superhero complex ☆ aldy

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« Je sais pas Rain… Je sais pas… »

Le chien baissa le museau, s’allongeant complètement sur leur coin de trottoir. Eddy frotta le talon de sa chaussure sur le bitume, alors qu’un goût amer traînait encore sur sa langue. Toutes ses années à supporter cet appartement minable, à le prendre autant pour refuge que prison, à n’y voir qu’un toît sur la tête, il venait de tout perdre. Son studio, ses études et sa vie. Et tout cela, alors qu’il entrait à peine dans son immeuble. Il avait découvert sa porte forcée et ouverte, son propriétaire se permettant de fouiller dans ses affaires. Il n’avait pas fallu longtemps pour que le violoniste se retrouve dehors avec sa valise, son sac, son instrument et son chien. Il avait marché, son téléphone aussi inutile qu’un accessoire car vide de toute batterie. Impossible d’appeler qui que ce soit. Et il n’y avait qu’une seule personne qu’il voulait voir. Le soleil n’était pas encore levé. Sa nuit avait été blanche. Il venait de balancer ses quelques économies dans un petit déjeuner d’un fast-food matinal. Il mangeait à l’aurore des rayons, la chaleur des rayons venant caresser ses bras dénudés. Devrait-il y aller ? Pouvait-il même l’aider ? Cet homme… N’était-ce pas trop demander ? Ils ne s’étaient vu que deux fois et… Et… Le battement de cœur résonna jusque dans ses oreilles, l'étourdissant un instant. Il connaissait cette histoire ; celle où tous ses sens réagissent dès qu’il pense à lui. Une larme s’échappa, qu’il essuya dans son coude, se cacha du ciel de bonne humeur de la Californie. Rain gémit contre sa cuisse. Tout cela était pathétique.

Son reflet dans la porte du commissariat lui fit peur. Il avait perdu du poids depuis la dernière fois qu’il avait vu Alan. Ses cheveux étaient en désordre, son débardeur blanc dévoilait ses bras tatoués, ses cernes trahissaient son sommeil volé. Il appuya pourtant sur la sonnette de sécurité, avant que la porte ne s’ouvre. Avant délicatesse, il fit entrer Rain, glissant également ses bagages. Qu’est-ce qu’il faisait sérieux ? Il était désespéré. Que lui restait-il ? Cela faisait bizarre de se retrouver, de lui-même, dans le même endroit qui lui avait si souvent fait la misère. Mais il était ici en toute légalité ; il avait des droits aussi. On ne pouvait pas l’arrêter. C’est ce qu’il essaya de se convaincre en se dirigeant vers la réception, demandant, après un raclement de gorge, s’il pouvait voir le lieutenant Ueda. Alan Ueda. Le jeune policier le regarda en haussant un sourcil, avant de jeter un coup d'œil à Rain qui, sagement, se tenait à côté de la valise du nouvel arrivant. Eddy pencha la tête sur le côté. Il ne connaissait pas ce visage. Était-il nouveau ? Après tout, il ne venait jamais ici pour les horaires du matin. Non, c’était plutôt l’équipe d’intervention du soir qui avait le plaisir de le voir. On lui demanda de s'asseoir. Ce qu’il fit. Il faisait froid, la pièce devant être équipée d’un thermostat pour régler la température. Rain s’assit avec Eddy, à ses pieds, s’appliquant à être le chien le plus calme du monde, pour ne pas se faire remarquer.

Peut-être qu’il n’était pas arrivé. Peut-être qu’il était trop occupé. Eddy pouvait attendre. Il n’avait plus que ça de toute façon. Il ne pouvait pas aller au conservatoire aujourd’hui, sans doute plus jamais. S’il continuait de travailler, peut-être qu’il pourra trouver quelque chose d’autre. Mais il était trop fatigué. Après sa dernière nuit de terreur où Zéphyr l’avait récupéré, il n’avait plus osé y retourner. Ses ongles pâtissaient de l’attente, mais il ne réagit même pas lorsque sa peau rougit commença à saigner. Il essuya la goutte, ignorant cette microscopique douleur. Peut-être qu’il n’aurait pas dû venir finalement. Peut-être qu’il s’était fait des idées. Lorsqu’il releva les yeux, son regard croisa celui du policier d'accueil, qui détourna rapidement son attention, se remettant droit sur son siège pour taper une ligne imaginaire sur son ordinateur. C’est sûr qu’il faisait tâche. Comment un jeune homme de sa dégaine pouvait connaître quelqu’un comme le lieutenant, hein ? Le souvenir de sa peau sur ses lèvres, du dernier échange qu’ils avaient eu. Et bien avant, sa propre bouche, contre la sienne, un bref instant. Eddy avait été trop loin. Mais il ne regrettait pas tant que cela. Au moins, s’il me déteste, j’aurais ce souvenir. Soudainement, Rain se plaignit, obligeant le jeune homme à quitter son siège pour s’accroupir et le consoler. Oui, ce n’était pas le plus agréable. Ils étaient dehors, mais ce n’était pas une balade. Pas de Matthew ou de Will pour se déchaîner. Ils devaient attendre une promesse chimérique. Eddy glissa ses doigts dans ses poils, tentant de calmer ses propres émotions, tout en rassurant son chien. Un souvenir et un compagnon d’aventure. Eddy n’avait peut-être pas encore totalement touché le fond.

Au moment même où il songea qu’il devait partir, son corps réagit à l’appel de son nom. Il se releva aussitôt, sautant sur ses pieds, pour regarder dans la direction de la voix. Et, oh… Le battement de cœur de nouveau. Il leva une main, arrivant à faire un coucou aussi timide et gênant que son corps lui envoyait comme message de détresse. Il aurait dû se satisfaire de sa promesse. Parce qu’il ne se sentait plus légitime de rien. Tout cela allait trop loin. Il devrait s’en aller. Parce que la dernière fois qu’il avait ressenti cela, il ne s’en était jamais remis. Et, comme la dernière fois, il cherchait son héros, pour le sauver de sa détresse.

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@ueda alan

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courir partout, comme pour en rattraper le temps, venir effleurer le sol de ses pieds à tenter de travailler comme il le pouvait. ô Alan était épuisé ! de travailler de nuit, à monter de nouveau dans son véhicule, soupirer pour en laisser les têtes s'écraser contre son appui tête. à en fermer quelques minutes les yeux, quand les minutes en étaient comptées jusqu'à ce qu'il ne retourne au commissariat. c'était sa routine : quand chez lui personne ne l'attendait réellement. vivre le jour le jour ,, à en jouer les héros du vide, car personne ne le voyait réellement comme tel, après tout. et il se souvenait, quand gamin il n'en avait d'yeux que pour les autres ; à tout leur accorder, encore maintenant. c'est qu'Alan était assez sensible au final, à plus se préoccuper de ce qui l'entourait et de sa mission que même quand il rentrait chez lui : il en avait dû mal à se concentrer sur autre chose. veiller sur les rues comme soleil au dessus de leurs têtes ; frôler les immortalités indécentes quand rien ne le terrifiait.
si ce n'était ,,
les solitudes :
permanentes.
à avoir peur d'un monde où les rires ne s'entendaient plus ,, à en voir son visage ! quand les simples images le faisaient sourire. enfant à en aimer aider les autres, et pourtant Eddy était un peu différent, au fond. à le distraire de quelques touchers, de quelques regards, à juste vouloir être là pour lui sans ne même le comprendre. c'est qu'il s'était attaché, à celui qu'il ne faisait que croiser. quand même les regards sur les routes défilant en avaient ces sensations vides de ne plus pouvoir rien faire. et peut-être devrait-il prendre sa journée, aujourd'hui, pour en reposer un peu les corps, de ces appels incessants, à ces journées toujours si chargées. quand les rues en étaient toujours les mêmes, les feux clignotaient, les moteurs démarraient : vue d'un ciel périmés ! sur les grattes ciels infernaux. et si on le regardait, on pourrait penser qu'il s'en était lassé, Alan, quand pourtant il parvenait à y voir beauté partout où il passait, à sourire encore et encore malgré les jours qui passaient.

arrêt rapide dans les rues de la ville pour venir en chercher cafés et croissant pour tous, ce n'était là qu'une des habitudes qu'il avait fini par prendre, en allant au travail, même les jours où les nuits s'en étaient montrées si courtes. rouler jusqu'à en perdre la notion du temps de ces chemins connus par cœur. il finit par arrêter le véhicule sur sa place de parking attitrées, claquer tout doucement ses joues pour se reprendre et s'habiller d'un grand sourire, pour finalement entrer dans le bâtiment. tournée de cafés, à saluer tous ceux qu'il croisait, il s'interrompit pourtant quand un nom lui en avait été soufflé à l'oreille. à manquer d'en faire tomber ses affaires ! quand il posa tout dans un coin pour venir se poser devant lui : seule figure, dont il en attendait permanentes nouvelles.
à venir tout doucement le regarder ,,
avant de s'accroupir :
à son niveau.
"Eddy ?", sourire léger, à venir regarder ses affaires comme prises dans la précipitation. visage à tout doucement se ternir, caresse offerte à Rain du bout de la main comme pour ne pas trop les déranger, il se redressa finalement en venant lui tendre une main pour l'aider. "On va dans mon bureau ? tu pourras m'expliquer tranquillement comme ça.", qu'il commença tout doucement à prendre ses affaires, valises en main, pour le guider tout doucement dans ces lieux où les regards se faisaient plus qu'indiscrets. car ce n'était pas si fréquent, finalement, d'y voir là un jeune homme débarquer avec ses affaires, et encore moins une figure que certains ici avaient déjà dû rencontrer. mais qu'importe ! Alan s'en moquait, tout ce qui comptait pour lui : était qu'il aille bien. "Tout va bien ? ça fait longtemps que tu m'attends ? j'ai du café si tu veux.", voix douce et pourtant si inquiète, à venir le regarder un instant quand il ne pouvait simplement pas en détacher son regard de lui. captivant, sans doute, quand Eddy en était l'un des rares à lui parler si naturellement.

à faire en sorte :
que les yeux rayonnent.

c'est qu'il avait sans doute un peu peur, de voir ce qu'il pourrait lui dire, à en voir toutes ces affaires ! quand ici tout était possible. "tu...déménages...?", hésitations entre les voix ! quand il en aurait aimé que ce ne soit que cela. déménager, pour quelque chose de meilleur, espérer étrangement que tout en était aussi simple, mais il savait au fond, que ce ne serait pas aussi simple. car le monde n'en était pas aussi agréable, dans le fond. et rien ne tournait rond ! ici. quand de quelques regards, tout un monde défilait dans ses yeux, à en chercher significations quand les audaces en avaient offerts baisers qu'il ne pouvait simplement pas oublier. douceur, qui en faisait sourire les visages quand de quelques souvenirs, il voulait pourtant ne rien s'imaginer ! juste profiter des instants, quand ceux-ci semblaient se dessiner sous leurs yeux comme cauchemars : alors qu'il ne voulait que lui offrir répit, dans ces lieux où il pouvait vivre comme il le souhaitait, Eddy. car Alan viendrait lui offrir : refuge ,, qui l'accueillerait sans once d'hésitation.

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@ueda alan

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Les sentiments étaient une inexplicable tumeur qui se propageait dans le système de sa victime, s’attaquant jusqu’à la dernière parcelle de logique. Eddy en était trop souvent le sujet. Ses émotions lui faisaient faire des choix qu’il regrettait après coup ou non. A ce moment précis, où son regard tomba dans celui d’Alan, il se rendit compte qu’il avait été, de nouveau, poussé par quelque chose bien loin de la partie rationnelle de son cerveau. Qu’on le regarde ainsi, avec autant de tendresse et de surprise, lui offrant un étrange goût d’affection sur la langue, il ne pouvait que succomber. Il s’aida de sa main pour se relever, ne le lâchant pas du regard. Ils avaient passé une nuit ensemble, discutant jusqu’à ce que le sommeil les rattrape, et maintenant, Eddy fondait sous sa douceur. Rain s’était également relevé, observant le policier avec un certain intérêt. Le musicien ne fit que hocher la tête, récupérant ses affaires pour le suivre dans les bureaux du commissariat, aucun mot n’arrivant à s’échapper de sa bouche. Peut-être qu’il avait sous-estimé l’influence d’Alan sur lui, qu’il était plus atteint qu’il ne le pensait et que ce n’était le début que d’une énième erreur. Eddy avait passé du temps dans ce bureau, un soir où la chance avait frappé à sa porte. Alan et ses vêtements trop grands pour lui. Alan et son travail par-dessus la tête. Alan et sa voiture qui sentait le propre. Alan et ses lèvres contre les siennes.

Si sur le chemin, il avait reçu des regards de travers, ainsi que quelques murmures, une fois dans la sécurité du bureau, la tension quitta ses épaules. Il avait trouvé Alan, il n’était plus en danger. Tout se terminait bien quand il était avec lui. Pourquoi aujourd’hui serait une exception ? Oui, il fallait y croire, car l’espoir était tout ce qui lui restait d’assez humain pour le maintenir à flot. Son attention se porta sur ce que lui proposa Alan. Du café. Il semblait qu’ils étaient deux à apprécier cette boisson chaude, un lien étrange mais pas inconnu, qui réchauffa déjà le cœur d’Eddy. Il avait réfléchi pendant toute son attente pour savoir ce qu’il allait bien pouvoir lui dire. “On m’a viré de mon appart.” “T’aurais pas besoin d’un colocataire par hasard ?” “Promis, je sais faire à manger.” Pour le moment, il n’arrivait pas à aligner deux mots. C’était honteux, il se sentait mal. Il accepta le café pourtant.

« Non, je n'attends pas depuis longtemps… Enfin, si un peu, mais pas vraiment… »

Il s’emmêlait déjà les pinceaux, n’arrivant pas à savoir ce qu’il voulait vraiment dire. Le manque de sommeil, la panique et le stress le rattrapaient avec puissance. Alan lui provoquait un tel sentiment de calme et de sérénité, qu’il avait l’impression d’être à la maison. La pression retombait, alors qu’il n’était pas encore sorti d’affaires. Eddy se reprit en inspirant doucement. Rain se tenait à côté de lui, assis, comme s’il allait donner la patte à la première personne qui demanderait. Il espérait peut-être que ce soit Alan, pour pouvoir lui montrer à quel point il était un bon chien. Tout le monde le savait, mais parfois, il fallait le rappeler.

« On peut dire ça, dit-il enfin. Mon propriétaire m’a viré de chez moi hier soir, et… hé bien, je suis à la rue. (Il laissa une petite pause, comme pour laisser l’information prendre sa place, avant d’ajouter.) Et, je sais pas… J’espérais que tu puisses m’aider vu que tu es hum… tu… Tu es le seul qui puisse le faire. »

Et le seul en qui j’ai assez confiance actuellement. Shinji était au Japon, Myung injoignable - pas qu’il est essayé, mais il le savait - et Matthew n’était pas quelqu’un avec qui il avait ce genre de relation. Alan, par contre, avait gagné toute sa confiance (et son amour même s’il avait dû mal à l’avouer). Il était la première personne à laquelle il avait pensé en cherchant une solution. Il y avait plus que le fait qu’il soit flic, riche ou beau. C’était tout simplement Alan. Et Eddy craquait pour lui. Et Eddy savait qu’il l’aiderait. Et Eddy lui rendra tout au centuple. D’un côté, il se disait que ce n’était qu’un petit service, que dès qu’il sera retomber sur ses pieds, il lui remboursera tout, pour ne plus avoir une quelconque dette envers lui. Mais de l’autre, n’était-ce pas trop abuser de sa gentillesse ? Après tout, ils ne se connaissaient pas tant que cela, à peine assez pour réellement appeler ça de l’amitié. Peut-être parce que cela n’en était pas. Peut-être parce qu’il y avait toujours plus que cela dans leur relation. Après tout, ils connaissaient déjà la sensation que leur procurait un baiser. Il ne fallait pas être surpris que les choses aillent aussi vite. Seulement, prendre son temps n’était pas non plus un problème. La situation était urgente oui, mais leur relation ? Pas tellement. Ils pouvaient apprendre. Car Eddy le voyait, dans les attentions d’Alan, qu’il n’y avait pas que de la simple amitié. Personne n’agissait ainsi pour quelqu’un qui ne provoquait rien chez eux. Mais encore une fois, Alan était un mystère de gentillesse et Eddy un démon élevé dans la peur. Il ne fallait pas assumer que le futur soit aussi précis.

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@ueda alan