worse bff ever (clyoan 1)

Il y a des jours avec et des jours sans. Enfin ‘avec’ est un grand mot, depuis que Stella s’en est allée, il y a plus de jours sans à vrai dire. Mais j’ai la chance d’avoir dans mon entourage un paquet de bons amis, qui me font passer des messages, qui m’aident à reprendre un peu du poil de la bête. Mais il faut que j’en passe par là, pour faire mon deuil, même si ce n’est pas la façon la plus glorieuse je l’admets. Et puis il y a mes filles, nos filles, que je dois continuer d’élever malgré l’absence de leur deuxième pilier. Heureusement, Clyde est encore là lui, il leur reste deux piliers sur trois, même si moi je me sens particulièrement fragilisée. A deux, on peut encore tenir la cadence, certains le font même seuls, je ne sais pas comment on peut continuer d’élever des enfants en étant veuf, et seul. Ça fait huit mois maintenant qu’elle est partie, et mes émotions jouent les montagnes russes. J’essaie de réduire ma consommation d’alcool, mais il est clair que de bosser dans un bar n’est pas le plus simple qui soit. Je sais bien que tout le monde me pense alcoolique, je le suis sans doute même si je ne veux pas le voir, mais j’essaie de me soigner. Je leur dois, au moins à elles, et à Stella aussi. Alors j’y vais mollo sur la bouteille, mais parfois la vie me ramène au plus bas et je n’ai pas toujours la force de rester debout. Je flanche et me rabats sur ce faux-amis qu’est l’alcool. Tapie dans mon bureau, je termine la bouteille de bourbon entamée en début de semaine. Elle n’était pas bien grande, on se rassure comme on peut. J’ai complètement oublié que ce soir je devais passer la soirée avec Clyde, sorti de ma tête, noyé dans le bourbon. Joey est à l’internat, Joy est sûrement à la maison avec César, tout va bien, je peux me laisser encore quelques heures avant de rentrer. Mais c’est sans compter quelques coups frappés à la porte, et je grogne un peu avant d’accepter l’entrée de la personne qui me cherche. La silhouette de mon meilleur ami se dessine, et l’information manquée se fraye finalement un chemin dans ma tête. « Oh putain je t’avais oublié ! » Sympa la meilleure amie. Je me lève d’un seul coup mais me laisse retomber dans le canapé à cause de ma tête qui vient de tourner sévèrement. En même temps, j’ai pas mangé de la journée, ou presque pas. Mauvaise idée. Je lâche un rire hébété et secoue la tête. « Si t’as mieux à faire que d’aider ta meilleure amie à marcher droit, je t’en prie. Je t’en voudrais pas. » Oui parce que je suis chiante quand j’ai un coup dans le nez…

Clyde avait mis ses affaires en ordre avant partir. Tout était prêt. Même s'il ne partait que dans deux jours. Il était du genre prévoyant, peut-être parfois un peu trop. Mais vaut mieux trop que pas assez n'est-ce pas ? Après, c'est pas comme s'il partait pour six mois ! Il avait un simple voyage d'affaires qui devrait durer une à deux semaines, parce qu'il devait préparer le tournage d'une toute nouvelle série. Ah ce qu'il pouvait aimer son boulot ! En attendant, pour l'instant, il ne pensait pas à ça. Il avait envie de profiter de son week-end. Deux jours plus tôt il avait vu Joy, aujourd'hui il avait rendez-vous avec Loan. Ils étaient une famille plutôt atypique, mais une famille tout de même, et il adorait sa famille. Il était prêt à tout pour elles. En arrivant au Planet, endroit où ils avaient convenu de se rejoindre Loan et lui, Clyde avait immédiatement compris que quelque chose n'allait pas. En même temps ces derniers mois avaient été particulièrement compliqués... Pas seulement pour Loan, pour les filles aussi. Clyde avait accusé le coup, il avait été affecté bien sûr, il s'était inquiété pour sa famille, mais il s'en était remis. Contrairement à Loan. Et justement, en arrivant au Planet, Clyde avait de suite compris que la soirée qu'ils s'étaient prévue, n'aurait pas lieu.

Il entra et se dirigea dans le bureau de Loan. Il prit tout de même la peine de toquer à la porte avant d'entrer. Une fois à l'intérieur, le spectacle n'était vraiment pas glorieux. Loan tenait à peine debout, et il pouvait discerner le cadavre d'une bouteille de bourbon. « Je vais pas te mentir, c'est pas comme ça que j'avais prévu de passer la soirée... » lâcha t-il en soupirant. « Et puis je suis pas sûr que tu sois vraiment en état de marcher ! » Clyde s'avança vers elle et l'aida alors à se redresser. Il n'aimait pas la voir comme ça. Elle était sa meilleure amie, et la voir dans un état pareil lui fendait le coeur. « Je suppose que t'as rien mangé aujourd'hui ? Tu devrais peut-être avaler quelque chose. Quelque chose de solide. » commenta t-il en s'asseyant à côté d'elle. « Je propose qu'on commande un truc, et que je te fasse un café. Et peut-être qu'après tu pourrais me parler un peu ? »

Je suis pas fière, quand je vois arriver Clyde et que je suis dans un état un peu beaucoup lamentable. Je suis pas aussi bourrée que j’ai pu l’être, mais comme j’ai presque pas mangé de la journée, les quelques verres dans mon ventre, c’est allé directement dans mon sang, et c’est pas la joie. « Je vais pas te mentir, c'est pas comme ça que j'avais prévu de passer la soirée... » Je grimace un peu, parce que j’ai honte, parce que je me sens comme une merde à cet instant précis. « Et puis je suis pas sûr que tu sois vraiment en état de marcher ! » Je fais une petite moue presque convaincue et lui réponds sur un ton légèrement plaisantin. « Mais si, tu me prêtes ton bras, et où tu iras j’irai, fidèle comme une ombre ! » Clyde me connaît mieux que personne désormais. Il n’y avait qu’une personne qui me connaissait mieux que lui, mais elle ne fait plus partie de ce monde. Alors il détient désormais le titre. Il m’a vue dans des situations pires que celle là, bien plus dégradantes d’ailleurs, mais il a toujours été là et ne m’a jamais jugée. C’est pas pour rien que je l’ai choisi pour être le père de mes enfants, et à aucun moment je n’ai été déçue de lui. Par contre moi, je crois que je l’ai déçu un paquet de fois. Mais il est toujours là. « Je suppose que t'as rien mangé aujourd'hui ? Tu devrais peut-être avaler quelque chose. Quelque chose de solide. » Je grimace encore et secoue un peu la tête sur le début de la phrase, et se transforme en hochement de tête sur la fin. « T’es comme une mère pour moi. » Ça va être joyeux. Une fois assis près de moi, je laisse tomber ma tête sur son épaule en soupirant. « Je propose qu'on commande un truc, et que je te fasse un café. Et peut-être qu'après tu pourrais me parler un peu ? » Je grogne un peu. Parler. Je sais pas si j’en ai envie. Mais si je ne parle pas avec lui, avec qui d’autre ? Si… j’ai eu une longue discussion avec Nieves il y a quelques semaines, ça m’a un peu aidée, et ça va mieux d’ailleurs. Enfin, ce soir c’est pas la joie, j’ai un peu replongé, mais ça faisait quelques jours que je n’avais pas touché à une goutte d’alcool. Je ne me considère pas comme alcoolique. « Va pour le café, et le truc consistant à me mettre dans le ventre. Je peux essayer. » Je crois que j’ai perdu quelques kilos depuis la mort de Stella, j’étais déjà pas bien grosse, faut que je fasse gaffe à ne pas ressembler à un squelette, sinon je peux dire adieu à mes conquêtes… « Je suis désolée de t’avoir oublié mon chou, mais je t’aime quand même hein ! » Je me saisis de son menton et viens plaquer un baiser sur sa joue qui picote. « Tu piques. » Les compliments à la Loan. « Mais pas autant que ton frère. » Les révélations à la Loan. Bourrée. Super.

Il savait pourquoi Loan se mettait dans des états pareils, il le déplorait, mais il comprenait. Alors non, il n'était pas triste ou en colère à cause de leur soirée qui s'annulait, ou plutôt prenait un autre tournant. Il se contentait de s'inquiéter pour son amie, sa meilleure amie, qui malgré les mois et les efforts, ne semblait toujours pas aller mieux. Clyde essaie de prendre soin d'elle. Il l'aide à se redresser, s'assoit près d'elle, la laisse poser sa tête sur son épaule et il essaie de l'aider, du mieux qu'il peut. « Une mère ? Tu pourrais pas dire un père plutôt ? Ou mieux, un frère. Même si pour nos filles ce serait probablement étrange si on était frères et soeurs. » répliqua t-il en souriant, pas certain que Loan ne tiquerait sur sa blague, avant d'embrayer directement sur la proposition de café et de nourriture consistante. Et la discussion. Peut-être que si Loan déballait tout ce qu'elle avait sur le cœur, elle pourrait aller de l'avant ? C'est horrible à dire, mais c'est bien ce qu'il faut: aller de l'avant. « Va pour le café, et le truc consistant à me mettre dans le ventre. Je peux essayer. » Bon, c'est déjà ça. La parlotte pourra toujours arriver plus tard. Déjà s'il pouvait s'assurer qu'elle ait de nouveau les idées claires et quelque chose dans l'estomac, ce serait ça de pris. Alors d'un geste mécanique il sortit son téléphone et commanda des pizzas en seulement quelques clics. « Je suis désolée de t’avoir oublié mon chou, mais je t’aime quand même hein ! » dit-elle en venant l'embrasser sur la joue. « Même si c'est probablement l'alcool qui te fait parler, moi aussi je t'aime. » Elle était plus que sa meilleure amie, elle était aussi la mère de ses enfants, sa confidente aussi parfois, elle était toujours là pour lui. « Tu piques. » Clyde se mit à rire. « Mais pas autant que ton frère. » Le sourire s'évanouit immédiatement. Est-ce qu'il avait bien entendu ? Est-ce que Loan avait vraiment... Noooon. Impossible. Quand ? Quoi ? Non. Il devait avoir mal compris. « Je vais aller faire du café, je crois que t'es un peu embrouillée. » lança t-il en se levant. « T'endors pas ! Et essaie de pas vomir n'importe où tu veux ? Sinon je vais me sentir obligé de nettoyer, et pour le coup je t'en voudrais pour de bon ! » répliqua t-il avant de tourner les talons et de quitter la pièce quelques minutes pour aller faire deux cafés. Quitte à en faire un à Loan, autant en profiter pour se faire plaisir à lui aussi ! « Ok, je craque. Qu'est-ce que tu entendais par "pas autant que ton frère" ? Il s'est passé un truc entre mon frère et toi ? » demanda t-il à la seconde où il revint s'asseoir à côté d'elle.

« Une mère ? Tu pourrais pas dire un père plutôt ? Ou mieux, un frère. Même si pour nos filles ce serait probablement étrange si on était frères et soeurs. » Je ris bêtement. Parce que c’est vrai que le traiter de mère c’est plutôt drôle, mais c’était plus pour l’expression. Et au final, il est un peu comme un frère oui, même si c’est tout à fait vrai, ça foutrait le bordel dans notre famille. Déjà que j’ai un peu failli déraper avec Sasha.. Je sais pas si je dois lui dire ça. Ça reste dans un coin de mon cerveau. J’accepte finalement de manger quelque chose, et de boire un café, même si je sais par expérience que ça n’aide absolument pas à faire descendre le taux d’alcool dans le sang. Je m’excuse quand même, pendant qu’il commande à manger sur son téléphone. « Même si c'est probablement l'alcool qui te fait parler, moi aussi je t'aime. » Je ricane bêtement. « Mais non ! Je le dis aussi quand je suis pas alcoolisée. » C’est vrai, mais c’est plus rare, forcément. Je le taquine un peu en lui disant qu’il pique, et fais une réflexion sur son frère, et ça, ça c’est clairement bizarre. « Je vais aller faire du café, je crois que t'es un peu embrouillée. T'endors pas ! Et essaie de pas vomir n'importe où tu veux ? Sinon je vais me sentir obligé de nettoyer, et pour le coup je t'en voudrais pour de bon ! » Je ris à nouveau, bêtement. « Non ça va j’ai pas envie de vomir, puis je suis pas quelqu’un qui vomit de toute manière. » Ou alors faut que j’aille vraiment très fort, et là ça va, je suis encore lucide, c’est que tout va bien. Enfin presque bien disons. Je m’étends un peu plus sur le canapé en soupirant, attachant mes cheveux dans une queue de cheval un peu brouillon alors que Clyde revient avec nos cafés. « Ok, je craque. Qu'est-ce que tu entendais par "pas autant que ton frère" ? Il s'est passé un truc entre mon frère et toi ? » Et voilà. Je fais une petite grimace enfantine, comme un gosse qui essaierait de cacher une bêtise. « Il se pourraiiiiit queeeee… » Je vois le regard de mon meilleur ami changer. C’est vrai que c’est bizarre cette discussion, on parle de son frère, de l’oncle de mes filles donc. De nos filles. « Bon. Mais c’est rien hein, juste on avait un peu bu tous les deux, il m’est tombé dessus, et voilà… » Clyde semble absolument choqué à cet instant et y’a de quoi. J’agite mes bras, fous du café un peu partout mais tant pis. « Mais naaaaannnnn !!! » Je viens de comprendre ce qu’il a cru. « Nan mais tu rigoles j’ai pas couché avec ton frère ! Certainement pas ! Enfin quoi qu’avec quelques verres de plus je dis pas. Non on s’est juste embrassés, et c’était… bizarre. » Je grimace cette fois, presque un peu dégoûtée. « La barbe c’est définitivement pas mon truc… »

Clyde se sentait presque nauséeux. Imaginer Loan et Sasha ensemble était... trop, beaucoup trop. Enfin en soit, ils étaient adultes et ils pouvaient bien faire ce qu'ils voulaient mais... Merde, Sasha était son frère et Loan était la mère de ses enfants. Et même si entre Loan et lui il n'y avait absolument jamais eu quoi que ce soit de romantique, ça ne voulait pas dire qu'il voulait la voir avec son frère ! C'était vraiment trop étrange rien que d'y penser. Il aurait préféré ne jamais avoir entendu ça. Parce que malheureusement, lui il n'avait pas bu, et il ne pouvait pas oublier ce qu'elle venait de lui dire. Il lui est « tombé dessus ». Beurk. « Nan mais tu rigoles j’ai pas couché avec ton frère ! Certainement pas ! Enfin quoi qu’avec quelques verres de plus je dis pas. Non on s’est juste embrassés, et c’était… bizarre. La barbe c’est définitivement pas mon truc… » s'exclama soudain Loan l'air pratiquement dégoûté. Immédiatement Clyde se sentit beaucoup plus léger. Bien que... ça ne voulait pas dire qu'il ne s'était rien passé ni qu'il ne se passerait jamais rien. « Mon dieu me refait jamais ça ! » s'exclama t-il en soupirant de soulagement. « Pour le coup c'est moi qui aurait vomi ! Enfin je suis un homme qui aime les hommes, je sais quand un homme est canon. Mon frère est un bel homme. Mais s'il pouvait éviter de se taper la mère de mes enfants... enfin et vice-versa. Par pitié. » reprit Clyde comme une supplication, bien qu'un sourire commençait à reprendre possession de ses lèvres. La soirée était loin de se dérouler comme prévu, il se demandait bien ce que Loan avait encore en réserve ! Parce que mine de rien, ça promettait d'être assez intéressant...

Les pizzas ne tardèrent pas à arriver. Clyde avait déjà terminé son café, il s'était levé et avait payé le livreur qui était parti sans lui donner la sauce piquante. Petit con. Il retourna s'asseoir près de son amie et ouvrit la première boîte. Sans attendre, il attaqua et prit une part. « Alors, comment tu vas ? » demanda Clyde d'un ton des plus sérieux. « Je croyais que c'était terminé tout ça... Tu sais que si tu as besoin d'aide, je suis là pour toi ma belle. Tu as juste... à me parler. » renchérit-il d'un ton un peu plus léger. Il n'était pas non plus là pour la braquer. Si elle préférait oublier et plaisanter, ainsi soit-il. Mais il se devait d'au moins lui poser la question. Le reste ne tenait qu'à elle.

« Mon dieu me refait jamais ça ! » lâche Clyde une fois que j’ai fini de lui avouer que non, il ne s’est rien passé avec son frère. « Pour le coup c'est moi qui aurait vomi ! Enfin je suis un homme qui aime les hommes, je sais quand un homme est canon. Mon frère est un bel homme. Mais s'il pouvait éviter de se taper la mère de mes enfants... enfin et vice-versa. Par pitié. » Je ne peux me retenir de rire. « Tu oublies que moi j’aime pas les gars. C’est un facteur important. Comme quoi l’alcool fait faire vraiment n’importe quoi. » Nouvelle grimace. Finalement, heureusement qu’il ne s’est rien passé, ça aurait vraiment été TRES bizarre après ça. Mais au moins, il est au courant maintenant. Je lui dis presque tout, enfin en général, je lui dis tout, mais pas toujours tout en temps et en heure. Mais il ne m’en veut jamais, encore heureux. Il finit toujours pas être au courant de toute manière, il me connaît trop bien. Les pizza finissent par nous être livrées et je m’amuse de voir Clyde pester contre le livreur qui a oublié la sauce piquante. Personnellement je n’en mange pas, alors je ne peste pas avec lui, même si ça aurait été drôle. Doucement l’alcool dans mon sang commence à s’évaporer, et manger aide beaucoup, c’est clair. Mon meilleur ami ne perd pas de temps pour me demander comment je vais, et il ajoute avec sérieux « Je croyais que c'était terminé tout ça... Tu sais que si tu as besoin d'aide, je suis là pour toi ma belle. Tu as juste... à me parler. » Je soupire et fronce un peu mon nez dans une grimace mignonne. « Ça va mieux ! T’es juste tombé sur un jour sans. Ça faisait plusieurs jours que j’avais pas touché à un verre d’alcool, ça allait bien, et puis ce soir j’ai dû m’occuper de quelques papiers pour l’appartement de Stella et… » Un soupir s’échappe d’entre mes lèvres et je hausse finalement les épaules. « Ça finira par passer, avec le temps. Y’a que ça de toute manière. » Ça et avoir auprès de moi les personnes que j’aime, dont Clyde. Je m’approche pour déposer un baiser sur sa joue. Je suis du genre bisounours quand je suis bourrée. Enfin, à ce stade. Quand je suis plus bourrée que ça, ça peut tourner mal, il y a un seuil où j’ai l’alcool mauvais. « Mais merci. Je sais que t’es là si j’ai besoin, ça a toujours été. » Je pose ma tête sur son épaule un instant, part de pizza en main, le regard un peu vague, posé au loin. « J’suis juste vachement perdue en ce moment, y’a une part de moi qui arrive presque à passer à autre chose, et une autre part qui me rabâche que j’ai pas le droit, parce que c’était l’amour de ma vie… tu vois ? » C’est compliqué tout ça.

Heureusement qu'il ne s'était rien passé entre Sasha et Loan ! Parce que pour le coup ça aurait rendu les réunions de famille particulièrement... compliquées. Quand on se met à coucher avec les familles des uns des autres, ça finit toujours mal de toute façon. Et disons que ce n'était pas forcément le moment de remettre le bordel dans cette famille qui était encore en train de panser ses blessures. Clyde décida donc de rappeler à Loan qu'il était là pour elle comme il l'avait toujours été, et que si elle avait besoin d'aide, elle pouvait compter sur lui. Après tout elle était sa meilleure amie, la mère de ses enfants, elle était sa famille, et la voir souffrir était une souffrance pour lui. Il avait beau revêtir l'allure d'un requin froid et impitoyable au boulot et s'être armé d'une carapace à toute épreuve, c'était loin d'être ce qui le représentait le plus auprès des êtres qui lui étaient chers. Pour eux, il était toujours là pour les écouter, les aider, les guider, les réconforter, peu importe. Pour eux, il ferait tout, et ils le savaient. Elle le savait aussi. « J’suis juste vachement perdue en ce moment, y’a une part de moi qui arrive presque à passer à autre chose, et une autre part qui me rabâche que j’ai pas le droit, parce que c’était l’amour de ma vie… tu vois ? » « Tu crois vraiment qu'elle aurait voulu que tu restes seule toute ta vie ? Et que le seul réconfort que tu puisses obtenir soit au fond d'une bouteille ? Je ne la connaissais pas aussi bien que toi, mais je sais une chose c'est qu'elle voudrait que toi et les filles vous repreniez le cours de votre vie et que vous soyez heureuses. Et je crois que tu le sais aussi. » répondit-il d'une voix douce alors qu'elle s'était blottie contre lui. Il faisait comme il peut, il espérait simplement que ce serait suffisant. Mais peut-être que maintenant il était temps de changer de sujet, de lui faire oublier tout ça, ne serait-ce que l'espace d'un instant. C'est l'objectif qu'il s'était fixé pour cette soirée. Et si l'on en croyait le surnom qu'on lui avait donné au boulot, à savoir Bulldog, Clyde était connu pour ne pas lâcher l'affaire si facilement. « Allez, à mon tour un peu. Tu veux que je te parle de ce petit jeune que j'ai rencontré y a quelques semaines, ou de la surprise que Joy m'a faite hier ? » proposa t-il avec un petit sourire, alors qu'il reprenait déjà une nouvelle part de pizza.

Le regard un peu perdu sur un point imaginaire, je déballe à Clyde ce qui me tracasse, mon envie d’aller de l’avant, mais c’est comme si mon cerveau freinait des quatre fers. « Tu crois vraiment qu'elle aurait voulu que tu restes seule toute ta vie ? Et que le seul réconfort que tu puisses obtenir soit au fond d'une bouteille ? Je ne la connaissais pas aussi bien que toi, mais je sais une chose c'est qu'elle voudrait que toi et les filles vous repreniez le cours de votre vie et que vous soyez heureuses. Et je crois que tu le sais aussi. » C’est le discours évident de n’importe quel proche après avoir perdu quelqu’un. Et il a raison, je n’ai aucun doute là dessus. Mais entre l’imaginer, le ‘savoir’, et agir, il y a un océan. Et je me sens totalement perdue dedans. Je me contente de soupirer, hochant à peine la tête juste pour signifier que j’ai entendu ce qu’il avait à dire. Mais je n’ai rien à répondre, rien de bien intelligent en tout cas. « Allez, à mon tour un peu. Tu veux que je te parle de ce petit jeune que j'ai rencontré y a quelques semaines, ou de la surprise que Joy m'a faite hier ? » Je me redresse d’un seul coup, les yeux comme des soucoupes. « Quoi ? Et tu dis rien toi ? Mais tu sers à rien ! C’est par ça qu’il fallait commencer ! » Je secoue la tête et prends à mon tour une part de pizza. « Alors, je suis très heureuse que notre fille t’ait fait une surprise, et j’ai hâte de savoir ce que c’est , mais la curiosité me pousse à te demander tous les détails. C’est qui ce ‘petit jeune’ ?? Pourquoi tu m’en as pas parlé ? Je rêve ! » C’est exactement ce dont j’avais besoin pour penser à autre chose qu’à mes problèmes de deuil. Décidément, Clyde est vraiment parfait, il n’y a pas à dire. Il arrive toujours à me faire sauter d’une émotion à l’autre sans difficulté. Ce n’est pas pour rien que c’est mon meilleur ami, et le père de mes filles. « Raconte allez me fais pas languir comme ça !! » Impatiente moi ? Jamais…

Après avoir tenté d'aider et de donner des conseils à son amie, il était temps de lui changer un peu les idées. Il connaissait Loan depuis assez longtemps pour savoir qu'elle ne résisterait jamais à de petits secrets bien croustillants. Alors même s'il n'avait pas franchement envie ni particulièrement besoin de se confier, Clyde n'hésita pas à mentionner les récentes turbulences dans sa vie amoureuse. Et Loan n'hésita pas plus d'un seconde avant de saisir la perche qu'il lui avait tendue. Trop facile. Enfin, même si ça impliquait qu'il doive se confier à présent... Et en vérité il ne savait pas tellement ce qu'il y avait à dire sur le jeune homme qu'il avait rencontré. Alors il se mit à réfléchir. Peut-être un peu trop longtemps visiblement. « Raconte allez me fais pas languir comme ça !! » le pressa finalement Loan alors qu'il demeurait toujours immobile et silencieux. « A vrai dire, je ne sais même pas quoi te dire ! C'est qu'il n'y a pas grand chose à raconter. » commença le brun. Il se souvenait parfaitement des deux fois qu'ils s'étaient vus. Ce qui était étrange à vrai dire. Il lui avait fait une telle impression... pourtant il n'y avait rien d'extraordinaire dans leur rencontre ! « Je rentrais d'un voyage d'affaires à New-York. Tu sais, pour... enfin bref, on s'en fout. » Clyde avait souvent des voyages d'affaire à droite à gauche. Quand il allait à New-York c'était généralement pour rencontrer des investisseurs ou organiser des réunions pour vendre ses pilotes à une chaîne télé. Alors non, ce n'était pas rare qu'il parte un week-end ou une semaine, par-ci par-là. « Bref, je sors de l'aéroport et je devais retourner aux studios en urgence pour régler un énième problème et j'ai peut-être éventuellement bousculé un type, accidentellement renversé mon café sur lui, et piqué son taxi. » lâcha t-il en haussant les épaules, adoptant un air faussement innocent. Oui, il avait été un vrai connard, il le reconnaissait fort bien. C'était le côté qu'il faisait ressortir quand il travaillait. Monde de requins. « Et pour une obscure raison, je m'en suis voulu alors je lui ai filé mon numéro, je lui ai dit que je lui paierais le pressing. » Ce n'était pas dans les habitudes de Clyde. Certes il n'était pas un monstre, mais en dehors de sa famille, il n'était pas quelqu'un de particulièrement affectueux ou attentionné. « Et du coup c'est ce que j'ai fait. Je lui ai payé le pressing et on a discuté un peu et... je dois reconnaître que c'était plutôt agréable. Même s'il doit avoir environ vingt ans de moins que moi... »

« A vrai dire, je ne sais même pas quoi te dire ! C'est qu'il n'y a pas grand chose à raconter. » J’ouvre grand les yeux, choquée qu’il me dise finalement qu’il n’y a pas grand chose à raconter. Je me sens dupée, par mon propre meilleur ami. Mais heureusement, Clyde enchaîne avant que je ne le réprimande. Le voilà parti à me raconter pas à pas le début de leur rencontre, ça parle de voyage, de New York, il laisse une phrase en suspens, je suis pendue à ses lèvres et je hoche vivement la tête. Je sais pas ce que je dois savoir, peu importe, je veux la suite. « Bref, je sors de l'aéroport et je devais retourner aux studios en urgence pour régler un énième problème et j'ai peut-être éventuellement bousculé un type, accidentellement renversé mon café sur lui, et piqué son taxi. » J’ouvre la bouche, en même temps que mes yeux se transforment en soucoupe. « T’es un enfoiré ! » Et je me mets à rire comme une conne en imaginant la scène. Il joue les innocents, et ça me fait d’autant plus rire. « Et pour une obscure raison, je m'en suis voulu alors je lui ai filé mon numéro, je lui ai dit que je lui paierais le pressing. » Je hoche la tête, rassurée de l’issue de ce début d’histoire. Parce que si Clyde se doit d’être un peu un requin dans son boulot, il n’est pas un mauvais gars, loin de là même, et c’était la moindre des choses s’il avait été un tant soit peu odieux avec ce ‘petit jeune’. « Et du coup c'est ce que j'ai fait. Je lui ai payé le pressing et on a discuté un peu et... je dois reconnaître que c'était plutôt agréable. Même s'il doit avoir environ vingt ans de moins que moi... » Je souris, amusée. « Et c’est un problème ? » Je hausse cette fois les épaules tout en continuant de m’enfiler la pizza. Faut dire que cette histoire a l’air de m’ouvrir l’appétit, c’est une bonne chose. « Plus on vieillit et plus c’est agréable de sentir qu’on plait, même aux plus jeunes. » Je vais pas dire le contraire, moi qui me tape régulièrement des petites jeunes. « Et alors, toi tu lui plais aussi ? Vous allez vous revoir ? » Je lui souris, mutine, parce que j’attends que ça, qu’il me dise qu’il a envie de le revoir. Ça pourrait pas lui faire de mal, de voir quelqu’un un peu. Ça fait de mal à personne de toute manière. Parce que un coup par ci par là c’est sympa, mais sentir une sorte d’affection, c’est agréable aussi.

Non, on ne pouvait pas dire que Clyde avait particulièrement brillé lors de sa rencontre avec le beau César. Mais bon… César l’avait quand même appelé “pour le pressing”. Alors qui était le plus détraqué des deux ? Celui qui se conduit comme un connard ou celui qui le rappelle ? Il y a matière à débat tout de même. Quoi qu’il en soit, Clyde avait fait de son mieux pour se montrer sous un nouveau jour, sous son meilleur jour. Parce qu’après tout César était quand même très mignon et son petit accent était divin. Etait-ce si mal de vouloir le mettre dans son lit ? Alors Clyde raconta tout à Loan, jusqu’à leur différence d’âge d’une vingtaine d’année. « Et c’est un problème ? » répliqua t-elle alors. « Plus on vieillit et plus c’est agréable de sentir qu’on plait, même aux plus jeunes. » reprit-elle, alternant entre paroles et parts de pizza. Clyde était content de voir qu’elle mangeait un peu, ça ne pouvait lui faire que du bien. « Hé, je ne suis pas vieux ! » s’exclama Clyde, prenant un visage outré. « La différence d’âge n’est pas un problème pour moi. Ce serait pas le premier jeunôt que je ramènerais dans mon lit, crois moi ! » Après tout, dans le business, il était un gros poisson et beaucoup de jeunes lui tournaient autour, espérant apparaître dans une de ses nouvelles séries, espérant faire décoller leur carrière d’acteur. Et même si Clyde mettait un point d’honneur à ne pas donner dans la “promotion canapé”, ça ne voulait pas dire qu’il ne s’était pas fait un ou deux de ces jeunes. Sans leur promettre quoi que ce soit et en mettant les choses au clair, mais tout de même. Il était un connard sur les bords, mais quand même pas jusque là ! « Et alors, tu lui plais aussi ? Vous allez vous revoir ? » Décidement, Clyde avait trouvé le sujet parfait pour changer les idées de Loan, elle avait l’air à fond ! « Tu crois vraiment que quelqu’un peut me résister ? » lâcha t-il avec son sourire de charmeur, avant de se mettre à rire. « Non, plus sérieusement j’en sais trop rien. J’arrive pas à le cerner. D’habitude je vois quelqu’un et je sais desuite qui il est, quel genre de personne c’est, tu vois ? Et avec lui… rien. Une énigme. Et tu me connais, je ne résiste pas à un bon mystère. » Bon en même temps, on ne pouvait pas dire qu’ils avaient vraiment eu une grande conversation tous les deux. « Je vais l’inviter à sortir je pense. Mais je suis pas certain que ça aille très loin. De ce que j’ai vu c’est quelqu’un d’assez réservé. Je suis pratiquement sûr qu’il est encore dans le placard. Et clairement, je suis trop vieux pour faire des coucheries en secret pour pas qu’on découvre ma sexualité. J’ai plus quinze ans ! » s’exclama t-il finalement, en prenant une part de pizza à son tour avant que Loan finisse par tout engloutir.

« Hé, je ne suis pas vieux ! » s’insurge-t-il immédiatement, ce qui me fait rire, je ne peux pas le cacher. Non c’est vrai on est pas vieux, je dis juste qu’on vieillit c’est tout. « Par rapport à lui si, t’es vieux. » Oui j’aime le faire chier. « La différence d’âge n’est pas un problème pour moi. Ce serait pas le premier jeunôt que je ramènerais dans mon lit, crois moi ! » Je hoche la tête en souriant, on a ce point en commun lui et moi. Je le laisse continuer de me raconter son début d’histoire croustillante, au point que j’en ai même retrouvé l’appétit, c’est beau. Je ne peux m’empêcher de lui poser des questions, je veux savoir s’il pense lui plaire, lui aussi. « Tu crois vraiment que quelqu’un peut me résister ? » Je manque de m’étouffer avec ma bouchée et avale correctement avant de répondre. « Tu veux ma mort ou quoi ? Attend au moins que j’ai fini ma bouche avant de dire des trucs pareil ! Mais c’est vrai que t’es canon, c’est pas pour rien que je t’ai choisi pour être le père de mes enfants. » Bon ok y’a pas que ça, mais je dois avouer que ça a joué dans la balance. Il m’explique qu’il n’arrive pas à le cerner et ça l’intrigue fortement. Et moi, je souris, comme Machiavel. « J’aime cette histoire. » Je suis cruelle. Il pourrait en faire qu’une bouchée de ce gamin. Mais si c’est le gamin qui faisait sortir mon meilleur ami de sa zone de confort ? Ce serait bien. Il m’explique ses projets à court terme avec le jeune homme, ça me semble pas mal. Mais quand il parle de placard, je grimace. Merde. Ça ça peut être un sacré frein pour Clyde, je le connais assez pour le savoir. « Et clairement, je suis trop vieux pour faire des coucheries en secret pour pas qu’on découvre ma sexualité. J’ai plus quinze ans ! » Qu’est-ce que je disais. « Oh ça va papi, tu parles comme si t’avais 70 balais ! » Et oui, je le taquine, encore et toujours. « Tu verras bien de toute manière. C’est pas comme si tu cherchais le grand amour non plus. » Mais s’il lui tombait sur le coin de la gueule, je serai la première à le pousser au cul pour qu’il saisisse sa chance. Là, j’attends de voir.

« Je parle comme quelqu'un qui, il n'y a pas si longtemps que ça, était dans le placard et a eu une expérience désastreuse de coming-out. J'en ai assez avec mes histoires pour me rajouter celles des autres. » il réplique quand Loan lui "reproche" de parler comme un papi. Même si c'est bien évidemment dit avec le ton de l'humour. Mais il y a certaines choses qu'on n'oublie pas, certaines blessures qui ne se referment pas. Bon, avec le temps il est passé à autre chose et il n'a plus pensé à ses parents. Mais au fond ça lui coûte de n'avoir absolument aucun contact avec eux. Parfois il se sent abandonné et c'est clairement pas le meilleur sentiment qui soit. C'est d'ailleurs aussi pour ça, en partie, qu'il essaie d'être le meilleur père possible pour ses filles, qu'il essaie d'être le plus présent et à l'écoute. Parce qu'au fond il se souvient toujours du mal que ça lui a fait de voir la déception et le dégoût dans les yeux de ses parents, il se souvient toujours de ce que ça a fait de rester vivre sous leur toit tout en sachant qu'ils l'auraient foutu à la porte depuis longtemps si son petit frère ne les avait pas supplié de le laisser rester. Alors non, il n'avait aucune envie de se mêler des histoires de coming-out de quelqu'un d'autre. Il espérait simplement se faire de fausses idées sur son mystérieux petit jeune. Parce qu'il lui plaisait plutôt pas mal. « Ah, le grand amour ! » s'exclama t-il en échappant un rire. « Non en effet, c'est pas pour moi ça. » répondit-il finalement avant de prendre une part de pizza. Il ne croyait pas à ce genre de choses. Clyde était plus rationnel que passionné. Le genre d'homme qui n'a jamais vraiment eu de relation assez longue pour être qualifiée de "stable". Clyde mordit dans sa pizza avant de basculer vers l'arrière dans un soupir, laissant son corps s'enfoncer dans le dossier du canapé. « Merde, quand je pense que nos filles sont en âge d'avoir des enfants, ou presque en âge, ça me fait flipper. » lâcha t-il finalement, arborant tout de même un demi-sourire. « Elles on grandi si vite ! J'ai pas vu les années passer... Promets moi qu'on deviendra pas grands-parents avant au moins... 15 ans ? Au moins 10. »

Clyde me remet à ma place et comme une grande adolescente que je suis , je lève les yeux au ciel, mais je souris aussi. Parce qu’il a beau dire ce qu’i veut, je sais très bien que si ce gamin lui plait, placard ou pas, il finira par se laisser tenter. En tout cas, c’est comme ça que je le vois. Je me contente d’un hochement de tête pour ne pas le contredire dans ses certitudes, et clos plus ou moins la conversation, puisque je sais qu’il ne cherche pas le grand amour. Il valide. Très bien. « Merde, quand je pense que nos filles sont en âge d'avoir des enfants, ou presque en âge, ça me fait flipper. » J’ouvre grand les yeux et le regarder. C’est quoi cette idée ? « Parle pas de malheur toi ! » Il pourrait nous porter la poisse ! Manquerait plus que je sois grand mère et puis quoi ? Ella l’est déjà, ça fait 2 sur 3. Ellen ne pourra pas l’être malheureusement pour elle. Mais moi si je peux attendre encore quelques décennies… « Elles on grandi si vite ! J'ai pas vu les années passer... Promets moi qu'on deviendra pas grands-parents avant au moins... 15 ans ? Au moins 10. » Je hoche vivement la tête. « Vingt. Vingt ans c’est bien. » C’est pas vrai, parce que les pauvres, j’aimerai qu’elles soient mère avant quarante ans si elles ont envie de l’être. Après c’est un peu tard. Mais pas trop tôt. Là c’es trop tôt. Même si j’ai eu Sonny un peu tôt. Bref, n’y pensons plus. La soirée se termine plus calmement que lorsqu’il est arrivé, je sens moins les effets de l’alcool grâce à ce que j’ai pu manger, et cette discussion avec mon meilleur ami était bénéfique, en tout cas, elle m’a fait du bien. « Merci d’être resté. T’aurais pu repartir en me voyant. Je t’en aurai pas voulu ! » Je ris un peu, même si je me dénigre, je suis plutôt douée pour ça. Finalement, Clyde me dépose chez moi, c’est mieux que je ne conduise pas. J’ai de la chance de l’avoir, je m’en rends compte souvent…