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Mer 11 Nov - 23:42
« Ceci n'est pas un pot-de-vin. » Et de toute évidence, ceci n'est pas une pipe non plus. Il sait ce que c'est une pipe et anatomiquement parlant il ne pourrait se tromper à ce point en offrant un pot-de-vin à une infirmière qui n'est de toute évidence pas équipée pour. Enfin un pot-de-vin... Alors oui ça a la couleur du pot-de-vin, ça a l'odeur du pot-de-vin, ça a la forme du pot-de-vin, mais ce n'est pas un pot-de-vin, c'est une barre de chocolat. Une barre de chocolat que Laszlo glisse délicatement sur le comptoir qui le sépare de l'infirmière Jill avec un sourire espiègle alors que celle-ci lui offre un haussement de sourcil dubitatif, si pas légèrement désapprobateur. Après toutes ces années, ils savent tous les deux que si elle pouvait, elle se nourrirait uniquement de kitkat, mars, snickers et autres plaisirs chocolatés que les américains ont assez de toupet d'appeler du chocolat. Ce n'est pas un pot-de-vin, c'est une technique pour l'amadouer et si en plus il peut lui soutirer un de ces sourires qui fait rayonner son visage d'ange, c'est juste du bonus. Elle le regarde encore quelques secondes sans grande réaction, mais Laszlo est aussi charmant qu'il n'est patient et elle finit par laisser échapper un soupir, qu'ils savent tous les deux n'est que pour le show, avant d'accepter la barre en chocolat avec un sourire amusé. « Le docteur Meister ? » Pour seule réponse, Laszlo lui montre fièrement sa main gauche rapidement emballée dans un bandage de bonne fortune avant de lui sourire avec un air faussement contrit. Elle soupire une fois de plus, même si cette fois ci le bruit semble s'accompagner de quelques notes de douce affection et attrape le téléphone qui lui permet de passer des annonces. Jill et Laszlo ça remonte à des années maintenant, bien avant qu'elle ne soit infirmière en chef, ce n'est donc pas super étonnant que lorsqu'elle pose le regard sur les yeux de biches un peu suppliants que lui offre le jeune homme, elle lui tende le combiné sans un mot. A l'époque c'était déjà elle qui le planquait dans un coin lorsqu'il venait rendre visite à Johann à des heures incongrues et pour aucune bonne raison. C'est elle qui lui apportait un bon thé chaud et quelques brochures médicales pour l'occuper lorsqu'il devait patienter parce que Johann était au bloc et qu'il en aurait certainement encore pour quelques heures. C'est elle aussi qui lui avait passer un savon monstre lorsqu'il avait réatterrit à l’hôpital après la connerie de ses 15 ans. Il l'aime bien l'infirmière Jill et il sait que c'est réciproque, même si elle semble toujours avoir besoin de s'y reprendre deux ou trois fois lorsqu'elle lui fait sa prise de sang biannuelle. Il parlerait bien d'amour vache, mais du haut de ses 54 ans, Jill a l'air de tout sauf d'une vache croyez nous, il ne lui fera pas cet affront.

Tel un gamin à qui on a proposé d'allumer la sirène dans le camion de pompier, Laszlo se saisit du combiné et prend une voix digne d'un gps pour laquelle il a passé des heures à s'entrainer tout au long de cette folle aventure qu'est sa vie. « Le docteur Meister est demandé en salle d'examen numéro... Jill lui fait un signe de tête vers une porte dans le couloir sur la gauche et il la remercie d'un petit signe de tête avant de reprendre de plus belle. numéro 16. Le docteur Meister est demandé salle d'examen numéro 16. Nous avons retrouvé ses heures de sommeil perdues et il y a de la paperasse à signer s'il veut les récupérer. Merci. Une bonne journée à tous. » De meilleure humeur qu'il ne l'a été depuis quelques jours, Laszlo rend le téléphone à son infirmière en chef préféré et lui lance un sourire de gratitude avant de prendre la route de la salle d'examen numéro 16. « Merci Jill. Passez une excellente journée ! Oh et au fait, pour la prochaine fois, vous préférez un muffin aux pépites de chocolat ou un cupcake ? »

Laszlo ne sait pas trop depuis combien de temps il est assis sur cette chaise d'examen, ce n'est pas le genre de détail qui le tracasse lorsqu'il est dans un tel état de fatigue. Il a le cerveau au ralenti depuis quelques jours et malheureusement ça ne l'empêche pas d'être sur les nerfs tout pareil. Nerveux de nature, il sait normalement comment se gérer quand il crépite d'énergie négative, mais le manque de sommeil réparateur met un peu à mal son sens de la réflexion. C'est donc par simple automatisme qu'après s'être blessé en bidouillant sur sa moto, sentant l'envie de hurler lui monter à la gorge, il s'était mis en route pour l’hôpital pour aller voir quelqu'un dont la seule présence avait quelque chose d’apaisant. Non pas le vendeur de ramen, même si ça été sa première étape, un homme doit se nourrir après tout. La présence apaisante c'est Johann Meister, le grand Johann Meister, chirurgien très très occupé. Mais qui devra se désoccuper parce que, comme on vient de le dire: un homme a besoin de bouffer. Oui même lui.
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(johann+laszlo) we have a lost puppy room 16
Jeu 12 Nov - 22:32


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Beaucoup de personnes pensaient à tort que le travail de Johann pouvait se résumer en une course continuelle contre la montre. Qu’il ne faisait que courir en criant qu’il avait besoin d’un bloc et qu’il était en train de perdre son patient. Mais la réalité était toute autre. A vrai dire, si son travail consistait principalement à gérer les traumatismes physiques, donc les coups, blessures ou chocs subis de façon violente et soudaine, il devait aussi prendre en charge toutes les complications des soins médicaux et chirurgicaux et c’est très exactement cette partie de son métier qui l’avait conduit à passer l’après-midi entière dans son bureau à son ordinateur à étudier des radios et des images d’IRM. Les bras croisés, les sourcils froncés, il n’avait pas vu la lumière depuis sa pause déjeuner.

C’était un jour plutôt calme. Les Urgences étaient plutôt bien gérées, aucun code noir, quelques codes rouges dus à l’alcool et à l’imprudence et quelques patients arrivés pour des cas bénins qui avaient été pris en charge par des internes. Johann n’avait dû intervenir qu’une seule fois, appelé au bloc pendant une opération réalisée par un de ses collègues qu’il était venu seconder. Deux avis valaient toujours mieux qu’un, surtout quand la vie d’un patient était en jeu.

Les chirurgiens traumatologue avait cette prudence légendaire qui les caractérisait bien mais ce n’étaient pas les plus doués quand il s’agissait de faire preuve de tact. Étrangement, c’était souvent à eux qu’on demandait d’annoncer la mort d’un patient sur la table d’opération. Ce n’était pas les plus doués pour le faire mais c’était ceux à qui cette tâche revenait le plus souvent. En traumatologie, vouloir à tout prix soigner ses statistiques n’était pas la bonne stratégie. La mort arrivait. Bien plus souvent qu’on ne le pensait et, quand un de ses internes avait tout fièrement vouloir faire moins d’un mort par semaine, Johann avait dû retenir un léger sourire amusé. Ce gamin allait apprendre que dans une ville qui comptait 164 morts par jour en 2001, un mort par semaine était bien en-dessous des moyennes. La mort faisait partie de leur métier. Mais heureusement pour lui, s’il s’était enfermé des heures dans son bureau, ce n’était pas pour songer à la mort mais bien à la vie et à un cas qui ne s’était jamais présenté à lui à ce jour.


Martha Glass. 33ans, enceinte de 5mois. Elle était en parfaite santé et sa grossesse s’était annoncée sans complications, tous ses gynécologues et autres médecins étaient très satisfaits de voir le développement de son bébé. Jusqu’à la dernière échographie qui avait présenté une masse inquiétante au niveau du bras du fœtus. Une tumeur. Métastasique. Martha avait cru mourir de peur quand Johann l’avait convoquée dans son bureau accompagné d’une chirurgienne néo-natale pour lui annoncer


« Je vais devoir opérer votre bébé. »



« A sa naissance ? »


« Non. Dans les prochains jours. »


L’opération faisait peur, très peur même. Mais Johann la prévoyait simple. La seule contrainte était sans doute sa rapidité. Il ne pouvait pas laisser un fœtus qui n’était pas complètement formé hors du ventre de sa mère trop longtemps. Il fallait être méthodique et toutes les personnes présentes dans le bloc opératoire ce jour-là devraient respecter un plan précis et songé au millimètre près. Si une répétition générale allait sans doute être nécessaire pour être sûr que tout le monde était bien au point avec sa mission, l’opération allait être simple. La tumeur était loin des artères, des nerfs, des muscles, il ne pouvait pas rêver mieux comme exposition.

Et c’est spécifiquement ce qui rassura Martha. Qu’il soit aussi sûr de lui et de son équipe. Toutefois, si elle avait confiance en eux, c’est le ventre noué qu’elle s’allongea sur le brancard le jour J. Déjà en tenue de bloc en train de consulter l’écran qui présentait les photos ainsi que les caractéristiques de la tumeur pour la dernière fois, Johann avait bien pris le temps de la briefer.



« L’opération en devrait pas durer plus d’une heure. Plus serait dangereux pour votre bébé et vous. Nous allons pratiquer une incision sur votre ventre, sortir la poche des eaux, la percer pour en sortir le bébé, l’opérer, puis la recoudre avant de vous recoudre et vous passerez quelques jours à l’hôpital histoire de voir si vous vous remettez bien tous les deux et si tout va bien, une semaine à une semaine et demi après vous serez prête à sortir et à continuer votre grossesse normalement. Je ne prévois pas de complications, la tumeur est proche de la peau, je pense même que votre enfant n’aura qu’une très fine cicatrice mais je suis légalement obligé de vous dire que des complications sont tout de même possible. Si elles venaient à arriver, nous serons obligés de vous faire accoucher sous anesthésie et de placer votre enfant dans une unité de réanimation néonatale. Vous avez des questions ? »

Silencieuse, elle secoua la tête, alors il hocha la sienne et fit signe à l’anesthésiste qui sourit à travers son masque


« Alors je vais vous demander de respirer lentement, par le nez et de penser à un souvenir agréable, à un endroit où vous voudriez être, des vacances, sous une couette et vous allez vous endormir doucement et on se dit à tout à l’heure ! »



***

L’opération se passa comme prévu. Aucune complication, des mouvements précis et réglés comme une horloge, une opération tellement répétée à l’avance que l’équipe médicale s’autorisa même de discuter.


« Aigle royal sans aucun doute. »


« Pourquoi ? Pour pouvoir voler ou lire les journaux à 100m ? »


« Toi c’est plutôt pigeon je pense ! »


« Rigolez autant que vous voulez je chierai sur votre voiture tous les matins ! »



« Et vous Johann ? Vous voudriez vous réincarner en quoi ? »



Pratiquant une incision légère sur la poche des eaux, il fit la moue sous son masque, réfléchissant


« Je ne sais pas trop… En ver de terre je pense. Je vivrais dans la terre, je mangerai de la terre et je défèquerai de la terre et je vivrai huit merveilleuses années tranquilles. »



L’infirmière qui avait choisi de se réincarner en papillon laissa échapper un éclat de rire et celui qui voulait à tout prix devenir un aigle royal marmonna dans son coin que personne n’aimait ses idées avant de rire à son tour. Et ces petites discussions firent passer le temps plus vite et Johann eut l’impression qu’il venait juste d’y entrer quand il sortit du bloc, traversant le couloir pour passer la porte couvre-feu qui délimitait aussi la fin de l’accès au public. Il y retrouva le mari de Martha, mort de peur ainsi que ses parents, dans le même état. Clignant des yeux pour abandonner son humeur légère, il déclara d’une voix calme


« Tout s’est bien passée. Elle vient d’être transférée en salle de réveil. Elle va bien et son bébé va bien. Vous connaissez le sexe ? »


Ils secouèrent tous la tête, presqu’incapable de parler tant ils étaient soulagés. Johann sourit alors


« Eh bien alors sachez que ce bébé se porte très bien et est en bonne santé. Martha va pouvoir terminer sereinement sa grossesse. »


Le grésillement dans les hauts parleurs de l’hôpital le ramena à la réalité


« Le docteur Meister est demandé en salle d'examen numéro... Numéro 16. Le docteur Meister est demandé salle d'examen numéro 16. Nous avons retrouvé ses heures de sommeil perdues et il y a de la paperasse à signer s'il veut les récupérer. Merci. Une bonne journée à tous. »


Un sourire incontrôlé étira ses lèvres et il secoua lentement la tête de faux désespoir, laissant échapper un souffle du nez en guise de rire. S’excusant auprès de la famille de la patiente, il s’éclipsa et parcourut les couloirs à grandes enjambées, rangeant son bippeur dans sa poche en espérant que l’appareil allait lui laisser quelques heures de répit encore à profiter de la compagnie de Laszlo.


Laszlo. Ce jeune homme que Johann avait connu alors qu’il n’était qu’un enfant. La toute première personne à qui il s’était confié d’ailleurs. Bien avant la psychologique qui avait été mise à son service à l’hôpital pour gérer son potentiel mal du pays. Johann était adulte quand il avait opéré Laszlo qui lui, n’était qu’un gamin. Et pourtant, il était perdu. Perdu dans cette grande ville américaine lui qui venait d’Allemagne. Perdu avec les unités de mesure impériales à compter les distances en inch, foot, miles, les masse en pounds ou les températures en degré Fahrenheit… Et il avait rencontré ce gamin terrifié de se retrouver d’un seul coup dans un lit d’hôpital. Alors il lui avait parlé. Parlé de ses déboires à comprendre l’argot américain alors que celui médical ne lui posait aucun souci, ses déboires à comprendre combien faisait tant d’euros en dollars et le reste. Et à chaque fois que Laszlo se sentait mal, il lui parlait de lui. Parfois même de ses lectures du jour ou de la veille, du fait qu’il avait choisi sa place de parking minutieusement, du fait qu’il lavait toujours son avant-bras droit avant le gauche, sans raison apparente et d’autres sujets de conversations très superficiels. Johann ne comprenait toujours pas pourquoi ils étaient devenus amis mais remerciaient le ciel que ce soit le cas. Il appréciait beaucoup cet homme qui continuait à venir le voir, des années après. Alors, il ne cacha pas un grand sourire quand il ouvrit la porte de la salle dans laquelle il l’attendait et secoua la tête

« Je pense que mon sommeil perdu se mesure en mois voire en années maintenant, mais si t’en as retrouvé ne serait-ce qu’un dixième, je suis preneur. »

Une accolade amicale et il reprit, remarquant le bandage de fortune à sa main

« Tu vas bien aujourd’hui ? Qu’est ce que t’as encore foutu ? »

Le ton était paternel, doux, calme, protecteur mais pas infantilisant. Amical.


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(johann+laszlo) we have a lost puppy room 16
Sam 21 Nov - 14:33



Même s'il en a douté pendant de très longues années, Laszlo sait qu'il n'est pas dépourvu d'attrayantes qualités. Il en a des tonnes même, presque autant qu'il n'a de défaut. Alors c'est certain qu'il ne sera pas canonisé de si tôt hein, mais il sait se montrer patient. C'est un truc qu'il sait faire depuis tout gosse: patienter. Alors on parlerait bien d'une putain de patience d'ange à toute épreuve, genre moine shaolin tu vois, mais non, il est surtout patient pour ce qu'il veut bien. Un peu comme tout le monde au final. Rester trois heures dans un coin à lire un bouquin en attendant que Johann ai fini d'opérer juste pour lui remettre un café qui au final est froid, il sait faire. Écouter quelqu'un déblatérer connerie sur connerie pendant plus de deux minutes en attendant que ça soit son tour de parler, il est beaucoup moins doué. C'est une question de contexte quoi. Cultiver l'art du long terme et de la persévérance plutôt que de courir après le plaisir immédiat, yes totally. Rester dans son lit avec un cachet au nom générique en espérant que ça ira mieux demain, hell no !

Quand ton propre cerveau est ton pire ennemi, tu peux être sujet à la prise de décision un peu mal aboutie c'est certain. Quand ça fait presque dix jours que tu te réveilles toutes les nuits en sursaut parce que des cris imaginaires te vrillent les tympans et que l'odeur du caoutchouc brûlé te fait suffoquer dans une pièce fermée de ta propre maison, tu pourrais choisir d'aller picoler jusqu'à ce que tout se déconnecte tout seul. Te mettre la tête si profondément dans le cul qu'il y aura plus qu'à espérer que ton cervelet ait assez à gérer avec sa gueule de bois pour se calmer un peu sur les cauchemars, les maux de têtes et l'anxiété généralisée. Sauf que Laszlo il ne boit pas, c'est un principe de base ancré en lui depuis qu'on lui a fourgué des anti-dépresseur à l'âge de 15 ans. Les mélanges sont pas bons Kevin, je te promets. Bon il n'en prend plus désormais, mais c'est pas pour se lancer dans un autre truc qui va lui foutre la tête à l'envers. Il ne va pas remplacer de la merde en pilule par de la merde à boire, c'est ridicule. Du coup, le gaillard, il fait dans le mécanisme de défense sain. Avec quelques ratés sur le chemin, on ne va pas se mentir, mais il est arrivé à un point dans sa guérison où, lorsque ça ne va pas fort, il ne va pas se foutre dans des situations qui rendront les choses encore pires. Son pire vice, à la limite, c'est la clope et encore, il se met très rarement à fumer à la chaine. C'est plus un fumeur routinier. Genre la clope du matin avec le kawa, la clope d'après repas, la clope du "hey merde je pisse le sang et j'ai plus de pansement, va falloir aller emmerder quelqu'un pour qu'on me rafistole ça.". Pas que de s'ouvrir le doigt soit un truc routinier pour lui. C'est en fait le malheureux résultat de son mécanisme de défense sain d'aujourd'hui.

Il avait décidé de se changer les idées, d'ignorer quelques heures la fatigue et la nervosité en bidouillant sa bécane. La préparer pour l'hiver, enfin si on peut vraiment parler d'hiver en Californie. Le problème c'est que même si chipoter sur son bébé et se mettre du cambouis partout lui avait en effet permis de se défaire un peu des pensées puantes qui lui pourrissent les parois du crâne, on a vite fait de se faire mal avec un outil ou l'autre si on est pas trop vigilant. La fatigue diminue les réflexes et le stress rend certains gestes moins assurés et moins précis que d'habitude. Et paf (oui, ça fait des Chocapic aussi oui) on se retrouve éclopé. Éclopé et mort de faim. Joignant l'utile à l'agréable, il avait donc attrapé son skateboard pour filer au resto japonais à deux block de chez lui et puis attrapait le premier bus qui passait, ses victuailles et son skateboard sous le bras, direction l'hôpital. Pour beaucoup, c'est un endroit redouté, il connait peu de gens qui se sentent bien dans un hôpital et il comprend parfaitement le raisonnement même s'il n'y adhère pas du tout.   Au contraire, à peine passé les portes, Laszlo se sent déjà plus calme qu'il ne l'a été de la journée. Est-ce réellement l'endroit en lui-même, ce qu'il représente pour lui ou simplement la raison de sa visite qui lui font cet effet, peu lui importe en vrai. Il connait les couloirs comme sa poche, navigue sans même vraiment regarder où il va. Il adresse un sourire courtois au personnel qu'il connait peu, un bonjour à ceux qu'il connait un peu mieux, parfois une étreinte rapide à ceux qui sont là depuis des années et en sont arrivé à ne même plus sourciller de le voir là. En quelques minutes, il a fait son petit bout de chemin et en quelques unes de plus, le voilà dans une salle d'examen à tenter de ne pas ressasser ses pensées négatives. Le regard dans le vide et la jambe qui sautille frénétiquement, il semble parti loin, très loin. Absorbés par des souvenirs qui se mélangent un peu, des bons comme des mauvais. De sa main valide, il tripote le revêtement du siège sans s'en rendre compte. Il n'y a pas vraiment d'ordre, pas vraiment de chronologie non plus, juste des visages et des situations qui flottent devant ses yeux les uns après les autres. Il ne se rend même pas vraiment compte que la porte s'est ouverte, mais une présence le fait revenir à lui et ce n'est plus un souvenir qui se dresse devant lui.

C'est un automatisme qu'il ne saurait expliquer, tout simplement parce qu'il n'en a aucunement conscience, mais à peine Johann apparait dans la pièce, que le sautillement nerveux de ses jambes s'arrête alors qu'il va porter sa main valide sur sa cuisse et masse inconsciemment la cicatrice qui se cache sous le jeans. Elle ne se voit quasiment plus, ou si peu que c'est presque pareil et il n'a plus mal depuis de très nombreuses années maintenant. Si ce n'est le jour de son arrivée après l'accident, lorsqu'il y avait encore un éclat de tôle fiché dans sa jambe, il se souvient à peine avoir un jour eu mal en fait. Il se souvient un peu mieux de la rééducation qui avait suivi, mais il est très loin ce temps. Tellement loin que Laszlo est sur ses jambes en une fraction de seconde, sans que le moindre souvenir de ces temps difficiles ne lui revienne. Avec un large sourire, il rend à Johann son accolade en riant rauquement. « You wish ! Si j'avais retrouvé la moindre minute de sommeil perdu, je l'aurais gardé pour moi... » taquine-t-il sans malice. La métaphore devient un peu foireuse, mais si ça se tenait vraiment, ils savent tous les deux que ce n'est pas vrai. Question de respect, question de redevance. Il lui est redevable. Redevable de lui avoir sauvé la vie, de lui avoir consacré du temps, de l'énergie et beaucoup de soutient. Plus que quiconque lui en a donné dans un premier temps et ensuite, beaucoup plus qu'il n'était franchement obligé de le faire. Si Laszlo dégage très volontiers du temps pour cet homme ce n'est pas juste par amitié, même si désormais c'est bien la raison moteur de son comportement, c'est aussi parce qu'il sait qu'il ne pourra probablement jamais le remercier à la hauteur de son dévouement. Petit geste par petit geste, petite attention par petite attention, minute après minute passé en sa compagnie, il essaye au moins de s'approcher ne serait-ce qu'un peu de cette incroyable reconnaissance et de se respect qu'il a pour l'homme qui se dresse devant lui.

Laszlo n'a pas le temps de répondre à la première question, que Johann le prend de court en lui désignant le bandage qu'il a à la main. Il est loin le temps où Laszlo rougissait dès qu'on lui faisait remarquer ses conneries, aujourd'hui il les assume tellement qu'il a même un sourire de petit merdeux qui s'affiche malgré lui sur ses lèvres. Tel un chat qui a bouffé le canari, il aurait presque l'air fier si on ne pouvait pas déceler la lueur espiègle dans ses yeux lourds de cernes et sa posture nonchalante. « Emma, des urgences, m'a menacé l'autre jour de me foutre dehors si elle me voyait encore dans l'hôpital sans bonne raison. J'ai assuré mes arrières en me niquant un doigt au cas où elle me tombe dessus avant toi. » Ce qui n'a rien avoir avec le fait qu'Emma soit son ex bien entendu. Ça n'a pas duré suffisamment longtemps pour qu'il y ait une quelconque sorte de rancœur entre eux. Au contraire, ils s'entendent bien et la menace était plus du domaine de la blagounette un peu lourdingue, rien qu'il aurait pu prendre au sérieux. « Non sérieusement, j'étais en train de bricoler sur ma moto et ma main a ripé et je me suis coupé. J'ai eu un peu de mal à voir par delà le litre de sang qui coulait à la minute, mais ça m'a semblé assez profond. Et si je dois avoir des points, j'aime autant venir te voir toi qu'Emma, elle serait capable de recoudre en brodant ses initiales sur ma peau juste pour me faire chier. Je ne suis même pas sur que je connais son nom de famille d'ailleurs... » Termine-t-il de cette pensée volatile avec un léger haussement d'épaule nonchalant. Avant d'attraper le sac plastique qu'il avait posé sur la siège à côté de lui et le montrer à Johann avec un grand sourire. « Oh et j'ai ramené à bouffé aussi. Ramen et gyoza. Bon faudra probablement réchauffer... » Mais ça franchement, ils ont l'habitude.

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Sam 19 Déc - 14:39


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Johann était paternel. Ce n’était pas le premier adjectif qu’on avait en tête lorsqu’on pensait à lui, « blasé » aurait été plus juste, mais avec Laszlo, ses airs devenaient plus expressifs, ses yeux riaient, le sermonnaient, il était assez proche de lui pour savoir laisser sortir des émotions qu’il cachait devant des patients ou même le reste du personnel de l’hôpital qu’il côtoyait. Pas par favoritisme, mais parce que Laszlo n’était plus un patient, ou du moins pas seulement. C’était un ami, un frère, un fils, un peu tout en même temps qui faisait qu’il ne se gêna pas pour marquer sa surprise avant qu’un soupir résigné ne siffle entre ses lèvres.


Le jeune avait cet air irresponsable et insouciant qui lui collait à la peau, Johann savait bien que c’était faux, que malgré ses choix qui pourraient être plus réfléchi, il n’était pas débile et était loin de l’être. Johann était prudent parce qu’il se devait de l’être, parce que c’était son métier, parce que son imprudence pouvait goûter la vie à des dizaines de personnes. Mais tout le monde n’était pas lui et ce n’était pas parce qu’il avait passé sa carrière à donner l’impression qu’il avait un balai enfoncé dans le derrière qu’il devait attendre un tel niveau d’engagement de la part du reste des humains de cette planète. Les gens avaient bien le droit de s’amuser, faire des erreurs, après tout, dans un monde où les accidents n’existaient pas, Johann perdait son métier. De là à dire que les imprudents étaient son fond de commerce il n’y avait certainement qu’un pas que Johann n’avait jamais franchi, mais auquel il avait pensé.

Il y avait songé, au côté capitaliste de son métier, aux dépassements d’honoraires, aux coûts de ses opérations, à son salaire, à tout l’argent qu’il représentait parce que c’était le Dr Johann Meister, parce que c’était un monstre dans son domaine, un ponte, que sa réputation n’était plus à faire et qu’on l’avait payé cher pour qu’il déménage de Hambourg à Los Angeles.


Mais Johann ne faisait pas tout ça pour l’argent. Il n’en avait que faire des belles voitures, des maisons sur la côte, des montres et du reste, tout ce qui comptait pour lui, c’était ses patients.


« Bon dieu… »


Son sourire n’avait pas disparu mais il était devenu assez railleur, d’ailleurs, il ne se gêna pas pour rajouter :



« Et moi j’ai le droit de broder mes initiales ? »




Secouant machinalement la tête pour montrer qu’il plaisantait, il tira un tabouret sur roulettes jusqu’à lui pour s’y installer. Heureusement, les salles de consultations contenaient déjà tout le matériel nécessaire non périssable aux premiers soins, il put donc y attraper une paire de gants pour ôter le bandage de fortune qui ceignait la main de Laszlo avant d’examiner la blessure. Profonde en effet, trop pour qu’un simple bandage suffise, il avait raison, il fallait recoudre. Johann n’avait pas peur, il avait déjà fait des centaines de milliers de mètres de points dans sa carrière, il avait d’ailleurs commencé par recoudre et aspirer comme tout bon interne en chirurgie qui se respectait à l’époque où il n’avait qu’une vingtaine d’années et qu’il tentait tant bien que mal de cacher sa peur de devoir un jour diriger un bloc, décider des protocoles, tenir le scalpel, donner des ordres.
Ouvrant un kit de pansement avant de changer ses gants, il passa son masque sur son nez et sa bouche et souffla



« Je vais utiliser une technique qui s’appelle les points simples séparés. C'est le point le plus courant, un des plus facile à réaliser, c’est d’ailleurs ce que j’ai en partie utilisé quand t’es arrivé à l’hôpital pour le première fois. On passe l'aiguille dans la première berge de la plaie à la perpendiculaire de la peau jusqu'à ressortir côté plaie, puis dans la deuxième depuis la plaie vers la peau. On effectue ensuite un nœud pour fermer la suture et si t’arrives à pas trop bouger pendant que je recouds, ta cicatrice sera pas trop visible. »



Et il s’installa confortablement sur le tabouret avant d’enfin déchirer les emballages stériles de son matériel. Bloquant sa respiration et détendant tous ses muscles pour éviter de trembler, il approcha l’aiguille de sa peau et souffla, le regard toujours concentré sur la plaie



« Ca risque de piquer, mais ce ne sera pas long et on pourra profiter d’une pause dej’. »



Il utilisa toutes les techniques qu’il connaissait pour que les points soient réalisés le plus rapidement possible et avec le moins de douleur possible. Une fois son travail terminé, il jeta ce qu’il resta du kit et attrapa une nouvelle compresse qu’il aspergea de désinfectant au bout de sa pince à épiler pour éponger les quelques gouttes de sang qui perlaient. Puis, jetant de nouveau ses gants, il s’épousseta les mains pour les débarrasser du surplus de talc avant de les passer dans ses cheveux, le même sourire tendre aux lèvres.



« Terminé ! J’éviterai les réparations pendant quelques semaines si j’étais toi. »

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