Promise you'll remember that you're mine. (Ellis)

Ellis aime beaucoup trop ces étreintes volées pour que son corps ne réagisse pas pour lui. Même avant que tout s’écroule, depuis combien de temps ne s’étaient ils pas enivré d’un tel moment ? Il est bien incapable de le dire. Cette sensation, au creux de son coeur, qu’une part de leur malheur est aussi arriver pour leur faire réaliser bien trop de choses. À commencer par l’intensité de leur sentiments, la passion de leurs étreintes laissées de coté. À quel point ils peuvent s’aimer et vouloir indubitablement finir leur jours l’un avec l’autre. Ellis ne sait pas à quel moment il sera réellement à même de lui faire pleinement confiance, mais cet échange et la façon dont il laisse son mari le posséder, l’aimer, dont il répond à chacun de ses coups de reins, est une preuve irréfutable du fait qu’il ne veut pas s’arrêter là. Qu’il ne veut pas le laisser. Qu’il ne veut pas se détourner de lui.

Doigts crispés sur sa peau, muscles bandés, alors que son mari interrompt ses mouvements après lui avoir arraché un râle plus rauque, plus long, en s’enfonçant profondément dans ses chairs. Le regard azur d’Ellis s’accroche à celui de son mari. Le souffle court, le coeur qui bat à tout rompre et qu’il ne parvient pas à calmer. Ce visage hypnotisant d’un Donovan qui, même derrière les larmes, reste terriblement charismatique et magnétique. Il est vite tombé amoureux de lui à l’époque, il s’est vite perdu dans ses bras et se surprend a tout ressentir avec cette même intensité. Beaucoup, à sa place, se serait surement détourné, ne se serait pas laissé faire quant à ses caresses et là, tout de suite, à ses coups de reins. Mais Ellis n’est comme personne. Leur mariage ne ressemble à aucun autre, leur complicité n’a pas d’égale. La force de leur sentiments, de leur amour, semble prête à tout surpasser, à tout braver, à tout vaincre. Qui plus est maintenant que Donovan a admis, par quelques larmes, à quel point il peut être tout aussi vulnérable que son mari. Tout aussi défait. Tout aussi détruit.

Cette étreinte est là pour panser leurs blessures, caresser leur coeur et se repaitre une nouvelle fois de la chaleur de l’autre. Ellis veut juste s’abandonner, tout oublier. Pourtant, son mari se détourne de lui, termine sur le dos à ses côtés, laissant l’avocat sur sa faim. Il tourne machinalement le regard vers lui et il ne faut que cette connexion silencieuse et son geste léger, pour lui faire comprendre. Le coeur d’Ellis rate un battement, alors qu’il comprend et se redresse pour venir chevaucher son mari. Il a perdu toute confiance en lui avec cet adultère, s’est muré dans une sphère destructrice le condamnant à ne plus savoir s’il est digne d’être aimé et désiré. Il en oubli à quel point il peut être doté d’une terrible beauté, la musculature dessinée et les yeux enjôleur. Il en a oublié à quel point il peut être un amant fiévreux et passionné. Terriblement joueur, enivré par sa propre luxure. C’est avec ça que Donovan veut le faire renouer en cet instant.

Leurs érections s’entrechoquent, alors qu’il s’affuble cette fois-ci d’un peu de salive avant de lier une nouvelle fois leurs désirs. Un long râle lui échappe alors qu’il guide ses mouvements, qu’il l’insinue en lui avec une délectation non contenue. Il ferme les yeux un instant, la tête penchée en avant, jusqu’à le sentir au fond de ses chairs. Myocarde qui tambourine dangereusement dans sa poitrine, prêt à en sortir. Il se penche sur son mari, vient lier leurs lèvres d’un baiser langoureux. Le gout de sa salive a cette sensation de sécurité, cette bulle d’amour et de bonheur dans laquelle il nageait avant que tout ne s’écroule. Se redressant à peine, il cale ses mains de chaque côtés du visage de son mari, au niveau de ses épaules, pour entamer ses premiers mouvements de bassin et dicter le rythme de cet ébat. Il sait exactement comment bouger, comment faire grimper les sensations et le plaisir qui bientôt, ne sera plus juste latent. Il pulsera dans chaque once de leur chair, suintera par chaque pore de leur peau. Ses souffles brulants s’échouent contre le visage de son mari, alors qu’il retrouve, par quelques gestes familiers, tout ce dont il est capable. Il se souvient encore de la surprise de Donovan en découvrant ses qualités d’amant, sous cette facette sage, presque chaste, rieuse. L’homme, plus brulant, derrière la facette de parfait père de famille rangé. Ellis est habité de fantasmes tous plus libidineux les uns que les autres.
Les yeux ancrés dans ceux de son époux, il se joue de leur proximité et de leur distance tout à la fois. Ses mains remontent jusqu’aux pectoraux de son homme qu’il saisit entre ses doigts, arborant, légèrement penché vers l’arrière, son torse dessinée par les années de sport et sa pratique intensive. Il se mord la lèvre inférieure, penche la tête en arrière, en laissant s’échapper ses gémissements sans une once de timidité. Chaque sensation est décuplée, maintenant qu’il agit lui même sur son plaisir, comme sur le leur. Tout se meut dans une bulle brulante, prête à les consumer totalement.
Brasier torride enfin ravivé.

Faible, il se laisse envoûter par la beauté de son homme. Donovan ne bouge plus au dessus des draps. Seule son érection subsiste dans l'excitation. Brûlante, encore enivrée par la saveur de ses chairs. Son corps blottit dans un nuage sent que tout pourrait se dissoudre brutalement. Tout lui semble si fragile qu'il lui faut un effort surhumain pour ne pas craquer et fondre à nouveau dans ce sentiment boueux de le perdre. Un sable mouvant, son cœur le devient dés l'instant où il pose son regard sur son mari et qu'il se sent dépouillé de tout.
Face à lui, le plus vieux ne peut pas luter. Irrémédiablement attiré par son charisme, qu'il soit rayonnant ou blessé. Ellis est beau sous toutes ses nuances.

A mesure que son homme revient vers lui et le chevauche. Un gémissement vulnérable traverse ses lèvres et l'imprègne de désir. Plus que jamais, Donovan sent son organisme le préparer au plaisir. Ses muscles se nouent pour ne pas craquer sous la violence de ses sentiments tandis que ses organes gonflent d'une texture moelleuse où tous ses sentiments pourront éclore sans risquer de se faire du mal. Le présentateur sait son être enclin à la destruction depuis que son mariage bat de l'aile et ses mains ses posent sur les hanches de son mari lorsque celui-ci encercle son érection. Sa queue épouse ses courbes sans complication ni résistance, accompagnée d'un filet de salive chaud et excitant, les coups de reins de son amant n'ont aucune difficulté à le rendre si fébrile. Ses mains se resserrent sur sa peau, ses doigts la marquent involontairement. Gouverné par le désir, Donovan perd de ses capacités de contrôle, relâche tout. Dans sa transe, il parvient à se saisir du sexe d'Ellis afin d'entamer des vas et viens sensuels et irréguliers.

Pendant toute la manœuvre, au cours de cette communion, son regard ne le lâche pas un instant. Pas une seconde traîtresse ne tente de le détacher de sa cible. Si ses paupières se ferment de temps à autres, ce n'est que pour réceptionner leurs baisers et propulser la chaleur qu'ils dégagent dans l'entièreté de son corps.

Donovan se sent flotter, si léger, débarrassé de ses larmes muettes et d'une part de ses regrets. Ne restent derrière eux qu'un cœur insalubre et recouvert de plaies qu'il se doit de panser pour pouvoir continuer. Son érection tendrement lovée en Ellis, il sent venir les secousses de l'orgasme et son visage se déforme sous la puissance de celui-ci. Un grognement fait vibrer ses cordes vocales. Fait prisonnier de son amour pour lui, le présentateur se déverse dans ses chairs, ressent la chaleur de ses fluides encercler son sexe et l'inciter à continuer. Instinctivement, Donovan redresse légèrement les fesses de son mari pour lui asséner quelques coups de reins plus violents afin de consommer jusqu'à la dernière parcelle de ce plaisir humide. Arrivé au bout de ses énergies, son bassin retombe brutalement dans les draps alors que son visage penché vers l'arrière cherche à nouveau le regard de son homme. En rouvrant les yeux, c'est là qu'il comprend que ces gémissements qu'il entendait n'était pas l'echo des siens mais ceux de son mari. Son torse couvert de foutre lui arrache un frisson alors que leurs orgasmes entremêlés dansent encore au dessus d'eux, comparable à un fantôme paisible et épuisé.

Viens là. Son bras passe derrière sa nuque tandis qu'il lui vole un baiser.

Que ce moment s'éternise. Que devienne immortel leur amour.

Erotisme suspendu à leurs souffles courts, qui s’entrechoquent au rythme de leurs coups de reins. Ellis mène la danse et irradie de cette confiance en lui qu’il pensait à jamais perdue. Amant émérite, il offre à son mari toute sa maîtrise et toute son envie. Il le désire si fortement que cela pourrait en devenir douloureux. Le sentir s’enfoncer un peu plus entre ses chairs est une torture agréable dont il ne se lassera jamais, alors que ses doigts empoigne la peau, que les mains s’y appuie et qu’il guide cette communion lascive. Ses souffles s’échouent contre le corps de son mari, alors qu’il le domine, toujours redressé, très légèrement penché vers l’avant. Depuis combien de temps n’avaient-ils pas partagés un moment similaire ? Ellis est presque incapable de s’en rappeler, l’esprit totalement vrillé par le plaisir qui grimpe en flèche en lui. Son coeur pulse trop fort, résonne dans tous ses organes qu’il peut presque sentir gonfler sous le plaisir qui le phagocyte totalement.

Il en oublie la peine et les larmes. La peur de perdre à jamais Donovan, comme la détresse de ce dernier, échoué un peu plus tôt contre son corps. Lorsqu’ils communient de la sorte, Ellis les sent invincibles. Cette sensation grisante qu’il ne peut rien leur arriver, parce qu’ils sont là, à s’aimer comme jamais. Plus fort encore que tout le reste. Ses gémissements s’intensifient, les caresses de son mari le font soupirer plus fort, d’un plaisir mal contenu. Il se laisse faire lorsque le plus âgé vient se saisir de ses hanches pour l’affubler de coups de reins brutaux, alors qu’il libère totalement son orgasme entre ses chairs brulantes. Ellis peut le sentir s’abandonner, fermer les yeux pour retomber mollement contre le matelas, alors que lui même termine de s’enivrer de l’instant. Spasmes qui agitent son corps alors que ses derniers râles disparaissent, avalés par la douceur matinale. Il s’en sent presque chancelant, le corps tremblant, le coeur au bord de l’explosion, alors qu’il reprend son souffle rapidement, endurant qu’il est.

Son corps attiré contre celui de son époux, tâché de ses fluides, Ellis n’y accorde pas d’importance, lorsqu’il s’échoue contre la sueur et les effluves qui glissent le long du torse de son mari, pour répondre à son baiser. Ses mains caresses encore la peau humide, se délecte de l’instant, alors que sa langue goute une nouvelle fois à la sienne, danse avec elle, se joue de ce moment fiévreux. Son coeur se calme progressivement, alors qu’il reprend ensuite son souffle, déposant sur les lèvres de son mari, quelques baisers plus légers. Ses yeux clairs brillent de tout son amour et des endorphines qui s’agitent en lui. Il ne veut pas que l’instant s’arrête, ni qu’il soit brisé. Il ne veut pas penser à la réalité qui les attend derrière la porte de la chambre. Même les enfants, il n’y pense plus. Il n’y a que Donovan et son air ténébreux. Que Donovan et ses yeux bleu et ses mains sur son corps.

Une des mains d’Ellis remonte jusqu’à la joue de son mari, caresse sa barbe, alors qu’il reste contre lui, le sent encore entre ses chairs, pour s’en retirer progressivement. Pourtant, il demeure contre son corps. Il peut sentir les mots doux se faufiler entre ses dents, ses lèvres, venir glisser jusqu’au visage de Donovan. « Je t’aime Dono » Lâche t-il simplement, au risque de souffrir ensuite. Mais pour lui, cette évidence lui fait pousser des ailes, même si une part de lui lui susurre que peut être, il souffrira encore de l’aimer autant. De lui offrir son coeur, sur un plateau d’argent. Que peut être c’est une mauvaise idée de tout lui avouer. Mais pour Ellis, l’aveux lui échappe naturellement, après l’intensité de ce moment partagé et les larmes de remords de son époux, dont il sait la sincérité. Tout ce qu’il souhaite aujourd’hui, c’est qu’ils puissent se reconstruire, progressivement. C’est qu’il arrive à lui pardonner, à lui faire confiance de nouveau, même s’il sait que cela prendra du temps. La souffrance a été immense, mais au delà de tout, Ellis est un homme amoureux. Il l’aime si fort qu’il pourrait s’oublier au passage.

Son corps est encore brûlant, imbibé de leurs ébats. Tout l'amour émanant de leur peau s'échoue sur les draps. Ce lit est un radeau nageant dans l'océan qu'est leur amour. Mais il sait, qu'au dessous de la surface, que juste à l'endroit où l'eau touche l'air, se cache une épaisseur noire qu'à déversé Donovan en trahissant son mari. Une tâche de pétrole, toxique, renfermant d'autres monstres bien plus grands qu'eux et que leurs sentiments. Des démons fous, blessés, suspendus dans leur violence et prêts à les attaquer. Des ombres douloureuses qu'ils croiseront encore longtemps et dont ils ne devront pas se laisser impressionner. Donovan refuse de se laisser avoir par l'ampleur de leurs blessures, s'invente chirurgien, chasseur de monstres, tueur de dragons, prince charmant. Son cœur se gorge d'optimisme alors que son bras reste derrière la nuque d'Ellis pour le maintenir contre lui.

Il n'a besoin de rien de plus. Leurs lèvres suffisent à le rassurer et lui donner envie de déplacer des montagnes pour retrouver pleinement la confiance de son homme. Cette confiance là dont il était si bien amouraché. Le présentateur ressent encore parfois sa présence rassurante tout au dessus de sa tête mais il n'a qu'à tendre le bras pour comprendre que c'est une illusion. En se détournant de leur amour, Donovan a pris le risque de se mettre à découvert. Ellis ne sera plus là pour le protéger face à ses peurs maintenant que cette limite est franchie. Il se devra d'évoluer seul, en parallèle. Il devra faire ses preuves, lui montrer qu'il est encore à la hauteur.
Non, lui prouver.

Le je t'aime qu'Ellis lui offre, Donovan l'attrape au vol et le laisse pénétrer chacune des pores de sa peau. Comme une formule magique qu'il devait dire pour lui donner envie de reprendre toute sa force et son insolence. Sa seconde main prend place dans le dos de son mari alors que le plus vieux se contente d'abord de le fixer avec amour et admiration. Il ne dit rien, laisse un sourire se dessiner sur ses lèvres. Le moment est suspendu alors qu'il observe le visage de son époux comme s'il était la plus belle création de dieu. Une véritable œuvre d'art qu'il caresse du bout des doigts et dont il sent le parfum sexuel enivrer ses narines. Ses doigts contre sa barbe parfaitement bien entretenue, Donovan peine à sortir de sa transe. Il redoute le moment où ils devront à nouveau quitter ce lit et retrouver leurs rôles de pères, de maris mais aussi d'hommes. Ici, il n'est que son amant mais aussi son amour, cela ne tient qu'à ça, pas de filtres, pas la moindre chaîne si ce n'est celle qui relie leurs deux cœurs si amoureux.

Au fil des minutes, le plus vieux reprend son rôle de pilier et de mari. Ses larmes se sèchent au bord de ses paupières alors que son souffle s'éveille à nouveau. Il renaît. Un je t'aime et Ellis insuffle en lui une force qui le réanime. Il se sent fébrile et reprend doucement ses marques. Ils sont dans leur chambre, enlacés juste après l'amour. Tout va bien.
Ce n'était pas un rêve.

Si tu savais comme il m'a manqué celui là. Ce je t'aime aux intonations de son époux. Ces quelques mots si importants à ses yeux qui ne cesseront jamais de le faire vibrer dans son intégralité. Le sourire que lui offre Donovan est plus lumineux ; il retrouve instantanément de son charisme. Telle une fleur qui éclot au printemps après un hiver rude, ses pupilles alpaguent les siennes. Je t'aime aussi, irrémédiablement. Il veut le rassurer, lui faire comprendre qu'il sait que l'amour ne suffit pas et qu'arrachée à la confiance alors elle ne les mènera plus jamais à rien. Donovan veut la retrouver, qu'importe le nombre de plumes qu'il y perdra.  Il sacrifiera tout, brûlera les plus belles prières pour la ramener à la vie. Sa large main caresse les cheveux d'Ellis mais aussi sa joue. Il lui sourit, fort, dévoué, soudainement bien plus stable qu'il ne l'a été ces derniers jours. On va apprendre à aller mieux ensemble. Il marque une pause. Ensemble. Ce mot lui fait un bien fou, il se sent forcé de le répéter pour ramollir un peu plus son cœur. Si je t'ai demandé en mariage dans ce restaurant parisien, c'est parce que je savais que toi et moi ce serait pour la vie. En réalité, dans cette foule à la gay pride je le savais déjà. Dés la première seconde. Je ne veux pas que l'oublies.
Il le pensera toujours : Ellis est son âme-soeur, même amoché.

Enveloppé dans les mots doux et leur amour qui les love agréablement, comme dans du coton, Ellis se sent revivre. Auprès de Donovan, perdu dans toute cette affection qui lui manquait terriblement, il a la sensation d’être lui même. Son coeur bat plus fort, ses yeux accrochent les siens et toute la tendresse qu’il ressent pour son époux pulse en lui. La réalité douloureuse laisse place à quelque chose de bien plus satiné, de plus agréable. Les deux hommes se retrouvent après une distance déchirante créée par les épreuves et la peine. Immense, dévastatrice, ayant totalement bouffé Ellis. Lorsque Donovan l’a récupéré, la veille, lorsqu’il lui a offert sa force, l’avocat n’a pu se résoudre à dormir seul une nouvelle fois. Son âme criait sa douleur et son coeur lui martelait d’aller rejoindre son mari. De se lover dans leurs draps et de l’aimer, envers et contre tout. Il ne veut pas croire que le brun sera capable de le bafouer une nouvelle fois. Ses larmes ont été ses témoins, ses promesses. Il ne fera pas la même erreur deux fois. Il ne fera pas en sorte de le perdre.

Un fin sourire étire les lèvres d’Ellis, alors que son mari lui sourit à son tour. De ce rictus charmeur et rayonnant qui l’a toujours fait vibré, qui l’a toujours attiré. Déjà lorsqu’il était célèbre, à l’époque et qu’il faisait tourner toutes les têtes, d’un simple sourire similaire. Les années leurs sont passé dessus, ont creusé leurs traits, mais Donovan n’a pas perdu de son panache et lui a fait comprendre que son mari n’a pas perdu de sa beauté et de son charme. De cet érotisme qui le suit à la trace, dissimulé sous une apparence sage et sérieuse, de père et d’époux parfait.

Je t’aime lancé à son tour, avec une conviction qui l’ébranle, alors qu’Ellis se perd dans ses yeux clairs. Il se laisse caressé, toujours lové contre son corps, il savoure sa chaleur et cette sensation agréable de flotter après l’orgasme. Après l’amour. Prunelles claires qui se fixent sur le visage de son mari, alors que le ton devient un peu plus sérieux, mais surtout plus déterminé. Oui, lui aussi en a envie, d’aller mieux ensembles. Il veut qu’ils se réparent, plutôt qu’ils ne se séparent. Il veut retrouver la complicité de son mariage et le bonheur d’une famille unie. Il ne peut plus continuer son exil qui lui fait plus de mal qu’autre chose, séparé de l’homme qu’il aime et de tout ce qui les a construit durant des années. La nouvelle déclaration de son homme le rend presque chancelant, terriblement ému, alors que ses yeux clairs en viennent à briller de toute cette émotion mal contenu. Donovan l’aime. Il l’aime comme jamais il n’a aimé et Ellis vibre du même amour pour lui. Les deux hommes se sont trouvés, là, au milieu de la foule. Ils se sont vu pour ne plus se lâcher alors pourtant qu’autour d’eux, s’offrait une multitude de possibilités. L’avocat en vient à se dire que le destin a agit pour eux. Qu’ils étaient obligés de se voir, de se rencontrer, de passer cette nuit ensemble. Il se souvient à quel point il n’avait d’yeux que pour Donovan, au milieu des autres. Il brillait plus fort, plus intensément, il attirait tous les regards. Pourtant, c’est sur lui, avocat discret, torse nu et peinturluré, qu’il a accroché son regard pour ne plus le lâcher. Qu’il s’est approché. « Je m’en souviens comme si c’était hier » De tous ces moments. De toutes ces émotions qui lui reviennent en pleine visage. « Je ne voyais que toi dans cette foule à la gay-pride, tu irradiais d’un charme incroyable » Il lui sourit, plus attendri par les souvenirs, plus heureux. « Je ne pensais tellement pas que tu me verrais toi aussi, que tu viendrais me voir. Je me souviens comme tout le monde te regardait avec envie » Plein d’admiration pour son époux qu’il n’a cessé de soutenir et de contempler avec un amour incommensurable. Aussi bien pour l’homme qu’il est, que pour son incroyable beauté. « Et le restaurant… » Il lève les yeux au ciel, lâche presque un petit rire heureux. « Tu m’as achevé ce jour là, j’étais persuadé que tu ne voudrais pas te marier » Dit-il, un sourire trop large étirant ses lèvres, creusant les petites fossettes aux coins de ses yeux, rehaussées par l’âge. « Ça restera un des plus beaux jours de ma vie » Avec leur mariage, la naissance de leurs enfants, leur voyage de noce. Tant de souvenirs ancrées dans son esprit et dont il ne peut se dépêtre. Tout pulse trop fort en lui. Si fort, qu’il est heureux de pouvoir leur offrir une seconde chance.
« Sans toi, ma vie serait terriblement fade » Avoue t-il, alors qu’une de ses mains se cale sur sa joue puis qu’il vient l’affubler d’un baiser. Il sait qu’ils vont devoir sortir de leur bulle, aller s’occuper des enfants. Mais en cet instant, bercé par l’intensité des souvenirs et de son amour qui pulse si fortement entre ses cotes, Ellis veut profiter encore de l’instant et de ces retrouvailles encore fragiles, mais pas moins intenses.

Il est petit à petit en train de retrouver tout ce qu'ils avaient perdu en l'espace d'une soirée seulement. Sentir évoluer dans cette chambre leur amour, remonter entre les meubles, de sous leur lit, descendre du plafond pour les caresser et les lier l'un à l'autre donne à Donovan la sensation d'avoir retrouvé sa place de mari mais aussi de père. Tenant Ellis contre lui, ses mots sont d'une douceur si rare qu'ils lui coupent le souffle et l'empêchent de réagir pleinement à toute cette tendresse. Leurs mémoires ne font qu'une et leurs souvenirs deviennent un océan dans lequel ils nagent tous les deux sans penser à quoi que ce soit d'autre de négatif. Ils ont besoin de cet élan de bonheur pour résister et se donner envie d'aller plus loin et reprendre de zéro.
Après cette trahison, Donovan comme Ellis a la sensation de vivre une renaissance.

Toutes les cendres qu'il avait laissé sur ce lit sont en train de former un tourbillon où une silhouette se dessine. Elle est encore minuscule cette masse et ne ressemble pas à grand chose mais il lui suffira d'un élan, d'une simple impulsion pour lui rendre son visage et sa beauté. Leur complicité, elle est encore là, quelque part, il la ressent dans les baisers que lui donne Ellis mais aussi dans son sourire. Ils n'ont pas tout perdu.
Ils ne peuvent pas avoir tout perdu. Ils avaient tellement que même le plus grand incendie ne saurait tout ruiner. Le peu qu'il reste suffira à reprendre du terrain et les bousculer. Son cœur se serre tandis qu'il caresse les cheveux de son mari. Donovan est bienveillant et le fixe d'un regard brillant. Bien sûr que non je ne voulais pas ! Il avait été catégorique. En rencontrant son amour, le présentateur n'avait eu aucune peine à lui dire qu'il ne laisserait jamais qui que ce soit le prendre en traitre et lui mettre la moindre chaîne.
Avec Ellis, il n'y avait eu aucun piège, seulement la sensation d'une évidence : il désirait se lier à lui, autrement que par des étreintes brûlantes et une situation stable. Donovan avait besoin de l'épouser pour lui prouver toute son allégeance.

Mais toi … Il rit un peu, lui vole un nouveau baiser. Tu serais capable de me faire faire n'importe quoi. Surtout quand tu me regardes de cette façon. Son corps tortille un peu alors qu'il repousse légèrement le visage d'Ellis en posant sa main sur menton. Arrête tout de suite. Plus léger, un rire franc traverse la barrière de ses lèvres tandis qu'il se redresse et s'assoit au bord du lit. Donovan se redresse, laisse glisser contre sa peau la chaleur des draps pour retrouver la fraicheur de la chambre. Son corps nu s'avance jusqu'à leur salle de bains privative où il leur fait couler un bain. Il est tôt, tous deux sont recouverts de leurs ébats et encore épuisés de leur courte nuit. Alors que l'eau coule tranquillement, le plus âgé retourne sur ses pas, prend appui dans l'encadrement de la porte tout en admirant la beauté de son mari allongé dans leur lit.

Tu sais, les vacances, je me disais. Il est un peu hésitant et déteste cette sensation de perdre son courage. C'est pourquoi que, pris d'un élan, l'homme s'avance et prend place à quatre pattes au dessus de son mari. Ses yeux bleus fixés dans les siens, Donovan se dit que s'il ne laisse pas percevoir l'ombre d'un doute ou d'une crainte alors Ellis suivra, emporté par la fougue et l'euphorie. On ne devrait pas les annuler et partir tous ensemble. L'une de ses mains naviguent sur le corps de son homme. Au niveau de ses fesses, il descend encore un peu, soulève sa hanche pour le rapprocher de lui dans un sourire complice et audacieux. Le plus vieux se mord la lèvre inférieure avant de le mettre au défit. Sauf si tu as le trouille bien sûr. La trouille que les choses se passent mal, la trouille qu'ils ne sachent pas quoi se dire, que Donovan se perde à nouveau dans le vice.
La trouille de leur offrir une seconde chance.

Il ne peut s’empêcher de rire en entendant son mari presque vociféré que non, définitivement, il ne voulait pas se marier et le lui avait bien fait comprendre. Toujours blotti contre Donovan, Ellis ne peut s’empêcher de le fixer d’un regard amusé et terriblement sentimental. Il sent son amour le prendre à la gorge, remonter jusque dans ses yeux, descendre dans son coeur. Evoquer ce passé et l’évidence de leur relation, lui fait comprendre à quel point, malgré la douleur, il ne pouvait pas se détourner de lui. Il lui était plus difficile d’imaginer le quitter que de songer au fait de lui pardonner. Malgré son ego et la peine, immense et implacable qui le submergeait.
Il rit avec lui, se laisse doucement repousser sur le côté pour s’étaler, sur le dos, dans les draps, le visage tourner vers un Donovan qui s’agite. « C’est mon super pouvoir » Plaisante t-il, conscient qu’il a toujours eu un certain véritable pouvoir sur son homme, simplement parce que les deux ont toujours été régit par un amour terriblement intense. Si intense qu’il en est devenu destructeur, dés lors que leur radeau a pris l’eau et que Donovan s’est abandonné avec un autre.

Bercé par les endorphines et les mots doux, Ellis vient fixer le plafond clair, avant de se frotter le visage pour reprendre un peu ses esprits. Ce matin, il se sent apaisé et bercé par un sentiment bien plus léger. Il ne regrette pas d’avoir rejoint son mari durant la nuit, ni même de l’avoir laissé le toucher, le caresser, l’embrasser. Jusqu’à lier leurs corps après s’être tout avoué. Malgré son coeur blessé, il se sent apte à pardonner. Ou du moins, à entamer ce long chemin vers le pardon total.
Entendant l’eau couler dans la salle de bain, il ne tourne la tête vers la porte de cette dernière qu’en entendant son mari revenir vers lui. Il le fixe de ses yeux clairs, les laissent dériver le long de la silhouette plus fine mais tout de même dessinée de son mari, avant de revenir se caler sur ce visage qu’il ne cesse d’admirer et qui suscite tant d’engouement. Ce charme magnétique. Il le voit bien, lorsque les deux hommes vont dans une soirée, Donovan a ce quelque chose qui attire irrémédiablement. Un côté ténébreux qui l’a séduit à l’époque et depuis, chaque jour un peu plus. Silencieux, il se contente de l’écouter, sans bouger, toujours étalé dans les draps tâchés de leur ébat. Il le laisse poursuivre, revenir vers lui, suit les mouvements de son corps, de ses yeux, sans oser le toucher lorsqu’il se positionne pourtant au dessus de lui.

Il peut sentir un frisson le parcourir, agréable. Comme une décharge de désir, revenant à la charge, dés lorsque que son bassin vient cogner contre celui de son homme. Les mains offertes, qui se positionnent contre le lit, de chaque côté de son visage, Ellis se mord un instant la lèvre inférieure avant de sourire. « Tu essayes de me corrompre c’est ça ? » En accentuant le contact de leurs bassins avant de retrouver un peu de sérieux. « Je t’avoue que je n’avais pas le coeur de dire aux enfants qu’on annulait tout » Avoue t-il du haut de sa faiblesse. Homme bafoué, meurtri, et pourtant incapable de tout abandonner, de tout saccager. Il sait, il a toujours su, qu’il n’a de toute façon pas la force de caractère de son mari. Esquissant un sourire, il revient fixer les yeux de son homme. La trouille. Une part de lui, n’est pas encore en confiance. Il sait qu’il ne survivrait pas de voir son mari le bafouer à nouveau. Il sait que cette fois-ci, il ne s’en relèverait pas et une part de lui craint les vacances insouciantes et les corps peu vêtus. Son ventre se tord mais il retrouve un peu de courage. « C’est plutôt toi qui devrait avoir la trouille » Le menace t-il, un éclair provocant dans les yeux. La trouille de le perdre pour de bon, s’il se joue de nouveau de lui. L’air soudain plus sérieux à cette phrase, les traits d’Ellis se détendent un peu alors que ses mains viennent caresser le visage de Donovan. « Je veux ré apprendre à te faire confiance Dono et je pense que ces vacances seront idéales pour ça » Idéale pour mettre leur mariage à l’épreuve, pour être sur que cette fois-ci, ils braveront vents et marées comme ils l’ont toujours fait jusqu’à ces derniers mois. Ellis ressent ce besoin, celui de se rassurer, celui de retrouver son mariage et cette complicité ternie durant les derniers mois. « Je veux qu’on se retrouve, comme avant » Comme ce matin. Comme cette nuit. Comme la veille au soir, où le plus âgé avait été là pour lui.
Comme si rien n’avait changé.

Donovan pourrait rester là, s'éterniser toute la matinée dans les  draps aux côtés de son mari pour se remémorer leur jeunesse, la naissance des enfants mais aussi celle de leurs sentiments. Son regard plongé dans celui d'Ellis, si les siens sont d'un bleu intense, l'océan se trouve dans les pupilles de cet homme qu'il aime et dont il ressent chaque blessure. En  lui faisant l'affront d'une trahison, Donovan s'est aussi trahit lui-même.
Ne pas savoir préserver la seule réussite de sa vie est aussi son échec le plus cuisant, le plus douloureux. Sous sa poitrine se cachent des déceptions qui lui picorent l'âme pour ne laisser rien d'elle. Son souffle se coupe alors qu'il ressent ses mots avec une tendresse qu'il n'était plus certain d'un jour retrouver.

Sa main divague sur le corps d'Ellis, caressé par les rayons du soleil qui traverse les rideaux, l'atmosphère de la chambre est si agréable, si claire, qu'il peine à réellement s'en détacher. Et plutôt que de lui répondre par des mots, ce sont ses lèvres qui viennent venir cueillir les siennes pour y apposer un baiser dont il se souviendra longtemps. Son souffle traverse sa bouche, et s'insinue dans ses poumons. Rien qu'en l'embrassant, Donovan pourrait réchauffer toute son âme et le réparer mais une part de lui sait que les choses ne sont plus si simples et qu'il lui faudra faire ses preuves.
Se battre.
Parce que c'est finalement ce que l'on fait pour les personnes que l'on aime. On se bat, qu'importe les coups qu'on se prend, on ne les évite pas, on ne les fuit pas, on les assimile pour mieux les appréhender ensuite.

On se retrouvera. Peut-être que ce ne sera jamais comme avant, peut-être même qu'une histoire est en train de s'arrêter ici pour laisser place à une autre. Une  nouvelle version d'eux-mêmes et leur amour, fragilisée par la tromperie dans un premier temps puis plus solide que jamais. La main de Donovan caresse les cheveux d'Ellis.
Il crève de trouille lui aussi, son mari a raison. Son cœur tremble à l'idée que leur histoire ne reprenne jamais vie. Le plus vieux est terrorisé à l'idée de tout un tas de choses mais ne veut pas le montrer. Pour l'homme qu'il aime, le voilà qui se comporte en être solide et responsable, reniant au plus profond de lui l'éventualité que cette nouvelle chance ne fonctionne pas.
Si Donovan ne doute pas alors pourquoi Ellis le ferait ?
Il connaît la mécanique. Il n'y a qu'en insufflant sa force à l'autre que les choses peuvent essayer de revenir à la vie.

Doucement, son corps se redresse enfin alors que l'heure des enfants est sur le point de sonner. A présent et ce malgré tout ce qu'ils ont perdu et qu'il leur faut retrouver, Donovan et Ellis se doivent d'être des parents.
S'ils souffrent de cet échec, ils ne se pardonneraient jamais de ne pas assumer leurs rôles de pères.

(rp terminé   )