Le deal à ne pas rater :
Cartes Pokémon 151 : où trouver le coffret Collection Alakazam-ex ?
Voir le deal

Avoir confiance en son instinct (Eliley 02)

 :: A little break :: archives :: rps abandonnés
Aller à la page : Précédent  1, 2
avatar
Invité
Invité
Invité
Invité
Avoir confiance en son instinct (Eliley 02)
Mer 18 Nov - 22:37
Même si je refusais de me l’admettre, j’attendais cet après-midi avec impatience. L’idée de découvrir l’univers de Riley librement - sans les tensions d’une quinzaine de jours auparavant ni le contexte écrasant de l’Université - faisait un bien fou. Aujourd’hui, nous ne serions que deux amis (ou peu importe le terme approprié) en pleine immersion, à la découverte de l’autre. Je verrais ses lieux chéris, il débarquerait dans ma tanière. Cette dernière était d’ailleurs bien plus accueillante que ce que l’on pouvait s’imaginer de la part d’un trentenaire célibataire. Même si mon habitation ne regorgeait pas de photographies dans tous les coins, j’avais essayé de la rendre hospitalière, autant pour mes potentiels invités que pour ma propre personne. Je voulais me sentir chez moi. Je n’étais plus dans un taudis crasseux ni même dans une chambre universitaire de la taille d’un placard à balais. J’étais « à la maison ». Bref, c’est ainsi que mes pensées virevoltèrent en tous sens tandis que j’attendais le blondinet à la station. Déjà, je regrettais de ne plus être confiné dans la chaleur relative des transports en commun. Mais, dès que son faciès au sourire légèrement étiré s’offrit à ma vision, il me fallu reconnaître que me geler les cacahuètes en valait la chandelle. Le garçon ne m’avait jamais semblé aussi lumineux qu’à cet instant. Pouvait-il être tant heureux que ça à l’idée de passer les prochaines heures en ma compagnie ou avait-il reçu une excellente nouvelle il y a peu ?

- Hello ! Évidemment. Je te laisse mener !

J’étais ravi de me lancer dans cette expédition comme l’attestait ma mine enthousiaste. Je lui fis signe qu’il pouvait se mettre en marche puis lu emboîtai le pas. Il est vrai que nous avions échangé par textos la veille mais j’avais dû interrompre brusquement la conversation quand une odeur de brûlé m’avait rappelé le plat que j’avais passé au four. Suite à quoi, la soirée était passé à toute vitesse et je m’étais douté que mon interlocuteur ne serait plus en mesure de me répondre. Dingue qu’il puisse jongler entre les études et un travail de nuit. Quoique n’avais-je pas suivi ce même schéma les premières années ?

- Eh bien ça va très bien écoute ! J’ai un peu réorganisé mes cours de la semaine prochaine comme ça bouge sans cesse selon les avancées réelles et puis… Courses et ménage quoi ! Rien de palpitant. Mais je tiens à t’accueillir dignement ! dis-je avec entrain. Rassure-moi quand même : on ne participe pas à une de ces émissions où l’invité donne une note à son hôte ?

Je grimaçai, craignant le carton rouge même en dépit de mes efforts. Oui, j’avais parfois tendance à me perdre dans mon monde même si je savais parfaitement que ce ne serait pas le cas. Le droit à l’image, tout ça tout ça. Quoiqu’en y réfléchissant, se pourrait être une chouette aventure. Je n’avais rien à craindre avec Riley. La viande serait carbonisée qu’il me mettrait tout de même le maximum n’est-ce pas ? Quel tableau ce serait là !

- Mais c’est surtout toi qui devrais être interrogé. Tu n’es pas rentré trop tard ? Car je m’en voudrais si tu te fais du mal par ma faute.

Et s’il préférerait dormir plutôt que de tenir sa promesse ? Je ne lui en aurai pas voulu. Tout le monde a besoin de se reposer que ce soit pour le plan physique mais également moral ! Mon timbre trahissait une certaine inquiétude à son égard. À croire que je le traînai de force alors que son visage ne s’était pas départi de son sourire depuis son arrivée. Dès que j’en fus dans la capacité, j’ajoutai :

- Tu sais que je ne t’aurai jamais imaginé barman ? Encore moins dans ce type de club. Je crois que ça ne colle pas avec l’image que je me suis fait de toi. Je veux dire par là… Je t’aurais davantage vu en tant qu’elfe du père Noël ou même employé dans une librairie.

Aucun rapport entre ces deux postes vous en conviendrez, mais ce que je cherchais à dire sans en employer les termes était que je le trouvais trop angélique, trop pur, pour ce monde de débauche, d’alcool et de sexe. Dès que je posais mes prunelles sur lui, je voyais un jeune homme d’une étonnante sagesse et d’une générosité stupéfiante pour son âge. Pourquoi ? Car il venait en aide à un enfant pleurant après son ballon, qu’il était d’une tendresse émouvante et que, même en faisant partie des incompris, il ne cherchait ni querelle ni vengeance. Il était rare que je ne voie que le bien chez autrui mais il faisait figure d’exception.

- Ne prends pas mes mots de travers ! Je ne te juge pas mal à cause de ton job ! Ce n’est pas évident de payer ses études et même en-dehors de ça, peut-être que tu apprécies ce que tu fais. C’est ce que j’espère pour toi en tous cas. Il n’y a rien de mal à faire ce métier, c'est juste que je me fais juste du souci pour toi car je connais ce milieu et que je préférerai te savoir en sécurité.

Je fronçai les sourcils.

- C’est très confus ce que je raconte… Excuse-moi…

Déjà, je regrettais mes paroles. De quel droit lui donnais-je mon avis sur sa vie privée ? Je n'avais pas à le faire. Ça ne me regardait pas ! Quoique n'était-ce pas à cela que servaient les amis ? À donner des conseils, partager leurs opinions... ? Il fallait que j'arrête de me sentir tel un intrus dès que je dépassais le cadre restreint des études supérieures !
Revenir en haut Aller en bas
avatar
Invité
Invité
Invité
Invité
Avoir confiance en son instinct (Eliley 02)
Sam 21 Nov - 23:43

[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]
❝ Avoir confiance en son instinct. ❞
malasanta - (eliley [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien])



Il retrouve Elijah au point de rendez-vous, résolument enchanté de pouvoir passer un bout de sa journée en sa compagnie plutôt que de végéter dans sa chambre à attendre un SMS qui ne viendra sans doute pas. Les SMS de Yann sont de plus en plus rares et ce silence involontaire commence à le blesser intérieurement. A cet instant, ces soucis du quotidien s’effritent pour laisser place qu’à une sincère joie de pouvoir partager ce moment de découverte. Elijah semble satisfait de le retrouver, ce qui le soulage grandement. Riley a encore du mal à croire qu’on puisse le trouver intéressant. Du moins, il a malheureusement parfois dû faire face au désintérêt de certaines personnes qu’il appréciait par le passé et le silence pesant de Yann semble valider son hypothèse perfide que son esprit tente de lui faire souffler à l’oreille. Il l’ignore à cet instant, décide d’embraser l’instant sans se poser de questions, car ça ne changerait malheureusement pas sa vérité. Il ouvre donc la voie pour le mener au travers des rues de Silverlake vers ses trésors cachés. Leurs pas foulent le bitume alors qu’ils s’éloignent de leur point de rendez-vous vers la direction imposée par l’artiste tandis que le professeur répond à sa question. Il l’écoute attentivement bien qu’il ne perd pas de vue leur destination. Ses propos lui arrachent un petit sourire. « Ce genre d’émission existe ? » Il question dans un ton totalement franc puisque cela fait bien des années qu’il ne regarde pas la télé en dehors de séries qu’il est amené à regarder tard la nuit lorsqu’il n’est pas en pleine création artistique. Il n’ose pas regarder Elijah de crainte qu’il ne l’observe comme un extraterrestre pour ne pas être au fait de ce type d’émission. « Oh tu sais, je me serai contenté d’une bière et d’une pizza, mais c’est gentil. Je ne pourrai pas te rendre l’appareil, car je suis nul en cuisine. » Il lui annonce dans un ton détaché et tout aussi franc qu’à ses habitudes. Des bières et des pizzas sont assurément ce qu’il l’attendrait s’ils venaient à fouler le sol de la colocation à part s’il arrive à convaincre Young Ho de l’aider à préparer un plat. La question d’Elijah le fait hausser un sourcil alors qu’il hausse les épaules. « Tu sais, je fais ce travail depuis deux ans alors j’ai pris le rythme. » Il indique alors qu’il vient retirer une cigarette de son paquet de cigarette qu’il glisse entre ses lippes avant de l’enflammer avec le cadeau du professeur offert en début de semaine. Il lui montre dans un mouvement et un sourire amusé avant de glisser de nouveau dans la poche de son jean. Sa remarque concernant son emploi l’interroge sur l’image qu’à Elijah à son sujet. Il titille sa curiosité, mais entrevoit qu’il le voit comme un étudiant sans histoire. « Je ne pense pas avoir le bon CV pour ce type d’emploi. » Il lui indique en venant inspirer une bouffée de sa cigarette. « C’est un emploi qui m’a permis de sortir d’une impasse dans ma vie alors je ne m’en plains pas. Ils m’ont donné ma chance. C’est un univers comme un autre. » Il conclut simplement. Pas le pire que j’ai connu. Il se retient de l’ajouter, supposant que ça n’a pas d’importance. Il lui donne des brides de son existence sans entrer dans les détails. Son inquiétude est touchante. Elle la perturbe, car jusqu’à maintenant seul Yann s’est toujours inquiété pour lui. « C’est gentil, mais je gère donc il n’y a pas d’inquiétude à avoir. » D’autant plus qu’il connait ce bar comme sa poche et les dangers qu’il recèle mieux que personne. Il lui offre un sourire alors qu’il l’invite à prendre une nouvelle avenue où ils parviennent devant un escalier qui prend la forme d’un piano sans fin sur tout sa longueur. Il l’invite à grimper les marches dans un sourire complice avec la même légèreté. Il le laisse prendre le temps de s’imprégner des lieux, de l’essence des œuvres qui défilent le long de leur périple. Riley prend toujours plaisir à les redécouvrir, en trouver d’autres tandis que les minutes défilent. Ils finissent par arriver devant la pièce maitresse de ce côté de la ville après une heure de marche : une fresque murale aux couleurs chatoyantes qui attisent l’admiration de l’artiste peintre qui a un véritable coup de foutre pour la technicité de l’artiste. « Et voici ma pièce préférée de ce côté du quartier : "American Dreamers » de Fairey et Vhils, deux street artists. » Il présente l’œuvre avec enthousiasme, curieux d’avoir l’avis d’Elijah à ce sujet. « Alors qu’en penses-tu ? Satisfait de la petite visite ? » Il le questionne avec intérêt, toute son attention concentrée sur ses lippes sans en prendre conscience.  
Revenir en haut Aller en bas
avatar
Invité
Invité
Invité
Invité
Avoir confiance en son instinct (Eliley 02)
Dim 22 Nov - 19:49
Je tordais mon visage en guise de réponse. Oui, malheureusement, ce type d’émissions existait bel et bien avec ses scripts dissimulés, etc. Enfin il en fallait pour tous les goûts et ce qui ne faisait pas le plaisir d’un en réjouissaient d’autres ! Nous n’étions pas là pour lancer un nouveau débat. J’étais là pour découvrir son monde qui s’annonçait des plus ingénieux j’en étais sûr. Mais avant de pouvoir confirmer cette théorie, mon interlocuteur rebondit sur mon commentaire précédent. « Une bière et une pizza. » Cela lui aurait suffi. Je lui adressai un sourire car je n’en attendais pas moins de lui. Ce garçon était tout en simplicité. Cependant, je souhaitais vraiment l’accueillir correctement pour qu’il ne pense pas que j’étais indifférent à sa venue. Ça et puis… j’aimais faire les choses en grand ! Excepté avec Jake où nous nous contentions bien souvent du strict minimum mais il fallait avouer que nous avions une toute autre dynamique relationnelle. D’ailleurs, je me demandais s’il y aurait une progression dans ses histoires de cœur ce week-end. Le pauvre se trouvait dans une situation bien périlleuse…

- Il ne faut pas se contenter de la défaite. S’il le faut, je t’apprendrais moi-même à cuisiner des pâtes ! promis-je avec un entrain à peine entravé par la fraîcheur me mordant les os.

Je me plaisais à taquiner le monde et Riley n’y échappait pas. Je nous imaginais sans mal dans ma cuisine, lui galérant à préparer Dieu sait quoi en dépit de mes instructions pour le sortir du pétrin. Si je devais m’attribuer une qualité c’était sans hésitation la patience que j’avais appris à développer au fils des ans. Il pouvait la tester mais j’avais la conviction qu’elle ne chancellerait pas. À la fin de notre période de formation, l’élève aurait dépassé le maître et il intégrerait une des écoles les plus prestigieuses ! Quoi ? Comment ça je m’emballe un peu trop là ?

La suite des événements se fit plus sérieuse tandis que nous abordions son job. Je n’étais pas tranquille à le savoir au cœur un milieu aussi corrompu, aussi vicié. Peut-être me cachait-il ses talents pour l’auto-défense mais j’en doutais. Saurait-il riposté en cas de pépin ? Les individus sous l’effet de l’alcool étaient souvent encore plus abrutis et dangereux qu’en temps normal. Je ne voulais pas de ça pour lui. Ni pour personne. Le blondinet me lâcha des informations au compte-goutte, me rappelant que cela faisait déjà deux ans qu’il était barman dans un club de striptease. DEUX. BON SANG. D’ANNÉES. Seul l’apparition surprise de Titi me dérida. C’était adorable qu’il l’ait avec lui-même si… Que pourrait-il en faire d’autre que de l’utiliser ? D’autant plus qu’il était un sacré fumeur. Trop pour le bien de sa santé. Mais qui étais-je pour parler hein ?

- Très bien, pas d’inquiétude. Enfin… je vais essayer, rectifiai-je suite à sa tentative pour me rassurer. Après tu sais que si y a un problème tu es libre de me téléphoner.

Je m’imaginais mal le laisser se débrouiller sous prétexte qu’il était tard ou qu’étais couché. Si je pouvais intervenir je n’hésiterais pas une seule seconde. Néanmoins, ne soyons pas pessimistes. L’étudiant n’en était plus à ses débuts et peut-être que l’endroit était bien moins craignos que dans le scénario que je m’étais créé.

Je continuai de le suivre m’arrêtant au pied d’un escalier stylisé de la plus belle des manières. C’est limite si je regrettai de devoir grimper dessus, y apportant ma part de saletés. Et ce n’était que le début ! Pendant plus d’une heure nous tournions dans la zone géographique, Riley m’improvisant un exposé à la longueur variable pour toutes les œuvres particulièrement réussies. Il y avait là une belle diversité de styles mais toutes avaient un point en commun : le talent. Les couleurs chatoyantes se gravaient dans l’esprit, la richesse des détails laissant abasourdi et le symbolisme remarquable de la majorité. Ne pas me lancer dans cette visite-guidée m’aurait fait louper plus que je ne l’aurais imaginé en tant qu’individu sensible à l’Art sous toutes ses formes. Je posais délicatement mes doigts sur la zone orange vif, posant le regard sur les traits féminins dessinées.

- Oui, tout ça est… fantastique. Je comprends ton attrait pour le quartier, dis-je, un peu distrait. Cette œuvre-ci est si complexe avec tous ces motifs, ces textures. Épatant. Je n’ose imaginer combien de temps il a fallu à ces… Fairey et Vhils ? pour la réaliser. Même les teintes se marient parfaitement entre elles malgré que la palette mobilisée soit si large. Hum…

Je sortis mon téléphone portable de ma poche et pris une photographie. Ce cliché ne rendrait pas justice entre l’inclination et le fait que l’ensemble était tronqué mais ça constituerait un bon mémo. « American Dreamers » n’était pas la seule à avoir fait les frais de mon appréciation ! D’ailleurs, je me tournais vers Bouclettes, lui demandant de prendre la pose tout en rigolant. Tant pis s’il se mettait à râler, j’avais envie de me constituer un véritable album de souvenirs aujourd’hui. Après qu’il eut terminé par céder et que sa bouille était gravée dans la carte SD de l’appareil, je revins vers lui et tapotai le haut de son bonnet en accompagnant mon geste taquin d’un « Merci ! ».

Dans une pulsion amicale plus démonstrative que ce que je me permettais avec lui jusque-là – a contrario d’avec Jake où c’était limite devenu un rituel – je passais mon bras autour de ses épaules, décontracté. Je n’y voyais rien de gênant puisque l’artiste avait affirmé vouloir mettre un terme au poids de nos statuts respectifs au sein de l’Université. D’ici une heure ou deux il découvrirait même mon appartement ce qui, en soi, me paraissait bien plus extrême qu’un semblant d’étreinte à laquelle je ne réfléchis même pas en m’exécutant.

- Je me les gèle. On est passé à côté d’un café y a deux minutes. Ça te dit de faire une petite pause le temps de se réchauffer ? Je t’invite !

Sans même qu’il ne puisse me répondre, je nous entraînai vers la porte de ce dernier après avoir retiré mon bras (pas pratique pour marcher !), le laissant entrer en premier. Posés sur des poufs confortables, je passais la commande. De mon côté ce serait un chocolat chaud à la mousse de lait cannelle. Un peu de sucré pour le trentenaire !

- Ça fait longtemps que tu connais le coin ? lui demandai-je tout en fronçant un peu les sourcils après l'étrange regard que nous avait jeté le serveur.
Revenir en haut Aller en bas
avatar
Invité
Invité
Invité
Invité
Avoir confiance en son instinct (Eliley 02)
Ven 27 Nov - 22:41

[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]
❝ Avoir confiance en son instinct. ❞
malasanta - (eliley [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien])



La sollicitude d’Elijah est troublante, mais sincère. C’est sans doute ce qui la rend si touchante. Riley n’est pas coutumier à ces paroles douces et chaleureuses. Il ne s’en plaint assurément pas même si sa pudeur l’empêche de les savourer pleinement. Il ne voit pas ce qui peut animer autant de gentillesse de la part de son professeur, mais sans doute que l’Allemand fait partie de ces personnalités profondément bonne. Il l’en remercie par un sourire qu’il rend chaleureux autant qu’il en a l’habitude au travers du prisme du masque qu’il porte comme une seconde peau. Il faudra résolument un peu de temps pour que le masque se fissure et dévoile la véritable facette de l’artiste qui l’opte pour se protéger du monde qui l’entoure, parfois plus en sécurité derrière sa façade inaccessible. Pourtant le magnétisme rassurant du professeur a un effet positif sur lui. Son amabilité et droiture lui rappelle Yann mais avec une attitude plus rafraichissante que son petit-ami ne possède pas. Du moins qu’il ne montre pas à tout le monde. Il se sent à l’aise avec Elijah et résolument intrigué par cet homme qu’il découvre au fil des rencontres et qui l’extirpe de sa morosité sans qu’il n’en prenne conscience. Il se laisse porter par cette dynamique trouvée et est résolument enchanté de lui faire découvrir son univers, qui est résolument incompris dans les couloirs de son université d’art. Arpenter ses rues favorites en compagnie d’Elijah est plaisant et facile. Il n’a pas l’impression d’être un intrus et il ne craint pas le jugement qu’il aurait pu attendre de la part d’autres personnes dans de telles circonstances. Sans doute parce que l’Allemand s’est toujours montré agréable, curieux et simple. Devant la pièce maîtresse de ce quartier où il a fait ses premières armes, il s’épanche sur une œuvre qu’il trouve somptueuse. Son âme d’artiste se révèlent dans sa manière de contempler cette peinture figée sur les murs populaires de cette rue fréquentée. Elijah y semble très sensible puisqu’il s’extasie avec le même émerveillement que lui. Ce fait le remplit d’une chaleur incandescente qui rend son sourire plus éclatant qu’il n’en a conscience. L’analyse de son professeur est à la hauteur de ses attentes. Il est ravi qu’il note la technicité dans une œuvre qui perd de son aspect "mystique" en ayant pour toile un mur à la vue de tous. N’est-ce pas la raison d’être d’une œuvre d’art d’être vue et admirée ? De transcendera l’âme de l’admirateur par le message qu’elle cherche à transmettre ? C’est en tout cas la manière de voir de Riley qui se perd aisément dans les lignes de ce dessin au message si fort. Perdu dans sa contemplation, il lui faut un temps conséquent pour comprendre la demande de son nouvel ami. Une photo ? Riley roule les yeux par habitude, peu friand de se prendre en photo, mais il se plie à la volonté du professeur dans un sourire désabusé. Il accepte de poser, ses mécanismes de modèle prenant vite le dessus pour adopter à la fois une posture détachée, mais distinguée. Une main dans la poche de son jean, la tête légèrement haute alors qu’un sourire simple mais bien présent vient ourler ses lippes. Le geste qui suivit cette séance photo improvisée vient le surprendre et le troubler au plus profond de sa poitrine. Son cœur manque un battement de cœur sous l’initiative prise, similaire à celle que Yann avait tendance à l’honorer lorsqu’il laissait leur complicité éclatait entre eux. La lueur malicieuse d’Elijah le réchauffe au plus profond de sa poitrine et le charme sans qu’il en ait réellement conscience. Cela le plait de le voir si naturel alors qu’il était si distant deux semaines précédentes. Est-ce mal ? Il ne semble pas vraiment se poser la question. Il se contente juste de froncer le nez pour la forme en roulant des yeux comme si ce geste l’agaçait alors qu’il n’en ait rien. L’intimité amicale initiée par l’Allemand est agréable. Le contact de son bras contre ses épaules, de son corps chaud contre le sien vient le troubler, ses sens résolument conscients de tout rapprochement avec un homme. Un homme qui pourrait résolument le plier à sa volonté s’il le désirait. Ce qu’il ressent n’a rien à voir avec une accolade parfaitement anodine, mais bien à un effet sournois de son corps qui lui rappelle un besoin qu’il a. Il s’efforce de fermer les yeux sur cette sensation perturbante et accepte que ce geste soit juste amical. Elijah est hétérosexuel après tout. L’Allemand l’invite à prendre une pause dans un café. N’y voyant aucune objection, il se contente de hocher la tête et se laisse entrainer vers le café en question plutôt gayfriendly. C’est toute la richesse de ce quartier auquel il s’est habitué. Ils pénètrent dans le café, prennent place sur des poufs après avoir passé une commande. Un chocolat au lait simple pour lui. Il n’a pas spécialement faim ou froid puisqu’il a été habitué à des conditions plus extrêmes. Inconscient de l’image qu’ils renvoient à autrui, il ne se formalise pas et agit simplement en venant se défaire de la couche de vêtements pour être à l’aise dans la chaleur ambiante. « Oui, j’y ai vécu un petit moment. » Il indique simplement en venant plonger son regard dans celui de l’Allemand. Il n’évoque pas qu’il a passé une partie de ce moment dans les rues, sans un sou, à faire le trottoir pour pouvoir se payer une dose d’héroïne. C’est du passé pour lui. « Là où j’ai fait mes premiers pas en tant qu’artiste. » Il précise en évoquant ce fait comme une banalité. Le froncement du sourcil d’Elijah le pousse à suivre son regard pour le poser sur le serveur qui les observe avec un petit sourire en coin. Il connait ce petit sourire à la fois charmeur et attendri. « Il y a un problème ? » Il questionne de manière incrédule, curieux de comprendre ce qu’il se passe.
Revenir en haut Aller en bas
avatar
Invité
Invité
Invité
Invité
Avoir confiance en son instinct (Eliley 02)
Dim 29 Nov - 19:22
Cet après-midi constituait le meilleur épisode de ma vie cette semaine. Si agréable, dépaysant, instructif… Riley était d’une compagnie comme j’en connaissais peu et notre alchimie ne faisait que de se renforcer maintenant que nous nous étions libérés de nos chaînes. De l’enseignant craignant de dépasser les bornes en adressant la parole à un élève à l’ami lui passant le bras autour du cou… Nous en avions faits du chemin ! Ainsi, je mourrais d’envie d’en apprendre davantage sur lui, qui il était, d’où il venait. Logique donc que je l’interrogeais quant à son affinité avec le quartier. Je m’apprêtais à répondre que l’endroit l’avait grandement inspiré vu son talent méritant d’y être exposé quand je croisais le regard du serveur qui venait de prendre nos commandes. Un sourire en coin, des yeux tendres… Son expression me mettait mal à l’aise. Que se passait-il ? Se moquait-il de l’un de nous à sa manière étonnamment douce ? Le plus surprenant peut-être fut que je ne fus pas celui réclamant des comptes. L’Allemand qui s’était tant de fois retrouvé dans des bagarres idiotes se taisait, pris de court par un étudiant ne pouvant faire de mal à une mouche. J’ignore qui de l’employé ou de moi fut le plus déstabilisé par son intervention. Pourtant, ce n’était pas comme si je n’avais pas moi-même fait les frais de sa franchise ! Balbutiant, l’homme qui ne devait être dans ses âges répondit :

- Non aucun. C’est juste que… Ça fait toujours plaisir de voir de nouvelles têtes ici. Vous êtes adorables !

Ceci prononcé, il s’éclipsa sans attendre afin de préparer nos boissons. Ce ne fut pas tant mon soupçon d’une pseudo drague étrange qui me gêna, mais que l’on puisse m’imaginer avec un homme sans même que je ne fournisse une raison valable de porter un tel jugement. Et puis, qui osait balancer ça à des clients ? Où est-ce que je nous avais amené ? Mes prunelles bleutées vaguèrent de table en table, constatant enfin que ces dernières étaient majoritairement occupées par des duos de même sexe s’ils n’étaient pas en groupe variés. Réalisant ma bourde, je ne sus s’il était plus approprié d’en rire ou de prendre la poudre d’escampette. Une pensée s’envola auprès de Lane, le barman qui m’avait fait découvrir Los Angeles de nuit à mon arrivée. Couleurs fluos, paillettes et taureau mécanique en prime. Ici, c’était comme avoir mis les pieds dans une version extrêmement soft de cette fameuse boîte de nuit. Néanmoins, il ne me fallait pas oublier que si j’étais arrivé là-bas avec l’envie de fuir, j’en étais ressorti comblé. Une soirée que je n’étais pas près d’oublier et qui avait donné le ton à mon séjour à rallonge aux USA.

- Désolé, je ne savais pas que… Si tu préfères qu’on parte…

Je n’osais pas croiser ses yeux. Je répugnais de lire de l’embarras sur son visage. Mes méninges tournaient à deux cent à l’heure, perturbé par la petite voix intérieure inattendue qui m’ordonnait d’arrêter de me torturer pour ça. Au contraire, s’il y avait quelque chose à tirer de ce malentendu : c’était uniquement de l’amusement. Qu’est-ce que ça pouvait faire qu’on me pense en couple avec Riley ? Nous n’étions pas sur le campus. Nous en étions même à des kilomètres ! Autant en rire. Un peu de légèreté aiderait à détendre l’atmosphère plutôt que de l’alourdir avec mon refus catégorique d’être rangé dans la case « LGBT » - même quand c’était issu de l’imagination d‘autrui. Et si mon interlocuteur réagissait négativement à ma farce ? Ou l’interprétait d’une mauvaise façon ? Souhaiterait-il ne plus me voir ? Si je désirais tâter le terrain, il me fallait déjà commencer par me confronter à son faciès.

Mon élan de courage fut accueilli non pas par des traits tirés, hostiles, mais par la même douceur qu’il lui collait à la peau depuis notre rencontre. J’étouffai un soupir de soulagement, ma main serrant mon pantalon se décrispant enfin.

- J’imagine que j’aurais pu trouver largement pire comme petit-ami. Par contre, il faudrait trouver un compromis le week-end pour ne pas se chamailler entre cinéma et galeries d’art.

J’eus un rire, plus timide qu’accoutumé oui, mais sincère. Allez savoir pourquoi je choisis cet instant pour le décrire plus intensément que jamais, jusqu’à ses deux grains de beauté sous son œil droit. Comment avais-je pu ne pas les remarquer durant tout ce temps ? Il faut dire que nous avions tendance à nous retrouver soit dans l’obscurité des amphithéâtres, soit dans la lumière aveuglante extérieure de nos pauses clopes. Piètre excuse non ? Je refusais juste d’admettre que le serveur avait remué des doutes enfouis et que je voyais Riley sous un nouvel angle. Ne serait-ce que brièvement. Dès le départ j’avais ressenti énormément d’affection pour ce garçon. Ce qui n’avait aucun sens puisqu’au bout du compte nous nous connaissions encore très peu ! Et pourtant… Déjà, je voyais l’employé finir de préparer nos boissons. C’était le moment où jamais de nous décider. Allions-nous jouer le jeu ou le démentir ? Mais encore : pourquoi est-ce que cette première option me paraissait subitement bien plus attirante ? Je me haïssais tout comme je me remerciais de lâcher prise. Vive la contradiction.

- Comme tu n’es pas inscrit aux cours de pratique, je te propose un aperçu. Tenté par un peu d’improvisation ?

Je lui fis un clin d’œil complice. Quand je perçus une silhouette se rapprocher de notre table, je me penchais légèrement vers le blond et tendis le bras dans sa direction, saisissant le bonnet qui trônait toujours sur son crâne. Lentement, je le retirais, lâchant ses boucles à l’air libre avant de les agiter en riant. C’était si étrange de le voir sans son accessoire fétiche ! S’il s’était agi de celui offert par « je ne savais toujours pas qui », sûrement aurions-nous pu y voir une portée symbolique. Mais passons.

- Tu as de jolis cheveux. Tu devrais les montrer plus souvent, répliquais-je avec un sourire.

Ok, c’était un peu mièvre. Si seulement je n’avais pas besoin de ressortir ma facette d’acteur pour justifier mes paroles et mes actes. J’avais déjà interprété une amitié ambiguë par le passé, me rapprochant d’un homme – même fictivement – pour la première fois depuis la disparition d’Achille. Mais là… Étais-je réellement en train de monter un petit numéro pour nous amuser aux dépends de l’inconnu ou bien dévoilais-je le tréfonds de ma pensée sous couvert de pièce théâtrale ?

- Désolés pour tout à l’heure. Vous nous avez pris de court, c’est rare de tomber sur quelqu’un d’aussi franc dans ce type de… contexte, commençai-je tandis que nos tasses chocolatées étaient posées face à nous. Mais merci. « Adorables » est un beau compliment.

Pas comme si je lui mentais, je ne prétendis même pas que nous étions bel et bien ensemble. Un jeu respectueux en somme. Pourtant si bien lancé, j’hésitai à poursuivre. Il m’avait fallu me glisser dans la peau de rôles bien plus complexes que celui-ci mais l’absence de caméra me rappelait que je n’étais pas vraiment sur un plateau de tournage. Mes doutes me tinrent silencieux, laissant l’opportunité à l’employé de rebondir tout en haussant les épaules. À croire qu’il ne s’arrêterait jamais.

- Bah ! Ici, c’est un peu le « San Francisco » du coin, le Paradis tranquille de la communauté LGBTQ+ ! Pas de jugement, tout le monde est libre d’être qui il est vraiment. Vous ne le saviez pas en entrant ? demanda-t-il, étonné en me voyant secouer la tête négativement. Eh bien, le hasard fait bien les choses ! Si vous avez besoin faites-moi signe les tourtereaux !

- On n’y manquera pas, dis-je tout en posant machinalement ma main sur celle de Riley.

L’homme s’éloigna, nous laissant seuls en tête à tête. Je m’empressais de la retirer, me saisissant de l’anse de la tasse que je portais à mes lèvres. J’avais besoin de recouvrer mes esprits. La vision de mes doigts posés sur sa peau m’avait fait un drôle d’effet et j’ignorais si celui-ci était plaisant ou non. J’accueillis la boisson sucrée avec plaisir, achevant de me réchauffer après l’heure passée dans le froid automnal.

- C’est délicieux. Ça te plaît ? l’interrogeais-je.

Oui, faisons comme si de rien n’était. Tout individu en possession de ses capacités de réflexion se demanderait si je faisais référence au chocolat ou à notre « improvisation ».
Revenir en haut Aller en bas
avatar
Invité
Invité
Invité
Invité
Avoir confiance en son instinct (Eliley 02)
Sam 5 Déc - 13:15

[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]
❝ Avoir confiance en son instinct. ❞
malasanta - (eliley [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien])



Sa voix est sortie plus durement qu’il ne l’avait imaginé. Sans doute parce que les interactions sociales sont toujours particulièrement difficiles à appréhender pour l’artiste. Il perçoit les expressions de surprise d’Elijah et de se serveur que sa remarque vient de mettre mal à l’aise. Il ne le voulait pas. Il cherchait juste à comprendre le malaise d’Elijah qu’il pouvait percevoir au travers du regard du serveur. Sa réponse le laisse dubitatif et tout aussi perplexe que quelques minutes auparavant. Nous sommes adorables ? Qu’est-ce qu’il veut dire par là ? Il ne peut s’empêcher de songer, car il a du mal à comprendre les sous-entendus. Pourtant, il devrait y être coutumier pour un jeune homme qui a été dans la rue et a dû survivre en fonction de son instinct. Mais à cette époque, c’était très simple : soit on lui voulait du bien, soit on lui voulait du mal. Ce qui rendait les choses bien plus évidentes lorsqu’il devait interagir avec des personnes. La remarque d’Elijah ne fait que renforcer sa perplexité. Il suit simplement le regard de son nouvel ami et découvre les différents couples qui prennent une pause ensemble. Le fait que la plupart soit du même sexe semble troubler Elijah. A moins que ce soit l’image qu’ils reflètent qui le met mal à l’aise ? Il fronce les sourcils ne sachant pas quoi en penser. Cette dernière pensée lui déplait, parce qu’elle est blessante pour lui. Elijah n’est-il pas celui qui a vanté ses qualités quelques jours plus tôt ? Il s’efforce de ne pas laisser cette petite voix perfide lui narrer l’histoire qu’elle veut. « Oui, c’est un café gayfriendly. Personnellement ça ne me gêne pas. » Il se contente de lui répondre en s’efforçant de ne pas poursuivre sa pensée. Il n’est pas certain que dévoiler sa bisexualité soit une bonne opération dans le cas présent. Elijah est déjà perturbé par quelque chose même s’il ignore totalement la cause. Un sourire amusé vient ourler ses lippes pour tenter d’alléger la situation même si de son côté, il ne ressent pas de tension particulière.  Le professeur lui rappelle énormément Yann par certaines réactions. Tout comme à l’époque, Riley n’a jamais réellement saisi ce qui pouvait se passer dans la tête de son ami. Riley a juste fini par s’habituer à ne pas tout saisir et à se laisser porter sans se poser de questions. Après tout, les confidences finiraient par venir au bon moment, comme cela avait été le cas avec Yann. Il semble adopter la même stratégie avec l’Allemand. Son expression semble détendre la tension présente dans le corps d’Elijah. Il finit par plaisanter sur leur possible couple. Ce qui lui arrache un petit rire. « Merci pour le compliment ? » Il plaisante en haussant un sourcil avec un petit sourire en coin. Il se laisse porter par l’échange sans se poser de question, laissant son côté espiègle s’exprimer sans tabou. « L’un n’empêche pas l’autre. On trouverait surement notre compte : la journée dans les galeries et les soirées au cinéma, sauf si tu préfères d’autres activités crapuleuses. » Il le taquine avec un petit narquois sans prendre réellement conscience de l’attention plus intenses que le professeur lui octroie. Le programme qu’il énonce lui conviendrait résolument et leur assurerait des week-ends forts appréciables. L’imaginer n’est pas trop difficile bien que cela soit totalement hypothétique et le reste. En tout cas, c’est quelque chose à laquelle il pourrait aisément aspirer. C’est ce qu’il avait avec Yann. Ce qu’il veut retrouver. Cette simple pensée à Yann vient lui arracher un pincement au cœur. L’utilisation du passé le désoriente, mais il doit lutter contre cette réalité. Fort heureusement Elijah ancre son attention sur l’instant présent et lui propose de jouer le rôle que le serveur leur a donné. Riley le fixe avec amusement, stupéfié et curieux face à tant de contradiction chez cet homme. Il se contente de rire à sa question, mais hoche affirmativement la tête pour accepter sa proposition. Il est vraiment amusé par la situation, mais est également troublé par le comportement du blond. Il le laisse faire lorsqu’il tend une main vers son bonnet pour lui retirer comme aurait pu le faire son petit ami. Il s’efforce de ne pas juxtaposer l’image de Yann et d’Elijah mais c’est plus compliqué qu’il ne l’imaginait. Sa manière de remuer ses boucles est un geste tendre. Elijah joue bien la comédie et il pourrait lui-même croire que son action est sincère, mais Riley cerne bien qu’il s’agit d’une « scène d’improvisation » alors comme avec Young Ho lorsqu’il l’aide à répéter ses scènes, il s’efforce de rentrer dans la peau de son « petit-ami » qui n’est pas réellement lui. « Je sais que tu fais une fixation dessus. Je ne voudrai pas trop te tourmenter. » Il le taquine comme l’aurait fait sans doute un petit ami. Comme il l’aurait fait s’ils avaient ce genre de relation. « Puis j’aime l’idée que tu m’enlève mon bonnet pour avoir accès à l’objet de tes désirs. » Il poursuit en ponctuant ses propos par un clin d’œil et sourire taquin alors que le serveur vient vers eux. Il laisse le plus vieux du couple s’exprimer, se contentant de sourire au serveur. « Je suis sa kryptonite. » Il se contente d’expliquer au serveur pour expliquer le trouble de l’acteur dans un ton qui se veut amuser. Ce qui permet au serveur de leur donner des détails sur le café, que son « petit-ami » découvre. Il se contente de hocher la tête aux propos du serveur alors qu’il s’éclipse après avoir déposer leurs boissons. Le contact de la menotte chaude et épaisse d’Elijah sur la sienne le prend de court, mais la sensation est plaisante. Il sent un frison traverser son échine, renforcer le trouble qu’il s’efforce de contenir. Fort heureusement il dure que quelques instants, mais la sensation persiste même après qu’il a retiré sa menotte de la sienne. Il vient à son tour s’emparer de son chocolat chaud pour le porter à ses lèvres, masquer la légère rougeur sur ses joues qui s’est invitée malgré lui. « C’est délicieux. » Il déclare dans un petit sourire avant de le reposer sur la table. « C’était amusant ce petit jeu d’improvisation. Je ne serai pas l’acteur de l’année contrairement à toi, mais je crois qu’on l’a convaincu. » Il conclut en venant rire avec légèreté.  
Revenir en haut Aller en bas
avatar
Invité
Invité
Invité
Invité
Avoir confiance en son instinct (Eliley 02)
Mar 8 Déc - 11:13
Des activités crapuleuses avec un mec. Je n’en avais jamais vraiment fait et voilà qu’elles s’invitaient dans notre programme fictif soi-disant à cause de mes désirs. Je pouffais, levant un sourcil visant à lui faire comprendre que je n’étais pas dupe. J’étais certain qu’il serait plus coquin que moi ! Nous n’étions pas près de stopper les scénarios rocambolesques puisque nous nous lancions dans une improvisation – ok, sous mon initiative cette fois – abattant des barrières que je n’aurais pas osé fragiliser sinon. Jouer un couple, me servir de mon étiquette d’acteur, constituait l’alibi idéal pour lui montrer de la tendresse sans que cela me mette terriblement mal à l’aise. Je n’en avais juste pas conscience. Pourtant, difficile de ressentir autant de satisfaction si cette dernière était uniquement le fruit de l’imagination. La main fourrée dans sa chevelure bouclée, malgré sa simplicité, il s’agissait là du geste le plus tendre que j’avais réalisé depuis une éternité. Ce contact doux était juste plaisant à souhait et je ne retirai mes doigts que lorsque Riley vint m’embêter à ce sujet.

- Comment tu arrives à faire sonner ça si… dirty ? Je te pensais plus innocent que ça.

Je ris, réaction se reproduisant quand mon interlocuteur se qualifia de « kryptonite ». Référence validée, bravo à lui. Et il se prétendait peu cultivé ? Au moins il n’était pas dépourvu de bases ! N’empêche que c’était toujours un régal que de lui faire découvrir de nouvelles œuvres. Il nourrissait une telle passion, une telle curiosité ! J’en étais fier – pas de façon mal placée, ou à me considérer comme supérieur ! – puisque j’adorais débattre avec lui et examiner discrètement ses réactions lors des visionnages. Ce soir ne serait pas différent. Cependant, avais-je envie d’abréger cet instant pour déjà vivre celui à venir ? Non. Pas vraiment. Mais ça me tuerait de le reconnaître alors…

Quand le serveur reparti vaquer à ses occupations, nous nous réfugions derrière nos tasses de boissons chaudes afin de masquer notre gêne partagée. Peut-être avais-je été trop loin en posant ma main sur la sienne ? Enfin ça, ce n’était qu’une fausse excuse puisque le problème était tout autre : je l’avais fait naturellement, sans même jouer la comédie. Et j’avais apprécié. L’intégralité de cette scène me rendait confus. Je ne parvenais plus à faire la différence entre réalité et invention. Du grand n’importe quoi. Il me fallait me ressaisir, trouver un terrain neutre qui me permettrait de me changer les idées avant de devenir barge. Pour se faire, quoi de mieux que de l’interroger sur la qualité du chocolat fumant qu’il buvait avec gourmandise ? Par contre, croire que notre petit numéro était déjà oublié était me leurrer de A à Z, le blondinet le mentionnant avec humour. Par conséquent, j’adoptais un comportement neutre, ne laissant rien paraître de ce qui se déroulait avec chaos en coulisses.

- Non, franchement tu t’es bien débrouillé. Mais je te conseille de t’inscrire à mon cours l’an prochain et peut-être que l’élève dépassera le maître ensuite.

Je lui fis un clin d’œil amusé puis bus une seconde gorgée. Durant cette poignée de secondes, mon regard passa en éclair sur le garçon face à moi. Vraiment, je crois que notre improvisation m’avait salement déboussolé.

PART IV – 18/12

L’effervescence s’était installée sur le campus pour cette dernière journée avant le break de fin d’année. Il me restait encore un dernier cours – pratique et non magistral - qui débuterait d’ici une dizaine de minutes mais beaucoup d’étudiants rentraient déjà chez eux (qu’ils aient terminé ou non d’ailleurs). Il me fallait avouer que je ressentais moi-même des difficultés à me concentrer aujourd’hui. C’était mon premier Noël aux États-Unis et j’étais abasourdi par la folie que cette fête engendrait dans le pays. L’Université comprise brillait de mille feux alors que nous n’avions qu’un ou deux sapins et quelques bricoles quand j’étais de l’autre côté de l’estrade. Ici, tout prenait des proportions folles ! Même les rues étaient illuminées par des formes multicolores, les chants traditionnels résonnaient de partout, deux-tiers des individus semblaient avoir déterrés leurs habits rouges et verts, etc. Ce fut pour cette raison que je ne réagis quasiment pas lorsqu’une demoiselle en seconde année se mit sur la pointe des pieds afin de forcer sur mon crâne un de ces fameux bonnets à pompon. Fière d’elle, elle me souhaita de bonnes fêtes puis s’éclipsa. Habituellement, j’aurais été embarrassé de me retrouver avec ça perché sur la tête, ici, aux yeux de tous. Mais à quoi bon s’embarrasser d’un tel sentiment ? Tout le monde semblait être affublé d’un accessoire similaire ou d’un autre. Certains se baladaient même avec des lunettes les faisant ressembler à des cerfs humanoïdes. Difficile de ne pas rire en assistant à un tel spectacle. J’adorais !

C’est au détour d’un couloir que je tombai sur lui. Riley. Depuis notre fameux samedi, nous avions dû nous voir à peu près tous les jours hors week-end. Parfois brièvement, d’autres fois pour se regarder un film ou même déjeuner ensemble dans un coin tranquille ou chez moi. Le jeune homme n’avait pas non plus abandonné sa quête de me partager sa passion puisque nous partions régulièrement en vadrouilla à travers les rues de Los Angeles à la recherche de musées ou de street art. Bref, je le considérais désormais tel un réel et précieux ami. Même si je ne le lui avais jamais clairement dit. Qu’en était-il de ce que j’avais cru ressentir durant notre improvisation au café ? Eh bien je n’y songeais tout simplement plus du tout. C’était enfermé dans un coin de mon esprit.

Puisque le blond me tournait le dos, je vins le pincer gentiment (et discrètement) sous les côtes, le prenant par surprise. S’il sursautait, ce serait cinq points pour moi ! Ouais, j’avais envie de compter les points là maintenant. Allez savoir sur quoi je basais mon barème par contre.

- Je suis déçu, j’espérais secrètement te voir déguisé en elfe du Père Noël… Avec le grelot, un sucre d’orge énorme, et tout le reste de la panoplie…

Je fis la moue.
Revenir en haut Aller en bas
avatar
Invité
Invité
Invité
Invité
Avoir confiance en son instinct (Eliley 02)
Sam 12 Déc - 22:44

[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]
❝ Avoir confiance en son instinct. ❞
malasanta - (eliley [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien])



PART IV – 18/12

L’effervescence autour des fêtes de fin d’années était à son paroxysme. Riley suivait cette fièvre de loin, n’ayant malheureusement pas de projets pour cette année puisque Yann lui avait indiqué qu’il ne pensait pas revenir à Los Angeles. Il était encore en pleine formation et il ne comptait pas ses heures. Riley n’en attendait pas moins de son petit ami qui prenait très au sérieux son travail. Il savait pertinemment que malgré l’amour qu’il lui portait, Yann avait le sens du devoir dans les veines et qu’il choisirait toujours son travail à sa vie personnelle. Riley pouvait le comprendre. Il avait dû s’y faire malheureusement. Cela n’avait pas été simple, car l’intensité de son amour lui avait explosé en plein visage lorsqu’ils avaient fait l’amour pour la première fois. Il avait la candeur d’un adolescent qui avait découvert pour la première fois l’amour. Seulement, même s’il avait cru à un happy end après des années de perdition, il n’était pas non plus idiot. Il avait conscience que son idylle avec Yann s’effritait au fil des mois qui s’égrainait. La distance et le manque de communication amenaient forcément à cette sensation d’éloignement qui atténuait la fougue de l’amour qui les avait étreints quelques mois auparavant. Riley ne lui en voulait pas. Il n’avait aucun doute sur la sincérité des sentiments de Yann à son égard. Ce n’était juste pas le bon moment pour eux. Peut-être le serait-il un jour ou peut-être qu’ils trouveraient leur bonheur auprès d’autres âmes qui mériteraient leur affection ? Il l’espérait. Pourtant malgré l’évidence de l’issue de sa liaison avec son meilleur ami, Riley n’était pas encore prêt à tourner la page. Il s’accrochait malgré lui. Sans doute parce qu’il avait peur de se perdre en abandonnant derrière lui cette relation qui l’avait fait évoluer. Il voulait que Yann puisse être fier de lui et il avait tout fait pour être digne de cet homme formidable. S’il abandonnait l’espoir d’être à ses côtés, quel garde-fou pourrait lui éviter de sombrer dans ses vieux vices. Il s’était entouré d’âmes chaleureuses : Young Ho, Zain – qui demeurait quand même troublant – et Elijah. Elijah. Un sourire vient ourler ses lippes lorsque l’image du professeur vient s’incruster à ses prunelles. Son rythme cardiaque vint s’accélérer sans même en prendre conscience. La présence du professeur était une véritable boulle d’oxygène dans son quotidien. Il prenait toujours plaisir à discuter avec cet homme qui était devenu un ami. Une personne en qui il avait placé aisément sa confiance alors qu’il était normalement si difficile à acquérir. Il se sentait à sa place à ses côtés et il l’acceptait tel qu’il était, même si son ami ignorait bon nombre de ses démons passés. Peut-être qu’il serait amené à lui en parler un jour, mais Riley n’était pas du genre à s’épancher aisément sur son existence. Il ne l’avait pas encore vu aujourd’hui. Peut-être qu’ils ne seraient pas amenés à se croiser durant cette période hivernale. Je lui enverrai un SMS si je ne le vois pas. Il appuya sur la machine à café pour se servir un café qu’il comptait déguster non loin en attendant son prochain cours. Habillé simplement d’un jean, d’un sweet-shirt à capuche et d’un manteau en polaire, il était équipé pour affronter le froid de l’extérieur. Peut-être qu’il se rendrait à la bibliothèque pour travailler un de ses cours théoriques. Alors qu’il récupérait son gobelet qu’il déposa contre un muret pour s’emparer de son paquet de cigarette, il sentit une silhouette se glisser près de lui. L’effluve du parfum de la personne vient rapidement enivrer ses narines et il reconnut aisément son propriétaire. Elijah. Un sourire vient ourler ses lippes de nouveaux alors qu’il sursauta à son geste. Un rire s’échappe naturellement de ses lippes à sa remarque. « Navré de te décevoir, mais le père Noël a été avare cette année. Il m’a viré des elfes. J’étais trop grand il parait. Je lui faisais de l’ombre. Il va falloir que tu te plaignes auprès de lui, Dude. » Il lâche dans un petit sourire narquois alors qu’il glisse une cigarette entre ses lippes qu’il enflamme grâce au cadeau de son ami. Il lui propose naturellement une cigarette. « Il parait qu’il n’écoute que les enfants gentils. Je pense que tu as grillé ta possibilité d’avoir son attention. » Il ajoute en riant alors qu’il vient se poser sur le muret, prêt de son gobelet. « Dernier jour de boulot. Tu vas passer Noël en famille ou avec tes amis ? » Il questionne, sincèrement curieux concernant les plans de son ami. Ils seront évidemment plus intéressants que les siens. Cette année la magie de Noël n’allait pas opérer pour lui. Il préférait ne pas y songer et accorda toute son attention à la silhouette de son ami qu’il détaillait attentivement de manière inconsciente, car il adorait le magnétisme qu’il dégageait et auquel il était sensible sans se l’avouer.  
Revenir en haut Aller en bas
avatar
Invité
Invité
Invité
Invité
Avoir confiance en son instinct (Eliley 02)
Dim 13 Déc - 18:30
Bien sûr que le Destin avait mis Riley sur mon chemin ! C’était la magie de Noël ! Sans le blondinet, le charme de cette saison n’aurait pu être complet. Son sourire suffisait à me mettre de bonne humeur les jours où je hantais les couloirs de l’Université avec une fatigue pesante sur les épaules. Ou lorsque des étudiants avaient jugé bon de se montrer particulièrement paresseux. J’estimais que si j’essayais d’être un bon enseignant, eux se devaient de me rendre la pareille en étant de bons élèves. Compromis en somme raisonnable n’est-ce pas ? Bref, aujourd’hui la question ne se posait pas puisque j’étais d’une légèreté grandissante. Petit à petit, je succombais au charme de cette fête et de sa mièvrerie, telle la gangrène se frayant un chemin en moi. Par ailleurs, je ne flippais plus au moindre contact physique avec le garçon. C’était devenu naturel, à peine si je m’en rendais compte quand je passais mon bras autour de son cou et compagnie. Le plus étonnant dans cette histoire – pour ceux connaissant mon fonctionnement – était que j’étais bien plus démonstratif que lui. Impossible de me rappeler la dernière fois où il avait décidé de me toucher. En outre, l’avait-il fait en-dehors des poignées de main ? Sûrement était-il plus timide que je ne l’avais imaginé. La seconde possibilité étant qu’il haïssait ça et n’osait pas me le partager par crainte de me vexer. Ce serait affreux si cela s’avérait exact. Je devais lui mettre une sacrée pression dès que son regard m’apercevait ! Un peu comme lorsqu’on croise ses parents après avoir fait une connerie. Panique à bord !

Bref, ce ne sont pas ces doutes qui m’empêchèrent de le pincer sous les côtes. La prise ne fut pas évidente à cause de sa maigreur mais je fis du mieux que je pus avec les moyens du bord ! Une vanne en guise d’amorce puis la conversation se lança naturellement. Il n’en fallait pas plus pour nous faire démarrer au quart de tour. C’était toujours si simple avec lui. Aucune gêne ni blanc indésirable. Nous arrivions continuellement à répliquer et à rire sans le moindre effort. Cela avait-il déjà été aussi aisé pour moi ? J’avais beau récapituler tous les individus ayant croisé ma route, je n’en trouvais pas. Riley était l’exception. Je plantais mes yeux bleus dans les siens, riant de bon cœur à sa réplique.

- Putain de Père Noël…, murmurai-je, feignant l’indignation vulgaire tout en acceptant la cigarette qu’il me proposait.

J’avais sacrément diminué sur les clopes depuis mon arrivée aux États-Unis mais c’était un jour de fête ! Le dernier tabac fumé sur le campus en 2020 ! Et, en toute franchise, je préférais que ce soit en sa compagnie que seul comme un idiot. Même si j’aurais dû y être habitué depuis le temps, je ne pouvais retenir un rictus dès que son briquet Titi entrait dans mon champ de vision. Que celui-ci soit toujours en état de fonctionnement me fascinait tant mon interlocuteur l’usait en une seule et même journée. Et, en plus de nourrir mon addiction, il me qualifiait de vilain enfant ! Outré ? Pas tellement. Au moins, j’avais une excuse pour refaire sortir le bad boy sommeillant en moi.

- Une telle discrimination ne peut rester impunie ! Dans ce cas, je n’aie d’autre choix que d’aller au Pôle Nord pour lui botter le cul. Ça devrait suffire pour lui faire comprendre qu’il a commis une erreur monumentale, dis-je avec conviction. Tout n’est pas qu’une question de taille. Le talent est bien plus important !

Occupé à tirer, je ne captais pas que les discussions autour de la « taille » étaient toujours perçues comme des sujets à éviter tant on y percevait des sous-entendus. Ceci fait, je profitais de la position du fils Jansson – qui avait gagné de la hauteur en grimpant sur le muret – pour me pencher en avant, prenant appui sur le bas de ses cuisses où je croisais les bras, ma main tenant la cigarette posée dans le vide pour que la cendre ne vienne ni le brûler ni le salir. Il me fallait lever mes soucoupes pour continuer de décrire son visage.

- Oh et… Qu’est-ce qui vous fait penser que j’ai été un vilain garnement ? Auriez-vous des reproches à me faire jeune homme ? Je ne peux certes pas vous mettre une mauvaise note si votre réponse me déplaît, mais je dois bien avoir un collègue facile à soudoyer. Je ferais attention à votre place.

La malice brillant dans mes prunelles mettait à mal l’autorité que j’insufflais au ton de ma voix. Qui plus est… était-ce normal d’avoir envie qu’il profite de la situation en glissant ses mains dans mes cheveux ? Stop. Inutile d’avoir de telles pensées. Elles ne riment à rien ! Ok. Mais je ne bougerais pas pour autant. Je me sentais à l’aise comme ça même si je ne pouvais pas insinuer que son corps était suffisamment graisseux pour être douillet. Dingue comme je me laissais emporter par le moment, indifférent aux possibles remarques que mon comportement pouvait entraîner chez les passants. Encore un effet secondaire des fêtes ? Je fronçai le nez à la mention du Réveillon et des célébrations du lendemain.

- Ni l’un ni l’autre. Même si je retournais en Allemagne je ne pourrais pas prétendre avoir une famille. Quant aux amis… Je ne veux pas embêter Jake ni qui que ce soit. Tout ça pour dire que mon unique compagnie sera le téléviseur et… probablement une raclette. En solo c’est un peu déprimant mais autant y aller à fond ! concluais-je avec un petit gloussement ennuyé. Et toi ? J’imagine que tes parents, oncles, tantes, neveux, nièces et Dieu sait qui vont te couvrir de cadeaux ? Tu feras attention à ne pas trop être gourmand par contre. Je risquerais de ne plus te reconnaître à la rentrée.

Riley obèse était une image qui me paraissait très peu plausible. Combien de dindes et de bûches devrait-il s’enfiler pour prendre ne serait-ce que dix kilos ? J’étais persuadé que son métabolisme était du genre à ne pas perturber la balance même après une orgie de sucreries à s’en faire exploser la ceinture !
Revenir en haut Aller en bas
avatar
Invité
Invité
Invité
Invité
Avoir confiance en son instinct (Eliley 02)
Dim 13 Déc - 22:50

[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]
❝ Avoir confiance en son instinct. ❞
malasanta - (eliley [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien])



Riley prenait toujours plaisir à échanger avec Elijah. Le professeur avait obtenu toute sa confiance et Riley se sentait détendu à ses côtés. La méfiance des débuts s’était effritée et il s’était efforcé d’agir de manière plus naturelle. Il apprécié cet homme. Il agissait comme un pansement sur le vide laissé vacant par l’absence de Yann dans existence. A de nombreux égards, Elijah lui rappelait Yann. Sans doute que c’était injuste pour le professeur d’être ainsi comparé à une autre personne, mais cette comparaison se faisait sans que lui-même en ait conscience. Elle le frappait sans qu’il s’y attende et venait renforcer un trouble qui l’habitait déjà en compagnie de l’Allemand. Il se rendait compte qu’il était conscient de sa présence, de son odeur, du son de sa voix et de la chaleur que son corps émettait lors des rares étreintes viriles qu’il lui offrait. Il était toujours dérouté lorsque ça se produisait, mais il parvenait toujours à masquer son trouble comme à cet instant où il s’accrochait à l’instant présent pour éviter de se poser des questions sur son aisance à reconnaitre l’odeur de son parfum. Un sourire détendu ourlait naturellement ses lippes lorsqu’il se trouvait à sa compagnie. Ses traits se détendaient et sans doute qu’il s’illuminait sans réellement en avoir conscience. Peut-être que les gens pouvaient observer ce changement, mais Riley ne le saisissait pas. Il laissait cette douce chaleur envahir sa poitrine sans se poser de questions. Leur complicité vite trouvée l’embarquait toujours dans une bulle qui l’éloignait du monde extérieur. Il se révélait aux yeux de son ami sans tabou qui répondait positivement à ses tentatives d’humour. « Je ne te le fais pas dire. Il m’a brisé le cœur, mais je vois que certains ont eu plus de chances. » Il lance dans un petit sourire narquois en venant lui indiquer le chapeau qu’il portait, lui conférent une posture encore plus accessible qu’en accoutumée. Il l’observe avec espièglerie alors qu’un rire s’échappe hors de ses lippes à la suite des propos de son ami. Il finit par prendre place sur le muret sur lequel repose son gobelet de café alors qu’il embrase sa cigarette. Il en profite pour lui offrir une dernière boutade et une nouvelle fois Elijah le prend de court en amorçant un contact qui le trouble. Le rapprochement impulsé par Elijah rend la rencontre plus intime. Le genre de position qu’il avait naturellement avec Yann lorsqu’ils se baladaient en ville. L’expression mutine d’Elijah est une vision envoutante. Son cœur s’emballe dans sa poitrine alors que ses prunelles se troublent quelques secondes. Il a conscience de ses bras sur ses cuisses qui éveillent une chaleur incandescente dans sa poitrine. Les effluves de son parfum viennent titiller ses narines alors que ses prunelles demeurent captives des siennes. Il le trouve beau à cet instant. Enfin plus beau qu’il ne le sait déjà. Sa posture dégage un charisme auquel il se trouve plus sensible qu’il n’aurait pu l’envisager. Ses traits marquent sa surprise quelques secondes avant qu’un sourire vienne ourler ses lippes. Il ne lutte pas contre cette chaleur qui l’envahit et fait tomber une nouvelle barrière entre eux. « Parce que vous avez pris ma place, vieil homme ! » Il le taquine en venant lui retirer son bonnet de Noël pour venir le tronquer avec le sien. « Je suis certain que tu as fourvoyé le père Noël. Tu fais l’innocent, mais je sais que tu es loin d’être innocent. Après tout, ne viens-tu pas de me menacer ? » Il ajoute dans un petit sourire moqueur en haussant un sourcil d’un air entendu. « Il me va mieux qu’à toi en plus. » Il lâche dans un rire alors qu’il vient reglisser sa cigarette entre ses lippes. Il en profite pour venir lui donner son bonnet, car il ne voudrait pas être accusé d’égoïsme. « Ça cachera votre calvitie, professeur. » Il le provoque en riant de bon cœur, le regard brillant de cette joie de vivre qu’il goutait si aisément en sa compagnie. C’est fou comme une amitié pouvait changer un quotidien morose. Logiquement, le blond aborde les vacances qui arrivent. Il est vraiment intéressé par les projets de son ami. Il est loin d’imaginer que leur situation familiale est similaire. D’ailleurs, il a du mal à masquer sa surprise à cette révélation alors qu’il lui retourne sa réponse. Il sourit à ses propos mais de manière mélancolique. « Malheureusement, je vais les passer seul également. Je n’ai pas revu mes parents depuis que je suis arrivé à Los Angeles à mes seize ans. C’est une longue histoire. » Il précise, car il a conscience que cette révélation peut surprendre. Quels parents laisseraient son enfant sans surveillance à l’âge de seize ans ? Des parents qui ne savaient plus comment gérer un enfant éteint par le décès de son frère. « J’avais l’habitude de le passer avec la famille de Yann, mais il est en formation actuellement alors je ne me vois pas aller chez ses parents sans lui. Je n’ai pas d’autres amis en ville alors sans doute que je vais passer mes vacances seuls à l’appartement. » Il indique avec un ton qu’il veut rendre le plus détaché que possible. La vérité est que cette réalité le mine. Seulement, il ne peut rien faire contre cette situation. Il se doit de l’accepter et de vivre avec.
Revenir en haut Aller en bas
avatar
Invité
Invité
Invité
Invité
Avoir confiance en son instinct (Eliley 02)
Mar 15 Déc - 0:53
Car je portais son bonnet, cela faisait de moi le « chouchou du Père Noël ». Remarquez, que cela soit le cas ne serait pas dérangeant. Je serais gâté toute l’année ! Quoique d’un autre côté, ne finirais-je pas par me lasser des cadeaux ? Hum. Cela aurait mérité une sacrée réflexion si le bonhomme au traîneau et aux rennes volantes était bel et bien de ce monde. Là, je ne pouvais que construire des histoires abracadabrantes. Mais j’aimais quand Riley me taquinait. Je n’en sais rien… je trouvais ça adorable. J’avais l’impression de compter pour lui car cela confirmait que nous possédions une réelle affinité. On ne pouvait se comporter de la sorte avec un individu que l’on exécrait pas vrai ? Bref, j’avais l’impression de ne plus faire sens. Mon cerveau était grillé. Le froid ambiant avait dû me geler mes quelques neurones. Oui, ce ne pouvait être que ça. Quoi d’autre ?

Appuyé sur ses cuisses, nos regards ne se quittaient pas un instant si ce n’est quand je vérifiais que ma cigarette était suspendue dans le vide. Et cela était si rapide que ça ne comptait pas vraiment. J’ignorais pourquoi je me retrouvais dans une telle position. C’était la première fois. Comme je l’avais dit : je prenais de plus en plus de libertés sans calculer le moindre de mes faits et gestes. J’agissais à l’instinct, à l’envie. Je trouvais cette proximité agréable et il n’y avait aucun mal à ça. Je ne le forçais pas à subir ma présence, auquel cas il lui suffisait de me faire comprendre que je dépassais les limites. Cela me paraissait juste… naturel. Dans la continuité des choses. Nous avions parcouru un bout de chemin étourdissant depuis qu’être vue en public en sa compagnie me donnait des sueurs froides. Désormais, je ne pouvais plus imaginer une semaine passer sans avoir la moindre de ses nouvelles. Je cherchais sa présence à un degré dont je n’avais pas pleinement conscience encore.

Sentir mon chapeau m’être retiré par surprise me tira de mes rêveries, me faisant lâcher un simple « Eh ! » de protestation. On avait connu mieux comme rébellion ! Surtout de ma part. Mais ça, c’était avant. Je devenais guimauve avec le temps et ce dernier passait à une vitesse fulgurante comme me le rappela mon interlocuteur en me qualifiant avec humour de « vieux ». J’avais conscience qu’il ne mentait pas et ne m’en trouvais pas offusqué. Je n’étais pas encore sur le déclin complet – je n’avais que 30 ans ! – néanmoins je savais que, contrairement à lui, j’avais quitté l’adolescence et son insouciance depuis ce qui me paraissait être une éternité. Fort heureusement, j’avais encore de belles années devant moi, même si je n’avais pas encore résolu le mystère autour de la façon dont je les passerai (avec de la compagnie plus une stabilité professionnelle, affective et financière serait top). Trop tôt pour le deviner.

Je ris en écoutant sa théorie du complot. Moi, terrible Judas lui ayant volé sa place pour rejoindre les favoris du distributeur légendaire de cadeaux ! Bon, il marquait un point en mentionnant que le menacer ne faisait pas de moi quelqu’un de bien par contre. Flûte. Je m’étais bien planter sur ce coup-là ! Bientôt, je me retrouvais avec son bonnet fétiche sur le crâne, soi-disant dans le but de dissimuler ma calvitie aux yeux du monde. Je pris une mine mécontente, l’enfonçant encore plus sur ma tête. Enfin, je repris d’un qui se voulait chevrotant, incarnant le papy par excellence.

- Je ne vous permet pas jeune homme ! Tout le monde ne peut se permettre de cultiver des bouclettes comme les vôtres ! Sachez qu’en ma prime jeunesse, j’avais une splendide chevelure de la couleur des blés ! Ma sagesse lui a brûlé les racines. C’est tout.

Je haussais les épaules, fumant une dernière fois avant d’écraser le mégot que je ramasserai quand nous partirions. Je profitais d’avoir la main libre pour réajuster son « haut-de-forme » festif qui pendait bien trop d’un côté pour ne pas lui conférer un air un tantinet à côté de ses pompes.

- Mais ok. Je te le concède. T’es beau avec ça. Le hic c’est que moi… j’étais terriblement sexy.

Impossible de ne pas me mettre à glousser comme un idiot après une telle réplique. La vérité était que je trouvais Riley splendide et qu’à côté je ne faisais pas le poids. Du tout. Cependant je devais bien sauver le peu d’honneur qu’il me restait ! Je vous l’accorde : je n’avais pas forcément opté pour la meilleure méthode. Je me redressais, retirant mes coudes de ses genoux. Je ne rompis pas le contact pour autant puisque mes doigts trouvèrent refuge sur ceux-ci. Pourquoi était-ce si compliqué de me tenir à distance ? Je n’allais pas pouvoir blâmer le froid jusqu’à la fin des temps !

- Oh et, juste… Qu’on soit clairs : ce n’était pas une vraie menace. Je ne voudrais pas rompre tous liens avec toi juste avant que tu m’aies donné mon cadeau de Noël. Ce serait un terrible gâchis.

Je lui tirai la langue. N’avais-je pas pensé il y a peu que j’étais un adulte ne sachant plus s’amuser comme un gosse ? Car franchement, je me contredisais bien trop en seulement l’espace d’une poignée de minutes ! D’ailleurs, je faisais tout mon possible pour oublier que l’heure de retourner au travail se rapprochait dangereusement. J’étais si bien ici, à discuter avec cet étudiant avec qui je passais de si bons instants depuis près de deux mois.

La discussion dériva sur nos projets pour les fêtes. Je n’y allais pas par quatre chemins, lui révélant que je me retrouverai seul le 24 ainsi que le 25, n’ayant ni famille ni amis disponibles. Mon attention n’était pas de m’attirer sa pitié, comme une supplication afin qu’il m’invite à rejoindre le dîner des Jansson. Non, j’étais en paix avec ma situation. Enfin… plus ou moins. Par contre, quand Riley me partagea son programme, un trait se forma entre mes sourcils comme à chaque fois que je me trouvais irrité, confus ou dans l’incompréhension. Comment pouvait-il être seul depuis ses seize ans ? Comment Diable des parents avaient-ils pu abandonner leur propre enfant à un tel âge ? Ok, j’étais mal placé pour juger son arbre généalogique mais… Cette révélation me fit réaliser que je ne connaissais pas si bien le blondinet que je le pensais. Il était inenvisageable pour moi d’être fâché à cause de ses secrets. Il ne me devait rien et j’étais loin de lui avoir partagé ma biographie dans son intégralité ! Mais, tout de même, ça me fit tout drôle. Son passé était plus obscur que je l’avais imaginé et ça me foutait en l’air qu’il n’ait pas été rose.

Je ne pus répondre puisqu’il enchaîna en vitesse, mentionnant un type dont je n’avais jamais entendu le prénom auparavant. Était-il décidé à me balancer des infos à la truelle sans me fournir le moindre contexte ? Malgré ça, je ressentis une douleur se former dans ma poitrine l’espace d’un instant, tel un pressentiment. J’étais dans l’incapacité d’y flanquer un terme pour le qualifier mais c’était désagréable.

- Qui est ce Yann ?

Ce fut la première chose que je m’entendis prononcer. Je me sentis si stupide tellement il s’agissait-là d’un détail insignifiant en comparaison à tout le reste que mes joues virèrent à l’écarlate et que je détournais le regard. Il me fallait rattraper le coup.

- Je veux dire… Si c’est important pour toi de passer les fêtes en sa compagnie et qu’il ne peut pas revenir à L.A. actuellement… tu pourrais le rejoindre. Non ?

Au fond, l’idée me déplaisait mais peu importe. Je faisais de mon mieux pour m’extirper de là. Je ne comprenais rien à ce qui se déroulait, ne sachant comment expliquer ce frisson d’ennui me secouant depuis que l’inconnu s’était immiscé dans le fil de la conversation. À croire que je devenais possessif ! Je n’avais pas à me comporter de la sorte avec mes amis. Ils avaient le droit de mener leur propre vie, d’avoir autant de fréquentations qu’ils jugeaient nécessaire, etc. Ce n’était pas car ma vie sociale tournait principalement autour de deux ou trois personnes que ça me donnait le droit d’être… jaloux ? Je haïssais ça.

- Ou sinon, tu pourrais passer Noël avec moi.

Les mots m’avaient échappé sans même que j’aie l’opportunité de les arrêter.
Revenir en haut Aller en bas
avatar
Invité
Invité
Invité
Invité
Avoir confiance en son instinct (Eliley 02)
Mer 16 Déc - 18:50

[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]
❝ Avoir confiance en son instinct. ❞
malasanta - (eliley [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien])



La proximité avec Elijah est troublante. Elle rend son échine particulièrement sensible à ce contact qui électrise son épiderme quand bien même il s’efforce de dépasser son trouble. L’ambiance chaleureuse et espiègle qu’ils ont instaurant lui offre l’opportunité de se concentrer sur autre chose que sa sensibilité. Il se lance dans ce jeu de taquineries qui rend leur rencontre toujours aussi plaisante que les précédentes. Un sourire moqueur ourle ses lippes face à ses propos. Elijah joue le vieil homme qui le réprimande, plutôt réaliste quoi qu’un peu surjoué puisqu’il ne le joue pas réellement au sérieux. « Je vous l’accorde, vieil homme. J’ai pu le constater dans l’un de vos films. » Il commente en haussant les épaules alors que ses prunelles viennent se perdre sur le bonnet offert par Yann. Il prend conscience de son échange qu’après coup, ce qui lui laisse une sensation particulièrement désagréable au cœur de sa poitrine. Il lui va bien. Il le porte aussi bien que ce bonnet festif qui orne actuellement ses bouclettes. Son regard se fait légèrement lointain avant que la voix profonde du professeur le ramène à la réalité. Un rire s’épanche hors de ses lippes. « Je crains que la modestie manque de vous étouffer, vieil homme. » Il taquine dans un petit sourire en coin malicieux. Ses prunelles vertes viennent se perdre sur les traits de cet homme qui agit comme un véritable bol d’air dans son existence. Son mégot vient s’écraser sur le muret qu’il dépose à côté de lui pour le jeter plus tard. La présence des menottes de l’Allemand sur ses cuisses le perturbe d’autant plus. Il y a quelque chose d’intime dans ce geste et pourtant Elijah agit avec cette aisance qu’il ne possède pas. Sa tentative de boutade lui fait hausser un sourcil de surprise. Il se sent légèrement troublé. Il a été tellement plongé dans sa morosité qu’il n’a pas songé à acheter un cadeau pour son nouvel ami. Il fronce le nez dans une petite grimace. « Désolé, je ne l’ai pas encore acheté… J’avais la tête ailleurs. » Il lui indique avec sincérité dans un ton qui se fait légèrement morose. Il ne s’explique pas plus à ce sujet. « Mais j’ai déjà une idée en tête. J’espère que vous serez sage, vieil homme. » Il lui indique dans un ton qui se veut plus léger avant de s’intéresser à ses projets concernant les fêtes de fin d’années. Ils échangent naturellement à ce sujet, même si Riley ne peut pas s’empêcher de se sentir morose concernant son absence de projet. L’absence de Yann est pesante. Il l’évoque avec naturel, car cet homme fait partie intégrale de son existence. Il ne prête pas attention aux réactions de son ami, n’ayant nullement conscience d’avoir attiser sa curiosité à son sujet. Sa question le fait sourire alors qu’il sent une douce chaleur envahir sa poitrine et se mêler à un tiraillement. « Mon petit ami. Enfin c’est compliqué. » Il soupire en venant se masser la nuque en venant glisser ses phalanges dans ses bouclettes indisciplinées. Sa franchise s’exprime avant qu’il ne prenne conscience que cette révélation pourrait perturber son ami. Il préfère ne pas y songer pour ne pas rendre cette conversation inconfortable. « C’est avant tout mon meilleur ami. Il est à l’autre bout du pays à Quantico. » Il lui indique dans un sourire désabusé. « Il ne reviendra pas avant un long moment… » Peut-être jamais. Il ne le dit point, mais le silence lourd de sens le murmure. Il sait à quel point Yann tient à ce rêve. Le sens de la justice qui l’anime et qui l’a toujours rendu si unique. Pas même l’amour pourrait le détourner de son objectif aussi cruel soit cette réalité. « Je ne peux pas me permettre de voyager. J’arrive à peine à joindre les deux bouts. C’est ainsi. » Il lâche dans une voix qu’il rend détachée mais qui est emplie de tristesse et de lassitude. Et puis l’invitation surprenante d’Elijah lui fait relever ses prunelles vers les siennes. Il l’observe avec surprise, se demandant s’il est sincère ou s’il l’a pris en pitié, mais l’intensité de son regard lui fait rapidement oublier la seconde option. « Avec plaisir. » Il lui indique dans un ton presque timide alors qu’il vient se racler la gorge. « Enfin si tu veux supporter un lutin durant toute une soirée. Attention, cela ne va pas changer le fait que tu sois un vilain vieil homme. » Il tente dans un ton qu’il s’efforce de rendre humoristique. « Mais avec beaucoup de chance, tu pourrais en avoir de ton lutin préféré. » Il conclut dans un sourire qu’il rend espiègle. L’idée de passer cette soirée aux côtés de son nouvel ami vient emplir sa poitrine d’une chaleur appréciable qui vient chasser quelque peu sa morosité.  
Revenir en haut Aller en bas
avatar
Invité
Invité
Invité
Invité
Avoir confiance en son instinct (Eliley 02)
Jeu 17 Déc - 22:52
Nous nous en donnions à cœur joie, enchaînant les boutades sans une seconde de répit. Mais j’aimais ça. Cette complicité que nous n’avions même pas l’utilité de pousser tant elle était naturelle. Malheureusement, il n’est pas rare que des nuages apparaissent même durant une journée ensoleillée d’été et c’est ce qui arriva quand je découvris que le dénommé Yann était son petit ami. Mes doigts se crispèrent sur ses genoux, suffisamment discrètement pour qu’il ne le perçoive pas à travers son pantalon. Le bouclé ne m’avait jamais divulgué son homosexualité jusqu’à maintenant. Je le découvrais sans y avoir été préparé. Si j’avais été sincère avec moi-même, sûrement aurais-je prétendu que ce n’était pas une surprise mais étant fichu comme je l’étais… Après, je n’étais pas réfractaire aux LGBTQ+. Mon ami Jake était gay et je l’adorais sincèrement. Nous passions des soirées hilarantes à jouer nos deux mecs clichés, une bière à la main et des réflexions idiotes aux lèvres. Ce qui me perturbait réellement concernant Riley fut qu’il soit en couple… Dans le cas où je n’aurais pas tant été pris au dépourvu, nul doute que j’aurais ôté mes mains de ses cuisses par pure décence. Cependant… j’en restais bouche-bée. Comment ce type avait-il pu ne jamais s’immiscer dans nos indénombrables conversations qui, bout-à-bout-, devait bien égaliser 24h si ce n’est plus ? Pourquoi me l’avoir dissimulé de la sorte ? Une partie de moi était vexée, sentiment que je me persuadais de ressentir de façon gargantuesque afin de ne pas m’avouer ma pure et simple jalousie cuisante. Étonnamment, que le garçon se trouve à des kilomètres de là sans promesse de retour ne changeait guère la donne. Je le ressentais telle une ombre menaçante qui pourrait tout chambouler en un instant. Car oui, s’il ne cautionnait pas notre amitié, il l’écraserait et je n’aurais pas mon mot à dire. Bien sûr que le blondinet choisit son mec face à un enseignant qu’il connaissait depuis même pas deux mois !

La boule au ventre, je continuais de l’écouter. Le sourire qui avait tant occupée ma face ces dernières minutes avaient disparu, laissant uniquement place à de la perplexité. Je ressentais ce besoin urgent de prendre mes jambes à mon cou. Cela ne m’était jamais arrivé en sa compagnie depuis le fâcheux épisode à Silver Lake. Je haïssais ce flashback, ce témoignage de faiblesse. Sûrement fut-ce cette panique qui me fit glisser une invitation à me rejoindre pour passer le Réveillon et le jour de Noël. Les yeux de mon interlocuteur partirent instantanément à la recherche des miens, s’y fixant avec attention comme s’il cherchait à mesurer mon degré de sérieux. Lui tendais-je un piège ? Était-ce un traquenard ? Il dût en arriver à la conclusion que non puisqu’il l’accepta. Je me libérai un peu de ma tension, tâchant de ne pas rendre ça trop évident à l’œil nu.

- Continues avec ton « vieil homme » et tu vas voir à quel point je peux être sévère, menaçai-je en fronçant les yeux.

Bien sûr, c’était une blague. Quoique l’idée de le punir ne me dérangeait pas tant que ça. Il me faudrait juste me creuser les méninges afin que sa sanction soit à la hauteur du crime !

- Ça mis à part, je pense être en capacité de ne pas assassiner un lutin espiègle sous mon propre toit. En particulier s’il me promet un cadeau !

Je lui adressai un sourire puis regardai ma montre. Il était l’heure pour moi de filer préparer mon cours. Je ne pouvais pas m’éterniser indéfiniment et, pour être franc, je n’étais pas encore totalement remis de la nouvelle. Il me fallait prendre un peu de recul. C’était si stupide… Riley n’avait aucun compte à me rendre ! Je n’avais pas été si vexé en apprenant que Jake avait un crush qu’il entretenait depuis la rentrée scolaire ! Et, pourtant, ici j’étais très ennuyé.

- Je dois filer, y en a qui bosse ici ! lançai-je avec un dédain contrefait. Mais, plus sérieusement, ne te sens pas obligé de m’offrir quoique ce soit. Je serais déjà heureux que tu sois présent avec moi.

En prononçant ces derniers mots, je me baissais dans le but de ramasser mon mégot – pratique pour dissimuler mon expression - que j’allais jeter dans la poubelle à un mètre de là, revenant vers l’étudiant ensuite. En dépit de la boule qui s’était former dans mon ventre, je ne pouvais pas décemment rester silencieux concernant son petit-ami. Il me fallait répliquer. N’importe quoi, juste quelque chose !

- Oh eh… Ne t’en fais pas. Il finira par revenir. Et si ce n’est pas le cas, c’est qu’il est idiot. Quand on a quelqu’un comme toi dans sa vie on ne le laisse pas filer. On se bat pour le garder, même si ça demande de prendre sur soi. Crois-moi. Je parle d’expérience.

Référence à mon changement d’attitude au début de notre relation, quand je craignais encore que traîner ensemble puisse sérieusement me porter préjudice (ainsi qu’à lui). Je lui adressais un sourire sincère, si ce n’est teinté de timidité, puis partis après lui avoir adresser un signe de la main. Sa joue s’était révélée extrêmement attrayante mais je ne m’étais pas risqué à y poser mes lèvres même l’espace d’une seconde. C’est ainsi que je rejoignis les couloirs, en ayant complètement oublié de récupérer mon bonnet de Noël et de lui redonner le sien.
Revenir en haut Aller en bas
Contenu sponsorisé
Contenu sponsorisé
Contenu sponsorisé
Avoir confiance en son instinct (Eliley 02)
Revenir en haut Aller en bas
Page 2 sur 2Aller à la page : Précédent  1, 2
Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Aller en bas

glitter in the air :: A little break :: archives :: rps abandonnés+