The little mermaid ((Dakheun))

Mensonge émis, sous les tentatives maladroites de ne faire que s'enfuir un peu plus pour pouvoir retrouver les douceurs d'un temps. Ô mais Dakho astucieux, malgré ce qu'il cachait sur son visage de ses sourires ravageurs. Alors juste une fois, juste pour se retrouver avec lui, il pouvait bien se permettre de lâcher un seul petit mensonge pour en briser les réelles honnêtetés. Corps rapidement séché pour en essuyer les quelques endroits encore humides, cheveux à peine essorés pour que les fils blonds n'en viennent que descendre sur les regards bien trop doux : et il était impatient, d'accourir vers lui, question qu'il ne se posait pas, logique imparable pour ne plus réfléchir. Sans doute que les interrogations viendraient orner sa tête un jour ou l'autre, comme pour ne pas en laisser échapper les maladresses, mais Dakho ne faisait que s'enrichir des autres, apprentissage au quotidien duquel il ne doutait absolument pas. Aucun jugement, envie de simplement le découvrir encore et encore ; sans ne jamais plus s'arrêter. Et sans doute était-ce pour cela qu'il en était là, lui, à s'émerveiller de pouvoir en admirer les doux visages qui sous ses pas ne faisait que s'approcher un peu plus.

"Pas toi apparemment ! Tu ne croyais pas en mes capacités de mensonges ?, qu'il s'amusa un instant avant de pencher vaguement la tête, Oh humm...Ca me va ! C'est vrai qu'il fait un peu chaud..."

Ou était-ce sans doute sous les envies pressantes de simplement se lancer avec lui dans de nouvelles aventures pas réellement si intrépides que cela ? Peut-être y avait-il là un simple mélange qui ne faisait que faire rayonner ses prunelles les plus délicates. Alors main tendue pour en agripper délicatement la sienne, délicatesse éternelle pour celui qui possédait les myocardes si facilement. Doigts entrelacés, se laissant mener jusqu'aux caprices gourmands, les regards se laissaient attirer par les profils discrets, avant même de se reposer sur les alentours : car si ce n'était que lui, il continuerait de l'observer dans l'ombre encore et encore sans ne plus jamais se poser de question. Mais peut-être que cela était légèrement étrange, au final, alors essayant de paraître pour ce qu'il y avait de plus normal au monde, il se contentait de compter les secondes ; jusqu'à en arriver aux destinations. Ecart qui ne ferait sans doute rien à son régime de protéines, préférant tout de même favoriser les sorbets, il opta pourtant pour un simple duo vanille-fruit de la passion, comme pour en adoucir les acidités. Avançant alors rapidement dans la file, il n'avait à peine eu le temps de prononcer sa commande que l'argent était déjà posé. Sourcil se haussant vaguement, regard en direction de celui qui jouait de ses fourberies, il ne put que pouffer tout doucement, presque amusé de le voir réagir ainsi, tandis qu'ils en finir par avoir les mains remplies de leurs sucreries.

"Hmm ?, qu'il l'observa un instant en clignant des yeux, vaguement perdu, S-Si tu veux...", articulé sous les passions d'un visage prenant les rougeurs impassibles.

Regard qu'il détourna, comme pour essayer de ne pas y faire attention, pris au piège de celui qui ne faisait que s'amuser à le déstabiliser un peu plus. Et sans doute que tout cela n'était que songe pour charmer les esprits, mais lui était vaguement trop faible malgré ses airs assurés. Chose qu'il ne laissait jamais réellement paraître quand il ne faisait que fréquenter ses amis. Essayant alors de déguster sa glace sans penser à ce qu'avait bien pu y faire le plus jeune, il se laissa guider, chaleur délicate effleurant les épidermes à réchauffer. Et ils avaient le temps pour une fois, alors lorsque les paysages se délivrèrent pour en laisser apparaître jeux d'eaux et nature, il laissa un vague sourire se poser sur son visage, jusqu'à en rejoindre les côtés d'Eun sur les herbes frémissantes. Endroit étrangement agréable, pour celui qui n'en connaissait que les grands bassins athlétiques. Glace périssant alors entre ses lèvres, regard se posant sur le plus jeune venant en allonger le corps, il l'observa un instant, furtivité à l'épreuve.

"Ca me plait, ici. On se croirait pas en ville. C'est fou. qu'il murmura un instant, sans en quitter des yeux les horizons, Puis il fait frais sous les ombres.", chose qu'il n'aurait sans doute jamais imaginé sans essayer.

Regard finissant par revenir sur les traits délicats d'Eun, yeux se plissant un instant, il se pencha au dessus de lui délicatement, laissant sa main venir s'appuyer près de son visage, avant de ne venir lui voler un baiser, sourire idiot au visage qui en faisait disparaître ses prunelles éblouissantes. Et sans doute se voulait-il joueur, au milieu des rires et des enfants courants partout, mais lui en trouvait les opportunités particulièrement appréciables : juste Eun et lui. Lèvres se déposant finalement sur le bout de son nez avant qu'il ne se redresse, il s'étira un bon coup, iris dirigés vers les douceurs d'un instant alors que les gouttes irisées de la fontaine se transformaient en beautés éphémères : arc-en-ciel divins sous les regards brillant de l'amoureux des eaux.

"Et donc, tu comptes rester à observer les feuilles ?, qu'il murmura près de lui, regard joueur accroché au visage, J'ai une petite idée mais pas sûre que tu sois partant." qu'il haussa innocemment les épaules.

Grand gamin était-il, fraternité qu'il avait sans doute gagnée auprès de sa bande d'idiots qui lui servait d'équipe en compétition. Corps qu'il redressa alors d'un coup, s'abaissant pour venir en passer les bras autour de la taille du plus jeune, il tenta de faire parler sa quelconque force pour le soulever de là, le portant un instant sur son épaule sans pour autant décoller ses pieds d'un mètre. Sourire béant, alors qu'à petits pas il se dirigea vers la fontaine enfantine où bon nombre de personnes devaient les regarder comme des imbéciles heureux. Et lui, sans attendre, le relâcha pour poser ses pieds directement auprès de l'un des jets tournant, s'écartant un instant pour éviter une quelconque représailles de sa part. Vêtements qui allaient finir trempés, et il s'en fichait bien, lui, veste gardée au creux de leurs affaires. Rire idiot qu'il laissa alors sortir, passant sa main dans ses cheveux, il cligna un peu des yeux tout en se redressant, tête penchée vers celui qu'il avait forcé à jouer avec lui.

"Voilà, c'était tout. Mais c'était très tentant !, qu'il avoua sans problème, épaules se haussant toutes seules, M'enfin bon j'ai encore plus envie de t'éclabousser maintenant c'était peut-être pas la meilleure des idées.

Intelligent soit-il, il en avait gardé ses esprits enfantins, à travers la seule personne avec qu'il n'avait jamais réellement su s'exprimer. Et sans doute rentreraient-ils tous les deux dans un état catastrophique, comme deux animaux errants dans les rues sans en avoir les odeurs de pluie ; mais ils auraient profité de ces quelques instants délicats, sans en perdre un instant de plus.

Les ombres tombaient autour d’eux comme autant de coups de pinceau sur une toile. Observant les rayons traverser les branchages au-dessus de lui, Eun Ae souriait légèrement, goûtant encore le goût de la glace dans sa bouche. Il était heureux que Dakho aime l’endroit, cela le mettant d’autant bonne humeur qu’il pouvait profiter de sa présence sans avoir à se préoccuper des autres. Personne ne devait les connaître dans ce parc de toute manière. Ou alors, le hasard avait perdu la main dans le choix de leur destin. Son sourire s’élargie en voyant Dakho se pencher au-dessus de lui, sachant pertinemment ce qu’il allait faire. La sensation sur ses lèvres étaient, comme à chaque fois, enivrante, même si trop courte à son goût. Leurs pupilles se croisèrent juste avant qu’il ne lui bisoute le nez, se détachant alors de lui de nouveau. D’un œil extérieur, il n’aurait pas fallu longtemps pour se rendre compte qu’ils étaient plus qu’ « amis ». Mais pour le savoir, il fallait vouloir le voir.

« Pourquoi ? demanda-t-il en le regardant, la tête tournée sur le côté. Tu comptes me mettre dans - … »

Son corps fut alors soulevé, alors même qu’il n’avait pas fini sa phrase, se retrouver entraîner vers le terrain de jeu. De sa position si confortable sous l’arbre, il était devenu sac à patates. Une évolution tout à fait merveilleuse. Si d’autres se seraient battus avec Dakho pour l’obliger à les lâcher, tapant sur lui pour qu’il les libère, Eun ne fit que rire, secouant la tête pour éviter de voir le regard perturbé des gens sur eux. Deux jeunes adultes qui s’amusent dans une aire de jeu pour enfants ? C’est sûr, ce n’est pas tous les jours que l’on voit cela. Mais qu’est-ce qu’ils en avaient à faire ? Une fois enfin posé sur la terre ferme, Eun Ae regarda Dakho s’écarter rapidement. Evidemment… Il l’avait posé sur l’un des jets. Aussitôt, celui aux cheveux roses se retrouva trempé, dégoulinant littéralement de partout. Son short était trempée, sa chemise blanche lui collait à la peau, sa frange goûtait, ses chaussures étaient inondés. Ne parlons pas de son téléphone qui se trouvait dans la poche de son short ou encore de son portefeuille. Il sentait l’eau retomber, dernières gouttes restées en l’eau atterrissant sur sa tête. Reprenant sa respiration après l’avoir coupée sous la surprise, il jeta un regard meurtrier à Dakho, tout fier de sa blague. C’est qu’il se tapait une barre en plus, la sirène, à avoir ainsi « humilié » Eun en le mouillant. Comme s’ils n’avaient pas passé assez de temps dans la flotte toute la journée déjà. Mais soit…

« Tu veux jouer à ça ? répondit-il à sa moquerie. Très bien ! »

Pour sa chance, un jet d’eau s’activa à côté de lui et sans réfléchir, il le dévia avec sa main pour asperger Dakho. Une fois la pulsion arrêtée, Eun Ae observa le chef d’œuvre, se mordillant la lèvre en fronçant du nez. Il avait bien visé pour le coup. Pile sur le torse du plus vieux. Un rire lui échappa, alors qu’il se décalait pour ne pas être de nouveau surpris par le tourniquer d’eau sous lui. Le Baek avait démarré la guerre, il allait la subir. Deux enfants passèrent en courant devant eux, se tirant dessus avec des pistolets à eau. Eun les arrêta alors, se penchant à leur niveau pour leur chuchoter quelque chose à l’oreille. Aussitôt, les deux bambins allèrent se déchaîner sur le nageur, lui tirant dessus en hurlant. C’est que ça court vite les petites bêtes comme eux en plus. Les mains sur les hanches, Eun se permit de basculer sa frange trempée en arrière, observant son… (copain ? pseudo copain ? époux en devenir ? peut-être qu’il se cassait un peu trop la tête pour pas grande chose… pour le moment) se faire agresser par des enfants poussés par l’idée de recevoir des bonbons s’ils réussissaient à lui faire mettre genoux à terre.

Ce n’était plus une simple blague, c’était une vengeance. Dramatique, Eun ? Non, ce n’était que pour assurer sa dominance sur les choses. Dakho avait montré sa force physique, Eun montrait son intelligence. Même, le Chase-Lim en était sûr, d’ici quelques secondes à peine, le blond allait réussir à convaincre les enfants de retourner leurs armes contre le plus jeune. Il était beaucoup trop doux pour ne pas réussir cela. Mais attendant que cela se produise, il s’éclipsa un instant pour aller déposer son téléphone trempé sur la veste du nageur, ainsi que son portefeuille. Il ne prit même pas la peine de vérifier leur état avant de rejoindre la bataille. Il envoyait des soldats dans la bataille, alors il se devait de les rejoindre également. Un bon chef de troupe sait se sacrifier. Ne pouvant cacher son sourire, il arriva alors au milieu du trio, sautant sur le dos de Dakho pour l’alourdir encore plus. Il était déjà trempé, alors un peu plus ou un peu moins.

« Alors ?! ria-t-il. Tu déclares forfait ? »

Eventuellement, ils avaient mal calculé leur coup et ils se retrouvèrent sur l’un des jets. Qui, pour leur plus grand malheur (ou plaisir, c’est en fonction des envies ou des perceptives, parce qu’il est sûr que les chaussures d’Eun allaient le haïr), s’activa alors, les mouillant d’autant plus. Le rire des enfants prouvaient qu’ils avaient l’air ridicule. Eun Ae explosa de rire, s’accrochant d’autant plus à Dakho pour ne pas tomber en arrière. Revenant alors contre lui, il le regarda, leurs yeux se croisant pour la millième fois sans doute. Pour mille fois encore, Eun ne se lassera jamais de tomber dans ses iris. A chaque fois, une expérience différente. Et celle-là était magique. Sans réfléchir, pour une fois, il se pencha, allant l’embrasser, les lèvres seulement à moitié sur les siennes, juste assez pour que cela ne soit pas de l’amitié, pas assez pour un réel baiser. L’entre-deux qui effrayait Dakho et dans lequel Eun cherchait une stabilité avant de tout solidifier. Heureusement, leur relation était saine. Pour le moment. Et même si le Baek se découvrait une passion pour les blagues, Eun se sentait en sécurité. Il avait confiance. Ce n’était peut-être pas ce qu’il fallait faire : donner sa confiance aussi rapidement, surtout dans sa situation. Mais il avait l’impression que s’il ne la donnait pas maintenant, il n’aura plus jamais cette chance. Il n’y a qu’un seul Dakho Baek dans cet univers. Et il lui avait promis d’attendre encore un peu. Une promesse qui valait bien plus que n’importe quel « je t’aime ».

Tendresse, pour les regards délicats de celui qu'il ne voulait pas quitter des yeux. Douceur d'un monde dans lequel il avait l'impression de simplement être lui-même. Et ô tentation enfantine, de venir embêter celui qui de ses légères douceurs, avait fini par l'envouter pour pouvoir l'emporter là où il le désirait. Jeu auquel il s'adonnait, pour ne faire que l'entendre rire encore et encore, car s'il n'avait eu que les réactions contraires, sans doute que le coréen se serait stoppé bien plus rapidement dans ses gestes prémédités. Sourire s'affichant sur son visage fière, du plus jeune qu'il avait simplement pu soulever pour emporter dans les eaux; il se fichait bien du regards de ceux qui les entouraient, car aujourd'hui, il pouvait simplement profiter de la présence de Eun, sans avoir à être effrayé d'être aperçu par qui que ce soi. Faire de ces simples sorties, moment de jeu et d'amusement pour simplement en garder les souvenirs les plus délicats. Mais là encore, le jeune homme ne le savait pas réellement, car sur le moment, lui n'avait voulu qu'en entendre les vocales du plus jeune s'exprimer à ses côtés.

Regard lancé, alors qu'il finit par le reposer à terre sur les jets humides, il ne pouvait s'empêcher de rire, encore et encore, sous la mine déconfite de celui qu'il avait sans grande difficulté. Mais ô il savait qu'il ne s'en tirerait pas aussi facilement. Menace entre les prunelles, qui d'un geste de la main vint l'arroser pour le faire éclater de rire : lui aimait l'eau, sans aucune restriction, et ne pouvait que s'en retrouver heureux d'être ainsi trempé. T-shirt lui collant à la peau, à celui qui ne pouvait que passer sa main dans ses cheveux pour tenter d'y voir quelque chose, il observa un instant son compagnon de jeu avant de rire encore plus.

"Je vois que tu t'es vite pris au jeu !, qu'il se mit à sourire avant de voir le stratagème de Eun se mettre en place, Yah ! C'est pas du jeu avec des enfants !'

Car il n'était pas idiot. Petits monstres armés de pistolets à eau pour venir s'en prendre au grand vilain, tandis que sous les murmures de celui qui avait manigancé tout cela, lui ne pouvait que se mettre à courir pour fuir les attaques bien trop violentes. Mais c'était qu'il s'amusait, lui, à tenter - ou du moins en apparence - d'éviter les tirs, préférant finalement en observer les enfants s'amuser à le cibler. Après tout, lui ne pouvait qu'aimer voir les sourires des plus petits pour de si légères attaques. Et tout était si rapide, veillant à ce que personne ne glisse, il s'amusait à essayer de les attraper, se faisant mouiller de plus en plus, avant de ne sentir une masse sur son dos qui le fit ralentir immédiatement. Rire des plus niais, yeux disparaissant sous ses lippes étirées, il laissa ses bras s'agripper aux jambes du jeune homme pour ne pas le faire tomber de son perchoir. Et sans doute n'avait-il pas prévu de s'amuser autant face à un simple jeu d'eau, enfants leur tournant autour alors qu'il se faisait attaquer de toute part.

"Jamais je ne renoncerais !" qu'il s'extasia alors pour en provoquer d'autant plus les rires.

Maladresses sans doute non-voulue, quand les pieds s'arrêtèrent sur une nouvelle fontaine des plus violent, il ne put qu'exploser tout doucement d'amusement tout en resserrant sa prise. Mèches lui dégoulinant devant les yeux, alors qu'il ne pouvait simplement plus se retenir, il laissa pourtant ses yeux croiser ceux du plus jeune pour lui sourire un peu plus, laissant les garnements rire s'ils le souhaitaient de ceux qui n'en avait pas perdu leur esprit d'enfant. Comment ne pas plonger un peu plus dans les opales qu'il pouvait avoir devant lui ? Alors même qu'il était bien trop tard déjà.  Regard délicat offert sous les simples contacts, lippes qui ne faisaient que se croiser et qui en signifiait pourtant tellement à ses yeux, mais était-ce sans doute là que ses simples instincts qui ne cherchaient plus à comprendre pour finalement se laisser aller avec le temps. Car Dakho se fichait bien au final, de ce qu'ils pouvaient être, du moment qu'il pouvait en rester à ses côtés.

"Et si je te laissais te reposer hein ... ? Après avoir fait un pacte avec des petits monstres..., qu'il s'amusa tout doucement avant de reprendre en rigolant, D'ailleurs tu leur as vendu quoi pour qu'ils fassent partis de ton armée hmm ?"

Laissant ses doigts se faufiler entre les mèches du plus jeune pour en dégager vaguement le visage, il tenta de sortir de l'espace d'eau, ébouriffant les cheveux des enfants qui semblaient bien impatients de reprendre leur jeu. Corps qui finit par se laisser tomber entre les herbes tandis qu'il tentait d'aérer sa peau en décollant le fin tissus de son torse, il tentait de regarder devant lui sous les éblouissements certains d'un soleil bien provoquant. Prunelles finissant par se poser sur les traits du plus jeune, il tapota tout prêt de lui pour l'inviter à le suivre avant de secouer un peu la tête pour se sécher les cheveux.

"Au moins comme il fait beau on risque pas de tomber malade, non ?, qu'il le regarda un instant avant de fermer un peu les yeux et de profiter du soleil, Un temps à sortir ça. Tu veux manger un truc d'ailleurs ? Glace ? Gaufre ? Un truc ?" qu'il finit par lui demander, car lui n'en dirait pas non.

Jeu qui l'avait étrangement épuisé, celui qui avait pourtant l'habitude de bouger dans tous les sens. Pas faute d'avoir lancé les hostilités, mais il s'était amusé, et il espérait que cela soit de même pour celui à ses côtés. Peut-être qu'au final méritait-il bien cet instant de pause qui ne ferait que le détendre un peu plus. Pouvoir rire à voix haute, sans se retenir, poser ses yeux sur les alentours sans que personne ne l'interroge sur les raisons, il aimait ces instants de liberté qu'il savait pourtant éphémères bien qu'il ne veuille pas les en lâcher.

"Hmm...J'espère que tu travailles pas aujourd'hui. Je compte bien te fatiguer jusqu'à la dernière minute." qu'il se mit alors à sourire, avant d'en fermer les yeux : pour en bercer les esprits délicats.

Fraîcheur effleurant les épidermes humides, alors qu'il ne pouvait que trouver cela agréable de profiter un peu de la nature et de ses vertues. Joie perméable, qui aux côtés du plus délicat n'en revenait qu'à faire résonner harmonieusement un myocarde bien trop sérieux : et pourtant effrayé d'en rester seul. Alors il ne bougerait pas, si les mots ne voulaient que l'accueillir, et Dakho ne forcerait rien, et attendrait les bons moments.

Il n’y avait pas de jeu et de règles en guerre. Si Eun voulait récupérer des alliés pour se défendre, il en avait complètement le droit, quoi que dise Dakho. Les enfants se débrouillaient très bien sans lui, alors il décida de n’intervenir qu’à la fin, pour pouvoir achever l’ennemi comme il le fallait. Sur le dos de Dakho, il pouvait sentir ses muscles le maintenir, les bras autour de ses cuisses, l’empêchant de tomber. Même trempés et de nouveau aspergé, il était beau. Eun Ae le regarda un instant, fasciné par les traits de son visage et surtout par son sourire. Ses yeux qui se plissaient en d’adorables demi-lunes, disparaissant presque quasiment alors que ses pommettes remontaient. C’était envoûtant, il adorait ça. A vrai dire, même si le côté compétitif du plus jeune était soudainement venu, il s’en moquait bien de perdre ou de gagner. Ce n’était même pas la question. Ils étaient tous les deux mouillés, ils avaient donc en un sens tous les deux perdus. Pas de gagnant en somme. Juste deux idiots. Eun se sentait bien, pour une fois, et n’avait pas peur de provoquer une action symbolisant son attirance pour lui devant un public. Certes, il ne s’agissait que d’enfants, mais ils étaient aussi entourés de famille. Même si personne ne devait réellement attention à eux. Après tout, ce n’était que des jeunes adultes dans la fleur de l’âge qui s’amusaient en se rafraichissant. Rien de bien méchant. Tout se passa dans un millième de seconde. Haussant un sourcil en l’entendant, le fleuriste ne put que ricaner.

« Il faudrait déjà me poser par terre non ? qu’il dit en se moquant, avant de poser son menton sur son épaule. Oh rien de spécial… Les bonbons font toujours leur effet. »

Sans se plaindre, il se laissa entraîner hors du terrain de jeu. Les deux garnements étant déjà passés à autre chose, s’amusant sur une sorte de tortue en plastique. Le petit geste réconfortant sur ses cheveux l’avait fait sourire, le gardant dans une sorte de torpeur où il songeait à quel point Dakho était une personne prévenante, qui faisait attention à son entourage, tout le contraire de lui en somme. Même si Eun tentait d’être bienveillant avec Heejun, principalement parce qu’il ne voulait pas que le monde ne le touche – était-il surprotecteur ? oui, un peu… mais en même temps, Heejun était comme son petit frère maintenant, alors impossible qu’il s’en détache –, il n’arrivait pas toujours à avoir les mêmes réflexes de tendresses. Même après avoir grandi dans un environnement rempli d’amour, son parcours avait en quelque sorte bouleversé sa relation à l’autre. Une personne tout à fait cordiale pouvait soudainement se retourner contre lui après avoir découvert qu’il était trans. Cela lui était déjà arrivé. Et risquait sans aucun doute de se reproduire dans le futur également. Il les connaissait bien ces gens. Les regards changent et les paroles se durcissent. Pourtant, Eun Ae faisait des efforts pour rester fort et avancer. Il voulait être heureux et pouvoir faire confiance de nouveau. D’ailleurs, Dakho possédait déjà une très bonne part de cette dernière.

Une fois déposé à terre, il regarda autour de lui pour voir s’il y avait un marchand de bonbons ou autre. Par coïncidence (ou parce que Hope a la flemme et aime bien écrire des trucs qui n’ont rien à voir), un marchand ambulant passa près d’eux. L’arrêtant pour acheter les sucreries de ses alliés, il ne vit pas Dakho montrer implicitement sa stature et ses muscles. Sans doute aurait-il adoré pouvoir observer le tissu fin se coller en permanence sur ses abdos bien dessinés. Mais il ne put pas en faire l’expérience. Pas sur le moment en tout cas. Revenant vers son compagnon, il s’assit en tailleur tranquillement, jugeant en pensant les sachets si tout cela était bien équitable. Puis, après réflexion, il se dit que ce n’était pas si grave ; cela créera une bagarre. Déposant les trésors entre ses jambes, il regarda finalement le nageur. Son profil était tout aussi beau que le reste de son être. A sa proposition, il se mit à réfléchir, faisant un petit bruit de réflexion. Que voulait-il manger ? C’est vrai qu’une gaufre le tentait bien. Il n’avait pas forcément la dent sucré, mais de temps en temps, c’était plutôt agréable.

« Si tu insistes autant, s’amusa-t-il, je prendrais une gaufre. Au chocolat. Avec de la banane. »

C’était un mélange qu’il affectionnait beaucoup. Et vu que le plus vieux avait proposé l’idée, le Chase-Lim n’allait pas se gêner pour le laisser aller chercher sa commande. Il lui offrit un sourire angélique, avant de voir qu’il avait les yeux fermés et qu’il profitait du soleil. Le plus jeune était presque à lui faire une remarque jusqu’à ce que son souffle lui échappe. Là, baigné dans les rayons traversant les feuillages au-dessus d’eux, entouré du bruit de l’eau et des rires, l’allure sereine, le visage détendu, un semblant de plénitude dans l’air, Eun se retrouva bouche-bé devant Dakho. Il paraissait comme tout droit sorti d’un film. La scène lui semblait presque irréelle. Etait-ce ses yeux qui lui jouaient des tours ? Ou alors, rien n’était plus vrai que l’image parfaite qui se déployait devant lui. Si Eun avait déjà craqué pour lui au lycée, il ne pouvait que fondre de nouveau. Pas seulement à cause de son physique, mais aussi de son aura. Comme illuminé d’un calme que lui n’avait pas. Quelque chose qui donnait envie de se loger dans ses bras et d’attendre que les heures passent, sans se dire qu’il s’agit de temps perdus. Il ne vivait plus que dans le stress de devoir gérer quelque chose de trop gros pour lui. Mais avec Dakho, c’était comme avoir trouvé son havre de paix en pleine tempête. Il pouvait s’y abriter. Et il savait qu’il ne casserait pas.

Délicatement, il leva la main vers lui, allant caresser le pourtour de son visage. Il n’avait même pas entendu sa dernière phrase, bien trop obnubilé par lui. Tout le monde avait toujours été aux pieds de Dakho au moindre regard. Il suffisait de le voir sourire pour savoir qu’il était parfait. Sauf qu’il ne l’était pas. Et c’est ça qu’Eun aimait. Il lui avait découvert des défauts, des petites mimiques, des incohérences, des ignorances. Tout ce qui faisait que Dakho n’était pas un être extraordinaire mais un humain. Eun avait compris très rapidement que le jeune homme souffrait d’un syndrome du héros. Etre toujours parfait aux yeux de tout le monde parce que c’était ainsi qu’on l’avait dépeint en premier lieu. Devoir toujours être à la hauteur. Ses doigts arrivèrent à sa mâchoire. Eun ne croyait en personne. Dakho voulait répondre aux attentes de tout le monde. Quittant sa place, le fleuriste se rapprocha de lui, sa paume déposée sur le cou de l’autre. Il se rapprocha de son torse, se retenant en posant une main de l’autre côté du côté de Dakho. Et, légèrement surélevé par rapport à lui, il l’embrassa. Ses papillons s’envolèrent, libérant son estomac. C’était un moment si quotidien, si banal. Sans doute que même le Baek ne comprenait pas sa nouvelle pulsion. Mais lui, Eun, savait pourquoi il faisait ça. Parce que ses lèvres se fondaient contre les siennes comme elles ne l’avaient fait avec personne d’autre. Malgré tout ce qui les séparait, malgré leurs insécurités et les déboires, malgré leurs peurs et leurs phobies, leurs complexes et leurs différences. Il savait qu’ils pouvaient surmonter cela sans aucun problème. Si Eun s’écoutait, il se dirait qu’il avait trouvé l’homme de sa vie. Et peut-être qu’il devrait s’écouter un peu plus.

Doux, si doux, avant qu’il ne se sépare, plongeant irréversiblement dans les iris noirs et ombragées du nageur. Il avait envie de continuer. Pas pour vérifier une nouvelle fois son hypothèse, mais plutôt parce qu’il avait l’impression que ce n’était pas assez. Il était terrible. Lui dire qu’il ne voulait rien de concret et tentait de l’embrasser toutes les deux minutes, parce qu’il ne pouvait tout simplement pas résister. Rongé par ses pensées, il coinça sa lèvre inférieure entre ses deux dents de devant, avant de s’écarter, sans rien dire, se décalant finalement pour éviter son regard. Avait-il le droit de lui faire ça ? Il ne serait même pas en colère si le plus vieux lui disait qu’il en avait marre de ses jeux, qu’il voulait arrêter pour éviter d’être blessé. A quoi bon… Etre aussi indécis, c’est comme devoir porter une tempête avoir soi. Peut-être que, finalement, Eun n’avait pas besoin d’être protégé par l’abri qu’offrait Dakho. Il était la tempête qui tentait de secouer la protection qu’il prodiguait. Et telle la tempête, prise dans un cycle qu’elle ne contrôle pas, il ne pouvait rien y faire. Même si la honte montait en lui, le mal était fait. Tout était parfait dans ses bras. Mais Eun n’était peut-être pas la personne qui lui permettra de garder cette paix.

Tout semblait bien trop doux, à ses yeux, de ces jeux enfantins qui en faisaient pourtant briller les prunelles comme soleils sous les lueurs merveilles. Ô tendresses des instants, qui de leurs rires, en égayaient les environs comme éclats délicats. Alors il sourirait, rigolait, avec celui entre ses bras comme pour ne faire que parcourir les mondes aquatiques. Et ils se confondaient, avec ceux plus jeunes, bien plus grands pourtant mais qui n'en perdaient pas pour autant leurs envies d'amusement. Car Dakho avait l'impression de pouvoir être bien plus libre, à tourner sur lui-même, vêtements humides, pieds glissant sur les sols, et tout n'était que tendresse alors que les visions disparaissaient. Regard, à celui qui ne faisait que noter les évidences, lui aurait sans doute bien continué à le garder dans les hauteurs : pour simplement en conserver les odeurs et contacts qui le rendaient si fébrile au quotidien. Car étrangement, il en sentait les confiances augmenter, différentes, de ce qu'il montrait aux autres au quotidien ; comme pour ne pas avoir à se cacher derrière les masques d'élégances et de perfections qu'on lui attribuait toujours trop.

"Oui Monsieur, bien Monsieur, je vous repose., qu'il articula alors en rigolant, presque amusé de l'entendre en dévoiler les techniques enfantines, Ah oui ? Les bonbons fonctionnent sur toi ?", car il en notait détails, pour s'en rappeler bien plus tard encore.

Tranquillité rejointe, pour finalement en reposer le corps et rafraichir les épidermes humides fatigués des quelques agitations. Bercé par les rayons, chaleur apportée pour venir en détendre les muscles, et sans foute ne se rendait-il pas compte, lui, de ses mimiques légères, doigts passant entre ses mèches blondes alors que les tissus en collaient à la peau. Fraîcheur de vivre, sensation plaisante, tout lui rappelait les douceurs des plages ; lieux où il ne faisait qu'aller en dehors de ses bassins pour en apprécier un peu plus les plaisirs de l'eau. Car le nageur y avait trouvé là réconfort, comme si lui seul ne méritait que de s'entraîner en permanence pour en atteindre les images qu'on lui confiait là. Pourtant il aimait sans doute bien trop, nager, profiter des eaux entourant les corps si échauffés. Passion trouvée, en ces lieux si mistiques : comme pour tenter d'en enfouir les peurs qui venaient le combler de leurs cauchemars permanents. Pourtant il en été posé là, auprès de celui qu'il appréciait sans doute un peu trop : pour garder les lueurs entre leurs paumes si délicates.

"Je te prends ça alors, une gaufre au chocolat et à la banane." qu'il nota dans sa tête, profitant juste un dernier instant des brises délicates.

Délicatesse de quelques doigts sur son visage, venant alors le faire sourire comme si tout n'était que douceur sous le toucher de ses phalanges. Sentiment enivrant qui le prenait, car lui pourrait mourir de ces absences prolongées. Peut-être n'avait-il plus rien à perdre  si ce n'est celui qui en faisait palpiter les myocardes. Opales finissant par tout doucement s'entrouvrir, alors que les paumes s'en posaient sur son cou, il l'admira un instant, calme au visage comme pour ne pas en faire fuir les doux papillons qui se posaient sur lui. Alors il ne poserait aucune question, pour simplement profiter de ses lippes contre les siennes comme mots non dits et imprononçables. Car il ne comprenait plus rien, lui, mais y avait-il quelque chose à comprendre dans des sensations bien trop ancrées dans les instants mêmes ? Laisser passer, ne pas ajouter de mot, pour juste s'enchanter des légèretés d'un baiser délicat. Regard illuminé quand les touchers s'en montrèrent interrompus, doigts qui n'avaient pas osé bouger autre part que pour en effleurer vaguement les mâchoires : pour en admirer finalement les visages détournés, presque embarrassés. Et lui en lâcha un simple rire, léger et discret, amusé de le voir réagir ainsi.

"Tu sais que...Je pars juste t'acheter une gaufre et que je reviens à peine dans 5 minutes ?", qu'il préféra prononcer, joues légèrement rosées alors qu'il se mit tout doucement à l'admirer.

Car les yeux se plissaient, sous les sourires bien trop grands, corps finissant par tout doucement se rapprocher de lui pour en glisser tendrement les doigts sous son menton et embrasser sa joue, avant de s'en lever chercher les sucreries. Heureux, toujours plus, de pouvoir le voir ainsi si facilement, d'en laisser les gestes parler sans avoir à en passer par les paroles. Impulsivités qui le faisaient perdre pieds : car il ne savait pas où ils en étaient et cela l'en effrayait sans doute bien plus qu'il ne pouvait l'imaginer. Mais intérieurement, il voulait pouvoir lui faire confiance, lui dire que tout irait bien et qu'ils n'avaient rien à craindre ensemble ; à commencer par lui pour en convaincre les esprits. Joie immense, rayons entre les prunelles tandis que les gaufres en étaient commandées et que lui se contenta d'une simple gaufre à la chantilly et aux fraises, il s'étira tout doucement, allures bien trop débraillées sans doute pour certains passant juste à côté de lui. Mais il s'en fichait bien, du regard des autres ; corps exposé à travers les tissus dont il avait sans doute bien trop l'habitude. Presque pressé d'en retrouver les côtés du jeune homme, il se précipita tout doucement, friandises entre les paumes récupérées après avoir payé.

"Tiens jeune homme., qu'il s'accroupit tout doucement en face de lui, comme pour en chercher les regards, lui tendant alors la précieuse, Je peux en goûter un bout ?", tentative veine, de venir en découvrir les sucres si peu testés au quotidien.

Et tout doucement, finissant par se rasseoir aux côtés du plus jeune, il commença à grignoter sa gaufre, posant pourtant de temps en temps son regard sur celui qui en ornait les places à côté de lui. Goût du risque délicat qui en faisait frissonner, de s'afficher si gaiement sans réellement s'inquiéter d'être aperçu, car il avait changé, celui qui autrefois en avait fui les regards pour en perdre les joyaux à portée de main. Epaule finissant par tout doucement se rapprocher de celle d'Eun, pour en laisser sa tête se poser légèrement sur cette dernière, il profitait légèrement de l'instant, suffisamment assez pour en rester des plus légers. Seul endroit où il voulait pouvoir rester, où il pouvait rester sans crainte. Et même si tout était flou, il lui faisait confiance, du moins il voulait le voulait : y croire sans pour autant en précipiter les choses. Car Eun était lui-même, car il avait toujours été le seul à le comprendre. Jambes se repliant tout doucement pour en caler ses bras, il se contentait de se reposer en silence, savourant les crèmes et fruits confiés entre les doigts.

"Hmm...J'aurais presque pas envie de retourner à l'entraînement après ça. A croire que ton cours de surf m'a épuisé....Avoue c'était ton but non ?", blague à part car il en était nul pour cela, lui.

Pourtant il tentait d'en faire sourire les visages, d'en faire ravir les prunelles, comme pour ne pas laisser les silences occuper l'espace. Et il ne savait pas réellement y faire, alors peut-être que profiter simplement de sa présence pour en confier les quelques battements supplémentaires ne se faisait pas si idiot. Alors il ne bougerait plus, il ne ferait qu'admirer les délicatesses jusqu'au bout des lumières : pour en faire briller les prunelles si discrètes à chaque fois qu'elles se posaient sur lui.

Monsieur… Monsieur. Cela résonnait dans sa tête, le rendant presque incompréhensible. Il l’avait appelé par des pronoms masculins toute la journée, et même depuis qu’il l’avait revu, mais ce petit nom commun le rendait tout chose. Monsieur. Combien de fois on lui avait refusé cette appellation parce que « il y a encore marqué sexe féminin sur ta pièce d’identité » ? Pourtant, il ne fit que sourire, tentant de cacher les bulles de joie qui avaient fleuri en lui l’espace de quelques secondes. Monsieur. Il n’allait certainement pas l’oublier de sitôt. Monsieur. Un souvenir à chérir, pour ne pas oublier l’intonation de la voix de Dakho alors qu’il lui disait cela. Même si cela avait été une blague, pour faire croire qu’il était sous ses ordres, il l’avait réellement touché. Le plaisir n’était pas fin. Une fois les pieds par terre pourtant, il ne lui en toucha mot, préférant garder cela pour son petit bonheur personnel.

« Trouve-moi plutôt du vin de qualité et peut-être que je t'écouterai. » plaisanta-t-il en retour.

L'arbre pour seul protection du soleil, la fraîcheur du vent venait faire frissonner la peau humide d’Eun. C’était presque parfait pour ne plus jamais en partir. Ralentir le temps, juste pour pouvoir apprécier la connexion - même légère - avec la nature relativement libre de ce parc. Si on pouvait dire qu’un aménagement de pelouse en plein Los Angeles soit réellement revenir aux racines. Autant faire ce qu’on peut avec ce qu’on a. Et Dakho, comme le parfait individu qu’il était, il n’hésita même pas alors qu’il lui demandait une gaufre. Sauf qu’il n’avait pas résisté. Pour par une pulsion inédite, admirant le profil comme on le ferait pour une statue représentant la perfection de la beauté chez les grecs, il s’emporta en allant l’embrasser. C’était si doux, si agréable, qu’il se laissa emporter, oubliant qu’ils étaient dans un environnement ouvert, où tout le monde pouvait les voir. Ce n’était pas le banc d’un parc désert en pleine nuit, ni la mer séparant leur univers des autres par les vagues. Il le sentait pourtant, que lui aussi, en retour, se laissait aller à détailler son faciès. Ils étaient deux œuvres d’art l’un pour l’autre. Seulement, tout comme les spécialistes, ils ne s'interprétaient pas de la même manière.

Pour seule réaction, le rouge lui monta aux joues, alors qu’il essayait de se soustraire de son regard. Ce n’était pas dans ses habitudes pourtant, d’embrasser, comme ça, sans réfléchir. Il était plutôt du style à garder ses émotions jusqu’à ne plus en pouvoir. Mais cela devait faire quelques années qu’il retenait pour Dakho, s’étouffant dans sa fuite, pour ne pas avoir à faire face à leur histoire. Il n’avait pas été à la hauteur à l’époque. S’ils arrivaient à s’embrasser aujourd’hui, on aurait presque dit que tout ce temps séparé n’avait rien changé. Il n’avait fait que faire pause, comme lorsqu’on stop une scène en plein milieu d’une action. Une fois remise en route, elle reprend immédiatement, n’oubliant pas les actions précédentes. Eun se sentait comme un film, où l’arrêt sur image n’avait absolument rien modifié à ses sentiments pour le nageur. Finalement, ils n’avaient pas changé tant que ça, à l’intérieur. Eun ressentait toujours ce besoin de le voir son sourire si doux sur lui, de le voir apprécier réellement quelque chose. Ils étaient comme au lycée, mais ayant franchi une étape de vie séparément.

« Ça va ! Je sais ! s’exclama-t-il en le poussant alors, ne voulant pas qu’il le regarde. Va les chercher alors au lieu de parler ! »

Mais, oh… Ce bisous. Des pivoines bourgeonnèrent sur ses joues alors que Dakho s’éloignait. Aussitôt, il se tourna à l’opposé, essayant de se rafraîchir le visage avec son haut mouillé. S’il avait été en train de regarder un drama, il aurait sans doute lâché un petit cri dans son oreiller, parce que WOUAH C’EST TROP MIGNON, mais vu qu’il était à l’extérieur, il se retint. Il avait cinq minutes pour se remettre de ses émotions et redevenir le Eun que tout le monde connaissait et qu’il était principalement. Dakho avait une emprise sur lui. Et dire que, la deuxième première fois qu’il l’avait rencontré, il aurait pensé avoir pris assez de confiance pour faire face. Seulement pas du tout. La moindre trace d’affection et il était au bord de dire adieu à sa famille et d’aller faire un pèlerinage pour retrouver la paix intérieur au Pérou. Il avait repris ses esprits, se demandant si un rituel initiatique au Vietnam n’était pas préférable, lorsque la gaufre arriva devant lui. Avec un sourire, il la récupéra, avant de brusquement l’écarter de Dakho.

« Pas question ! Si tu la voulais, tu pouvais en prendre une aussi ! »

C’était osé, surtout que c’était Dakho qui avait payé. Mais dans tous les cas, Eun finit par en couper un petit carré, le tendant à l’autre jeune homme, un morceau de banane et du coulis de chocolat dessus pour faire bonne figure. Car finalement, il avait toujours voulu la lui partager. Assis de nouveau à ses côtés, Eun mangea tranquillement, ne s’embêtant pas de grignotage, pour réellement mordre dans son dessert. Il ne réagit pas lorsque la tête sur plus vieux atterri sur son épaule, n’allant que coller sa joue à ses cheveux en continuant de gober les morceaux de bananes. Au moins, ils auront passé une bonne fin de journée. Au début, cela n’aurait dû être qu’un cours de surf sur la plage. Même pas d’ailleurs. Ils étaient juste censés se voir. Et puis, les choses étant ce qu’elles sont, ils avaient transformé cela en date. Comme la dernière fois. Peut-être que la prochaine fois, ils le feront pour de vrais, labellisant réellement la situation. Ou pas… Après tout, Eun n’était pas prêt à se mettre en couple, malgré ses sentiments déjà bien définis pour Dakho.

« Oh non ! Tu m’as démasqué ! feinta-t-il d’une surprise, se léchant le bout des doigts pour retirer la fin du chocolat. Je vais devoir te tuer maintenant… Tu en sais beaucoup trop sur mes plans. »

Pourtant, à la place, il lui sourit, allant claquer un bisous sur son front pour reprendre sa place contre sa tête. C’était tellement cosy, de juste rester comme ça contre lui. Y avait-il meilleure sensation au monde que celle-ci ? Celle d’être en présence d’une personne qui nous aime et que l’on aime en retour. Avec attention, il lui prit la main, serrant ses phalanges des siennes, observant devant lui les enfants trempés, récupérés par leur mère qui les séchait avec patience. Bientôt, ils attraperont un rhume, surtout en restant dans leur humidité. Eun laissa échapper un soupir avant de resserrer sa main dans la sienne.

« A mon avis, on devrait fuir dans un autre pays. Comme ça tu n’as pas à aller à l’entraînement et je n’ai pas à rentrer à la boutique. »

C’était une bonne idée, pas vrai ? Pas du tout plausible, ni même réalisable, car, clairement, il n’avait pas les revenus pour. Mais tout de même, ça pourrait être amusant. Sauf que, cette fois, au lieu de fuir seul pour sa propre vie, il allait le faire avec quelqu’un d’autre. Et un individu avec qui il avait toujours souhaité se détacher du monde. Lorsqu’ils étaient tous les deux, ils vivaient dans leur bulle de bonheur, oubliant le reste. Peut-être que, finalement, ils étaient réellement faits l’un pour l’autre. Dans leur paradoxe de couleurs opposées.

Rire, des petits rien qui en faisaient fleurir les regards, à le voir pétiller comme s'il en avait prononcé les mots les plus doux alors qu'il ne s'en rendait à peine compte ; ô Dakho, simple d'esprit sans doute, à se laisser charmer par les rayons de soleil dans les prunelles illuminées, à ne faire que s'amuser des humours qui ne pouvaient qu'appartenir au jeune homme. Facile à sourire, lorsque tout ne faisait que coïncider aisément, pour ceux qui se laissaient charmer par les étés sans fin. A se laisser capturer, comme si tout n'était que douceur dans les quelques contacts offerts, à venir se laisser bercer, comme harmonie si mélancolique. Lippes contre les siennes, à en enlacer les myocarde si calmement, à se pas se montrer brute : car il ne le serait jamais, le nageur. Profiter de l'instant comme le dernier, à découvrir sensations si nouvelles, à finir par le regarder de ses iris si tendres, presque étonné, comme s'il n'en avait jamais été autant attendri. Simple réaction, à ses quelques gestes imprévisibles, qui le faisaient sourire d'autant plus, heureux de ces bonheurs imperceptibles.

"T'es mignon, quand tu paniques., à rire de nouveau, à pourtant se relever en pouffant un peu plus, J'y cours !", comme s'il ne savait faire que cela pour en cacher son visage amusé.

Rougeurs beautés, à en colorer les joues si pures, à lui disparaître pour en récupérer les sucreries du bout de ses doigts, ô il ne se précipitait pas, pour tenter d'en retirer les lippes bien trop niaisement étirées qui devait sans doute lui offrir un visage béat. C'est qu'il ne voulait pas finir par précipiter quoi que ce soit, ne pas se faire de fausses idées, à appréhender presque ce qu'il viendrait alors qu'il avait l'impression que tout n'était que rêve encore idyllique. Possible fragment du passé qui en resurgissait, à le faire rester sur ses gardes alors qu'il en était pourtant des plus pressé pour en rapporter les goûters à celui qui en avait commandé là douceurs exquises. Appétit si brusque ! A venir en kidnapper les gaufres comme s'il aurait pu les lui voler, à le aire avoir moues et nez froncés tandis qu'il se réinstalla contre lui.

"Pff...T'es pas drôle...", à presque bouder contre lui sans même ne lui laisser une chance.

Et pourtant, il se laissa happer par le petit bout qu'il put lui tendre, enfant redevenu heureux aux simples parfums en bouche, tête contre son épaule à presque en fermer les yeux de ces simples délicatesses. Tête du plus jeune contre la sienne, à s'en sentir rassuré, à passer ses minutes à en déguster ses douceurs sans n'en dire mot. Et que serait la prochaine fois qu'ils se verraient ? Il ne savait pas, nouveautés à venir, à improviser, à simplement pouvoir être lui-même et pas celui que l'on voulait voir briller. Et peut-être était-il resté un peu le même qu'avant, à simplement être à l'aise aux côtés d'Eun Ae, à se détendre de ses épaules toujours trop crispées qui n'en pensaient qu'à se dépenser. Calé là, confort permanent qui ne lui donnait étrangement aucunement envie de bouger de là et de cette bulle qui les entourait, il ne voulait que suivre son rythme à lui : aller doucement et enlacer les présences dès qu'il le pouvait. Alors l'entendre rire ne pouvait que le faire suivre, le voir sourire lui en apportait étoiles dans les yeux ; comme si rien n'avait réellement changé entre eux, comme s'il le voyait encore plus à présent. Rire qu'il laissa échapper, à secouer la tête en profitant pourtant du bout de ses lèvres sur son front , il s'en imaginait les scènes, réel film d'action qui s'annonçait là.

"Et si je promets de ne rien dire ? Tu me tueras quand même ?, à tenter de négocier pour survivre un peu plus, Au pire des cas...Je peux toujours te joindre dans tes plans...Si la suite ne consiste pas à m'achever...", qu'il se joignit à son petit jeu, sans pour autant bouger.

Enfantin, mais il s'amusait bien, lui, à simplement rester là, minutes défilant à en finir ce qu'il avait entre ses doigts pour en reposer un instant les mâchoires. Observer les doigts se lier, fils indélébiles qui en étaient des plus solides, à venir caresser de son pouce sa main si délicate. Et ô il avait voulu faire celui depuis tant de temps, juste sentir sa paume contre la sienne, à l'avoir contre lui sans ne plus bouger. Respirer de ces senteurs, à se reposer encore et encore : à vouloir faire des instants éternels moments. Chaleur au creux du ventre, à en comprendre ses mots, à venir l'enlacer tout doucement de ses bras en l'entourant. Ne pas vouloir le lâcher, à simplement vouloir sécher : juste pour ce soir.

"Hmm...C'est vrai..., qu'il réfléchissait tout doucement, tête se relevant tout doucement vers le visage du jeune homme, on sèche ?", idée apparue de nulle par : à tenter d'en créer leur propre monde.

Saugrenue, lui qui ne l'avait jamais réellement faire, car cela ne tuerait personne, s'il ne s'entraînait pas, car il n'en regretterait sûrement jamais l'action, si c'était pour passer plus de temps avec Eun. A croire qu'il pourrait faire n'importe quoi, pour lui, à simplement inventer quelques excuses pour ne pas s'échapper loin de cette réalité bien trop prenante. Regard sérieux, à presque en venir caler sa main tenue contre sa joue, à y déposer léger baisers pour se rassurer lui-même que tout irait bien.

"Ou alors je sèche et je te suis à ta boutique... Je pourrais peut-être t'aider un peu.", prétexte permanent, à vouloir fuir ses responsabilités, à se dire qu'il en serait bien mieux avec lui.

Car il en devenait presque trop sérieux, à le regarder intensément, à finir par se demander ce qu'il voulait vraiment. Rien ne le retenait, au final, alors il ne ferait que ce que lui répondrait le plus jeune, à se contenter de pouvoir en admirer son visage si délicat, à sembler si loin de la vie réel. Tout pouvait bien disparaître, au final, car cette journée n'en avait été que des plus idylliques, à ne plus le faire comprendre quoi que ce soit, à vouloir le perdre encore et encore jusqu'à ne plus pouvoir s'en remettre. Car il savait, là où il voulait être, à présent.

Le chocolat fondait doucement dans sa bouche, presque chaud alors que son cœur était encore humide de toute cette après-midi dans l’eau. Après le surf et la bataille sous les fontaines, ressentir quelque chose de consistant (plus qu’une glace) dans son ventre, le réconforter grandement. Et puis, c’était sans compter sur l'atmosphère délicate qui les entourait, presque comme s’ils étaient de nouveaux des lycéens. Qu’aurait été leur vie si Eun était resté à l’école ? Seraient-ils sortis ensemble, même avec la transition du plus jeune ? L’aurait-il invité au bal de fin d’année ? Malheureusement, les questions n’existaient plus, tout simplement parce que cette époque était révolue, définitivement délaissée au passé. Ses lèvres goût sucré ne sauront jamais ce que cela faisait de toucher celles du Dakho qu’il avait connu à l’époque. En était-il triste ? Non, pas vraiment. La vie était ce qu’elle était, on ne pouvait pas la changer. Et il avait appris à ne pas regretter ses décisions, mais à les assumer. Ses erreurs n’étaient que les données de l’équation de sa réussite.

Son goûté termina plus rapidement que prévu dans son estomac, ajoutant encore plus de sucre à toute l’énergie qu’il avait brûlé aujourd’hui. Il avait eu de la chance, Eun, avec ses prises d’hormones, de ne pas avoir pris de poids comme cela est possible, et arrive plutôt souvent. Il n’avait pas tellement changé. A part ses cheveux courts, la disparition de ses formes, et la carrure de ses épaules, il était toujours le même. Il n’était pas difficile d’en déduire que Dakho ne l’aimait pas pour son physique, mais pour sa personnalité, pour ses discussions et - en poussant un peu le bouchon - pour son humour aussi. Ses yeux se firent malicieux, alors qu’il le regardait, adorant le fait qu’il partage ses délires et qu’il en rajoute un peu plus à chaque fois. Il n’y en avait pas deux comme lui. Il était l’unique.

« Il est vrai que je pourrais avoir un acolyte, avoua-t-il alors. Mais ça, c’est si tu es prêt à te salir les mains ! »

Attention, double sens ! Parce qu’on se salit les mains en tuant quelqu’un mais aussi en plantant des tulipes ! Ahah, la blague ! Eun Ae ricana, amusé par ses propres paroles, n’étant même pas sûr que l’autre jeune homme est compris, tellement c’était personnel et que cela ne faisait sens que dans sa tête. Tout comme son idée de fuir le pays d’ailleurs. Ce n’était pas sérieux, mais il y avait l’idée principale quoi. Seulement, cela n’aurait pu rester qu’une pensée balancée sans raison, jusqu’à ce que le nageur ne l’approuve implicitement. Du pouce, il lui caressa la joue, songeant qu’il pourrait très bien l’entraîner un peu plus sur cette pente glissante et le laisser rater un entraînement. Tandis que lui abandonne la boutique pour ses beaux yeux. De loin, dans cette position, ils ressemblaient à un couple. Et son esprit enregistra une nouvelle information : il voulait ressentir plus de douceur venant de lui. Il voulait qu’il lui offre toute la tendresse de ses caresses.

« La boutique peut bien se débrouiller sans moi, sourit-il. Je veux bien sécher avec toi, Dakho. Non en fait, j’ai très envie de sécher avec toi ! » se corrigea-t-il immédiatement.

Cela pourrait presque devenir une habitude, de faire des rendez-vous aussi long et aussi prenant. La dernière fois avait été particulièrement rocambolesque. Ils semblaient doués pour ne pas se lâcher jusqu’à la dernière minute. En plus de tous les contacts qu’ils entretennaient l’un avec l’autre, comme si le fait de se toucher prouvait l’existence de l’autre, qu’ils ne partiraient pas, qu’ils resteraient pour toujours ainsi. Même lorsque le soleil ne sera plus qu’un souvenir dans le ciel noir, ils seront toujours perdus dans le regard et les attentions de l’autre. Ainsi, on pourrait se demander pourquoi Eun refusait d’officialiser leur relation. Ce à quoi je répondrais en son nom, moi, écrivaine, qu’il ne souhaite pas se faire briser le cœur. Car lorsqu’on perd un petit crush parce qu’on est trans, cela n’a que peu d’impact, comparé à l’idée de dégoûter la personne de sa vie. Ses doigts remettant en place les quelques mèches blondes ayant quittées l’arrière de l’oreille de Dakho, il lui fit un sourire un coin.  

« J’adore te voir être toi-même. » qu’il dit avant de se relever.

Lui attrapant la main, il l’entraîna alors sur ses pieds, le tirant avec lui pour sortir du parc. Son sac d’un côté, Dakho de l’autre, il trottina pour l’emmener dans les rues de la ville des anges. Sur les murs, des dessins toujours plus artistiques, sur son visage, un sourire immense. Il voulait se balader, qu’ils prennent des photos, qu’ils s’amusent sur les petites attractions pour enfants devant les magasins, qu’ils aillent faire du shopping dans les boutiques à touristes en bord de plage. Tout ce qu’ils pourraient faire en étant ici, à Santa Monica, les pieds presque dans le sable. Lorsqu’il enfila une paire de lunette avec des dauphins à Dakho, il ne put s’empêcher de sortir son téléphone pour l’afficher, riant comme un idiot en lui montrant à quel point il était beau sur sa story instagram. Ce léger sentiment de liberté, alors qu’il ne pouvait détacher son regard de lui, même entouré de tous ces hideux t-shirt et de ces tenues de plages qui semblaient particulièrement inconfortables, lui rappelait à quel point il aimait être seul avec lui, sans le regard toujours pesant de la société. S’il n’y avait qu’eux, sans amis, sans connaissances, seulement leurs sourires, peut-être que tout serait plus facile. Mais ce n’était pas le cas. Et Eun n’en avait que beaucoup trop conscience.

De coïncidences en incidences, à profiter des instants de candeur, peut-être qu'il n'avait plus à rêver en grand, Dakho, quand de ces quelques regards il pouvait simplement calmer les épaules toujours trop hautes.
Laisser tout tomber pour en observer ces tableaux vivants. De celui aux sourires si légers, à ces friandises qui venaient en embaumer les myocardes délicats. Ô peut-être en était-il juste des plus apaisés, au final, à ses côtés. A ne pas avoir à en paraître si parfait, à ne plus vouloir tenter d'en garder les dos si droit en face des visages les plus tendres. A croire qu'il n'y avait plus qu'à en espérer là de ne jamais fuir plus loin, de ne juste ignorer ce qui les entourait pour aller là où ils le voudraient. Alors de ces humours si particuliers, à rire tout doucement, il se demandait bien : où est-ce qu'ils iraient à rire de tous ces maux. "Si je suis prêt à me salir les mains ? écoute je crois que je suis pas trop mal niveau boulot manuel, alors écoute...", à avoir couru partout ! pour en rendre plus belles les journées.

Rire qu'il observa tout doucement, à le voir presque fier de ses jeux de mots, quand lui ne pouvait que s'amuser de le voir ainsi. Et peut-être finirait-il par en perdre les notions du temps. Quand tout en semblait si doux, si délicat, à profiter des caresses sur son visage quand il finissait par sourire en fermant des yeux. Faire comme si tout était normal. Et de loin peut-être en ressemblaient-ils plus qu'à de simples amis. Ambiguïté si étrange, quand lui craignait d'en voir encore les fuites toujours si prononcées. A se dire que peut-être : tout ne serait que de nouveau comédie. Mais il voulait y croire, celui attiré par les étoiles dans les regards, à en faire flancher les pulsants déstabilisés. Car il se moquait bien de rater l'un de ces entraînements, lui. A s'en doute bien trop y aller, de toute manière, quand les corps en méritaient parfois repos les plus intenses. Mais qu'importe ! car juste pour cette fois, il pouvait faire volte face à tous ceux qui en estimaient bien trop de ces épaules si grandes.

Alors de ces discours si légers, à tenter d'en comprendre là où il venait en venir, il ne pouvait que tout doucement rire, Dakho, de ces tentatives d'en attirer les vices là où lui ne pourrait que le suivre? "Monsieur se rebelle de ce que je vois. Mais soit, séchons ensemble.", à presque être bien trop enjoué pour pouvoir redire quelque chose à ces plans si imparfaits. Et de ces doigts s'amusant sur son visage, à relever doucement le regard, il secoua un peu la tête sans vraiment en comprendre tous les sens cachés. "Ah oui ?", quand tout doucement, visage à se tourner vers sa main, il en embrassa le creux de sa paume. "Parce que je suis pas moi-même d'habitude ?", quand les masques découverts, il ne pouvait que se laisser guider ! à en resserrer tout doucement sa main, parcourir les paysages, la ville : jusqu'à en perdre les sens. Pieds à naviguer dans les rues, à y venir essayer n'importe lesquelles des tentations. Rire, quand les visages s'en retrouvaient couverts de ces lunettes sous-marines, à alors prendre la pose sous les photos prises. Et il ne ressemblaient qu'à des adolescents, en les regardants, à ce qu'ils n'avaient jamais réellement pu faire. De ces études bouffant le temps, de ces anxiétés faisant crever les regards.
et à cet instant !
ils en rattraperaient le passé.
A vouloir s'amuser comme avant, à rire, venir lui faire essayer chapeaux étranges et colorés, quand tout en semblait bien trop candide ! à se dire qu'il pourrait y passer la journée, à jouer de ces échoppes quand le soleil brillait encore si haut. Et de gestes précis, à en rabattre l'une de ces casquettes éponymes, il en embrassa sa joue avant de reprendre les marches sous les chaleurs si bellâtres. "Alors dis moi tout, je te raccompagne avant que le soleil tombe ? Ou on peut faire autre chose aussi.", qu'il prononçait si calmement. "On va croire que je t'ai kidnappé si je te ramène pas. Mais en même temps ça serait  triste de pas voir le coucher de soleil.", quand toutes les minutes passées en semblaient déjà si clichées à ses côtés. A se croire presque dans un film, de ceux du genre à en faire briller les espoirs, à en faire croire les myocardes que tout était possible. Mais quand les mots ne se posaient plus, il n'y avait plus qu'à en deviner les significations.

Main tenue, à alors laisser les rues de nouveau défiler devant eux, il cligna vaguement des yeux avant de s'étirer tout doucement. "T'auras pas de problèmes à ta boutique ?" , qu'il en tentait les discussions, bien qu'assez étrange. Car au final, il n'y avait qu'avec lui qu'il en semblait si maladroit, si peu sûr de lui : comme si toutes les hésitations du monde en reposaient de nouveau sur ses épaules. Peur de mal faire, de se tromper, à faire fuir de nouveau les silhouettes quand tout pouvait en être si rapide. Clin d'oeil laissant les secondes s'éclipser : et jamais ne voudrait-il sans doute en lâcher ces doigts à présent.

Avec un air entendu, il hocha la tête, approuvant par ce mouvement à ce que Dakho le rejoigne dans sa quête de l’inconnue - tellement inconnue qu’il n’en savait même pas le but - ainsi que le côté manuel du nageur. En évitant de loucher sur ses mains, Eun pouvait dire sans grande difficulté qu’elles avaient dû faire pas mal de boulot effectivement. Mais ce n’était ni l’endroit ni le moment pour remarquer ce genre de chose. Ils avaient autre chose à faire. Comme faire les idiots et abandonner toutes responsabilités pour s’enfuir s’amuser dans les boutiques aux abords de la célèbre plage de Santa Monica. Il n’avait fait que sourire, alors qu’il l’entraînait dans son sillage pour commencer leur expédition. Le soleil commençait à peine à décliner, même s’il devait être tard ; la foule ne désemplissait pas, surtout par cette température dans l’une des villes les plus peuplées des Etats-Unis ; ils avaient encore du temps avant de réellement dépasser les bornes. C’est donc sans aucune pitié pour l’adorable assistant de la boutique qu’Eun ne retourna pas au travail comme il aurait dû le faire.

« Comment dire ? se questionna-t-il alors qu’il marchait à ses côtés, sans lui lâcher la main. C’est comme si tu te retenais toujours avec les autres. J’veux dire, je crois que je ne t’ai vu sourire réellement que deux ou trois fois quand tu étais avec tes amis au lycée… Et là, tu me proposes de sécher, comme si on avait encore quinze ans ! »

Implicitement, il venait de lui révéler l’avoir observé à l’école, étant plus présent qu’il n’aurait dû l’être. Ce n’était pas un moment simple à l’époque, avec la maladie de sa mère et sa propre confusion qui ne faisait que s’intensifier avec le temps. Il savait à l’époque qu’il n’était pas né comme il aurait dû, qu’il ne se trouvait pas dans un bon corps, ou en tout, un corps qu’il ne le représentait pas totalement. Malgré ses cheveux longs, il avait toujours essayer de cacher ses formes, sans jamais n’être réellement à l’aise. Il n’y avait que lorsqu’il rigolait en cachette avec le nageur qu’il se voyait dans ses yeux, un reflet qui lui plaisait. Et puis, il n’avait pas pu supporter l’idée de le dégoûter, de le perdre, alors il avait préféré disparaître. Pour qu’au final, rien n’est réellement changer entre eux. Ils étaient à ça de devenir quelque chose. Si Eun Ae n’avait pas entièrement confiance, il n’y avait que lui de toute façon.

On aurait réellement dit deux gamins, deux enfants, alors qu’ils étaient dans leur vingtaine, et que le temps les rattrapait toujours trop vite. Après un nombre mesuré de photos qui finiront sans doute perdues dans les limbes de sa galerie, il se retrouva muni d’une casquette au design discutable, sur une police d’écriture flemmarde. Mais, pour cette petite perte de dignité, un bisou s’égara sur sa joue, et oh… Que c’était doux. S’il ne sentait pas la mordante brûlure du soleil sur sa peau déjà attaquée, il aurait pensé être dans un rêve. Une réalité alternative où ils étaient déjà dans l’embrasure de leur affection, sans avoir à se tourner autour plus ou moins explicitement. Keiko les avait presque déjà mis en couple, alors que lui venait de refuser cette proposition. Mais ce n’était par esprit de contradiction. Plutôt pour se protéger encore un peu. Alors qu’il avait été le premier à se jeter à pieds joints dans leur jeu de séduction. Borel, mais qu’est-ce qu’il foutait ?!

« Ce serait un drame de ne pas terminer cette journée par un coucher de soleil, approuva-t-il. Tu pourras me raccompagner après… Ou alors, c’est moi qui le fait pour une fois ! »

Après tout, il avait déjà joué les chevaliers servants une fois, pourquoi ne pas faire la même chose ? Eun n’était pas en sucre, et lui aussi pouvait se montrer gentleman. Alors, il lui offrit un sourire en coin, peu enclin à une quelconque discussion quand lui avait déjà décidé qu’il allait le raccompagner chez lui. Mais avant, ils devaient se trouver un coin pour regarder le coucher de soleil. Et Eun avait une petite idée derrière la tête. Avec un “viens” tout à fait encourageant, il le guida avec lui, le ramenant sur la plage. Après avoir récupéré son surf et ses affaires, il l’obligea à le suivre, remontant jusqu’à un parking où il fit clignoter sa voiture. En réalité, il s’agissait de celle de son père, mais elle s’était reconvertie en véhicule familiale plutôt rapidement. Il ne voyait aucun mal à ce que son fils l’empreinte de temps en temps. Cette Jeep avait vécu plus de vacances dans le désert californien que n’importe quelle autre voiture de la ville. Elle pouvait contenir un lot considérable de tentes et une planche surf sans aucun problème. Ainsi, Eun chargea le tout avant de monter à la place conducteur, invita Dakho à en faire de même.

« Normalement, tu devrais survivre à ma conduite, dit-il en allumant le véhicule. Il doit me rester encore quatre ou cinq points sur mon permis, t’inquiète. »

C’était faux, il en avait plus, mais ça, Dakho ne le savait pas et c’était très amusant. Passant la première, il s’engagea hors de sa place de parking, rejoignant en un rien de temps les routes bondées de la ville. Il n’allait pas l’éloigner de la plage tant que cela, mais c’était principalement pour éviter d’avoir une foule de touristes beaucoup trop curieux de voir un vrai coucher de soleil sur la plage mythique. Alors, à la place, il se gara, après une conduite que l’on pouvait qualifier de musclée, sur un parking minuscule, ouvrant sur une plage presque déserte. Elle n’était pas surveillée et la baignade n’était pas recommandé, mais cela ne semblait pas avoir arrêter une femme qui avait laissé ses affaires sur le sable, ainsi qu’un trio de téméraire qui buvaient en jouant aux cartes, loin de la foule. Eun s’adossa à son siège, observant le ciel qui commençait déjà à changer de couleur, avant de regarder Dakho. Avec la main, il lui présenta le panorama, lui demandant s’il voulait y aller ou attendre encore un peu, avec les fenêtres ouvertes, le son des vagues à peine couvert par celui de la ville. Un jour, peut-être, il emmènera Dakho dans le silence de l’Ouest, le désert des Mojaves, sous les étoiles.

Jouer, courir sur les eaux comme arme éponyme, à venir déambuler de boutiques en échoppes, d'endroits à découvrir, comme enfants redécouvrant les villes. à courir partout, rire de leurs bêtises, et Dakho en aimait sans doute un peu trop, les douceurs qui se dégageaient de ces quelques amusements. à se dire qu'il n'aurait sans doute pu s'amuser ainsi, avant. s'entraîner en permanence, ne penser qu'aux résultats : quand au fond plus rien n'avait réellement d'importance au final. à l'avoir hanté pendant tellement de temps, qu'il ne pourrait même plus réellement chercher à comprendre. c'est qu'à présent : il pouvait en retrouver les présences qui en faisaient sourire les visages. alors sans en lâcher sa main, à l'écouter parler comme si les réponses lui en étaient si inconnues, à pourtant comprendre ce qu'il voulait lui expliquer sans forcer. "Sans doute parce que ... je sais faire la différence entre les faux et vrais amis ? ceux là pour les intérêts, et les autres." car il avait toujours su, Dakho, que les gens n'en étaient pas forcément autour de lui par simple amitié.
à s'être toujours douté :
qu'il en était en réalité ,,
si seul.
et combien d'entre eux seraient venu l'aider en cas de problème ? pas beaucoup. compétition bien trop féroce, à l'époque. que ce soit dans les équipes de natation que dans les classes, à n'avoir fait que rêver un peu plus de ces tranquillités qu'il n'avait jamais connu. et au fond, il en serait presque heureux de voir qu'Eun savait en reconnaître ses fausses mimiques des vrais, car il saurait alors qu'à cet instant : tout n'était que trop réel. alors cette fois-ci, il ferait tout pour profiter des instants, à ne vouloir que sourire un peu plus. oublier les problèmes, simplement courir un peu partout ,, jouer de tissus et lunettes démodées, quand les heures défilaient bien trop vite sans doute. à avoir fui les groupes bien trop bruyants pour s'en retrouver à arpenter les villes avec le seul qu'il n'avait pas pu oublier. sans doute n'était-ce là que coïncidence ! s'il s'en étaient retrouvés à tenter de rattraper ces années si inconstantes.

qui pourtant
touchaient :
à leurs fins.

"faisons cela alors.", murmuré de sourires bien trop calmes, à ne vouloir que le suivre là où il le souhaiterai. "parce que tu veux me raccompagner ? et bien, qui suis-je pour dire non." et honnêtement, cela en serait presque nouveau, pour lui qui avait l'habitude de s'occuper de tout ,, d'en gérer chaque rendez-vous : bouffée d'air ! à avoir l'impression de renaître un instant quand il ne pouvait à présent plus que le suivre, à trottiner comme un enfant auprès de celui qui semblait savoir bien trop où il allait. plage au loin, affaires récupérées comme d'une simplicité si extrême, à l'accompagner jusqu'à l'un de ces véhicules bien trop grand pour deux sûrement. regard un peu étonné, il ne pu s'empêcher de retenir l'un de ces sourires amusés, avant de ne le suivre et de monter dans le véhicule à découvrir. "tu conduis alors ?", qu'il se cala au fond du siège, à venir l'observer de son visage contre son menton. "comment ça normalement ? je dois m'inquiéter ?", qu'il en manquerait presque de s'étouffer ! à rire tout doucement quand d'un simple geste il en frotta tout doucement son visage.

à presque le croire :
de ces mots si improbables.

"si c'est comme ça que tu comptes m'impressionner ... je préfère quand les gens ont tous leurs points tu sais ... ? ", qu'il ne faisait que s'amuser un instant, à se douter que tout se passerait bien en réalité. car il n'était pas fou, à juste lui faire confiance, quand les routes encombrées en avaient laissées place à quelques brusques tournant, à le faire s'agripper : jusqu'à arriver à destination. regarder presque admiratif les endroits, quand d'un calme si léger ils ne pouvaient qu'en apprécier les couleurs d'un ciel qui changeait si rapidement. "je comprends mieux. tu viens souvent ici ?", qu'il n'en détachait pas ses yeux du panorama vivant devant eux, à simplement se faire si silencieux pour une fois. à préférer attendre là, à se dire que tout pourrait être éternel à juste rester ici à contempler le monde. bras croisés : à en aimer tant ces mers aux couchers fabuleux. tête à se tourner pour regarder le plus jeune, il laissa sa tête glisser sur son épaule avant de fermer un instant les yeux. "hmm...et bien je pense qu'on va pouvoir y aller si tu veux. il va faire nuit sinon, à moins que tu aimes conduire quand il fait noir.", que les gestes pourraient en être encore plus brusques.
à ne plus bouger ,,
patienter simplement :
à se dire qu'ils reviendront un jour.
pour juste profiter du monde.
"avoue, que c'est une de tes techniques pour charmer les gens la plus efficace.", ne faire qu'avouer là, que tout marchait sans doute trop bien, quand tout aurait pu être si différent. c'est qu'il n'avait jamais pensé le revoir un jour ,, ni même que les choses ne se déroule si simplement. peut-être même s'était-il attendu à de simples cacophonies, quand il ne savait pas réellement comment agir au début. à juste laisser les choses se faire, rire de tout : quand pourtant rien n'en semblait si peu évident à se yeux. "la prochaine fois, je viendrai réellement t'aider à la boutique. je crois j'ai besoin qu'on m'apprenne à me salir les mains." ; reprendre les mots passés : quand tout n'était qu'occasion d'en retrouver celui qu'il avait accompagné aujourd'hui. s'inventer excuses pour juste en rallonger les champs avec lui.

Où se trouvait Eun alors ? Sûr qu’il ne pourra jamais faire partie des ami.e.s par intérêt de Dakho. Mais était-il seulement un simple ami ? Car, normalement, les amis ne s’embrassent pas, ne discutent pas comme ils le font, ne flirtent pas pour tout et n’importe quoi. En fait, il le savait déjà qu'ils étaient plus que ça. Au début, peut-être que la simple amitié aurait suffi. Mais plus maintenant. Parce qu’évidemment, même après toutes ses années, les sentiments n’avaient pas changé et étaient restés profondément ancrés en chacun d’eux. C’était merveilleux. Et triste également, d’une certaine manière. Eun Ae hocha alors la tête, comme s’il pouvait comprendre, un petit sourire animant son visage alors qu’il se faisait la réflexion. Donc, en déduction, le nageur le considérait comme quelqu’un d’assez proche de lui, sans idées fallacieuses, pour être lui-même. Goofy and funny, rentrant dans ses délires sans poser plus de questions. Il reposa l’accessoire qu’il avait décroché du portant, laissant ses doigts un peu traîner. La journée se terminait, il le sentait, mais il ne voulait pas. Même s’ils étaient presque sûrs de se revoir. Comment pouvait-il en être autrement, alors qu’ils en étaient déjà au deuxième rendez-vous ? Eun se tourna vers lui, lui proposant de le raccompagner. Et à sa réponse, il ne put faire qu’un immense sourire, radieux.

Lui décochant un clin d'œil alors qu’il mettait sa ceinture, il se permit de s’installer tranquillement dans la voiture. Oui, il conduisait, et depuis longtemps même. Son père lui avait appris très jeune, puis, il avait passé son permis. Maintenant, il conduisait souvent son père dans la ville, principalement parce que le fleuriste considérait qu’il était maintenant du devoir de son fils de s’occuper de lui. Enfin, c’est ce qu’il disait, sur le ton de l’humour. Car, lorsque lui, ou Heejun, avait besoin d’aide, il agissait toujours comme un vrai père, celui que le jeune homme avait toujours connu. Ouvert, chaleureux et généreux. Eun en avait gardé les qualités qui camouflaient plutôt bien ses défauts par la même occasion. Un rire lui échappa, avec que Dakho semblait inquiet de savoir qu’il avait possiblement perdu des points au cours de ses conduites. Il haussa simplement les épaules, le regard sur la route, manœuvrant sur le parking pour en sortir et s’enfoncer dans les rues de Los Angeles.

« Quoi ? Tu n’es pas impressionné par mon côté bad boy ? s’amusa-t-il avec lui. Nan, je rigole, j’ai mes points, t’inquiète pas. Et puis, tu vas bien le découvrir par toi-même, si je suis un danger public ou non ! »

Arrivés au bord de la plage, ils purent assister à la sublime expérience qui se déroulait devant eux. Le ciel se teintait des différents couleurs chaudes rosés et oranges, alors que derrière eux, le ciel était d’un bleu marine tirant vers le noir. Eun se cala sur son siège, sans pour autant en profiter. Il observait Dakho, à côté de lui. La lumière de la fin de la journée se reflétait dans ses yeux bruns, dessinant également ses joues d’étincelles solaires. Un petit “mmm” lui échappa à sa question. Oui, il était souvent venu ici après sa transition. Il avait passé des heures à profiter du calme de l’environnement, pour oublier un instant le reste du monde. Cet endroit lui rappelait des souvenirs heureux, d’une période où il ne pouvait pas être plus proche des étoiles. Son visage se fendit d’un nouveau sourire en le voyant tourner son attention vers lui. Il le laissa glisser sa tête sur son épaule, allant poser sa joue contre le haut de son crâne. C’était calme, serein. Ils étaient bien tous les deux. Juste, tous les deux.

Mais les minutes s’écoulaient au rythme de la descente du soleil, et Eun hocha la tête en l’entendant. Oui, ils devaient rentrer. A vrai dire, même de nuit, Los Angeles était éclairé pour ressembler au jour. Seulement, il est vrai qu’ils avaient une vie à côté. Ils ne pouvaient pas se permettre de juste attendre le lendemain matin ici. Peut-être qu’un jour, ils pourront en profiter d’une manière ou d’une autre. Mais pas pour le moment. Eun redressa sa tête, glissant les mains sur son volant avec de lâcher un vrai rire de nouveau. Il le regarda avec un petit air fier. Même s’ils allaient bientôt se séparer, il arrivait à détendre l’atmosphère. Bientôt, ils repasseront une journée ensemble. Ils en avaient besoin. Pour rattraper un temps qui était pourtant révolu.

« Parce que ça a marché ? demanda-t-il en démarrant de nouveau. Tu es charmé… »

Et charmant. Le soleil déjà couché, il y avait pourtant encore assez de luminosité pour éviter à la ville d’allumer ses réverbères. Eun se dirigea dans ces rues qu’il connaissait, ayant quand même demander l’adresse du nageur, pour ne pas juste le déposer à la piscine - comme si c’était là qu’il vivait -. Il lui jeta un coup d’œil en l’entendant parler de la boutique. Il semblait vraiment y tenir, c’était mignon. Eun pouvait bien le laisser, une après-midi, profiter un peu du jardin et des grosses livraisons. Après tout, cela pouvait être pratique d’avoir de gros bras pour aider un peu. Pas qu’ils étaient en manque, Eun assumant plutôt bien de ce côté-là, mais parfois, cela ne faisait pas de mal d’aller plus vite. Alors il sourit, hochant la tête de nouveau.

« Avec plaisir. Ce n’est pas le travail qui manque, ajouta-il. Même si je ne suis pas sûr que tu voudras me revoir après ça ! »

Même s’il avait voulu le retenir un peu plus longtemps en allongeant le parcours, ils arrivèrent quand même à destination. Le véhicule s’arrêta sur une pseudo-place, juste assez pour faire croire qu’il était garé et pour ne pas déranger la circulation. Le quartier étudiant était toujours animé le soir, alors il y avait du monde sur les trottoirs, mais pas assez pour être réellement dérangeant. Eun se tourna vers Dakho, ne sachant soudainement plus quoi faire ou dire. Ils se disaient au revoir, à la prochaine, mais quelque chose manquait. Quelque chose qui leur ressemblait un peu. Se mordillant la lèvre inférieure, il inspira. Ce n’est pas comme s’ils avaient fait bien pire quelques heures plus tôt. Alors, il se pencha par dessus la console centrale et lui vola un baiser avant de lui sourire.

« Bonne nuit… »