are you kidding me ? // kezai #15

Comme on dit, après la pluie vient le beau temps. Il aura fallu du temps, mais finalement, les choses se sont apaisées. Fini les drames et les complications. Que ce soit dans ma vie quotidienne que dans ma vie de couple d'ailleurs. Avec Kai, tout se passe à présent pour le mieux. Même la situation par rapport à nos parents commence doucement à s'améliorer. Comme quoi, avec du temps et de la patience, tout est possible. Quand je repense à nos débuts, je ne peux qu'être fier du chemin parcouru. Je me sens bien, et j'arrive plus facilement à faire la part des choses entre mes études et ma relation. J'ai promis à Kai de faire des efforts, ce que je fais d'ailleurs avec le plus grand des plaisirs. Notre amour grandit au fil des mois, et j'ai l'impression que nous sommes encore en train de passer un nouveau cap. Nous n'avons pas encore reparlé d'emménager ensemble, mais dans ma tête, c'est devenu une évidence. Je crois qu'il est temps de passer à l'étape supérieure. Et cette fois, c'est à moi de faire le premier pas. N'ayant exceptionnellement pas cours aujourd'hui, j'en profite pour demander à ma petite amie si je peux la rejoindre chez sa mère. L'idée de passer la journée lovée dans ses bras est plus que tentante. Malheureusement Kai ne peut pas, elle a des rendez-vous professionnels toute la journée. Mais je ne peux pas lui en vouloir. Sa carrière est en plein essor, et je suis super contente pour elle. Avec tout ce qu'elle a vécu, elle le mérite plus que quiconque. Et je ne dis pas ça juste parce que c'est ma copine. Non, vraiment, elle le mérite. A défaut de passer du temps avec elle, Lauren me propose une sortie entre filles à Santa Monica. Si nous avons l'habitude de nous voir à l'université, ça ne pourra que nous faire du bien de décrocher un peu de nos cours. Après quelques heures à faire comme les touristes et flâner dans les différentes boutiques de la promenade, nous décidons de commander une glace pour se poser sur la plage. Le temps d'aujourd'hui est agréable, et certains en profitent pour faire trempette. « C'est pas Kai là-bas ? » Je secoue machinalement la tête à la négative dans un réflexe. « Impossible, à l'heure qu'il est, elle doit être en studio pour un shooting. » C'est en tout cas ce qu'elle m'a dit ce matin. « Bah... » Mon regard suit le sien, et mon visage se décompose. Au loin, une blonde est en train de chahuter avec un mec dans l'eau. Et cette blonde... c'est bien Kai. Je ne comprends pas ce qu'elle fait là, encore moins avec un mec que je connais pas. Mais il ne me faut pas longtemps pour comprendre la scène qui est en train de se jouer sous mes yeux. Un sourire enjôleur, un regard profond et une main qui se balade dans le creux de son dos. Je crois que là, le message est plutôt clair. Mon coeur se serre dans ma poitrine alors que mon sang ne fait qu'un tour. Sans réfléchir à deux fois, je m'avance vers eux le regard assassin. « Ça va, je vous dérange pas trop ? » C'est un putain de cauchemar, c'est pas possible autrement.

Tout s’est accéléré ces dernières semaines. Je râlais que ça n’aille pas assez vite, mais maintenant je regrette certaines décisions que j’ai pu prendre à la hâte. Ma carrière a fait un bond grâce à une séance photo quasi improvisée avec une amie photographe. Je me suis sentie beaucoup plus à l’aise et ça s’est ressenti sur les photos. Petit à petit j’ai découvert ma tête sur des magazines, de plus en plus. Le problème c’est que ma notoriété grandissant, j’ai commencé aussi à avoir le revers de la médaille. Au début c’était drôle de signer des autographes, être arrêtée dans la rue, mais prise en photo à mon insu, c’est beaucoup moins marrant. Surtout quand c’est avec Kezia. Alors quand la première photo de nous deux est sortie dans la presse, j’ai cru péter un plomb. Heureusement on ne faisait que se tenir la main, mais ces connards en veulent toujours plus. ‘La jeune mannequin Kai Battaggia aurait-elle un faible pour les femmes ?’ Ce titre m’a hantée jour et nuit pendant des semaines, jusqu’à ce que mon agent me propose une solution. Au début j’ai refusé, après tout, je ne suis pas actrice. Mais pour sauver ma carrière - et mon couple, je devais agir.

Voilà comment j’en suis arrivée à jouer les amoureuses transie, dans les bras d’un jeune acteur tout aussi en vogue que moi. Son rôle dans le dernier volet d’une trilogie à succès l’a propulsé lui aussi sur le devant de la scène. En général, les jeunes gars comme lui, on préfère les savoir célibataires, ça fait s’émoustiller la gente féminine. Mais lui, ils ont juste voulu faire couler de l’encre. Et me voilà. Nous voilà. Les paparazzi ne sont pas très loin, ni même très discrets. Un caché derrière un rocher, l’autre derrière un pseudo journal. On se croirait dans un film comique. Mais ça fonctionne. Pendant que Liam et moi nous nous éclaboussons, j’en profite pour faire un peu connaissance avec lui. Après tout, on va devoir jouer le jeu pendant un certain temps si on veut être crédibles. J’ignore combien de temps. Et puis, je vais devoir trouver comment le dire à Kezia aussi, je n’ai pas encore eu le courage.

« Par contre j’te préviens tu me touches pas le cul. » Il se met à rire comme un couillon, je vois bien que ça l’amuse. Je sens qu’il fait descendre sa main dans le creux de mes reins. « Je déconne pas Liam. Tu me mettras pas dans son pieu ! » Il se marre à nouveau. « Non mais ça va je sais t’inquiète, c’est juste pour leur donner ce qu’ils veulent… » Je le pousse pour le faire tomber à l’eau et il remonte me courir après et m’attraper par la taille. Ce petit manège dure juste encore un instant, avant qu’une voix brise la scène montée de toute pièce. « Ça va, je vous dérange pas trop ? » Je tourne la tête, et mon visage se décompose en croisant le regard de Kezia. Bordel de merde. « Tu la connais ? » Je n’écoute même pas le jeune acteur et repousse ses mains qu’il tenait encore sur mon ventre. « Kezia… » Mon coeur bat à tout rompre. Je jette un regard plus ou moins discret vers le spot de paparazzi. Je veux surtout pas qu’elle soit à nouveau sur les photos, les magazines… Je sors de l’eau et regarde à moitié ma petite amie. Je m’enroule dans ma serviette et lui dit « Je vais t’expliquer, c’est pas ce que tu crois… » C’est difficile à croire, je le conçois. Je connais son regard, elle est déçue, perdue, elle a mal, et j’ai envie de la prendre dans mes bras mais pour des tas de raisons je ne dois pas. « Je peux pas te parler maintenant. Pas ici. » A nouveau j’adresse un regard aux paparazzi. « C’est pour nous que je fais ça… » Pitié Kezia, pas d’esclandre ici. Pitié.

Non, c'est impossible... ça ne peut pas être elle. Kai est au travail, et il n'y aucune raison pour qu'elle soit en train de minauder avec un autre mec. Mais lorsque je croise la silhouette de la fille en question, c'est le drame. Lauren avait bien raison : c'est elle. La douleur est intense, comme un poignard reçu en plein coeur. Ou comment descendre de son petit nuage. Triste retour à la réalité. J'étais à dix mille lieues de pouvoir imaginer qu'une scène pareille puisse exister. Parce que j'avais confiance en elle, j'avais confiance en nous - et accessoirement en notre couple. Bullshit. La déception est grande, mais c'est pourtant la colère qui s'empare en premier lieu de mon corps tout entier. Je vois rouge et ne peut m'empêcher d'aller la confronter pour interrompre ce si beau moment. Si je les dérange ? En réalité, j'en ai strictement rien à foutre. C'est justement le but. Il va falloir assumer maintenant. Même si, entre nous, rien de ce qu'elle pourra me dire sera en mesure de justifier ses actes. Je me sens tellement idiote d'avoir cru une seule seconde en notre idylle. Finalement, la nouvelle version de Kai n'était qu'un putain de mirage. Dans le fond, elle n'a pas changé d'une miette. Et dire que je voulais lui reparler d'emménager avec elle... « Kezia… » Elle le repousse, mais ça n'a plus vraiment d'importance. Je crois que j'ai vu tout ce qu'il fallait voir. J'aurais peut-être préféré éviter d'ailleurs... « Je vais t’expliquer, c’est pas ce que tu crois… » Alors, c'est ça, on en est là maintenant ? « Tu comptes me balancer des phrases toutes faites du genre, vraiment ? » Je crois que ce que je vois. Donc si, c'est exactement ce que je crois en fait. Elle était bel et bien en train de se trémousser dans l'eau avec ce mec à la gueule détestable. « Je peux pas te parler maintenant. Pas ici. » Elle regarde derrière moi, et je ne comprends pas exactement où elle veut en venir. En réalité, là, tout de suite, c'est un peu le dernier de mes soucis. Si je n'ai pas pour habitude de perdre mes nerfs comme je suis en train de le faire, la voir avec un autre réveille en moi des sentiments douloureusement incontrôlés. J'ai surtout l'impression d'être prise pour la dernière des connes ! « C’est pour nous que je fais ça… » C'est une blague j'espère ? « Pour nous ? » Que je répète après elle, le regard assassin. « Non mais tu te fous vraiment de ma gueule ! » Je bouillonne littéralement de l'intérieur là. « Et dire que je pensais naïvement que tu étais au travail... » Elle a refusé de passer une journée avec moi sous prétexte que Madame travaillait. Bel effort. Et après c'est moi qui la fuit ? Non, mais je rêve. « Tu sais quoi en fait ? » Ma voix redevient étrangement calme. Trop calme peut-être. « Fais ce que tu veux de ton cul, ce n'est plus mon problème. » Je fais volte-face pour rejoindre Lauren, essayant de contenir mes larmes qui ne sont finalement pas si loin.

Evidemment que ce n’est pas ce qu’elle croit, mais ça ne suffit pas de le dire. Je ne sais même pas comment je vais réussir à lui faire comprendre quoi que ce soit. Il est clair que j’aurai dû lui en parler avant, je le savais très bien, j’ai essayé plusieurs fois mais j’ai manqué de courage. Parce que au fond, je savais qu’elle allait refuser l’idée, m’en vouloir. Et pourtant je l’ai fait. Je sais que je suis conne, mais vraiment très conne. « Tu comptes me balancer des phrases toutes faites du genre, vraiment ? » C’est vrai c’est pourri, on se croirait dans un vieux film à l’eau de rose. Mais je sais pas pourquoi, je sens que ça va pas se finir aussi bien que dans les films. Parce que dans la vraie vie, ça s’appelle blesser quelqu’un profondément. Et je la connais, je peux même le ressentir, d’une certaine façon, à travers elle.
J’essaie de me raccrocher aux branches mais visiblement c’est peine perdue. « Pour nous ? Non mais tu te fous vraiment de ma gueule ! » Elle crie, et ça m’angoisse. J’ai pas envie que quelqu’un nous filme ou que les paparazzi entendent. Ça foutrait tout en l’air et j’aurai fait tout ça pour rien. « Et dire que je pensais naïvement que tu étais au travail... Tu sais quoi en fait ? Fais ce que tu veux de ton cul, ce n'est plus mon problème. » Mon coeur se brise, probablement comme le sien un peu plus tôt en me voyant dans l’eau avec un mec. Bordel de merde. « Kezia, Kezia s’il te plait ! » Je sais pas quoi faire, je sais que j’ai merdé en beauté mais il faut au moins que je trouve le moyen de lui expliquer.
Je récupère mes vêtements et m’habille à la hâte alors que Liam me rejoint. Mon regard fait des allers-retour incessants pour vérifier vers où partent Kezia et Lauren. « Tu reviens pas te baigner ? » Je secoue la tête. « Nan c’est bon laisse tomber pour aujourd’hui, on en reparle. » « Eh mais c’est pas dans le contrat ça ! » qu’il me dit tout bas pour n’éveiller aucun soupçon. « Oui bah  que ma petite amie nous voit non plus c’était pas dans le contrat ! » Là, il est comme un con, parce que bien sûr il n’était pas au courant de la raison de cette mascarade. Il pensait que pour moi aussi, c’était juste pour faire vendre du papier. J’ai pas réfléchi, j’aurai jamais dû lui dire ça, je sais même pas si je peux lui faire confiance. Mais en réalité à cet instant précis, c’est le cadet de mes soucis.
Une fois habillée, je cours sur la plage pour rejoindre Kezia et Lauren, elles sont loin, et quand j’arrive à leur niveau sur l’avenue piétonne, je suis essoufflée comme si j’allais perdre un poumon. A moins que ce ne soit déjà le cas. « Kez ! » Je cours encore un peu et me place devant elle pour la forcer à s’arrêter. « Laisse-moi te parler, s’il te plait. Je sais que j’aurai dû te parler plus tôt mais s’il te plait. C’est vraiment pas ce que tu crois. »

Je me sens trahie, humiliée. Rabaissée dix pieds sous terre comme si notre histoire n'avait jamais réellement compté pour elle. Ai-je vraiment un jour eu de l'importance à ses yeux ? Et dans son coeur ? Je n'arrive pas à comprendre ce revirement de situation. En réalité, sur le coup, je ne cherche même pas à comprendre. La douleur que je peux ressentir au plus profond de mon coeur est bien réelle. La scène qui s'est jouée sous mes yeux, aussi. Même si j'aurais préféré que ce ne soit qu'un foutu cauchemar... ça fait mal putain. Je croyais qu'avec tous les obstacles traversés dans le passé, notre relation était devenue solide. Comment ai-je pu me faire avoir comme ça ? C'en est trop pour moi, et je suis incapable de rester plus longtemps face à elle. Je n'ai même plus la force d'affronter son regard. Finalement la colère qui ressort en moi n'est rien comparée à la déception qui peut se lire sur mon visage, et à la douleur qui en découle à l'intérieur. C'est le coeur complètement brisé que je rejoins Lauren qui ne sait même pas quoi dire pour me réconforter. En même temps il n'y a rien à dire de plus. Là, tout de suite, je n'ai même pas envie de parler. Je n'ai plus envie de me poser sur la plage ou de faire n'importe quoi d'autre d'ailleurs. Je veux juste rentrer me réfugier dans ma chambre pour ne plus jamais avoir à en ressortir. Croyez moi, si c'était possible, je serais déjà plus là. Bonne nouvelle, la maison n'est quand même pas si loin. « Kez ! » Kai insiste mais je ne prends pas la peine de me retourner pour autant. C'est qu'une fois arrivée à mon niveau que la blonde se place devant moi pour me forcer à m'arrêter. « Laisse-moi te parler, s’il te plait. Je sais que j’aurai dû te parler plus tôt mais s’il te plait. C’est vraiment pas ce que tu crois. » Je soupire levant de nouveau les yeux au ciel. J'ai l'impression d'avoir déjà entendu ça. « Je crois que je vais vous laisser... » Lauren juge préférable de nous laisser seules mais étrangement je ne suis pas du même avis. Je la supplie du regard pour lui faire comprendre, sans grand succès. « Je t'écris plus tard ! » Qu'elle balance en prenant aussi sec ses jambes à son cou. Et merde. Je connais ma demi-sœur par coeur, et je sais qu'elle ne sera pas du genre à abandonner si facilement. Mais là, clairement, je n'ai pas envie de parler. Que nous soyons plus que toutes les deux ne change rien à ça. « Tu peux retourner voir ton playboy sur la plage, j'ai pas envie de te parler. » Dans ce genre de situation, c'est bizarrement toujours après s'être fait prendre la main dans le sac que les gens ressentent le besoin de parler. Mais non, ce n'est pas comme ça que les choses doivent se passer. C'est trop facile. « Il fallait réfléchir avant. » C'est trop tard maintenant. Bon j'aimerais bien que ce soit aussi simple dans les faits... Parce qu'en réalité, c'est beaucoup plus dur que ce que je le laisse entrevoir. Et dans mon coeur, je ne suis malheureusement pas aussi insensible.

C’est pire que tout. Je savais que j’aurai dû lui parler de cette idée, mais j’avais peur qu’elle le prenne mal. Parce que ouais, j’assume pas qu’on me voit partout avec elle. Pas que je ne l’aime pas, au contraire. Non seulement j’aimerai la protéger du milieu dans lequel j’évolue, mais aussi parce que j’ai peur que les contrats me soient refusés si on sait que je ne colle pas au stéréotype de ce milieu. C’est dur, c’est chiant, mais j’aurai préféré qu’on ait plus de temps pour faire grandir notre relation, et surtout avoir le choix de m’afficher avec elle face au monde entier. Là, j’ai pas eu le choix, on nous a juste prises en photo, et mon agent m’a suggéré l’idée de m’afficher avec un playboy pour rompre les rumeurs qui commençaient à courir sur moi. Je flippe ma race, pour tout un tas de raison, et surtout je suis pas prête. Mais je suis encore moins prête à perdre Kezia.
Alors sans réfléchir un instant, je lui cours après, en espérant qu’elle finisse par accepter de m’écouter, et surtout de me croire. Mais ça, c’est un autre combat. Chaque chose en son temps. Je cours pour la rattraper et me plante devant elle, lui demandant de m’écouter. Sa meilleure amie s’éclipse, voulant sûrement nous laisser seules pour gérer ce conflit. Je ne l’en remercierai jamais assez, même si j’ai toujours été un peu jalouse d’elle.
Kezia a beaucoup de caractère malgré son petit minois absolument adorable. C’est une fille profondément gentille, mais il ne faut pas lui faire de mal, sinon la carapace qu’elle revêt est presque impossible à percer. Et je le sens déjà. Je lui ai fait mal, je le sais, et je m’en veux. Mais j’aimerai au moins pouvoir justifier mes actes. « Tu peux retourner voir ton playboy sur la plage, j'ai pas envie de te parler. » Je suis totalement en panique à l’idée de ne plus jamais pouvoir la voir, lui parler, être avec elle. Est-ce qu’elle m’en voudra pour le reste de ses jours ? J’ai déjà fait pas mal de conneries avec elle, je me suis rattrapée comme j’ai pu, on avait réussi à créer quelque chose d’un peu plus stable, mais on dirait que c’est pas encore le moment pour nous d’avoir une vie de couple épanouie et heureuse. Fait chier. « Il fallait réfléchir avant. » « Je sais, je sais que j’aurai dû t’en parler, j’ai eu peur… » Les mots franchissent mes lèvres sans que je ne les réfléchisse, et je me rends compte après coup que je suis juste en train de m’enfoncer. « Kezia, il s’est rien passé avec lui, c’est du fake tout ça, du jeu d’acteur, y’a rien entre nous, rien du tout, et y’aura jamais rien ! » Elle reprend sa route en me faisant bien comprendre qu’elle ne veut pas m’écouter. J’ai le coeur lourd et la gorge serrée. « Kezia crois-moi je t’en supplie, je savais pas comment te le dire, j’te jure qu’il s’est rien passé, laisse-moi t’expliquer s’il te plait ! » J’ai juste envie de chialer, de m’agenouiller à ses pieds et lui tenir la jambe jusqu’à ce qu’elle accepte, comme une putain de gamine effondrée par ses propres conneries. Quand est-ce que je deviendrai vraiment une adulte responsable ?

Comme un éternel recommencement. Avec elle, c'est toujours la même histoire. Un pas en avant, trois pas en arrière. Et pourtant, j'étais persuadée que notre relation avait évolué. Que nous avions réussi à passer un cap toutes les deux, ensemble. Il faut croire que je me suis trompée sur toute la ligne... dans mon dos, Kai préfère passer la vitesse supérieure avec quelqu'un d'autre. Se montrer en public avec lui n'est pas dérangeant à ses yeux. C'est sûr qu'être avec un mec, c'est beaucoup mieux ! Finalement, ma demi-soeur n'a pas changé. Je ne sais pas ce qui me fait le plus mal : de l'avoir vu avec un autre, ou de savoir que toutes les épreuves que nous avons traversé n'ont pas réellement compté. J'ai la vulgaire impression d'avoir perdu mon temps. Des années que je suis à sa "merci" pour RIEN. Finalement, dans toute cette histoire, c'est peut-être moi la plus conne. J'ai été naïve de penser ne serait-ce qu'une seule seconde de pouvoir la faire changer. Kai est imprévisible, et elle le sera toujours ! « Je sais, je sais que j’aurai dû t’en parler, j’ai eu peur… » Eu peur de quoi au juste ? Que je me rende compte du pot aux roses ? C'est vrai, sait-on jamais, c'est pratique de garder quand même la pauvre Kezia sous la main. Jouer sur deux tableaux, c'est tout à fait normal. Non mais sérieux, dans quel monde vit-elle ? J'ai l'impression de tomber des nues, et pourtant, dans le fond, j'ai toujours su que nous étions différentes... trop différentes. « Kezia, il s’est rien passé avec lui, c’est du fake tout ça, du jeu d’acteur, y’a rien entre nous, rien du tout, et y’aura jamais rien ! » Je lève les yeux au ciel sans même vouloir l'écouter. En réalité, elle pourrait me dire tout et n'importe quoi que ça ne changerait rien. Je suis blessée. « Kezia crois-moi je t’en supplie, je savais pas comment te le dire, j’te jure qu’il s’est rien passé, laisse-moi t’expliquer s’il te plait ! » Je laisse échapper un long soupir d'entre mes lèvres alors que je m'arrête de nouveau pour lui faire face. « C'est pourtant facile à dire : "Kezia, je suis désolée, toi et moi ça ne pourra pas le faire. C'est pas toi, c'est moi... blablabla..." » Même si la vérité fait mal, j'aurais préféré qu'elle soit honnête. Je ne l'ai pas forcé à se mettre en couple avec moi. Si elle n'était pas prête ou si ses sentiments n'étaient pas réciproques, il suffisait de le dire. Mais elle n'a apparemment pas assez de courage pour prendre ses responsabilités. Cette fois-ci, je ne peux plus empêcher mes larmes de couler le long de mes joues. « Tu as toujours profité de mes sentiments pour toi... » Je ne suis plus vraiment lucide dans ce que je dis.... mais je crois qu'il faut que ça sorte. « Mais je ne suis pas ton jouet ok ? » Non, je suis humaine. Peut-être un peu trop d'ailleurs. Et elle n'a pas le droit de jouer avec mes sentiments comme ça. En disant ça, j'ai envie qu'elle comprenne que malgré tout l'amour que je lui porte, je ne serai pas toujours là. Si elle essaye de tester mes limites, c'est réussi. Est-ce que tout ceci n'est qu'un jeu pour elle ? « Tu as gagné, tu m'as perdu. » Game over. Je plante alors mon regard dans le sien sans broncher, lui laissant l'opportunité de balancer tout ce qu'elle a sur le coeur. C'est maintenant ou jamais. Même si lui laisser l'occasion de parler est un risque pour moi... parce que Kai a toujours été ma putain de faiblesse. Ma kryptonite à moi.

J’ai l’impression d’être au bout de ma vie. J’en ai fait des conneries, certaines dont je suis fière et d’autres moins. Mais si j’ai déjà blessé Kezia par le passé, c’est uniquement parce que j’avais peur. Jamais je n’ai voulu lui faire de mal. Cette fois, j’aurai pu éviter ça, j’aurai pu avoir le courage de lui parler de cette mascarade, et encore une fois j’ai échoué. Je m’en veux parce que je vois bien à quel point je viens de la blesser, encore. Comme si je n’étais faire que pour ça. Je me dégoûte, et je sais même pas comment je vais pouvoir me rattraper. Une chose est sûre, je ne baisserai pas les bras, je n’abandonnerai pas. Parce qu’elle est bien trop importante à mes yeux. Je tente d’être sincère, lui dire la vérité cette fois, mais je vois bien qu’il est trop tard, j’aurai dû y réfléchir avant. Comme d’habitude en fait. Quelle conne !
« C'est pourtant facile à dire : "Kezia, je suis désolée, toi et moi ça ne pourra pas le faire. C'est pas toi, c'est moi... blablabla..." » Je secoue vivement la tête, mon regard devenant un peu plus humide. Parce que j’ai peur, j’ai atrocement peur de la perdre. Je sais que je ne pourrai m’en prendre qu’à moi-même, mais ça me terrifie. « Non, non ! C’est pas ça ! » Mais elle ne comprend pas, elle a interprété ce qu’elle a vu et j’aurai pensé la même chose à sa place, je pense que j’aurai tout cassé, les dents du mec en question en premier. Je sais que tout est contre moi, et je vois pas comment je vais réussir à me faire comprendre. Mais je dois essayer. « Tu as toujours profité de mes sentiments pour toi... » dit-elle d’une voix tremblante. Mon coeur se brise en petits morceaux, et si elle parvient à se retenir de pleurer, ce n’est pas mon cas. Pourtant, tout est de ma faute. « Mais je ne suis pas ton jouet ok ? » « Kezia je… non… je t’ai jamais considérée comme ça, tu le sais ! » J’ai eu du mal, c’est clair. Du mal à accepter mes sentiments pour elle, et je suis toujours pas prête à l’assumer au grand jour, publiquement, surtout vu mon métier. J’aurai voulu qu’elle comprenne, qu’elle me laisse plus de temps. Mais je m’y prends comme un manche aussi… « Tu as gagné, tu m'as perdu. » Je retiens mes larmes du mieux que je peux, j’ai l’impression que cette fois, elle ne fera pas machine arrière. Est-ce que je l’ai vraiment perdue ? Si c’est le cas, je ne pourrai m’en prendre qu’à moi-même. Mais je n’ai pas envie de croire que c’est vraiment terminé. Je secoue la tête. « Dis pas ça… » Je ne joue pas, je n’ai jamais voulu jouer avec elle, je suis juste moins forte, c’est tout. « Quand il y a eu des photos de nous, j’ai eu peur. J’ai eu peur pour toi d’abord, parce que je voulais pas que tu sois médiatisée alors que tu as rien demandé. Et j’ai eu peur pour moi aussi, qu’on me colle une putain d’étiquette, qu’on me fasse plus bosser, j’en sais rien, j’ai flippé. Je suis pas aussi forte que toi, j’arrive pas à me foutre du regard des gens, et encore moins avec le métier que je fais… » La médiatisation, c’est presque la totalité de mes revenus, alors je peux pas cracher dessus. « C’est mon agent qui m’a proposé ce deal, avec Liam, pour qu’on fasse croire à un couple, et qu’ils oublient cette histoire avec toi. Il s’est rien passé avec lui, rien du tout, Kezia je t’en supplie tu dois me croire.. » Je me doute bien que ce soit difficile à croire, je vois que je la déçois, certainement plus encore que ça n’est jamais arrivé jusque là. « Si j’ai fait ça c’est aussi pour nous, pour qu’on soit tranquille. Mais j’aurai dû t’en parler, j’ai été conne, je sais. J’avais peur que tu refuses que je fasse un truc pareil, et pourtant c’était le seul moyen de nous protéger, tu comprends ? » J’ai fait ça pour moi, mais pour elle aussi, malgré ce qu’on peut en penser. « Kez… je t’aime, je veux pas te perdre… s’il te plait pardonne-moi… »

Contre toute attente, je reste ferme et catégorique face aux différentes tentatives de ma demi-soeur. C'est un exploit à noter dans les annales. Mais là, c'est différent. Je crois que la déception est plus grande encore. La douleur qui en découle encore plus. Est-ce que notre relation est vraiment arrivée au point de non-retour ? Après tout ce que nous avons traversé, je n'arrive vraiment pas à comprendre comment elle a pu en arriver là. Comment peut-elle batifoler avec un autre dans mon dos ? Pour moi, il n'y a pas trente six mille explications possibles : elle se fout littéralement de ma gueule. Kai est une joueuse, elle l'a toujours été. Elle est douée pour jouer de ses charmes et manipuler les gens pour les rallier à sa cause. Mais je pensais qu'avec moi, elle était différente. « Kezia je… non… je t’ai jamais considérée comme ça, tu le sais ! » Alors pourquoi ? Pourquoi est-elle en train de me faire ça ? Qu'est-ce que ce playboy a de plus que moi ? A part peut-être le fait d'être un mec... mais sur ce point aussi, je pensais qu'elle avait évolué. C'est la goutte de trop, et cette fois je ne vais pas lui pardonner la bouche en coeur. De toute évidence, à mes yeux, elle n'est pas pardonnable quoi qu'elle puisse dire pour se justifier. C'est trop tard. « Dis pas ça… » En attendant, je n'ai toujours pas eu de réelles explications. « Quand il y a eu des photos de nous, j’ai eu peur. J’ai eu peur pour toi d’abord, parce que je voulais pas que tu sois médiatisée alors que tu as rien demandé. Et j’ai eu peur pour moi aussi, qu’on me colle une putain d’étiquette, qu’on me fasse plus bosser, j’en sais rien, j’ai flippé. Je suis pas aussi forte que toi, j’arrive pas à me foutre du regard des gens, et encore moins avec le métier que je fais… » Comme un air de déjà vu. J'ai l'impression d'être toujours confrontée à la même chose : sa peur. Le fait qu'elle n'arrive pas à s'assumer, et encore moins depuis que sa carrière a pris un nouveau tournant. Je suis vraiment contente qu'elle puisse prendre son envol, et qu'elle ait enfin la reconnaissance qu'elle mérite dans son travail. Mais ça ne devrait pas impacter le reste - en l'occurrence notre relation. « C’est mon agent qui m’a proposé ce deal, avec Liam, pour qu’on fasse croire à un couple, et qu’ils oublient cette histoire avec toi. Il s’est rien passé avec lui, rien du tout, Kezia je t’en supplie tu dois me croire.. » Je laisse échapper un rire nerveux d'entre mes lèvres. Ce n'est pas de ma faute si des photos ont été prises à notre insu. Ce n'est pas non plus de ma faute que les journalistes se fassent une montagne de tout et de rien. Les titres racoleurs, les buzz sur les réseaux, tout ça... c'est un monde qui me dépasse complètement. C'est désolant d'en arriver là pour "réussir". Ou dans son cas, pour se faire passer pour quelqu'un qu'elle n'est pas. « Si j’ai fait ça c’est aussi pour nous, pour qu’on soit tranquille. Mais j’aurai dû t’en parler, j’ai été conne, je sais. J’avais peur que tu refuses que je fasse un truc pareil, et pourtant c’était le seul moyen de nous protéger, tu comprends ? » Non, je ne comprends pas non. « Kez… je t’aime, je veux pas te perdre… s’il te plait pardonne-moi… » Je soupire une nouvelle fois en secouant la tête. « Bien sur que j'aurais refusé que tu fasses un truc pareil, c'est complètement ridicule. » Kai veut à tout prix vivre au travers des autres, focalisée uniquement sur les apparences. De mon côté, je suis à l'opposé de tout ça. « Je crois tout simplement que nous ne sommes pas sur la même longueur d'onde... » Et en y réfléchissant bien, nous ne l'avons jamais été. « Je n'ai pas envie d'être avec quelqu'un qui se fait passer pour quelqu'un d'autre. Je n'ai pas non plus envie de devoir me cacher pour vivre ma relation. C'est juste... pas possible. » Nous ne sommes plus des adolescentes, et je pense avoir été suffisamment patiente avec elle. Le problème, c'est qu'elle ne sera jamais prête à changer. Si c'est pour assumer seulement quand ça l'arrange, très peu pour moi. J'ai déjà trop souffert comme ça. « Si c'est ce que tu veux faire pour réussir dans ton métier, alors ça sera sans moi. » Je fuis son regard, essayant de ne pas regretter directement les mots que je suis en train de prononcer. « Je suis désolée Kai... » C'est difficile pour moi de faire ça, encore plus difficile de renoncer à elle, mais je crois que c'est le mieux à faire.

De toutes les fois où ça a mal tourné avec Kezia - et elles sont nombreuses - jamais je n’ai eu cette sensation de devoir me racheter auprès d’elle. Jusque là, toutes les fois où j’avais mis des distances c’était principalement parce que je n’étais pas prête. Aujourd’hui c’est encore le cas, mais cette fois j’ai choisi de lui cacher quelque chose d’important me concernant, nous concernant. J’ai joué avec le feu, et j’en paye le prix fort. Mais je refuse de la laisser partir en pensant que je sors avec cet abruti fini. Je n’ai d’yeux que pour elle, même si j’ai encore du mal à me faire à l’idée. Je donne tout ce que je peux pour lui faire comprendre pourquoi j’ai agis de cette manière, ce n’était pas pour des mauvaises raison. Mon seul tort c’est de ne pas lui avoir parlé de cette fausse relation. Je savais qu’elle finirait par le savoir, et je ne voulais surtout pas que ça se fasse comme ça. Enfin maintenant c’est fait, et je dois absolument me racheter. « Bien sur que j'aurais refusé que tu fasses un truc pareil, c'est complètement ridicule. » finit-elle par lâcher avec un certain recul. Recul que je n’ai pas. Bien sûr que c’est ridicule, mais j’avais juste besoin d’un peu de temps, et surtout que les magazines me laissent tranquille un peu quant à ma vie sentimentale. Mauvaise pioche. « Je crois tout simplement que nous ne sommes pas sur la même longueur d'onde... » Attends, quoi ? Je reste comme une conne face à sa déduction. Choquée. Elle le pense vraiment ? « Je n'ai pas envie d'être avec quelqu'un qui se fait passer pour quelqu'un d'autre. Je n'ai pas non plus envie de devoir me cacher pour vivre ma relation. C'est juste... pas possible. » Ok alors celle là je m’y attendais pas. Enfin, je sais qu’au fond, c’est ce qu’elle a toujours pensé. Mais je croyais qu’elle pourrait faire un pas vers moi, accepter que je puisse juste être plus longue qu’elle à accepter ce que je suis. Qui je suis. Elle sait mieux que personne ce par quoi je suis passée, mon obésité, les problèmes alimentaires qui ont suivi, le harcèlement, et ma mère qui en a rajouté une couche en se laissant aller pendant des années avec une femme, presque sous le nez de mon père. Merde, j’aurai pas dû repenser à tout ça, maintenant j’ai juste envie d’aller traverser une quatre voies. « Si c'est ce que tu veux faire pour réussir dans ton métier, alors ça sera sans moi. Je suis désolée Kai... » ponctue-t-elle. Désolée. Mon cul. « En fait t’es même pas désolée, t’attendais que ça. Que je me plante une nouvelle fois pour me dire d’aller me faire foutre. » Je ne sais pas si c’est la vérité, mais c’est l’impression que j’en ai. Plus que de la douleur au fond de moi, j’ai surtout de la colère. Contre moi, contre elle, contre la vie qui continue de me faire chier comme jamais. J’en ai ras le cul de prendre les mauvaises décisions et passer mon temps à me racheter après ça. « T’as raison. On est pas sur la même longueur d’ondes. » Je me pince les lèvres pour essayer de retenir au maximum mes larmes et ma voix tremblotante. « Bah bonne route alors. » dis-je avec une amertume non contenue dans la voix. Je me décale de sa trajectoire et la laisse reprendre sa route, sans moi, puisque c’est ce qu’elle a l’air de vouloir. Je ne vais pas lui infliger ma présence plus longtemps, puisqu’elle est si difficile à supporter. T’as tout gagné Battagia. Bravo.

J'étais à dix mille lieues d'imaginer pouvoir en arriver là. Et en même temps, je lui faisais confiance. Elle a merdé sur toute la ligne. Et même si elle ne me trompe pas vraiment - si j'en crois ses dires - elle a quand même réussi à me mentir. Ou plutôt à me cacher volontairement quelque chose d'aussi important. C'est humiliant. Malgré tout l'amour que je lui porte, tous les sentiments que je peux éprouver à son égard, la désillusion est immense. Comme si je tombais d'un immeuble de quinze étages. Le problème, c'est que j'ai l'impression de revivre encore et toujours les mêmes scènes. Elle aura toujours peur. Peur de ce qu'elle est vraiment, de ce que les gens peuvent penser d'elle. J'ai quand même été patiente avec elle, mais je ne suis pas prête à tout accepter non plus. Il faudrait peut-être que ça fasse tilt dans sa tête. Voilà comment j'en viens finalement à cette conclusion. Même si ça me brise le cœur de l'admettre, nous ne sommes peut-être pas faites pour être ensemble. Nous sommes trop différentes. « En fait t’es même pas désolée, t’attendais que ça. Que je me plante une nouvelle fois pour me dire d’aller me faire foutre. » Bah bien sur ! Je sais que c'est la colère qui en train de parler pour elle, mais sa réaction me conforte malheureusement dans ma décision. C'est juste pas possible qu'elle puisse penser ça de moi après tout ce qu'on a vécu ensemble. Elle est en train de tout détruire sur son passage, même de cracher volontairement sur notre histoire. Et je crois que c'est ce qui me fait le plus de mal. « T’as raison. On est pas sur la même longueur d’ondes. » Je ne voulais pas que les choses terminent de cette manière, mais il faut croire qu'il n'y avait pas d'autres issues possibles. Elle et moi, c'est pas compatible. « Bah bonne route alors. » Je ne voulais rien rétorquer, mais la colère est à présent trop forte. « Ouais c'est ça, bonne route ! » Balancais-je avec un putain d'arrière goût amer. Je ne prends pas la peine de lui adresser un regard avant de tourner les talons. Ça fait un mal de chien, c'est horrible. Il me faut plusieurs longues minutes avant de comprendre et réaliser vraiment ce qui vient de se passer... si j'avais réussi à me contenir devant elle, ce n'est maintenant plus du tout la même histoire. Les vannes s'ouvrent alors que je m'effondre littéralement.