my heart goes boom ☽ kezai #3

Ce soir, j'accompagne ma demi-soeur à une soirée. Je ne connais quasiment personne. Ce sont tous des gens de son université, des amis ou des connaissances à elle. Je ne sais pas vraiment ce que je fous là. Mais elle a tenu à ce que je vienne. Et quand Kai veut quelque chose, on sait tous qu'elle l'obtient sans grande difficulté. Son côté manipulatrice surement. Ou peut-être que je suis incapable de lui dire non, aussi. C'est un peu - beaucoup - ça d'ailleurs. Et même si d'habitude je me fonds facilement dans la masse, ce soir, je n'arrive pas à me mettre dedans. Il y a quelque chose qui me bloque, j'ai la tête ailleurs. Je balaye alors la salle du regard à la recherche de ma demi-soeur. Elle est en train de discuter avec un mec, plus loin, riant aux éclats. La musique les poussent à être plus proche que de raison pour se parler à l'oreille. Inconsciemment mon coeur se serre dans ma poitrine. Une pointe de jalousie sans doute encore inavouée. Mais je prends sur moi, restant volontairement à l'écart, distante. La soirée bat son plein et j'arrive finalement à me détendre. Je me surprends même à danser avec les autres. Et avec Kai aussi. Notre complicité est particulière, elle l'a toujours été. Il y a ce petit quelque chose qui nous unit, ce lien fort et intense que je n'ai jamais pu ressentir avec personne d'autre. C'est comme ça, pas autrement. Même si je ne sais pas exactement ce que ça veut dire. Finalement, nous décidons d'un commun accord de rentrer. Par chance, la maison n'est qu'à quelques rues à pied de la soirée. Sur le chemin du retour, je m'arrête un instant devant l'immense villa des voisins. Il n'y a aucune voiture devant, ils ne sont pas là. Surement en déplacement à l'autre bout du monde ou quelque chose du genre. « Ça sert à quoi d'avoir une aussi belle baraque et de ne jamais en profiter ? » Dis-je en laissant échapper un grand soupir. Bah quoi ? « Mon dieu, ça me rend dingue ! » Leur villa est somptueuse. Pour avoir déjà eu l'occasion d'y aller cet été pour garder leur gamin, je sais de quoi je parle. « Ça me donnerait presque envie d'aller profiter de leur jacuzzi en douce. » Ajoutais-je sur le coup pour rigoler. Mais ça ne passe pas dans l'oreille d'une sourde et le visage de Kai s'illumine instantanément. Son regard croise le mien et je comprends très vite son intention. Ma demi-soeur me tire par le bras et me pousse à la suivre jusqu'au portillon. « Putain Kai, t'es pas sérieuse ? » Apparemment si.

Je sais pas bien ce qui m’a pris d’emmener Kezia avec moi à cette soirée d’anciens du lycée. Enfin… ‘anciens’ est un bien grand mot, mais y’a tous les gens que j’ai côtoyé pendant le lycée, depuis que je suis ici en tout cas. Pour mon passé à Los Angeles, c’est une toute autre histoire. Personne ici me connaissait avant, et c’est pas si mal après tout. J’arrive à passer un bon moment, mais je me lasse vite de l’environnement, et viens chercher ma demi-soeur pour qu’on s’en aille. En plus j’ai un peu la tête qui tourne, le punch était serré. J’suis pas bourrée, juste super guillerette. Sur le chemin du retour, nous parlons de tout et de rien pour faire passer le trajet plus rapidement. Je rêve d’une douche brûlante. « Ça sert à quoi d'avoir une aussi belle baraque et de ne jamais en profiter ? » Je tourne la tête, posant mon regard sur ladite villa, dont me parle Kezia. C’est vrai qu’elle est canon cette maison, et qu’on voit quasiment jamais les proprios. J’sais pas c’qu’ils foutent de leur vie, mais ils doivent gagner une blinde. « Mon dieu, ça me rend dingue ! » Je laisse échapper un rire amusé et bouscule un peu ma demi-soeur gentiment. « C’est pas bien la jalousie ! » Je lui adresse un large sourire, et la voilà qui me parle d’un truc qui fait tilt. « Ça me donnerait presque envie d'aller profiter de leur jacuzzi en douce. » « Ils ont un jacuzzi ? » Mon regard s’illumine et je bloque sur le portail. Pas impossible à enjamber. Ils ont sûrement un système d’alarme, mais pour l’intérieur de la maison. Des caméras à l’extérieur ? On s’en fout, on dira qu’on avait un peu bu, on est des gamines, on fait rien de mal. « Allez viens, on va le tester ce jacuzzi. » Je la prends par le bras, l’entraînant dans mes conneries, comme souvent. « Putain Kai, t'es pas sérieuse ? » « Bien sûr que si ! Qu’est-ce que tu veux qui nous arrive ? » Je m’avance du portillon qui est quand même assez haut, mais pas de pics en haut, c’est bon signe. Je retire mes talons, remonte ma robe qui était déjà pas bien longue, et me mets à grimper comme je peux pour arriver sans trop de difficultés jusqu’en haut, passant de l’autre côté. Y’a forcément un bouton pour ouvrir la porte de l’intérieur. Je cherche et trouve finalement le saint grâal. La porte s’ouvre et j’offre un large sourire à Kezia qui m’attendait de l’autre côté. Je prends une voix de bourgeoise en m’adressant à elle. « Oh très chère vous voilà, vous en avez mis du temps, je vous attendais ! Je vous en prie, si vous voulez bien vous donner la peine… » Je lui fais une révérence et récupère mes chaussures qu’elle avait gardées dans ses mains. « Alors, il est où ce jacuzzi ? » Elle avait l’air d’être bien renseignée.

Je n'ai pas le temps de l'en empêcher que Kai est déjà en train de retirer ses chaussures pour escalader par dessus le portail. Et merde. C'est déjà trop tard. « T'es complètement folle, putain. » Je me mets instinctivement à paniquer, regardant à plusieurs reprises derrière nous pour ne pas être pris en flagrant délit. Mais heureusement, à cette heure là dans les rues, il n'y a absolument personne. Nous sommes un peu seules au monde. Après quelques minutes, ma demi-soeur arrive non sans mal à passer de l'autre côté du portail pour l'ouvrir de l'intérieur. « Oh très chère vous voilà, vous en avez mis du temps, je vous attendais ! Je vous en prie, si vous voulez bien vous donner la peine… » Kai me fait une révérence et je ne peux m'empêcher de pouffer de rire. Qu'est-ce qu'elle peut être con quand elle s'y met. En une fraction de seconde, elle arrive bizarrement à me faire tout oublier. Il y a bien qu'avec elle que j'arrive à me sentir aussi bien. Pleinement vivante. Prise dans l'élan du moment, je me surprends très vite à oublier les risques que ma demi-soeur est en train de me faire prendre. A ses côtés, je me sens étrangement en sécurité. Comme invincible. Et là, tout de suite, plus rien ne semble avoir d'importance. Je veux juste profiter de l'instant présent. D'elle et de sa présence. Elle a raison, qu'est-ce qui peut bien nous arriver au juste ? Les propriétaires ne sont pas là. Et si la maison est à coup sûr truffée de caméras de surveillance, il n'y en a sans doute pas à l'extérieur. Du moins ça m'arrange plutôt bien de penser ça. De toute façon, maintenant, c'est trop tard. « Alors, il est où ce jacuzzi ? » Je plonge alors mon regard dans le sien, mon coeur tambourinant un peu trop vite dans ma poitrine. Même si j'en ai pas forcément conscience sur le moment, mon fort attachement pour Kai me fait sans doute perdre un peu la raison. « C'est bien parce que c'est toi... » Que je murmure d'entre mes lèvres. Un aveu qui en dit finalement long sur ce que j'ai sur le coeur. Il n'y a que pour elle que je suis capable de faire ce genre de folies. Et ce n'est pas pour rien. « Viens, suis-moi. » Je lie ma main dans la sienne pour l'emmener sur la terrasse derrière la maison où se trouve le fameux jacuzzi. Bingo. J'actionne au hasard un bouton et les bulles du jacuzzi s'allument instantanément. La température indiquée sur l'écran commence doucement à monter. Kai ne perd pas une minute et se retrouve rapidement en sous-vêtements après s'être débarrassée de sa robe. Je redeviens un peu hésitante et reste plantée là sans rien faire. Mon regard glisse alors inconsciemment à plusieurs reprises sur le corps de ma demi-soeur.

« T'es complètement folle, putain. »  Je fais comme si j’avais rien entendu, en même temps, c’est pas nouveau qu’elle me trouve folle. Je suis beaucoup plus dévergondée qu’elle, moins ‘sage’, pour ça aussi que j’aime bien lui faire faire des trucs un peu dingues, pour pas qu’elle reste dans sa petite zone de confort. Ça la rend mignonne hein, mais faut savoir vivre un peu quand même, plutôt que de rester là à regarder la vie passer sans y prendre part. J’enjambe le portail et ouvre ce dernier pour faire entrer ma demi-soeur, qui semble amusée, bien qu’un peu stressée. Je lui demande finalement où se trouve le jacuzzi, excitée comme une puce. « C'est bien parce que c'est toi... » Je souris plus largement. Je suis bien consciente d’avoir un certain ‘pouvoir’ sur elle, et si j’en joue un peu, ça ne m’empêche pas d’être sincère. Mon regard l’est, en tout cas. Elle vient chercher ma main pour que je la suive, et je la laisse faire en souriant. Tout semble si naturel entre nous, je ne pense à rien d’autre que ce qui nous lie, sur quoi je ne mets aucun mot, parce que ce toute manière, ça rendrait les choses beaucoup plus compliquées. Je la suis sans broncher, regardant de tous les côtés quand même parce que la villa est juste magnifique, elle avait raison. Nous y voilà. Je lâche la main de Kez et elle allume le truc avec un simple bouton. Magique. « Par-fait ! » Je fais glisser la fermeture éclair de ma robe et la laisse sur le sol, restant simplement en sous-vêtements, pour me faufiler sous l’eau qui est déjà bien chaud. Je grogne un peu tellement c’est agréable, tout en fermant les yeux. Lorsque je réouvre les paupières, je pose mon regard sur Kezia qui n’a pas bougé d’une semelle. « Tu comptes rester plantée là ? Tu veux pas que j’te déshabille non plus ? » Je ris un peu et ne remarque pas vraiment le rouge sur ses joues, heureusement, la lumière est tellement tamisée que je peux pas voir grand chose. Finalement elle se décide à me rejoindre, je crois que j’ai compris pourquoi elle voulait pas se déshabiller, elle avait pas de soutien-gorge à cause de sa robe sans bretelles. Je la regarde placer ses mains sur sa poitrine et je souris, pas dérangée pour autant. Je trouve ça mignon, alors que bon, je l’ai déjà vue quasiment nue quelques fois, en sortant de la douche ou quand elle se changeait. On vit ensemble depuis un moment maintenant, ce genre de trucs c’est plutôt fréquent, même si en général c’est l’inverse, c’est moi qui me trimballe pas bien vêtue assez régulièrement… Je soupire de bien-être et étend mes jambes, posant mes mollets sur ses cuisses. « On aurait eu tort de s’en priver quand même non ? »

D'un coup, ça fait tilt dans ma tête. Je repense à un détail que j'avais presque failli oublier. Je n'ai pas de soutien-gorge sous ma robe. Et bizarrement ça me gêne un peu de me retrouver presque nue devant ma demi-sœur. Pourtant, ce n'est pas la première fois que ça arrive. En vivant sous le même toit, il nous est déjà arrivé toutes les deux de nous voir en petite tenue. Mais disons que le contexte de ce soir est légèrement différent à mes yeux. « Tu comptes rester plantée là ? Tu veux pas que j’te déshabille non plus ? » Mon corps se raidit encore davantage. Si sa blague avait pour but de m'aider à me mettre à l'aise, c'est raté. Je feins malgré tout un sourire alors que mes joues virent instantanément au rouge vif. Pire, mon cerveau se joue même à essayer d'imaginer la scène. Je me surprends quelques secondes à rêver de la douceur de ses mains flirtant sur ma peau avant de faire glisser ma robe jusqu'à mes pieds. Merde, putain. Je secoue un peu la tête pour chasser ces idées de mes pensées. Mais qu'est-ce qu'il m'arrive ce soir ? J'ai pourtant les idées claires. Même si j'ai bu quelques verres pendant la soirée, je suis loin d'être bourrée quand même. Faut pas exagérer. A croire que c'est justement ça le problème. « C'est bon, j'arrive. » Ajoutais-je quelque peu résignée. Je retire finalement ma robe avant de m'engouffrer dans l'eau aussi rapidement que possible, gardant volontairement les mains sur la poitrine. La chaleur instantanée de l'eau sur mon corps est une sensation de bien-être absolue. C'était finalement pas une si mauvaise idée que ça de braver les interdits comme on vient de le faire. « On aurait eu tort de s’en priver quand même non ? » Kai s'étend avant de poser non sans gêne ses jambes sur mes genoux. « Vas-y, fais comme chez toi. Mets-toi à l'aise surtout. » Comme si Kai avait attendu ma permission avant de le faire. Je ris un peu, mes doigts venant naturellement caresser les jambes de ma demi-sœur. Un geste tactile plus ou moins instinctif. « Bon, alors, dis-moi. » Une question me brûle les lèvres depuis que nous avons quitté la soirée tout à l'heure. J'ai besoin d'en avoir le coeur net. « Le mec de tout à l'heure... il y a quelque chose entre vous ? » Bah quoi ? Je me renseigne, c'est tout. On partage absolument tout sur tout toutes les deux, c'est normal que je sois au courant si jamais c'était le cas. « Vous m'aviez l'air bien proches quand même. » Je tente un petit sourire en coin pour essayer de masquer ma réelle inquiétude à ce sujet.

« C'est bon, j'arrive. » lâche-t-elle finalement comme si c’était la décision la plus difficile qu’elle ait eu à prendre ces dernières années. Elle se joint à moi et j’étire mes jambes pour les poser sur elle. « Vas-y, fais comme chez toi. Mets-toi à l'aise surtout. »[/color] Je ris un peu et hoche la tête. « Je vais pas me gêner ! » Surtout que je sais que Kezia est du genre câline et tactile, et que d’ici peu, elle me fera des papouilles sur les jambes. J’ai toujours adoré ça. Souvent même le soir dans notre lit, je relève mon t-shirt, dos à elle, pour qu’elle laisse traîner ses doigts dans mon dos pour m’endormir. « Bon, alors, dis-moi. » Je plante mon regard dans le sien, souriant lorsque je sens effectivement ses doigts courir sur mes mollets. « Le mec de tout à l'heure... il y a quelque chose entre vous ? Vous m'aviez l'air bien proches quand même. » Je souris d’avantage, parce que ça me fait rire quand elle joue les curieuses. « Hahaaa tu veux savoir hein ? » Je la taquine, je ne suis bonne qu’à ça. « Non, y’a rien. Enfin, y’a plus rien. On est sortis ensemble quelques mois, enfin pas si longtemps que ça au final mais bon. Il était un peu trop pressé de consommer à mon goût, et j’ai préféré tout arrêter avant que ça dégénère. » Je hausse les épaules un peu avant d’enchaîner. « Et là j’crois qu’il a cru qu’il pouvait s’inviter dans mon lit ce soir, manque de bol j’ai déjà quelqu’un dans mon lit. » Je ris un peu sans trop penser aux réelles conséquences des mots que je viens de prononcer, ni même au double sens qu’ils peuvent avoir. « Pourquoi ? Il te plaisait ? » Je réfléchis à l’envers, c’est plus fort que moi, j’ai pas vraiment les yeux en face des trous en ce qui concerne ma relation avec Kezia, cette manière d’être aussi proches depuis quasiment toujours, et davantage depuis quelques mois. Ça me semble tellement naturel que je ne pense pas à mal, pourtant, tout en moi crie l’attirance pour cette fille, mais je la rejette du mieux que je peux dans ma tête, juste parce que prendre conscience me ferait sans doute tout plaquer. Je veux pas être comme ma mère, elle m’a traumatisée avec ses conneries. Et puis toute manière, je suis pas comme elle, Kezia, c’est ma soeur, et avec une soeur on est proches et tactiles non ? Alors ça s’arrête là. Fin de la discussion dans mon propre cerveau. « D’ailleurs, toi, j’t’ai jamais vue avec personne. T’as quelqu’un en ce moment ? » Après tout, ça va, elle a 16 ans, à 16 ans on commence largement à avoir un petit ami non ? Enfin, quand on est jolie comme elle je parle. Parce que moi à 16 ans personne voulait de moi !

Sans grande surprise, Kai s'amuse de la situation. Faut toujours qu'elle me taquine, c'est plus fort qu'elle. Et ça serait mentir de vous dire que je n'aime pas ça. Au contraire. C'est comme si le moindre signe d'importance à ses yeux me faisait pousser des ailes. « Non, y’a rien. Enfin, y’a plus rien. On est sortis ensemble quelques mois, enfin pas si longtemps que ça au final mais bon. Il était un peu trop pressé de consommer à mon goût, et j’ai préféré tout arrêter avant que ça dégénère. » Je suis soulagée de comprendre qu'il n'y a plus rien entre eux. Du moins de son côté. J'ai très bien remarqué dans le regard du jeune homme que ce n'était pas la même chose pour lui. Mais ce qui m'importe c'est Kai, uniquement Kai. « Et là j’crois qu’il a cru qu’il pouvait s’inviter dans mon lit ce soir, manque de bol j’ai déjà quelqu’un dans mon lit. » Je souris un peu niaisement avant de répliquer du tac au tac. « Comme si je comptais lui laisser ma place. Il rêve, lui ! » Je mêle naturellement mon rire au sien, les battements de mon coeur s'affolant un peu plus dans ma poitrine. J'ancre alors mon regard dans celui de ma demi-soeur. « Je te partagerai pour rien au monde... je suis pas folle quand même. » Mes doigts viennent s'entremêler dans les siens alors que ma main libre continue de câliner ses jambes. D'un point de vue extérieur, nos agissements mutuels et notre proximité évidente pourraient facilement porter à confusion. Là, comme ça, nous ressemblons à un vrai petit couple. Il y a tout ; la complicité, les gestes affectifs, les regards et même les mots. Enfin presque tout. Et je crois que ce soir mon coeur commence à se perdre dans tout ça. Mes sentiments deviennent de plus en plus forts, plus en plus incontrôlés. C'est pas normal de ressentir des papillons dans le coeur comme ça, non ? « Pourquoi ? Il te plaisait ? » Un rire nerveux s'échappe d'entre mes lèvres. Mon dieu, non. Quelle horreur. « Absolument pas. » Je secoue vivement la tête à la négative. « C'est pas du tout mon style. » Ah, parce que j'ai un style maintenant ? Tiens, c'est nouveau. Je n'étais pas au courant. A croire que les mots se délient de mes lèvres sans que je puisse vraiment les contrôler. Comme si mon inconscient avait pris le dessus sur moi-même. « D’ailleurs, toi, j’t’ai jamais vue avec personne. T’as quelqu’un en ce moment ? » En réalité je n'ai jamais eu de petit-ami. « Non. » Je hausse un peu les épaules avant de rajouter. « Ça ne m'intéresse pas trop pour le moment. » Je suis encore jeune, j'ai tout le temps devant moi. « Faut dire que les mecs de mon âge ne sont pas vraiment ce qu'il y a de plus intéressant. » A seize ans, ils se découvrent un peu bêtement et sont loin d'être matures. A moins que ça soit une toute autre raison qui se cache derrière ce manque cruel d'intérêt pour la gente masculine... et si mon coeur avait déjà trouvé sa perle rare ? « Et puis j'ai déjà quelqu'un dans mon lit aussi de toute façon, ça me suffit. » Je lui adresse un petit sourire en coin avant de retirer ses jambes de mes genoux pour changer de position et me rapprocher encore un peu plus d'elle. Je pose alors ma tête sur son épaule l'incitant à m'accueillir dans ses bras, ce qu'elle fait instinctivement.

Kezia me demande ce qu’il y a entre ce gars et moi. Rien. C’est la stricte vérité. Plus rien en tout cas, et j’avais aucune intention de le laisser continuer à me draguer dans le seul but de me mettre dans son lit, voire de s’inviter dans le mien. En plus dans le mien, y’a plus de place. « Comme si je comptais lui laisser ma place. Il rêve, lui ! » Je ris un peu, trouvant ça mignon la manière dont elle défend notre lit, notre cocon. Je pense pas vraiment à ce que ça peut impliquer, j’y réfléchis pas. « Je te partagerai pour rien au monde... je suis pas folle quand même. » Je sens ses doigts glisser entre les miens et je souris, sans doute un peu bêtement, sans avoir conscience de l’image qu’on pourrait refléter. Personne ne nous voit, c’est juste elle et moi, et notre lien si puissant. Je lui demande quand même si ce mec lui plaisait. De toute manière, peu importe sa réponse, je tenterai de la dissuader de sortir avec lui, il veut juste coucher. Un mec quoi. Et pas question que je mette Kezia entre les bras d’un mec qui ne respecte pas les filles, elle mérite mieux que ça. Elle me rassure en me disant qu’il n’est pas son style. Je meurs d’envie de demander ce que c’est son style, mais au lieu de ça je demande juste si elle a quelqu’un en ce moment. Par curiosité. Rien de plus. La réponse est négative et je ne comprends pas bien pourquoi je ressens une sorte de soulagement en entendant ça. « Ça ne m'intéresse pas trop pour le moment. Faut dire que les mecs de mon âge ne sont pas vraiment ce qu'il y a de plus intéressant. Et puis j'ai déjà quelqu'un dans mon lit aussi de toute façon, ça me suffit. » Je grimace un peu lorsqu’elle parle de mecs de son âge, c’est vrai que la découverte de la sexualité chez eux, c’est quelque chose ! C’est même assez affligeant quand on y pense. Je souris finalement à la fin de sa phrase, presque victorieuse. « Si ça te suffit alors, tant mieux ! » Kezia change de position, se rapproche de moi et je la laisse faire, déposant sa tête sur mon épaule. Je me suis jamais sentie aussi bien avec personne, je me sens juste détendue, je me pose pas de questions, c’est simple, limpide, agréable. Je la prends dans mes bras, sans trop penser qu’elle est quasiment toute nue. Je laisse reposer ma tête sur la sienne et caresse son bras du bout de mes doigts, naturellement. « C’était cool que tu sois venue avec moi ce soir, j’me serai pas vu aller seule à ce genre de soirée… » Avec toutes ces filles qui se pavanent au bras de leur mec, mec qui restera pas plus de quelques mois dans leur vie, voire même quelques semaines tout au plus alors qu’elles font croire que c’est l’homme de leur vie. Ridicule. « Ça va, tu t’es pas sentie trop mal ? J’avais l’impression que t’étais tendue un peu non ? J’peux te faire un massage pour te remercier tiens ! » Prétexte.

Je laisse échapper un léger frisson lorsque ma demi-soeur vient enrouler ses bras autour de mon corps. Je ne sais pas si c'est à cause de la différence entre la température extérieure et la chaleur de l'eau ou si c'est suite à ce contact probablement un poil trop intime à mes yeux. Mais je me sens terriblement bien. J'ai envie que ce moment puisse durer encore une éternité. Juste elle et moi, là comme ça, lovées dans les bras l'une de l'autre. Seules au monde. Dans cette bulle de bien-être qui n'appartient qu'à nous. « C’était cool que tu sois venue avec moi ce soir, j’me serai pas vu aller seule à ce genre de soirée… » Je tourne légèrement la tête pour croiser son regard. « En même temps c'est pas comme si tu m'avais laissé le choix. » Dis-je en laissant échapper un rire amusé d'entre mes lèvres. Bah quoi, c'est vrai. Ses talents de manipulatrice on commence tous à les connaitre. Et de toute évidence je suis beaucoup trop faible face à elle. Je suis incapable de lui dire non. Elle le sait, et en joue énormément. Mais c'est ce qui fait là tout son charme. « Ça va, tu t’es pas sentie trop mal ? J’avais l’impression que t’étais tendue un peu non ? » Bon d'accord, peut-être un peu. Mais juste parce que ce mec là justement lui tournait un peu trop autour à mon goût. Je sais pas, j'ai pas trop aimé... c'est comme ça, c'est tout. « J'étais pas forcément à l'aise, je connaissais personne... mais c'est pas grave, j'ai quand même passé une bonne soirée. » Surtout grâce à elle finalement. Et heureusement que je suis venue d'ailleurs sinon je serais passée à côté de ce moment jacuzzi rien que toutes les deux. Sacrilège. « J’peux te faire un massage pour te remercier tiens ! » Un large sourire vient alors illuminer mon visage. C'est le genre de proposition qui ne passe pas dans l'oreille d'une sourde. Je me redresse un peu et m'installe devant elle en lui offrant gracieusement mes épaules et mon dos. « Oh oui, c'est le moins que tu puisses faire. Et encore, je suis pas certaine que ça soit suffisant. » Je ris un peu pour la taquiner. « Je mérite beaucoup plus je pense. » L’ambiguïté qui se joue entre nous semble évidente. Et pourtant je n'arrive pas à mettre des mots sur ce que je ressens réellement. Pas encore. Kai s'exécute et vient glisser ses mains sur ma peau dénudée. Un nouveau frisson s'empare de mon corps tout entier. La douceur de son toucher, la finesse de ses doigts... ces sensations me rendent toute chose. C'est bizarre, je me sens comme un peu confuse. Et pourtant je me laisse complètement aller vidant ma tête de toutes pensées. Je suis juste bien, détendue. Apaisée. « Fais gaffe, si tu continues à les faire aussi bien, je vais plus pouvoir m'en passer. » C'est possible de devenir accro à ses mains ?

« J'étais pas forcément à l'aise, je connaissais personne... mais c'est pas grave, j'ai quand même passé une bonne soirée. » Je lui souris tendrement, je suis un peu rassurée, je sais que je lui ai pas trop laissé le choix, et qu’elle a tendance à dire oui à tout si je lui fais les yeux doux. Ça a toujours été, j’en joue, je le sais bien, mais comment voulez vous que je m’en prive puisque je sais qu’elle dira oui de toute façon ? Des scrupules ? Aucun.  Je lui propose quand même un massage pour la remercier, c’est le moins que je puisse faire. Son visage s’illumine et trouve écho dans le mien, d’un sourire adorable. Elle est vraiment trop mignonne. « Oh oui, c'est le moins que tu puisses faire. Et encore, je suis pas certaine que ça soit suffisant. Je mérite beaucoup plus je pense. » J’écarquille un peu les yeux, l’air surprise. « Beaucoup plus ? C’était tant une torture que ça ? » Je ris un peu et hausse finalement les épaules. « Bon alors un massage tous les soirs pendant une semaine, c’est ce que je peux faire de mieux. » C’est déjà beaucoup, mais en vérité, ce n’est pas non plus quelque chose de désagréable. Certainement pas pour elle, mais pas pour moi non plus. Kezia se déplace pour se mettre devant moi, j’écarte les jambes pour l’accueillir au plus près de moi et commence à faire glisser mes mains dans son dos, ajoutant parfois de l’eau chaude pour ne pas qu’elle ait froid. Le fait qu’elle n’ait pas de soutien-gorge est agréable, sa peau est totalement nue et mes mains trouvent leur place pour y répartir quelques frissons que je peux sentir sous la pulpe de mes doigts, me faisant sourire au passage. « Fais gaffe, si tu continues à les faire aussi bien, je vais plus pouvoir m'en passer. » Je ris un peu et ne m’arrête pas pour autant de la masser. « Pourquoi tu crois que je m’applique ? » Je ne prends pas conscience de l’ambiguïté de notre relation, je la vis, simplement, sans y réfléchir. J’aime ce que nous partageons, notre lien, notre complicité, je n’échangerai ça pour rien au monde. Et pourtant, je devrais sans doute ouvrir les yeux et me rendre compte que ça n’a rien d’une relation entre soeurs, ce que nous partageons est bien plus fort que ça. Mes mains se font plus aventureuses, naturellement, alors que mon cerveau semble s’être déconnecté. Je frôle ses côtes, ses bras, le massage devient un peu plus sensuel et je sens monter en moi une chaleur indescriptible. Après une bonne vingtaine de minutes, sans un silence loin d’être désagréable, je finis par passer mes bras autour d’elle, glissant sur son ventre pour la rapprocher et la serrer contre moi. Je dépose un baiser dans son cou alors que son dos épouse parfaitement mon ventre. « Ça t’a fait du bien ? Tu dors ? » Ma voix est devenue étrangement plus chaude et rocailleuse sans que je n’en ai le contrôle. Pourquoi mon coeur bat-il aussi fort au juste ?

« Bon alors un massage tous les soirs pendant une semaine, c’est ce que je peux faire de mieux. » J'ai gagné. Mon visage s'illumine d'un sourire un peu béat. Les rôles viennent pour une fois d'être inversés. Et oui, ce coup-ci, c'est moi qui ai obtenu ce que je voulais. Et sans forcer en plus. Je me sens flattée, fière aussi. Le massage commence et je me laisse complètement aller sous ses caresses. Mes yeux se ferment alors dans une sensation de tendresse inégalée. « Pourquoi tu crois que je m’applique ? » De toute évidence, c'est peut-être un peu tard. Mon corps semble déjà complètement accro à ses mains. A elle toute entière. « Ne t'arrête surtout pas... » Ses doigts glissent et s'aventurent à plusieurs reprises dans le creux de mon dos, sur mes côtes, et frôle même la naissance de ma poitrine. Une vague de chaleur intense vient alors envahir mon corps tout entier. Des papillons dans le ventre, des étoiles dans les yeux. Un bien-être enivrant que je n'ai encore jamais ressenti jusqu'à maintenant. Ce sentiment me décontenance un peu, c'est tout nouveau pour moi et je ne sais pas exactement ce que ça représente. Pourtant je ne me suis jamais sentie aussi bien de toute ma vie. Et ça, ça vaut tout l'or du monde. Les caresses de ma demi-soeur ne me laissent clairement pas indifférentes, c'est une certitude. Mais j'essaye de profiter naïvement de l'instant présent et du plaisir exquis qu'elle est en train de me procurer. Sans forcément penser à sa signification ou à quoi que ce soit d'autre. Kai met finalement un terme au massage bien malgré moi alors que son corps vient s'enrouler tout contre le mien. « Ça t’a fait du bien ? Tu dors ? » Je garde les yeux fermés en laissant simplement échapper un petit gémissement de bien être du bout des lèvres. La voilà sa réponse. La chaleur de mon corps en est l'évidence même. Je ne sais pas si c'est bien normal d'ailleurs de ressentir ce genre de choses pour sa demi-soeur. « C'était délicieux. » C'est le premier mot qui me vient à l'esprit. Je ne réfléchis pas et laisse mon coeur parler librement. C'était plus que parfait... divin même. Et peu importe si la situation peut paraître équivoque. Là, tout de suite, c'est juste elle et moi. « T'as vraiment des mains de déesse, c'est quoi ton secret ? » Je reste là, enroulée dans ses bras, son corps épousant le mien à la perfection. Je profite au maximum de son étreinte, de sa chaleur. Comme si cet instant pouvait s'envoler à tout moment. Dans mon coeur, c'est un véritable feu d'artifice d'émotions que je suis incapable d'expliquer. C'est quelque chose qui se ressent jusqu'au fond des tripes. Je tourne alors légèrement la tête sur le côté, agrippant mon regard dans le sien. Pris dans un élan incontrôlé, mes lèvres viennent doucement se rapprocher des siennes. Le temps s'arrête quelques secondes alors que mon coeur tambourine à toute allure dans ma poitrine. Ma bouche vient finalement rencontrer la sienne dans un baiser à la fois doux et spontané. Un baiser qui n'a rien de surprenant quand on y pense. C'est un peu comme une évidence. Et pourtant...

Je m’applique au maximum, il faut dire que c’est quand même loin d’être désagréable de lui faire ce massage. Je me prends au jeu, y prend même un certain plaisir, même si au fond de moi, je sais que je ne devrais pas en tirer une certaine satisfaction. « Ne t'arrête surtout pas... » Ses mots me font frissonner sans que je n’en comprenne le fonctionnement, mais je fais ce qu’elle me demande, et continue le massage qui semble devenir un peu plus intime, sans que je ne m’en rende trop compte. Une fois terminé, je récupère la jeune femme tout contre mon corps, mes bras autour du sien, lui demandant au creux de son oreille si elle a apprécié. « C'était délicieux. T'as vraiment des mains de déesse, c'est quoi ton secret ? » Je ris un peu en entendant ses mots, heureuse d’avoir pu lui faire plaisir pendant un petit moment. Et puis, Kezia se tourne, juste assez pour me regarder et je plante mon regard dans le sien, sentant mon coeur s’accélérer un peu sans trop comprendre pourquoi. Mais ça a toujours été comme ça avec elle, depuis qu’on se connaît je crois. C’est aussi bizarre qu’agréable. Je sens son souffle plus présent sur mes lèvres, elle s’approche, mon coeur s’affole, qu’est-ce qu’elle fait ? Je suis incapable de bouger, et je la laisse faire. Ses lèvres se posent finalement sur les miennes et c’est l’implosion. Je n’ai jamais ressenti une telle chose avant aujourd’hui, et pourtant, j’ai embrassé quelques garçons depuis le premier, mais rien de comparable à ça. Une chaleur indescriptible s’immisce en moi et sans réfléchir, je mets plus d’entrain dans ce baiser, le rendant plus passionné, plus appuyé, et mon souffle se perd entre nos lèvres. C’est en sentant cette boule de chaleur dans mon bas ventre que tout se met à vriller dans mon cerveau. En une fraction de seconde je revois ma mère sur ce canapé avec cette femme en train de s’envoyer en l’air, mon dégoût sur le moment, et je suis en train de suivre le même chemin qu’elle. Quoi ? Non ! Je recule mes lèvres d’un seul coup en prenant conscience de ce qui est en train de se passer. Je la regarde, paumée, le souffle anarchique, avant de secouer la tête. « Qu’est-ce qu’on est en train de faire ? » N’importe quoi ! N’importe quoi ! Je me mets soudainement à paniquer, j’ai pas pu faire ça, pas pu la laisser m’embrasser, me laisser faire, y prendre part. C’est pas moi. Kezia est comme ma soeur putain, on embrasse pas sa soeur, et encore moins quand on est une fille. « On ferait mieux de rentrer. » Je me détache d’elle sans doute un peu trop vivement et sors du jaccuzzi, saisie par la fraicheur de l’air qui me fait reprendre le cours de ma réflexion. J’ai envie de me foutre des claques. Sans me retourner je prends le chemin de chez nous, après avoir simplement récupéré mes affaires par terre. Je n’attends pas Kezia, tout ça c’est trop pour moi.

Je suis complètement sur un nuage. Enveloppée et bercée par une sensation de bien-être infini. Il n'y a plus rien d'autre qui compte à mes yeux à présent. Juste elle et moi. Juste nous. Ici, maintenant. Tout de suite. Je ne réfléchis pas, je ne réfléchis plus. Mon coeur a totalement pris le contrôle sur ma raison. Et je ne suis plus réellement consciente. Mon corps tout entier a envie de plus. De sa bouche, de ses lèvres, de ses mains. Comme une pulsion frénétique impossible à arrêter. Un instinct presque viscéral. Sur le moment, je ne pense absolument pas aux conséquences. En réalité je n'imagine même pas une seconde que Kai puisse me repousser. Je ferme les yeux et me fonds sur ses lèvres alors qu'une espèce de faille spatio-temporelle semble venir s'emparer du moment. Dans ma tête, c'est un peu le nirvana. L'apothéose dont j'ai toujours inconsciemment rêvée. Ma main droite vient se glisser dans son cou et le baiser monte doucement en intensité. Le contact de sa bouche devient plus appuyé, signe que Kai prend à son tour totalement part au baiser. Je souris entre nos lèvres. Je n'ai jamais été aussi heureuse qu'à cet instant. Et je n'ai sans doute jamais ressenti quelque chose d'aussi puissant. Je ne sais pas encore que c'est ça qu'on appelle communément l'amour. Le vrai, l'unique. Celui avec un grand A. Que ces picotements dans le ventre ne sont que synonymes du désir ardent que je ressens pour elle. En réalité j'ai l'impression que nous n'avons jamais été autant en osmose elle et moi. Comme si l’ambiguïté omniprésente entre nous était dès à présent devenue une certitude évidente. Les sentiments ne peuvent qu'être partagés. A moins que... cet instant ne finisse par voler en éclats. Et c'est ce qui arrive lorsque Kai se détache brusquement. Elle recule, complètement paniquée. « Qu’est-ce qu’on est en train de faire ? » Le revirement de situation est total, presque insensé. Je reste un peu conne, là, sans rien dire. Il me faut un peu de temps pour comprendre ce qui est réellement en train de se passer. « On ferait mieux de rentrer. » Kai sort en furie du jacuzzi. Et même si mon coeur aurait envie de tenter quelque chose pour la retenir, il n'en est rien. Je suis incapable de réagir, incapable de faire quoi que ce soit. Encore sous le choc de l'instant présent. Tourmentée par cet ascenseur émotionnel que nous venons juste de vivre. Un peu comme de vulgaires montagnes russes. Je ne suis plus assez lucide pour avoir les idées claires. J’acquiesce simplement d'un petit signe de tête et sors de l'eau mon tour. Kai a déjà tourné les talons sans prendre le soin de m'attendre. Je suis le mouvement restant volontairement à distance. Nous rentrons finalement à la maison plus ou moins chacune de notre côté. Même si je ne le sais pas encore, c'est ce soir là que mon coeur est tombé irrémédiablement et définitivement amoureux de Kai. Ce baiser a été l'élément déclencheur de tous mes maux. C'est là que tout a basculé.