one, two, three, drink // Meg June

one, two, three, drink

Un verre de vin, deux, trois, quatre? Elle avait arrêté de compter mais savait déjà que les autres parents eux savait exactement à combien elle en était. Et les ragots iraient de bon train dès demain. Ils allaient dire qu’elle abusait, ou qu’elle avait un problème, mais elle avait besoin de se changer les idées et cette réunion de parents d’élèves était tombé à pique. « How’s your daughter ? », demandait certain. « She’s fine. » répondait-elle, ayant malgré elle l’air de plus en plus agacé par cette question. Elle était sortie de chez elle pour ne pas avoir a penser à ses soucis, et sa fille était le plus grand de ces soucis ! Mais on ne cessait de ramener sa maladie sur le tapis, et les regards désolés des autres parents l’agaçait de plus en plus. Un autre verre de vin.  « We havent seen your wife in a while… » lançait certain. « Yes, she’s busy with work. » répondait-elle, non sans, une fois de plus, une pointe d’agacement. Wilma n’était pas vraiment la mère qui venait au réunion parents d’élève, ni même celle qui venait chercher les petites à la sortie de l’école. Non, elle était celle qui rentrait tard et loupait le coucher. Un autre verre de vin. C’était comme ça, mais une fois de plus on ne cessait de ramener sa femme sur le tapis, trop absente alors que leur fille était malade. « this must be so hard for you… » soufflait certain. « yeah, not as much as this conversation is. » avait-elle finit par lâcher, presque malgré elle. Elle commençait a devenir un peu mauvaise, elle glissait sa main gauche dans sa poche, venant serrer la petite pierre de fluorite qui si trouvait, espérant que celle ci saurait la calmer un peu. Elle se faufilait dans la foule, cherchant une sortie pour un peu d’air. « Hey, Meg, right?  » Demandait-elle en voyant la brune, s’accrochant à son bras comme à une bouée de secours. « Do you smoke? D’you need to go out a little bit?  » Lançait-elle tout en l’entrainant vers les grandes portes vitrées qui donnaient sur une terrasse, ne lui laissant pas vraiment le choix.

one, two, three, drink !
@JUNE HEWITT-LANGA

Tu t’es mis le doigt dans l’œil en pensant que cette soirée te ferait oublier temporairement ta solitude. Tu as beau être constamment entourée et occupée, les trois quarts de ton monde se sont évaporés loin de toi. Ce sentiment est extrêmement paradoxal : tu es partagée entre la joie et la sérénité d’avoir enfin l’impression d’être au bon endroit, et de faire exactement ce qu’il faut que tu fasses d’une part, et ton impossibilité à le partager de l’autre. Tu croyais que retrouver le PTA et les événements de charité te donnerait l’impression de réintégrer ton monde, mais tu te sens ô combien déconnectée de tout cela, et les questions incessantes sur ton ex-mari n’arrangent en rien la situation. Tu serres les dents un temps, jouant des sourires et des ronds de jambes comme tu sais si bien le faire, mais tu finis par laisser l’irritation gagner du terrain et snap devant Charlene qui a le malheur d’être au mauvaise endroit, au mauvais moment. « Oh, for Christ’s sake… We’ve been divorced for two years. »  Joignant le geste à la parole, tu brandis ta main gauche qui brille par l’absence d’alliance à ton annulaire. Il fut un temps où ton doigt n’aurait pas pu servir de preuve, la bague ne l’ayant quitté que très récemment, plus par lassitude de devoir l’enlever pour scrub in qu’autre chose.

« Hey, Meg, right?  » Tu sursautes légèrement face à la voix qui résonne dans ton oreille et les doigts fins qui agrippent ton biceps. « Do you smoke? » Tu réponds aussitôt : « I don’t. » . Visiblement ta réponse importe peu puisqu’elle enchaine tout de suite, « D’you need to go out a little bit? » Tu t’apprêtes à refuser quand tu changes d’avis immédiatement. « You know what ? Yes. Yes I do. » Tu n’as jamais particulièrement été amie avec la rousse, mais elle a l’air au moins aussi exaspérée par cette soirée que toi, alors quelque chose te dit que sa compagnie ne peut être pire que ce que tu endures depuis des heures. De toute façon, tu ne sembles pas avoir vraiment le choix tant la thérapeute semble déterminée à t’entrainer dehors. « Have I ever been as annoying as everyone else here ? » Ta voix se veut basse mais tu as peut être bu un ou deux verres de plus que prévu. « If so, allow me to formally apologize. »

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« You know what ? Yes. Yes I do. » Elle avait eu peur l’espace d’un instant, en entendant que Meg ne fumait pas, mais au final celle ci était prête à l’accompagner dehors et fuir cette salle des fêtes remplie d’énergies négatives. Elle aurait mieux fait de prendre un oeil de tigre, au lieu de la fluorite qui était dans sa poche ! Elle poussait donc une porte vitré avant d’entrainer Meg dans la fraicheur du soir. « Have I ever been as annoying as everyone else here ? If so, allow me to formally apologize. » June échappait un petit rire. « I don’t think you’ve been this annoying before. More invested than me in this school’s life : probably. But never too annoying. » Assurait la rousse, prenant une petit gorgée du verre qu’elle avait gardé avec elle. Elle prenait ensuite une profonde inspiration, fermant un instant les yeux pour se recentrer un peu. « I really hate how I feel tonight. I thought a change of scenery would do me good, maybe help me to cheer up a little… but nope. I’m just annoyed by people’s questions about my wife not being here, about my child being sick… »Elle soufflait un coup, ramenant une nouvelle fois son verre à ses lèvres pour en prendre une gorgée. « And this wine…  » Ronchonnait-elle après avoir avalé ce nectar sucré. Elle rouvrait les yeux, reposant son regard sur celle avec laquelle elle avait pris la fuite. « I’m glad I dragged you outside, you’re a good listener. » Lançait-elle en esquissant un sourire. « How's the night been treating you? »

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@JUNE HEWITT-LANGA

« I don’t think you’ve been this annoying before. More invested than me in this school’s life : probably. But never too annoying. » Le rire de la rousse est communicatif et tu te laisses entrainer avec légèreté. « Well, thank goodness. That’s a relief. » Dans le silence de la nuit, tu prends conscience du brouhaha constant que vous venez de quitter et qui t’embourbait le cerveau depuis un moment déjà. T’installant, assise, sur la marche haute pour soulager tes pauvres pieds qui ont perdu l’habitude d’être enfermés dans des escarpins, tu l’écoutes vider son sac. « I really hate how I feel tonight. I thought a change of scenery would do me good, maybe help me to cheer up a little… but nope. I’m just annoyed by people’s questions about my wife not being here, about my child being sick… » Si les circonstances sont différentes, tu connais ce sentiment par coeur. Ces questions incessantes qui te tombent dessus, pleines de bonnes intentions et de compassion parfois feintes, alors que tu n’as qu’une envie c’est de parler de la pluie et du beau temps, ou de n’importe quoi d’autre. Mais pas de ce qui te préoccupe vraiment. Pas avec eux. Pas comme ça. Ces situations étaient tellement fréquentes pour toi pendant un temps que tu les as adoptées, elles sont devenues ta seule réalité pendant un temps, jusqu’à ce que les interrogations se dissipent et que la cour oublie tes malheurs.

« And this wine… I’m glad I dragged you outside, you’re a good listener. » Tu lui rends son sourire sans épiloguer, en te disant que quelque part elle t’a probablement sauvée d’un milliers de ronds de jambes supplémentaires. « How's the night been treating you? » Pinçant les lèvres, tu réponds aussitôt : « I mean... Not a lot better. » Tu ris, quelque peu consternée par la tournure des événements. « I get one free evening every other week, yet I’m spending it hearing about how disappointed everyone is that they can’t be fawning over my ex-husband tonight. Do you know how fun that is ? » Tu es partagée entre la frustration, l’amusement et l’exaspération. « Not fun. » Ponctuant ta phrase d’un geste de la main, tu décides de changer de cap pour te pas t’apitoyer sur ton sort, divorce et solitude inclus. « And now this woman I barely know, dragged me outside in the freezing cold. » Tu exagères volontairement sur ces derniers mots, la nuit angéline ne vous offre jamais de températures trop basses et celle-ci n’est pas une exception à cette météo clémente. « Drinkless. The audacity ! » Tu lorgnes un instant sur son verre avant de le saisir sans demander la permission, et en voles une gorgée. « Well… You’re sharing now. » Ce n’est pas franchement ton genre de faire ce genre de choses, la toi sobre de ce matin n’approuverait franchement pas, mais tu n’y réfléchis pas vraiment. Et puis, il faut l’avouer, tu as un peu du mal à savoir qui est Meg, ces derniers temps.

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« I mean... Not a lot better.  » June grimaçait légèrement en entendant ça, a croire que les vautours qui étaient invité ce soir avait fait une autre victime. « I get one free evening every other week, yet I’m spending it hearing about how disappointed everyone is that they can’t be fawning over my ex-husband tonight. Do you know how fun that is ? » « not fun  » répondait-elle en même temps qu’elle. Un petit sourire venait étirer ses lèvres alors que Meg poursuivait. « And now this woman I barely know, dragged me outside in the freezing cold. » Un rire franc lui échappait, elle avait bien fait de la trainer ici, le hasard faisait bien les choses, et cette pointe d’humour était la bienvenue. « Drinkless. The audacity ! » « How rude of me…  » parvenait-elle a lâcher entre deux rire. Puis sans prévenir, même si son discours aurait du être dénonciateur, Meg lui volait son verre à pied pour prendre une gorgée de vin.  « Well… You’re sharing now. » « And happily so.  » concluait-elle en pouffant de rire. « If I’m being honest, and i’m gonna be since I’ve had a lot to drink already: I never thought you were that funny. » Avouait elle en s’asseyant à côté de Meg. « You always seemed so serious to me, I don’t really know why… I never pictured you as a wine thief.  » elle pouffait de plus belle.

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@JUNE HEWITT-LANGA

Un sourire mutin aux lèvres, tu te délectes du vin en constatant que la rousse près de toi ne semble pas se formaliser de ton impertinence. « And happily so. » Tu l’écoutes rire, réchauffée par une vague de joie et d’insouciance que tu n’avais pas ressenti depuis longtemps. Une légèreté qui fait du bien. « If I’m being honest, and i’m gonna be since I’ve had a lot to drink already: I never thought you were that funny. » Ton rictus se teinte de mélancolie alors que tu prends conscience de ses mots. « You always seemed so serious to me, I don’t really know why… I never pictured you as a wine thief.  » Il fut un temps où tu étais pétillante, life of the party, qu’ils disaient. Il est révolu depuis bien longtemps. Et si tu pensais avoir réussi à dessiner un masque convainquant, il faut te rendre à l’évidence : il n’a pas suffi à tromper tout le monde. « You can blame it on 18 years of depression. » Pour ce qui est probablement la première fois de ta vie, tu admets les mots à voix hautes, sans hésitation aucune. « But hey, if it » - ta dépression - « can drink in some countries, so can I. » C’est à ton tour de rire, un peu jaune certes. « Sorry. » Ton visage esquisse une grimace. « I’m still figuring out where to draw the line between oversharing and undersharing. » Ta psy dirait toutefois que c’est une percée incroyable pour toi d’abattre un mur pendant un court instant. Même si ton état d’ébriété t’y a poussée. Et même si c’est pour faire un trait d’humour emprunt d’une autodérision qui flirte dangereusement avec la dévalorisation. Avalant une nouvelle gorgée d’alcool, tu finis par lui rendre un verre à moitié vide. « Here. I’m only a partial thief. » Nonchalamment, tu laisses retomber ta main sur son genou, sans y prêter vraiment attention, et tu ne l’ôtes pas alors que tes pieds quittent leur carcan de cuir pour venir reposer sur l’asphalte fraiche.

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« You can blame it on 18 years of depression. » Pas de quoi faire retomber l’ambiance, malgré le sérieux de cette remarque, June garder un petit air espiègle sur le visage. « Oh right, that does that to people. » La blonde semblait elle aussi garder le sourire prenait une nouvelle gorgée de vin avant de s’excuser.  « I’m still figuring out where to draw the line between oversharing and undersharing. » « The answer is  always oversharing. Always. » C’était peut-être la psychologue en elle qui parlait mais elle préférait voir Meg en confiance et prête a en dire davantage sur sa mystérieuse personne plutôt qu’elle ne reste silencieuse. « Here. I’m only a partial thief. » annonçait elle rendant son verre à moitié vide. June le récupérait, ne perdant pas de temps pour le terminer en deux gorgées avant de poser le verre a ses pieds. « I just fought the urge to throw this glass away.  » avouait-elle. « I feel like breaking things lately, maybe I should go in one of those place where you get to just take a baseball bat and go wild. It could be therapeutic. » Elle croyait plus à l’énergie de la nature et des pierres mais il fallait tout de même qu’elle admette que casser une assiette pouvait être terriblement soulageant. « You should come with me there, I’m sure it’d do you good too.»