What happens in Vegas, stays in Vegas - Amy

Du temps était passé pendant l'été, j'étais partie en vacances, j'avais repris l'entrainement de manière intensive avec une préparation dans les Rocheuses. J'avais morflé mais mon corps était plus affuté que jamais et j'avais hâte de reprendre la saison. Hâte mais aussi un peu déçue parce que pas mal de grands noms avaient signé pour des équipes européennes dont mon modèle et le championnat américain devenait un peu moi compétitif. A moi de marquer le championnat avec mes performances. Donc oui j'étais vraiment excitée à l'idée de reprendre enfin les chemins des terrains. Et j'avais eu raison car je performais super bien, au moins un but par match, un passe décisive, déjà des expulsions provoquées et ma réputation de joueuse difficile était en train de se construire.

J'avais vu Amy quelques fois mais pas assez souvent que je l'aurais voulu car elle était très occupée et moi aussi. Nous étions devenues de bonnes amies et je trouvais ça génial. Je sais qu'elle ne serait pas le genre à me faire des scènes si je ne donnais pas de nouvelles pendants des semaines, tant qu'elle voyait pas mon nom dans la rubrique mortuaire j'aurais la paix. En regardant mon calendrier j'avais vu que j'avais un match prévu à Vegas et ça coïncidait avec un festival de musique rock. J'avais donc proposé à Amy qu'on se rejoigne là bas pour aller au festival et que si elle voulait assister au match ça me ferait plaisir. Je savais qu'elle n'était pas une grande amatrice de sport mais j'avais réussis à persuader la bête de venir en l'appâtant avec ma blonde de capitaine. Elle pourrait la rencontrer, c'était Vegas...pas besoin de lui faire un dessin, surtout que j'étais nulle en dessin.

C'était rare que je puisse rester dans la ville après un match, en général on reprenait le bus ou l'avion pour rentrer de suite mais là comme y'avait des matchs internationaux on avait quelques jours devant nous. Et rester ici me ferait digérer la pilule que je n'étais pas sélectionnée. Ok ce n'était que le début de la saison mais ça m'énervait quand même car je pouvais difficilement faire mieux que mes stats actuelles, mais je savais qu'un jour j'y arriverais. Et pour bien oublier cette déception je m'étais faite plaisir, j'avais loué une suite au César Palace. J'avais les moyens, pourquoi me priver? La rousse allait surement m'envoyer quelques piques que je me la pétais etc et elle aurait tout à fait raison, puis bon je l'avais pas invité à partager ma chambre donc si vraiment ça lui plaisait pas elle viendrait pas, libre à elle de crécher où elle voulait.

Pour être honnête je doutais fortement qu'elle vienne au match même si je pensais l'avoir persuadé avec l'argument d'une belle blonde, bien foutue..conne comme ses pieds ok mais bon pour ce que voudrait faire Amy ça elle s'en foutait. Mais de toute façon je lui avais donné rendez vous au pire devant le plan d'eau du César pour aller au festival. J'avais gardé une marge pour prendre une bonne douche et me changer. J'avais aussi pris des infos sur les bars sympas et originaux à faire. Je n'étais pas une très grande habituée de Vegas surtout en ayant les poches pleines de dollars. Déjà mon nom m'avait permis une petit réduc sur la suite c'était juste trooop bien. Mince Rise aurait raison , je me la pétais...oops

Sur le trajet du bus pour aller à Vegas j'avais dormi avec du bon son dans les oreilles. Y'avait des matchs allez savoir pourquoi je ne parlais pas avec mes coéquipières et j'étais fatiguée aussi. Casque sur les oreilles, lunettes de soleil sur le nez, je passais du bus au stade sans signer des autographes ou prendre des photos. Je sais que j'allais me faire sermonner par le club mais là j'avais pas envie, j'aurais tout le temps de le faire après le match selon les résultats ou dans Vegas. Là j'étais focus sur le match, une victoire serait bienvenue, le champagne de ma suite aurait meilleur gout. Ohhh que je me voyais déjà à prendre un bain bien mousseux avec la bouteille de champagne pas loin et une coupe à la main. Soooo bling bling, manquait plus qu'un jet ski sur le plan d'eau du César pour me la jouer Bruno Mars.

Mais d'abord, jouer, performer et gagner avant les douces récompenses. Il y avait du monde dans le stade c'était toujours plaisir à voir et j'étais autant applaudie que sifflée. Le match fut rude, elles nous attendaient et j'avais reçu un traitement de faveur avec les fautes subies et les coups reçus mais je m'en étais sortie avec deux buts et un carton rouge pour la défenseuse chargée de mon cas. Je lui fis un sourire et une révérence quand elle quitta la pelouse. Moi peste? non pas du tout. J'avais donné le nom d'Amy au cas où vraiment elle vienne, elle pourrait me rejoindre à la sortie des vestiaires. Je sais qu'elle aurait préféré dans les vestiaires mais bon ça j'avais pas le droit et puis y'aurait trop de tentation pour elle. Elle était plus âgée que moi je faisais gaffe à son coeur on sait jamais.

Ça fait trois mois qu’t’es partie. Plutôt qu’la salope d’vie t’a enl’vée. Elle t’a emmenée là où j’pouvais pas t’suivre. J’y ai pensé parfois. J’ai pas été loin d’faire l’grand saut. T’sais au bord d’c’te falaise qu’t’aimait tant. Mon bébé et moi dans l’vide pour t’rejoindre dans les cieux. Mais j’l’ai pas fait. La faute à Brianna. T’sais l’amie dont j’t’ai parlé. Elle m’a aidée a surmonté ton départ. C’te fille est cool. C’t’une moi en plus jeune et plus soft. J’suis sûre qu’tu l’aurais apprécié. J’ai pas eu l’temps d’te la présenter. J’f’rai ça quand j’s’rai d’retour à tes cotés. Réserve-lui une place à ta gauche. T’v’rras qu’elle la mérite larg’ment. On form’ra un trio infernal. J’te rassure, tu restes mon duo préféré. T’es mon unique amour d’enragée. Hazel ma belle. Tu m’manques. Y a pas un jour où j’pense pas à toi. J’ai l’air conne avec mes deux places de festival dans les mains. On avait prévu d’y aller ensemble. Trois jours d’rock proche d’Vegas. Une escale dans la ville des péchés. Et on aurait péché. On aurait au moins cédé à la luxure. J’ai voulu annulé. Sans toi, c’voyage a plus d’sens. Puis j’me suis rapp’lée d’tes mots. Vis chaque jour comme si c’était l’dernier. C’trop vrai. Et j’t’emmène avec moi, bien calée dans mon cœur.

M’voilà partie. En route pour quatre heures d’route. Ça risque d’piquer mes fesses. J’d’mand’rai à Bri un massage pour la peine. Ouais, j’vais pas être seule au final. La footeuse à un match là-bas. J’vais aller la voir et l’embarquer après. Ça va nous permettre d’nous connaître davantage. On va plonger chacune dans l’monde d’l’autre. Et j’en suis ravie. J’me sens à l’aise avec c’te rouquine. Possible qu’son soutien a joué aussi. Elle m’a montré qu’elle sait pas qu’déconner et m’provoquer. Sans elle, c’plongeon suicidaire aurait probabl’ment eu lieu. J’avale les kilomètres à fond la caisse. L’temps défile et j’arrive à destination. Enfin, dans la ville, m’reste à trouver l’stade. Étrang’ment c’pas l’truc l’plus voyant. Y a un peu trop d’lumières et d’casinos dans l’coin. J’finis par tomber sur un panneau m’indiquant c’que j’cherche. J’me gare dans un parking souterrain et m’y rends à pied. J’présente mon pass VIP à l’entrée. L’gus m’regarde bizarr'ment. J’ai l’impression qu’il croit qu’j’veux l’entuber. Une vérification d’identité plus tard, il m’fait entrer et m’emmène dans la loge. Sur place, j’comprends la raison d’sa tête. J’ai rien du look des personnes présentes. J’ai pas d’tailleur chic niveau fringues. J’ai mes cuirs d’motarde classique. J’suis r’luquée telle l’loup dans la berg’rie. J’me contente d’sourire, amusée et d’avancer vers l’buffet. L’trajet m’a donné faim.

J’engloutis d’la bouffe à foison jusqu’au début d’la rencontre. J’m’installe sur mon siège et mate les donzelles. J’r’marque qu’Bri porte pas l’brassard d’capitaine. J’lui fais un signe d’la main comme si elle pouvait m’voir d’là où j’suis. Les équipes s’sert la main et  l’coup d’envoi est donné. J’passe en mode groupie dans la foulée. Dès qu’la rousse touche l’ballon, j’y vais d’mon commentaire. J’insulte toutes celles qui la touchent et l’arbitre toutes les minutes. J’suis si bruyante qu’mon voisin quitte sa position et s’éloigne. Quand elle marque, j’me lève d’un bond et hurle. J’vous raconte pas comment on m’lance des r’gards noirs. J’crois qu’si on pouvait m’virer on l’f’rait. J’suis comme ça tout l’long. Lors d’l’agression d’la meuf qui s’fait expulser, j’accompagne la révérence d’ma pote d’un bras d’honneur à l’encontre d’la poufiasse. Par chance, la rousse est pas blessée et r’prend la partie. Tout ça s’termine sur un bon 2-0. Un doublé d’Bri, elle a géré. J’suis ravie et à la fois déçue. J’vais pas pouvoir la faire chier sur sa performance avec d’telles stats. J’trouv’rai bien l’moyen d’l’emmerder. Au pire, j’lui dirai qu’elle a marqué d’deux fois. C’pas mal en soi mais j’suis sûre qu’elle peut mieux faire. Et vu ses ambitions, elle s’repos’ra pas sur ses lauriers.

J’quitte les lieux pour r’joindre l’vestiaire. J’dois encore jouer d’mon pass pour être autorisée à m’y rendre. Dos contre l’mur, décalée d’la porte, j’attends la miss. J’ai tout l’plaisir d’voir sortir ses coéquipières. J’lance des sourires plus ou moins larges en fonction d’leur bouille. J’dégaine mon plus charmant lorsque sa capitaine s’montre. Elle est plus belle qu’en photo. Elle m’rend mon sourire et s’sauve. J’observe son cul au passage. Très mignon. Vraiment très mignon. J’le quitte seul’ment au moment où il sort d’mon champ d’vision. J’me r’focus sur la porte. La fille suivante illumine mon visage. C’pas la plus belle croisée mais bon, son statut particulier compense. J’reste silencieuse un instant. J’la laisse capter qu’j’suis v’nue. J’lui ai pas dit officiell’ment. Une dizaine d’s’condes s’écoule avant qu’j’ouvre ma bouche. « Pour quelqu’un qu’aime pas les princesses, t’en a pris du temps à prendre ta douche. » Une pique en guise d’salutation, c’tout à fait normal pour moi / nous. J’m’approche et lui claque une bise. « J’sais pas toi mais moi j’ai soif. Y avait pas d’bière là-haut. T’m’en payes une pour arroser ta victoire ? » Une voire deux voire plus.  J’conduis plus c’soir, j’peux mettre minable. Surtout que tout c’qui s’passe à Vegas, reste à Vegas.

En rentrant aux vestiaires après cette victoire j'étais loin de penser que j'allais recevoir un comité d'accueil avec la fille que j'avais fais expulser et d'autres. Le foot féminin était parfois vraiment plus violent que le foot masculin, mais ça ne se passait jamais devant les caméras. Et là heureusement pour moi que j'étais rentrée avec d'autre coéquipières car au moins y'avait eu des témoins de notre altercation. C'est à dire que j'aime pas être poussée contre un mur si c'est pas sexuel et là croyez moi ça l'était pas. Donc bien sûr j'avais répondu. J'étais un poison sur et en dehors du terrain, je me calmais seulement quand je sortais du stade. Des officiels calmèrent tout le monde mais je fus quand même obligée d'aller les voir avant de pouvoir enfin me doucher et me changer. Je pris une douche rapide car je voulais toujours mon bain mousseux dans ma suite et je m'habillais du jogging de l'équipe. Pour aller du stade à l'hôtel pas besoin de se la jouer belle gosse.

J'avais encore la tête à ce qui venait de se passer quand je sortis enfin. J'avais repéré au loin notre service de sécurité au cas où ça allait dégénérer. C'est pour ça que je ne vis pas Amy de suite. Je sursautais presque en l'entendant me parler. Merde elle était venue...j'en revenais pas. Je lui souris franchement. "Les stars se font toujours attendre." Sinon je vous jure parfois on arrivait à se dire bonjour sans s'envoyer des piques mais c'était quand même assez rare. J'étais vraiment contente de la voir car après tout ce qu'elle avait traversé, c'était une petite victoire de la voir à Vegas. Elle avait passé une période vraiment pas cool et j'avais tenté de l'aider comme je pouvais. Car bien sûr je ne pouvais pas comprendre ce qu'elle traversait, je n'avais jamais tenu à quelqu'un comme elle avait tenu à Hazel et je n'avais jamais perdu quelqu'un de proche. Donc voilà je m'étais contentée d'être là. Je lui rend sa bise toujours avec le sourire et je vois sa tenue "Woow t'es venue en moto de L.A? pas trop mal aux fesses?"

4heures le cul sur une moto j'aurais jamais pu. Le bus ça avait été très bien et là taxi pour aller à l'hôtel, me fallait mon confort. Le temps qu'on parle, des gens s'étaient approchés et je pris des photos avec les enfants et certains adultes. Je commençais à m'habituer à savoir comment réagir. Puis je venais quand même d'en claquer deux à l'extérieur et j'avais fais expulser une joueuse selon mes critères c'était un bon match. Je les remerciais pour les félicitations et encouragements puis je répondis à Amy. "Ouais mais d'abord je vais aller VRAIMENT me doucher si ça te dérange pas. Je me suis réservée une super suite et je rêve d'un bain avec champagne." Je regardais mon téléphone pour savoir si la voiture était arrivée. Une idée de connerie à dire me traversa la tête et comme c'était Amy je pouvais me la permettre. Je lui lançais un regard assez intense tout en tentant de me retenir de rire. "Alors belle rousse, tu viens avec moi dans ma chambre?" Et j'éclatais de rire. Si y'a bien quelqu'un à qui je pouvais dire ça sans arrières pensées c'était à Amy, pis je comptais pas partager mon bain non mais.

Par contre si elle était venue en moto elle devrait me suivre car impossible pour moi de monter sur la moto avec mon sac de fringues. Mes vêtements de sport étaient repartis au club pour lavage etc avec mes chaussures mais j'avais mon sac pour les vêtements à porter à Vegas. La voiture m'attendait devant alors que le bus de mon équipe quittait l'enceinte du stade. Je plaignais celles qui allaient là devoir se taper autant de route. On était quelques unes à rester sur Vegas et d'autres allaient dans le désert...moi désert hors de question il y avait des serpents. "Plus sérieusement, j'ai commandé une voiture car le stade est loin de l'hôtel, tu nous suis en moto? et après on va se boire cette bière, doit surement même en avoir dans la suite." Je ne savais pas encore avec précision ce que je voulais faire dans cette ville. Pas les stands de tir, j'étais une très bonne tireuse à l'arme à feu déjà...soirées privées? naaaan pas mon délire. Peut être juste m'imprégner de l'ambiance générale. Et puis vu qu'Amy était là ça risquait de devenir encore plus amusant d'ailleurs chose rarissime pour moi, je la pris dans mes bras spontanément " Je suis super contente que tu sois venue."

LA ou Vegas, Bri a rien perdu d’sa répartie. J’en attendais pas moins d’elle. Sauf qu’elle est pas encore une star. Certes, elle commence à percer mais elle a pas été prise pour la tournée amicale d’l’équipe nationale. J’lui fais pas la r’marque, estimant qu’le coup est trop bas. Une pique ça passe, une méchanceté gratuite moins. Surtout qu’j’sais qu’elle y tient. Et il s’rait con d’réveiller l’démon dès mon arrivée et d’s’engueuler. J’suis pas v’nue ici pour m’prendre la tête mais plutôt pour m’la vider. Et j’vais avoir b'soin d’elle pour ça. J’dois admettre qu’elle m’est indispensable même si j’lui avouerai jamais oralement. Après, c'pas la peine. Ma présence est une preuve d’mon attachement à sa personne. Y a pas qu’le festival qui m’a motivé, y a aussi r’voir c’te rousse, ma sœur d’cœur, mon amie, peut-être même ma meilleure amie d’puis qu’Hazel est partie. Son esprit logique est égal’ment au taquet. J’pourrai dire qu’c’étonnant pour une footeuse vu c’qu’on raconte d’l‘état d’leur cerveau. Sauf qu’Bri est loin d’être conne. J’peux pas jouer sur c’te corde. « M’en parle pas. J’ai b’soin d’un massage. J’peux compter sur toi, hein ? » J’sors mes yeux d’biches. J’la cherche gentiment. Sur un malentendu ça peut marcher. J’suis loin d’être contre m’faire masser par ses soins. Bon, j’admets pas trop y croire et m’préparer à r’cevoir une pique en r’tour. J’demand’rai à sa capitaine d’me masser les fesses et autres parties du corps. J’suis sure qu’elle est plus gentille, elle. Surtout vu l’r’gard qu’elle m’a lancée à la sortie du vestiaire. J’suis quasi certaine qu’si j’lui avais proposé d’l’aider à s’détendre après c’match rythmée, elle aurait accepté.

J’patient’rai encore l’moment d’nos présentations. Et l’temps d’ma bière aussi. Bri préfère s’rendre à son hôtel avant. J’la comprends. En y réfléchissant, une bonne douche m’f’rait un bien fou après autant d’route. Puis faut qu’j’me change. J’vais pas rester dans cette tenue pour vagabonder dans la ville. J’ai pris un jean moulant noir et mon t-shirt AC/DC dans un sac à dos. J’l’observe faire son numéro d’charme. J’sais qu’elle rigole. Entre nous, y a pas d’attirance sexuelle. Amusée, j’me rapproche d’elle. J’viens limite m’coller à son corps qui est plaqué contre un mur. Rictus accroché à mes lèvres, j’glisse ma main dans la sienne avant d’lui souffle un « J’vais où tu veux avec toi, ma belle… », d’un ton mielleux fait pour la troubler. J’éclate d’rire dans la s’conde et lâche ma prise. C’pendant, dans l’idée, j’ai dit vrai. C’te meuf, j’suis prête à la suivre n’importe où. A la vie, à la mort. Comme j’l’étais avec Hazel. Sa proposition est réglo. D’toute, j’ai pas vraiment l’choix. Puis, ça m’arrange. J’ai rien pour crécher c’soir. J’compte pas dormir c’te nuit. J’veux profiter d’mon passage à Vegas un max. Alors l’sommeil attendra. Faudra qu’j’pense à lui trouver du temps quand même. Sinon, ça va piquer pendant les trois jours d’festival. « Ouais, on va faire comme ça. Go ? » J’commence à trouver l’temps long. J’ai pas envie d’en perdre davantage dans c’stade. Bri semble valider c’choix. Avant d’s mettre en route vers l’extérieur, elle m’étreint. Sa soudain’té m’surprend autant qu’le geste en lui-même. J’suis clair’ment pas coutumière d’ce genre d’marque d’affection. En fait, y a qu’Hazel qui m’prenait d’la sorte dans ses bras.  

Une larme roule sur mes joues à c’te pensée. J’l’essuie d’un r’vers et on s’sauve. J’récupère mon bébé. J’suis la voiture qu’emmène la sportive. Elle est pas discrète vu l’modèle. Enfin, pour Vegas, ça s’fond vite dans la masse. Un gros quart d’heure s’écoule quand on arrive à destination. J’suis pas étonnée du nombre d’étoiles d’l’établiss’ment. C’la première fois qu’j’fous les pieds dans un truc aussi luxueux. J’me d’mande combien coûte une chambre. Sans doute trop chère pour mon budget. Son pass en main, on s’dirige vers l’ascenseur. Trois étages et un couloir à droite plus tard, nous v’là dans sa piaule. Là, j’r’marque direct l’énorme lit au milieu d’la pièce. J’pose mes affaires et fonce sauter d’ssus sans r’tenue. J’reste un instant en mode étoile d’mer sur l’ventre sur les draps. Si j’adore ma bécane, j’avoue volontiers qu’le confort d’ce pieux est meilleur. J’m’assois au bord. J’vire mes godasses et r’tourne m’allonger sur le dos, les mains croisées derrière ma tête. « J’crois qu’j’vais faire une sieste pendant qu’tu prends ta douche. » C’pas tout à fait dormir. J’peux m’autoriser quinze-vingt minutes histoire d’être certaine d’être en forme pour la soirée. J’me r’dresse sur mes coudes, détaillant la rouquine. « T’as prévu quoi c’soir ? » Perso, j’ai pas d’programme. Tant qu'j'passe du temps à ses côtés, ça m’va. Bon, après, j’vais pas non plus faire la suiveuse tout l’long. Si c’qu’elle m’propose m’plait pas, elle l’saura. Après, si j’ai pas d’programme, j’trouv’rai dommage et stupide d’pas aller au casino dans la ville qu’en possède l’plus. Surtout qu’m’je sens en chance.

Lui faire un massage? non mais elle avait craqué ou quoi? Peut être avait elle respiré trop de gazs d'échappement pendant son trajet ? ou de la poussière du désert. A quel moment dans notre amitié j'avais été aussi gentille pour lui faire un massage juste comme ça pour être sympa? Naaaan en général quand je faisais un massage c'est que j'avais une idée derrière la têt et ce n'était pas le cas avec Amy. Avec elle je me montrais très sage à part nos petites provocations ou sous entendus y'avait rien de plus. Mais là l'occas était trop belle pour louper la petite provoc. "Pourquoi pas mais j'ai quoi en échange?" Le coup des yeux de biche ne fonctionne pas sur moi et ça m'amuse qu'elle joue encore cette carte. Ca devait marcher avec certaines filles remarque, faudrait un jour que je la vois à l'œuvre, pour admirer la technique. Je sais que je n'aurais pas de réponse mais c'est pas grave. Ceci dit je serais bien dans la mouise si un jour elle me proposait un truc qui éveille mon intérêt...genre à manger.

Par contre je me fais clairement avoir à mon petit jeu de séduction, qui n'en est pas en plus. Je me retrouve coincée entre elle et un mur, avec une Amy au ton mielleux et sa main dans la mienne. Sur le coup je marque un léger temps d'arrêt. Et puis j'éclate de rire d'un coup, en même temps qu'elle. Naan ça aussi ça marche pas et limite elle me faisait flipper. "Je savais ton côté vénal." Je lui souris amusée car si y'a bien un défaut qu'elle n'avait pas c'était celui là et je pensais même que j'allais prendre des piques quand elle verrait le luxe de la chambre mais bon de temps en temps je peux me faire plaisir.

Par sa présence je savais déjà que ce petit séjour allait être génial, bon ça remettait peut être un peu mes plans en question mais franchement pas grave du tout. Pour que moi, je me montre assez tactile de là à la prendre dans mes bras spontanément c'était vraiment que j'étais super heureuse de la voir. Par contre en voyant une larme couler sur sa joue, je me demandais si je n'avais pas fais une bêtise. Je n'étais pas habituée à ce type de comportement. Je ne sais pas quoi faire dans ces situations à part faire de l'humour qui est souvent pourri. "Mes câlins sont si mauvais que ça que tu en pleures? J'essaierais de m'améliorer." Alors non clairement ce n'était pas une promesse d'en faire d'autres, fallait pas pousser le bouchon trop loin. Mais parfois sur un élan de tendresse ça pouvait se reproduire.

Je résiste à ne pas m'endormir pendant le trajet à plusieurs reprises. Le problème de la période après match c'est que quand le niveau d'adrénaline baisse, le niveau de sommeil augmente et là si je ne m'active pas très vite je vais réellement dormir. Heureusement on arrive, je sors de la voiture et vois Amy qui est là avec la moto. Je l'attends pendant qu'elle la gare et on rentre direction la réception pour que je récupère les clefs. La chambre est splendide et très luxueuse, et ce lit powww il est immense. J'ai même pas le temps de m'en approcher que je vois une tornade rousse y aller dessus. "Prend pas toute la place hein, il est aussi pour moi." Si jamais on y dort je sens que malgré sa taille on trouvera le moyen de se cogner dans la nuit.

J'enlève aussi mes chaussures et je vais poser mon sac dans un coin, fouillant pour prendre les vêtements que je veux pour le reste de la journée. Merde tout est en vrac...bon pas grave c'est Vegas après tout. J'entends sa question, j'y réfléchis et pendant que je fais ça je sais pas...j'ai une absence car je commence à me déshabiller oubliant complètement la présence d'Amy dans la chambre. Quand je m'en rend compte je suis en sous vêtements quasi prête à enlever mon soutif. Mais d'un coup je vois les chaussures de moto et je me rappelle sa présence. Je vire au rouge tomate et file dans la salle de bain sauf qu'une fois dedans je me rappelle que je n'ai pas répondu à sa question. J'ouvre à nouveau la porte passant juste ma tête. "J'avais rien de bien précis en tête, peut être aller bruler de la gomme sur le circuit puis aller boire un verre au bar de glace et puis me balader faire selon mes envies." Je n'avais pas prévu de jouer aux casinos. Je refermais la porte, mis la musique et direction la douche. Le bain serait pour plus tard.

J’ai la fatigue d’la route qui r’tombe. Si j’reste allongée, j’crois qu’vais partir rendre visite à Morphée. J’ai t’nu pendant l’match car j’étais excitée comme une puce. Là, y a plus toute l’ambiance survoltée du stade. Enfin, elle était pas si survoltée qu’ça. Dans la tribune VIP, ça bouffe, ça picole et ça cause plus que ça mate l’terrain. Heureus’ment qu’j’étais là. Quoi qu’c’pas sûr qu’les autres partagent c’t’avis. C’même fort probable qu’ils soient ravis d’être débarrassés d’moi. Sauf qu’ils savent pas qu’j’r’viendrai. Pas pour leur gueule d’bobo, juste pour elle, l’démon amical. J’me r’dresse sur mes coudes à sa r’marque. Un rictus r’joint mes lèvres et j’m’étale en diagonale dans l’lit sous ses yeux. « T’en as à chaque déplac’ment des comme ça, t’peux bien m’le laisser pour une nuit. » Dans l’idée, j’suis pas contre partager un pieu avec une meuf. L’truc, c’que ça m’arrive uniqu’ment avec mes amantes. Et avec Bri, y a pas moyen. En plus, j’ai tendance à r’muer dans mon sommeil. J’balance des coups d’pieds et des claques involontair’ment parfois. L’mieux est clair’ment qu’elle squatte l’canapé posé d’vant la télé géante. Et m’sortez pas qu’c’est sa chambre d’hôtel. J’ai pas les moyens d’me payer une suite pareille. Et j’me fais vieille comme elle aime m’le rapp’ler d’temps en temps. Faut qu’elle prenne soin d’moi. Même si j’avoue qu’j’abuse. Mais qui tente rien a rien comme on dit.

Comme si Bri avait lu dans mes yeux la fatigue, elle s’décide à m’réveiller. V’là qu’elle s’désape sous mon nez. Mon r’gard rate pas l’occasion d’mater ses courbes à l’air libre. Quand j’disais qu’elle était bien gaulée, j’étais loin du compte. J’s’rai un mec, j’dirai qu’elle est bandante. Un rire s’échappe d’ma bouche lorsqu’elle vire pivoine. J’ai l’impression qu’son numéro était pas prévu. Elle va m’faire croire qu’elle m’a oublié. J’suis inoubliable. La discrétion est pas vraiment mon truc. « Pourquoi tu t’arrêtes ? Tu vas pas prendre ta douche habillée quand même. » J’lâche un rire sonore. Provocation gratuite et facile. Elle flippe ou quoi ? J’ai d’jà vu une meuf à poil. Et j’saute pas sur toutes les meufs qu’j’vois à poil. D’accord, j’admets que la plupart d’celles qu’j’ai vu à poil, ça a fini en partie d’jambes en l’air. Mais elle craint rien avec moi. Entre nous, y a aucun risque. Et j’s’rai pas la première à la voir à poil non plus. Y a au moins ses coéquipières dans l’lot. A sa place, j’aurai poursuivi. D’toute, elle l’sait d’jà. Lors d’notre sortie au Planet, j’me suis pointée nue dans mon salon. J’l’ai pas fait exprès mais j’ai pas eu honte non plus. J’suis à l’aise avec mon corps. Bri est plus pudique et s’sauve dans la salle d’bain. Dommage pour mes yeux. J’ai pris l’temps d’reluquer ses fesses au passage malgré tout.

Elle claque la porte et j’me rallonge. Lorsqu’j’entends l’battant s’ouvrir, j’tourne ma tête illico dans l’espoir qu’la voir nue. Bon, j’ai qu’son visage. Aussitôt parlé, aussitôt disparue. J’réfléchis à ses propositions. Pour sûr, l’circuit c’est hors d’question. J’peux pas. J’peux plus. D’puis qu’Hazel est plus là, j’ai la hantise des circuits. J’fais d’jà assez d’cauch’mars où j’r’vois son corps s’envoler d’sa bécane dans c’virage. Où j’le vois s’écraser brutal’ment. Où j’r’vois l’ambulance débarquer et l’emmener. J’sais pas si j’pourrai r’fouler un circuit un jour. R’penser à mon amour partie fait couler mes larmes. Grâce au bruit d’l’eau, mes sanglots sont masqués. Putain c’qu’elle m’manque. J’me lève et récupère des mouchoirs dans mon sac. J’sèche mes billes embuées. J’ai pas l’droit d’être triste ici. Elle aurait pas voulu ça. J’me dois d’sourire pour elle. « Hey la princesse, tu t’magnes l’cul où faut qu’j’entre t’sortir d’là ? », qu’j’gueule assez fort pour qu’elle m’entende. Ça fait presque un quart d’heure qu’elle est entrée là-d’dans. C’larg’ment suffisant pour s’laver. « Bouffe pas toute l’eau chaude, hein ! » J’tiens pas à m’doucher à l’eau froide. Les seules fois où ça m’est arrivé, c’quand on jouait avec Hazel. J’me souviens d’mémorables batailles d’flotte. On en foutait partout et on était trempées. On s’séchait souvent via un effort charnel. « T’as deux minutes pour sortir où j’entre ! » J’en suis capable. Les deux minutes sont là pour m’laisser l’temps d’préparer mes fringues d’mon sac.

J'aimerais bien avoir ce genre de chambre à chacun de nos déplacements mais c'était pas du tout le cas. On dormait dans de bons hôtels mais pas aussi classes. Et le plus souvent on dormait dans le bus ou dans l'avion. Je ne me plaignais pas j'aimais cette vie mais bon là c'était exceptionnel. "Brianna ne partage pas son lit" J'avais dis ça à la manière Joey dans Friends quand il disait Joey doesn't share fooood. Même sous la torture je ne ferais pas ça, j'étais prête à mourir pour un matelas et une couette. Sauf que bon c'était un peu con car une fois morte je pourrais pas trop profiter du confort. Mais bref l'idée est là, le lit c'est sacré je l'abandonne pas comme ça. Même pour Amy. Au pire on devra partager. Cette idée m'enchante moyen, j'aime pouvoir bouger dans mon lit.

Alors que je réfléchis à ce qu'on pourrait faire, j'en oublie sa présence pendant que je me déshabille ce qui est complètement illogique vu que là je réfléchis pour un programme à deux. Mouais pas l'habitude de faire ça. Je m'étais déjà prévu mon tour de circuit, aller boire une bière après avec les gens du circuit. Là encore je ne réponds rien. Je n'aime pas me montrer en spectacle, je suis pudique et timide en privée avec mon corps. Ce qui est dur à imaginer alors que sur un terrain je fais le spectacle. En fait je me rendrais de plus en plus compte que rien n'était logique chez moi et c'était assez chiant à vivre. En plus je sais que je n'ai pas à avoir honte de mon corps, mais je sais pas, c'est Amy, pas une coéquipière. Bon je propose quand même mes idées, mais si Amy veut pas y aller c'est pas super grave, elle fera autre chose. Moi j'ai envie et j'ai des modèles mis de côté exprès pour moi. Et puis j'ai surtout rouler avec la voiture d'indycar, à frôler les murs à 320km/h. J'ai caché à tout le monde que j'allais faire ça car le club aurait refusé, mes parents auraient crisé.

J'avais pris mon téléphone dans la salle de bain pour mettre la musique et je chantonnais. Un de mes seuls talent artistique était de chanter. Mais toujours sous la douche , encore une fois chanter devant des gens c'était hors de question. J'entendis Amy gueuler derrière la porte. Punaise elle avait pas du tout de patience et j'avais pas envie de quitter la douche. Ca devait faire quoi? à peine 15 minutes...ca va je restais sage. Je baissais la musique. "Bah entre si tu veux moi je sors pas et toc!" et je remontais le volume de la musique. Non mais elle croyait quoi? Elle me connaissait pas ou quoi? depuis le temps elle avait dû remarquer que j'étais têtue non? Et puis là en plus j'avais mis le jet massant à fond et très chaud sur mon dos pour calmer la zone du choc reçu sur le terrain. J'aurais surement un beau bleu...allez zou pas possible de mettre des hauts courts, heureusement j'en avais pas prévu.

J’savais Bri accro à la bouffe. J’me souviens encore d’son air au McDo, quand j’ai fait mine d’lui piquer sa glace. On aurait dit un pitbull qu’à pas manger d’puis quatre jours. Deux s’condes d’plus et j’parie qu’elle m’aurait sauté à la gorge. Dans l’absolu, j’suis pas contre qu’une jolie meuf s’jette à mon cou mais j’ai pas voulu prendre l’risque. J’ai pas eu envie d’attraper la rage démoniaque. Là, j’découvre qu’elle est aussi addict à son lit. A la façon dont elle vient d’m’annoncer la couleur, j’ai limite eu peur. Si j’la connaissais pas, j’aurai sans doute sursautée. C’qu’elle mordrait presque ! Plus j’la vois et plus j’ai l’impression d’être un ange. Mon caractère est doux comparé à elle. Enfin, faut l’dire vite quand même. C’pas l’jour et la nuit entre nous. Y a quand même des différences. L’rapport à notre corps en est un exemple. C’était marrant d’la voir rougir et sauver d’mon champ d’vision quasiment à poil.

J’ai jamais été pudique. J’tiens probablement ça d’ma mère. J’me rappelle d’la croiser en sous-vêtements dans la cuisine à mon réveil. Ça a sûr’ment joué dans mon amours des tatouages aussi. Faut être à l’aise avec soi-même pour s’faire tatouer. Quoi que, pas toujours. Certaines personnes veulent s’donner un style, s’imprimer une histoire, masquer une cicatrice. Ça m’fait penser qu’j’devrai visiter les salons du coin. Pas les trucs pour touristes à la con, j’parle des vrais salons. Ça m’permettra d’voir c’qui s’fait par ici, d’échanger sur l’boulot, les techniques, l’matos. J’compte pas faire ça pendant des heures non plus. J’ai plutôt envie d’passer des heures dans un casino. Tout va dépendre d’la rapidité à laquelle j’dilapide mon fric. J’ai conscience qu’le casino perd jamais. C’pas grave, l’excitation du jeu vaut bien la perte de quelques billets verts. J’ai prévu un budget en plus, cinq-cents dollars en cash. Quand y en aura plus, fin d’la distraction. Et non, y aura pas d’rallonge sous prétexte qu’la chance va tourner. J’ai pas prise ma CB. J’suis pas assez conne pour ça. J’serai pas tentée d’aller r’tirer du pognon et ça m’évit’ra d’la paumer au festival. Oui, ça m’est d’jà arrivé. Et mon compte a été pillé. J’vous raconte pas la misère qu’ça a été avec ma banque. J’me f’rai pas avoir deux fois.

Que j’ai hâte ! Après ma douche, j’fonce au premier casino qu’j’croise. M’semble en avoir vu un en passant dans le hall d’l’hôtel. Pressée, j’tente d’bouger Bri qui chantonne en s’lavant. Franch'ment, j'avoue qu'elle s'démerde bien. Au point qu'elle peut sans doute envisager une r'conversion dans la chanson à la fin d’sa carrière d’footeuse. Attention, c'pas Céline Dion non plus, faut pas déconner. Ma tentative est ratée. Pire, elle m’provoque. Grossière erreur ! « Si tu m’invites si gentiment. » Elle peut pas voir l’sourire espiègle sur mon visage mais elle peut distinguer mon ton malicieux. J’délaisse mes fringues et m’approche d’la porte. J’sais la poignée et la tourne. J’pousse l’battant qui s’ouvre net, ça lui apprendra à pas fermer à clé. M’voilà dans l’encadrure. J’jette un œil à la cabine. La buée sur l’verre m’empêche d’distinguer ses courbes. « T’as b’soin d’aide pour t’frotter l’dos, princesse ? » Un rictus suspendu à mes lèvres, j’avance vers elle. A sa hauteur, j’fais mine d’ouvrir la cabine. Il en est rien. J’vais pas la r’joindre sous la flotte, c’pas une amante. Si ça avait été l’cas, j’s’rai à ses côtés d’puis l’début. J’me contente d’attraper ses fringues posées sur une chaise. Pas mal du tout. C’bien plus sympa qu’sa tenue d’sportive. « J’te laisse cinq minutes pour sortir d’là, sinon j’les balance par la f’nêtre et t’auras plus qu’à aller les chercher dans la rue. » Blague ou vérité ? J’vous laisse vous faire votre opinion. J’précise qu’j’ai envie d’jouer c’soir.

La musique est entrainante, j'écoute un peu de tout et donc là j'ai droit à du Taylor Swift et je m'amuse à jouer la méga star dans la douche avec comme public mon gel douche et comme micro le pommeau de douche. C'était mon moment, mon week end off. Je sais que pour certaines le truc de la douche pouvait avoir d'autres utilisations mais chez moi il servait souvent de micro devant une foule imaginaire en délire. Je sais qu'Amy entendait mais j'en avais rien à cirer, après tout on était amies non? donc ben elle pouvait supporter mes mauvais côtés comme moi les siens. Bon là mon mauvais coté c'était d'écouter Taylor Swift. Je sais aussi que je l'ai provoqué avec ma réplique c'était peut être un peu fait exprès mais c'était surtout que je tenais à ma douche et que si elle la voulait faudrait venir me sortir de là.

Entre temps j'avais repris mon concert perso, Wembley n'avait qu'à bien se tenir. J'entendis la porte s'ouvrir, j'étais même pas étonnée. Je commençais à la connaitre je savais qu'elle ferait tout pour me faire sortir. "Non merci là me faut de la douceur et pas de la brusquerie." Et hop nouvelle pique au passage. Honnêtement j'avais pris un tel choc que si je savais qu'elle savait masser je lui aurait dit oui et balek de la nudité. Je continuais à squatter la cabine, bon cabine qui faisait trois fois en taille celle de mon appart mais cabine quand même. J'aurais eu l'esprit tordu j'aurais pu me dire que là y'avait vraiment de la place pour des activités physiques bien sympathiques. J'entendis la menace...ah la garce, tenir mes vêtement en otage c'était petit et mesquin. Je savais qu'elle était capable d'user de tous les moyens mais j'aurais plutôt opté pour le fait qu'elle ouvrir la porte de la cabine et m'éjecte de là. Sachant que j'étais pudique c'était le truc le plus simple à faire.

Mais utiliser des fringues de marque, j'étais outrée, scandalisée, choquée. Je savais qu'elle pouvait être capable de les jeter, rien que d'imaginer mon jean Prada au sol me mettait dans tous mes états. Et je ne parle pas de la chemise Dior. J'étais donc obligée de sortir, je ne voulais pas que des innocents soient sacrifiés. Je coupais l'eau et là le drame...merde...re merde....et encore merde tiens. Je venais de me rappeler que le peignoir était resté là où je l'avais laissé donc pas à coté de la douche. Putain j'en avais marre d'être un boulet...pourquoi je l'avais pas déplié et accroché sur le porte manteau à côté de la douche comme tout le monde? nooon moi miss douée je l'avais juste déplié et laissez au même endroit. C'est pas comme si je savais pas en avoir besoin après ma douche...mais bon c'est pas comme si à la base je devais être seule donc sans intruse dans ma salle de bain.

Je ne devais pas perdre la face devant Amy, j'ouvris la porte de la cabine de douche et je sortis nue face à elle. Pas la peine de la jouer timide car de toute façon j'avais pas d'autres choix. "C'est bon la douche est à toi...tu es un monstre de prendre de tels vêtement en otage. Tu me déçois Amy" Bien sur j'en pensais pas un traite mot, c'était de bonne guerre. Je foutais de l'eau de partout vu que bon ce saleté de peignoir était loin et que bien sûr je m'étais lavé les cheveux. Alors que j'allais enfin couvrir mon corps nu, je la regardais, me regarder. "Ce que tu vois te plais?" Je pris aussi une serviette pour mes cheveux, récupérais mes vêtements de ses mains et partie dans la chambre.

Ah si elle savait ! Elle a faux sur c’coup-là. Derrière mes airs d’sauvageonne, j’suis r’lativ’ment douce dans l’intimité. J’aime caresser ; balader mes mains sur l’corps d’mes part’naires ; r’ssentir l’grain d’leur peau sous mes doigts ; les faire frissonner ; et j’en passe. Bon ok, elle m’aurait répondu oui, ça s’rait passer comme ça. Bri est pas une amante en d’venir. J’aurai d’ailleurs eu l’air conne si elle avait accepté. Tel aurait été prise qui croyait prendre. Heureus’ment qu’elle a pas été maligne et qu’elle a joué la carte d’la pique. J’suis sauvée d’une situation gênante.  « T’sais pas c’que tu rates. » J’me contente d’ces mots et d’un rictus. Si elle m’croit pas, j’peux toujours lui présenter des conquêtes. Ah j’ai trouvé mieux ! J’prendrai soin d’sa capitaine, en espérant qu’elle raconte en détail mon habilité. C’vicieux j’avoue. C’tout moi. Tout comme s’attaquer à ses fringues. Enfin, c’t’une fausse attaque. Bien qu’pas matérialiste, j’ai conscience du pognon qu’elles coûtent. J’connais quelques marques. Y a aucune chance qu’j’lui esquinte. D’jà car j’tiens pas à nous engueuler pour une histoire d’douche de un et car j’crains ses r’présailles d’deux. En touchant à ses habits d’luxe, elle pourrait passer en mode démoniaque avancé et s’venger sur ma bécane. Autant pas prendre l’risque. C’pas qu’elle m’fait peur. J’dis ça avant tout pour elle. Quiconque touche à mon bébé est passible d’étripage.  

J’l'ai m’nacé pour la faire réagir. Prête à m’casser d’la salle d’bain et d’attendre son r’tour dans la chambre, v’là qu’elle sort d’la cabine. J’tique un instant en la voyant à poil. C’la même meuf qu’a viré pivoine en s’montrant en soutif y a quinze minutes ? J’ajoute qu’elle est aussi accro à ses fringues sur ma liste. Elle les récupère en vitesse. J’lui tire la langue en guise d’réplique. J’admets être un monstre. C’sans doute pour ça qu’on s’entend si bien. Entre créatures infernales rousses, ça m’semble logique. Mon r’gard s’pose sur ses courbes dénudées. Elle est vraiment bien gaulée. J’me d’mande comment elle peut encore célibataire. En fait, j’sais, c’dû à son caractère. Sa r’marque m’fait sourire. J’avoue qu’j’ai pas été discrète sur l’matage. « C’pas trop mal ouais… » J’vais pas flatter son égo en disant oui. Elle pourrait la grosse tête et plus passer la porte. « Surtout ta louve sur tes côtes. La personne qui t’as tatouée est super douée ! » Par contre, flatte l’mien. J’ris légèrement en attendant probabl’ment une contrattaque d’sa part. Surtout qu’elle m’parait vénère. Elle s’sauve et libère la pièce. J’en profite pour yieuter une nouvelle son cul. La tatoueuse aurait préféré observer l’dessin encré. Elle attendre une autre occasion. La vue d’un postérieur musclé à l'air libre passe en prio. Même s’il est celui d’une amie.

Désormais seule, j’me désape. J’entre dans la douche et rouvre l’eau. J’suis ravie d’constater qu’elle est toujours chaude. C’t’à mon tour d’chanter. Contrair’ment à Bri, j’le fais sans fond sonore et avec ma voix d’cass’role. J’m’en fous royal’ment. J’suis pas là pour lui offrir un concert d’AC/DC. J’me dis quand même qu’faudrait qu’l’emmène les voir sur scène un jour. Ils sont si oufs ! En plus, j’crois qu’ils font une escale à LA lors d’leur prochaine tournée. J’dois vérifier ça. En dix minutes, j’suis lavée. Sortant d’la cabine, j’choppe une serviette et m’essuie. J’me rends compte qu’j’ai pas pris mes fringues d’rechange. Sans hésiter, j’déboule dans la piaule. Bri est assise sur l’lit, son téléphone en main. « J’constate qu’tu mets moins d’temps à t’habiller qu’à prendre ta douche. » Énième provocation gratuite. J’lui jette ma serviette trempée avant d’enfiler mes vêt’ments propre. M’voilà pimpante dans mon jean, avec mon t’shirt favori et ma tignasse cuivrée en bataille. « On va s’la boire c’te bière ou tu dois t’faire une manucure avant ? » J’me marre comme une baleine. Très accès sur les apparences, ça m’étonn’rait pas d’elle. Si c’le cas, j’ma casse sans elle. J’ai trop soif. Elle m’r’joindra plus tard, la princesse.

Vêtements en main je me barre de la salle de bain car oui je suis énervée et j'ai pas envie de foirer une soirée à cause d'un moment d'humeur. Mais bon là j'ai pas envie de rire et ça doit se sentir dans ma voix et dans mon attitude car j'entends une pique d'Amy mais assez faible par rapport à ce qu'elle aurait pû m'envoyer dans les dents en me voyant nue devant elle. Je ne lui réponds pas car je sais que j'aurais clashé méchant. Elle dit que je suis un démon mais elle n'a pas idée à quel point, ma réputation sur les terrains n'est pas arrivée par hasard. Une fois dans la chambre je m'habille assez vite, en même temps faut pas cent ans pour mettre des sous vêtements, un jean et un chemisier. Le plus long reste la coiffure et le maquillage. Je fais ça rapidement juste pour souligner mes yeux et pour la coiffure, bon là...option nid d'oiseaux? C'était encore le plus simple à faire mais c'était pas très Vegas non? J'avais pas encore décidé si je voulais draguer et ne pas rentrer seule ou pas.

En entendant une voix de casserole cabossée émaner de la salle de bain, je me dis que pour le truc de pas rentrer seul bah c'était foutu, y'avait Amy. J'allais pas la virer de la chambre parce que j'avais rencontré quelqu'un. Bon ...je devais revoir mes plans en fait. C'était pas grave du tout. Je décidais donc de ne pas attacher mes cheveux et les laisser libres. Note à moi même quand même prendre de quoi les attacher selon le déroulé de la soirée. En attendant que la Castafiore finisse sa douche je m'étais assise sur le lit et scrollais instagram. Ma pote avait déjà posté des photos du match sur mon profil, je lui envoyais un message pour la remercier. J'entendis l'eau s'arrêter et sans que je comprenne trop pourquoi je me pris une serviette humide dessus. Elle avait vraiment décidé de me casser les pieds? Je pris la serviette et la posait à côté de moi. "La manucure est prévue pour demain, je me suis réservée la totale pour les soins. Je dois bien justifier mon statut de Princesse...." Non mais j'ai le droit de prendre du temps dans la douche ou d'accorder de l'importance à mon apparence non? Si j'étais sadique je lui imposerais de venir avec moi demain. A mon avis elle péterait une pile assez rapidement.

"Y'a un bar de glace dans l'hôtel à côté si ça te dis on peut aller là bas pour prendre cette bière? Ca changera un peu des trucs habituels." Je ne comptais pas jouer aux casino, je trouvais ça tellement bête de faire ça. Perdre son argent de cette manière était pour moi un signe de bêtise. Vegas était pour moi un parc d'attraction je voulais faire des trucs que je n'aurais pas fait à L.A ou à S.A. Donc après la bière, j'ai vu qu'il y avait l'attraction , la stratosphère, se retrouver pendue au dessus du sol de la ville ça devait être génial. "Et j'aimerais faire les attractions sur le toit de l'hôtel Stratosphère" Je lui montrais vite fait les photos. Je ne savais pas si elle avait le vertige mais moi tout ce qui pouvait me procurer de l'adrénaline c'était bienvenue. Ca serait con de venir ici pour s'enfermer dans un casino. Je me levais du lit et je récupérais un petit sac pour mes affaires ainsi qu'une veste en cuir. Là je ne ressemblais plus du tout à la joueuse de foot en jogging et sweat, je me trouvais même plutôt pas mal.

J'ouvris la porte de la chambre, c'était partie pour le début de la soirée à Vegas, je ne sais pas du tout comment elle allait terminer par contre. Mais c'était pas ça le propre de Vegas? se lâcher et s'amuser? Finalement c'était peut être bien qu'Amy soit là car avec une amie à mes côtés j'allais surement moins déraper, ni avec elle ni avec une autre.

J’ai gagné mon accès à la douche. Pourquoi j’emmerde Bri à ma sortie alors ? C’comme ça. C’plus fort qu’moi. J’me sens obligée d’taquiner les gens qu’j’apprécie. Et c’te rousse en fait carrément partie. Par contre attention, j’m’autorise d’la faire chier mais j’refuse que quelqu’un d’autre le fasse. Si une personne s’montre chiante envers elle c’soir, j’vais sortir les crocs et endosser mon costume d’grande sœur. Pas touche à ma pote, ok ?! Sauf si elle ok. Comme par exemple si une sexy donzelle l’aborde pour la draguer. C’qui m’étonn’rait pas vu sa t’nue ! Franch’ment, elle est bien gaulée dans ses fringues. J’fais pâle figure à côté. Faut dire qu’j’ai jamais aimé la coquett’rie. J’trouve ça d’un ridicule. Les apparences font pas tout. D’accord, j’admets qu’ça compte. Ça reste la première impression donnée. Mais si y a pas l’cerveau qui suit derrière, c’t’inutile. Puis j’ai pas b’soin d’en faire des caisses pour séduire. Ma rousseur et mon charisme naturels suffisent pour ça. Au pire, j’dégaine mon sourire charmeur. « On va où tu veux tant qu’on va boire un verre ! » J’en arrive à un stade avancé de déshydratation. Sans compter qu’être enfermée dans cette piaule commence à le gonfler. J’suis pas v’nue à Vegas pour passer ma soirée dans un hôtel.  

J’mate la brochure qu’elle m’tend. J’avoue sur l’papier, des attractions sur l’toit d’un hôtel, ça sonne merdique. J’change rapid’ment d’avis en découvrant qu’on peut y faire du saut à l’élastique ! C’t’un truc qu’j’rêve d’faire d’puis un moment. J’en ai causé à Hazel. A son rictus malicieux, j’l’ai soupçonné d’avoir une idée derrière la tête. Surtout qu’mon anniv était proche. Malheureus’ment, j’peux plus savoir c’qu’elle a mijoté. « J’suis carrément pour ! T’es chaude pour un saut à l’élastique ? Ou t’fais ta trouillarde ? » J’lui tire la langue. C’de bonne guerre même si j’comprendrai qu’elle flippe. Sauter dans l’vide à quoi r’froidir. Et même si ça la botte, elle est p’t-être bloquée par son contrat. C’pas rare d’avoir des clauses interdisant les choses dang’reuses chez les sportifs. En cas d’blessures, ça coûte cher. Mais elle peut être bottée. J’ai bien envie d’faire ça en duo. Ça s’rait une nouvelle façon d’forger notre amitié. Sans s’balancer une pique à la gueule pour une fois. « T’as pas oublié ton diadème, princesse ? », qu’j’lui d’mande en quittant la pièce. J’ai dit quoi au sujet des piques d'jà ? J’me r’ferai pas. C’t’aussi pour ça qu’elle m’aime. En toute amitié bien sûr.

On r’descend dans le hall. Une fois sur place, j’aperçois l’entrée du bar d’glace. Dans l’absolu, j’ai toujours soif. Sauf que j’suis trop excitée à l’idée d’faire un saut à l’élastique. « On boira un coup au Stratosphère, viens. » Elle va probabl’ment pas comprendre. Moi qui délaisse une bière. J’la chope par l’bras et l’entraîne dehors. Il faut encore chaud à c’t’heure-là malgré la nuit. J’admire quelques s’condes tous les néons brillants des différents enseignes du coin. 90% sont des casinos, étrange non ? « J’ai pas pris d’deuxième casque… » J’fais la moue. J’aurai pu y penser quand même. Un trip d’nuit dans les environs d’la ville est sûr’ment sympa. Après, j’peux l’embarquer et lui filer l’mien. J’me fois d’me taper une amende. Enfin, j’m’en fous pas mais j’suis prête à prendre l’risque. « Ton chauffeur est encore dispo ? Sinon, la princesse qu’t’es a bien une limousine pour l’am’ner ou elle veut, non ? » J’me marre. Puis j’capte que ma conn’rie est pas si conne. On est à Vegas. On peut la louer la caisse ! Ce s’rait fun d’nous faire trimbaler en limousine. J’nous vois d’jà d’bout, l’corps dépassant par l’toit ouvrant en train d’narguer la foule en ch’min. C’pas mon délire en soi, c’plus l’sien à mon avis. Elle déteint sur moi !

A la base je n'avais pas pensé à faire un saut à l'élastique dans le vide mais vu que l'occasion se présentait, qui étais-je pour la refuser? Surement que le club ne serait pas trop pour que je le fasse mais comme d'habitude je ne prêtais aucunes attentions à ce genres de clauses. D'ailleurs demain j'allais faire beaucoup plus risqué qu'un saut à l'élastique et personne n'était au parfum. C'était une connaissance qui bossait là bas et qui avait accepté de garder pour lui que je venais. Ca allait me couter un diner mais bon c'était un bons gars, je pourrais parler voiture et de San Antonio avec notre bon vieux temps et les courses illégales. Genre 21 ans et je parlais déjà de vieux trucs mais c'était y'a 3 ans max. "Partante aussi pour ça..je me réserve le chaude pour autre chose." Cette fois c'était à moi de balancer une petite pique. Franchement balancer des sous entendus à Amy était en passe de devenir un de mes passes temps préféré. C'était tellement facile avec elle. "Pas pris je veux sortie incognito." Je lui fis un sourire direction donc le saut à l'élastique.

J'aurais parié qu'elle aurait préféré boire mais fallait croire qu'il y avait des trucs qui arrivaient à détourner Amy d'une bière. A mon avis il étaient au nombre de 4, un tatouage, sa moto, un truc à sensation ou une blonde. Mais euhhh moi je voulais aller me geler dans ce bar pour boire? ça faisait partie des trucs extravagants à faire dans cette ville. Je pris un air de chat poté. "Non on reviendra ici, je veux boire dans un bar de glace." Ce séjour allait être un peu compliqué on ne semblait pas vouloir faire les mêmes choses, à part pour le saut à l'élastique. Une fois en dehors de l'hôtel je restais sans voix, c'était wooow. Des lumières de partout, ça clignotait, les belles voitures, les belles femmes, je ne savais plus tout où donner de la tête. Partout mon regard était attiré par quelque chose. Je n'entendis pas Amy parler de son casque. J'allais lui répondre quand les fameux jets d'eau du lac de l'hotel se mirent en marche avec la musique. C'était très kitsch mais je sortis mon téléphone pour filmer et prendre des photos. J'adorais déjà Vegas.

"Hein? quoi? tu veux une limousine?" Woooow là stoppez tout...qui avait changé ma pote? D'abord pas de bière de suite, puis après elle voulait une limousine? J'avais entendu dire que Vegas pouvait changer les gens mais pas autant. "Qui êtes vous? où avez mis Amy?" Ceci dit elle marquait un point la rouquine, y aller à pieds ça serait trop chiant et j'en avais encore plein les jambes du match. "Attends moi là." J'entrais dans le hall de l'hôtel pour aller à la conciergerie. Une fois là bas je montrais ma carte VIP et je demandais une voiture pour aller à la Stratosphère et d'ailleurs je leur fis nous réserver un créneau pour qu'on soient pas comme deux piquets à attendre qu'on puisse le faire. Je ressortis "Une voiture va arriver et on nous attend là bas pour le saut."

Je pense qu'on a dû attendre max cinq minutes quand une superbe limousine arriva. On s'installa et comme j'étais en mode relâche totale, j'allais direct au bar pour nous servir à boire. "A défaut de bière..on a whisky, vodka, champagne, tu veux quoi? Je me préparais un whisky coca et j'allumais la stéréo de la limo" Un son de boite de nuit sorti à fond et je sursautais."Wtf? c'est quoi ce son de merde? j'ai l'air d'être une jetsetteuse, bimbo?" Le chauffeur avait la courtoisie d'avoir la vitre montée entre lui et nous, nous étions donc vraiment tranquilles et j'ouvris le petit toit ouvrant. Je m'installais, baissais la vitre de la portière et regardais dehors avec mon verre à la main. "Je trouve tout ça totalement irréel" Je ne développais pas plus mais l'argent, les facilités à faire des trucs de fou, tout ça...je pourrais tellement m'y habituer...et déraper. Un léger voile passa dans mon regard mais je portais le verre à mes lèvres pour le descendre cul sec.

Elle m’fait rire avec son air d’chien battu. Si elle croit m’amadouer comme ça. Dans l’absolu, ça pourrait marcher si j’avais des intentions lubriques en sa compagnie. J’peux pas nier que ça lui donne un côté charmant, angélique. « On r’viendra forcément ici pour s’coucher. On a l’temps d’boire dans c’bar. » On est à Vegas. L’établiss’ment va pas fermer à minuit. C’même fort probable qu’il soit ouvert H24. C’te ville dort jamais. P’t-être qu’ça s’ra notre cas aussi. C’pas impossible qu’on rentre à l’hôtel tard. Ou tôt, suivant l’point d’vue. D’toute, j’suppose qu’y’a d’quoi s’rafraîchir au Stratosphère. Puis il doit bien exister d’autres bars d’glace dans l’coin. Au pire, on ira à son départ. Dans tous les cas, elle devra bien r’passer par sa piaule pour récupérer ses affaires. Et moi les miennes. Une fois dehors, elle oublie vite sa déception. Bri est comme une gosse à Disney, émerveillée d’vant les effets d’sons et lumières. Pendant qu’elle prend des photos, j’r’garde d’mes yeux les environs. La vue est meilleure qu’à travers un écran.

J’me doutais qu’elle allait réagir à ma d’mande. Vrai qu’moi et l’bling-bling, on est pas potes. « J’l’ai laissée à LA. J’suis sa jumelle démoniaque. » J’lui offre ma plus horrible grimace histoire d’être crédible avant d’éclater d’rire. J’suis bien la même. J’suis toujours moi-même peu importe les circonstances. J’ai pas l’intention d’me laisser corrompre par l’vice d’l’endroit. Enfin, ça dépendra des rencontres faites. Si j’croise une d’moiselle à mon goût, j’exclus pas d’céder au péché charnel. Bri s’sauve et r’vient avec des nouvelles. Visibl’ment, elle s’est occupée d’tout. C’pratique d’avoir une mini star dans ses amies quand même. L’temps d’un cycle d’jets d’eau et une limousine s’pointe d’vant le hall. On s’approche du chauffeur. Bri lui montre la réservation sur son portable et on est invitées à monter à bord. On s’fait pas prier pour foncer. J’ai toujours soif en plus. Évidemment, j’rate pas l’occasion d’la faire chier au passage. J’ouvre la portière et lui fais signe d’entrer. « Honneur à la princesse. »

Une fois à l’intérieur, elle s’jette sur l’bar. « T’es vraiment une poivraute ! » J’fais référence à notre sortie au Planet. J’ai pas oublié. C’surnom va la suivre un bout d’temps. « Champagne s’te plait ! » A défaut d’bière, j’choisis au moins des bulles. Et non, l’eau pétillante était pas une option valide. J’tiens pas à rouiller. Puis, c’soir, c’soir d’fête alors faut marquer l’occasion. Et on arrose sa victoire ! Et nos r’trouvailles. Et j’oublie pas l’plus important : on fête surtout notre amitié. Malgré nos piques, on s’apprécie. « Il t’manque quelques bonnets pour ça. » J’me marre. Sa poitrine est pas dégueu. Disons qu’elle fait pas du E non plus. Et dans ma tête, la bimbo, elle a des gros seins. Et pas d’cerveau aussi. Bri a ni l’un ni l’autre. Et encore heureux. On s’rait pas si proche sinon. « J’m’occupe du son ! » J’sors mon Smartphone. J’lance YouTube et tape [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien] dans la barre d’recherche d’Arch Enemy (attention à tes oreilles) Car c’soir, l’monde nous appartient. J’fous l’volume à fond, m’croyant chez moi.

Pendant qu’Bri admire l’paysage d’sa vitre, j’décide d’me l’ver et d’l’observer par l’toit ouvrant. J’comprends ses propos. Vrai qu’c’fou. On dirait qu’j’rêve éveillée. Enfin rêver, j’rêve pas vraiment d’ce décor. J’suis plus bécanes, tatouages, blondes voire les trois à la fois dans mes songes les plus osés. Comme par exemple quand j’m’imagine tatouer une blonde sur l’assise d’un deux-roues et qu’elle est à poil. J’vous fais pas d’dessin sur la suite. J’fais confiance à votre propre imagination. D’ma main droite j’tapote l’épaule d’la footeuse. « Ramène ta fraise. » Une fois à mes côtés, j’trinque avec elle. J’lance des salutations d’la main aux passants. Pas mal d’monde nous mate dans c’te caisse. On est comme deux stars. C’loin d’mon quotidien mais j’avoue qu’j’en joue avec plaisir. « J’espère qu’t'as d’mandé à ce qu’on nous déroule l’tapis rouge à notre arrivée au Stratosphère. » Ce s’rait si drôle. J’vais tarder à l’savoir. On est proche des lieux. J’vois l’enseigne brillante à quelques mètres.

J'hallucine toujours de tout ce qu'on peut obtenir car notre compte en banque affiche plusieurs chiffres. Et puis le nom de famille jouait aussi beaucoup. Pourtant je ne faisais que taper dans un ballon, je n'étais pas comme ma mère à sauver des vies. Ceci dit Vegas n'étais pas le lieu pour se faire ce genres de remarques, mon statut me donnait accès à des trucs alors j'en profitais. Je souriais à Amy tout en prenant une attitude noble, ce délire de princesse était marrant, je ne le prenais pas mal du tout. Donc j'entrais dans la limo en premier. Si je devais comparer avec Lyan j'étais beaucoup moins précieuse mais par rapport à Amy je l'étais beaucoup plus. L'intérieur de la voiture était tout aussi fou que la ville dans laquelle elle roulait. Ce n'était pas mon premier trajet en limousine mais en général elles étaient sobres. Là tout était fait pour faire la fête dans la voiture. "Mais j'assume à fond...attend on est à Vegas non? on va pas boire de l'eau et se coucher à 20H" Hein? à nouveau elle me laissait sur le cul, j'avais bien entendu? elle voulait du champagne? Je lui servis donc sa coupe avec un grand sourire "Elle est surprenante cette version démoniaque de toi mais sache que jamais tu arriveras à mon niveau baby..." Le baby était fait exprès, c'était moi le démon et je comptais bien le rester.


Sa pique sur mes seins me prend un peu au dépourvu ou c'est mon verre que j'ai bu d'une traite? Je baisse les yeux vers ma chemise l'écartant un peu pour mieux voir. "Heyyy ils sont bien mes bonnets, personne ne s'en ai jamais plains en tout cas." Je regardais mon verre vide d'un air triste, j'attrapais la bouteille de champagne pour me remplir une coupe "Puis on m'a dit que c'était mieux quand ça faisait pile la taille de la main." Je buvais un peu moins rapidement sinon le temps d'arriver au truc je serais chiffon carpette. Et je voulais absolument profiter des sensations de me jeter dans le vide au dessus de Vegas. Un son d'outre tombe emplit la limo et je me demandais ce que c'était que ce truc. C'était pas du tout ma came de musique mais bon ..en fait si j'aimais bien la musique mais l'autre qui gueulait me donnait envie de lui faire bouffer mes crampons pour qu'il la ferme. Par contre c'était en décalé complet avec la ville et d'ailleurs j'en voyais une qui se fondait dans l'ambiance comme une pro..musique à fond , coupe de champagne à la main, Amy était debout sur la banquette et avait ouvert le toit ouvrant pour se la péter. Je la rejoins en haut pour regarder la ville défiler selon ce point de vue. C'est encore plus irréel je trouve Je suis pliée de rire à la voir faire des saluts aux gens qui marchent sur les trottoirs bordant le strip. Le statosphère se voit au loin, vu son architecture il est difficile de le louper. La limo y arrive. "J'ai pas demandé ça j'avoue...mince je suis pas à fond dans mon rôle de princesse."

Le véhicule se gare devant l'hôtel et le chauffeur vient nous ouvrir. On sort et je lui file un billet, lui demandant de nous attendre ici. J'ai déjà payé mais un pourboire c'est toujours sympa. Je prends la main d'Amy presque en courant car je veux faire ce saut vite. Je suis excitée comme une puce. Je suis les panneaux indiquant les attractions et on arrive dans un ascenseur qui nous emmène en haut. "J'ai trooooooooooooppppp hâte, c'est une super façon de s'envoyer en l'air." A l'heure actuelle c'était même ma seule façon de m'envoyer en l'air , tout pour la carrière. L'ascenseur s'ouvrit et j'en sortis rapidement, j'étais du style pile électrique prête à exploser quand je voulais absolument faire quelque chose. Et là ce délire était parfait, ça ferait de super souvenir. J'écoutais à peine les recommandations de sécurité. Je les écoutais jamais. Je ne tenais pas en place, je me balançais d'une jambe sur l'autre, je sautillais.