venir. Il aimerait une fois dans la chambre, enfin plus un appartement qu'une simple chambre, stoppait le temps et profiter de son homme. Mais ce fait ne semble pas au programme pour le moment.
Se mettre à l'aise.
Difficile quand la peur de voir surgir un autre reste bien présente. « Tu es seul ? » Le regard du musicien part dans tous les sens à la recherche d'indice. Autant pour retracer cette année d'absence que le fait qu'un autre puisse se tenir dans son lit toutes les nuits.  
« Tes amis ? » Étonnement suspect dans la voix, dérouté par la caresse dans son dos. « Tes amis étaient mes amis Marius. Sauf si tu m'as fais des cachotteries ? Du genre une double vie ? » Tout semble possible. Il le suit du regard, observe ses gestes, cherchant ce qu'il ne lui éclate pas au visage. Cela ne fait qu'augmenter son mal de tête, d'ailleurs il se masse les tempes, son mal être. « Je ne sais plus que penser. »
Perdition extrême. Coulage en règle.

L'ordinateur s'ouvre, s'allume, alors qu'ils sont assis côte à côte. Marius reste bienveillant alors que Philippe est encore plus perdu quand il voit un inconnu dans l'écran. Et quand le prénom dont on use envers son mari résonne comme une nouvelle blague. Il regarde l'écran puis le visage fantomatique pourtant bien réel.
Zach. Mariage à Las Vegas. Zacharia. Le domaine.
Quel domaine ? Le musicien blêmit au fur et à mesure que l'échange avance. Il met son visage entre ses mains . « Arrêtez vous dites n'importe quoi ? Qui est Zach ? Et pourquoi vous parlez de mariage à Los Angeles ? Vous jouez à quoi ? » Une nouvelle fois ses yeux alternent entre ces visages inconnus et celui de son mari .
Incompréhension totale.
« Tu joues à quoi Marius ? J'ai fais quoi pour que salisse tout ? On s'est marié France il y a plus de 15 ans. On se connaît depuis 20 ans. Tu étais même marié à Solène quand on s'est rencontré. Bordel tu me fais quoi là ? » Il se lève et commence à faire les cents pas, serrant ses poings. Ne comprenant rien à rien. « Tu es un peintre Marius un peintre mondialement reconnu, une exposition se met en place à ton honneur. Et là tu parles de domaine. Mais on t'a fait quoi ? Un lavage de cerveau ? Et ces mecs je ne les connais pas. Et je ne suis jamais allé à Las Vegas et toi non plus. On a échanger nos serments devant nos familles. Bon sang c'est quoi qui ne tourne plus rond chez toi ? » Et il pousse violemment la coupe de fruits se trouvant sur la table. Il a envie de hurler. « Tu veux me rendre fou c'est ça ? Ta mort ne m'a pas assez fait de dégâts. Tu veux m'achever. Pourquoi bordel Marius ? Pourquoi ? » Et il revient vers son homme pousse l'ordi et l'attrape à nouveau au niveau du col. « Explique sans te foutre de moi. Sinon je te jure que je ne réponds plus de rien Marius Defontaine. Je n'ai plus rien à perdre. »
Il a déjà tout perdu.
 
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Zacharia Foster
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Zacharia Foster
Trouble ~Zacharia & Philippe~
Mer 21 Avr - 8:38

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Trouble



Jamais je ne me serai douté que faute d’obtenir des explications, voir mon acolyte envenimerait la situation. Moi qui pense tout clarifie, j’ai tout faux. J’ai à peine le temps de lui faire un signe comme quoi tout va bien que le clapet de l’ordinateur se referme sur son visage ébahi. Heureusement qu’il ne s’agissait pas de mon patron et futur associé… Le revoilà qui délire avec ma mort en m’appelant Marius. Sauf que là, j’en ai marre. Mes potes n’y sont pour rien et ce mec est fou. Je me demande si James va téléphoner à la direction de l’hôtel pour prévenir que Zacharia Foster, moi, se fait agresser par un fou dans sa suite. En attendant les renforts, et dans l’éventualité où James penserait que je lui monte un canular, ça serait bien son style,  je décide de réagir.
 
« Ça suffit !!! ÇA SUFFIT MAINTENANT !!!  lâche-moi !! »

Je m’énerve, tente de me dégager, et tant pis, si je ramasse un coup. J’ai essayé d’être compréhensif. Gentil et tout en tas d’autres qualificatifs positifs, mais là, je suis à bout. Je n’en peux plus.

« Je m’appelle Zacharia Foster et je suis œnologue dans la vallée de Napa. Je suis américain. Né à Los Angeles, en Californie. Je n’ai pas de double vie, ayant déjà du mal à en gérer une avec mon boulot »

J’ai débité tout cela d’une traite et en français afin que les choses bien comprises. Je me suis bien présenté sous mon identité sur la plage et non sous ce pseudo qu’il me colle depuis qu’il m’a vu.

« Je n’ai pas changé d’identité. Je suis, qui je dis être et non un autre. Je ne suis pas français mais, j’ai étudié l’œnologie en France – quoique cela ne fasse pas de moi un Français – et je ne me suis JAMAIS marié avec toi il y a 15 ans, ni avec ... je ne sais plus comment tu l’as appelé. Je suis et ai toujours été célibataire. »

Je soupire tout en secouant la tête avant d’enchaîner, je tiens à éclaircir une bonne fois pour toute cette situation avant qu’il ne me tue sur un malentendu.

« Je ne suis pas mort non plus, sinon, je ne pense pas que je serai là, à avoir cette discussion complètement dingue avec toi. Par contre, si tu ne desserres pas ton étreinte, il est fort probable que je meure aujourd’hui »

Je tente l’humour sans être certain que le frenchy comprenne. J’ai bien vu que toute cette histoire ne tourne pas rond comme ce qu’il y a dans la tête de celui qui se prend pour mon époux. J’aurai dû le dégager dès qu’il a ouvert la bouche. Sans cette escapade à Vegas, c’est sûrement ce que j’aurai fait, ou bien, j’aurai cru à une technique de drague. Trop tard pour les regrets.

« Je suis ici pour mon boulot, le lancement de ma nouvelle création qui n’est autre que du vin. Je n’ai aucun talent artistique et je ne peins pas. Le vin est toute ma vie »

Un autre soupir passe mes lèvres tandis que je pose une de mes mains sur les siennes afin de le faire desserrer sa prise. Sans animosité, même si je déteste qu’on me saisisse ainsi, que l’on m’agresse. Je ne force rien, de peur d’aggraver ma situation. Je ne suis pas de taille à le battre.

« Je ne suis pas celui que tu crois, ce Marius... »

Je crains sa réaction, le personnage est assez excessif et je n’ai plus d’argument pour le calmer. Il n’y a que la vérité.

« La personne que tu as vu est mon ami. On travaille ensemble depuis des années. J’étais avec lui à Las Vegas. En ce qui me concerne, c’est de là que vient le quiproquo. Quand tu m’as dit être mon mari, j’ai fait le lien avec mon séjour à Vegas et j’ai cru que l’on s’était marié là-bas puisque mes potes avaient succombé aux joies du mariage. Ensuite, quand tu m’as dit que j’étais mort, j’ai pensé à une mauvaise blague de leur part pour t’éloigner. J’ai tenté de trouvé une raison logique à ce qui ne l’était pas... j'ai même cru que tu m’avais cherché pour obtenir la très recherchée carte verte »

J’ai cru beaucoup de choses, mais aucune n’était vraie. Je me suis fourvoyé comme un idiot.

« Je ne suis pas Marius et je suis désolé si je lui ressemble, que tu aies pensé le retrouver... je suis désolé de t’avoir donné de faux espoir, vraiment … »

Je m’excuse pour quelque chose dont je ne suis en rien responsable et pourtant, je me sens coupable des faux espoirs qui ont animé le français durant quelques minutes. Mon regard accroche celui de cet homme et pour la première fois, je le regarde. Je vois sa détresse et peut-être un peu sa folie aussi, mais sûrement due au chagrin causé par la perte de ce Marius. Il devait y avoir quelque chose de très fort entre eux pour que son veuf soit dans cet état. Je ressens un petit pincement au cœur, un soupçon de jalousie ou d’envie, car je n’ai jamais eu la chance d’aimer ou d’être aimé à ce point. Je me console en me disant que je suis vivant.

« Je lui ressemble tant que ça que tu as cru que j’étais lui ? »

Ma vindicte est retombée, cela ne sert à rien maintenant que j’ai compris que nous étions, chacun, pris dans notre vision de la situation. Je me dégage lentement, je ne pense plus qu’il puisse me faire du mal. Il a compris qui je suis et surtout, qui je ne suis pas. Savoir que quelque part en France, un gars me ressemblait tant que même son mari s’est trompé me laisse perplexe. Je me dis qu’il y a forcément un détail qui lui a échappé et qui aurait pu le mettre sur la voie. Lui faire comprendre qu’il faisait fausse route. Mon accent déjà. Mon nom aussi. Je chasse rapidement tout ça de mon esprit.

« L’invitation à dîner tient toujours »

Puis, sur un ton plus léger, je rajoute

« Ce n’est pas tous les jours qu’un inconnu m’aborde en m’appelant ‘son mari’, ni qu’il séduit mon patron en moins d’une seconde »

Il est vrai que dans les vignes, on se connaît tous, donc, les quiproquos sont moins courants. Heureusement. Au domaine, ils vont forcément vouloir savoir qui est ce mec et je crains qu’il ne me croit pas si je leur raconte cette histoire tant elle est farfelue et complètement rocambolesque. Tout cela sera possible si mon ex-mari me relâche. Si j’arrive encore à faire de l’humour, c'est que tout va bien.

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Philippe Neville
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• orientation : Gay il ne s'est jamais posé de questions au niveau de ses attirances. Ses yeux se sont posés rapidement sur les courbes masculines et il n'en n'a jamais éprouvé de honte ou de dégoût.
• occupation : Saxophoniste de jazz. Il est resté un temps sans jouer, Ruben a su lui redonner l'envie de laisser parler la musique au travers des notes.
• quartier : Silverlake. Un loft sobre et épuré, ou juste l'essentiel est présent. Très peu d'objets personnels qui pourraient témoigner de son passé..
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Philippe Neville
Trouble ~Zacharia & Philippe~
Ven 23 Avr - 10:13


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Philippe semble dans un monde parallèle.
Certains détails devraient le faire revenir dans la réalité et lui faire prendre conscience que le mec qu'il a suivi dans cette suite n'a rien à voir avec Marius. Mais la ressemblance est frappante. Un copié collé parfait de son mari, lui fait perdre tous liens avec la vraie vie.
Il ne voit que Marius.
Son aîné, si souvent pleuré. Le regard est aussi profond et intense, le sourire s'étire avec le même charme, les pommettes se creusent de la même façon, le menton a le même dessin.
Comment ne pas voir dans cet inconnu croisé en plus sur la plage : Marius ?
L'accent bien sur perturbe le musicien, c'est propos incohérents aussi. Mais l'amour qu'il porte à son mari efface tout ce qui pourrait lui ouvrir les yeux et le mettre face à la douloureuse vérité. Celle que la mort à réellement emporter celui qui a fait batte son cœur durant 20 ans.
Réveille toi Philippe. Réveille toi.
Mais cette voix est si lointaine, si flou, qu'il ne l'entend pas. Vient le moment de la confrontation, le moment des vérités qui fâchent. Et les paroles des deux inconnus derrière l'écran est un trop plein d'émotions pour Philippe. Il ne comprend plus.
On lui ment.
Et Marius n'est pas épargné par ce tremblement de terre qui le secoue entièrement. Brisant toute retenue. Il veut comprendre.
Pourquoi se joue t-on de lui de cette façon ?
Quel intérêt de le faire souffrir encore et encore ?

Et de la main même de celui en qui il avait une confiance aveugle.
L'ordi est vite viré, éteint et le pauvre Marius est à nouveau pris à la gorge comme avant qu'ils ne montent dans le taxi. Philippe ne contrôle pas sa force, c'est son chagrin et sa douleur qui en deviennent maître. Et ses mots ne montrent qu'une chose sa réalité est altéré par cette vision.
Bien trop perturbante, bien trop troublante.
Il veut comprendre.
Maintenant
.

Et Marius se rebelle. Non Zacharia. Zacharia Foster.
Philippe secoue la tête par la négative, c'est impossible pour lui. Pourtant c'est bien la réalité et au fond de lui il le sait. Il a tenu Marius entre ses bras, c'est lui même qui a cueilli son dernier souffle, son dernier je t'aime. Il sait mais il ne veut y croire. Une lueur d'espoir ayant renaît en voyant cet homme sur la plage.
Un espoir fou.
Mais un espoir quand même
.
Et il l'écoute débiter ses conneries. Les expressions de son visage se parent de surprise, d'une souffrance plus profonde, de dégoût, de peur, Le français prend place dans les phrases, français parfaitement maîtrisé. Mais il n'a pas la sonorité chantante de la voix de Marius. Les doigts de Philippe se serrent et se desserrent contre le cou de l'homme qu'il tient en son pouvoir. Il a autant envie de le faire taire pour ne plus entendre ses idioties. Que de l'écouter pour enfin comprendre.
Mais l'explication fait un mal de chien.
Les larmes ravagent ses yeux. Et une lame s'enfonce un peu plus dans son cœur déjà détruit par le chagrin.
Le contact de la main de Zacharia sur la sienne est à la fois électrisant et douloureux. Ce corps sous le sien il le désire mais les paroles prononcées le font le détester. Un combat se livre avec rage dans sa tête entre la raison de la réalité et la raison du rêve.
Pourquoi doit-il vivre une telle chose ?
Qui s'est permis de donner le même visage que Marius à un … autre ?

Il se met à trembler ravagé par cette réalité qui le rattrape et lui tombe dessus comme un coup de massue. Il se sent chavirer. « Tais toi s'il te plaît. Tais toi. Cela fait trop mal. » Sa main lâche la prise faite sur son cou. Et quand Zacharia lui demande s'il ressemble à Marius, ses doigts remontent avec tendresse de son cou à sa joue. Ils usent de la même douceur que si c'était Marius qu'ils effleuraient. « Traits pour traits. Rien de manque . » Sa voix est faible et fébrile. Ses doigts frôlent les lèvres de Zach, s'attardent. « Le même sourire charmeur, les mêmes fossettes. » Ils détaillent laissant leur pulpe se gorger du grain de peau. « Tu as la même intensité dans le regard, la même profondeur dans la couleur. » Les larmes coulent, venant se poser sur la peau de Zacharia. « Il y a juste ta voix qui est moins chantante que la sienne. C'est troublant. »

Les yeux de Philippe se posent sur les lèvres de Zacharia qu'il vient embrasser avec douceur. « Celles de Marius étaient plus sucrées. » Son cœur accélère et même s'il comprend que ce n'est pas son mari, le désir le ravage. Le désir d'aimer une dernière fois celui qu'il a perdu trop vite. Idée folle mais il ne la contrôle pas. Il reprend contenance car il sent que ses envies pourraient lui jouer des tours et surtout se remarquer. Et il laisse échapper ce corps qui a éveille bien des idées.
Des désirs de luxure retenue depuis plus d'une année.
Il sort son portable de sa poche, alors que Zacharia lui parle de l'invitation à dîner. Il l'ouvre sur les photos et lui montre. « C'est Marius. »
Sur les cliché on peut voir un couple heureux et amoureux.
Puis il se lève, passe ses mains fébrilement dans ses cheveux et regarde vers l'extérieur. « Ce n'est pas tous les jours qu'on a le droit de revoir celui qu'on a perdu, Enfin juste au niveau de l'enveloppe charnelle, vu que vos cœurs et vos âmes n'ont pas les mêmes inspirations. » Il se tourne et l'observe encore. Soupirant de désespoir. « Et je suis désolé. J'aurais donné ma vie pour Marius, pour l'aimer encore une fois. Le tenir contre moi. Sentir son corps battre sous mes doigts. Voir sa peau frisonner. » Puis il détourne les yeux, c'est tellement difficile pour lui. « Je ne sais pas si c'est une bonne idée que je reste. J'ai compris que tu n'étais pas lui. Mais t'avoir sous mes yeux active un désir charnel que j'ai peur de ne pas arriver à contrôler. Je n'ai touché personne depuis la mort de Marius. Et là juste sentir tes lèvres contre les miennes a activé un feu vorace. Je ne veux pas que tout dérape. J'ai assez fais le con comme ça. Et assez foutu ta journée en l'air. Rester cela serait comme me condamner à penser que je peux encore l'avoir pour moi une dernière fois. Une dernière nuit. » Il se sent si idiot de parler de la sorte. Si con d'avoir ce désir qui irradie ses reins et son bas ventre dés que ses yeux se posent sur Zacharia.
 
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Zacharia Foster
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Trouble  ~Zacharia & Philippe~ G5Be

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Zacharia Foster
Trouble ~Zacharia & Philippe~
Lun 26 Avr - 7:37

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Trouble


L’échange est violent dans sa teneur et je reste sonné. Abasourdi par ce qu’il m’arrive. J’espère qu’il ne s’agit pas d’une blague de mes potes. Non, ils n’auraient pas le mauvais goût d’agir ainsi. Il est vrai que beaucoup d’acteurs font des prestations pour des particuliers. Hollywood est la ville du fantasme cinématographique. Non, cette histoire va trop loin et ils savent parfaitement ce que je fais ici et je suis loin d’être en villégiature. Ce sont des années de travail acharné que je joue. D’heures passées à élaborer le meilleur cru. Je les tue s’ils foutent tout ça en l’air pour une connerie de blague.

L’étreinte se relâche et ma respiration retrouve son rythme, tout comme mon cœur. J’inspire et j’expire profondément, comme si la vie prenait un autre sens. Avait un autre goût. Je plonge mes prunelles dans celles de cet homme qui est passé du statut d’inconnu à celui d’époux avant de redevenir un inconnu. Tout cela en moins de quelques heures quand d’autres mettent toute une vie à passer les étapes.

Je vois les larmes ruisseler de ses yeux et je ne bouge pas. Je ne sais pas si je dois le consoler ou rester immobile. Je n’ai pas l’habitude de ce genre de situation, n’ayant jamais été confronté à des ruptures douloureuses. Ma vie sentimentale est monotone. Monochrome. Cela me convient très bien de n’avoir aucune attache, surtout lorsque je constate l’état du français, je me dis que j’ai fait le bon choix en restant seul.

Malgré tout, je me surprends à l’envier même si la douleur et le chagrin le ravagent. Que de l’extérieur sa vie  n’a rien d’enviable. Je suis déstabilisé par l’amour qu’il porte encore à son époux défunt et je suis curieux de découvrir la sensation d’être aimé par-dessus tout. Par delà la mort. Être aimé à ce point.

Soudain, je me retrouve face à un sosie. Un jumeau. Un autre moi-même dans les moindres détails. Sur la photographie, mon double me sourit et sans m’en rendre compte, je m’approche afin d’être certain que je  n’ai pas d’hallucination avant de me reculer, effrayé par cette ressemblance.

« Ce n’est pas possible d’être identique à ce point »

J’ai murmuré car, j’ai l’impression de rêver. Que tout cela n’est pas vrai. Que c’est un photomontage, mais au fond de moi, je n’y crois pas. Je cherche juste une explication rationnelle. Je tourne le visage vers Philippe avant de revenir sur les photos de leur couple. Je passe une main sur mon front, sans trop savoir quoi dire encore une fois.

J’ai les traits de Marius. L’âge approximatif de Marius. Mais je ne suis pas Marius. J’en viens même à me demander si ma mère ne m’a pas menti sur ma naissance mais, il y a peu de raison à cacher un enfant et surtout à l’expédier à l’autre bout de la planète. Je songerai à lui demander quand même, afin d'avoir l’esprit en paix avec toute cette histoire.

« Je comprends mieux ton trouble maintenant. N’importe qui aurait été ému et déstabilisé, moi le premier dans une telle situation »

Un sourire revient sur mes lèvres.

« L’invitation à dîner tient toujours. Je dois t’avouer que mes repères ont été mis à mal ce soir »

J’ai l’impression d’avoir eu une autre vie, à un autre moment alors que ce n’est absolument pas le cas. Je ne suis pas français et surtout, je suis vivant. Je sens sa bouche sur la mienne en un contact agréable. J’écoute ses paroles cette fois et même si elles peuvent paraître déplacées, je comprends leur légitimité face à cette situation extraordinaire. Le désir pour cet homme qu'il a perdu. Cette abnégation de soi. La tristesse qui l'a englouti durant de longs mois et voilà que j'apparais comme un mirage. Il y a de quoi perdre la tête.

Comme à mon habitude, je préfère être direct et clair même si la clarté n’a pas été mon fort aujourd’hui. J’ai plutôt été aveugle, mais qui peut m’en blâmer. Mon regard se voile un peu et je finis par dire

« Je ne suis pas lui et ne le serai jamais. Tu peux le croire, cela ne sera que dans ta tête. »

Ma cage thoracique se soulève en une inspiration dramatique avant que je souffle

« J’aimerais que tu restes. Je ne sais pas si c’est la meilleure idée de la journée, mais quand je repense aux évènements, je me dis que la finir ensemble est cohérent même si ce n’est pas pour les mêmes raisons et je dois t’avouer que je n’ai jamais vu personne me regarder comme tu le fais et ça me plaît assez. On pourrait faire connaissance puisque après tout, nous ne nous connaissons pas et laisser faire les choses... »

Je me tais et laisse le silence s’installer entre nous. Un temps de réflexion pour refuser ou accepter. Aller plus loin en connaissant les conséquences à vouloir se leurrer. Je ne sais pas si c’est une bonne idée. Je me dis aussi que je ne peux pas agir comme ce Marius. On est différent, c’est obligé. Je me rends compte que je perds le fil de mes pensées et dans ma tête résonne une voix qui hurle ‘Tu ne me remplaceras jamais – jamais -’ car une fraction de seconde je me suis vu à sa place. Aimé et désiré. Vivant avec un homme charmant quoiqu’un peu fou parfois. Je me suis vu dans la peau du personnage et cela ne me dérangeait pas vraiment. Du moins, je me serai arrangé avec ma conscience.

« Personne ne nous interdit de rêver le temps d’une nuit. Toi, d’avoir retrouvé ton homme et moi, d’en avoir trouvé un qui m’est tout dévoué »

Je lui adresse un sourire joueur avant de venir déposer un baiser sur ses lèvres. Je dois me hisser sur la pointe des pieds et cela me fait encore plus sourire. La vie est plus facile lorsqu’on est un fantôme.

« Si on fait du mal, ce ne sera qu’à nous-mêmes … »

La sentence est tombée, claire et réaliste. Les lendemains sont souvent chagrins et le nôtre ne sera certainement pas mieux.

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Philippe Neville
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• orientation : Gay il ne s'est jamais posé de questions au niveau de ses attirances. Ses yeux se sont posés rapidement sur les courbes masculines et il n'en n'a jamais éprouvé de honte ou de dégoût.
• occupation : Saxophoniste de jazz. Il est resté un temps sans jouer, Ruben a su lui redonner l'envie de laisser parler la musique au travers des notes.
• quartier : Silverlake. Un loft sobre et épuré, ou juste l'essentiel est présent. Très peu d'objets personnels qui pourraient témoigner de son passé..
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Philippe Neville
Trouble ~Zacharia & Philippe~
Jeu 29 Avr - 11:21


[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]Zacharia & Philippe. avril 2021
La rage et la douleur submergent Philippe.
Si au départ il a été désemparé.
Pris dans le tourment de retrouver son Marius.
Sans saisir l'essence de la situation.
Là tout lui explose en pleine gueule.
Et le retour est violent.
Il a mal. Terriblement mal et ne comprend rien à cette histoire. Ou il ne veut pas comprendre parce que cela l'impacte trop, brisant le peu d'espoir qu'il avait vu se dessiner en retrouvant son Marius.
Mais quand le vérité éclate, elle est insupportable, insurmontable et tout chavire. Et Philippe vrille dans un univers de folie ou il ne voit que la trahison avant de se rendre compte de l'erreur. Erreur tenue en haleine et rendue crédible par le jeu de l'inconnu qui lui fait face.
Inconnu qui répond au nom de :
Zacharia Foster et nom au nom de Marius Defontaine.
C'est la chute libre pour le musicien. Il tombe une nouvelle fois dans un puits sans fond. Horrible sensation de vertige et d'abandon. Il montre les photos pour prouver à quel point sa méprise était justifié tout comme son trouble et le fait qu'il perde complètement pied face à ce visage souvenir intense de son passé. Il ne cherche pas à justifier ses réactions violentes, ses gestes méprisables. Mais ainsi l'autre comprendra mieux sa détresse et le fait qu'il soit si perturbé. Il soulève les épaules quand Zacharia rétorque que c'est impossible d'être semblable à ce point. Il soupire désabusé. « J'aurais préféré que cela soit impossible. Cela aurait évité toute cette méprise, cette incompréhension. » Il se sent mal Philippe. En même temps il se dit que c'était trop beau pour être vrai. Qu'il n'a pas cherché à écouter son cœur et ni à voir les indices qui c'étaient égrainés depuis que ses yeux s'étaient posés sur le sosie.
Il a juste vu ce qu'il voulait voir, sans aller au delà.

Le musicien mets alors de la distance entre cet homme qui a juste l'aspect de Marius. Parce que le désir est venu le frapper avec rage, le piquant avec force. Et qu'à cet instant il le trouve déplacé et inconvenant. Dérangeant même pour l'homme qu'il est. Il a la sensation de salir les sentiments qu'il porte à Marius. Mais en même temps comment peut-on lui en vouloir de désirer cet homme avec autant de passion qu'il désirait son mari. Il se sent fébrile. « A vrai dire je ne sais même pas comment je me sens là à cet instant. Si je dois me dégoûter pour ce que j'ai éprouvé, si je dois l'accepter. Je suis perdu .. » Et il passe une nouvelle fois ses mains nerveusement dans ses cheveux.
N'osant même pas regarder Zacharia.
Il a juste envie de disparaître, d'aller se perdre au fond d'une bouteille. Non de deux ou trois car une ne sera pas suffisante pour oublier ces quelques heures. Les tourments de son cœur et ce feu qui ravage ses reins. Même si ses lèvres n'avaient pas la même saveur, même si sa peau n'avait pas la même odeur. « Les miens aussi. » Il en tremble encore tellement c'était puissant. Et Philippe explique pourquoi rester serait déplacé. Pourquoi rester pourrait devenir compliqué. « Je sais à présent que tu n'es pas lui et que tu ne seras jamais lui. C'était une chimère, une utopie de le croire  .. une pure folie  .. mais je suis peut être fou .. » Au fond à force de s'enfoncer c'est peut être ce qui le fait avancer.
La folie.
Et Philippe se retrouve encore plus désemparé face aux mots de Zacharia. Avec ce qu'il vient de se passer il lui dit qu'il aimerait qu'il reste. Il a eu envie de le tuer sur le coup pensant que Marius avait osé le tromper et se faire passer pour mort plutôt que d'avouer son infidélité. Chose illogique quand il y pense à présent. Son défunt mari n'aurait jamais touché un autre homme. Ils plaisantaient parfois tous les deux quand leurs regards se posaient sur une silhouette qui les attirait. Parlant de désir secret. Mais jamais ils n'auraient osé frôler d'autres lèvres, d'autres corps.
Ils se suffisaient.

Philippe observe Zacharia, les yeux marqués par la souffrance, par la manque, qui a cet instant se fait bien plus pesant que durant tous ces mois de solitude et de chasteté. « Cohérent .. je ne vois rien de cohérent dans cette situation .. » Il détourne les yeux face à son aveu. « Je te regarde ainsi parce que je vois .. Marius ..  tu n'as jamais été amoureux ? On ne t'a jamais aimé ? » Il s'en veut ensuite pour ses questions, mais cela lui serre le cœur de savoir qu'un homme tel que lui n'a jamais connu cette exquise ivresse. « Désolé c'est déplacé. » Il a la sensation d'être un pantin désarticulé qui ne sait pas comment se tenir, qui ne sait pas où aller. Il a envie de rester mais il a peur aussi. Peur que le retour à la réalité soit encore plus difficile, même si la proposition de Zacharia est tentante.
Ne vont-ils pas se perdre d'avantage quand le jour refera surface ?
Quand la vie reprendra son cours normal ?

« En effet on ne se connaît pas et personne ne nous empêche de faire connaissance ou de rêver. Mais on risque de se brûler Zac. » Il emploie naturellement le diminutif de son prénom et réduit la distance, se retrouve en face au sosie de Marius. Il reste debout, alors que celui -ci est toujours assis sur le lit. Il vient passer sa main sur son visage avec douceur. Une douceur qu'il ne peut contrôler car elle est propre aux gestes réserver à son homme.
Et il a du mal à voir un autre homme que le sien, quand il regarde le vigneron.
Le musicien se baisse et se met à genou pour être à la hauteur de Zacharia, plongeant un peu plus son regard dans le sien. Tout en continuant de caresser sa joue, effleurant ses lèvres du bout des doigts. « Cela ne te dérange pas d'être aimé alors que je penserais à un autre. Que mes yeux verront un autre. Que mes mains redessineront son corps au travers du tien. » Son souffle se fait plus rapide alors que son visage s'approche de celui de Zacharia. « Tu risques de souffrir plus que moi à ce jeu tu le sais Zac ? Moi je vis depuis des mois avec ma douleur, je perdrais juste Marius une fois de plus au lever du jour. Mais toi est ce que tu seras faire face au vide que cette nuit pourrait laisser en goûtant à un homme entièrement dévoué et amoureux ?  Et tu prêt à prendre le risque de te brûler à ce jeu ? »
Et Philippe vient sceller ses mots d'un baiser encore plus doux que ceux déjà échangés. Doucement il pousse Zacharia sur le lit,  s'allonge sur lui. Il laisse sa langue s'inviter tout contre ses lèvres, il ne forcera pas l'entrée, il lui laisse la possibilité de tout stopper. Ses mains avec lenteur viennent caresser les courbes au travers du tissu. Jouant sur son torse, sur ses hanches, le long de la ceinture du pantalon, sans franchir la barrière, toujours dans l'optique de permettre à Zacharia de tout stopper si la peur le gagne. Son bassin se colle au sien, et témoigne de son envie qu'il saura refréner si tout doit s'arrêter là. Mais qu'il rendra plus gourmande s'il a le feu vert de celui qui à cet instant ....
...
Agite, enflamme, excite son être tout entier.
 
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Zacharia Foster
Trouble ~Zacharia & Philippe~
Lun 3 Mai - 13:23

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Trouble


La situation semble s’apaiser tout comme mon esprit qui pendant un long moment a cru qu’il devait fou. Je n’en reviens pas de cette histoire abracadabrante et je ne cherche même pas à calculer les probabilités qu’il y a, à tomber sur le sosie d’une personne défunte. C’est tellement étrange.

Je n’aime pas penser au destin. Je ne vois pas ce qu’il me voudrait. Les paroles de Philippe sont plus posées maintenant que tout s’est éclairé. Je regarde cette grande silhouette longiligne. Ce visage inconnu, mais que je ne peux m’empêcher d’apprécier.

Et il y a le reste. Ma demande et sa réponse. Je ne sais pas si cela peut me torturer plus que lui, n’ayant jamais eu de relation sérieuse. Pas le temps. Pas l’envie. Il est vrai qu’en voyant son regard, je me dis que je passe peut-être à côté de quelque chose. Que cela ne me manque pas aujourd’hui, mais en sera-t-il toujours le cas dans quelques années… je me dévoue corps et âme à mes créations. Mes vins sont ce qui compte le plus pour moi. Réussir. Toute ma vie tend vers ce succès que je touche enfin. Seul le sentiment de réussite m’habite. J’ai beau chercher, je n’en vois aucun autre qui ressemble, de près ou de loin, à ce que cet homme a vécu et vit encore.

Avec un sourire, je réponds
« Je crois qu’on a dépassé le stade des questions dérangeantes »

Après cet épisode, il me semble que l’on peut tout se dire aussi, c’est avec franchise que je continue
« Mon métier me prend énormément de temps. Créer un bon cru, celui qui se démarquera et dont le nom ne sera pas oublié. Celui dont les bouteilles s’arracheront et seront ensuite précieusement gardées afin d’être débouchées au meilleur moment, c’est ce que je fais depuis des années. Aller sur le terrain, sélectionner les pieds de vigne, ne pas dormir avant les vendanges... »

Je me mets soudain à rire
« Tu vois, je vis pour ma passion et il n’y a pas de place pour le reste »

Je penche légèrement la tête sur le côté avant de continuer
« J’ai des aventures bien sûr, mais elles ne durent jamais longtemps. Mon rythme de travail et le peu de temps que J’accorde à mes partenaires ont vite raison des personnes les plus coriaces »

Je semble réfléchir et finis par conclure
« Pour être franc, cela m’arrange. Je le regretterai peut-être un jour, qui sait... »

Mes prunelles claires accrochent les siennes tandis que je sens un sourire étirer mes lèvres.
« Encore un point que nous n’avons pas en commun avec Marius. J’ai du mal à me poser avec quelqu’un, il était extrêmement fidèle d’après ce que tu m’en as dit »

Pourtant, je ne me considère pas comme un sans-cœur. J’aime ma famille. J’aime mes amis. J’aime mes vins. J’ai juste un souci avec la vie à deux. Avec les notions de couple et de durabilité. Je crois que j’aime ma liberté, tout simplement et que si j’ai pensé durant une fraction de seconde que la place de Marius était enviable, en y réfléchissant bien, je sais que je ne pourrais jamais m’enchaîner à une personne.

Malgré tout, il y a ce regard qui ne m’est pas destiné et que je reçois quand même. Ce baiser qui en dit long sur le désir que je provoque malgré moi. Et puis, ce visage qui est le mien, mais aussi celui de l’absent. De l’aimé. Bénédiction ou malédiction …  Je n’ai pas envie de me répondre à ce genre de questions même si elles affluent dans ma tête. Pertinentes sûrement. Dérangeantes, forcément.

Et mon corps réagit sans m’en demander la permission, car cet homme et ses attentions lui plaisent. Je sens l’envie de se laisser aller, elle s’immisce sournoisement dans chaque cellule de mon être. Ce ne sera pas la première fois, ni la dernière.

Comme excuse, je repense à ces derniers mois, intenses d’activité et de nuits blanches passées à élaborer mon vin. À toute cette abnégation dont je fais preuve pour réussir. Sauf ce soir où je n’ai plus la force de travailler. Où j’ai juste envie d’oublier et d’être un autre. Demain je redeviendrais celui-ci que je n’aurai jamais cessé d’être au fond de moi.

Je laisse glisser mes mains le long de son dos, un sourire rêveur sur les lèvres, découvrant sa musculature sous le tissu avant de venir l’embrasser. Un vrai baiser qui scelle un accord tacite.

L’image de Marius vient s’interposer entre nous. Fugace. Comme pour me rappeler où est ma place. Je murmure

« Je ne reste que quelques jours ici. On ne se croisera plus avant longtemps. Je vais voyager si tout va bien. Je devrais même faire découvrir mon nouveau vin dans ton pays. »

Mon sourire s’agrandit à cette idée tandis que mes mains continuent une exploration lente, méticuleuse, appréciant ce qu’elles découvrent et je ne peux retenir une pensée teintée d’humour, comme quoi, mon mari est vraiment canon avant de redevenir sérieux.

« Je ne sais pas si demain je vais regretter ou pas... »

Mes paroles s’accompagnent d’un léger haussement d’épaules.

« Qui peut se vanter de ne jamais avoir eu de regrets. Que ce soit d’avoir fait ou de ne pas avoir fait… mais je sais que, ce soir, j’ai juste envie de profiter de ce moment, avec toi »

Demain je reprendrai ma vie et dans ce tourbillon incessant, j’oublierai cet homme comme j’ai oublié les autres. Mon bassin se plaque un peu plus contre celui de Philippe. Je ne saurai dire ce qui me pousse vraiment alors pour oublier je l’embrasse.

Les dés sont jetés.

Mes mains deviennent un peu plus entreprenantes. J’en oublie l’endroit où nous sommes. Le calme qui règne. Juste nos respirations qui rythment le temps. Le froissement des étoffes comme des coups de pinceaux sur une toile. Effleurement lointain. Odeur d’iode. Les murs s’effacent pour laisser place à un paysage que je ne connais pas. Mon imagination me joue des tours après cet intermède déroutant. J’ouvre les yeux pour observer le visage près du mien. Je cherche une dernière fois dans ma mémoire si je ne l’ai jamais croisé. Je fouille le moindre recoin, mais rien ne vient. Je cherche la moindre étincelle à laquelle me raccrocher avant de capituler. Nous sommes bien deux étrangers l’un envers l’autre. Je ne peux que jouer le remplaçant.

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Trouble ~Zacharia & Philippe~
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