Le deal à ne pas rater :
Funko POP! Jumbo One Piece Kaido Dragon Form : où l’acheter ?
Voir le deal

Avoir confiance en son instinct (Eliley 02)

 :: A little break :: archives :: rps abandonnés
Aller à la page : 1, 2  Suivant
avatar
Invité
Invité
Invité
Invité
Avoir confiance en son instinct (Eliley 02)
Sam 7 Nov - 21:50

[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]
❝ Avoir confiance en son instinct. ❞
malasanta - (eliley [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien])


Comme tous les samedis après-midi afin de tromper son ennui, Riley erre dans les rues de Silverlake. Son sac remplie de son matériel d’artiste de rue, il arpente les différents lieux publics à la recherche d’un endroit où opérer sa magie. Parfois, il retrouve un coin touristique pour retrouver les sensations du passé en réalisant des œuvres contre quelques billets. Un moyen pour lui de se défaire de cette image laissée par ses années de débauche. Il récupère cet argent pour s’acheter du matériel, économiser ses études ou pour passer un bon moment avec ses rares amis, loin de toute la négativité imposée par la drogue. C’est une pratique presque thérapeutique pour l’artiste qui a bien avancé depuis ses années où il œuvrait pour survivre. Il a bien avancé depuis cette époque et il peut être plutôt fier du chemin parcouru. Simplement vêtu d’un pull blanc et d’un jean slim sombre troué au niveau des genoux et de son bonnet habituel sur la tête, il avance dans les allées animées en observant l’environnement qui l’entoure. Sur une grande place occupée par de nombreuses familles, il se pose pour les contempler dans ces représentations de famille parfaite. Un souvenir de sa vie passée et qui n’est plus. Une cigarette vient rapidement se loger entre ses phalanges graciles qu’il vient enflammer. Il devient spectateur de cet environnement qui vit autour de lui. Il redevient une ombre de la ville. Personne ne prête attention à lui alors qu’il est entouré d’enfants qui se courent les uns après les autres avec leur candeur si plaisante à voir. Un sourire attendri vient ourler ses lippes alors que l’envie de leur peintre un univers rien que pour eux vient effleurer son esprit. La cigarette au coin des lèvres, ses phalanges s’engouffrent dans sa besace pour en tirer une boite où il conserve l’ensemble de ses craies de multitudes couleurs. Elles sont abimées, certaines même sont brisées, mais elles demeurent ses matériels préférés avec les bombes de peinture. Il est avant tout un artiste de rue avant d’être un artiste. Enfin, il ne se considère pas comme de la sorte, mais c’est son souhait. Il sait qu’il a encore beaucoup de chemin à parcourir et que son talent naturel a besoin d’être affutés. Il consume son bâtonnet de nicotine en se demandant ce qu’il va faire. Son regard vient se perdre sur les enfants et l’envie de dessiner vient titiller ses phalanges. Perdu dans ses pensées, il sent un objet l’effleurer alors qu’un jeune enfant s’élance vers lui. « Mon ballon ! » Sa voix est désespérée et au regret pour l’enfant, Riley n’a pas le reflexe de retenir son ballon ou trop tardivement pour être retenu. Ses prunelles vert/marrons viennent se perdre dans le regard larmoyant de l’enfant qui semble dévasté d’avoir perdu son ballon. Sa tristesse le bouscule alors qu’il vient écraser le mégot de sa cigarette pour se rapprocher de l’enfant. « Désolé, je n’ai pas pu le récupérer, mais il est allé retrouver ses amis. » Il lui indique alors que sa boite de craies en main, il en extirpe une pour commencer à dessiner des traits qui se veulent féériques. « Regarde, je vais t’en faire plein et ils t’amèneront dans le ciel. » Il lui indique alors qu’il vient s’agenouiller aux côtés de l’enfant pour constituer les bases de son dessin. Le garçon s’agenouille à ses côtés et suit avec attention ses traits en reniflant. Lancé, Riley se perd dans la création de son œuvre. Il créé des cercles parfaits de différentes couleurs et donnent quelques craies aux enfants qui curieux viennent le rejoindre sous le regard protecteur de leurs parents. Chacun a pour mission de compléter les ronds parfaitement dessinés. Chacun s’applique à créer un ensemble de ballon d’air. Les enfants s’embarquent dans le voyage qu’il leur propose. Il les guide avec douceur, rattrape les traits maladroits et le temps s’égrènent sans qu’ils n’y prêtent attention. Combien de temps ont-ils passé sur cet œuvre, il l’ignore. Ses phalanges sont colorées à cause des pigmentations de ses craies et il finit par se relever pour admirer leurs œuvres. « Regardez, nous avons fini. » Il lance aux quelques enfants qui sont avec lui. Qui est prêt pour le voyage ? » Il lance dans un petit sourire satisfait alors que les enfants se chamaillent gentiment pour s’agripper aux ballons dessinés sous le regard amusé de leurs parents. Comme à ses habitudes, l’artiste s’éclipse en récupérant son matériel en laissant parents et enfants profités de ce travail. Un sourire satisfait vient ourler ses lippes alors qu’il vient retrouver le banc où il s’était posé. Il vient s’essuyer ses menottes avec un linge qu’il a toujours sur lui lorsqu’il sent une présence non loin de lui qui l’oblige à relever son regard. Il y découvre les traits de son professeur de cinéma. « Monsieur Holtz ? Bonjour. » Il déclare en venant se redresser en lui offrant un sourire amical, mais timide. « Vous profitez bien de votre week-end ? » Il questionne par politesse, se demandant bien ce qui pousse le professeur à venir le saluer de la sorte. A moins que ce n’était pas spécialement son intention et qu’il a prit les devants. C’est possible également. En tout cas, la discussion est désormais engagée et curieusement cela ne le dérange pas. Il se sent à l’aise en sa compagnie.
Revenir en haut Aller en bas
avatar
Invité
Invité
Invité
Invité
Avoir confiance en son instinct (Eliley 02)
Dim 8 Nov - 3:27
Ma résolution depuis mon emménagement ? M’accorder au moins un samedi de repos par mois pour repousser les distances et visiter Los Angeles dans toute sa splendeur. Il était essentiel de connaître le coin dans lequel je vivais, d’être en capacité de m’orienter en cas de besoin. Cependant, il me fallait également m’éloigner afin de découvrir la ville et ses secrets ! Aujourd’hui, après avoir pris les transports en commun pendant une quarantaine de minutes, je pus enfin mettre le nez dehors à Silver Lake. Quartier réputé pour sa culture hipster, j’étais curieux de m’évader ne serait-ce que l’espace d’un après-midi. En regardant autour de moi, je vis une multitude de boutiques en tout genre, de cafés mais aussi des œuvres d'art urbain sur les façades des rues. C’était splendide, coloré, vivant. L’ambiance qui y régnait était différente de là où je venais. Pour être franc, je n’avais pas « googlé » quoique ce soit afin de savoir s’il y avait un lieu particulièrement touristique à y visiter, je me fiais uniquement aux échos que j’avais eu. Car, oui, au cours d’une brève discussion avec l’étudiant nommé Riley Jansson – que j’avais recroisé en hâte une fois ou deux depuis l’après-midi passé ensemble – j’avais mentionné mon « petit jeu ». Je n’étais pas en quête des endroits les plus populaires, ni des plus remarquables, et encore moins de ceux qu’on pouvait qualifier de « clichés ». C’est dans ce contexte que le garçon avait choisi de d’évoquer une zone qu’il fréquentait et qui, d’après ses dires, « laissait libre court à l’imagination des artistes ». Inutile de préciser que j’avais pris note de son conseil et l’avais élu comme ma prochaine destination. J’aimais explorer. Alors autant poursuivre par là-bas !

Pourtant, aussi étrange cela puisse paraître après cette explication, je fus abasourdi en reconnaissant les boucles d’or s’extirpant de son fameux bonnet qui semblait ne jamais le quitter. Ok, Silver Lake n’était pas aussi gigantesque que la Cité des Anges dans son intégralité mais tout de même ! Un léger sourire s’afficha sur mon visage. J’allais m’avancer vers lui dans le but de le saluer quand mon plan fut contrecarré par un enfant se mettant à sangloter à ses côtés. Que faire ? Passer mon chemin et faire comme si de rien n’était ? Lui en parler mais prendre le risque de le vexer car je l’avais ignoré ? Ou encore… Serait-ce mieux que d’attendre patiemment mon tour ? J’hésitai, penaud. Après tout, rien ne m’obligeait à lui adresser la parole même si je me retrouvais ici grâce à lui ! D’accord, j’appréciais sa compagnie, mais ne passerais-je pas pour un stalker ? Nous n’étions plus sur le campus, pour la toute première fois je le voyais en-dehors de l’Université. Or, par conséquent, nous n’avions pas encore établi de « règle » en réaction à un tel scénario. Je passais la main dans mes cheveux, me mordant les lèvres dans ma perplexité. À deux doigts de faire demi-tour, le spectacle qui s’offrit à moi me cloua sur place.

Le blond s’agenouilla au sol auprès du gamin puis se mis à dessiner sur la surface plate. D’où je me trouvais, il m’était impossible de voir quoique ce soit des formes sur lesquelles il s’appliquait. Tous deux furent bientôt rejoints par une petite foule de primaires à qui il confia des craies pour qu’aucun des curieux ne se sente délaissé. Sa bienveillance était décidément sans borne. Je choisis de m’asseoir sur un banc à proximité tant cette scène me touchait profondément. Comment pouvait-on être si altruiste à son âge ? Je n’avais jamais rencontré de jeune homme comme lui. Il sortait du lot de la plus fantastique des manières, parvenant à m’émouvoir sans même que sa voix ne porte jusqu’à moi. C’était magnifique. Juste… magnifique.

Combien de minutes défilèrent jusqu’à ce qu’il se relève pour se mettre dans un coin à moindre distance des enfants criant leur joie ? Pas la moindre idée. J’avais perdu la notion du temps. Néanmoins, je n’étais pas resté là à attendre pour me retirer dans l’ombre. C’était le moment où jamais de lui faire connaître ma présence. Ainsi, mes pas me conduisirent peu à peu à lui, me permettant d’admirer enfin l’œuvre de ses doigts habiles. Bien que relativement simple, la joie que procurait son dessin valait tout l’or du monde.

J’étais tant distrait par ce dernier que ce fut Riley qui, finalement, m’aborda. Je n’avais même pas pu dire quoique ce soit ! Son sourire ne put qu’activer le mien qui apparut à son tour. J’appréciais ce visage connu parmi tous ces étrangers. Cela me rappelait que j’étais toujours bel et bien à la maison.

- Oui. J’ai suivi ton conseil. Je me suis dit que ce serait sympathique de visiter ce coin et, franchement, je ne regrette pas. Merci. Mais je n’ai aucun mérite à m’attribuer contrairement à toi, répondis-je de façon énigmatique. C’est adorable ce que tu as fait. Si l’on me demande, je peux confirmer que tu as autant l’âme et le cœur d’un artiste que le talent.

Mon devoir, autant en tant qu'enseignant qu'être humain, n’était pas d’uniquement souligner le négatif. Hurler sur les mauvais comportements, faire la leçon en retournant des notes catastrophiques était important mais savoir applaudir le meilleur était aussi essentiel. On ne le faisait que trop peu de manière générale ! Je ne prétendais pas que c’était là la clé pour mettre fin aux guerres dans le monde mais ça revêtait son importance. Indéniablement.

Mes yeux étincelaient toujours de l’émotion particulière que j’avais ressenti à plusieurs mètres de là, leur couleur plus saisissante que jamais à cause de la luminosité nous entourant. Malgré tout, j’étais embarrassé. L’éternel débat de ce qui était approprié ou non me tourmentait sans cesse, craignant de passer pour un prédateur tournant autour de sa proie. Le besoin de prendre la fuite se faisant de plus en plus pressant, je lâchai :

- Hum… Bref. Je vais te laisser tranquille. Encore bravo et… on se revoit la semaine prochaine en cours ?

Les rôles se trouvèrent inversés quand ce fut moi qui, cette fois, baissa la tête tout en lui adressant un signe de la main. Dingue comme je ne parvenais pas à me dégager de ce sentiment de ne pas être à ma place. M’arrêter dans la rue pour saluer des étudiants n’était pas convenable. Pas si l’échange contenait plus qu’une simple salutation de politesse. Il fallait que je m’extirpe de là à tout prix si je ne souhaitais pas paraître louche. Je partais sérieusement en vrille. J’avais besoin de repos. La semaine avait été longue.
Revenir en haut Aller en bas
avatar
Invité
Invité
Invité
Invité
Avoir confiance en son instinct (Eliley 02)
Dim 8 Nov - 18:22

[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]
❝ Avoir confiance en son instinct. ❞
malasanta - (eliley [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien])


Riley observe son professeur avec incrédulité, car il ne s’attendait absolument pas à croire quelqu’un de sa connaissance. Encore moins, son professeur, bien qu’il se rappelle qu’il lui a parlé à plusieurs reprises de ce quartier qu’il apprécie énormément pour son âme artistique et ouverte. Peut-être que son professeur réside dans ce quartier, connait quelqu’un ou se promène comme pourrait le faire tout habitant de la ville de la Cité des Anges. Riley est juste surprit de cet état de fait qui fait que son chemin croise celui de son professeur. Son sourire reçoit une réponse de la part d’Elijah qui lui rend son sourire. Elijah répond obligeamment à sa question en lui rappelant qu’il avait suivi son conseil en venant découvrir ce quartier. Ce fait lui arrache un sourire plus franc avant que le compliment du plus âgé ne le prenne au dépourvu. Il sent ses joues s’embraser alors qu’il continue d’embraser sa cigarette. Il dirige naturellement son regard sur l’œuvre réalisée avec les enfants. Il se demande si Elijah a assisté à toute la scène ou s’il a juste aperçu un bout du résultat. La réponse a peu d’importance même s’il ne comprend pas ce qui le trouble dans cette possibilité. « Merci, c’est gentil. » Il déclare avec douceur en venant reporter son regard vers le sien. « J’avais envie de dessiner, mais je ne savais pas quoi dans me lancer. Il m’a donné mon sujet et je me suis juste lancé en compagnie de ceux qui le voulaient. C’était amusant. » Il déclare en haussant les épaules comme si cela ne méritait pas tant d’admiration. Il n’a surtout pas conscience que son geste peut être altruiste. Il aime dessiner pour les gens, les toucher et il a fait ce qu’il aime aujourd’hui. « Le quartier vous plait ? Vous avez pu admirer l’allée remplie d’œuvre de street art ? Il y a de belles créations à découvrir. Elle est à quelques pâtés de maison. Je vous la recommande. C’est sur Sunset boulevard. » Il lui indique avec sa bienveillance naturelle, ravi de lui partager un bout de sa passion à son tour. Il ne lui propose pas de l’accompagner, car il ne serait pas convenable de sa part. Il suppose que le professeur n’a pas besoin d’un guide pour s’orienter dans les rues de ce quartier qu’il connait comme sa poche. Toute proposition de sa part serait malvenue, d’autant plus lorsqu’il sent l’embarras de son professeur. Sa présence lui rappelle qu’il a eu l’opportunité de dénicher une de ses œuvres et il est sur le point de lui avouer cela lors qu’il prend conscience qu’Elijah semble vouloir mettre un terme à leur rencontre. Cette réalité le perturbe au point de se sentir d’un seul coup destitué de toute son énergie. Ces traits se ferment alors qu’il baisse son regard pour tâcher de reprendre contenance. Il ne sait pas comment interpréter ce changement de comportement d’Elijah à son égard, mais il suppose que l’entrevue n’était pas souhaitée de son côté alors il se force à remonter son visage vers lui pour lui offrir un sourire de façade, à peine figé sur ses lippes. « Bien sûr, Monsieur. Passez une bonne journée. » Il lui offre un signe de la main également avant d’écraser sa cigarette sur le bitume et la mettre de côté pour la jeter dans une poubelle prévue à cet effet. Il ne regarde pas son professeur s’éloigner, préfère focaliser ses pensées sur ses craies qu’il vient ranger dans sa boite. Il ne sait pas quoi penser de ce qu’il vient de se passer. C’est étrange, mais il se sent un peu dérouté, désarmé et c’est idiot. Alors il soupire dans un souffle las. Allez reprends-toi Owen. Il se lance à lui-même en venant glisser son matériel dans sa sacoche. Il se dit qu’il ferait mieux de rentrer maintenant avant de poser son regard sur les enfants qui s’amusent avec son œuvre, jouant les modèles pour leurs parents. Un sourire contrit ourle ses lippes alors qu’il se nourrit de leur enthousiasme. C’était une expérience intéressante avec les enfants. Peut-être devrait-il la renouveler à l'avenir ?  
Revenir en haut Aller en bas
avatar
Invité
Invité
Invité
Invité
Avoir confiance en son instinct (Eliley 02)
Lun 9 Nov - 13:25
PART II – 24/11

Dix jours s’étaient écoulés depuis mon excursion à Silver Lake. Complètement perdu en ce qui concernait mon attitude auprès de Riley Jansson, j’avais préféré me retirer en hâte. Peut-être trop brusquement justement car, depuis, notre complicité naissante s’était évanouie. Il m’évitait comme la peste – du moins c’était mon interprétation - et, de mon côté, je n’osais pas l’approcher. En voulant nous sortir de l’embarras, je nous avais plongé dans un bordel sans nom. Mon but n’avait pas été de rompre tout lien mais d’instaurer une barrière que j’estimais nécessaire pour ne pas empiéter sur sa vie en-dehors des murs de l’Université. Je voulais bien agir. Qu’il ne se sente pas harcelé durant son temps libre. Peut-être en faisais-je des tonnes inutilement et me montais la tête pour des broutilles. Pourtant, ce n’est pas pour ça que j’osais demander l’avis de mes collègues. Je savais qu’ils me jetteraient des pierres rien que pour avoir « copiné » avec un étudiant déjà de base.

Néanmoins, quand mes yeux clairs parcoururent l’assemblée me faisant face dans l’amphithéâtre et que je croisai les siens, j’eus des difficultés à réprimer un sourire. La tête bouclée assistait à mes cours une fois de plus. Je poursuivis comme si de rien n’était puis, une fois l’heure bouclée, je rangeai mes affaires tout en espérant secrètement qu’il trouverait un prétexte pour venir m’adresser la parole. Renouer le contact. Pourquoi étais-je si ennuyé par la fraîcheur s’étant abattue sur notre tandem ? Car j’avais décelé chez lui une humanité comme nulle part ailleurs, car j’avais saisi la solitude qui l’habitait et que cela me paraissait intolérable que de l’y abandonner ? Pour un enseignement, j’étais grandement contradictoire, quoique ce statut ne faisait pas de moi un surhomme. Moi aussi j’étais enclin à la confusion et autres sentiments naturels.

Malheureusement, comme la semaine dernière, le garçon fila tête baissée vers la sortie. Je soupirai, déçu, puis refermai mon sac d’un coup plus sec qu’habituellement. J’avais définitivement merdé. Et, quand on fait une erreur, on vit avec… ou on la corrige. « Fuck it. » murmurai-je avant de me précipiter à sa suite. Il ne fut pas évident à repérer parmi l’afflux de jeunes sortant des salles voisines mais, dès que j’aperçus son bonnet clair percer la foule, j’accélérai le pas à nouveau, me frayant un chemin à grand renfort d’excuses.

- Hey ! dis-je légèrement essoufflé en lui tapotant l’épaule. Comment ça va ? Ça fait longtemps que…

Sans blague ! Merci Captain Obvious ! Feindre l’innocence n’était pas forcément la démarche à suivre. Sinon, autant ne pas revenir l’ennuyer ! Je me tus un instant, mettant de l’ordre dans mes idées. Je n’avais pas eu l’opportunité de préparer le moindre discours. Moi si bavard quand il s’agissait de discuter de cinéma, me retrouvais désormais infoutu de sortir des phrases complètes. J’avais agi sur un coup de tête et voilà que je me trouvais là, planté comme un idiot ! Ressaisis-toi ! m’écriai-je intérieurement.

- Tu as un peu de temps devant toi ?

Bon, c’était toujours mieux que rien…
Revenir en haut Aller en bas
avatar
Invité
Invité
Invité
Invité
Avoir confiance en son instinct (Eliley 02)
Lun 9 Nov - 19:42

[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]
❝ Avoir confiance en son instinct. ❞
malasanta - (eliley [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien])



plus de 15 jours plus tard...

La réaction d’Elijah l’avait questionné durant tout le week-end et la semaine qui avait suivi. Il avait même hésité à rejoindre le cours du professeur, en se laissant porter par son hypersensibilité, mais avait finalement foulé le sol du cours de cinéma en prenant son courage à deux mains. Il l’avait suivi avec attention, se demandant si le professeur allait lui lancer ces quelques sourires qu’il lui offrait avant leur rencontre à Silverlake. Sans s’en rendre compte, il avait trouvé du plaisir dans cette complicité légère qu’ils avaient développée au cours des dernières semaines. Seulement, à sa plus grande déception, il s’était rendu compte que le professeur s’était abstenu de le chercher dans la salle de cours. J’ai dû faire quelque chose de mal. Il en était venu à cette douloureuse conclusion sans comprendre les griefs qui pouvaient lui être reprochés. Il avait passé le cours à se ressasser les derniers échanges avec son professeur sans mettre le doigt sur un élément qui pourrait l’incriminer. Le malaise de son professeur avait provoqué le sien et il s’était simplement plié à la volonté du professeur en gardant ses distances. Il était redevenu un fantôme dans cette promotion comme pour Elijah puisque c’était la volonté du trentenaire. Il prenait des notes, le nez plongé dans son carnet pour tenter de s’imprégner des principes évoqués par son professeur. Je suis con de me prendre la tête pour ça. Il avait beau se le répéter, il ne pouvait s’empêcher de rejouer les dernières rencontres avec le professeur jusqu’à cette rencontre hors de l’université. Ce malaise qu’il ne s’expliquait pas. Un soupir las s’échappa de ses lippes alors qu’il venait jouer de ces doigts nerveux contre le bois du pupitre. L’envie de fumer se fit ressentir. Elle brûle le bout de ses phalanges alors il s’efforce de la contrer en venant jouer avec son stylo à chaque fois que le professeur se lance dans un échange avec un de ses élèves. Il a abandonné l’idée d’être attentif aux mouvements du professeur, car le voir ne faisait que renforcer le chaos d’incompréhension qui l’avait assailli au cours de cette semaine passée. Cela finira par me passer. Il essaye de se convaincre alors que le cours vient prendre fin. Il suit le mouvement des premiers élèves après avoir remis son bonnet qui protège ses cheveux bouclés des possibles courants d’air et du froid. Son bras autour de la hanse de sa besace, il se fraye un passage parmi la foule d’étudiants qui s’extirpent des salles de cours. Son objectif est clair : s’extirper de la foule pour rejoindre l’extérieur du campus pour enflammer un bâtonnet de nicotine comme il en meurt d’envie à cet instant pour contrer les effets déroutants de son esprit perdu. Une main ferme vient prendre appui sur son épaule, l’arrêtant dans son avancée. Surpris par ce geste inopportun qui peut émaner d’un parfait étranger, son regard soupçonneux vient se perdre dans les iris clairs de son professeur. Cet homme qui a perturbé sa routine quelques semaines auparavant. Ses prunelles perdent de leur dureté pour exprimer sa surprise de le voir à ses côtés. Il le fixe avec perplexité alors qu’il s’efforce de se concentrer sur ses propos. Je ne comprends pas… Pourquoi il agit comme si de rien n’était ? Riley le fixe avec incrédulité alors que ce malaise identifié revient à la charge lorsqu’il s’arrête dans ses propos. Riley ne sait pas trop quoi répondre, alors il attend simplement que le professeur poursuive sur sa lancée. Sa question le perturbe et cela se voit dans la lueur de son regard. « Euh oui, j’ai fini mes cours. » Il murmure en venant vraiment se tourner vers lui. Il sent le flux d’élèves se diriger vers la sortie. Elle a diminué depuis qu’il a commencé à sortir du cours. Sa voix est mal assurée, car il est perplexe face à la situation qui se joue avec son professeur. Pourtant, il ne peut s’empêcher d’être soulagé de le voir revenir vers lui. « Je vais bien et vous, Monsieur ? » Il questionne dans un murmure avant d’ajouter. « Oui, ça fait un petit moment qu’on n’a pas échangé. D’ailleurs, j’ai fait quelque chose qui vous a contrarié ou qui vous a mis mal à l’aise ? » Il lance dans cette franchise qui lui colle à la peau. « Vous pouvez me le dire, je ne recommencerai pas. » Il conclut dans un soupir avant de plonger ses iris verts/marron dans les siens si clairs. Autant mettre cartes sur table pour en avoir le cœur net. Il s’indique intérieurement sans le lâcher du regard malgré l’agitation qui le gagne. Il joue les durs, mais en réalité, ça le touche, bien plus qu’il ne l’imaginait comme s’il était épuisé d’être rejeté. Trop différent et largué pour intéresser les gens. Il déteste cette petite voix qui lui lance ces propos perfides, mais qui prennent sens dans le silence qui l’entoure au quotidien. Ne te laisse pas manipuler, Owen. Il s’intime de penser alors qu’il attend sagement une réaction de la part de son professeur.
Revenir en haut Aller en bas
avatar
Invité
Invité
Invité
Invité
Avoir confiance en son instinct (Eliley 02)
Mar 10 Nov - 14:48
Il avait été si simple d’échanger avec lui les deux premières semaines et, maintenant, nous nous comportions presque comme des étrangers. Cela faisait mal au cœur et j’étais celui à blâmer. C’était exclusivement de ma faute si nous en étions là désormais. Pas la sienne. Lui était irréprochable et comment pourrait-il en être autrement ? Tout ce que je savais à son sujet mettait en joie et me redonnais confiance en l’Humanité. Pas que je le considérais tel un ange tombé tout droit du ciel mais il était tellement mieux que moi… Sur tous les points ! Et le décrire là, planté avec une mine perplexe, alerte, ne sachant plus sur quel pied danser en ma présence… Comment aurais-je pu éviter la culpabilité ? À chaque seconde je me préparai à l’entendre me congédier, prétendre qu’il était trop occupé pour s’attarder. D’ailleurs, je lui offris une porte de sortie simple à franchir en le questionnant concernant son emploi du temps. C’est avec surprise que j’accueillis sa réponse. Non, il ne prenait pas la fuite ! À mon tour d’être perdu. Du gros n’importe quoi. Néanmoins, sous la couche épaisse de confusion, un sentiment de joie se développait à une rapidité monstrueuse. Riley me laissait une chance de me rattraper n’est-ce pas ? Preuve en est qu’il chercha explicitement à mettre au clair notre situation.

Sa franchise me pris au dépourvu. Je n’avais pas songé qu’il aurait osé foncer dans le tas de la sorte, ne craignant pas que ce soit déplacé au possible. Si seulement nous pouvions retrouver la simplicité de nos premiers échanges… Elle ne pouvait être perdue à jamais. Sûrement se trouvait-elle à portée de main ! Il le fallait ! Ce garçon m’intriguait tant sans que je ne puisse en élucider la cause. Jusqu’ici, tout avait été simple, coulait de source. Je ressentais une affection inattendue à son égard. Ses yeux me fixant si intensément firent capituler les miens qui se perdirent dans la foule me tournant le dos. Par réflexe, je posais ma main dans son dos puis l’entraînai vers la sortie. Je refusais d’avoir cette conversation dans les couloirs où les murs avaient des oreilles.

Une fois à l’extérieur, nous arrivâmes à l’endroit où nous avions longuement échangé pour la première fois. Lieu symbolique qui, je l’espérais, nous porterait chance afin de tourner la page. Les mains sur les hanches, la tête baissée vers le sol, je lâchai un long soupir. Quand ma voix résonna afin jusqu’à ses tympans, celle-ci révéla une note de fragilité, mon accent semblant redoubler en puissance au passage.

- Tu n’as rien à te reprocher. Tu es exemplaire. C’est de ma faute. Pour tout t’avouer… J’ai du mal à saisir où se trouve la limite à ne pas franchir, avouai-je en trouvant enfin la force de me confronter à ses prunelles. Je sais, c’est pathétique. L’enseignant déstabilisé face à un étudiant. C’est juste… J’avais déjà quelques doutes auparavant mais en t’abordant ce jour-là à Silver Lake…

Je soupirai à nouveau. Comment formuler ça plus clairement ? Bon sang ! Qu’est-ce que j’étais ridicule ! Mon interlocuteur ne devait pas avoir une forte opinion de moi maintenant. Comment pourrait-il « admirer » une figure d’autorité aussi peu crédible ? Moi qui avais longtemps été un pseudo « bad boy », je me trouvais complètement dépossédé de mes moyens.

- Disons que j’ai réalisé que tu devais me prendre pour un stalker ou un sale type louche qui ne peut pas te foutre la paix même en-dehors de l’Université. Je ne veux pas être lourd, dépasser les bornes ni violer ton intimité. Je débarque tout juste dans ce métier et je ne m’attendais pas à tant apprécier un étudiant. Ce n’est pas approprié.

Il était capital pour moi de le respecter et qu’il le ressente. Par contre, en m’écoutant, je fronçais légèrement les sourcils, un pli vertical se formant entre mes sourcils.

- Oh et afin qu’il n’y ait aucun malentendu entre nous : je parle d’« amitié », pas de… romantisme.

En prononçant ce dernier terme, un sourire s’étira sur ma face avant que je me mette à pouffer. Cette idée était tellement ridicule ! Loin de moi l’envie d’en rajouter davantage à mon calvaire étique ! Cependant, je ne pouvais pas passer à côté de cette précision. Mon but était de mettre les choses à plat, pas d’étaler de la confusion sur le tout !

- D’ailleurs, j’ai quelque chose pour toi. Histoire de me faire pardonner. Si tu en ressens l’envie je veux dire ! ajoutai-je en hâte.

Et dire que j’avais failli oublier ! Je fouillais dans ma poche puis en extirpai un briquet neuf illustré d’un somptueux Titi qui, à sa mine réjouie, avait dû échapper à l’affreux Grosminet une fois de plus.

- Je vous trouve bien assorti. J’ignore pourquoi.

Je ris, imaginant le personnage de dessin-animé avec d’énormes bouclettes sur le crâne.
Revenir en haut Aller en bas
avatar
Invité
Invité
Invité
Invité
Avoir confiance en son instinct (Eliley 02)
Mar 10 Nov - 19:56

[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]
❝ Avoir confiance en son instinct. ❞
malasanta - (eliley [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien])



Riley ne mesure pas la franchise de ses propos. Il parle ou il prend la décision de se taire. Il n’y a pas de juste milieu dans sa manière d’être. Soit il se laisse porter par ses relations, soit il devient acteur. Dans le cas présent, il prend la décision d’agir, de ne pas laisser une situation malaisante s’imposer dans un début de relation qui lui faisait du bien au moral. Il a besoin de comprendre pour adapter son comportement. Il ignore ce qui a poussé le professeur à agir de cette manière. Il n’a pas le recul nécessaire pour envisager que leur position différente dans l’environnement de l’université peut poser un problème et établir une frontière qu’ils ne doivent pas absolument pas franchir. Cette pensée lui échappe totalement alors il est sincèrement intéressé par les griefs que son professeur peut lui reprocher. Il ne voit que cette solution pour expliquer son malaise. J’ai forcément fais quelque chose qui l’a mis mal à l’aise. Il ignore pas qu’il lui arrive parfois d’être trop cru dans ses propos. Yann lui a fait la remarque à de nombreuses occasions, mais il a toujours fait attention avec Elijah. Ils ne sont pas assez proches pour que Riley débride totalement ses paroles. Peut-être qu’ils ne le seront jamais, mais cela ne le tourmente pas. Il apprécie ses échanges avec Elijah et aurait aimé les poursuivre. Seulement, Elijah en avait décidé autrement jusqu’à aujourd’hui. C’est au tour du professeur d’être décontenancé par sa franchise. Riley en prend conscience lorsque le silence vient remplacer sa voix tandis que les étudiants s’entrecroisent autour d’eux vers la sortie ou une des salles de classes. Son regard le fuit pour se perdre derrière lui, ce qui le rend encore plus perplexe face à la situation qu’ils sont en train de vivre. Le contact de la main d’Elijah contre son dos le prend au dépourvu, car il est agréable. La menotte semble chaude et ferme alors qu’il suit mécaniquement la direction impulsée par son professeur. La pression dure quelques secondes, mais marque son esprit alors qu’ils retrouvent l’extérieur du bâtiment et échouent à un endroit où ils enflamment habituellement leurs cigarettes. Riley l’observe avec curiosité, voyant à quel point sa franchise semble le mettre à mal. Du moins, il semble aussi perdu que lui sur cette affaire. Riley le laisse le temps de réagir et vient s’appuyer contre le muret. Ce soupire profond l’oblige à relever son regard pour le plonger sur la silhouette de son professeur. Il n’a rien à lui reprocher. Il est exemplaire selon lui et c’est plutôt lui qui a quelque chose à se reprocher. Cette réponse le déroute et il ne peut masquer un haussement de sourcil. Il ne dit mot, laisse le soin à Elijah d’exprimer le fond de sa pensée même s’il ne voit absolument pas ce qu’il sous-entend. Il est d’ailleurs nul pour cela. Il n’est pas un maître dans ce domaine. Qu’est-ce qu’il s’est passé à Silverlake ? Il ne peut pas s’empêcher de songer avant que la réponse lui soit apportée. « Pourquoi vous aurais-je pris pour un stalker ? » Il questionne avec incrédulité tellement il est désorienté par cette remarque qui semble complètement hors de propos. Ses prunelles candides se perdent dans celles de son professeur. Il se pince la lèvre pour ne pas réagir spontanément à sa remarque concernant le fait que ce n’est pas approprié qu’il l’apprécie autant. D’ailleurs, il lui faut un petit temps pour prendre conscience de la teneur de ses propos. Il m’apprécie ? Cette donnée lui fait énormément plaisir et c’est à son tour de baisser son regard pour fouiller dans son sac et chercher son paquet de cigarettes. Sa précision lui arrache un petit rire. « Il n’y a pas de malentendu. Je doute que vous soyez gay ou même bisexuel, professeur. » Il lui indique en venant replonger ses prunelles dans le sien. Cela lui semble bien improbable, mais il se rappelle qu’il a pensé Yann, hétérosexuel durant des années avant qu’il ne lui avoue son homosexualité. Autant dire qu’il n’est clairement pas doué pour lire dans la sexualité de son entourage sauf lorsque la personne l’annonce directement. L’apparition du briquet à l’effigie d’un canari jaune qu’il reconnait rapidement sous les traits de Titi dans le cartoon lui arrache un petit sourire. « Bien assorti ? Vous me prenez pour un être sans défense ? » Il lance dans un petit sourire en coin avant d’ajouter. « Quoi qu’il soit très malin, Titi. » Il indique en venant prendre le briquet en glissant une cigarette entre ses lippes qu’il enflamme. « Merci pour le briquet, on est quitte. » Il lui indique en venant lui tendre son paquet de cigarette s’il en désire une. « Et il n’y a rien à pardonner. Il n’y a pas de malaise. Je suis juste content de voir que je n’ai pas merdé pour une fois. A l’avenir si nous avons un doute, essayons d’en parler. Je ne suis clairement pas doué pour lire entre les lignes. » Il lui annonce en venant prendre une bouffée de sa cigarette. « Du coup, vous avez pu voir l’avenue dont je vous ai parlé ? » Il le questionne dans le ton de la conversation comme si le malaise était effacé. Il l’est en grande partie pour lui, même s’il n’est pas certain d’avoir tout bien compris.
Revenir en haut Aller en bas
avatar
Invité
Invité
Invité
Invité
Avoir confiance en son instinct (Eliley 02)
Mer 11 Nov - 3:03
Visiblement je me faisais du mouron pour rien puisque Riley ne percutait même pas ce qui aurait pu me donner des allures de stalker. Pour moi, c’était évident. Mais était-ce car j’avais cette tendance à tout voir en noir, à chercher le vice là où il n’y en avait pas toujours ? J’étais sur mes gardes depuis que j’avais été élevé à coups de bâton et compagnie, et il faut croire que cette violence avait développé une paranoïa de haut level. En étais-je rassuré pour autant ? Ne serait-ce pas abuser de son innocence ? STOP ! hurlait une voix de mon crâne. J’étais tout simplement infernal. Incorrigible. Je connaissais mes failles et pourtant je continuai de m’y engluer. Malgré tout, je ne me laissai pas dérouter et continuai sur ma lancée. Maintenant que j’étais parti pour déballer tout ce que j’avais sur la conscience nous concernant, autant y aller une bonne fois pour toute. Ça ne pourrait que me soulager non ? J’allais même jusqu’à préciser que mes commentaires ne revêtaient aucun caractère romantique. Oui. Sérieusement. J’avais osé ! Mieux valait-il être trop prudent que pas suffisamment. La réponse de l’étudiant à ça me fit tiquer. Peu observateur comme il l’était, mon interlocuteur ne risquait pas d’avoir remarqué le frémissement nerveux de ma paupière droite. Une légère sensation de malaise me gagna. Sans même le vouloir, la tête blonde venait de toucher à un sujet extrêmement délicat auquel je refusais toujours catégoriquement de me confronter. Je n’avais même pas à y attribuer la moindre pensée ! C’était ridicule que de m’y attarder ! Alors, tout simplement, je répondis :

- Parfait alors. Je ne risque pas de recevoir une petite note provenant d’un admirateur secret le jour de la Saint Valentin.

Venais-je de lui livrer sur un plateau une idée pour me troller d’ici trois mois ? Je pouffais, m’imaginant trouver dans mon casier une carte de sa part, supposée romantique. À ce rythme, j’allais pouvoir écrire le scénario d’un navet à l’eau de rose sans trop de difficultés ! Pas sûr qu’il trouverait un studio preneur pour le retranscrire à l’écran par contre et ce serait compliqué de leur en vouloir. Bref, le voir retirer son paquet de cigarettes de sa poche me rappela que j’avais toujours une dette envers lui. Ainsi, le moment était propice à libération du Titi – non, cette formulation n’est pas du tout étrange. Je lui tendis le briquet que j’avais acheté une dizaine de jours auparavant et que je n’avais pu lui offrir à cause de mes conneries. Un sourire aux lèvres – qu’est-ce que ça soulageait ! – je commentai mon choix. Dès que mes yeux s’étaient posés sur l’appareil, j’avais su qu’il lui était destiné. C’était le bon. Nul autre ne conviendrait davantage ! C’était limite s’il n’avait pas baigné dans une lumière vibrante, un chœur fantastique s’élevant de nulle part dans le but d’accompagner cette révélation.

- Sans défense ? Il n’y a pas plus audacieux. Tout joue contre lui face à Grosminet mais, au final, il s’en sort toujours avec dignité, peu importe les pièges qu’il doit affronter. Il les surmonte un à un. Sincèrement, tu devrais le prendre comme un compliment, dis-je de ce timbre tendre que j’employais si souvent à son adresse.

D’un signe de main poli, je déclinai son invitation à lui taxer une clope puis l’écoutai appuyer sur l’importance capitale de la communication. Cela n’était pas uniquement valable pour les couples semblait-il.

- Juré. Je ferai des efforts, promis-je avec un sourire. Mais… Par curiosité… Qu’est-ce que tu pensais que je te reprochais ? Tu t’es toujours très bien comporté en ma présence.

Oui, quelle histoire avait-il bien pu échafauder dans sa tête pour croire qu’il existait quoique ce soit allant contre lui ? À Silver Lake, il m’avait époustouflé par sa bienveillance. Comment aurais-je pu le haïr pour avoir livré gratuitement du bonheur à tous ces gosses ? À la limite, j’aurais pu être jaloux de sa bonté mais ça allait à l’encontre de mon caractère – pas qu’il pouvait lire en moi comme dans un livre ouvert néanmoins.

En parlant de ce fameux samedi, Riley mentionna l’avenue dont il m’avait causé avant que je ne prenne la fuite. J’en avais pris note sur le coup, sans épiloguer, déjà complètement enseveli sous mes questionnements. Le temps était venu de boucler la boucle !

- Non. Je suis rentré directement. J’avais besoin de m’isoler un peu, avouai-je en grimaçant. Si je dois être honnête, j’aurais aimé que tu me fasses la visite. C’est ton monde. Pas le mien. Tu es le mieux placé pour me le faire découvrir. Mais… le souci se pose encore. Où est la limite ? Partir en vadrouille en tête à tête avec son étudiant n’est définitivement pas au sommaire de Être un bon enseignant pour les nuls. Est-ce que tu… vois un inconvénient à ce qu’on se voit en-dehors ? Ce n’est pas… malvenu ?

Ça n'en avait pas l'air mais je venais de franchir une étape importante. Il m’avait fait promettre de lui formuler mes soucis concernant notre tandem. Et je le faisais car, après tout, qui était mieux placé que lui pour placer cette putain de limitation qui me hantait depuis trois semaines ? Je n’y arrivai pas seul. Son aide était la bienvenue...
Revenir en haut Aller en bas
avatar
Invité
Invité
Invité
Invité
Avoir confiance en son instinct (Eliley 02)
Mer 11 Nov - 14:31

[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]
❝ Avoir confiance en son instinct. ❞
malasanta - (eliley [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien])



Riley tâche de dédramatiser la situation, car elle le rend légèrement perplexe. Il ne comprend pas tout ce qui est en train de se jouer entre eux. Il s’efforce juste d’être honnête avec son vis-à-vis. Il ne perçoit pas que ses propos peuvent accentuer le malaise de son professeur. Il essaye une boutade et elle semble porter ses fruits puisqu’Elijah y rebondit avec quelques secondes de latence. Sa remarque lui arrache un sourire amusé. Cela serait résolument amusant et sans doute que l’humeur espiègle de Riley pourrait se laisser tenter par l’expérience juste pour plaisanter, mais ils ne se connaissent pas suffisamment pour que cette idée s’ancre réellement dans ses pensées. Le rire d’Elijah provoque le sien alors qu’il glisse une cigarette au creux de ses lippes. Le cadeau tombe à point nommé et atterrit dans ses menottes graciles. Il laisse ses pensées s’exprimer sans prendre conscience du sens de ce qu’il évoque. Cela lui arrive souvent lorsqu’il est pris au dépourvu et qu’il n’a pas le reflexe de retourner sept fois sa langue dans sa bouche avant de parler. Les propos d’Elijah le perturbent. A moins que ce soit le timbre tendre de sa voix qui abaisse ses barrières et qui font qu’il est touché par ce qu’il dit. Une nouvelle fois, il se concentre sur ses mouvements pour contrer la rougeur qui vient empourprer ses joues d’une teinte plus colorée, qu’il peut faire passer pour une réaction au froid. Seulement, la lueur légèrement brillante de ses prunelles vient trahir sa fébrilité. Il se contente de hocher la tête pour valider le contenu des propos de son professeur, car il ne sait pas quoi y répondre. Il manque parfois de mots pour exprimer ses pensées. Du moins, la vie l’a incité à en dire le moins pour se protéger. Il préfère le remercier pour le briquet avant de rebondir sur le cœur de leur échange : le malaise incongru ressenti par eux deux, pour des raisons différentes. Il ne veut pas qu’il y ait de malaise entre eux et invite son professeur à lui parler franchement la prochaine fois. Riley peut tout encaisser. Certaines choses plus que d’autres. Il ne s’attendait pas à la question de son professeur. Il le fixe légèrement incertain de la réponse à lui apporter, mais s’il demande de la franchise, il se doit d’en faire de même. « J’ai l’habitude qu’on me trouve inintéressant ou idiot. Je me suis dit que j’avais dû dire quelque chose d’idiot ou d’inintéressant. » Il admet en rejetant la fumée de sa cigarette dans un soupir. Il hausse les épaules en évitant d’évoquer qu’il avait également être trop intrusif dans son besoin de discourir avec quelqu’un. D’ailleurs, déterminé à mettre un terme à ce trouble qui les envahit, il revient sur le sujet sur lequel ils s’étaient quittés lors de leur rencontre à Silverlake. La réponse de son professeur le prend au dépourvu. Il a eu besoin de s’isoler un peu lui aussi ? Comme quoi, il n’avait pas été le seul à être dérouté par leur rencontre et le terme qu’elle avait eu. C’était rassurant d’un côté, même s’il était encore perdu face à tout ce que cela soulevait. Son trouble s’intensifie lorsqu’il prend conscience que son envie qu’il avait étouffée dans l’œuf était commune à Elijah. Elijah met le doigt pleinement sur les tourments qui l’ont agité au cours des dernières semaines. Riley en prend conscience et accuse le coup en comprenant le sens. Il perçoit l’inquiétude sans réellement totalement la saisir. Il ne voit pas ce qui pourrait être malvenu de se voir à l’extérieur. En dehors du fait qu’Elijah est professeur et que lui est étudiant, ils sont deux hommes, deux âmes qui peuvent échanger et s’apprécier sans que ça soit étrange. Comme à l’époque où Yann s’était rapproché de lui en tant que jeune policier et l’avait sorti de son enfer existentiel en le prenant sous son aile, en devenant son ami. « Je ne sais pas ce qui est être un bon enseignant pour les nuls. » Il lui indique en venant embraser son bâton de nicotine, l’air pensif. « Je ne vois pas ce qu’il y a d’inconvenant à ce qu’on se voit en dehors des cours si cela nous convient. Vous êtes professeur et effectivement je suis un étudiant, mais vous n’êtes pas "administrativement" mon professeur. On aurait pu se rencontrer à l’extérieur de l’université et la question ne se poserait pas, je pense. » Il ajoute en essayant de faire le tri dans ses pensées en expirant la fumée de sa cigarette. « Ce que je sais, c’est que je serai ravi de vous montrer mon univers comme vous me montrez le votre et que j’apprécie votre compagnie. Je ne vois pas en quoi c’est mal. » Il avoue sincèrement en lui offrant un faible sourire. « Qu’en pensez-vous ? » Il le questionne pour avoir son point de vue sur ce qu’il vient d’évoquer. Riley n’a pas la science infuse. Il respectera le point de vue de son professeur et de la voie que prendra leur relation.
Revenir en haut Aller en bas
avatar
Invité
Invité
Invité
Invité
Avoir confiance en son instinct (Eliley 02)
Jeu 12 Nov - 2:30
- Tu ne fréquentes définitivement pas les bonnes personnes. Tu n’as rien d’un idiot. Et tu penses vraiment que je te causerais si je te trouvais inintéressant ? J’aurais coupé court bien avant Silver Lake.

C’était dit. Tout simplement. Que mon interlocuteur puisse se dénigrer de la sorte à cause d’idioties n’étant même pas un tant soit peu ancrées dans la réalité ne pouvait continuer. Pas tant que j’étais dans les parages. Je m’en assurerai. D’accord, nous n’étions que des connaissances et je connaissais peu d’éléments de sa vie personnelle mais il ne pouvait répéter un rôle. Le gars à qui j’adressais la parole depuis plusieurs semaines était réel. Et admirable pour bien des raisons déjà mentionnées. Que l’on puisse s’en prendre à quelqu’un d’aussi bon par nature me dépasserait toujours. Ce besoin qu’avait l’être humain de cracher sur les bonnes âmes, de les écraser, prouvant lui-même sa propre faiblesse. Détruire autrui n’est pas de la force. Bien au contraire.

- N’écoute pas ceux qui te rabaissent. Je sais que c’est difficile mais ne leur prête pas la moindre attention. Tu seras toujours mille fois plus exceptionnel qu’eux.

Qui parmi ces lâches auraient pris la peine de redonner le sourire à un gosse qu’ils ne connaissaient même pas ? Y auraient-ils fourni tant d’effort ? J’étais persuadé du contraire. Une fois de plus, je ne pouvais passer un côté d’un petit laïus reboostant. Si Riley pouvait sortir plus fort de notre conversation alors j’en serais des plus heureux. Son manque de confiance en lui était palpable. Il buvait les insultes puis s’en imprégnait jusqu’à les intégrer comme vérités pures. Un rappel à l’ordre était nécessaire. Une sorte d’exorcisme dirons-nous. Bien entendu, cela ne se ferait pas aussi facilement mais il fallait bien débuter quelque part ! Je le prenais sous mon aile sans même prendre la peine de le lui formuler à voix haute.

Bientôt, nous revenions sur le cœur du problème : ma conscience plus lourde que le rocher emprisonnant les enfants dans Hercule de Disney. Je pouvais sentir que le cerveau du blondinet bouillait tandis qu’il cherchait une réponse cohérente. Et, quand il se lança, il ne s’arrêta pas pour autant. Bientôt, de la fumée lui sortirait des oreilles. L’étudiant devait être aussi confus que moi. Heureusement pour ce dernier, la cigarette qu’il avait porté à ses lèvres lui permettait de gagner de précieuses secondes de réflexion. J’écoutais ses mots, ne doutant pas une seconde de leur sincérité, mon sourire s’étirant peu à peu alors qu’il exprimait son opinion. Il ne me rejetait pas. Pas plus dans l’enceinte de l’Université qu’en-dehors. Mieux encore : il « appréciait ma compagnie » et ne me percevait pas tel un pot de colle indésirable et déplacé. Je fermais mes paupières puis soupirais (de soulagement cette fois), lâchant un petit rire par la suite. La pression qui reposait sur mes épaules depuis le départ s’envola. Dingue comme cela faisait du bien d’entendre ça ! Il venait de me fournir la dose de courage nécessaire pour me parer à luter contre l’adversité.

- J’en pense que ceux à qui ça ne plaira pas pourront aller au Diable. Lançons notre propre révolution !

Je pouffai, lui tendant ma main comme pour signer notre « pacte ». Pourquoi ne m’étais-je pas exprimé dès que notre duo avait commencé à me mettre mal à l’aise ? Nous aurions évité bien des péripéties inutiles ! La réponse était simple : je ne me livrais pas toujours facilement. J’avais parfois besoin d’un coup de pouce. Aujourd’hui, Riley m’avait explicitement demandé de jouer la carte de la sincérité et, rien que par sa requête, je m’étais senti contraint – tout en étant soulagé – de tout lui balancer en bloc. J’aimais régler mes soucis en solo. J’étais solitaire dans l’âme. Mais, aujourd’hui, j’avais accepté de m’ouvrir un peu et d’aller à l’encontre de mon instinct. Et ça avait payé. Dieu merci ! Ce qui me paraissait insurmontable il y a dix minutes me semblait ridicule désormais. S’il fallait affronter des remarques désagréables : je le ferai. Et je ne serais sûrement pas seul pour ça. J’aurais un allié.

- Tu sais… Si on compte vraiment se lancer dans cette dynamique de « Je vois mon enseignant même le week-end et les jours fériés »… Il est peut-être tant que tu me tutoies. T’es pas d’accord ? l’interrogeai-je avec une mine amusée.
Revenir en haut Aller en bas
avatar
Invité
Invité
Invité
Invité
Avoir confiance en son instinct (Eliley 02)
Sam 14 Nov - 16:06

[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]
❝ Avoir confiance en son instinct. ❞
malasanta - (eliley [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien])



Le retour d’Elijah sur les doutes qui l’avaient porté à croire qu’il était fautif dans la distance instaurée est tranchant. Il le dédouane de toute responsabilité en lui faisant clairement comprendre qu’il était mal entouré. C’était résolument le cas par le passé. Désormais, il se formalise de la présence des rares personnes qui prennent le temps de se rapprocher de lui et de franchir la barrière qu’il a établi pour se protéger des mauvaises personnes. Cela le rend solitaire, mais il s’en formalise la plupart du temps. Enfin ça lui convenait lorsque Yann était une figure de son quotidien. Aujourd’hui, à part ses colocataires et les quelques collègues dans ses différents emplois, Riley n’a plus personne. Il se contente de hausser les épaules aux propos de son interlocuteur. Il lui indique qu’il l’a entendu même s’il ne sait pas trop comment y réagir. Il ne peut pas consciemment lui dire qu’il a fréquenté durant des mois des personnes nocives pour lui qui l’ont fait atterrir dans la rue où il a du survivre pendant deux ans avant de rencontrer la seule personne qui a eu la droiture nécessaire pour obtenir sa confiance et l’extirper de ce merdier en lui donnant un chance de devenir quelqu’un d’autre. Cet échange serait bien trop précoce et il n’est pas certain d’avoir envie de parler de son passé avec cet homme. Il aimerait pouvoir être simplement ce jeune homme qu’il est depuis qu’il s’est mis en couple avec Yann. Il voudrait laisser son passé derrière lui, même s’il demeure encore bien présent. Il préfère ne pas songer à tout cela. Il hoche simplement son visage aux propos d’Elijah pour lui faire comprendre qu’il entend la portée de ses propos et y adhèrent. Il suit son précepte en se tenant éloigné des gens qui ne se sont pas révélés intéressants. Cela paie depuis quelques années. « Merci, Monsieur. Même si je n’ai rien d’exceptionnel. Je m’efforce d’être qui je suis sans me prendre la tête. Tant pis pour ceux qui me trouvent inintéressant. Je m’en moque en général… » Il lâche en rejetant la fumée de sa cigarette. Sauf quand je m’intéresse à la personne. Ce qu’il tait, mais qui vient se loger dans son esprit et explique la morosité qui l’avait gagné par rapport à la distance imposée par Elijah. C’était sans doute idiot, mais il avait dû faire avec ça. Finalement le malaise avait une raison totalement différente à celles qu’il avait envisagées. Les questionnements du professeur ont sans doute un sens, mais il lui échappe. Il s’applique à lui donner simplement son avis sur la problématique abordée. Il n’a aucun souci à ce que leur relation amicale se poursuive au-delà du campus. Au contraire, il serait ravi d’avoir une nouvelle connaissance et de lui faire découvrir son univers qui semble être mal vue par l’élite de sa promotion. Ses propos semblent convaincre le professeur dont les traits se détendent. Son sourire se fait plus présent et arrache naturellement le sien. Il vient naturellement serrer la main de son professeur, appréciant la poigne ferme et solide dans la sienne. Ce contact simple et sans ambiguïté lui est plaisant. Il y a de la chaleur qui se dégage de cette menotte qui s’infiltre dans la sienne et vient réchauffer son âme. Le début d’une nouvelle amitié et cette pensée lui arrache un sourire plus franc. Il laisse même un rire fin s’extirper hors de sa gorge à la remarque de son professeur. « J’attendais simplement que tu me l’autorise. » Il lui indique en venant écraser son mégot contre le muret avant de se lever pour le jeter dans une poubelle non loin de lui. « Ça ne me dérange pas de te tutoyer. » Il lui indique en venant retirer son bonnet pour arranger ses cheveux avant de le remettre par reflexe. « D’ailleurs, je voulais t’en parler la dernière fois, mais je n’ai pas pu le faire… j’ai réussi à trouver un de tes films en version sous-titrée. » Il lui indique dans un petit sourire complice avant de préciser sa pensée. « Tu étais jeune à l’époque, mais tu avais déjà un très bon jeu d’acteur. Tu manques de confiance en toi, mais quand tu te plonges dans un personnage, tu n’existes plus. J’ai vraiment été touché par ton personnage et sa relation avec son meilleur ami dans une période si sombre. » Il ajoute en se rappelant de ses pensées lors de son visionnage. « Ce film m’a remué les trippes tellement il était triste et beau à la fois et que tu faisais corps avec ton personnage. » Il lâche alors que son regard luit des souvenirs de son émotion. Il omet totalement le fait qu’il l’a trouvé également magnifique au sens physique. Il était moulé pour ce rôle et son regard. Il l’a hypnotisé et il lui a fallu tout le film pour se rendre compte que ce jeune homme était bel et bien son professeur, cet homme qui se tient face à lui. Un homme caméléon qu’il trouve terriblement intriguant et attise sa curiosité. « J’espère avoir l’occasion d’en voir d’autre de ta filmographie. Je compte sur toi. » Il lâche dans un petit sourire qu’il rend complice, curieux de voir sa réaction face à son exploit.
Revenir en haut Aller en bas
avatar
Invité
Invité
Invité
Invité
Avoir confiance en son instinct (Eliley 02)
Dim 15 Nov - 2:17
Notre poignée de main déclencha ce qui devait être le sourire le plus radieux que je n’ai jamais pu s’étirer sur le visage de Riley. Une promesse d’amitié et de partage qu’il paraissait saisir là où mes craintes l’avaient laissé pantois. Avait-il connu trop de malheurs pour être uniquement sensible aux émotions positives ? Un bon compromis si c’était le cas. Pour sûr, sa joie fit la mienne, comme le prouvait ma mine enjouée tel un effet miroir. Comment avais-je pu lui faire subir ces dix derniers jours où, tête baissée, il n’osait même plus s’approcher ni m’affronter du regard ? J’avais été stupide. Idiot même en laissant des principes aussi bateaux que discutables prendre le dessus sur mes désirs. Et sur les siens visiblement. Une erreur avait été commise et, plutôt que de vivre avec, je l’avais corrigé. Enfin de quoi être fier ! Afin de « fêter » dignement cette nouvelle étape, je lui proposais une chose toute bête : envoyez balader le vouvoiement. Je n’en pouvais plus de cette énième barrière qui nous rappelait éternellement la différence de statut entre nous. Ne pouvions-nous pas se traiter tels des égaux ? La réponse était simple… Si. Dès maintenant. Adieu toute cette comédie sans queue ni tête ! Elle ne serait pas regrettée.

Quand il répondit positivement à ma requête, j’en fus des plus heureux car l’étudiant prouvait être bien décidé à m’accompagner dans ma recherche d’équilibre. Nous étions deux amis en devenir, discutant de ce qui leur passait par l’esprit et passant du bon temps ensemble. Que pouvions-nous demander de plus ? Son rire m’avait même pris de court, peu habitué à l’entendre exprimer ses émotions de façon aussi franche. Finalement, je n’étais peut-être pas le seul à écrouler des murs. Métaphoriquement parlant bien sûr. Quoique j’avais toujours été curieux à l’idée de démolir un lieu. Mon premier appartement au Luxembourg en particulier. Il était si insalubre que ça n’aurait pas fait grande différence que de ne plus avoir de toit.

- Et ta patience est enfin récompensée ! Comme quoi : tout arrive à condition de garder espoir, déclarai-je sur un ton presque philosophique.

Mes yeux posés sur le garçon, je le vis libérer une cascade de boucles blondes brillant grâce aux quelques rayons du soleil parvenant à échapper aux lourds nuages gris plombant le ciel. Allez savoir pourquoi, mais cette vision s’imposa à moi comme la splendeur à l’état pur. Tandis qu’il s’occupait à les recoiffer, je ne pus retenir un commentaire amusé.

- Je réalise juste que je ne t’ai jamais vu sans d’aussi loin que je m’en souvienne. Il a une portée symbolique ou c’est juste une habitude ?

Le fameux bonnet. Son meilleur ami qui ne le lâchait jamais d’une semelle. J’espérais pour lui qu’il parvenait à s’en séparer lors des périodes de grandes chaleurs sinon ce devait être un supplice ! Par contre, les mots avaient à peine quitté mes lèvres que je me mordis l’intérieur de la joue. Et si, effectivement, cet accessoire possédait une valeur sentimentale qui lui était propre ? J’avais potentiellement mis mes gros pieds d’Allemand dans le plat en prenant ça trop à la légère. D’ailleurs, il ne se déroula pas une minute avant que celui-ci est retrouvée la place lui étant due : au sommet.

Peu après, ce fut au tour de Riley de relancer la discussion. Ainsi donc, l’homme avait réussi à poser la main sur l’une des œuvres auxquelles j’avais participé ! J’en étais ébahi. Déjà d’une : je ne pensais pas qu’il se serait donné du mal pour en retrouver, persuadé qu’il se contenterait d’attendre que je lui confie un disque ou un fichier par moi-même. Il savait toujours où appuyer pour m’émouvoir. Dingue. Il avait lu un manuel d’instructions dont j’ignorais l’existence ou… ? Néanmoins, je rapportai mon attention à ses propos, rassemblant différents indices pour deviner quel était le long-métrage mentionné. « Période sombre. » « Relation avec mon meilleur ami. » Ok, pas besoin de chercher très loin à moins qu’il considérait un film sur une île paradisiaque comme un véritable cauchemar. Ses paroles agirent comme des caresses, apaisantes, cajolantes. J’étais comme transporté dans une bulle de bienveillance dont il avait le secret car, à ses côtés, c’était presque automatique.

- Quand j’étais jeune hein ? répétai-je en pouffant, le taquinant pour reprendre mes esprits.

Dans les yeux de mon interlocuteur se lisaient encore les émotions à fleur de peau qui s’étaient révélées quand il s’était épanché sur ses réactions en cours de visionnage. Là était toute la beauté de mon métier : émouvoir. Laisser une marque, faire ressentir quelque chose, rappeler que, malgré la routine, nous n’étions pas des robots morts à l’intérieur. Nous étions des êtres vivants et sensibles. À sa demande je répondis avec une douceur terrifiante :

- C’est comme si c’était fait.

Me tenant face au soleil, mes soucoupes claires devaient capter toute la luminosité environnante, renforçant ce que certains de mes anciens camarades d’Université appelaient affectueusement « [m]a « sale tronche de puppy ». J’en avais conscience et en avais usé plus d’une fois pour les faire céder à ce que je leur réclamais. Diabolique sur les bords vous dites ? Un peu. Néanmoins, dans le cas présent, je n’étais qu’une victime des circonstances. Bref, je revins sur son avis.

- Je n’arrive pas à croire que tu te sois donné tout ce mal pour dénicher ce film. Car j’imagine que ce n’a pas été évident, encore plus avec des sous-titres. Je suis touché, avouai-je sans détour. Et savoir que tu ne le regrettes pas… Merci. Si tu veux tout savoir, c’était mon premier « grand » rôle. J’avais tourné quelques bricoles mais sans grande importance. Puis cette opportunité est arrivée et... J’avais à peine commencé le scénario que j’ai su d’instinct que j’étais Friedrich. Nous étions comme… connectés ! C’est bizarre je sais mais je ne saurais mieux le formuler.

Je m’interrompis. Une pause nécessaire pour ne pas l’assommer de paroles et également pour faire le tri dans mes anecdotes à raconter. Inutile d’en délivrer plus que nécessaire, nous avions tout le temps nécessaire pour y revenir ultérieurement.

- Le plus drôle dans tout ça - et je rebondis directement sur ce que tu as dit – c’est que, j’ai beau avoir vécu le tournage, avoir mémorisé tous les dialogues et cie… Je n’ai pas pu m’empêcher de pleurer à l’avant-première. Le montage, la beauté de ces personnages… Je suis fier d’y avoir participé mais on doit surtout le résultat final à toute l’équipe derrière. Ils ont été fabuleux. Des costumes au script, en passant par la photographie et ainsi de suite…

La projection… Une des plus belles soirées de toute ma vie. Je n’étais pas près de l’oublier. Mais assez parlé de moi. J’avais assez bavardé. J’aimais bien plus entendre Riley que j’appréciais m’écouter !

- J’espère malgré tout que tu n’as pas été trop secoué. J’ai promis d’être de bonne compagnie pas de te rendre malheureux.

Oui, j’étais soucieux de son bien-être. Après tout, rien que d’avoir discuté du long-métrage lui avait mis les larmes aux yeux. J’avais donc le droit de m’inquiéter ! Je me fis la promesse de dénicher un film plus léger la prochaine fois et, si possible, que nous le verrions ensemble.

- Tu es libre disons… Hum… Qu’est-ce qui t’arrange ? Jeudi ? Vendredi ? Samedi à la limite ?
Revenir en haut Aller en bas
avatar
Invité
Invité
Invité
Invité
Avoir confiance en son instinct (Eliley 02)
Lun 16 Nov - 22:51

[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]
❝ Avoir confiance en son instinct. ❞
malasanta - (eliley [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien])



Riley est satisfait de la voie prise par leur conversation. Leurs sourires complices viennent effacées la gêne qui les avaient tenus éloignés l’un de l’autre au cours de la semaine passée. Soulagé, l’âme de l’artiste s’allège et il laisse son naturel revenir avec sa pudeur naturelle. L’éclat de son sourire est plus profond qu’il ne le pense, accentué par l’apaisement qui rend son cœur plus serein dans sa poitrine. L’humour d’Elijah a quelque chose de rafraichissant qui atteint toujours son objectif même si Riley rit rarement de manière franche. Un sourire ourle ses lippes alors qu’il vient remettre ses mèches rebelles en place sous son bonnet. La remarque de l’Allemand le fait froncer des sourcils alors qu’il relève son regard vers son bonnet. « Simplement une habitude, même si ce bonnet m’a été donné par un ami. » Il indique en voyant la texture blanche de son bonnet. Un cadeau de Yann pour sa sortie du centre de désintoxication. Le premier cadeau qu’on lui faisait depuis des années en dehors de joints ou d’héroïne que sa meilleure amie pouvait lui offrir lorsqu’il survivait dans les rues de Los Angeles. « Il a une valeur sentimentale pour moi. » Il indique en haussant les épaules, car il n’est pas du genre à s’ouvrir facilement. D’ailleurs, Yann avait toujours tendance à le taquiner à chaque fois qu’il le portait en venant lui enfoncer jusqu’au yeux avec son petit sourire malicieux. Dieu qu’il lui manque. Cette simple pensée lui comprime la poitrine alors il lâche. « J’ai les cheveux naturellement bouclés, alors ça m’évite de devoir en faire quelque chose le matin. » Il hausse les épaules avec nonchalance avant d’aborder le sujet sur lequel il voulait échanger avec Elijah. Riley lui avoue avoir trouvé l’un des films de sa filmographie et lui donne son avis en s’efforçant d’être le plus juste dans ses propos, car il n’a pas forcément l’habitude de mettre des mots sur ses émotions. Il est sincère et le jeu de l’acteur l’a transporté dans la narration et l’intrigue de cette période sombre. Les espoirs d’un jeune Allemand, désireux de faire partie de l’Elite, empli de confiance en l’institution, mais qui déchante lorsqu’il est mis en face de la réalité de l’Histoire et des horreurs de la Guerre. Riley est décontenancé par sa remarque. Il le fixe avec incrédulité en haussant un sourcil. Il perçoit dans le ton de sa voix qu’il cherche à le taquiner même s’il ne voit pas ce qu’il a dit qui pourrait provoquer cela. « Tu es toujours jeune, mais plus âgé. » Il indique en fronçant les sourcils, n’étant pas très doué pour comprendre le second degré. Sans doute parce que cela fait bien des années qu’il n’a pas été amené de rire de tout. Il ne s’en formalise pas et sourit enchanté lorsqu’Elijah lui fait comprendre qu’il lui donnera accès à sa filmographie. Le premier film lui a donné envie d’en voir d’autres. Il est sincère dans cette ambition. Elijah revient sur cette époque et Riley l’écoute avec attention. Une nouvelle fois, il l’entraine dans son univers auquel il y est très sensible. Un sourire ourle ses lippes à l’émotion qui se dépeins dans les propos de son professeur. La même qui l’a envahi lorsqu’une de ses œuvres a été affiché pour la première fois dans une galerie de la Mairie. « C’était un drame alors je savais à quoi m’attendre même si je me suis impliqué plus que je ne l’imaginais dans le film. D’ailleurs, c’est curieux, mais tu es tellement dans ton personnage que je ne t’y ai pas retrouvé. Tu faisais vraiment corps avec lui. » Il lui indique en repensant à cela. A sa manière de le regarder. Il n’avait pas ressenti de gêne devant son corps dénudé, car lors du visionnage, il ne voyait que Friedrich. « J’ai eu de la chance de le trouver. Je pense que ce film a fait plus de buzz que tu ne le supposes. Je l’ai trouvé assez rapidement grâce à mon colocataire. Il faut dire qu’il est bibliothécaire. Il est doué pour trouver ce qu’il recherche. » Il lui indique avec nonchalance alors qu’il vient se poser de nouveau contre le muret, non loin d’Elijah. Lorsqu’il lui demande ses disponibilités. « Je travaille jeudi et vendredi soir. Mais samedi, ce serait bon pour moi. » Il lui indique en lui offrant un sourire, résolument curieux d’en découvrir plus sur les talents d’acteurs d’Elijah qui a l’air si introverti au quotidien. Il le trouve fascinant, même s’il se gardera bien de lui dire.
Revenir en haut Aller en bas
avatar
Invité
Invité
Invité
Invité
Avoir confiance en son instinct (Eliley 02)
Mar 17 Nov - 15:10
Estimant qu’il était préférable de ne pas lui tirer les vers du nez concernant la valeur sentimentale de son bonnet – je n’avais pas à en savoir plus s’il ne tenait pas à se livrer davantage sur le sujet – je préférais me taire. Finalement, je n’avais pas eu tort en pensant que l’accessoire n’était pas uniquement là pour une raison de nécessité. Il représentait quelque chose à ses yeux. En plus d’être utile pour camoufler ses boucles rebelles évidemment ! Je retins aussi un commentaire là-dessus, pensant que c’était bien dommage de les cacher mais, par crainte que mes propos soient mal interprétés, je me tus. Comme quoi, j’avais encore du travail à faire sur moi avant de me sentir entièrement libéré à ses côtés. Quoiqu’était-il réellement en cause ? N’était-ce pas là une conséquence de mon rapport très conservateur avec les hommes ? Les complimenter sur leur physique me mettait mal à l’aise, tout du moins la plupart du temps. Néanmoins, il m’arrivait de faire des exceptions comme avec Jake (même si ça restait rare et souvent lancé sur le ton de la plaisanterie) en compagnie de qui mes tabous se fragilisaient.

Bref, le sujet vira rapidement lorsque Riley révéla avoir mis la main sur l’un de mes films. Nous échangions nos points de vue, je lui contai plusieurs anecdotes et convenions que je lui ferai découvrir le reste de ma filmographie. À quoi bon être pudique puisque, comme il venait de le démontrer, il y parviendrait avec ou sans mon aide. Alors autant assumer et lui faciliter la tâche ? La question de ma nudité ne m’effleura pas vraiment l’esprit pour la pure et simple raison que les Allemands étaient bien moins prudes dans leurs métrages que les Américains. Je ne comprenais toujours pas ce rapport pudique à la nudité alors qu’ils courraient après les scènes d’action, de violence. Combien de parents criaient au scandale si leurs enfants voyaient une paire de fesses mais les posaient devant Star Wars sans broncher ? La censure de Splash sur Disney+ en était l’un des exemples les plus parlants. Est-ce que les générations des trois dernières décennies avaient été traumatisées de voir le corps de Darryl Hannah dans toute sa splendeur ? Non, vraiment, ça me dépassait ! Cette réflexion serait à aborder durant un cours, tient !

- Tu es adorable, lâchai-je malgré moi, le regrettant aussitôt tant cela sonnait inapproprié. Je veux dire : je te remercie. Il n’y a pas plus beau compliment pour un acteur que d’entendre dire que l’on a disparu derrière son personnage. Aussi étrange cela puisse sembler au premier abord.

Yep, j’essayais de me rattraper après ma « bourde ». Cela ne signifiait pas pour autant que je n’étais pas sincère ! Beaucoup d’acteurs avaient du mal à se faire oublier par leurs proches/connaissances, ou s’ils avaient eu un grand rôle auparavant. Combien de fois le choix de Robert Pattinson pour The Batman avait été critiqué à cause de son rôle dans Twilight ? Idem pour Daniel Radcliffe. Faire oublier la personne réelle pour que le spectateur n’y voit que l’univers du film projeté était un challenge. Que le blondinet ait réussi à voir Friedrich et non son professeur de cinéma me rassurait quant à mon choix de carrière.

Ainsi donc son colocataire était dans le coup ? Sympa ! Bientôt tout le campus fouillerait le web afin de dénicher longs-métrages et séries télévisées allemandes ! Cette pensée me fit rire intérieurement. Tellement loufoque !

- Eh bien, tu lui dois une fière chandelle j’imagine ! Vous l’avez regardé ensemble ?

J’étais toujours curieux. Ayant conscience que l’heure tournait et qu’il fallait que je m’active pour ne pas être en retard pour un entretien administratif, je m’empressais de m’informer de ses disponibilités. Samedi donc. D’accord. Ça m’allait à la perfection ! Je repris la parole avec un large sourire. C’était parti pour négocier !

- Ok ! Voilà ce que je te propose. On pourrait se retrouver à l’arrêt de Silver Lake à 16h environ, tu me fais visiter le coin en me partageant ton expertise et on se trouvera un petit truc à manger. Même à trente ans on aime toujours grignoter l’après-midi…, lui dis-je en rigolant. Suite à ça, on passera la soirée chez moi à regarder des films. Je cuisinerai. J’adore ça.

J’allais vraiment passer pour l’Allemand goinfre que j’étais mais peu importe. On ne pouvait pas être une armoire à glace en mangeant une poignée d’haricots verts par jour ! J’ouvrais mon sac en bandoulière et en retira un stylo à encre noire avant d’aller chercher la main de Riley. J’écrivis mon numéro de téléphone sur sa paume.

- Comme ça, si tu as un souci, un empêchement ou je ne sais quoi…

Le garçon avait mon entière confiance. Avais-je tort de lui attribuer ? Sûrement que non. Il n’avait jamais affiché quoique ce soit risquant de ternir l’image que je m’étais fait de sa personnalité. Le dernier chiffre gravé temporairement sur sa peau, je la laissai retomber tout en plantant mes yeux dans les siens.

- Je dois y aller. Mais n’hésite pas si tu as besoin de parler. Passe une bonne journée.

En passant à côté de lui, je posai ma main sur son épaule en guise de salut puis m’activai dans le but de rejoindre un autre bâtiment où j’étais attendu. Je me sentais tellement léger maintenant que cette histoire était enfin réglée ! Même si je craignais toujours le buzz que cela pourrait créer si on nous croisait traînant ensemble, j’étais persuadé qu’une amitié naissante était bel et bien remise sur les rails.

PART III – 28/11

Le ciel était dégagé mais la fraîcheur était durement tombée. Emmitouflé dans un manteau épais, une écharpe autour du cou, des gants aux mains et un bonnet sur la tête – petit clin d’œil à Riley en passant – je sortis des transports en commun pour me retrouver à nouveau dans le quartier de Silver Lake où l’étudiant était supposé me rejoindre. Me reconnaitrait-il dans cet accoutrement de guerre ? Je balayais les environs du regard mais ne l’aperçu pas. Pas de quoi s’inquiéter, j’avais plusieurs minutes d’avance ! Mieux valait-il ne pas l’attendre assis si je ne voulais pas qu’il me retrouve en statue de glace !
Revenir en haut Aller en bas
avatar
Invité
Invité
Invité
Invité
Avoir confiance en son instinct (Eliley 02)
Mer 18 Nov - 19:59

[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]
❝ Avoir confiance en son instinct. ❞
malasanta - (eliley [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien])



Tu es adorable. Ce compliment qui s’échappe hors des lippes d’Elijah et qui le prend de court. Il se demande même s’il a bien entendu ou si ce n’est pas le fruit de son imagination. Son cœur rate un battement sur l’instant avant de se raccrocher à son rythme habituel tandis qu’il se concentre sur les propos de son professeur. Il le regarde avec incrédulité et une pointe d’émotion dans la lueur de son regard. Riley n’est pas habitué à être le sujet de compliment, surtout qu’il n’est pas du genre à les chercher. Il s’efforce d’être lui-même et de devenir un jeune homme dont il peut être fier, que Yann pourrait l’être. Devenir l’Homme que le policier a voulu l’aider à devenir. Il espère être dans la bonne voie même s’il ne peut être sûr de rien. Il hoche la tête sans rebondir sur ses propos, car il ne sait pas trop quoi rajouter. Il ne trouve pas cela étrange qu’un acteur se fonde dans son personnage, ne fasse qu’un. C’est en tout cas, son sentiment sur la question même s’il n’y connait rien. Cette première découverte lui donne envie d’en voir plus, de voir Elijah dans différents personnages. Pourquoi ? Lui-même ne saurait pas le dire. Il a apprécié de le voir à l’écran et il a envie de voir l’étendue de son talent. Au fond l’idée d’en découvrir à la fois sur l’acteur et l’homme s’entremêle sans qu’il en ait conscience. Sa curiosité est piquée à vif et il ne peut s’empêcher de vouloir dévoiler le mystère qui entoure cet homme. « Oui, il était pas mal chamboulé par la fin. C’est un jeune homme très sensible. » Il indique dans un petit sourire en haussant les épaules en dédramatisant l’effet désarmant de ce film. Il fait comme s’il n’avait pas été aussi touché que son ami, mais ce n’est qu’une façade, car ses prunelles parlent pour lui malgré sa volonté. Il répond obligeamment à Elijah au sujet de ses disponibilités en venant reprendre place sur le muret qu’il avait quitté pour jeter le mégot de sa cigarette. Elijah lui propose de se retrouver dans l’après-midi pour découvrir le quartier de Silverlake sous son égide. L’idée lui plait, car il est résolument excité à l’idée de lui faire découvrir son univers de l’art de rue. Il aime bien le programme qu’il lui propose et un sourire ravi vient le prouver en ourlant ses lippes. Il se contente de hocher la tête pour lui indiquer qu’il est d’accord avec sa proposition. Il est décontenancé lorsqu’il sent Elijah se saisir de sa menotte pour l’utiliser comme un morceau de papier. Le contact le trouble. Son corps ayant pleinement conscience de ce toucher sur sa peau. Son attention se retrouve concentré sur ce point sans qu’il n’en comprenne la cause. Du moins, il en est confus. Lorsque le regard de l’Allemand se plonge dans le sien, il l’observe avec curiosité avant de se ressaisir. « Pas de soucis. A samedi. Bonne journée à toi aussi. » Il lâche dans un timbre de voix plutôt absent alors que le professeur s’éloigne après un dernier sourire vers sa destination. Riley observe sa main de manière curieuse, encore perplexe avec ce qu’il vient de se passer et ce qu’il a ressenti à ce toucher. Il finit par hausser ses épaules pour attraper son téléphone et y enregistrer le numéro de téléphone de son professeur avant de le glisser de nouveau dans sa besace. N’ayant rien d’autre de plus à faire, il décida de rejoindre son appartement afin de se préparer pour le boulot. Après tout, il avait du pain sur la planche.

Quelques jours plus tard. 28/11.

Son esprit est encore embrumé par les effets de la somnolence lorsqu’il quitte son appartement pour retrouver le point de rendez-vous convenu avec Elijah. Il a abandonné son matériel d’artiste de rue dans sa chambre, car aujourd’hui, il ne se rend pas dans son quartier préféré pour se plonger dans son art. Il va le partager avec une personne curieuse de découvrir son univers tout comme il l’est du sien. Un échange de bon procédé pour leur permettre de se découvrir et de laisser cette complicité renforcer l’amitié qui semble prendre forme entre eux. Chaudement vêtu avec son sweet-shirt polaire et son manteau à motif écossais, il arpente les rues de Silverlake jusqu’à leur point de rendez-vous. Ses mains dans ses poches, il est bien heureux d’avoir son bonnet noir pour protéger sa tête de la fraicheur de cette journée qui pourrait résolument s’infiltrer entre les fibres de ses vêtements. Il lui faut une bonne dizaine de minutes pour rejoindre la place où ils ont convenu de se retrouver. Lorsqu’il arrive à l’endroit convenu, il se lance à la recherche de la silhouette de l’Allemand. Son regard erre de silhouette en silhouette, essayant de retrouver les traits de son professeur qu’il ne parvient pas immédiatement à identifier dans ce flux de personne.  Jusqu’à que son regard se pose sur une silhouette de dos et qu’il reconnait l’attitude imposante de son professeur. Porté par son instinct, il se rapproche de lui sans se poser de question, satisfait de reconnaitre les traits d’Elijah. « Salut ! » Il lance dans un petit sourire en venant se placer devant lui alors que ses prunelles viennent se perdre dans les prunelles océanes de son complice pour la fin de journée. « Comment ça va, depuis hier soir ? » Il questionne pour faire la discussion. « Ça te dis que je te fasse le tour du quartier plutôt que de finir congeler sur place ? » Il lance dans un petit sourire taquin mais qui s’exprime par la lueur mutine de ses prunelles. Il est résolument excité de lui montrer les merveilles de son quartier et il espère que l’Allemand y sera sensible tout comme peut l’être.
Revenir en haut Aller en bas
Contenu sponsorisé
Contenu sponsorisé
Contenu sponsorisé
Avoir confiance en son instinct (Eliley 02)
Revenir en haut Aller en bas
Page 1 sur 2Aller à la page : 1, 2  Suivant
Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Aller en bas

glitter in the air :: A little break :: archives :: rps abandonnés+