happy birthday (lela#3)

Nicola est partie voir sa famille pour fêter son anniversaire, ce qui fait que je me retrouve seul quelques jours. Je dirai pas que ça me fait du bien de me retrouver seul, parce que sa présence n’est pas désagréable, mais parfois, si. Ça fait du bien quand même. Enfin, je me rends quand même compte que sa présence faisait partie de mon quotidien, et que son absence me pèse un peu. C’est con, alors qu’à la base, je voulais pas de coloc, et j’ai dit oui juste pour faire plaisir à Jazz. J’en profite pour faire des trucs que j’ai pas fait de puis un moment, un grand ménage et rangement de printemps par exemple, sans l’avoir sous les pattes, à laisser traîner tout et n’importe quoi à mesure que je range. Ça c’est un vrai point positif, l’appart aura été clean pendant quelques jours, le temps de son absence. Je lui ai envoyé un sms pour lui souhaiter son anniversaire, mais je n’ai pas parlé de la petite surprise que je lui ai réservée.

J’entends la porte d’entrée et je sors d’un seul coup de ma chambre pour l’accueillir. « Ça a été le voyage ? Bon, j’te laisse pas le choix, tu poses ta valise, tu vas prendre une douche, et je t’emmène quelque part pour fêter ton anniversaire, ça se discute pas, t’as pas le choix. » Je la prends contre moi un instant, juste parce que je la prends de cours, oui j’en profite. Une fois cette accolade partagée, je prends la poignée de sa valise, pose une main sur son omoplate, et la pousse jusque dans la salle de bain. « Allez, rafraichis-toi, habille-toi, on va passer une super soirée ! » Ça se sent un peu qu’elle m’a manqué je pense ? Non ? Je dépose la valise dans sa chambre - que j’ai pas vraiment rangée, enfin si un peu - et la laisse prendre sa douche. Pendant ce temps je termine de bosser un peu, et une fois qu’elle est prête, je prends mes clés de bagnole, mon portable et mon porte feuille, et c’est parti. Il est tard, elle est sûrement crevée, mais j’avais envie de fêter son anniversaire dignement, plus qu’avec un vulgaire texto. « Alors, ça a été avec ta famille ? » Je ne lui dis pas où on va, c’est la surprise. « T’as mangé au fait ? Sinon on se prend un truc à emporter sur le chemin ? »

Sa mère l’avait assommé de questions. Sur son travail, sur sa vie privée, sur ses relations amoureuses possibles, sur ses amis. Tout était passé au crible jusqu’à la question de l’habitation. Nicky avait refusé de mentir à sa mère. Elle vivait avec un homme et ça se passait bien, il n’y avait rien d’autre à dire. Cette précision n’avait pas suffi. Il avait fallu que sa mère lui sorte tout un discours sur les hommes et leurs instincts d’animaux incapables de se tenir. Nicola l’avait laissé parler jusqu’au moment où elle s’était surprise à lui hurler d’arrêter, allant jusqu’à défendre Leah comme elle l’aurait fait pour n’importe quelle autre amie. Un choc pour sa mère et pour la fille aussi dans un sens. La plus jeune des deux se rendait compte que la distance l’avait tenue loin des discours affabulateurs de sa génitrice et que l’expérience faisant, elle ne pouvait s’empêcher de se dire que tout ça n’était que l’imagination de sa mère qui avait découlé de sa vie et de sa mésaventure.

Autant dire que lorsqu’elle était partie pour prendre l’avion, elle en avait profité pour se vider la tête et dormir… et elle avait bien fait ! Jamais elle ne s’était attendue à un tel accueil aussi enthousiaste de Leah, aussi tactile également et aussi pressant. Un véritable acarien au salon de la moquette tant il était excité. « Ok... c’était long… je… salut… » Il la prenait tellement de cours qu’elle ne savait pas quoi dire. Entre la fatigue, la surprise, son empressement, elle se laissait entièrement guidée – voire commandée – et se dirigeait vers la salle de bain sans protester. Ce n’était qu’en étant sous la douche, profitant de ce moment de détente, qu’elle se rendait vraiment compte qu’il allait l’embarquer en soirée. Elle aurait pourtant aimé dormir… et dans l’autre sens, elle se disait pourquoi pas. Elle avait encore quelques jours de congés avant de reprendre le boulot alors autant en profiter.

La petite robe noire cassée par un perfecto et ses converses blanches, un brin de coiffure, un chouya de maquillage et elle était prête. Elle le suivait jusqu’à la voiture où elle posait ses fesses sans poser de questions, juste guidée par la simplicité de sa vie ici et la bonne humeur de son ami. « J’ai mangé dans l’avion mais c’était dégueulasse, j’ai pas mangé grand-chose du coup mais ça va aller, t’inquiètes. » Forcément, en tant que cuisinière, les repas de cantine des avions, ce n’était pas ça. Est-ce qu’elle devait vraiment lui parler de sa famille ? Elle avait un doute là-dessus, pas forcément l’envie de lui dire qu’il avait été une source de conflit. Peut-être qu’elle lui dirait plus tard. « Ça a été ouais. Ma grand-mère te passe le bonjour. Où est-ce qu'on va ? » Forcément qu'elle avait fini par se poser la question.

Je lui laisse pas vraiment de répit, mais c’est pour la bonne cause, ou en tout cas, je l’espère. Une fois guidée jusqu’à la salle de bain, je lui laisse le temps de se préparer. Lorsqu’elle sort de là tout apprêtée, j’ai un moment de latence, heureusement qui ne dure pas trop longtemps, j’aurai eu l’air con. Mais putain ce qu’elle est belle, c’est juste pas permis. Elle ne rechigne pas et me suit sans rien dire, je suis presque étonné. Elle est sans doute un peu fatiguée, mais une fois dans l’énergie de la soirée, elle va se prendre au jeu j’en suis sûr. Sur le chemin, je prends conscience qu’elle a peut-être pas mangé, et lui pose la question, dans le doute. Je grimace un peu lorsqu’elle parle du repas de l’avion, je compatis, elle qui a l’habitude de la bonne cuisine, ça, ça a tendance à donner la gerbe. Bon de toute manière, si elle a faim plus tard, on trouvera bien quelque chose. Je n’en doute pas. Finalement, je lui demande si ça s’est bien passé avec sa famille, comme le bon ami que je suis. « Ça a été ouais. Ma grand-mère te passe le bonjour. Où est-ce qu'on va ? » Je ris lorsqu’elle parle de sa grand-mère. « Vraiment ? T’as parlé de moi à ta grand-mère ? » Est-ce que je dois m’emballer ou juste être un peu flatté et ça devrait s’arrêter là ? Je chasse ces pensées de ma tête en me rappelant de sa dernière question. « Et on vaaaa… fêter ton anniversaire comme il se doit. » Je tourne la tête et lui adresse un large sourire un peu enfantin, ma marque de fabrique. Ça les fait toutes craquer, bon sauf elle. Mais j’ai au moins réussi à l’amadouer un peu, elle avait aucun homme dans son entourage, aucun homme à qui elle pouvait faire confiance, aucun à qui elle pouvait vraiment parler, et je suis devenu visiblement le seul. Je n’en suis pas peu fier, je peux le dire. Surtout quand on sait ce qu’elle pensait des mâles avant de me rencontrer. Ça devrait me suffire, mais il reste une petite part de moi qui n’arrive pas à se défaire des quelques rêves que j’ai faits où elle était là, et de ses formes qu’elle exhibe sans ménagement, pensant sans doute que ça ne me fait rien. Mais ce n’est pas parce qu’elle n’est pas attirée par les hommes, et donc par moi, que la réciproque est vraie. Bref. Ce soir, il n’est pas question de ça, juste de passer une bonne soirée. Je gare la voiture sur un parking, elle connaît peut-être déjà l’endroit. L’entrée est un peu cachée, pas visible au grand public avec une grande enseigne clignotante. Je n’ai jamais mis les pieds ici, mais on m’en a dit du bien. Nous sortons de la voiture et j’avoue que vu l’endroit, ça pourrait ressembler à un guet appends. « Alors, je te rassure, je vais pas te vendre à des trafiquants de chair humaine. » Je ris comme un idiot et nous arrivons finalement devant le grand molosse qui sert de vigile. Je donne le nom de la personne qui m’a donné l’adresse et il vérifie sur son smartphone si ce dernier fait partie des clients privilégiés. C’est le cas. Evidemment que c’est le cas. Et nous entrons. A l’intérieur, une lumière tamisée, de la musique et… des filles très peu vêtues. Un club de strip tease. Tout à fait. Maintenant, reste à voir si c’est le genre de truc qui la branche ou au contraire qui la rebute, et là je peux aller me foutre six pieds sous terre…

Elle haussait les épaules. Pour elle, parler de Leah à sa grand-mère, ça n’avait rien d’exceptionnel, surtout dans le contexte où la brune avait même quitté la maison de sa mère pour finir son séjour chez sa grand-mère tant les tensions entre les deux femmes étaient palpables. Il avait fallu lui expliquer ce qui se passait, le pourquoi du comment et forcément, Leah s’était immiscé dans la conversation. Une chance pour Nicola – et pour Leah – que la brune ait été élevée en majeure partie par cette grand-mère aimante, ouverte d’esprit et sans a priori. Même si Nicola avait un réel souci avec la gente masculine, il n’en restait pas moins vrai que ça aurait été pire si elle avait été laissée entièrement entre les mains de sa génitrice. Alors oui, évoquer Leah avec sa mamie, ça n’avait rien d’exceptionnel, c’était avec sa mère que ça posait un problème. « Ouais j’ai parlé de toi à ma grand-mère. Les femmes de ma famille sont très curieuses. Elle te trouve beau garçon d’ailleurs, sache-le. » Elle en riait mais c’était vrai. A la vue de la photo de Leah, sa mamie s’était exclamée d’un « ohhh » d’admiration, presque surprise que sa petite-fille vive avec un jeune homme avec autant de charme sans être capable d’y prêter attention, à ce charme.

« Un gâteau m’aurait suffi, tu sais. » En grande gourmande qu’elle était, impossible de résister à une bonne pâtisserie, encore plus si elle avait été faite maison, par les soins de Leah. Certes, il n’était pas un grand cuisinier mais quoi qu’on en dise, c’est toujours meilleur quand c’est fait maison et avec beaucoup d’amour – c’était presque le cas de le dire d’ailleurs. « Cela dit, je te fais confiance pour qu’en s’amuse bien. » Un regard en biais, un sourire au coin des lèvres… « J’espère ne pas me tromper. » Et elle ne croyait pas si bien dire. « Et toi alors ? Quoi de neuf ? Tu as réussi à te faire à manger de façon potable ou si je fouille dans la poubelle en rentrant, il y aura que des boites de trucs commandés ? » Elle en riait parfois parce qu’avec elle derrière les fourneaux de l’appart, le pauvre Leah perdait l’habitude de faire la cuisine lui-même et perdait sûrement de l’attrait pour la bouffe du commun des mortels. « Avoue que je t’ai manqué, au moins pour ça. »

La route filait, les roues de la voiture mangeaient l’asphalte sans qu’elle ne se rende vraiment compte. Il arrivait vite à l’endroit souhaité de Leah et il faisait bien de lui préciser qu’il ne comptait pas la vendre en enchère parce qu’elle aurait presque pu le croire. L’endroit était discret, presque caché. « Tu crois que j’aurais coûté cher ? » qu’elle disait le sourire aux lèvres tout en le suivant. Elle le laissait parler au videur, ne lui servait qu’un sourire de circonstance. Ça serait con qu’ils ne rentrent pas juste parce qu’elle avait la fâcheuse envie de sortir une connerie, comme d’habitude. Ils entraient donc sans encombre et le visage de Nicola se décomposait. Dans le bon sens du terme. La surprise avant tout. Elle ne s’attendait pas à cela, encore moins de la part de son colocataire. « Comment tu connais cet endroit toi ? » Elle s’avançait davantage et immanquablement son regard se posait sur une des danseuses, ses iris redessinant ses courbes. Elle finissait par se tourner vers son ami, un sourire malicieux aux lèvres. « Je sens que cette soirée d’anniversaire va rester gravée longtemps… sauf si on picole un peu trop. » Elle riait et rajoutait quelques mots alors qu’elle ne tardait pas à prendre place sur un des fauteuils face à la scène. « Je crois qu’on va venir ici plus souvent. Ça va être mon nouveau fief. »

« Ouais j’ai parlé de toi à ma grand-mère. Les femmes de ma famille sont très curieuses. Elle te trouve beau garçon d’ailleurs, sache-le. » J’ouvre un peu plus grand les yeux. Attends, ça veut dire qu’en plus elle a montré une photo de moi ? Mais comment elle a eu une photo de moi ? Elle aurait demandé à Jazz ? Non quand même… Sur The Chart ? Peut-être… Non mais ça me semble absolument dingue, faut que j’arrête d’y penser. J’espère vraiment que ma surprise lui plaira, surtout qu’elle dit qu’un simple gâteau fait de mes mains lui aurait suffit. Ouais non mais flemme en fait. « Et toi alors ? Quoi de neuf ? Tu as réussi à te faire à manger de façon potable ou si je fouille dans la poubelle en rentrant, il y aura que des boites de trucs commandés ? » Je ris un peu, parce qu’elle commence à assez bien me connaître au final. « Un peu les deux ? » Je tourne la tête pour la regarder et lui sourire. « Y’a eu des jours où j’ai pris le temps de me préparer des trucs, et des jours où j’avais pas la force et j’ai commandé. Et c’est là que je me suis rendue compte que tu me manquais un peu quand même ! » Un peu ouais, l’appart était carrément vide sans elle finalement. Mais ça, je vais pas lui dire, surtout que j’aurai peur de l’interprétation au final.

Nous arrivons sur le parking du club, et je la taquine un peu, faisant monter la pression. « Tu crois que j’aurais coûté cher ? » Je la regarde avec un petit sourire, glissant mon regard sur elle en totalité, de sa tête à ses genoux, le reste n’est plus à portée de mon regard. « Ouais franchement j’aurai pu en avoir un bon prix. T’as c’qu’il faut là où il faut, t’es en bonne santé les revendeurs d’organes et les cannibales auraient payé une petite fortune je pense. » Je ris comme un couillon, cette discussion est absurde. Une fois entrés, je vois le sourire de Nicky s’élargir et son regard changer. Visiblement, c’est une bonne surprise. « Comment tu connais cet endroit toi ? » Je hausse les épaules et glisse mes mains dans mes poches. « Par des connaissances. » Ce qui est vrai, et puis je me voyais pas lui dire que je suis un habitué, déjà parce que c’est pas vrai, et je pense pas qu’elle m’aurait cru. En plus, je trouve ça un peu glauque les mecs qui sont habitués de ce genre d’endroit. Les femmes sont représentées un peu comme des objets, j’avais peur que ça rebute totalement Nicky, mais heureusement ce n’est pas le cas. « Je sens que cette soirée d’anniversaire va rester gravée longtemps… sauf si on picole un peu trop. Je crois qu’on va venir ici plus souvent. Ça va être mon nouveau fief. » dit-elle en choisissant une place aux premières loges, alors que je l’y rejoins en riant. « A ce point là ? » Visiblement ma surprise a vraiment fait son effet. Une serveuse vient prendre nos commandes et une fois repartie, je ne me gêne pas de reluquer ses jolies formes. « Alors c’est quoi ton style à toi ? Plutôt refaite comme elle là bas en bikini bleu, ou avec des formes comme celle au fond avec la robe rose, ou plus fine comme la serveuse ? » Je me renseigne, on est là pour ça après tout, et puis même si ça me servira à pas grand chose de savoir, au moins ça me permettra de la connaître un peu mieux.

Un sourire presque fier naissait sur son visage quand Leah avouait qu’elle lui avait manqué (au moins pour la bouffe en tout cas). Étrangement, ça lui faisait plaisir de le savoir. Il fallait dire qu’elle ne l’avouerait pas facilement mais cet idiot lui avait manqué aussi. Loin de lui, presque bloquée au milieu de sa famille, elle s’était rapidement compte comme il était simple de vivre à ses côtés et agréable. Oui, il lui avait manqué et leur quotidien à deux aussi en dépit du fait qu’ils ne faisaient que se croiser la majeure partie du temps.

Ça aussi, ça lui avait manqué. Les surprises et les attentions du jeune homme. Quand ce n’était pas une sortie improvisée, c’était une serviette chaude sur le porte serviette quand elle rentrait du boulot l’hiver. Quand ce n’était pas ses fringues impeccablement repassées, c’était un verre d’eau et les médicaments posés près d’elle pour les journées fiévreuses. Des petits rien qui faisaient tout. Des petits rien qui faisaient qu’il était lui et qu’il avait réussi à détendre Nicola au point où elle était capable, aujourd’hui, de poser le terme ami sur le visage de son complice de la soirée. Il n’y avait qu’un ami pour organiser une soirée pareille de toute façon. Pour sûr que s’ils n’étaient pas assez proches, il n’aurait jamais osé l’emmener dans ce genre d’endroit. « Des connaissances hein ? C’est marrant, je ne suis pas bien sûre de cette affirmation. » Un sourire sur le visage, elle le taquinait bien plus qu’elle n’était sérieuse. Elle voyait mal Leah venir régulièrement ici. Ça ne faisait clairement pas partie de sa personnalité de venir souvent mater des meufs qui se dandinent autour des barres… alors que Nicola…

Bon certes, elle avouait aisément : « Ok, fief c’est peut-être exagéré comme mot. » mais il n’en restait pas moins vrai qu’elle s’était assise au premier rang et que ses iris – qui ressortait d’autant plus clairs avec les lumières du club – profitaient du spectacle sans se faire prier. Elle ne viendrait sûrement pas ici toute seule, ça serait glauque, mais elle serait bien capable de revenir de temps en temps, entre amies amatrices de courbes féminines. « Toute refaites, c’est moche. » Et tandis qu’elle se rendait compte de ses propos abruptes, elle tournait sur visage vers l’interrogateur, presque désolée de ce qu’elle venait de balancer. « Enfin chacun ses goûts quoi, je critique pas si ce sont les tiens mais c’est loin d’être les miens en tout cas. » Elle haussait les épaules, son regard dérivant instantanément sur la seconde danseuse dont il avait parlé et sur la serveuse en question qui était venue les voir. « J’aime bien les formes mais j’avoue que la serveuse, vu qu’elle est petite, ça lui va foutrement bien d’être menue, ça la rend... mignonne ouais, pas sexy mais mignonne comme tout. » Et Dieu sait que la mignonnerie chez une meuf, c’était fort attirant, pour Nicola en tout cas. « Dis-moi tout. Laquelle ? » Peu étonnant qu’elle lui retourne la question après tout. Et puis, elle était curieuse, Leah le savait depuis le temps.

Curieuse et naïve d’ignorer que son style de meuf, il l’avait sous le nez… elle qui se penchait vers lui pour lui parler doucement, comme un secret à ne pas partager. « Par contre je dois avouer que je me sens vachement perverse quand même, je suis la seule meuf ici… en tant que spectatrice je veux dire. » Et ce constat la faisait rire cette idiote. Il était vrai que peu de femmes fréquentaient ces lieux en tant que consommatrices et non en tant que danseuses. De quoi attirer quelques regards vers eux, les hommes curieux de savoir ce qu’elle pouvait bien foutre ici. « Avec un peu de chance et beaucoup d’alcool, peut-être que je me fonderais dans le décor. » Se fondre dans le décor. Pour une fille, dans ces lieux, c’était clairement faire partie des danseuses et même si elle était loin d’être danseuse et peu encline à se faire mater par des mecs, pour sûr qu’avec de l’alcool, elle allait vite oublier cet instinct presque primaire de se protéger des regards et des envies masculins. Elle en serait capable… peut-être.

« Des connaissances hein ? C’est marrant, je ne suis pas bien sûre de cette affirmation. » lâche-t-elle avec malice alors que je me contente de la regarder d’un air réprobateur. Non, je ne suis pas un habitué des lieux, contrairement à ce qu’elle semble laisser paraître. Je le fais surtout pour elle, parce que j’imagine que ça pourra lui faire plaisir et que ça pourra nous faire une bonne soirée à raconter. Même si ce n’est pas vraiment mon truc de voir des femmes se dénigrer au point de se foutre à poil - ou presque - devant une horde d’hommes affamés. Je m’enquiert de ses goûts, et elle ne tarde pas à me répondre. Pas refaite, pas entièrement en tout cas. Elle n’a donc pas l’air contre la chirurgie esthétique, tant que ce n’est pas dans l’excès, j’imagine. « Enfin chacun ses goûts quoi, je critique pas si ce sont les tiens mais c’est loin d’être les miens en tout cas. » Je ris un peu et secoue la tête, amusé. « Je te rassure, j’aime pas non plus les barbies. » Puis j’aurai peur qu’un de leur sein m’explose à la gueule ou un truc dans le genre, ça pourrait être dangereux de genre de chose. « J’aime bien les formes mais j’avoue que la serveuse, vu qu’elle est petite, ça lui va foutrement bien d’être menue, ça la rend... mignonne ouais, pas sexy mais mignonne comme tout. » Je suis assez d’accord avec elle, d’ailleurs j’approuve ses dires dans un hochement de tête, tout en regardant la serveuse dont on parle. « Dis-moi tout. Laquelle ? » demande-t-elle finalement. Je fais alors une petite moue qui montre que je réfléchis, balaye l’endroit du regard, et fais un signe du menton vers une fille un peu plus loin. « Elle, j’aime bien. » Une fille brune, assez grande et élancée, avec ce qu’il faut là où il faut, assez naturelle, presque un peu ‘banale’, mais je crois que c’est ce que je préfère chez une femme. Le naturel. J’ai pas vraiment pris conscience qu’elle ressemble à Nicky. Et puis cette dernière s’approche de moi pour me parler comme pour me dire un secret, ce qui m’arrache malgré moi un frisson. « Par contre je dois avouer que je me sens vachement perverse quand même, je suis la seule meuf ici… en tant que spectatrice je veux dire. » A ses dires, je regarde autour de nous, elle a raison. Puis je hausse les épaules et la regarde en souriant, malicieux. « Bah alors ? T’es pas perverse ? » Je me mets à rire un peu, heureux de la retrouver, et de sentir cette ambiance aussi bon enfant. « Avec un peu de chance et beaucoup d’alcool, peut-être que je me fonderais dans le décor. » Je la regarde, un peu surprise, quoi que pas tant que ça. « Tu sais danser ? » Plus rien ne m’étonne je crois venant d’elle. « T’inquiète, j’crois qu’ils pensent tous qu’on est ensemble et qu’on se cherche une nana avec qui passer du bon temps. » Je ris un peu et nous prenons commande auprès de la jolie serveuse. J’observe Nicky, sa manière de se tenir, de la charmer aussi un peu je crois. Je suis jaloux. De laquelle ? Bonne question. « T’as déjà fait un strip tease à une de tes conquêtes ? » Oui je suis curieux, au moins autant qu’elle. Et même si ce serait pervers de l’imaginer, c’est trop tard.

Son regard suivait celui de Leah, en direction d’une demoiselle au naturel flagrant. Une moue sur le visage, une épaule relevée et une légère inclinaison de la tête, c’était suffisant pour montrer son approbation. « C’est vrai qu’elle est mignonne, je te l’accorde. » Ses iris s’attardaient un peu sur la femme en question. Elle ne notait pas spécialement qu’elles se ressemblaient – parce que l’être humain n’a pas tendance à se reconnaître dans les autres, à moins que quelqu’un le fasse remarquer – mais elle la détaillait davantage. Ok, elle la matait carrément et en profitait allègrement pour lui envoyer un sourire à la limite du charme dès lors que la brune les regardait à son tour. « Tu me tues si elle s’approche et que je lui annonce de but en blanc qu’elle te plait ? » En temps normal, elle ne se serait pas gênée pour le faire directement sans même lui demander son avis mais pour ce soir, c’était lui qui avait prévu cette soirée, c’était lui qui voulait faire plaisir à Nicola et il était donc hors de question de le mettre hors de lui en faisant quelque chose qu’il n’aimerait pas.

« Espèce d’enfoiré. » qu’elle lâchait en le poussant légèrement, non sans un rire qui se glissait entre ses lèvres. Non, elle n’était pas perverse mais elle avouerait aisément qu’elle est parfois pire qu’un mec quand ça concerne le matage des formes féminines. Elle était de ces personnes à être relativement hypocrite là-dessus. Aimer regarder et presque gueuler au scandale quand c’était elle qu’on matait trop férocement – surtout quand il s’agit d’hommes à vrai dire. « Oh non, je ne sais pas danser. Pas aussi bien que ces filles-là en tout cas. » Ces demoiselles qui se déhanchaient sur le podium, à faire des pirouettes souvent impressionnantes contre une barre. « Je suis plus de la team je-danse-en-soirée-et-ça-ressemble-pas-à-grand-chose mais avec un peu de l’alcool, mon talent se révélera peut-être au monde. » Un sourire amusé plus tard, elle trempait ses lèvres dans son verre, justement dosé en alcool, comme un signal de départ au futur n’importe quoi de cette soirée.

« Ils n’ont pas complètement tort. » Ils pourraient vraiment se chercher une meuf pour passer du bon temps mais pas tous les trois ensemble quoi… dans la tête de Nicola, c’était évident et pourtant cette pensée lui traversait l’esprit, non pas par envie que ça se produise mais par curiosité qui se manifestait sans attendre dans ses mots. « Tu crois qu’ils sont jaloux de toi ? Que tu puisses emmener ta meuf dans ce genre de lieu sans qu’elle soit jalouse et qu’elle regarde carrément les autres filles en ta compagnie ? » Punaise que ça serait drôle s’ils attiraient la jalousie, elle allait forcément en jouer, cette petite saloperie qu’elle pouvait être parfois. Son regard se tournait de nouveau vers lui quand il lui posait une question qui la faisait rire. « Je ne suis pas encore assez ivre pour répondre à ça tu sais. » Et pourtant, il ne lui fallait que quelques secondes pour sourire, presque rire de sa connerie. Elle jouait les farouches mais elle ne l’était pas à ce point, il avait entendu bien pire venant de sa part. « Ça m’est arrivé ouais. Une fois ou deux, tout au plus. Je me souviens que l’une d’elle n’avait jamais couché avec une fille et que ça la gênait de se retrouver nue… du coup je me suis déshabillée la première en réveillant davantage ses envies quoi. » Rien de mieux qu’une petite danse sensuelle pour réveiller l’atmosphère et enflammer les braises du désir… c’était peut-être pas la meilleure des idées qu’ils soient tous les deux ici du coup… « Et toi, chéri ? Une demoiselle a-t-elle eu ce privilège ? » Un surnom qu’elle lui avait donné de façon assez sonore pour se faire entendre des autres mecs. Avec un peu de chance, ils allaient vraiment croire qu’ils étaient ensemble et arrêteraient de les regarder comme des bêtes de foire.

« Tu me tues si elle s’approche et que je lui annonce de but en blanc qu’elle te plait ? » Je lui donne une tape sur le bras. « Arrête tes conneries, on est pas là pour moi, c’est ton anniversaire ! » . A mon tour, je la traite un peu de perverse, et c’est à elle de me pousser en me traitant d’enfoiré. De vrais gamins. J’oriente un peu la discussion, sur la danse en particulier, mis à part se trémousser en sous-vêtement sous mes yeux dans l’appart j’entends. Cette fille est le diable personnifié quand on y pense. « Je suis plus de la team je-danse-en-soirée-et-ça-ressemble-pas-à-grand-chose mais avec un peu de l’alcool, mon talent se révélera peut-être au monde. » Je tends le bras en l’air pour attirer le regard d’une serveuse et dit tout haut - même si le but c’est que seule Nicky entende - « Deux bouteilles de Gin s’il vous plaît ! » Gin ou autre chose d’ailleurs, mais c’était juste pour dire que je comptais bien la faire boire pour voir ses talents. Et je ris comme un gamin, lui faisant part de mon ressenti sur le regard des gens. « Ils n’ont pas complètement tort. » Je ne la suis pas, et d’ailleurs mon haussement de sourcil en témoigne. « Tu crois qu’ils sont jaloux de toi ? Que tu puisses emmener ta meuf dans ce genre de lieu sans qu’elle soit jalouse et qu’elle regarde carrément les autres filles en ta compagnie ? » Ça devrait pas me rendre tout bizarre d’imaginer ça. C’est con putain. « Bah clairement ! Une bonne majorité des mecs rêveraient de ça. » A vrai dire, je rêve plus de la première partie de sa supposition que de la seconde. Je lui demande si elle a déjà fait un strip tease à une de ses conquêtes et je ris de sa réponse. « Ça m’est arrivé ouais. Une fois ou deux, tout au plus. Je me souviens que l’une d’elle n’avait jamais couché avec une fille et que ça la gênait de se retrouver nue… du coup je me suis déshabillée la première en réveillant davantage ses envies quoi. » Je hoche un peu la tête. Parfois avec elle je me sens comme un putain d’ado attardé, le genre de gamin qui a chaud chaque fois qu’il voit ou entend une fille parler de quelque chose d’un tant soit peu intime. Bordel mais j’ai passé l’âge, pourquoi elle me fait ça ? « C’est sympa de ta part. » Je ne m’étale pas sur le sujet, j’aurai juste mieux fait de fermer ma gueule. En plus, le boomerang me revient en pleine face. « Et toi, chéri ? Une demoiselle a-t-elle eu ce privilège ? » Mais pourquoi elle fait ça ? Elle veut me rendre dingue ou quoi ?? Je vais finir par la laisser là toute seule si elle continue. « Ça fait bizarre dans ta bouche quand même… » Que je dis plus bas en riant un peu, avant de répondre à la question. « Ça m’est arrivé oui, j’étais pas des plus à l’aise, faut dire que la situation était un peu bizarre, le feeling passait pas des masses non plus, d’ailleurs on a même pas fini la soirée ensemble au final. J’crois que je devrais abandonner l’idée de me désaper devant une nana. J’vais tout faire habillé à partir de maintenant. » Je continue de rire, parce que c’est idiot. « Par contre y’a quelques années j’ai fait de la danse de salon, et ça c’était cool, parce que ça plaisait pas mal aux nanas. Un mec qui sait danser, c’est une corde à son arc. » Je fais le modeste en haussant les épaules avant de récupérer la paille de mon verre entre mes lèvres pour en boire une gorgée. « Bon, princesse, on choisit laquelle pour ce soir alors ? » Pour le jeu, je fais passer ma main dans son dos sur la banquette, comme un vieux plan drague à deux balles d’un gros lourdeau. Mais comme je fais semblant, j’ai juste à espérer que ça passe.

« Tu te rends même pas compte que ça me ferait un beau cadeau d’anniversaire que tu quittes l’appartement pour la nuit parce que tu batifoles avec une meuf... ça me permettrait d’en ramener une de mon côté. » Elle en riait parce qu’elle voyait mal Leah s’enfuir avec une fille ce soir, déjà parce qu’elle avait bien compris que ce n’était pas son genre mais aussi parce qu’elle restait persuadée qu’il était trop poli pour l’abandonner alors qu’il l’avait invité. Et puis c’était Leah, toutes les blagues du monde était bonne à prendre pour avoir le dernier mot face à lui. Une joute verbale qui, avec le temps et la confiance qu’elle lui avait donné malgré elle, s’était transformée en jeu plus qu’autre chose. Mais, c’était lui qui lui coupait le sifflet en faisant semblant de commander deux bouteilles d’alcool dans le seul but de révéler les talents cachés de la brune – autrement dit, littéralement la ridiculiser, surtout si c’était en matière de danse associée à l’alcool. « Espèce de traitre, je rêve. On verra qui finira bourrer le premier. » Certes, leurs corpulences physiques laissaient à penser que Nicola serait la première à se rouler par terre mais si elle se la jouait stratégique, à boire moins vite que lui, il se pourrait qu’elle gagne…

Mais pour l’heure, la discussion était au paraître. Notamment ce qu’ils semblaient être aux yeux des autres : un couple cherchant de la compagnie féminine pour la nuit, attirant jalousie des hommes rêvant d’être à la place de Leah. S’ils savaient… S’ils savaient que les deux acolytes étaient loin d’être en couple mais qu’en plus Leah se torturait lui-même l’esprit à l’espérer tout en connaissance de cause. La vérité voulait qu’il n’y avait pas de quoi le jalouser, au contraire. Surtout quand il était aisé d’observer ses réactions. Heureusement pour lui, Nicola ne s’y attardait pas mais ce silence, ce hochement de tête, cette façon de la regarder pendant un instant volé alors qu’elle parlait d’un striptease effectué, il était évident qu’il imaginait un peu trop pour son propre bien. Chance pour lui qu’elle lui retournait la question, de quoi le faire revenir sur terre, assez pour souligner l’étrangeté de ce surnom, de quoi faire rire Nicola qui ne pouvait qu’approuver. « Je ne te le fais pas dire, je l’ai même jamais dit à mes ex alors à un homme... mais ça fait la blague alors j’adopte. » disait-elle assez bas pour que lui seul entende tant les yeux – et sûrement les oreilles – étaient tournés vers eux. Ce petit jeu l’amusait beaucoup, si peu consciente qu’il pouvait rapidement se retourner contre son partenaire. A vrai dire, elle était bien trop concentrée sur ce qu’il disait, avide de potins, trop curieuse et très intriguée. « Attends... Tu as fait un striptease à une fille avec qui le feeling ne passait même pas ? Comment c’est possible de se retrouver dans cette situation ? » Elle trouvait ça si improbable… Pour elle, quand on est prêt à se mettre littéralement à nu, il fallait une certaine confiance et surtout des atomes crochus avec la personne, l’envie plaire et le dessein de finir la soirée ensemble. Il lui fallait plus d’explications, il avait bien trop piqué sa curiosité. « Montre-moi. » Un instant de suspens et elle comprenait le quiproquo qui pouvait arriver, eux qui parlaient de striptease deux secondes avant. « La danse de salon je veux dire... je tiens pas spécialement à voir tes fesses. » C’est que ça allait vite devenir gênant leurs bêtises…

Plus gênant encore que cette main qu’il avait posé sur le dossier de la banquette, soulignant aux hommes dans la salle, par le geste et la parole qu’elle lui appartenait. Trop friande d’amusement, trop facilement entrée dans le jeu (et grâce à une juste dose de confiance envers le jeune homme), la trentenaire voulait même en rajouter une couche. Leah la connaissait comme ça, toujours à pousser les choses très loin mais elle voulait le surprendre lui aussi parce qu’il était fort probable qu’il ne s’attendait pas à ce qu’elle s’apprêtait à faire. Pour cause, la demoiselle avait quitté sa place pour se rapprocher de lui, très près, trop près. Elle venait littéralement de prendre place sur ses genoux, positionnée sur le côté, les jambes dans le vide et l’un de ses bras autour de son cou tandis que sa main se glissait discrètement contre son torse. Si l’un des hommes de la salle avait encore un doute, ce n’était plus le cas dorénavant. « Une moins belle que moi, je serais jalouse si tu la regardes plus que moi ou si tu la touches plus que moi. » Et en parlant de toucher, elle se rendait bien compte que Leah n’osait pas poser les mains sur elle, sûrement la peur de se faire engueuler voire frapper. « Tu sais que c’est pas crédible si tu m’enlaces pas ? » chuchotait-elle à son oreille, une façon tacite de lui faire comprendre qu’elle ne dirait rien. Un aparté interrompu par l’une des danseuses qui s’approchait d’eux, se déhanchant juste au-dessus d’eux, perchée sur la scène, faisant ressortir toute sa sensualité. Ça serait mentir que de dire que Nicola n’était pas sensible à son charme et ça se voyait sûrement à son regard et surtout à sa manière de l’effleurer de ses doigts en glissant un billet dans son décolleté. Que voulez-vous… même assise sur un mec, on ne se refait pas.

« Tu te rends même pas compte que ça me ferait un beau cadeau d’anniversaire que tu quittes l’appartement pour la nuit parce que tu batifoles avec une meuf... ça me permettrait d’en ramener une de mon côté. » Je la regarde, outré de ce qu’elle me dit, avant de rire. Elle se fout bien de ma gueule putain. Heureusement que je me retiens de développer des sentiments, parce que bordel, elle me briserait carrément le coeur. Mais je ne suis pas en reste, et le jeu étant le jeu, je compte bien alcooliser la demoiselle pour voir ses talents de danseuse. Après tout, autant que j’en profite aussi, n’est-ce pas ? On verra qui finira bourré le premier ouais. C’est moi, c’est clair, j’ai tellement pas l’habitude de boire. « Attends... Tu as fait un striptease à une fille avec qui le feeling ne passait même pas ? Comment c’est possible de se retrouver dans cette situation ? » Je lève un peu les yeux au ciel. Elle est en train de me juger ou comment ça se passe. « Bah j’en sais rien, je me suis dit que ça allait dégeler un peu la situation, elle m’a incité à le faire, j’ai essayé, ça n’a pas été concluant. Je t’interdis de juger. » Je lui montre mon index tendu dans sa direction, comme on fait quand on engueule un gamin. C’est con mais ça me fait rire. « Montre-moi. » me dit-elle alors que j’ai du mal à faire le point dans mes pensées à cet instant précis. Lui montrer quoi ? Le strip tease ? Et pourquoi ce putain d’organe pompe-t-il mon sang plus vite à cet instant ? Je précise tout de même qu’il s’agit là de mon coeur, pas d’autre chose. « La danse de salon je veux dire... je tiens pas spécialement à voir tes fesses. » Je lâche un rire con, d’autant que je venais de boire une gorgée de mon cocktail, et que je manque de m’étouffer. « Mais nan mais ici t’es dingue. Une autre fois, promis. Mais toute façon je pourrai te montrer que si je danse avec quelqu’un qui sait danser sinon ça n’a aucun intérêt. » Visiblement pas elle, de ce qu’elle dit.

Et puis le jeu se poursuivant, je continue de faire croire aux yeux braqués sur nous que Nicky est ma nana, glissant mon bras derrière elle. Mais je ne m’attendais pas à la suite des évènements, à la jeune femme qui se rapproche et se glisse même là sur mes genoux. Dangereux. Très dangereux. Penser à des trucs moches. Penser à… Trump. Voilà. Penser à Trump pour éviter la catastrophe. « Une moins belle que moi, je serais jalouse si tu la regardes plus que moi ou si tu la touches plus que moi. » Je plonge mon regard dans le sien, mon coeur qui bat à tout rompre, et la peur qu’elle puisse le sentir battre si fort alors que sa main se trouve juste là posée sur mon torse. C’est déloyal. « Tu sais que c’est pas crédible si tu m’enlaces pas ? » finit-elle par venir murmurer à mon oreille pour que je sois le seul à entendre. Bordel de merde. Mais pourquoi elle fait ça ?? Je vais pas tenir le coup. Alors pour le jeu je viens glisser une main dans son dos, dans le bas de son dos, et l’autre sur ses cuisses. Mauvaise idée. Trump. Trump. Putain j’suis pire qu’un ado en pleine puberté c’est affligeant. Mais j’ai tellement rêvé de ça avec elle, sauf que je sais bien que c’est juste un jeu, et c’est super con parce que c’est moi qui vais en pâtir dans l’histoire. Une nana vient se trémousser et Nicky glisse un billet dans son décolleté en la dévorant du regard. Et moi, je regarde même pas la nana, je regarde juste Nicola. Je suis juste un boulet. Affligeant. « Ouais c’est sûr que là, vu la paire qu’elle a, je peux pas lutter. Remarque, si elle te plait, moi ça m’va, je la regarderai pas plus que toi. » J’ai vraiment dit ça ? Oh boy c’est le moment de fuir loin non ? Je tente un sourire niais, faisant mine que je jouais encore, même si au fond, c’est plus trop du jeu, et je vais me ramasser violent. Je me penche un peu au-dessus d’elle, remontant ma main dans son dos pour pas qu’elle tombe en arrière, et récupère mon verre sur la petite table basse. « Pardon mais ça me donne soif toute cette histoire. » Et voilà que je m’enfile quelques bonnes rasades de mon cocktail. A la paille. C’est mal barré.

Son index accusateur, elle l’attrapait au vol, l’obligeant à le baisser, non sans un rire absolument pas dissimulé. « Je ne te juge pas mais avoue que la situation est improbable, ça rend forcément curieux de savoir comment c’est possible. Cela dit, venant de ta part, plus rien ne m’étonne, c’est bien ton genre. » Il avait le don de se mettre dans des situations impossibles – son attirance pour Nicola était la plus grande preuve d’ailleurs même si la concernée en ignorait l’existence (elle était bien aveugle sur ce coup-là). « Je suis presque désolée pour toi n’empêche, c’est triste comme histoire. » Et son sourire hurlait que c’était drôle aussi. Forcément, elle ne pouvait pas ne pas imaginer la situation si gênante que d’un point de vue extérieur, c’était ridiculement drôle. Son sourire, elle ne parvenait pas à le dissimuler. C’était compliqué de le faire avec Leah, d’un terme général, parce qu’en plus d’être gentil et avenant, il avait aussi l’humour pour lui… bien que parfois, il en manquait cruellement. « Roooh, tu es pas drôle. Tu aurais pu faire semblant d’avoir une partenaire, ça aurait été amusant que non seulement tu danses seul mais qu’en plus, tu danses un truc de salon sur une musique pareille. » Celle qui est diffusée dans la boîte, celle qui est plus à même de donner envie de se trémousser contre une barre que d’effectuer des pas de danse précis et travaillé.

Comme ce rapprochement qu’elle avait effectué, tout à fait stratégique, pour faire croire à autrui de la véracité de leur couple factice. Prendre possession des genoux de l’homme, se faire sienne en quelque sorte. Rien de bien méchant mais ça, ce n’était valable que pour Nicola. Si elle n’était pas trop prise dans l’ambiance, si elle n’avait pas été distraite par cette danseuse, elle l’aurait senti, le cœur de Leah battre trop fort contre sa main, ses paumes fébriles se poser sur elle, son regard trop admiratif sur ses traits quand celui de la jeune femme était braqué sur le spectacle. Son attention, il ne la récupérait qu’en avouant, sous couvert du jeu, qu’il serait plus attentif à elle qu’à cette danseuse s’ils la choisissaient pour leur pseudo plan à trois. Un jeu ouais, un faux semblant… pourtant, quelque part, sans qu’elle ne puisse vraiment le comprendre, la demoiselle était touchée par ses mots, comme si au fond elle avait compris qu’ils étaient réels tout en restant terriblement respectueux. De quoi lui faire afficher un sourire tendre pendant un court instant, un merci inaudible qu’elle dissimulait, à l’instar de brun, dans leur petit manège. « C’est ce qu’ils disent tous pour obtenir ce qu’ils veulent… on ne va pas la choisir. »

A cet instant, elle aurait ri de sa propre bêtise mais ça, c’était sans compter sur Leah qui se penchait un peu pour attraper son verre. En soi, rien de fou et c’était même plutôt anodin mais ce simple geste, sa paume quittant sa cuisse, lui faisait remarquer que les doigts de l’homme quittaient sa peau. S’il avait soigneusement mis sa main sur le tissu de sa robe, cette dernière avait dû légèrement glisser quand Nicola avait remis le billet à la danseuse. Le fait n’était pas fou, c’était l’absence de constat de la part de la brune qui l’était. Elle n’avait pas remarqué ce contact de peau à peau même s’il ne s’agissait que de quelques doigts immobiles sur sa cuisse. La chaleur de sa main laissait place à la fraîcheur de son absence et le frisson qui avait parcouru Nicola à ce frôlement était étrange. Elle n’était pas écœurée ou apeurée d’avoir eu la main d’un homme contre elle et elle se surprenait même à trouver ce contact humain étonnement agréable, réconfortant. C’est Jazz qui avait eu raison : les deux compères avaient fini par s’entendre assez pour que la bonne entente – et surtout la confiance qui allait avec – règne. Ce constat-là, ça lui mettait du baume au cœur à la Carmichael, assez pour se saisir de son verre à son tour et suivre Leah dans sa descente d’alcool. « Si tu commences déjà à t’alcooliser plus que moi, c’est pas drôle, le jeu est gagné d’avance. Je veux que ce soit serré sinon c’est toi qui va te retrouver à danser contre une barre. » Elle riait rien qu’à l’imaginer mais la vérité était qu’elle n’avait pas peur de se retrouver ivre en sa compagnie. Elle savait dorénavant qu’il saurait prendre soin d’elle sans qu’aucune crainte ne vienne noircir le tableau de cette amitié évidente. « Tu veux que je te dise ? En vérité, je suis navrée de devoir t’annoncer que tu vas devoir me supporter toute la nuit. Il n’y en a pas une qui m’attire assez pour que je t’abandonne ce soir, je préfère encore passer la soirée avec toi. » Et puis sincèrement, elle se voyait mal draguer une meuf et se tirer avec elle alors que c’était Leah qui était à l’origine de cette soirée, qui s’était embêté à prévoir tout ça. « Merci O’Malley. Tu es un chouette type, vraiment. » Alcool, ambiance, simple ouverture d’esprit ? Peu importe, c’était la vérité, c’était sa vision de lui et elle pouvait bien lui accorder ça pour ce soir : sa confiance, sa vérité et son sourire timide qui parlait pour elle.

Elle me taquine, elle sait exactement comment faire, depuis qu’on se connaît. Parce que c’est dans son tempérament et puis elle a jamais eu l’air de me prendre trop au sérieux. Cela dit, on dirait même que c’est la vie qu’elle ne prend pas vraiment au sérieux. Je suis heureux de pouvoir partager cette soirée avec elle, parce que c’est la première fois que ça nous arrive et ça veut aussi dire qu’elle me fait réellement confiance, chose qui était assez incertain jusqu’à présent. Je ne sais toujours pas pourquoi elle a si peu confiance en la gente masculine, peut-être s’est-elle fait emmerder quand elle était plus jeune, harcelée ? Violée ? Aucune idée mais une chose est sûr, j’ai eu du mal à l’apprivoiser. Mais je crois que ça y est, elle me fait confiance, enfin c’est la sensation que j’en ai. Après tout, elle est quand même assise sur mes genoux, à jouer un jeu qui pourrait être dangereux avec n’importe quel autre homme que moi. « C’est ce qu’ils disent tous pour obtenir ce qu’ils veulent… on ne va pas la choisir. » Je ne peux retenir de rire. Elle met vraiment tous les mecs dans la même case, mais je sais qu’au fond, elle sait que je ne fais pas partie de la généralité qu’elle décrit. On ne va pas la choisir. Très bien, je la laisse décider. De toute manière, j’ai pas envie de payer pour un moment avec une de ces filles, ça ne m’intéresse pas, pour la simple et bonne raison que la seule qui m’intéresse ici, c’est elle. « Si tu commences déjà à t’alcooliser plus que moi, c’est pas drôle, le jeu est gagné d’avance. Je veux que ce soit serré sinon c’est toi qui va te retrouver à danser contre une barre. » Je manque de m’étouffer avec une gorgée, mais en même temps j’ai soir, je vais pas crever de soif ! Je sais que je ne tiens pas énormément à l’alcool parce que je n’ai pas l’habitude de boire en grande quantité, mais on verra bien ce qu’il adviendra, on a pas la même corpulence non plus. D’ailleurs, c’est vraiment un poids plume je ne la sens pas sur mes jambes, et j’ai pas conscience non plus d’avoir gardé ma main dans le creux de ses reins. « Tu veux que je te dise ? En vérité, je suis navrée de devoir t’annoncer que tu vas devoir me supporter toute la nuit. Il n’y en a pas une qui m’attire assez pour que je t’abandonne ce soir, je préfère encore passer la soirée avec toi. » Je suis franchement surpris par ses mots. Ça grouille de jolies filles ici, et j’ai du mal à croire qu’aucune ne lui plait. Je lui fais les yeux ronds sans la lâcher des yeux. « Merci O’Malley. Tu es un chouette type, vraiment. » Cette fois je ris, sans doute avec un peu de timidité au fond. Et parce que ça fait plaisir aussi, je vais pas le cacher. « Ça y est, tu as enterré la hache de guerre ? » Je lui souris, reposant machinalement ma main sur sa cuisse sans faire attention qu’elle soit à cheval entre sa peau et le tissus de sa robe. « J’ai cru que j’y arriverai jamais, franchement, c’était un défi de réussir à te faire supporter un mec. Moi. Mais je suis plutôt fier du résultat j’avoue ! » Je ris à nouveau et remonte légèrement ma main dans son dos, la câlinant sans trop m’en rendre compte. Si sa main s’écrase sur ma joue à un moment donné, c’est que j’aurai sans doute été trop loin. Faut pas prendre les choses pour acquis O’Malley. « Donc tu préfères passer la soirée avec moi plutôt que ramener une fille à la maison. Mais tu sais c’est ton anniversaire, j’aurai pu te laisser l’appartement pour la nuit… » Je suis galant, je sais…

L’imaginer danser autour d’une barre, ça la faisait marrer. Essentiellement parce qu’en plus de l’imaginer se déhancher comme une gonzesse, son esprit ne pouvait pas s’empêcher d’y associer une tenue féminine à base de maillot de bain à paillette et de jupette… de quoi le rendre très ridicule. Et puis finalement la discussion devenait un peu plus sérieuse. Elle lui avouait que ce soir, c’était avec lui qu’elle allait finir la soirée. Pas de façon intime, bien entendu, mais aucune fille ici ne l’intéressait assez pour fausser compagnie à Leah. Et forcément, cet idiot sautait sur l’occasion pour se pavaner comme l’homme ayant réussi l’impossible : amadouer la sauvageonne Nicola. « Wow wow wow. Pas si vite. Elle n’est pas enterrée, elle est rangée, nuance. Disons seulement que tu ne m’as pas encore donné de raison valable pour l’utiliser. » Elle préférait s’en amuser plutôt que d’avouer qu’en effet, elle ne se méfiait absolument plus de lui. « Elle peut ressortir à tout moment, fais gaffe à toi. » qu’elle disait en le pointant d’un doigt menaçant qui n’avait aucune crédibilité. Au fond d’elle, elle savait qu’il ne lui donnerait jamais de raison de ressortir la hache de guerre de son placard. Elle venait de l’admettre, c’était un type bien et même si c’était encore étrange de le dire – surtout à elle-même à vrai dire – il fallait se rendre à l’évidence : c’était la vérité, un point c’est tout. La preuve en était que sa main tendre qui caressait son dos et que celle qui se trouvait sur sa cuisse, elles ne les sentaient même plus. Un rapprochement physique tout à fait significatif mais qui semblait si naturel qu’elle n’en notait même pas l’existence. Il l’avait décidément apprivoisée, quoi qu’elle en dise. « Je sais... » Oui, elle sait qu’il serait capable de lui laisser l’appartement si elle ramenait une fille mais elle n’avait pas envie de lui faire faux bond alors qu’il avait tout organisé et elle ne reviendrait pas là-dessus.

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La soirée s’était passée ainsi : entre rires, pseudo menaces, matage intensif de meufs, perte de quelques dollars coincés dans une ficelle de string et surtout beaucoup d’alcool. Quand ils repassaient la porte de l’établissement pour en sortir, il n’était pas loin de 6h du matin. Nicola était complètement défaite. Elle était encore capable de marcher toute seule – heureusement qu’elle n’avait pas mis de talons d’ailleurs – mais sa démarche n’était clairement pas assurée et pas droite du tout. Ça avait été un sacré anniversaire. D’ailleurs, en parlant d’anniversaire… « Putain, j’ai faim ! » Comme beaucoup de personnes alcoolisées. « Il est où mon gâteau d’anniversaire ? » Sourire niais sur la tronche, elle se rapprochait de Leah et lui donnait un coup dans l’épaule. A sa tronche, on devinait aisément qu’elle semblait avoir eu une idée de génie. « Oh ! Tu crois qu’on peut trouver une boulangerie d’ouverte ? » Ça serait compliqué de trouver une pâtisserie à cette heure-ci, elles étaient sûrement en cours de confection mais sincèrement, elle avait tellement faim qu’un croissant d’anniversaire pourrait entièrement la satisfaire. Arrivés à la voiture, elle prenait place sur le siège passager. Enfin elle était immobile, enfin elle retrouvait un tant soit peu une vision fixe. « Dis donc, j’ai même pas dansé… je danserais à la maison, tu auras un show personnel. Bon, sans barre du coup mais on s’en fou. » Contrairement à ce qu’il aurait été facile de croire, c’était Nicola qui avait été ivre la première – même si pour éviter de danser, elle avait tenté de feindre le contraire quand Leah l’avait constaté et qu’il lui avait fait remarquer. Si Leah n’était pas habitué à l’alcool, c’était sa carrure d’homme qui l’avait sauvé. Petit enfoiré.

« Wow wow wow. Pas si vite. Elle n’est pas enterrée, elle est rangée, nuance. Disons seulement que tu ne m’as pas encore donné de raison valable pour l’utiliser. » Je lève les yeux au ciel en riant. Elle ne lâchera donc jamais l’affaire. Elle est fière pour nous deux je pense, mais ça me fait rire. « Elle peut ressortir à tout moment, fais gaffe à toi. » Je hoche la tête en faisant une petite moue l’air de dire ‘mais bien sûr’. Je suis étonné qu’elle ne veuille pas choisir une fille avec qui passer la nuit, agréablement surpris, évidemment. Je ne vais pas m’en plaindre. La soirée suit son cours, et les verres sont enchaînés. Manque de bol pour elle, j’ai ma carrure d’homme pour moi, et donc une longueur d’avance, même si je n’ai pas l’habitude de boire. Je suis quand même moins amoché qu’elle. Lorsque nous sortons de la boîte au petit matin, on est loin d’être frais, mais j’ai passé une soirée géniale en sa compagnie. La voilà qui se plaint d’avoir faim et me demande où est son gâteau d’anniversaire. Celle là c’est la meilleure. Je m’arrête au milieu du parking, le temps de réfléchir. « Oh ! Tu crois qu’on peut trouver une boulangerie d’ouverte ? » Ah ! En voilà une bonne idée ! Je jette un oeil à mon téléphone pour me renseigner sur l’heure. Ça doit être jouable. « Je vais te trouver ça ! » Nous montons dans la voiture, je vais pas rouler vite, il faut que je sois prudent. J’ai pas l’habitude de rouler en ayant bu, et même si je tiens encore debout, les réflexes sont pas à leur apogée. « Dis donc, j’ai même pas dansé… je danserais à la maison, tu auras un show personnel. Bon, sans barre du coup mais on s’en fou. » Je me mets à rire un peu comme un ado attardé. C’est pas beau ce que ça peut faire l’alcool quand même. « On va voir ça, faudrait encore que t’arriver à tenir sur tes pattes cocotte ! » Ah oui parce que alcoolisé je trouve des surnoms mignons aussi. Nous voilà partis tels Bonnie and Clyde pour aller trouver une boulangerie ouverte à cette heure ci. Après quelques échecs, je trouve quelque chose. Ça ne paye pas de mine mais ça fera bien l’affaire. « Bouge pas j’y vais. » Je laisse la voiture en warnings et reviens quelques minutes après avec un gros sachet en papier que je pose sur les genoux de ma coloc et amie. « Tiens, je savais pas ce que t’aimais, j’ai pris de tout. C’est tout chaud ! » Et je reprends la route direction mon appartement que nous partageons. Nicky ne devait rester que quelques mois, mais ça fait un moment qu’elle vit à la maison, et je m’y suis tellement habitué que j’ai même plus envie qu’elle parte. Enfin, pour le moment, tant que je n’ai pas d’histoire suffisamment sérieuse pour avoir besoin d’intimité. Nous arrivons sain et sauf à la maison et je la laisse déballer son petit déjeuner d’anniversaire alors que je fonds dans le canapé. « Oublie pas que tu dois me montrer comment tu danses ! » Mais je crois que j’ai perdu une occasion de me taire…