A hero of a day | Alan Ueda

Froid glacial qui recouvrait le ciel. Ses doigts gelés et rouges par le vent mortel. Il attendait, encore et encore que quelqu'un ne vienne le chercher. Était-ce vraiment utile si l'on y pensait ? Peut-être aurait-il mieux faire de rentrer. Rentrer dans cet endroit qui ne voulait que la perfection au moindre regard, cet endroit qui le décourageait de devenir ce qu'il voulait. Lui, il voulait sauver le monde. Drôle de rêve, quand il n'arrivait déjà pas à avoir des résultats scolaires suffisants par rapport à la moyenne. Ses jambes se croisèrent de nouveau, ses yeux se fermèrent délicatement. On l'avait laissé là, en dehors du bâtiment. Pour quelle raison ? Parce qu'il avait essayé d'introduire un chaton qu'il avait trouvé dans la rue dans le pensionnat. Cela avait causé une vague de railleries et de vannes venant des autres. Au final, il avait dû emmené l'animal au vétérinaire. Bref, une catastrophe. Restant alors assis là, dans un coin contre le mur, il attendait qu'on ne vienne le chercher pour terminer sa punition. De la vapeur s'échappait d'entre ses lèvres. Ses yeux rougis par le froid, il en avait retenu la leçon.

Ses pieds heurtaient le sol, toujours plus. Parfois, de ses mains éraflées, il se relevait, glissait dans la boue de tout son corps, grimpait à la corde ou passait sous les obstacles. Quelques tapes sur les épaules avec de grands sourires, il était maître de son destin. Meilleure recrue de sa promotion. Un grand sourire aux lèvres et le cœur en pâmoison, il ne cessait d'offrir son aide aux autres, au détriment de sa propre personne. Il était un cavalier solitaire en dehors de ses entraînements, tentant tant bien que mal de se lier d'amitié. De son caractère doux et pourtant bien ancré, il s'imposait par sa prestance et sa carrure. C'est que du haut de ses un mètre quatre-vingt huit; il ne passait pas inaperçu. Abandonné par sa famille qui avait vu en lui un être raté, aux rêves ridicules, il en était arrivé à rejoindre le métier qu'il avait toujours voulu faire dans l'un des pays les plus attirants du monde, mais aussi l'un des plus dangereux. Policier. Il n'y était pas allé de main morte pour y parvenir. De nombreux efforts, des pleurs et des rires, des cicatrices indéniables dans ses pensées.  Il avait d'abord effectué une formation militaire, avant de se rediriger dans ce domaine plus calme, mais pour autant mouvementé. Il n'avait jamais bronché, sauf quand cela se présentait à l'opposé de ses convictions. Il n'avait rien de mauvais. Juste un gamin aux rires éclatant, aux envies démesurées, et au cœur débordant d'affection. Il n'y avait qu'à demander, et il pouvait se plier en quatre pour une personne.  

Les croissants dans les mains, il était devenu le petit bleu, le petit nouveau du coin. Son diplôme et son examen, il les avait eu haut la main. Il n'avait pas eu besoin de grand chose. Ses capacités intellectuelles équivalaient à celles physiques. Il était inspiré d'une grande envie de progrès, une grande envie de jouer son rôle à la perfection. Il avait encore du chemin à faire avant qu'on ne lui confie réellement une mission de terrain. Dans quelques mois, il pourrait faire ses preuves comme les autres, et peut-être réaliser son rêve de sauver les gens. Il n'était pour autant pas naïf. Le japonais avait son petit caractère. Têtu, avec un caractère pouvant se montrer assez énervant, il était pourtant attentionné, et chaleureux. Il se donnait toujours à fond dans tout ce qu'il faisait, et peut-être qu'un jour, son sérieux notable le ferait gagner des échelons, jusqu'à devenir lieutenant. L'étape ultime pour compléter sa carrière. Mais il ne s'était pas imaginé finir avec un coéquipier aussi énervant. Un qui le contredisait toujours. L'un de eux, qui, au fil du temps, deviendrait assez cher à ses yeux. Mais il savait qu'il allait devoir se coltiner quelqu'un un jour, s'il voulait réellement bosser. Avec son caractère assez froid et calme en apparence, il ne pouvait que se faire des amis, ironie du sort, qui le feraient vite chanceler.

Une belle gueule, une façade attirante, on se jouait toujours de lui. Des nuits entières passées à charmer les autres, pour au final se retrouver avec personne. Ce n'était pourtant pas l'amour qu'il manquait. Peut-être que son caractère protecteur ne collait pas avec ceux qui voulaient le fréquenter, ou alors, tout simplement qu'il n'y avait que le fantasme du policier dans tout cela. Comment savoir, quand on se prenait des râteaux en foison. Il avait alors arrêté de chercher, pour se dédier entièrement à son travail. Il n'avait de toute manière plus le temps. Les missions de terrains étaient pour lui. Enfermer des criminels, résoudre des enquêtes pour meurtre, il voyait tout passer. Mais pour autant, la solitude régnait, et ne semblait pas vouloir quitter ses côtés. Épaules solides, et regards ténébreux, cœur en or et regards perdus. Sans doute ne voyait-on qu'en lui cet être beaucoup trop gentil, malgré une apparente indifférence. Lui, se sentait déjà couler, profondément dans ce que l'on pouvait appeler à son terme

Les gouttes d'eau, une arme à feu entre les mains. Une envie de ne pas coopérer. De ne pas vouloir baisser son arme. Une prise d'otage qui avait mal fini. Et lui, il était là, à essayer de convaincre un sourd de bien vouloir la relâcher. Mais il n'y avait rien à faire. Rien qui ne puisse pas mener à ce dénouement. Et les coups partirent, quand celui-ci tira. Une balle en pleine poitrine, une balle signant la fin de l'opération. Des yeux larmoyants, des mains tremblantes, il venait de tuer la première personne de sa longue carrière, qu'il espérait être la dernière. Il n'avait même pas remarqué sa propre blessure, ni même l'effet que cela avait produit au sein de son bataillon. Mais lui, ce visage, cette personne, il ne pourrait sans doute jamais l'oublier. Un séjour à l'hôpital, l'extraction d'une balle perdue dans sa chaire. Une douleur méritée, une douleur mémorielle. Et, même après toutes ces années, il y pensait encore. Il était jeune, encore, mais expérimenté. Un héros déchu qui se devait de tuer certaines personnes quand elles ne coopéraient pas, quand elles représentaient un danger pour les autres. On l'oubliait, lui, qui, parmi tant d'autres, ressentait encore quelques émotions. Lui qui, au détriment d'une arme, pouvait ôter la vie sur de simples ordres irréfléchis.

• Alan est assez calme, malgré un tempérament explosif. Protecteur des âmes perdues, il aime pouvoir résoudre des affaires, tout en aidant les autres le plus possible. Il n'est pas du genre à être effrayé facilement, ni même à jouer la comédie. Il est franc et sincère, malgré une certaine maladresse dont tout le monde peut témoigner.  
  
  
• Il est très sportif dû à son métier, et sort souvent courir à l'extérieur pour s'entraîner. Il est d'ailleurs le meilleur de sa promotion, même s'il ne supporte pas forcément les ordres qu'on lui attribue. Il a alors souvent tendance à en faire à sa tête, ce qui énerve partiellement ses supérieurs.
  
  
• Il n'a jamais réussi à faire tenir une relation de plus d'un mois. A croire que personne ne l'aimait vraiment assez. Pour autant, lui, a de l'amour à revendre. Il est attentif, attentionné, aimant, et a de nombreuses manières héritée de ses origines japonaises et britanniques. Il aime faire attention aux autres et leur être souriant, même si au final, on ne le regarde que pour intérêt. Pourtant, c'est qu'il en attire des regards, Alan. Avec sa belle tête, et ce corps d'athlète. Mais c'est sans doute que pour cela qu'on ne le regarde. Sans doute que pour ce physique distingué.
  
  
• Il est l'un des plus jeunes lieutenants de la ville à ce qu'il parait. Enfin, quand il avait débuté. En plus d'être assez talentueux, il doit se trimbaler un coéquipier, qui lui, est à son complet opposé par rapport à leurs caractères. Explosifs, ils se disputent souvent et sont souvent en contradiction, mais ils restent le meilleur duo, ensemble. Un peu comme une relation fraternelle. Un peu comme un chat et un chien.