A new beginning ~ Wilfried & Roman ~

Son myocarde bat vigoureusement dans sa poitrine tandis qu’il prend peu à peu conscience de la portée de ses propos ou même de l’affection qu’il porte à cet homme. Sa menotte logée dans la sienne, son geste est empreint d’une tendresse nullement feinte. Il ressent ce besoin de se lier à son ami, de lui transmettre une part de l’attachement qu’il a pour lui. Il ne veut pas qu’il se sente mal à l’aise en sa compagnie, qu’il brime une partie de son être pour entrer dans un moule de leur relation. Une relation aux limites floues. Il s’en rend compte alors qu’ils se retrouvent sur le lit de son ami, dans cette intimité qui n’appartient qu’à des amants ou un couple, mais qu’ils ont naturellement développé l’un envers l’autre. Il n’y a pas de barrières entre eux. Roman se dévoile naturellement pour pouvoir conserver l’équilibre dans leur relation. Il a vu Wilfried s’écrouler, se blâmer pour une faute commise et en porter le poids jour après jour. Il a été touché par cet homme détruit par un amour dévastateur qui a peu à peu gagné une place au sein de sa poitrine. Aujourd’hui, il ne sait pas encore ce qu’il ressent exactement pour cet homme. Du moins, c’est encore difficile pour lui de faire face à certaines réalités. Ce qu’il sait, c’est qu’il a besoin de le savoir libre à ses côtés, que leur relation lui permette de se sentir assez à l’aise pour rire et s’ouvrir de nouveau aux merveilles de la vie. Sa nervosité provoque naturellement la sienne. Il veut le soulager de cette émotion troublante sans savoir comment y parvenir. Wilfried finit par se tourner vers lui, quitte ses pensées pour revenir vers lui. Son regard océan plonge dans le sien. Le doute habite encore la lueur de ses prunelles, mais il demeure ouvert à la discussion. L’intimité entre leurs deux échines se renforce. Il le laisse agir, ses prunelles sombres plongées dans les siennes. Son cœur bat vigoureusement dans sa poitrine à cette proximité qui s’invite à l’échange. Sa main contre son avant-bras, Roman semble s’être arrêté de respirer. Ce toucher n’a pas la même saveur que les précédents qu’ils ont pu échanger. Il y a cette révérence qu’on développe envers une personne avec laquelle on désire se lier. Roman est chamboulé par ce qu’il se produit à cet instant. Il écoute silencieusement son ami. Il est plus hésitant que jamais alors qu’il dégage un magnétisme qui l’envoute. Leurs souffles se mêlent alors qu’il sent sa respiration plus tremblante sous le toucher délicat et troublant de cette menotte qui remonte son bras, glisse sur son épaule pour rejoindre son torse. Ce toucher semble inconscient, car il perçoit la surprise dans le regard de son ami tandis que lui-même se rend compte qu’il n’y voit aucun inconvénient. L’aveu qu’il lui fait n’en est pas réellement un. Le langage de son corps trahit son ambition alors que l’écart entre leurs lèvres se réduit. Roman n’interagit pas pour éviter son action. Cette fine bouche retrouve la sienne. Son odeur vient enivrer son odorat de nouveau. Un contact léger alors qu’il relâche ses poumons qui se délestent d’un poids. Ses paupières se ferment tandis que ses lippes viennent gouter de nouveau aux siennes. Un contact moins hésitant, plus ferme et enivrant que jamais. Le contact est plaisant et une flamme semble prendre vie au creux de sa poitrine. Il répond à son baiser. Ses lèvres viennent quérir leurs comparses avec lenteur et dévotion. Son cœur tambourine dans sa poitrine. Sa peau frisonne sous le toucher de ses phalanges sur ses pectoraux, sa côte, sa hanche. Wilfried explore son épiderme et il ne ressent nullement le besoin de s’en extirper. Roman se montre plus réservé, encore perturbé par le virement que prend leur relation sans qu’elle ne le rebute. Ses menottes reposent simplement sur le lit, le maintenant en appui alors que la remarque de son ami lui arrache un sourire. « Non. » Il lâche dans un faible rire alors qu’il se laisse tomber sur le lit à ses côtés. « Non, je ne t’en veux pas. » Il lui indique en venant plonger ses iris dans les siens. Sa menotte vient frôler la peau de sa mâchoire pour rejoindre ses lippes, les frôler doucement alors qu’il le fixe avec attention et dévotion. « Au contraire, tu es encore plus touchant. Tu es un homme bon, Wil… » Il lui murmure tendrement en venant doucement glisser sa main dans sa nuque pour l’inviter à rejoindre ses lèvres. « Et tu me plais. » Il lui avoue contre ses lippes avant de les embrasser lentement dans des baisers légers. Le contact l’électrise et enflamme un brasier qui prend doucement vie. Son cœur est au bord de ses lèvres lorsqu’il vient renforcer l’intensité de son baiser en quémandant l’accès à cette langue à laquelle il se lit dans un soupir d’aise. Sa main part à la découverte de sa fine chevelure tandis que sa comparse glisse sur son bras, sa hanche pour arpenter ce corps accessible, qu’il connait mais dont il a tout à découvrir. Ses caresses sont aériennes, car il demeure réservé dans la découverte de ce désir qui s’invite à lui et puisse son essence dans ce besoin qu’il habite de lui apporter du bien-être et le sentiment de liberté qu’il mérite. Son souffle se rarifie alors qu’il l’embrasse avec une profonde tendresse en s’efforçant de lui transmettre ses émotions, aussi chaotiques soient-elles.  

Pour toute réponse, un grognement sort de sa gorge. Les paroles de Roman le touchent et l’effraient. Ces baisers et ce rapprochement lui font perdre ses repères.
Il se doutait que la situation pouvait évoluer. Il en avait envie et maintenant, il a peur. Il essaie de se reprendre et de canaliser toutes ses émotions mais il a l’impression d’avoir perdu le contrôle.
« J’ai peur »
Sa voix est hachée par l’agitation qui fait rage dans sa tête.
« Peur d’aller trop vite. Peur d’imaginer des choses. Peur que demain, il ne reste que des regrets »
Ce sont toutes ces interrogations qui le minent et le tétanisent. Le font douter aussi. Il se répète que Roman n’est pas Ruben et que la situation est différente. Qu’il a trompé parce qu’il ne supportait plus sa solitude. Ce ne sont que des excuses. Des excuses qui le rassurent mais qui, elles aussi, le minent.
Finalement, il ferme les yeux et se laisse aller. Profite de ce moment. De ce que lui offre Roman. Il s’enhardit et ses mains reviennent explorer chaque parcelle de peau. Chaque muscle. Dans le sillage de ses caresses, des vagues de frissons apparaissent.
Un sourire revient sur ses lèvres, tandis qu’il murmure
« Il va falloir que je me mette à la musculation, car j’ai peur de ressembler à une crevette comparé à toi »
Le galeriste rit, enfin détendu. Il n’y a plus de craintes. Cela ne signifie pas qu’elles ont disparus, loin de là. Elles sont juste tapies, dans un coin, et ressortiront avec la lumière du jour et les interrogations qui reviendront avec cette soirée particulière.
Il y a aussi la fatigue qui s’abat sur sa carcasse et qui le rend moins combatif. Moins agressif envers ses envies. La fatigue qui brouille sa faculté à tout remettre en cause. À douter.
Il se rapproche du corps de son ami et vient se plaquer tout contre lui, tandis qu’un soupir de satisfaction s’échappe de ses lèvres.
« Plaisanterie mise à part, cela fait longtemps que je n’ai pas été aussi… serein »
Tout en parlant, ses doigts effleurent l’épaule de son compagnon. Ses mouvements crées des ombres. Dans la cheminée, il sait que le feu va s’éteindre. Les flammes ne sont là que pour donner cette ambiance particulière. La minuterie doit bientôt arriver à son terme. Il ne peut s’empêcher d’être taquin en précisant
« Je ne sais pas si je le dois à ta présence en boxer ou à la fatigue. »
Son sourire s’agrandit, faisant naître un réseau de fines ridules autour de ses yeux.
« Ou bien, c’est un savant mélange des deux. Sauf si on omet la soirée où j’étais tellement imbibé que j’ai quasiment tout oublié. Serein sur le moment mais mal le lendemain »
Un autre rire ponctue sa tirade tandis qu’il vient murmurer contre ses lèvres
« J’aimerais que continue ce qui semble s’amorcer entre nous... »
Tout en parlant, son corps pivote et vient se hisser sur le corps de Roman, prenant appui sur ses avant-bras qu’il replie et qui viennent encercler le visage de l’hispanique. Wil dépose un baiser sur sa bouche. Puis, un autre.
Il s’est glissé entre les jambes musclés de son compagnon tandis que ses doigts glissent dans la chevelure sombre.
« Tu es beau. Beau et admirable »
Wil observe ce visage. Il s’amuse à embrasser les grains de beauté qui parsèment la peau.
« Je suis bien avec toi. Trop bien pour précipiter les choses »
Ses mains enserrent le visage du brun maintenant, tandis qu’il caresse les mâchoires du bout des doigts, mais là encore, il ne peut s’empêcher de lancer, sur un ton léger
« Je pense que tu peux sentir à quel point tu me fais de l’effet. »
Il rajoute néanmoins, sur un ton plus sérieux
«  J’aimerai aller plus loin, mais je n’ose pas. Je me dis qu’il serait peut-être plus sage de prendre notre temps. Je veux que tu sois réellement prêt. Que tu n’agisses pas sur l’impulsion du moment, qui est très agréable, je dois l’avouer et qu’ensuite, plus rien ne soit comme avant. »
Les iris clairs dévisagent Roman dans les dernières lueurs qui teintent les murs d’orangé.
« Je peux attendre. Rien ne presse. Et puis, je n'oublie pas que je t’ai invité à rester dormir … »
Comme à chaque fois, Wil tente de désamorcer la situation comme il peut. Rendre ses propos plus légers.
Le galeriste ne s’en remettrait pas s’il devait, encore une fois, faire échouer une relation à cause de son comportement. Roman a confiance en lui et le pare de vertus et de qualités qu’il n’est pas certain d’avoir. Raison de plus pour ne pas le décevoir en se précipitant.
Sa bouche est revenue prendre possession de celle de son ami pour un baiser langoureux.
À ce moment, Wilfried voudrait continuer. Se perdre dans ce corps qui semble s’offrir à lui. Voir l’espoir d’une relation nouvelle, renaître. Pouvoir enfin vivre au grand jour, comme il a toujours voulu le faire. Reste à savoir si Roman sera cet homme. Wilfried ne s’engagera qu’à cette condition. Il ne veut plus être l’homme de l’ombre. Celui qui ne vit qu’entre les draps et jamais au grand jour. Celui que l’on cache à la face du monde. C’est pour cela qu’il permet à Roman de prendre tout le temps dont il a besoin.
« Ta décision sera la mienne. Je respecterai ton choix »
Il dépose un dernier baiser sur les lèvres pulpeuses et retourne s’allonger à côté du brun , ne voulant pas l’écraser de sa présence. Une de ses mains est venue s’ancrer dans celle de Roman, une façon de ne pas briser le lien ténu qui se tisse doucement.

Roman est tout aussi chamboulé que son ami. L’expression de sa crainte fait écho à la sienne. Il craint d’être maladroit, de ne pas être en mesure de répondre aux besoins de son ami. Il sait à quel point sa précédente relation l’a meurtri. Il était aux premières loges. Il l’a soutenu, l’a aidé à se relever et regagner une certaine forme de sérénité dans son existence. Il ne voudrait pas que son indécision, cette difficulté à se définir puisse avoir un quelconque impact sur l’âme de son ami. Il a développé une tendresse sincère et profonde à son égard. Il ne désire que son bonheur et quand bien même il se rend compte qu’il désire le provoquer, cela ne rend pas la situation plus supportable pour autant. Il y a encore de nombreuses zones d’ombres dans l’avenir, mais sans doute qu’ensemble, ils pourront se guérir des craintes passées et présentes pour aller de l’avant. « Je comprends et tu n’es pas seul à le ressentir. » Il lui avoue avec douceur dans un sourire emplie de compréhension alors que leurs lèvres se retrouvent avec douceur. Wilfried se délie de ses angoisses et se détend sous ce baiser et la pression de sa peau contre sa chair. Les caresses sont voluptueuses, empreintes de cette tendresse qu’ils nourrissent pour l’autre. Le désir s’éveille naturellement dans cette intimité profonde dans laquelle ils s’enlisent. Sa respiration s’alourdit, alors qu’un rire s’épanche hors de ses lippes à la remarque de son compagnon. « Aurais-tu un complexe à ce sujet ? » Il le taquine de son regard brillant de malice. « Tu n’as rien à m’envier. Tu as un corps magnifique. Des muscles finement sculptés. Tu perdrais de ton charme si tu étais trop musclé. En tout cas, tu me plais très bien comme tu es. » Il lui indique dans un sourire charmeur alors qu’il sa silhouette longiligne se coller à la sienne. Le rapprochement est électrisant et enivrant, mais ne lui est pas étrange. Il y a comme une forme d’acceptation de sa part à cette réalité. Il se sent serein malgré cette appréhension qui persiste, mais qui s’effrite grâce à la complicité qu’ils ont développé au fil des mois. C’est plaisanté de savoir que son ami est tout aussi serein que lui. Son rappel à leur première soirée commune lui arrache un sourire attendri. « J’espère qu’il en sera autrement aujourd’hui. » Il lui indique en venant doucement caresser son dos dans un sourire amusé sur les lèvres. « Il n’y a pas de raisons que ça s’arrête. J’ai les idées claires malgré les verres de champagnes. J’ai parfaitement conscience de ce qu’il se passe à cet instant. » Il lui indique dans un ton doux, mais déterminé, car il ne veut pas qu’il pense que cette soirée pourrait mettre un terme à cette amitié qu’ils ont construites. Leur relation prend un chemin différent, mais il espère qu’ils parviendront à communiquer l’un envers l’autre sans crainte d’être jugé. Cela lui est essentiel. Il se laisse naturellement entouré par le corps fin, mais robuste de son ami. Ses cuisses lui offrent la possibilité de se glisser entre elle comme s’il s’était une normalité entre eux. Ces gestes lui viennent naturellement. Il ne se pose pas de question, se laisse couler dans cet échange qui a une saveur de naturel qui lui est fort appréciable. Il se sent plus à l’aise avec l’idée d’être un homme que par le passé. Sans doute, parce qu’il s’est lancé lorsqu’il n’était pas prêt et qu’il a blessé l’homme qu’il aimait sans en prendre conscience. Lui aussi apprend de ses erreurs. Il est chamboulé par la délicatesse dont le galeriste le couvre. Son toucher est léger, ses baisers pleins de dévotion tout comme ses propos. Ses compliments le touchent au plus profond de son être. Sa taquinerie lui arrache un sourire. Il peut effectivement sentir sa dureté tout contre son bassin, qui n’a absolument rien à lui envier. Le contact intime est grisant et il laisse la sensation envahir ses membres au fil des minutes qui s’égrènent. Sa sollicitude est touchante et il lui offre un sourire chaleureux. Ses émotions sont bien trop vives pour lui permettre de répondre sans bafouiller. Il se donne le temps de réfléchir à ses propos, quand bien même le galeriste ne lui rend pas la tâche facile. Le magnétisme qu’il dégage est envoutant et sa manière de l’embrasser l’empêche de réfléchir convenablement. Il se laisse embarqué par ce baiser qui se fait plus langoureux que les précédents alors que leurs corps sont étroitement joints l’un à l’autre. Sa respiration est hachée lorsque leurs lippes se désolidarisent. Il lui laisse le libre choix de la suite en venant le soustraire de sa domination. La chaleur de son épiderme vint se dérober de la sienne et provoque un manque qui marque son esprit. Le contact de sa paume contre la sienne lui arrache un frison de plaisir. Il vient à son tour se tourner vers lui, sans se défaire de l’emprise de ses doigts alors que sa menotte libre vient s’échouer sur son poitrail, remontant le long de son ventre pour rejoindre lentement l’un de ses pectoraux pour caresser cette zone. Il lui offre un sourire paresseux alors que ses lèvres viennent embrasser son épaule avec douceur. « Merci… » Il ne précise pas les raisons de ses remerciements. Il suppose qu’il n’a pas besoin de le faire. « Je ne suis pas contre l’idée d’aller plus loin. Tout comme toi, tu n’as pas pu passer de l’effet que tu me fais. » Il lâche dans un sourire complice en déposant des baisers contre son épaule. « Mais il serait plus sage de prendre notre temps pour être plus intime même si j’en ai très envie. » Il lui indique en venant glisser sa menotte dans sa nuque pour l’inciter à rejoindre ses lèvres qu’il cueille dans un baiser. « Cependant, je n’ai rien contre l’idée qu’on s’embrasse et se touche juste pour le plaisir de se découvrir, quitte à souiller ces magnifiques boxers licornes. » Il lâche dans un petit rire contre ses lèvres alors qu’il lui offre son plus beau sourire. « Après tout, je t’ai déjà vu tout nu. » Il le taquine avant de poursuivre. « D’ailleurs, quel fessier tu as. » Il lui indique en frôlant sa hanche dans un rire complice avant de reprendre tendrement ses lèvres. Maintenant qu’il y a goûté, il ne s’en ressaisit pas et ressent l’envie de les retrouver. La preuve irréfutable que cette intimité franchie était celle qu’il désirait au fond de lui.

Sa peau s’électrise sous les caresses de son ami, qui, doucement devient plus son amant. Ou bien, Roman va réussir l’exploit d’être les deux, ce qui comblerait Wil.
Wilfried s’attend à un refus poli et cela ne le dérange pas. Les choses s’enchaînent vite et le galeriste ne veut rien précipiter malgré l’envie. Il y a déjà eu trop de gâchis dans sa vie. Aussi, la proposition de Roman le laisse incrédule. Il écarquille les yeux. Ouvre la bouche, mais ne dit rien, trop abasourdi. Il reste immobile et se demande s’il a bien entendu. Si son esprit ne lui joue pas de tour. Il se dit qu’entre la fatigue et cette situation particulière, il a peut-être cru entendre ce qu’il avait envie. Finalement, un rire léger s’échappe de ses lèvres. Cacher son étonnement ne serait pas franc et il a décidé de jouer la carte de la vérité avec Roman.
« Je m’attendais à tout autre chose venant de ta part »
Un sourire amusé étire ses lèvres. Il regarde son ami avec un œil nouveau. Un Roman plus sensuel et ouvert s’affiche devant lui. Une facette qu’il aime beaucoup. Après, il doit avouer qu’il n’a pas vraiment creusé la personnalité de son ami coté séduction, se basant juste sur ce qu’il a vu de son charme inné. Une aisance à séduire sans s’en rendre compte. Avec un naturel désarmant. Wilfried apprécie énormément cette simplicité que l’hispanique affiche en toutes circonstances.
« Mais j’aime énormément cette idée. Je me sens soudain l’âme d’un explorateur »
Il aime ce rapprochement et le sourire taquin qui éclaire son visage en est la preuve.
Au côté de Roman, il a l’impression d’être un autre homme. Une autre personne et cela lui fait du bien de se sentir meilleur, estimé. Il sait que c’était  aussi le cas avec Ruben mais, Wil n’a pas pu se pardonner et il a fini par comprendre que le temps atténuerait sa blessure, mais ne chasserait jamais complètement son sentiment de culpabilité. Il ne se sentait plus digne de Ruben et ça, personne n’y pouvait rien.
Il doit aussi avouer que savoir que son ancien compagnon a retrouvé quelqu’un, l’aide beaucoup à avancer. Il songe à Ruben et, est heureux pour lui.
Ils vont enfin réussir à revivre, chacun de leur côté.
Wil conclut sa déclaration par un premier baiser furtif, puis, il enchaîne par d’autres, plus langoureux. Il se sent avide de Roman.
Dans la cheminée, le feu s’est éteint et l’obscurité règne maintenant.
« J’aimerais te voir et là, ce n’est plus possible. Je vais rallumer l’insert afin que l’on bénéficie de sa lueur»
Il se détache à regret et rajoute, joueur « Je reviens vite », tout en claquant un baiser sur la bouche du brun.
Le galeriste se dirige vers le programmateur, caché dans le décor, et à quelques pas du lit, seulement. Il pianote sur les touches et, comme par magie, une douce lumière orangée revient s’emparer des murs, déployant des ombres mouvantes autour d’eux.
Wil revient, et reste quelques secondes, immobile à côté du lit. Il ne veut pas perdre une miette du spectacle qu'offre Roman.
« Tu disais quoi déjà, au sujet de nos magnifiques boxers ornés de licornes ...»
Un grand sourire étire ses lèvres, tandis qu’il s’amuse avec l’élastique de son sous-vêtement. Il le fait à peine descendre sur sa hanche, prend une mine pensive et dit
« Tu disais quoi aussi, que tu m’avais déjà vu nu... »
Wilfried s’amuse de la situation qui ne l’angoisse plus.
« Humm… On ne dirait pas comme ça, mais, je suis un homme timide... »
Il essaie de retenir son rire, sans grand succès.
« Je vais essayer de passer outre »
D’un geste souple, il fait glisser le boxer et sent le tissu courir sur ses jambes pour s’échouer sur ses pieds, dévoilant l’état dans lequel le met Roman, puis, sans un mot, il revient se glisser sous la couette. Il se blottit contre le corps chaud, un soupir de satisfaction s’échappe de ses lèvres. Une de ses mains  s’égare sur le torse musclé. Chaque caresse en appelle une suivante.
« Tu ne te sens pas trop habillé, toi »
Le ton faussement innocent est sans ambiguïté, tout comme sa main qui s’amuse à jouer avec le tissu.
« Je me ferai un plaisir de t’aider à l’ôter »
Sa bouche est revenue embrasser celle de Roman tandis que sa main s’égare sur son corps. Effleure son entrejambe, ce qui a le don d’augmenter encore plus son désir. Explore la peau chaude. Lentement. Il prend son temps pour ne rien précipiter. Il veut se souvenir de ce moment. Le graver dans sa mémoire. En faire quelque chose de beau et de mémorable. Le premier pas vers leur nouvelle relation.

Son audace semble prendre de court son ami. Cette surprise lui arrache un sourire au lieu de le gêner. Ils ont encore de nombreuses choses à découvrir l’un sur l’autre. Il est aussi vrai que ce soir, il se surprend. Sans doute parce que ce n’est pas son premier homme et que les nouveautés rencontrées avec Alexander ne le sont plus. Il a appris à gérer ce malaise présent, mais qui s’effrite sous le contact chaleureux de ce corps tout contre le sien. Un corps à l’attrait conséquent et qu’il désire, car cet homme lui plait. Il y a quelque chose chez lui qui l’a attiré dès le premier regard et qui se renforce jour après jour. Cette sensation qu’il est loin d’être le monstre qu’il prétend être et qu’il y a un homme bon et chaleureux derrière son attitude meurtrie. Il a juste besoin de retrouver un équilibre et inconsciemment, petit à petit, Roman a ressenti le désir, le besoin de le soutenir dans cette voie, de lui insuffler ce souffle pour lui permettre de se découvrir de nouveau. « Je suis plein de surprises il semblerait. » Il le taquine dans un sourire amusé tout comme le sien. Ils ont encore de nombreuses choses à découvrir l’un sur l’autre et il se rend compte que cette perspective l’attire. Son sourire s’accentue à sa remarque alors qu’un rire fin s’épanche hors de ses lippes. « Moi aussi, ça tombe bien… » Il lui indique alors que leurs souffles se mêlent tandis que leurs lèvres se retrouvent pour un baiser furtif avant de se retrouver pour une danse plus lascive. La texture et la saveur de ses lèvres active ses sens et son appétit de lui. Il sent cette passion reprendre possession de ses sens et de ses membres au fil que les secondes s’égrènent. Une passion qu’il a peu l’habitude d’embraser, mais à laquelle il se soumet à cet instant, car elle lui semble cruellement addictive et plaisante. La chambre baignée dans l’obscurité accentue ses sens. Il a conscience de son odeur, du contact de son corps contre le sien, de la fermeté de cette hampe contre la sienne qui n’a rien à lui envier tout comme les caresses légères, mais déterminées de ses doigts sur lui. Un léger soupir s’extirpe de ses lèvres lorsqu’il sent son échine se désunir de la sienne. Il sent légèrement la gêne envahir ses pommettes. Il se pince les lèvres pour cacher sa gêne avant qu’un sourire vienne ourler ses lippes. « Dois-je comprendre que tu es un voyeur ? » Il le taquine amicalement dans une lueur mutine qu’il ne peut percevoir, mais qu’il doit entendre dans le timbre de sa voix. Il relâche la pression de ses doigts sur son dos pour le laisser rejoindre son but. « Je t’attends. » Il lâche dans un petit rire alors que son ami, devenant peu à peu son amant, s’éloigne pour réaliser sa démarche. Le feu éclaire de nouveau la chambre où la silhouette longiligne bien que finement musclée de son ami apparait de nouveau sous son regard. Le boxer ne masque pas la rigidité de sa virilité et il se rend compte que cette idée lui plait. Il est magnifique. Encore plus magnétique qu’en accoutumé, mais ce qui l’attire inexorablement à cet instant, c’est la lueur espiègle de son regard. Elle lui confère un charme incroyable qui accentue ce sentiment d’être à sa place avec cet homme, cet ami avec qui il fait bouger les lignes. Un sourire amusé ourle ses lippes à sa remarque taquine. « Que je ne voyais pas d’inconvénients à les souiller. » Il lâche en haussant un sourcil tandis que ses prunelles s’attardent sur ces formes. Son rire accompagne celui de son ami. La vision de son corps entièrement dénudé lui coupe le souffle. Ses prunelles le détaillent avec attention alors qu’il vient le retrouver sous les draps. Sa silhouette retrouve la sienne, le plaisir de retrouver sa chaleur lui arrache un frison alors que son cœur bat la chamade. Le côté malicieux de son ami est envoutant et provoque son envie de le laisser agir à sa guise, embraser pleinement cette facette de sa personnalité pour la découvrir. « Je n’ai aucune objection à ce que tu m’aides. Il serait dommage que je sois en retard dans ce défeuillage. » Il lui indique dans un sourire tendre avant de retrouver ses lèvres qu’il goute de nouveau avec volupté. Un gémissement montre le plaisir qui gagne son épiderme sous la pression de cette menotte espiègle qui lui arrache des frisons délicieux. Lorsqu’elle effleure sa protubérance, son corps réagit favorablement à ce passage érotique. Un grognement s’extirpe de sa gorge tandis que ses propres phalanges arpentent sa chair. L’envie qu’ils éprouvent l’un pour l’autre est évidente. Elle se diffuse par les caresses légères et de plus en plus appuyées de leurs menottes. Le grain de sa peau est parfait sous son toucher alors qu’il rejoint ses hanches, la naissance de ses fesses avant de s’aventurer contre son aine et cette hampe ferme qu’il effleure avec la même légèreté que lui. Ils s’envoutent mutuellement, leur corps en demande de contact plus intime tandis que les lèvres viennent dévorer leurs comparses avant de s’échouer sur la joue, la mâchoire ou le cou de l’autre. La pression sur leurs hampes se précise, emprisonne leur victime entre leur poigne plus conséquente et source de plaisir. Il est exquis de sentir la main d’une autre personne s’adonner à des caresses exfoliantes pour son corps désireux de cette friction enchanteresse. Son souffle se rarifie, le désir s’étiole dans ses veines pour le posséder pleinement. « Et si tu m’aider à l’ôter ? J’ai la sensation qu’il prend trop de place. » Il lui indique dans une voix plus suave qu’il ne le voudrait, car il se sent à l’étroit et en même temps pas réellement dérangé par la présence de ce dernier rempart de vêtements si ce n’est que son contact accentue la sensibilité de ses sens. Sa bouche savoure son épiderme tandis que ses phalanges glissent sur cette protubérance bien formée similaire et si différente de la sienne. Il la découvre, la caresse avec lenteur, frôle ses points sensibles. Il se montre explorateur à son tour, ses gémissements et grognements répondent aux caresses toutes aussi expéditrices de son ami et amant. Leurs regards viennent se retrouver alors que leurs épidermes se halent d’un voile de sueur face à cette montée d’excitation qui les gagnent, renforcés par la chaleur diffusée par le feu de cheminée. L’excitation le gagne et il se livre sans pudeur, sans contenu le plaisir qui le gagne au fil des minutes alors que leurs lèvres se retrouvent et qu’il laisse son bassin répondre à ces caresses qui ne manqueront pas de le faire s’envoler vers l’extase. Ils prennent le temps de se découvrir, de se désirer et c’est incroyablement envoutant. Il est tout disposé à vivre pleinement ses sensations. Il en meurt d’envie.  

Dans la chambre règne à nouveau une lueur orangée qui dessine mollement les contours de la pièce.
Wilfried est sous le charme de Roman. Subjugué par son esprit et son corps. Cet homme le charme dans sa globalité et un sourire vient étirer ses lèvres et affirmer ses pensées. Il se sent bien malgré la crainte qui reste présente. Celle de mal faire ou de précipiter les choses et tout gâcher. Il ne supporterait pas de vivre un autre échec en si peu de temps. L’attitude de l’hispanique est rassurante et cela calme un peu ce sentiment qui ne veut pas le quitter depuis que sa trahison a eu des effets néfastes sur plusieurs vies.
« Voyeur … non… je me considère plus comme un esthète »
Du bout des doigts, il s’amuse à effleurer l’épiderme de son ami et récolte des traînées de frissons. Il trouve Roman magnifique mais, le galeriste ne veut pas le réduire à un corps, aussi beau et attirant soit-il.
Dans cette intimité, il découvre une facette plus provocante du musicien qui n’en demeure pas moins espiègle et joueur, ce qui lui plaît énormément. Cela rend ce moment presque informel. Léger.
« Il faut absolument que je t’aide alors... »
Malgré son apparente assurance, il sent ses mains légèrement tremblantes tandis qu’elle s’aventure vers le bout de tissu. Dans sa poitrine, son cœur s’emballe et sa respiration se fait plus rapide. Il a l’affreuse impression de ne plus contrôler ses émotions. Son esprit s’amuse à lui jouer des tours en le faisant maître de ses actes et sûr de lui, puis, en le rendant incertain et presque maladroit. Le galeriste met tout cela sur le compte de la fatigue et de la tension nerveuse de ces dernières semaines et derniers jours. Il aimerait être serein dans sa tête.
Tandis qu’il descend afin d’aller accomplir sa tâche, il ne peut se retenir d’embrasser chaque centimètre de peau qui se trouve à sa portée. Il a besoin de ce contact. Il a besoin de découvrir l’autre dans ce qu’il a d’intime, tout comme lui aussi, se dévoile avec ses failles et ses incertitudes.
Sous sa bouche, la chaleur de Roman. Il sent la respiration soulevait le torse. Il prend le temps de s’attarder sur les boutons de chair, sensibles. Wilfried s’amuse à les titiller avant de souffler sur un ton ingénu
« Cela ne te dérange pas au moins, si je me perds quelque peu sur ton corps… je ne connais pas très bien la route... »
Dans la clarté qu’offre le feu dans l’insert, on peut voir ses yeux briller de malice et un sourire espiègle orner ses lèvres. Lui-même sent ses sens décuplés. Il est à fleur de peau. Il ressent tout plus intensément et cela lui fait du bien cette sensation de revivre. D’ivresse.
Il prend son temps et sa langue trace un sillon sur la peau ferme de Roman. Il se retient d’aller trop vite.
Du bout des dents, il s’empare de l’élastique du boxer et tire dessus tout en retenant son rire avant de relâcher sa prise, ce qui fait naître un bruit de claquement. Sec et rapide. Indolore.
« Je crois que je l’ai finalement trouvé »
Il hausse un sourcil étonné comme s’il venait de dénicher le Graal.
« Ces licornes te mettent vraiment en valeur... »
Wil fait mine de contempler les petites licornes roses perdues au milieu de petits cœurs de la même couleur.
« Ou bien, c’est toi qui les mets en valeur »
Là encore, il retient son rire, mais il transparaît malgré tout dans sa voix avant que celui-ci ne meure lorsque sa bouche vient délicatement se poser sur le tissu, savourant le contact malgré l’étoffe qui sert de barrière pour quelques secondes encore.
Il se redresse et avec des gestes étudiés, l’allemand fait descendre le boxer tout en caressant les muscles des jambes, puis, les mollets avant de le retirer complètement. L’idée de laisser Roman entravé au niveau des chevilles lui a traversé l’esprit, mais, il l’a vite chassée.
Ses prunelles claires cherchent celles de Roman pour y lire un consentement avant de continuer son exploration.
« Maintenant que ce magnifique boxer est hors de danger, est-ce que je pourrais m’attarder un peu... »
Il a toujours un sourire accroché aux lèvres, mais dans ses yeux, le désir brille. Aussi incandescent que les flammes qui n’ont pas besoin de réchauffer l’atmosphère qui est devenue torride.
L’excitation l’emporte et sa bouche vient se poser sur le sexe dressé. Dans un premier temps, délicatement. S’obligeant à ne déposer que de légers baisers sur la chair gonflée. Wilfried ne veut pas aller trop vite même si rien n’indique dans l’attitude de Roman que ses caresses le dérangent ou pire, lui déplaisent.
Il remonte lentement, couvrant de baisers le corps de Roman.
Une fois son visage face à celui de l’hispanique, il murmure tout en le contemplant
« Plusieurs idées m’ont traversés l’esprit mais, je ne sais si elles étaient bien raisonnables pour un début »
Sa bouche revient chercher celle du brun tandis que l’une de ses mains s’empare de son sexe en une caresse ferme. L’autre cherche celle de Roman et vient la mettre sur son sexe.
« Tu peux faire la même chose, cela ne me dérange absolument pas »
Ses lèvres ont du mal à quitter leurs comparses. Les baisers s’enchaînent. Plus profonds. Plus passionnés. Des soupirs de plaisir s’échappent de temps en temps.
Plus rien n’existe qu’eux.
Leur souffle.
Leur corps collés.
Le plaisir qu’ils se donnent.
Cette intimité qui naît sous les caresses.
Un futur et ses possibles.
Un nouveau départ.

Sous la lueur du regard magnétique de son ami et nouvellement amant, Roman se laisse charmer et captivé par l’aura dégagé par cet homme. Il se laisse gagné par un sentiment d’allégresse qui lui permet de se délier des chaines de sa raison. Il se sent serein malgré l’intimité qui les lie à cet instant. Cela lui semble naturel de mêler son souffle au sien, de goûter à la saveur de ses lèvres et de glisser ses phalanges le long de son épiderme. Leur complicité s’intensifie dans cette intimité et il n’a nul désir de s’en déroger. Au contraire, il ressent l’envie de plonger plus profondément dans cet instant de partage qu’ils partagent au sein de cette chambre où les barrières de leur amitié semble s’effriter. L’angoisse est assez imperceptible. Elle est là sans qu’il en prenne conscience. Il ressent juste le besoin de soulager la tension qui habite son ami. Il veut lui offrir la saveur d’être de nouveau frôlé et embrassé par une personne qui l’estime et le désir. Il n’a aucun doute sur la question tandis que son épiderme s’orne de frisons qui titillent ses sens. Les baisers de l’allemand sont voluptueux sur chaque partie de corps où ils s’aventurent. Sa respiration se fait plus forte et son cœur s’emballe dans une course folle. Il est sous le charme et le laisse devenir maître de l’échange en lui offrant la possibilité d’agir à sa guise. Il lui fait confiance et c’est sans doute leur amitié qui lui permet de se sentir si détendu et ouvert à toutes ses attentions. Un sourire ourle ses lippes à la remarque espiègle de son amant. « Je serai bien mal placé pour me plaindre alors que j’ai toute ton attention. » Il lui indique dans un ton doux et légèrement amusé. Un long soupir d’aise s’extirpe de ses lippes alors qu’il prend une profonde inspiration sous l’effet étourdissant que cette langue applique sur sa chair. Il se sent étourdit par toutes ses sensations alors que son ami se rapproche de sa virilité résolument tendue contre le tissu du boxer aux motifs enfantins. Un rire s’épanche hors de ses lèvres à ses propos avant de mourir dans un gémissement profond. La pression de ses lèvres contre son bas ventre le prend de court et exalte son désir. Il apprécie ce contact bien qu’il ne peut s’empêcher d’en rougir. Il sait qu’il n’y a rien de plus naturel que cet acte entre deux amants, mais il possède une certaine pudeur qu’il ne peut contenir alors qu’il est délesté à son tour de son boxer et qu’il dévoile sa nudité à son amant. Wilfried est précautionneux dans son geste, étudie chacun de ses muscles tandis qu’il semble apprécier la vision qu’il lui offre. L’intensité de son regard lui fait rater un battement de cœur. Il se retrouve prisonnier de ce regard enflammé, mais à la fois doux et complice. Il se laisse happé par sa profondeur. Le galeriste s’immisce entre ses cuisses pour gouter à la saveur salée de son intimité qui ne masque nullement son plaisir. Ses baisers humides lui arrachent des grognements jouissifs alors qu’il s’intime à garder les idées claires. Son regard retrouve rapidement celui de son ami tandis que leurs souffles saccadés se retrouvent dans un baiser. Sa main retrouve la nuque de son ami alors que la poigne de ce dernier emprisonne sa virilité dans une poigne ferme et déterminée. Ce contact lui arrache un gémissement contre ses lèvres tandis que sa prise dans ses cheveux s’intensifie légèrement. « Je te fais confiance… » Il lui indique avec douceur, le souffle court alors que son autre menotte découvre le grain de son intimité à son tour. L’invitation est claire, soutenue par les paroles de son partenaire et il se laisse gagner par l’envie de l’explorer à son tour. Il abandonne ses pensées derrière lui, apprécie le poids de sa virilité tendue entre ses doigts. Il l’explose avec délicatesse, effleure sa couronne avant de renforcer sa prise. Son esprit s’égare dans la volupté de ses baisers, de l’emprise de ses doigts contre sa virilité. Leurs menottes se frôlent dans ce ballet qu’ils débutent. Les baisers se font plus profonds, plus voraces. Il sent son ambition grimper en chaine, le rendre affamé et doux à la fois. Ses reins accompagnent ses cajoleries et les gémissements sont rapidement remplacés par des grognements. Il retrouve la symbiose d’une intimité partagée avec un être que son cœur et son corps désire. L’effet est grisant et dévastateur alors que leurs chairs se voilent d’un hâle de sueur, représentant la fusion dans laquelle ils s’enlisent. Il ne se retient pas, laisse pleinement ce désir brûler son épiderme tandis qu’il répond à ses baisers avec la même ferveur. Le point de non-retour est proche et il ne retient pas cette explosion de ses sens alors qu’un râle profond ne s’arrache de ses lèvres gonflées par trop de baisers. Wilfried l’accompagne dans cette ivresse délirante alors que leurs âmes surfent sur cette vague d’extase. Leurs prunelles finissent par se retrouver et le sentiment de béatitude qui les habite est flagrant. Cela lui arrache un petit rire complice alors qu’il sent une légère rougeur envahir son visage. Ecrasé sous le poids de son ami et amant, il savoure la moiteur et la proximité de leur corps. « Eh bien, ses licornes étaient fortes inspirantes. » Il lui indique dans un petit sourire espiègle juste pour détendre l’atmosphère. Sa respiration est difficile alors que ses lèvres retrouvent tendrement celles de son ami. Plus de baisers voraces, juste une tendresse qui lui vient naturellement. « Tu pourras te vanter. Tu es un très bon amant. » Il lui indique dans une confidence avant de rire de nouveau, ses membres encore engourdi sous le désir qui se distillent encore dans ses veines. « C’était une très bonne mise en bouche. » Il le provoque une dernière fois, le regard malicieux et encore brumeux alors qu’il savoure cette félicité retrouvée. Il se sent bien à cet instant précis, à ses côtés et pour rien au monde, il ne regrette ce qu’il vient de se passer. Bien au contraire.

Immobile, Wil reste lové contre Roman. Encore ému de ce partage. Chamboulé d’avoir franchi une étape dans leur relation. Juste un premier pas. Une découverte, fort agréable. Il en avait envie depuis un moment mais, il n’osait pas, pensant son ami attiré parles femmes et uniquement ça, jusqu’à il n’y a pas très longtemps. Un sourire arrive sur ses lèvres malgré la fatigue qui l’enveloppe doucement mais sûrement. Malgré tout, un petit rire lui échappe devant l’humour dont fait toujours preuve son ami.

« Si tu veux, je les ferais encadrer, en souvenir  et puis, les licornes sont des animaux magiques ; on en a eu la preuve ce soir »

Il imagine bien les boxers mis en valeur au-dessus de son lit. Le pire, c’est qu’il est certain que cela pourrait faire un triomphe en fonction de la paire de fesses qui aurait séjourné dans le sous-vêtement. Il a assez vu de choses bizarres pour que cette idée ne le choque même pas.

Sa bouche revient sur celle de Roman. Légère. Juste pour ne pas laisser le goût de ce moment s’évanouir trop rapidement.

« J’espère que ça ne va rien changer entre nous ou du moins » sa main est venue emprisonner celle de Roman, glissant ses doigts entre les siens « que cette soirée est le début d’une nouvelle relation. Cela me plairait énormément de continuer dans cette voie, si tu le souhaites toi aussi. »

Wilfried scrute le visage paisible de son ami, cherchant un détail où il lirait du regret ou tout autre sentiment de ce genre. Roman semble ravi et cela rassure le galeriste.

« On n’a pas besoin de précipiter les choses. On peut laisser venir et voir comment ça évolue »

Un autre petit rire arrive avant qu’il ne conclut

« Je crois que je suis rouillé en ce qui concerne les relations humaines mais, je suis bien avec toi et j’espère que la réciproque est vraie »

Wilfried réfléchit à comment il peut formuler ce qu’il a dans la tête sans que ses propos paraissent précipités.

« Je pourrais te considérer comme ‘mon petit ami’ ou tout autre qualificatif qui désigne le même attachement »

Il soupire tout en souriant

« La fatigue m’embrouille, mais je suis sûr que je veux partager plus que des épisodiques moments avec toi, si tu le souhaites. Une relation assumée. »

Il se répète mais, il tient à ce que Roman comprenne qu’il ne se cachera pas et qu’il n’acceptera pas de vivre avec quiconque n’assumera pas de se montrer à ses côtés.

« Si tu es d’accord, sache que je te présenterai comme mon compagnon. Cela te poserait un problème ?  Tu n’es pas obligé de répondre maintenant. Tu as le droit d’y réfléchir calmement »

Wilfried enserre légèrement le corps de Roman et vient nicher son visage au creux de son cou. Il serait déçu que son ami, amant, décide d’arrêter ce qu’ils ont commencé mais, il sait qu’il l’acceptera.

Il tente de ne pas sombrer dans le sommeil mais, ses paupières se ferment sans qu’il ne puisse y remédier. Il aimerait rester éveillé encore un peu, mais rien à faire. Morphée l’entraîne sans pitié. Il résiste et arrive à murmurer

« Je vais acheter une maison où l’on se sentira chez nous … »

La phrase meurt dans un souffle tandis que son esprit s’évade vers des contrées que seul le galeriste peut arpenter. Il y croise des licornes en boxers rose et Roman vêtu d’une simple feuille de vigne, croquant des pommes rouges au milieu d’un champ. Il sourit dans son sommeil, heureux d’avoir rencontré cet homme avec qui il s’entend si bien et surtout, avec qui il aimerait partager sa vie.  

Sa poigne s’est resserrée autour de Roman. Blotti contre le corps musculeux de son amant, il est enfin bien. L’avenir lui semble radieux et les projets réalisables. Rien ne peut venir entacher ce bonheur naissant.