Je met un TW. L'histoire de Moon contient de la violence domestique (entre autre)ㅡ o1. ㅡ Par où commencer... Comment commencent les histoires habituellement... Il était une fois ? Ah non, merde, ça c'est pour les contes de fées. Ça ira jamais, surtout que cette histoire là, c'est loin d'en être un. Alors... Commençons juste par le commencement.
[12 février 1992]
Le soir où tu es né, il pleuvait. C'était une soirée particulièrement glaciale, particulièrement noire, comme si le temps en lui-même était déjà conscient que l'enfant qui naîtrait ce soir là aurait un bien cruel destin. Les longs couloirs de cet hôpital sont bien sombres, bien froids. Il ne semble pas y avoir âme qui vive, pas un bruit ne trouble le silence environnant, qui renforçait cette impression de froideur constante. Sauf qu'au bout d'un moment, ce silence de marbre fut perturbé par des cris. Ces cris, c'étaient ceux d'un bébé. Un bébé qui venait juste de venir au monde, qui venait à peine de commencer à respirer.
- Comment-ose-t-il venir troubler la tranquillité de ces lieux - c'est l'écho qui semble raisonné tout autour de toi, alors qu'à peine, on te déposait dans les bras de ta mère, épuisée. Elle pleure, elle est heureuse que tu sois enfin là, elle s'est battue comme une acharnée pour ça. Ton père ? Il n'est pas là, et dans un sens, c'était une bonne chose, aussi bien pour ta mère que pour toi. Car oui, cet homme là... Tu le verrais bien assez tôt, malheureusement pour toi. Et tu allais vite te rendre compte que tu aurais aimé que ce ne soit jamais le cas.
ㅡ o2. ㅡ [04 Juin 2001]
Des pleurs résonnent dans cette petite maison vide, à l'ambiance si particulière. Une ambiance... Comment pourrait-on la décrire ? Terrifiante ? Glaciale ? Froide comme la mort ? Ces mots semblent bien faibles. Pour toi, petit bambin, petit enfant de 5 ans, qui découvrait à peine la vie, c'est comme un cauchemar duquel tu ne te réveillais jamais. Un cauchemar qui se répétait, encore et encore sans qu'il n'y ait de fin. À chaque fois, toujours les mêmes protagonistes, toujours plus ou moins les mêmes scènes et toujours la même fin. Des pleurs.
Du sang. De la douleur. Les fameux pleurs qui résonnaient dans cette maison, c'étaient ceux de ta mère. Elle pleurait à chaudes larmes, gisant, sur le sol. Du sang s'écoulait de sa bouche. Elle était couverte de bleus, de contusions diverses. Elle était dans un état dans lequel une mère ne devrait jamais ce trouvée. Et toi, tu es là. Tu viens de sortir de ta chambre où tu t'étais réfugié, et tu la regardes. Tu ne comprends pas ce qu'il se passe, tu ne le comprends jamais réellement en fait. Mais instinctivement, quand tu la vois être si bouleversée, tu te mets à pleurer et tu cours vers elle, te réfugiant dans ses bras comme s'il s'agissait du seul endroit où tu étais en sécurité. Encore une fois, ce monstre, qui te faisait si peur, avait frappé. Encore une fois, elle avait tout prit pour elle, elle avait tout encaisser, juste pour que toi, il te laisse en paix. Encore une fois... Elle t'avait protégé, au détriment de sa propre vie. Mais pour elle, il était hors de question de le laisser te toucher. Toi, le seul rocher qu'il l'empêchait de sombrer.
ㅡ o3. ㅡ[23 Juin 2003]
Sept années... Sept années, déjà que tu es sur cette terre. Sept années, qui ne sont pourtant rien dans une vie, surtout pour un début de vie comme le tien. Mais pour toi... Ces sept années sont comme un long tunnel sans fin. Un long tunnel sombre, dans lequel un être abject se cachait, tapis dans l'ombre, n'attendant qu'une chose, que tu fasses une erreur, une seule petite erreur, pour fondre directement sur toi et te dévorer. Quotidiennement, cet être s'en prenait à ta mère. Il s'amusait avec elle, il semblait chercher toujours une nouvelle façon de la faire souffrir, une nouvelle torture à lui infliger, pour lui faire payer... Mais payer quoi ? Le fait d'être sur cette terre ? Le fait d'exister ? Toi, pauvre gosse de sept ans, tu n'en avais pas la moindre idée. Toi, tu n'étais que spectateur de ces horreurs, un spectateur qui ne pouvait rien faire, un spectateur beaucoup trop petit et faible pour envisager la possibilité même de faire quelque chose pour aider cette femme qu'il aimait plus que tout au monde. Le pire, c'est que plus le temps passait, plus tu la voyais s'affaiblir, sombrer. Et plus elle sombrait, plus toi, tu remontais. Remonter où ? Simplement dans la liste, sur le palier de ceux qui devaient subir les horreurs du monstre affreux dont on ne fait que parler. Plus ça allait, plus il s'en prenait à toi aussi. Ta mère tentait de toutes ses forces de te protéger comme elle l'avait toujours fait.
" Laisse-le ! C'est à moi que tu en veux alors ne le touche pas ! C'est juste un enfant !" Ces mots-là, tu les entendais depuis que tu étais enfant. Si au départ, ils n'avaient pas réellement de sens pour toi, plus le temps passait, et plus tu réussissais à les comprendre. Plus le temps passait, plus tu réalisais ce que ta mère avait toujours subit... Et plus le temps passait, plus ta haine contre cet homme grandissait.
ㅡ o4. ㅡ [06 Février 2009]
Encore une journée de plus, dans cette vie. Cette vie si misérable que ce ne devrait pas être permis. Cette vie que depuis toujours, tu subis, sans pouvoir rien y faire, sans être capable du moindre acte pour essayer de t'en sortir, t'enfuir. La violence avait continué, sans jamais s'amoindrir, ou s'arrêter. La seule différence par rapport à avant ? Désormais, toi aussi, tu devais subir. Subir les excès de colère de cet homme, les crises qui lui prenait, sans que personne ne comprenne pourquoi, ni comment. Toi aussi, tu subissais les coups désormais. Ta mère ne pouvais plus rien faire pour toi, elle était dans un tel état qu'il lui était impossible de s'opposer à lui, si tenter qu'elle ait réussit un jour. Elle n'était plus que l'ombre d'elle-même. Elle était si faible, si blessée, à cause, des coups répétés qu'elle ne sortait plus du tout de chez elle. Elle vivait prostrée, sans voir la lumière du jour, ou presque, et toi, ça te tuais. Tu n'étais encore qu'un gamin, mais tu comprenais tout ce qui se passait, et la voir dans cet état te mettait dans un état de rage que tu n'aurais jamais pensé éprouver un jour. Avec ta faiblesse de gosse, tu étais bien incapable de la protéger, et cela te frustrais tellement qu'il t'arrivait souvent d'en pleurer, cacher dans ta chambre, sous ton lit, surtout quand tu l'entendais crier et tombée sous les coups de cet homme malfaisant. Le pire dans tout ça... Le pire de tout, c'est qu'en ce jour funeste, en cette journée du 06 février... Ton existence allait changer. En ce jour ou la neige était tombée... Tout deviendrait bien pire que tous les cauchemars que tu avais pus faire, et ce, à tout jamais.
Tout s'est passé vite. Très vite. Si vite que tu n'as eus le temps de rien voir venir. Si vite que tu n'as rien pus faire. Rien pus tenter. Tout ce que tu as entendu, c'était un bruit. Un vacarme énorme, en plus de cris stridents, cris qui t'on tellement terrifié qu'encore aujourd'hui, ils hantent tes nuits. Enfermé dans ta chambre, tu étais sorti en trombe, et là... Tu étais tombé sur le pire spectacle que tu aurais pu imaginer. Tu étais si choqué que sur le coup, tu n'as pas bougé. Ta mère... Elle était là, en bas des escaliers. Elle ne bougeait plus. Son crâne était fracassé et un liquide rouge s'en échappait. Complètement figé, tu as fini par te mettre à hurler, à pleurer, et tu as couru pour aller la rejoindre, pour essayer de l'aider, complètement inconscient du fait que sa chute l'avait tuée sur le coup. Mais avant même que tu n'es pus t'approcher, tu t'es pris un coup si violent à la tête que ça t'as fait perdre connaissance. Quand tu t'es réveillé, t'étais enfermé dans ta chambre, à clé. Tu étais encore sonné, mais par la fenêtre, tu arrivais à voir qu'une voiture de police était là. Tu t'es alors mis à revoir les images horribles que tu avais vues précédemment... Et les larmes se mirent à couler à flots, tandis que par réflexe, tu te cachais sous ton lit. Ta mère... Ta maman. Il lui avait fait du mal, encore. Mais cette fois... Elle ne s'en relèverait pas.
ㅡ o5. ㅡ [26 Août 2014]
Cinq ans. Cela fait déjà cinq ans qu'elle est partie. Cinq années durant lesquelles ta vie c'était tellement empirée qu'elle en était devenue invivable. Sans elle auprès de toi, pour te protéger, pour l'empêcher de t'approcher... Il s'en était pris à toi. Inlassablement. Tous les jours. Cela commençait dès le matin, et ça reprenais de plus belle le soir, dès que tu rentrais de tes cours. Sauf que tu n'étais plus ce petit garçon apeuré et incapable de se défendre. Tu avais dix-huit ans maintenant, tu étais fort, tu avais du muscle, t'avais tout fait pour ça, pour ne plus être faible comme tu l'étais avant, quand tu étais incapable de protéger ta mère de ses coups. Du coup, désormais, quand il te frappait, tu réussissais à lui rendre quelques coups, même si tu n'étais encore rien face à lui, et qu'il te mettait des raclées que tu n'oubliais jamais.
Avec les années, tu avais appris que ton salopard de père n'avait jamais rien eut concernant ce qu'il avait fait par rapport à ta mère, il avait réussi à faire passer ça pour un accident, et avait été totalement blanchi. Savoir ça t'avais rendus complètement fou. Tu savais que c'était lui. Pour toi, c'était une évidence, puisque encore aujourd'hui, tu le voyais, là, stoïque, en haut des escaliers. Et le
sourire qu'il avait eut... Un sourire démoniaque, un sourire qui t'avais terrifier. Un soir, alors que tu étais encore dans ta chambre, chambre où il t'avait enfermé, tu en avais eu assez. Vivre avec ce monstre avait toujours été une torture incommensurable, et depuis ce qu'il lui avait fait, c’était pire. Tu devais constamment lutter pour ne pas aller le tuer dans son sommeil, voir pire, et c'est la raison pour laquelle il t'enfermait. Il le savait, il l'avait senti.
C'est pour cela même qu'un soir, alors que tu étais encore dans ta chambre, chambre où il t'avait enfermé, tu en avais eus assez. Ce fameux soir... Ta patience a fini par céder, et, prenant le peut d'affaires que tu avais, tu es sorti par la fenêtre, et tu t'es enfui. Tu as couru, pendant un long moment, sans t'arrêter, sans avoir la moindre idée de là ou tu allais. Et au bout d'un moment... Tu as fini par te stopper. Reprenant ton souffle, tu as réalisé ce que tu venais de faire, et instantanément, tu t'es senti soulagé. Tu étais finalement libre... À la rue, mais libre. Tu n'avais nulle part ou aller, mais tu t'en fichais. Tu savais déjà ce que tu allais faire, ça faisait un bon moment que tu y pensais. Un bon moment que tu économisais, grâce aux divers petits boulots que tu avais réussi à faire jusqu'ici. Tu allais partir. Juste partir. Pas juste quitté la ville... Tu allais quitter ce pays. Quitté cette vie, prendre un nouveau départ, loin, très loin d'ici. Tu allais juste partir, et vivre ta propre vie... Loin de ce monstre.
[and now?...]
Six ans déjà. Six ans que tu as déposé tes valises ici, à L.A. Six ans que tu as quitté ta Corée natale, que tu t'es échappé, loin de ce monstre qui c'était acharné à te faire du mal à toi et à ta mère. Si au départ, tu avais vu cette ville comme étant ta terre promise, ton futur petit paradis comparé à l'enfer d'où tu venais... On peut dire que tu t'étais bien trompé. Oh ça oui, tu t'étais plus que planté. Complètement perdu dans cette jungle, tu n'avais jamais réussis à vraiment t'intégrer et te crée la vie stable dont tu avais rêvé. Incapable de te trouver un boulot correct, dûs à ton manque de compétences, causé par ce que tu avais vécu, tu t'étais contenté de survivre en enchaînant les boulots minables. À un moment, t'étais tellement fauché que tu ne pouvais même plus manger correctement, voulant garder le peu que tu avais pour pouvoir payer le taudis où tu logeais. Indubitablement, et après des années de précarité, tu en eus assez et tu cherchas un moyen de te sortir de là, quittes à tout tenter. Avec cette nouvelle triste détermination, tu finis par t'enfoncer dans les méandres de la ville te retrouvant bien rapidement dans des affaires plus que louches... Qui rapportaient plus que bien. Au départ, tu dealais juste, et puis, tu as continué à d'aller plus loin. Bien plus loin... Bien
trop loin, jusqu'à te retrouver dans un gang bien définit. Un gang oui, carrément. Le gang d'un homme fraîchement débarqué, dont la détermination et le charisme t'avais immédiatement incité à le suivre, et même... À te dépasser. Comme s'il s'agissait d'un poste bien définit, et désormais bien encré dans le milieu, t'as gravi les échelons. Tu t'es rapproché de lui, et t'as finis par devenir son meilleur élément. Récemment, il a carrément fait de toi son bras droit... De quoi faire couler le fric à flot sans pouvoir l'arrêter.
Garçon froid, calculateur, brusque voir violent, on peut dire que ton "métier" t'a bien changé. Forgé par la vie qui s'est acharnée sur toi, tu vis désormais dangereusement, tu vis dans le délit. Tu aimes cette nouvelle vie, faites d'argent, de sexe et de délit. On peut dire que tu ne t'es jamais sentis aussi vivant qu'aujourd'hui.