What happens in Vegas, stays in Vegas - Amy

J’suis paumée. Tell’ment qu’j’réagis pas à sa musique. En temps normal, j’aurai saisi mon téléphone et lui aurai balancé du vrai son. Là, j’fais rien. J’suis statique sur l’lit. Immobile. J’en suis à un stade où j’entends même plus c’qu’elle écoute. J’suis dans une bulle. Et j’me questionne. J’la questionne. J’questionne Hazel. J’veux qu’elle m’explique. J’veux savoir si elle s’est réincarnée en Bri. J’crois pas à tout ça mais j’interroge. La rousse m’trouble trop. Jamais j’me suis sentie aussi vulnérable face à quelqu’un. Jamais sauf avec mon amour. C’pas normal tout ça. C’t’impossible. Bri est mon amie, c’tout. D’toute, j’peux plus aimer. Hazel a emporté ma capacité d’aimer avec sa mort. Mon cœur lui appart’nait et lui appartient toujours. On était libre d’nos corps par contre. C’était notre deal. Et on s’en est pas privées. On a été voir ailleurs plus d’une fois. Y avait pas d’jalousie. On s’racontait même nos aventures. On s’lançait parfois des défis. C’était à celle qui réussissait à séduire une meuf repérée qui plaisait à chacune d’nous. Elle était forte la blonde. D’un côté, elle était si belle et charismatique. Comment lui résister ? J’ai eu du bol d’être avec elle. On était en parfaite harmonie. Jamais j’pourrai r’vivre une telle histoire. J’cherche pas à l’faire. J’attends d’la r’trouver pour r’mettre avec elle. Mais l’plus tard possible. J’ai appris qu’la vie valait l’coup d’être vécue même en son absence. Rien qu’pour la présence d’la rousse dans la salle d’bain. Et même si elle écoute d’la merde. L’séjour au festival va lui faire drôle. J’l’entends à l’avance s’plaindre et critiquer. Ça m’fait sourire. Et là, j’l’entends en live. Elle a fini d’prendre son bain. J’lève mes yeux qui fixent l’drap sur elle. Elle a rien perdu d’sa superbe bien qu’elle porte un t-shirt horrible. J’préférai cent fois sa robe. Et mille fois quand elle portait rien. « Rafiquoi ? Désolée, j’ai pas tes références. » J’ai pas vu les Disney. J’étais pas dessins animés dans mon enfance. J’m’occupais en dessinant ou en matant mon daron les mains dans les bécanes. « Alors qu’y a pas plus sage qu’moi ! Pff… » J’lui tire la langue avant d’croiser mes bras sous ma poitrine et d’faire la moue. Elle a pas l’monopole des gamin’ries. Bon j’tiens cinq s’condes avant d’éclater d’rire. J’peux pas nier qu’niveau sagesse, j’suis pas au top.

La brute saute sur les draps. Elle embraye sur l’programme à suivre. J’ai plus envie d’sortir d’l’hôtel. J’ai b’soin d’dormir. J’suis naze. Et j’tiens pas à provoquer son démon en trainant. Car elle est pas hyper sage non plus la miss. J’suis ravie d’sa proposition. Y a donc un moment où elle a plus d’énergie. « Ça m’va. Sauf pour brûler des calories. T’iras seule  la gym pendant qu’profit’rai d’ton départ pour m’étaler dans l’lit. » J’pouffe. Hors d’question qu’j’fasse du sport à Vegas. J’en fais d’jà pas à LA, j’vais pas commencer ici. « J’ai pas très faim. J’vais juste prendre une glace. Un banana split s’te plait. » J’ai pas faim mais pour une glace, j’fais un effort. On appelle ça la gourmandise. J’la laisse gérer la commande. J’me d’mande si j’vais r’voir l’employée qu’a monté nos boissons et notre finger food. En vrai, j’m’en fous. Elle m’intéresse plus. J’me cale dans l’fond du lit. J’choppe mon oreiller, plutôt les deux oreillers, et pose mon dos contre les deux coussins plaqués contre l’mur. J’attrape la télécommande d’la télé. J’lance Netflix. En bonne sauvageonne qui r’garde jamais ou presque jamais la télé, j’connais rien des choix proposés. J’vais laisser la responsabilité à Bri d’choisir. J’espère qu’elle va pas lancer un truc ennuyeux à l’eau d’rose. M’faut d’l’action. La commande passée, elle r’vient vers moi. Forcément, elle fait la gueule d’plus avoir son oreiller. « J’peux faire office d’oreiller. T’verras qu’j’suis confortable. » Honnét’ment, y a aucune arrière-pensée dans mes propos. Après, vue mes pensées précédentes, c’p’t-être pas l’idée du siècle non plus. Il aurait été mieux d’garder nos distances. « Allez fais pas ta timide. J’te f’rai une tresse d’princesse comme ça. » J’dégaine l’sourire charmeur. J’la vois assise entre mes jambes, en appui sur mon buste et moi qui la coiffe. J’maitrise l’art d’la tresse. Ma mère adorait m’en faire. Elle m’prenait sur ses g’noux et arrangeait ma crinière indomptable en une magnifique tresse. Et j’en bien envie d’passer mes mains dans ses ch’veux. C’qu’ils sentent bons avec son shampoing. A moins qu’ce soit elle tout court qui sente bon. A moins qu’j’sois en train d’partir dans un nouveau délire. J’me souviens comment finissaient nos séances coiffures avec Hazel. C’était décoiffant. Mais là, y a aucun risque. C’t’en tout bien tout honneur.

Rafiquoi? j'avais bien entendu? Elle ne connaissait pas Rafiki? Mais comment c'était possible ça? TOUT le monde avait vu le Roi Lion, c'était devenu un des grands classiques de Disney. Quand je suis née il était déjà sorti mais je l'ai découvert chez mes cousins et je crois même avoir volé le dvd à un de mes cousins pour pouvoir le voir autant que je voulais. Etant une grande fan des animaux c'était normal qu'il me plaise, mais là Amy était plus vieille que moi, elle était née quand il était sorti, comment elle ne pouvait pas le connaitre? J'étais choquée et ça devait se voir sur mon visage. Je capte même pas sa blague...mais mince, elle ne connait pas Rafiki !!! Bon allez faut oublier ça et surtout faut savoir quoi faire, car j'ai tellement l'habitude d'avoir un emploi du temps réglé à l'heure que quand j'ai du temps libre et bien, je ne sais plus quoi faire.

Et puis j'avais faim, encore, pour pas changer..."T'inquiète pas, je comptais pas t'embarquer à la gym, en plus j'aime être seule pour ça et ok pour la banana split." C'était quand même un peu bizarre de faire un sport co mais d'aimer faire de la gym seule, encore un truc qui tournait pas super rond chez moi. La liste était longue. Je pris le téléphone de la chambre pour commander deux glaces avec supplément chocolat sur une des deux tout en précisant de vraiment pas être radin sur le chocolat chaud. Y'avait jamais assez de chocolat de toute façon. Le temps que je finisse la commande et que je me retourne vers le lit je n'avais plus d'oreillers de dispo. Amy ou un chat même combat ça squatte toujours les meilleurs spots avant moi. Sa proposition est intéressante mais je ne sais pas si c'est une bonne idée, bon après franchement vu comment je suis habillée y'a aucunes chances que ça dérape et puis façon Amy propose ça genre grande et petite soeur. Maintenant que mon cerveau s'est convaincu qu'il était juste parti en vrille ça allait mieux. "J'espère sinon je te volerais un coussin" Et je n'aurais aucune gène à le faire, le lit c'est sacré et je crois que les coussins encore plus, quoi que y'a débat avec la couette, bref, je m'installe entre ses jambes me reposant contre elle. "Hum ça va, t'avais pas menti t'es confortable"

Je récupère la télécommande pour zapper sur Netflix car j'ai bien compris que c'était à moi de choisir. C'était hallucinant maintenant on avait presque même plus besoin de se parler pour communiquer. Je rentrais mes codes pour avoir mon profil. Je me doutais bien que si je mettais un truc romantique à Amy j'allais prendre des réflexions, franchement c'était tentant de lui faire le coup juste pour entendre les remarques. Elle pouvait voir ce que j'étais en train de regarder, Vikings, The Last Kingdom et le docu sur la F1 Drive to survive. Rien de romantique et rien de féminin...bon Vikings et The Last Kingdom c'était surtout parce que je bavais sur les acteurs et certaines actrices. "Je suppose que ça sera un truc d'action" Là aussi je la connaissais donc je n'hésitais et je cherchais car on m'avait parlé d'un film assez cool. Je lançais le film The Old Gard avec Charlize Theron.

Amy avait commencé à faire ma tresse et je pense qu'elle aurait de quoi faire car j'avais les cheveux très longs mais comme ils étaient encore un peu humides elle pourrait facilement les manipuler. J'étais bien contre elle et même un peu trop bien, du coup mon cerveau reparti dans ses délires, je le muselais de suite mais je fus aussi sauvée par le room service qui arriva avec les glaces. Je bondis du lit comme un ressort, tout en faisant redescendre le t shirt qui était remonté, pas cool ça mais bon après tout Amy m'avait vu nue, donc là voir un peu de sous vêtements ça allait pas lui faire perdre la vue, si jamais elle regardait bien sur. J'allais récupérer la glace et cette fois c'était un homme qui me regarda un peu trop de manière insistante "Quoi vous avez jamais vu une femme porter un t shirt trop long pour elle?" Je n'étais pas d'humeur à être diplomate car j'étais fatiguée autant physiquement que moralement et je n'attendis pas sa réponse que je refermais la porte de la chambre. Ce n'est qu'une fois la porte fermée que je réalisais qu'il n'y avait qu'une seule glace mais deux cuillères. Merde, j'allais pas le rappeler, j'avais pas envie de m'énerver. Ils avaient fait une géante donc ça pourrait le faire.

Je revins vers le lit et mon cocon de douceur et de chaleur. "Y'a qu'une glace mais version géante donc ça devait le faire non?" Je m'installais comme avant l'arrivée de ce room service désagréable posant la glace à côté de nous et accessible pour nous deux. Le film était rempli d'action mais pas que, j'aimais beaucoup. "Cette Charlize Theron quelle classe, le genre de femme qui te dis oui, tu oses pas dire oui de peur de pas être à la hauteur, mais tu dis pas non car bon on dit pas non à Charlize Theron." Elle était ce que j'appelle un modèle de femme, elle savait ce qu'elle voulait, faisait sa vie et rien à foutre des autres, un peu comme Angelina Jolie. Pendant que j'étais à fond dans le film je mangeais de la glace tout en étant tellement bien installée contre Amy.

Je posais ma tête sur son épaule et la tournait vers son visage en souriant. "Je te préviens maintenant si on regarde des films je vais vouloir qu'on s'installe comme ça, tu es victime de ton succès." Je reportais mon attention sur le film, y'avait des coups de feu de partout et franchement les scènes de combat étaient classes, un peu gores mais classe. J'avais aussi mis une bonne claque à la glace. Bizarrement là pile en cet instant j'arrivais à me détendre, à être bien.

Sans avoir la référence, j’suis certaine qu’ce nom est tiré d’un dessin animé. Elle jure qu’par ça la miss. Ça et l’foot. Et les bagnoles. Et la bouffe. Avant même qu’elle émette l’idée d’me cultiver et d’me proposer d’mater l’film où Rafitruc joue, j’lui fais non d’la tête par anticipation. J’suis inculte à c’niveau d’puis vingt-neuf piges, j’peux l’rester un jour d’plus. J’ai bien conscience qu’j’y échapp’rai pas à vie. Un jour, elle va m’kidnapper une journée entière pour m’forcer à faire un marathon Disney pour pallier à mes lacunes, j’en suis certaine. C’jour-là, j’vais morfler. J’compte sur un délicieux brownie pour m’faire t’nir c’te torture. Ou un banana split. Ou les deux. Tant qu’à faire. Y en aura pour plusieurs heures, faudra des munitions sucrées. Voire des salées. Y a bien un truc où on est d’accord : c’t’inconc’vable d’mater un film sans grignoter d’vant. C’logique qu’elle commande avant. Par contre, au sujet d’l’élimination des calories, nos avis divergent. Surtout dès l’réveil quoi. Au réveil, j’ai b’soin d’douceur et pas d’une torture. J’suis du genre à rester facile une demi-heure dans mon plumard à m’étirer les muscles, à m’rouler sous ma couette, ou juste à glander. L’seul sport qu’m’autorise au réveil consiste à m’échauffer tendr’ment si j’ai une charmante compagnie à mes côtés. Sauf d’main. Bri est bien charmante mais voilà. C’t’une amie, pas une amante. Faudra pas qu’j’oublie c’te nuit. J’aurai l’air conne si j’enroule un bras autour d’sa taille et qu’mes doigts viennent caresser son ventre. Grand moment d’solitude à prévoir si ça arrive.

J’note mentall’ment d’dormir dos à elle pour éviter c’souci. J’f’rai un câlin à mon oreiller en cas d’b’soin affectif. Surtout qu’il est confortable. J’suis en mode princesse callée avec. Il est si moelleux qu’j’envisage presque d’le voler. Pas sûre qu’il rentre dans mon sac. Et vue sa taille, c’pas hyper discret sous l’bras. Y a des chances qu’il reste dans la chambre. Il a du pot. Mais moins qu’Bri qui va avoir au moelleux d’mon corps. Enfin, j’me comprends. Y a pas d’sous-entendu salace là-d’dans. J’aurai dû m’taire. Trop tard. « Essaye seul’ment. » J’lui tire la langue. Pas touche à mes coussins. Si elle en veut un, faut qu’elle soit prête à s’battre. Et j’la plains tant j’suis une championne en bataille d’polochons. J’ai mis d’nombreuses raclées à mon daron. Et m’sortez pas l’excuse qu’il laissait sa p’tite fille gagner pour qu’elle s’couche plus vite. J’suis juste forte, point. En tous cas, j’suis prête à m’défendre. Même avec une main bandée. Mais apparemment, on en arriv’ra pas là. Elle vient s’blottir contre moi. C’t’assez étrange. Un frisson parcourt mon échine. J’ai rar’ment été aussi proche d’une meuf sans avoir des idées lubriques derrière la tête. Là, hors d’question d’avoir les mains baladeuses sur ses flancs. D’toute, j’en aurai pas l’occasion. J’lui ai promis une tresse. Ça va occuper mes dix doigts. Enfin les cinq valides. Les autres décorent plus qu’autre chose. En fait, j’vais galérer sévère. Mais une promesse est une promesse. J’assume. « Action ouais. Mais pas de X, hein. On est pas assez intime pour ça. » J’ris d’ma conn’rie. En soi, un film porno est un film d’action. Il m’arrive d’en mater, j’l’admets sans honte.

On aimait bien en mater un avec Hazel. Plus s’foutre d’la gueule du scénario que pour s’exciter. Sa simple présence suffisait à m’enflammer. On a rar’ment été plus loin qu’la s’conde scène avant d’jouer notre propre scène. Bri lance l’film et j’attaque ma tresse. Au bout d’dix minutes, ça sonne. Elle s’barre sans préavis, déf’sant une partie d’mon travail dans sa précipitation. Agacée, j’me console en observant ses courbes. Si la robe lui allait bien, c’t-shirt est pas mal non plus. Certes, il moule moins ses formes mais ils les dévoilent plus dénudées. J’y gagne au change. D’toute façon, y a pas débat sur la meilleure t’nue d’une femme. Il va d’soi qu’à poil remporte les suffrages. J’aperçois vagu’ment l’employé. C’t’un mec. C’pas intéressant. Bri r’vient avec une seule glace géante. Même gourmande, j’me dis qu’il va m’falloir m’employer pour la manger entièr’ment. Elle m’indique qu’c’pour deux. Cette tâche d’vient tout d’suite facile. « J’pense oui. Mais essaye pas d’me chourer une bouchée ! » J’pioche dans la foulée une cuillerée. J’mène 1-0. J’vous rassure, j’ai pas l’intention, d’compter les bouchées. « J’ignorais qu’t’étais branchée cougar. » J’explose d’rire. Avouez qu’la perche tendue était grosse. Sinon j’approuve ses propos. Elle est classe Charlize Theron. Elle a des airs d’Hazel. Et non, c’pas Hazel qui avait ses airs. J’revois un peu mon amour en matant l’film. Ça lui donne d’l’intérêt. Car l’histoire est pas ouf. Enfin l’important est ailleurs. J’passe un moment pépère avec ma bff en la coiffant et engloutissant un banana split. Y a pire dans la vie.

J’suis concentrée sur sa tresse. J’ai aussi un œil sur la glace. Si j’compte pas les bouchées, hors d’question qu’elle profite du moment coiffure pour tout dévorer. « Rêve pas d’trop. La prochaine fois, on inverse les rôles ! » Faut pas déconner non plus. J’suis pas un oreiller humain. Et j’ai aussi envie d’exploiter son confort. Et sa dextérité digitale. J’kiffe qu’on tripote mes ch’veux. Enfin, j’d’vrai dire ma tignasse indomptable. Ma crinière part souvent en vrille. C’pas faute d’les laver pour tenter d’les rendre dociles. Ils sont probabl’ment à mon image : ils s’foutent des règles. J’arrive sur la fin. Franch’ment, ça a l’air pas mal du tout. « T’aurais pas un élastique par hasard ? » Histoire qu’j’attache l’extrémité et qu’elle parte pas en vrille dès qu’j’la lâche. Sinon tant pis, j’la tiendrai au moins l’temps qu’elle s’observe dans l’miroir. J’me penche pour chopper une bouchée du dessert. L’am’nant à ma bouche, j’sais pas comment j’me démerde et j’la fais tomber. Mais attendez, c’pas fini. Pour couronner ma poisse, l’morceau s’est glissé dans l’col d’Bri. Oui, elle a un bout banane glacée qui s’promène vers ses seins. Promis, c’pas volontaire. Elle commence à gesticuler. Forcément, c’gênant. Elle tente d’le faire glisser et d’le virer. « Tu d’vrais enl’ver l’t-shirt, ça s’rait plus pratique. » C’vrai. J’dis pas ça pour admirer ses nichons à l’air. Du moins pas consciemment. Dans l’idée, si elle ôte c’vêt’ment, j’vais clair’ment r’luquer sa poitrine.

Je n'ai même pas le temps d'émettre l'idée que je lui ferais voir ce Disney que je vois Amy faire signe non de la tête. Mince elle lit dans mes pensées ou quoi? c'est flippant. Bon ok elle esquivera pour ce soir parce que je n'ai pas envie de regarder un dessin animé mais pas sûre qu'elle esquive encore longtemps. Je regarde pas ça tout le monde, seulement quand je suis dans le mood enfance ou triste et dans ces cas là y'a qu'un Disney tout en buvant un chocolat chaud qui me console. Et encore mieux mieux s'il le chocolat est préparé par ma mère et qu'elle le regarde avec moi. Je me prends un deuxième vent pour le coussin, je savais que le vent pouvait souffler fort à Vegas ben là je l'expérimentais en direct. Je fis la moue deux secondes et demies max. Si je voulais un coussin suffisant que j'aille en chercher un dans le placard de la chambre ou pire le faire venir avec le room service. Fallait bien que ça ai ses avantages de payer aussi cher un chambre d'hôtel.

"Y'a pas de porno sur Netflix." Enfin j'en avais jamais vu en tout cas. Y'avait des programmes assez explicites mais pas ça, j'avais cherché et pas trouvé. Et ouais franchement je me voyais mal regarder ça avec Amy. "Pis regarder un porno à Vegas c'est gâcher le plaisir autant aller dans un club et le voir en direct." Comment je savais ça? Déjà tout le monde savait que la ville était celle du péché et puis certaines de mes coéquipières qui étaient restées en ville en avaient parlé et devaient aller voir des shows. Comme je suis quelqu'un qui est toujours de bonne humeur, je râle quand le room service arrive avec les glaces car je n'avais pas envie de bouger, j'étais bien contre Amy à me faire coiffer. Mais mon estomac était plus fort que tout, une fois bien re installée c'était parti pour le film. En entendant son petit clash, je souris mais elle ne pouvait pas me voir, je lui tapotais la cuisse amusée "Et pourtant je suis avec toi à Vegas... Comme quoi tu me connais pas à fond" Et là je me rendis compte que j'avais parlé super vite sans me rendre bien compte de comment ça pouvait être interprété. "Enfin pas avec toi dans le sens couple hein, oh puis merde t'as compris l'idée, t'es vieille et pas moi." Et là je m'attendais à me faire tirer la tresse en arrière en signe de mécontentement et je l'aurais mérité.

J'aimais bien le film et d'ailleurs j'avais mon attention qui était totalement portée dessus. J'étais assez bon public de toute façon sur le cinéma, du moment qu'il y avait de bonnes bastons, un scénar pas trop compliqué ben c'était bon pour moi. Les films trop prises de tête ce n'était pas pour moi, je préférais regarder des documentaires, d'ailleurs j'en avais encore un à regarder sur l'Ecosse en rentrant à la maison. "On inversera si tu es sage, comme c'est pas prêt d'arriver j'ai rien à craindre." Mince là aussi je venais de merder car j'avais oublié un instant l'esprit de contradiction d'Amy..ok je serais bonne pour jouer le canapé un de ces quatre. Fallait que je me reprenne un peu car là je parlais trop souvent sans réfléchir, et à chaque fois je gaffais. Allez Bri, le film il est bien, reviens sur le film, enfin j'avais un peu perdu le fil, donc à part voir des bastons et une histoire d'amour perdue j'y comprenais un beignet. Et euh ils étaient vraiment obligés de foutre de l'amour partout? c'était pas nécessaire. L'amour c'était nul.

"Si bien sur dans la salle de bain" Au moment où j'allais me lever pour aller le chercher, je sens un truc froid me tomber dans le cou, glisser sur ma peau et si diriger dangereusement vers ma poitrine. Je me tortille pour éviter que le truc tombe vraiment car c'est gelé et bah euh comment dire? le fait de m'agiter le fait encore glisser plus bas et putain c'est froid. J'entends l'idée d'Amy et pas le temps de réfléchir car sur le coup je la trouve bonne et puis je suis sensible à cet endroit du corps alors j'enlève mon tshirt et le balance loin. Ca pourquoi? j'en sais rien. Je récupère le morceau de banane explorateur et le mange. Seulement le méchant a laissé une trainée de glace du cou à entre mes seins. "Heyyy mais j'étais propre..." et là le drame, je ne sais pas ce qui me passe par la tête, surement rien d'ailleurs mais je regarde Amy l'air un peu ronchon. "C'est ta faute donc à toi de nettoyer." Je sens le bas de la tresse que se défait et encore une fois je dois avoir une dégaine de fou à être juste en culotte, avec de la glace sur le corps et un coiffure qui partait en vrille.

Pas de porno sur Netflix. C’dommage pour eux. J’suis sûre qu’ça march’rait. L’sexe est un business prolifique d’puis la nuit des temps. Et Bri m’le confirme. Vrai qu’à Vegas, y a d’quoi mater d’la donzelles dénudées voire même d’se payer un show privé si on l’souhaite. Avec Hazel, on en avait causé. On avait pensé à s’louer une danseuse en duo pour s’amuser avec elle. « J’préfère faire qu’regarder. » J’lui balance un clin d’œil. S’il m’arrive de yieuter du X de temps en temps, la pratique réelle est meilleure quand même. Mais quand on a pas de part’naire sous la main si vous excusez l’expression, faut bien admettre que la solution du matage d’une scène torride est efficace pour s’soulager. Mon imagination à ses limites parfois. J’ai b’soin d’une stimulation visuelle pour m’aider. Voire manuelle mais ça, ça implique d’pas être seule. Là, j’le suis pas. Mais c’Bri. J’touche pas à Bri. Elle est belle c’certain, désirable aussi mais c’ma pote. Enfin, c’était ma pote. Elle a perdu c’statut en m’traitant d’cougar. J’déconne évid’mment. Il m’en plus pour rompre notre amitié. Y a qu’la mort qui peut la briser tant j’l’apprécie. J’lâche sa tresse et encercle son cou. J’lui fais une sorte d’prise du sommeil sans serrer hein. J’veux juste limiter ses mouv’ments. J’m’approche d’son oreille. Mon souffle caresse son tympan. « Un jour aussi t’auras mon âge jeune merdeuse ! » Elle y échapp’ra pas. Par contre, quand elle aura mon âge, j’aurai pris sept ans dans les dents. J’rest’rai toujours plus vieille qu’elle. J’peux rien faire pour empêcher c’phénomène. Sauf si j’apprends à arrêter l’temps. J’me bloqu’rai bien à vingt-neuf piges. J’change d’dizaine à mon prochain anniv. Ça m’fait un peu flipper. Trente balais c’t‘un cap.

J’compte pas changé pour autant. L’âge est qu’un chiffre. J’rest’rai la même. J’gard’rai la même sagesse. N’en déplaise à la rouquine provocatrice. « C’t’un défi ?! Tu m’crois pas capable d’être sage ?! Moi la sagesse incarnée ! » J’fais la fausse outrée. Elle ose m’dire ça alors qu’j’lui fais office d’meilleur coussin du monde et qu’j’suis en train d’lui faire une tresse. Soyez gentille, ça vous r’tomb’ra d’ssus. J’d’vrai sans doute être garce. J’en suis capable. Elle a d’la chance d’être ma bff et qu’j’la connais. Et aussi qu’y a une glace à bouffer. Sinon, elle m’aurait payé cash cette pique. Ça va qu’j’suis d’bonne humeur. J’suis détendue avec elle entre mes cuisses. Pas d’interprétation douteuse s’il vous plait. Y a rien d’sexuel dans nos positions. Bri est à fond dans l’film quand moi j’m’en bats les ovaires. J’suis concentrée sur sa coiffure. En fait, j’me rends compte que dès l’instant où j’ai les doigts occupés, j’suis calme. Ça explique pourquoi j’adore dessiner ou tatouer lorsqu’j’suis énervée. J’jette quand même des coups d’œil à la télé d’temps en temps quand Charlize est en gros plan. Si j’me fous du film, j’suis pas contre m’rincer un peu l’œil. Elle est bonne c’t’actrice. J’aim’rai être aussi bien gaulée à son âge. Après, j’ai conscience que tout doit pas être naturel chez elle. Elle a probablement dû avoir recours à la chirurgie esthétique. Chose qu’j’refuse catégoriqu’ment. J’f’rai avec l’corps qu’me donne la nature. J’espère pas être trop fripée. J’ai pas peur des rides mais j’ai pas envie d’filer des raisons à Bri d’me lancer des attaques. J’l’entends d’ici m’traiter d’mamie à quarante piges.

Mais elle va voir. Plus d’piques jusqu’à d’main. Va falloir qu’j’sois forte mental’ment. L’banana split va m’en donner. Enfin, si j’le perds pas en route. C’balo c’qui c’passe. J’me r’tiens d’rire. J’aurai voulu l’faire exprès, j’y s’rai pas arrivée. Elle s’agite telle une marionnette. Elle défait ma tresse dans ses mouv’ments. J’suis autant surprise qu’ravie d’la voir ôter son t-shirt. J’rate pas une miette du spectacle. Oh non, mes mirettes sont pas braquées sur cette bouchée égarée. Elles fixent ses seins sans aucune discrétion. J’me mordille la lèvre inférieure. J’dois avoir un air d’prédatrice. C’qu’elle est appétissante la miss. Bien plus qu’une putain d’glace. Surtout avec son maquillage d’fortune. « Oups ! » J’pouffe. J’suis clair’ment pas désolée. Au contraire, j’suis contente. Davantage en observant sa bouille. Elle est encore plus mignonne quand elle fait sa tête d’cochon. J’me lève d’un bond. En face d’elle, j’la r’luque avec avidité, les prunelles rivées dans l’interstice d’sa poitrine. J’choppe délicat’ment sa main et l’emmène dans la salle d’bain. J’nous approche d’la baignoire. J’récupère une serviette sur l’sèche-serviette. Douc’ment, j’commence à essayer les résidus d’chocolat sur sa peau. J’attaque au niveau d’son cou. Mes gestes sont trop lents pour être innocents. J’joue un jeu dang’reux. J’glisse sur ses monts d ‘chair. J’frotte tendr’ment la tâche. Ça colle et part mal. C’pas grave. J’ai une solution. « Bouge pas. Un peu d'eau et ça va partir. » J’attrape la pomme d’douche. J’ouvre l’eau. J’m’apprête à mouiller l’tissu d’la serviette quand une idée à la con m’passe par l’esprit. D’un coup sec et vicieux, j’dirige l’jet d’eau sur son visage. Oui, j’l’arrose ouvert’ment. Et j’suis morte d’rire. Mais j’vais sans doute pas rire longtemps. J’doute qu’elle s’laisse faire sans réagir. J’sens qu’viens d’déclencher la guerre. Ou plutôt une bataille d’eau.

J'aurais dû m'attendre à la réponse d'Amy, j'aurais dû ...et pourtant ce ne fut pas le cas alors avec sa réponse je restais un peu con. Moi j'étais restée sur le truc de regarder. Enfin regarder ce n'était pas mon délire. Je ne comprenais même pas trop que ce genres de spectacles existent. Pis quel intérêt de voir sans toucher? Et toucher une inconnue, non pas pour moi. Amy me dirait surement que je suis coincée et elle aurait peut être raison mais je voyais pas le sexe comme un produit de consommation. J'aurais vraiment pensé qu'après ma pique elle allait tirer le tresse mais non encore une fois j'avais eu tort et je sentis deux mains sur mon cou et là je me dis que j'allais vraiment prendre cher. J'avais énervé le démon Amy mais en entendant sa phrase j'explosais de rire. "Bien sur mais tu auras toujours de l'avance sur moi nananèreuuhhh" Amy pouvait me clouer le bec sur beaucoup de choses mais pour l'âge et bien je serais toujours plus jeune elle quoi qu'elle dise. Elle aurait utilisé l'argument de l'expérience, je me serais faite moucher mais non elle avait loupé l'occas.

Amy? la sagesse incarnée? oh punaise c'est fou comme les gens pouvaient se voiler la face parfois, en tout cas elle me faisait rire. Car dans ma tête je l'imaginais en mode sage avec de l'expérience, genre bah justement Rafiki et ça cadrait tellement pas. Je faisais la maligne mais je savais qu'elle avait plus d'expérience que moi dans beaucoup de domaines donc j'évitais de trop en parler. Puis bon le film était cool, la glace aussi alors c'était pas le moment de se prendre la tête. Et puis voilà moi j'étais bien là calée contre ma meilleure amie, à manger une glace et mater un bon film quand je sens un truc froid sur ma peau et là panique à bord. Non mais c'est froid la glace et le morceau descend vers une zone sensible et je fais tout pour vite enlevé ce truc en virant mon tshirt. Je ne pense pas une seule seconde aux conséquences, je veux juste ne plus sentir ce truc froid qui descend sur ma peau. Dans un autre contexte j'aurais surement kiffer ce changement de température mais là prise par surprise bah non. J'enlève vite le morceau et quand je relève les yeux, je crois ceux d'Amy.

Merde c'est donc ça que ressent une proie devant un prédateur? "Amy mes yeux sont plus haut..." Je ne suis pas du tout gênée bien au contraire , ce regard est plutôt flatteur mais je préfère balancer une pique. Puis bon comme mon cerveau ne fonctionne plus du tout normalement je la provoque encore en lui disant de nettoyer sa boulette. Mais finalement je n'ai pas peut être pas dis si innocemment que ça. Je suis tiraillée entre jouer avec elle, voir jusqu'ou elle peut aller et rester sage car je savais que ce n'était pas une bonne idée. Seulement là en l'instant ce n'était plus trop mes neurones qui avaient le dessus. Quand elle bouge et se plante face à moi là c'est panique à bord. Je réalise que je voudrais bien que le prédateur se mette en chasse.

Je la laisse me prendre par la main pour aller dans la salle de bain, je la laisse prendre une serviette et nettoyer la glace. Pendant tout ce temps je tente de ne perdre de vue qu'Amy est mon amie, ma meilleure amie. Ma peau réagit seule aux passages lents de la serviette et me trahis un peu. Je détourne le regard un instant car je sentais que j'allais craquer et c'est moi qui serait aller la chercher. Quand la serviette arrive sur ma poitrine, je me mords la lèvre et je pense que maintenant moi aussi j'affiche un regard de prédateur. J'ai envie de lui dire qu'on s'en fou que ça parte pas complètement, que j'ai autre chose en tête mais je ne dis rien. Je la regarde attraper le pommeau de douche, pas une seule seconde j'imagine que je vais encore me retrouver mouillée.

Et voila cheveux re mouillés, visage n'en parlons même pas. L'eau coule sur mon cou et ma poitrine mais là je m'en moque. Je dépossède rapidement Amy du pommeau et je lui envoie de l'eau dessus. Et elle, elle est habillée et puis comme je suis une peste, je l'asperge de la tête aux pieds. Y'a autant d'eau sur elle que partout dans la salle de bain sauf dans la douche...cherchez l'erreur. Et là comme j'ai moi aussi fais ma connerie, je décide de quitter le pièce avec le sentiment de la connerie bien faite. Sauf que comme tout depuis qu'on est ici, ça ne passe pas comme je l'avais prévu. Je glisse sur une flaque et dans ma chute le premier reflexe est de m'accrocher au premier truc pas loin de moi.

Le truc en question c'est Amy et je l'entraine avec moi dans ma chute. Et en plus elle amortit ma chute. Ouais la loose de A à Z. Je me retrouve donc allongée sur elle. Position que je trouve fort agréable en fait. Ma première réaction est de vérifier que sa main va bien, je tiens à elle donc je m'en voudrais de lui avoir fait mal. Une fois que je suis rassurée ma deuxième c'est de me relever en prenant mon temps, glissant sur elle volontairement. Le hic c'est qu'à la provoquer, je me provoque aussi , faut que j'arrête car je vais arriver à un moment de dérapage et je n'aurais vraiment pas du tout envie de me stopper. Une fois debout je la toise du regard. "Tu vas arriver à te relever seule Amy ou tu veux de l'aide?" Clairement elle va me défoncer. C'est moi qui tombe et encore je la ramène et comme j'aime la provoquer jusqu'au bout, je lui tends la main si jamais elle veut de l'aide. Et puis vraiment pour compléter de la tableau de la peste, je lui décoche un sourire ravageur.

Encore heureux qu’j’ai d’l’avance sur elle. J’compte bien la garder jusqu’à ma mort. Et j’cause pas uniqu’ment qu’d’âge, là. J’pense d’jà au nombre d’conquêtes. J’connais pas les comptes précis mais à mon avis, j’suis loin d’vant Bri. Mais j’vais pas m’reposer sur mes lauriers non plus. Si elle est sage à c’niveau en c’moment, ça peut changer du jour au lend’main. J’l’ai bien vu avec moi. J’ai pas toujours été aussi libérée sur l’plan sexuel. J’ai commencé à l’être après la rupture avec c’que j’croyais être l’amour d’ma vie. Et j’avais vingt-deux balais. Comme Bri à l’heure actuelle. Alors, elle peut très bien s’mettre à chasser à gogo d’la donzelles. Surtout si elle traine avec moi et suit mon influence. Et à en voir sa façon d’ma r’garder, j’ai presque l’impression qu’elle m’veut en première victime d’sa métamorphose. A moins qu'ça soit moi qui la dévore des yeux un peu trop intensément. La situation est étrange. J’ai jamais maté la poitrine dénudée d’une meuf sans qu’elle termine dans mon lit par la suite. J’réponds à sa pique par un rictus. J’sais parfaitement où sont ses yeux. Et s’ils sont beaux, j’lui accorde volontiers, j’m’en fous royal’ment sur l’moment. La vision d’ses globes d’chair est bien plus attrayante. D’ailleurs, j’insiste dessus, focalisant mon attention sur leurs pointes. C’pas très poli c’que j’suis en train d’faire. D’un côté, Bri fait rien pour m’en empêcher. Y a aucune main qui vient voiler la vue. Et dire qu’elle a rougi quand elle s’est désapée à son arrivée dans la chambre en oubliant ma présence. Elle aura pas mis longtemps à s’dévergonder. J’dis rien et lui titre la langue, ça m’arrange.

J’en pense pas moins pour autant. J’s’rai avec une proie, j’pens’rai qu’elle joue à m’chauffer gentiment. Manque juste un déhanché sensuel et un ôtage d’culotte pour parfaire l’numéro. Mais Bri est pas une proie n’est-ce pas ? J’me contente d’l’emm’ner dans la salle d’bain. Enfin, j’me contente. C’t’une pièce dang’reuse lorsqu’on m’connait. Hazel pourrait en témoigner. On est si souvent partie parties en vrille dans c’te pièce. Et j’évoque pas forcément du sexe. Joueuse et peste, une bataille d’eau improvisée a régulièr’ment animé nos rencontres ici. Ça doit être pour ça que j’en arrive à en faire d’même avec ma pote dans les environs. J’suis incapable d’pas faire une conn’rie avec un pommeau d’douche dans les mains. D’habitude, j’m’en sers comme micro et j’chante et casse les oreilles. Là, j’ai choisi l’option pistolet. Elle prend cher la rousse. J’suis morte d’rire. Mais elle s’laisse pas faire sans s’défendre. Elle a pas d’mal d’récupérer l’arme t’nue d’ma main gauche. Forcément, sa réplique s’fait pas attendre. La fourbe m’arrose. Plutôt m’trempe d’la tête aux pieds. J’essaye d’protéger mon visage avec ma paume valide. C’peine perdue. J’abdique. Son méfait accompli, Bri m’toise un instant et s’barre sans plus d’considération. Sur l’coup, j’suis méga déçue. L’t-shirt complét’ment mouillé et sans soutif, la forme d’mes nichons est on n’peut plus r’marquables. Même pas elle les mate un peu. « Tu m’le paieras ! » J’la laiss’rai pas sur c’te victoire. Dès qu’ma blessure s’ra guérie, elle perd rien pour attendre. Si c’qui s’passe à Vegas reste à Vegas, j’oublie pas c’t’affront. Elle a osé profiter d’ma faiblesse. Ok, c’moi qu’ai commencé mais j’m’en fous.

Sur l’point d’se barrer, elle glisse. Pas douée comme elle est, elle m’entraine avec elle. Mon fessier r’bondi heurte l’sol et l’sien s’écrase sur mes cuisses. Si la première pas est désagréable, la s’conde est plutôt agréable. Bri s’r’trouve allongée sur moi, ses globes presque sous mon nez. J’me régale d’la vue, à défaut d’leur goût. « J’suis entière mais j’ai gagné un bleu. » Ça pique sur ma fesse droite. Rassurée, elle s’r’lève en trainant lasciv’ment sur mon corps. Elle m’file la chair d’poule. A quoi elle joue ? Ça commence à faire beaucoup d’signaux. J’la r’luque d’un œil tenté. C’r’gard est plus vicieux que tous ceux que j’lui ai jamais offert. Il est gorgé d’intentions lubriques. Au Diable mes principes. « Mamie prend d’l’aide avec plaisir. » J’parais bonne joueuse. C’pas bon signe. Attrapant sa main tendue, j’l’attire séch’ment à moi. J’suis trop soudaine pour qu’elle s’défende. Là l’v’là d’nouveau par terre, tout proche d’moi. J’la fais pivoter sur l’dos. J’viens m’asseoir à califourchon sur son bassin. J’sers mes jambes pour bloquer ses mouv’ments. Ma main gauche maintient ses deux poignets au-d’ssus d’sa tête. J’affiche un sourire carnassier en l’observant. « C’pas gentil d’avoir embêtée une infirme. Va falloir t’faire pardonner… » J’ai une idée pour ça. Une idée stupide à bien y réfléchir. Sauf qu’j’suis plus apte à réfléchir. C’te fille a court-circuité mes neurones. J’me penche lent’ment en avant. Douc’ment mais sûrement, ma bouche s’approche d’la sienne. C’comme si nos lèvres étaient deux puissants aimants. Impossible d’résister à l’attraction. Ma descente progresse. Elle peut essayer d’se libérer d’ma prise. D’ma mauvaise main, j’serre pas fort. Il est encore temps qu’elle m’stoppe. Mais qu’elle fasse vite. J’suis plus qu’à quelques millimètres d’ses lèvres. Si elle fait rien, c’la collision imminente. Et j’lui vole un baiser.

Ce qui se passe depuis quelques minutes échappe totalement à mon contrôle. Et j'aime contrôler, même si avec Amy je mets ce trait de caractère de côté, je reste quelqu'un qui tente de toujours garder le dessus sur mes émotions et mes réactions. Même tout à l'heure quand j'ai envoyé mon poing dans la tronche de cet emmerdeur, je savais parfaitement ce que je faisais. Et là face à elle je ne savais pas. Enfin, je jouais avec le feu et c'était un jeu très dangereux, elle n'était pas une simple fille que j'avais fais venir dans ma chambre. C'était mon amie, peut être ma meilleure amie. Ok à San Antonio ma pote d'enfance m'avait déjà vu nue mais ce n'était pas pareil, on se connaissait depuis la crèche presque. Puis on avait joué ensemble au foot donc vestiaires, douche etc. Et y'avait jamais eu ce type de regard, du moins de mon côté c'était sûr et certain.

Là j'aurais pu deviner qu'Amy allait ignorer ma remarque sur mes yeux car même si j'étais beaucoup expérimentée qu'elle, je n'étais pas à une novice non plus. J'étais quand même partagée entre une envie de me cacher ou de jouer encore plus ouvertement. Mais je n'en ai pas le temps, je me retrouve dans la salle de bain et mes cheveux trempés. Sur le coup je remercie intérieurement Amy d'avoir fait ça car elle m'a fait sortir de l'envie de la provoquer. Maintenant je veux simplement me venger, c'est mieux non? mouais pas sûr mais en tout cas c'est clairement moins risqué pour nous deux et notre amitié. Enfin moins risqué ça c'était sur le papier et avant que je me vautre et me retrouve allongée sur Amy. Je ne bouge pas de suite, je mets un petit temps à analyser où je suis et là allez savoir pourquoi , l'envie de la provoquer revient au galop et me voila à prendre mon temps pour me relever. Ah si je sais pourquoi je veux la provoquer car j'ai capté son regard qui est assez direct, un frisson parcours mon corps. Il me faut beaucoup de self contrôle pour ne profiter du moment et aller encore plus loin dans le jeu. "Une main out, un bleu...tu vas t'en souvenir de Vegas"

Ce petit jeu qui est tout sauf innocent me fait vriller la tête. A l'intérieur c'est la guerre entre l'ange Brianna qui me dis "Arrêtes, Amy est ton amie, n'envoie pas tout valser pour du sexe" et le démon Brianna "Tu as vu comment elle regarde ta poitrine? fonce, après tout les sex friends ça existe, puis elle est attirante et tu le sais" Oui je le sais et je vois bien ses formes moulées avec son tshirt mouillé et j'aimerais en voir plus. Mais non je ne veux pas risque de balancer notre amitié pour juste du plaisir. Je n'avais jamais fais passer le sexe avant quoi que ce soit et ce n'est pas maintenant que j'allais commencer. Alors en grande princesse que j'étais...c'est pas moi qui le dis, c'est Amy et puis plusieurs fois en plus, je lui proposais ma main pour l'aider à se relever l'ancêtre infirme.

J'aurais vraiment dû anticiper qu'elle allait me faire un coup tordu, c'était tellement évident et je la connaissais mais non bêtement je venais de me jeter dans la gueule du loup, enfin de la louve. Elle bouge rapidement et me revoilà au sol. Je n'ai pas eu le temps d'esquiver et le temps que je tente de m'échapper, je me retrouve bloquée par un poids sur mon bassin et la sadique a aussi bloqué mes mains au dessus de ma tête. Elle a agit plus vite qu'un serpent qui attaque. Je ne bouge plus du tout, je sais que si je bouge ça va éveiller mon corps et je ne saurais pas trop l'arrêter. Je soutiens le regard d'Amy mais quand ses lèvres s'approchent des miennes, mes yeux les suivent.

J'arrive à libérer une main mais ok pourquoi faire? Si je la pose sur Amy, je sais que ça sera le moment où j'aurais décidé de foutre en l'air notre amitié. Pendant un instant j'ai l'impression de ne plus être maitre de mes gestes, ma tête se lève un peu pour que mes lèvres aillent à la rencontre de celles d'Amy, parallèlement ma main se pose sur sa hanche mais sous le vêtement le remontant légèrement. Si ce n'est pas elle qui se montre la plus mature des deux, on va prendre une pente très glissante dans notre relation amicale. Et pour bien illustrer que j'ai lâché prise, j'accentue légèrement le baiser, pour le moment on peut encore s'arrêter sans qu'il n'y ai de gros dégâts.

C’l’bordel dans ma tête. Et j’suis même pas bourrée. Mes émotions s’bousculent. Y a un cocktail explosif qui s’forme dans mon crâne. Le duel entre ma raison et mon impulsivité fait rage. Ce s’rait n’importe qui d’autre en face d’moi, j’me pos’rai pas toutes ces questions. J’profit’rtai d’l’instant présent, j’captur’rai ses lèvres, j’gliss’rai mes mains sur ses hanches voire les aventur’rai entre ses cuisses. Mais c’Bri. Ma meilleure amie. Et j’veux pas tout briser pour un geste déplacé. J’veux pas la perdre pour une pulsion sexuelle. J’veux pas la perdre tout court. J’me suis mise dans un sacré état en croyant l’avoir perdu après notre engueulade. La perdre, c’me suicider. J’pourrai pas pouvoir vivre sans elle. Et j’exagère pas les choses. Aussi jeune qu’elle soit, c’le pilier d’ma vie. Elle a remplacé Hazel au pied l’vé. Du jour au lend’main, elle a pris une importance cruciale dans mon existence. J’pensais pas r’vivre ça un jour après la mort d’mon amour. Mon cœur battait sans motivation, uniquement pour m’faire survivre. Elle m’en a donnée une. Il bat pour elle. Pas aussi fort qu’il l’a fait pour la blonde mais suffisamment puissamment pour lui montrer qu’elle compte à mes yeux. Si elle fait gaffe, elle peut l’entendre pulser dans ma cage thoracique là. Faudrait qu’elle quitte mes prunelles pétillantes et qu’elle s’concentre dessus aussi. Et j’fais rien pour l’aider. Quoi qu’si en soi. M’pencher vers ses lèvres approche mon torse d’ses oreilles. Mais mon objectif est ailleurs, j’dois l’admettre.

Ma raison a perdu. C’pas comme si elle gagnait souvent mes batailles. J’suis pas vraiment une femme raisonnable. J’vis d’passion et d’spontanéité. Sur l’moment, j’veux l’embrasser. J’en ai marre d’me torturer. J’s’rai fixée avec sa réaction. Tant pis si j’mange une baffe. J’suis prête à prendre l’risque. J’sens sa main s’libérer d’ma prise. J’m’attends à être r’poussée avant d’commettre ma conn’rie. Il n’en est rien. C’même elle qui rompt l’restant d’distance entre nos lèvres. Nos bouches s’découvrent en douceur. J’lâche ses poignets afin d’glisser mes doigts dans sa nuque. Sa caresse sur ma hanche m’électrise. J’ai l’impression qu’elle en désire plus. C’grisant et angoissant. J’réfléchis plus. Mes neurones en ont pas envie. J’entrouvre légèrement mes lèvres. J’l’invite à v’nir y glisser sa langue si elle l’souhaite. J’force pas. J’suis passive, interloquée par c’qui s’passe. J’sais plus où j’suis. Mon esprit m’a abandonné. Il est parti j’sais pas où. Et à vrai dire, j’en fous. J’finis par rompre l’baiser. J’redresse légèr’ment ma tête. Des mèches rousses caressent son nez. J’les dégage en arrière. « J’aime bien ta façon d’te faire pardonner. » J’glousse en caressant sa joue d'ma main. J’suis incapable d’être sérieuse même dans une telle situation. C’ma façon d’évacuer la pression. Ça parait pas mais j’suis toute s’couée. Mon palpitant bat la chamade. C’le festival avant l’heure dans mon cœur. Et pourtant, malgré l’rock joué, j’suis calme. J’suis toujours immobile, allongée sur Bri, à la bouffer des yeux. J’suis concentrée sur sa poitrine. J’me cache plus. Ses seins m’attirent. Elle m’attire.

J’sais pas quoi faire. Y a un fossé entre s’embrasser et coucher ensemble. J’ignore si Bri veut franchir c’te limite. J’ignore si moi-même j’le veux réell’ment. Tout ça m’fait peur. L’amitié est plus importante qu’le sexe. J’peux la remplacer n’importe quand dans mon lit. Par contre, à mes côtés, elle est unique. « On est fatiguées. On f’rait mieux d’se coucher, t’crois pas ? » Une manière d’lui d’mander c’qu’elle attend d’moi. J’ai vécu trop d’choses c’soir. J’ai plus aucune lucidité pour réfléchir et elle semble pas en avoir non plus. Ou j’ai tout faux et elle a envie d’moi. Après tout, c’t’elle qu’a eu la main baladeuse sur mes flancs. J’l’ai p’t-être coupée dans son élan d’virer mon débardeur. J’pense qu’une bonne nuit d’sommeil pour nous r’mettre les idées en place est la bienv’nue. J’me r’lève. J’l’aide à faire d’même. Ma main dans la sienne, j’l’entraine dans la chambre. Car peu importe la suite, ça s’pass’ra ici. Soit on s’pieute vraiment, soit on baise, soit on discute, soit on fait autre chose. J’en sais foutre rien. Mais ça s’pass’ra pas sur l’carr’lage d’la salle d’bain. J’la lâche au r’bord du lit. Trempée, j’garde pas mes fringues. J’r’tire mon haut et mon futal. J’me r’trouve en p’tite culotte face à elle. Nous v’là à égalité. J’la mate, un rictus accroché à mon visage, observant l’ch’min d’ses yeux sur ma silhouette. « Mes yeux sont plus hauts, Bri. » C’l’hôpital qui s’fout d’la charité. J’la laisse m’reluquer avant d’m’allonger sur les draps, calée sur les oreillers. J’replie légèr’ment une jambe et passe une main dans ma crinière. Est-ce que j’suis en train d’la tenter ? Pas du tout. C’pas mon genre, vous savez.

Ce qui se passe maintenant est complètement hors de contrôle pour moi, mais par pour les gestes tendres et le désir que je sens monter mais par le fait que je l'ai pour Amy. Attention hein je la trouve très sexy depuis le début de notre amitié mais ça n'avait jamais passé le stade de "tiens elle est vraiment sexy cette femme". Mais là tout a changé dans ma tête. Je la veux , j'ai envie d'elle, de sentir sa peau sous mes doigts, ses lèvres sur les miennes , c'est la raison pour laquelle je vais à leur rencontre pour l'embrasser. Ca passe ou ça casse, pour nous deux. Le baiser est doux et j'en suis étonnée, d'un coup je doute et si j''étais allée trop loin et si je m'étais trompée et que ce n'était pas ce que voulait Amy. C'est surement très bête mais venant d'Amy je m'étais attendue à un baiser plus intense donc oui je doute d'avoir fais le geste de trop. Il se passa quelques fragments d'instants horribles pour moi, le doute avait balayé toute mon envie d'avoir plus. Je ne remarque pas de suite qu'elle a entre ouvert ses lèvres, mais sa main sur ma nuque me rassure aussitôt que je n'ai pas fais une erreur. Le temps que je réalise que j'aurais pu intensifier le baiser, Amy le coupe et se relever. Tout se passe tellement vite dans ma tête mais pas seulement. Je souris à sa phrase et j'allais répondre à sa provocation par une autre mais je ne le fais pas. Je ne suis plus trop maitre de ce qui se passe dans ma tête.

"Mais je n'avais pas fait de bêtises...c'est toi qui m'a attaqué il me semble..." Oui bon elle est trempée par ma faute mais ça ça compte pas parce que j'ai juste répondu à une attaque. Par contre si elle ne voulait pas que ça dérape plus loin il allait falloir que son regard aille autre pars que sur mes seins. Parce que dans quelque secondes c'est moi qui vais lui demander de les embrasser. La réalité me frappe de plein fouet, en cet instant je la désire plus que tout. Mais parce que c'est Amy et pas une autre. Elle nous sauve toutes les deux en se relevant et je souffle de soulagement pour évacuer la tension dans mon corps. Mon cœur refuse de reprendre un rythme normal. "Oui bonne idée, j'ai besoin de repos." Est ce que je suis déçue? Oui un peu mais Amy a raison, on a passé une journée très intense et peut être qu'il vaut mieux se calmer et se reposer.  

Je prends sa main pour me relever et je ne suis pas mécontente de quitter le sol froid de la salle de bain. Je m'étais attendue à ce qu'elle me lâche la main après m'avoir aidé à me relever mais non, elle la garde dans la sienne et je ne fais rien pour me dégager. Je me retiens de juste de l'embrasser à nouveau quand je suis débout face à elle.  Putain Bri stop ...tu vas tout gâcher comme une conne pour juste du sexe. On arrive dans la chambre qui d'un coup me semble presque trop petite pour nous deux. Et là je la vois se déshabiller devant moi, non là je rêve pas, elle joue bien avec moi non? Je ne me fais pas des films? Sur le coup je détourne le regard. Je ne veux pas me faire tenter car à chaque fois ma capacité de résistance diminue et mon envie d'elle augmente.

Mais je cède, et mon regard découvre son corps. Je l'avais vu rapidement chez elle mais ce jour là j'étais occupée sur la télé. Là je prenais mon temps. J'affichais un sourire en coin à sa remarque. "Je les connais très bien tes yeux Amy, par contre je ne connaissais pas tes tatouages." Autant celui au niveau de la poitrine que celui que je voyais dépasser de son sous vêtement, mon regard va de l'un à l'autre sans gène. Je la suis des yeux quand elle s'allonge et je fais vraiment tout mon possible pour rester sage. Il ne se passera rien dans ce lit, Amy est ma meilleure amie et je ne vais pas tout gâcher pour juste une nuit. Enfin gâcher quoi? Je n'accorde pas trop d'importance au sexe, et Amy restera ma meilleure amie quoi qu'il arrive. Je viens me coucher et là c'est littéralement une torture de me retrouver si proche d'elle. Je me glisse sous le drap pour couper toute tentation de sa part, si elle voit pas elle aura pas envie non? Sauf que moi je la vois et du coup c'est pas utile pour moi. Je me tourne sur le côté vers elle et je ne sais pas ce qu'il me prend mais je pose mes lèvres sur le tatouage de son épaule. "Bonne nuit, demain sois en forme mamie car tu dois me faire découvrir ton monde."

Je me retourne dos à elle pour fermer les yeux. Est ce que cette fois c'est moi qui la provoque pour savoir ce qu'elle va faire ? Peut être, je ne sais pas. Je sais juste que cette petite distance que je mets est nécessaire sinon c'est moi qui craque.

C’te soir est a marqué d’une croix dans l’calendrier. En dehors d’tout c’qui s’est passé d’puis la fin du match, c’moment est complét’ment inhabituel. Jamais, face à une meuf à poil, en l’embrassant, ma raison a pris l’dessus sur mes désirs. Ça aurait été n’importe qui d’autre qu’Bri, ma langue aurait péché sa jumelle, mes mains s’raient en train d’malaxer ses seins, mon corps s’frott’rait contre l’sien, en bref, on f’rait l’amour dans c’te salle d’bain. Et là, j’lui souris bêt’ment telle une ado qui découvre sa sexualité. L’envie est pourtant bien présente. Elle est bien gaulée la sportive, cent fois mieux qu’sa capitaine. Et j’dis pas ça parce qu’elle est ma pote. Elle a tout c’qu’il faut où il faut. Y a rien à j’ter ni à rajouter. Elle est parfaite. En tous cas d’un point d’vue physique. Niveau caractère, c’t’une autre paire d’manches. J’sens qu’j’ai une ouverture. Mais j’en profite pas. J’l’exploite pas. J’me montre raisonnable et mature. Oui, vous rêvez pas. Moi, j’suis capable d’l’être. Doit y avoir un truc avec les planètes, genre un align’ment qu’arrive qu’tous les dix million d’années tant c’rare d’ma part. J’ai pas envie d’la perdre pour une partie d’jambes en l’air. Surtout qu’on est plus très lucides. La fatigue, l’alcool pour sa part, et tout l’reste, font qu’on est pas aptes à réfléchir conv’nablement. En soi, j’ai pas b’soin d’réfléchir pour du sexe. C’même un excellent moyen d’déconnecter ses neurones et d’débrancher son cerveau. J’dis pas qu’franchirai jamais l’cap avec Bri. Mais si ça a lieu, j’tiens à c’que ça soit fait en total consent’ment éclairé et pas biaisé par divers paramètres.

Après j’reste joueuse. Forcément qu’joue avec ses nerfs à m’désaper sous ses yeux et à m’allonger dans l’lit d’façon aguicheuse. C’pas sympa j’avoue. C’mon naturel, j’y peux rien. Raisonnable veut pas dire sage. J’ai mon démon intérieur qu’est bien décidé à faire sauter ma bonne résolution. Lui, il cherche à libérer la bête luxurieuse d’mon être et d’s’éclater avec l’corps d’la footeuse. J’le comprends. Surtout qu’il est pas coutumier d’se faire mater par mon ange interne. D’ordinaire, il a pas a lutté pour gagner ces combats. Y a pas vraiment d’affront’ments non plus. En présence d’une jolie fille, j’me posepas d’questions. Si j’ai l’opportunité, j’couche avec, point. J’m’emmerde pas avec les sentiments, j’vis l’moment présent sans m’soucier du lend’menain. Et il est là l’frein. Avec Bri, j’me soucie du lend’main. Car si j’en ai un, c’just’ment à cause d’elle. Ou plutôt grâce à elle. J’tiens pas à l’gâcher. Ça a été tell’ment compliqué à proj’ter d’nouveau dans l’av’nir d’puis la mort d’Hazel. J’ai b’soin d’elle à mes côtés. J’admire autant ses tatouages qu’elle admire les miens. Sa louve est superbe. J’pense pas ça car c’moi qui lui ai tatouée. Ça lui donne un air sauvage, animal, désirable. « T’peux les toucher aussi s’tu veux. » Là, j’vais trop loin. J’baffe mon diable qui vient d’me forcer à prononcer c’te phrase. Il va d’soi, qu’l’idée est mauvaise. Si Bri approche ses mains et les posent sur ma peau, il en s’ra fini d’mes intentions louables.

Par chance, elle cède pas à c’t’appel vicieux. Pourtant, à en voir la lueur d’ses pupilles, elle aime c’qu’elle voit. J’parie qu’elle aussi vit une baston intense entre son ange et son démon interne. J’me d’mande c’qu’il passe dans sa tête en l’instant. Ça doit fumer là-haut. En bonne peste, j’tape volontiers dans l’cliché qu’ça lui arrive pas souvent. Courir après un ballon réclame pas une grosse activité d’ses méninges. C’p’tit et facile, j’l’avoue. C’pour ça qu’le garde pour moi et lui balance pas une pique à la gueule. J’ai décidé d’être gentille là. Jusqu’à d’main matin où j’suis persuadée qu’une provocation fus’ra dès mon réveil. J’l’observe r’joindre notre couchage. J’détaille son fessier si appétissant. J’suis déçue d’le voir disparaître sous l’drap. Enfin, c’pas très grave. Positionnée sur l’flanc sur un coude, moi, j’la laisse m’reluquer. Ça va mal finir c’t’affaire. Surtout si elle m’embrasse d’la sorte. Un frisson s’forme au niveau d’mon épaule et traverse tout mon corps. Sur l’point d’répliquer, elle s’tourne. C’te fois, on dirait qu’le jeu est fini. J’tiens quand même à avoir l’dernier mot. Question d’fierté. J’dégage les ch’veux d’sa nuque. J’approche mes lèvres et dépose un tendre baiser sur ses cervicales. Un signe affectif connoté. Une manière d’lui dire à quel point j’tiens à elle à défaut d’le faire avec des mots. « Bonne nuit. Fais d’beaux rêves. » J’me r’place sur l’dos. J’attends qu’Morphée vienne m’chercher. Et j’attends longtemps. J’tue l’temps en r’gardant ma voisine dormir. C’qu’elle est belle putain. Qu’est-ce qu’elle m’a fait pour qu’j’en arrive à penser d’telles choses à son égard ? Va falloir qu’on débriefe à notre r’tour à LA. Va surtout falloir qu’j’débriefe avec moi-même. Ce s’rait d’jà un bon début.