I can hold my dreams, in my hands | Dakho Baek

Hurlant et criant de vie. Voilà ce qu'il était à son plus jeune âge. Une boule d'énergie ambulante. Ses parents avaient du mal à le canaliser, le laissant parfois se débrouiller pour ses plus grands délires. Il ne faisait rien de mal, juste légèrement énergique, ce qui pouvait ennuyer ses parents. Et c'est très vite, qu'il découvrit sa passion pour l'eau. A vrai dire, quand il découvrit la douceur des bains, qu'il s'amusait à sauter dedans et à tout éclabousser. Lui, petit, était une vraie épreuve à canaliser. Puis, il apprit rapidement à nager, piquant des crises quand il fallait sortir du bassin pour rentrer chez lui. On devait limite le tirer par les pieds. Il s'en souvenait bien. Les années passèrent, et l'enfant se calma rapidement. Le regard des autres était dur à comprend, à accepter. Il ne comprenait pas pourquoi tout le monde se permettait de juger ses actions. Alors il avait fini par faire comme eux, tout en sachant que cela était mal. Rien allait en réalité. Ses parents ne le regardaient plus comme la petite boule de bonne humeur qu'il était, mais plus comme le bon élève qu'il avait réussir à devenir. Et en effet, il avait réussi à tenir la barre droite, et à s'amuser, tout en ayant les meilleures notes. Rentrant à la maison, il était toujours tout fier de montrer ses contrôles à ses parents, qui s'étaient au début vite pris au jeu. Puis, peu à peu, ils se mirent à l'ignorer, trouvant ça habituel au final, de le voir revenir avec ces résultats. Il n'était plus motivé par grand chose, lui, si ce n'est pas les cours de natation que ses parents voulaient bien lui accorder. Au final, il ne vivait plus que de cela. Son corps dans l'eau, nageant et s'épuisant, finissant pleins de courbatures. Il se sentait vivant, réellement. Plus que ce qu'il ressentait quand il était seul. Ses cheveux lui tombaient souvent sur le visage, et il se perdait souvent la nuit dans le bassin. Une heure, deux heures, les bras et jambes étendues dans l'eau qui le faisait légèrement bouger. Personne ne se demandait où il se trouvait à ces heures. Du moins, pour le moment.

Un beau jour, son petit frère apparut. Renjun. Un adorable bambin de dix ans plus jeune que lui. Il ne l'avait pas venu venir. Ses parents non plus. Mais il était sûr d'une chose, que ce petit bout, il allait l'adorer. Il jouait avec lui, s'occupait le plus possible de son petit frère. En réalité, il n'était pas désagréable, le Dakho, il ne savait juste pas comment réagir face à lui. Il voulait qu'il soit lui même, tous les jours, pas comme lui, qui ne faisait que mentir. Alors son petit frère, il le ferait devenir vrai. Il le couvrirait d'amour, ce que ses parents ne lui offraient plus. C'est lui, qui allait le chercher après les cours. Ses parents été toujours occupés, et ne s'occupaient du plus jeune que quelques soirs par semaine. La joie. Mais cela ne le dérangeait pas. Il l'adorait. Et le plus jeune aussi. Aussi fusionnels que possible. Dakho était un grand frère génial. Tellement, que même la cour d'enfants de l'école de son petit Renjun avait fini par le connaître. Tout le monde l'appréciait, au final, les enfants aussi. Mais il n'en avait rien à faire, seul son petit frère comptait. Le seul avec qui il voulait sourire, le seul avec qui il se sentait réel. Oui. Réel.



Doué. Voilà ce qu'il était. C'est d'ailleurs pour cela que tout le monde voulait se mettre dans son équipe. Jalousie et admiration. Un mélange à la fois doux et amer. C'était pourtant ce que cachait la plupart des gens qui traînait avec lui. C'est vrai que certains d'entre l'adorait, mais d'autres préféraient lui mettre des bâtons dans les pattes. C'était un jour d'entraînement avec son équipe au collège. Des heures en plus, faites après les cours. Il pleuvait. Les gouttes frappaient contre le toit vitré du bassin d'eau chlorée. Une journée d'hiver, rien de plus basique. Son maillot de bain le serrait légèrement, le mettant un peu mal à l'aise. Il avait du grandir durant la semaine, c'était pas possible autrement. C'était la période après tout, et cela allait continuer jusqu'à atteindre des sommets. Cette semaine avait été assez catastrophique. Les entraînements, en particulier. A chaque séance, quelque chose lui arrivait. Quand ce n'était pas tenter de le pousser dans le bassin par "inadvertance", il y avait les croches pattes. Tout le monde le considérait comme le meilleur. Il devait être parfait. Toujours pousser le bouchon le plus haut possible. Quand il n'y parvenait pas, son équipe se mettait à le dénigrer. A ne le traiter que comme un bon un rien. C'est alors qu'il se mit à développer une sorte d'anxiété à travailler en groupe et avant chaque compétition. On ne le voyait que brièvement avant celles-ci, car il était en général paniqué, et se mettait une pression beaucoup trop élevée sur ses épaules. Bref, c'était assez risqué, de travailler avec des gens selon lui.. Mais le gentil qu'il était avait fini par les croire, quand ils disaient que ce n'était pas voulu et qu'ils feraient attention. Enfin, aujourd'hui, il avait failli se tordre la cheville après une mauvaise chute. Tout n'était que coïncidence. Les travaux en équipe n'était vraiment pas son truc. Surtout quand ses coéquipiers tentaient de le mettre hors-jeu et de le faire passer pour un incompétent. Personne ne l'avait remarqué. Sauf lui. Sans oublier qu'ils l'avaient volontairement enfermé dans les vestiaires ce jour là, le laissant à son propre sort. Tout le monde était sorti rapidement. Et lui, il avait terminé en boule sur un banc, enroulé dans sa serviette. Parce que oui, ses affaires avaient aussi mystérieusement disparues. Pour résumer, les membres de son équipe avaient fuis, l'enfermant dans une pièce, sans aucun moyen de sortir de là.

Il avait froid, beaucoup trop froid, et seul. Il avait compris, que ces gens n'étaient pas avec lui pour ce qu'il était. Seulement pour ce qu'il savait faire. Tout le monde s'en fichait, en réalité. Il avait toujours été seul, même s'il était entouré de personnes. Mal. Son torse se tordait. Il souffrait, se recroquevillant dans sa serviette. Il avait tout essayé pour leur plaire, se faire accepter. Mais personne n'est vraiment parfait, et certains ne l'apprécieraient pas, il le savait. Il s'était endormi là, sur ce banc, frissonnant et tremblant dans cette petite pièce humide. C'était le gardien qui l'avait retrouvé là, limite en hypothermie, gisant sur le banc en planchettes de bois. Personne ne l'avait signalé, personne n'avait rien fait. Les quatre membres de son équipe l'ignoraient, et avaient même fini par s'inscrire seuls à une autre compétition, ce que le coréen n'avait pas fait. C'était là, qu'il comprit une chose. Ne jamais faire confiance à personne. Ne jamais dire ce qu'il ressent, pour essayer de plaire au plus de gens possible. C'était devenir sa raison de vivre, et cet incident ne l'avait pas quitté. Il y avait gagné, là dedans. Claustrophobie, peur du travail en groupe, et peur d'être abandonné. Mêle les gens les plus parfaits, pouvaient avoir leurs petits défauts.



C'est ici, que tout prit sens. Il entra dans le club de natation, et sa réputation avait été faite. Il était doué. Plus doué que la plupart. Il ne faisait qu'un avec l'eau. L'eau et lui. De nombreuses molécules, ne formant qu'un liquide translucide. Ses notes suivaient, ses connaissances augmentaient. Les gens commençaient à se rassembler autour de lui, petit à petit. Sans trop le vouloir, il apparaissait amical avec tout le monde. Et il l'était, extravagant, rayonnant, joyeux. Un vrai rayon lumineux que tout le monde adorait s'entourer. Dans les  couloirs, tout le monde le reconnaissait, en tout cas, la plupart des demoiselles. C'est vrai que le Baek était plutôt beau. Un visage anguleux, des cheveux colorés blonds, décoiffés un peu en bataille, tombant légèrement sur ses yeux en amande. Il attirait les regards, et les gens se retournaient sur son passage. Et puis, il était connu pour ses caractéristiques et son corps avantageux, et ce grain de beauté, en haut de la joue. D'un autre côté, son groupe d'amis ne passait pas non plus inaperçu, comme on peut se l'attendre de la part d'une équipe d'athlètes. Mais pour la plupart, ils étaient tous en natation. Ce sport que certains exerçaient pour s’exhiber, ou encore conquérir les regards. Lui, il n'y était entré que pour sa passion. Il n'avait même pas espéré s'y faire des amis, ou encore devenir aussi populaire. Les gens l'appréciait, et il ne comprenait pas trop pourquoi. Son charisme et sa prestance sans doute. Quand il était seul, ou entouré de personnes, c'était en général lui qui se démarquait. Il n'avait rien demandé. Et puis, ses yeux à lui voyait différemment. Sa vraie vision. Pas celle qu'il montrait à tout le monde. Pour lui, tout le monde avait sa propre valeur. Homme, ou femme. Il s'en fichait pas mal à vrai dire du genre, ou encore des penchant de chacun. Du moment que la personne était intéressante. Cela pouvait en effrayer certains, alors il ne disait rien. Et puis ce n'était pas avec tous ceux qui lui tournaient autour qu'il allait trouver la bonne personne. Ce n'était en soi pas sa priorité.

Il s'amusait, s'entraînait, révisait et s'occupait de son petit frère. C'est vrai qu'il ne faisait pas grand chose en réalité, mais sa vie se résumait à sa passion pour la natation. S'épuiser, revenir de cours les muscles ankylosés et les mains fripées. Le coréen faisait cela en boucle depuis son enfance, et il aimait cela. L'épreuve, le défi, se pousser au bout. Il lui était déjà arrivé de s'évanouir suite à un entraînement beaucoup trop poussé et brutal, mais ses coéquipiers s'étaient occupés de lui. C'était les risques de toujours être à fond et de ne pas assez se reposer. Il ne pensait pas à sa santé, mais seulement à aller dans l'eau. Un vrai dauphin. Ils n'étaient pas méchants ces petits bouts. C'est vrai quoi, bien qu'ils ne connaissaient pas vraiment ce que pensait Dakho, ils étaient là pour lui. Et le coréen les en remerciait. Il traînait avec eux, et en permanence, après les cours et les compétitions, mais il avait retenu la leçon. Il ne faisait rien en équipe, et quand il le devait, il se mettait à paniquer, refusant catégoriquement. La peur de l'abandon, de la solitude. La peur de ne pas être aimé. Ça l'avait marqué. Et même s'il les adorait, il gardait en même temps ses distances. Personne ne pouvait le comprendre totalement. Il voulait juste être comme tout le monde, malgré cette peur qui le terrorisait.

        

Une journée de pluie. Son entraînement au club fini, le coréen s'était dirigé vers la bibliothèque du lycée pour réviser ses cours d'histoire, ou encore ses sciences, comme à chaque fois. C'était aussi l'un des seuls endroit où il pouvait respirer en paix, sans avoir toutes cette bande de personnes qui le suivait en permanence, qui l'épiait, ou qui lui hurlait des choses incompréhensibles. Sans s'en apercevoir, il avait fini par s'y réfugié de plus en plus souvent. Aujourd'hui, tout semblait calme. Aucun murmure dans les coins de la grandes salle parsemées de grandes étagères et de livres poussiéreux. Enfin, seul quelques élèves qui venaient s'abriter de la pluie étaient réunis. Rien de bien méchant. Prenant quelques livres sur son passage, le coréen s'avança dans la grande salle, détaillant toutes les tables des yeux. D'un coup, il repéra une fine silhouette dans un coin, seule, à une table. Un sourire aux lèvres, il se dirigea vers elle,  et déposa ses affaires juste en face de son siège.

"Eun Ae ? C'est bien ça ?" chuchota-t-il tout bas, suffisamment fort pour qu'elle puisse l'entendre.

Elle semblait surprise. C'est vrai qu'il ne lui avait jamais adressé la parole. Il ne savait même pas comment il avait su son prénom. En soit, il avait déjà entendu la plupart des noms du bahut. Sa mémoire était assez impressionnante quand on regardait bien. Mais elle, c'était en quelque sorte différent. Il ne lui avait jamais parlé, et elle lui semblait si mystérieuse, à ne s'être jamais approchée de lui comme tout le monde. C'est ça, qui l'intriguait. Une personne différente des autres, et il savait qu'il n'avait pas besoin de son masque en face d'elle. Ses yeux se plissèrent légèrement en l'observant. Cette rencontre avait en quelque sorte changer son point de vu de lui même, et était devenu comme un rendez-vous à ne pas manquer, tous les vendredis. Il s'assurait de s'y rendre pour la voir, lui parler de tout et de rien. Les cours n'étaient pas invités, et avec elle, il se sentait libéré de cette mascarade où il était l'acteur principal. Dakho sentait également qu'elle aussi, ne se retenait plus avec lui. Les deux parlaient sincèrement, et cela lui changeait réellement de d'habitude. Si seulement tout le monde pouvait lui ressembler.  Il la remarquait plus souvent aussi. A chaque compétition, son regard sur lui. Il faisait comme s'il ne remarquait rien, mais bien évidemment qu'il l'avait remarquée. C'était bien la seule qu'il cherchait des yeux lors de chacune de ses nages. Cela le motivait, m'encourageait, et même si elle ne s'en rendait pas compte, elle comptait énormément à ses yeux.




Tout c'était joué à cette soirée de fin d'année. Il ne savait pas pourquoi, mais cette nuit là, tout avait basculé. Tout le monde s'amusait parfaitement bien, sous les projecteurs lumineux. La musique n'était pas forcément à son goût, mais il ferait avec. Ses amis l'entouraient, ainsi que ses groupies habituelles. Qu'est ce que cela le fatiguait. Il aurait préféré passer la soirée à se reposer dans un parc à l'écart, plutôt que d'être là, à devoir supporter tout ce monde. Ses pensées étaient ailleurs. Oui. Elle était dans son cœur depuis déjà quelques temps, et il se demandait, s'il n'allait pas se confesser à elle. Eun. Son regard dévisageait la salle à sa recherche, avant de croiser deux iris brillant dans le noir. C'était elle. Son visage avait l'air assez triste, malgré les légers sourires qu'elle lui adressait. Il voulait aller la voir, et il était parti pour, avant qu'il se fasse agripper par l'un de ses amis. Son regard se détourna quelques secondes, et elle avait disparu, comme une étoile épanouissant dans la nuit. Sa tête se retourna dans tous les sens à sa recherche. Nulle part. Elle n'était plus là. Ses pieds bougèrent tout seuls, se dégageant alors de cette masse humaine pour se diriger vers l'extérieur. Partie. Effacée dans la nuit. Il n'avait pas voulu cela. Que cette soirée se passe ainsi, il n'y aurait jamais cru. Il aurait voulu la voir, lui parler, passer du temps avec Eun. Mais rien. Tout avait disparu en un éclair. Cette soirée était horrible. Rien ne pouvait se passer pire qu'en ce moment. Cette soirée fut un calvaire. Devoir mentir à tout le monde sur le fait qu'il allait bien, sur ce qu'il pensait, ou alors sur ce qu'il voulait vraiment, cela n'allait pas se terminer aujourd'hui.

Et en effet. L'année d'après, la terminale. Une année entière à chercher ce qu'il allait bien pouvoir faire.Enfin, il savait déjà en réalité. Nageur, il voulait devenir nageur professionnel. Mais ce qu'il le perturbait réellement dans cette année, était l'absence de la seule personne qui lui permettait d'être lui même. La première fois, il avait essayé de voir à la bibliothèque. Personne. Aucun visage qu'il reconnaissait. Il avait bien essayé de lui envoyer des messages, mais rien. Le vide radio. Il commençait à penser qu'elle avait dû changer de  numéros. Ou alors elle l'ignorait complètement. Dans tous les cas, il avait attendu toute l'année de la retrouver. Chaque silhouette lui ressemblant, il tentait de savoir en vain. Il avait fini par baissé les bras. Si ça se trouve, il ne la retrouverait jamais. Et cette idée le poursuivrait longtemps.



Plus aucun son. Les oreilles bouchées, ne captant plus que de légers bruits de mouvements de l'eau à chacun de ses passages de bras. Son corps bougeait en rythme et ondulait à la limite de l'eau. Sa main s'avança, touchant alors le mur humide et carrelé, avant de se retourner et de prendre appui sur ses pieds pour pousser le plus rapidement possible, s'élançant alors à toute vitesse dans son chemin. En coulée. Il était immergé sous l'eau après ce virage, avant de reprendre de plus belle ses mouvements rapides, atteignant alors l'autre mur. Sa tête resurgit de l'eau. Un brouhaha incessant se lança alors. Des cris, des applaudissements. Il lui fallut quelques minutes pour revenir à la réalité. Dakho vint alors retirer ses lunettes,  puis son bonnet de bain qui était particulièrement désagréable, dégageant alors ses mèches blondes en secouant doucement la tête, et tout sourire, il regarda les chronos de chacun des participants à cette course. Il était premier. Encore. Avec un nouveau record qui plus est. Illuminant la salle, il remonta alors les escaliers pour sortir de l'eau, laissant alors son corps ruisselant apparaître aux yeux de tous. Sa mâchoire anguleuse laissait apercevoir quelques gouttes d'eau qui perlaient sur sa peau blanche. Ses muscles saillants après l'effort était sublimés et brillants, tandis que ses larges épaules suivaient le rythme de sa respiration saccadée par l'effort. Tout le monde n'avait d'yeux que pour lui, et il s'en fichait. Il ne cherchait pas à savoir qui l'observait, depuis le lycée. Elle n'était plus là, et son regard lui manquait en quelque sorte, maintenant qu'il était dans cet établissement. Il était heureux. Heureux d'avoir encore réalisé un score parfait. C'était pour ça d'ailleurs, qu'il étudiait et s'entraînait depuis tout petit. Sa vie se résumait à ses entraînements de natation. C'était tout. S'enroulant dans une serviette bleue, il se fit secouer dans tous les sens par ses amis qui le félicitèrent, lui tapant le dos et lui ébouriffant les cheveux. Tous les regards étaient posés sur eux. Et pourtant, Dakho en avait l'habitude. C'était lui, qu'on regardait la plupart du temps. Pour pleins de raisons. Ses capacités, son physique, son charisme, ou encore sa gentillesse. Bref, tout le monde flashait sur lui. Tellement, que ça ne l'étonnait même plus de recevoir des lettres dans son casier en rentrant le soir, ou en arrivant. Sa tête se secoua, laissant alors ses cheveux retomber, avant de passer une main dedans pour les refaire basculer en arrière. Il n'avait plus qu'à monter sur le podium, recevoir sa médaille, et se débrouiller pour éviter la fameuse soirée d'après cérémonie. Pas celle officielle, non. Celle que lui réservaient les membres de son club à chacune de ses victoires. Qu'allait-il pouvoir prétexter cette fois-ci ? "Désolé, je dois m'occuper de mon petit frère dans la soirée." Classique, crédible, et à moitié vrai. Ce n’était pas qu’il n’aimait pas les soirées, loin de là. Il était juste épuisé pour la journée. Et puis il savait, que des qu’il aurait quitté les vestiaires, il se ferait assaillir.

Sa médaille au cou, il se rhabilla chaudement, se séchant rapidement. Et là, comme prévu, un groupe de jeune fille l’attendait à l’entrée du bâtiment, dans le froid. Habituel. Il leur sourit, ne voulant pas paraître désagréable. Certaines d’entre elles lui tendait de petits sachets, ou alors des enveloppes, qu’il prenait généralement, par gentillesse. Enfin, il n’y avait rien de logique dans leurs réactions. Tout simplement parce qu’il était beau et avait un physique avantageux, elles lui courraient après. Pour lui, ces jeunes filles paraissaient légèrement ridicules, il ne fallait pas se mentir. Rapidement, il s’extirpa de la foule, les saluant, avant de se diriger vers chez lui. Aujourd’hui, c’était à son tour d’aller chercher son frère, Renjun. Alors, les cheveux encore humides, une odeur de chlore à la peau, il marcha rapidement jusqu’à son école primaire, avant d’attendre devant le portail. La sonnerie retentit, et les enfants commencèrent à sortir. Une minute, deux minutes, voir trois minutes plus tard, le petit bout de son visage apparut dans tous les petits. Dakho s’accroupit, pour venir prendre dans ses bras son petit frère. Le serrer fort entre ses bras, il adorait ça, lui qui était en manque de contacts chaleureux. Ses parents ne lui en faisaient pratiquement pas quand il était plus jeune, et ne s'occupaient que de sa vie scolaire. Mais il comptait bien rattraper le temps perdu avec le plus jeune. Et puis il fallait le dire, il était adorable, avec ses petits joues toutes rougies par le froid. Le plus jeune lui raconta sa journée. Il venait d’apprendre à faire les divisions, et s’enthousiasmait à l’idée d’apprendre pleins de trucs « cool », comme il disait. Et rapidement, il le raccompagna à la maison, le laissant alors faire ses devoirs tranquillement. Pendant ce temps là, lui, il se rendit dans la salle de bain, pour se détendre un peu dans un bon bain chaud. Oui, il l’aimait ça. S’il pouvait passer toute son existence dans de l’eau, il le ferait. L'eau. Un autre univers. Déshabillé, l'eau remplissant la baignoire, il passa un pied, puis le deuxième, s'engouffrant alors dans l'eau en frissonnant légèrement, comme il le faisait toujours. Il était épuisé. Ses muscles souffraient légèrement. Alors, tout doucement, sa tête passa la frontière entre les deux mondes. Ses yeux se fermèrent. Et là, il se retrouvait enfin seul, avec ses vraies envies, ses vraies pensées, ses vrais sentiments et ses peurs. Le masque tombait enfin, parce que mentir en permanence fatiguait. Se mentir l'épuisait. C'était dans ces moments là, qu'il pouvait devenir lui même. Ses émotions ressortaient. Son stress également. Et par moment, de fines perles remontaient à la surface depuis ses yeux clos, laissant alors de fleurir à la surface, ses sentiments enfouis profondément.



Du bruit tout autour d'eux. Le nageur était assis sur l'une de ces banquettes en cuir qui meublait les clubs de la ville. La musique était forte, les gens dansaient. Ce genres d'endroits n'étaient pas ce qu'il appréciait le plus, mais ses amis l'avaient une nouvelle fois invités à l'y rejoindre. Boissons à volonté, mélangeant alcools et soda. Enfin, il ne fallait pas se mentir, la plupart de ses amis étaient particulièrement déjà bien entamés. Lui, il n'avait pris qu'un simple ricard, un truc à l'anis qui était pas trop dégouttant, qu'il avait même allongé à l'eau. Quelques un de l'équipe de natation avait amené des jeunes filles, pour leur tenir compagnie. Pourquoi pas, après tout, un peu de présence féminine et raisonnable ne pouvait pas leur faire de mal. Le temps passait, tout le monde commençait à rougir, faisant des blagues de très mauvais goûts, tout en se laissant aller aux faveurs de l’alcool qui leurs montait au nez. Mais lui, Dakho, était resté raisonnable. Les lumières l'éblouissaient. Colorées de rouges en bleu, de bleu en jaune, de jaune en vert. Tout allait trop vite. Beaucoup trop vite. Et si, à cet instant, il pouvait s'échapper de la réalité, pour ne plus avoir à regarder les gens avec ce visage faux qui commençait à entrer en lui. Ses amis commençaient à vouloir l'entraîner sur la piste, ce qu'il fit, pour ne pas les vexer. Il se déhancha alors sur le son de la musique, essayant de trouver un sens à cet endroit sans grand intérêt en y pensant.

Les gens dansaient au rythme de la musique. Quelques verres de plus, et les voilà déjà en train de délirer. L'heure de partir était arrivée. Tout le monde riait à pleins cœur dans les rues de la ville éclairées. Dakho soutenait l'un de ses amis qui arrivait à peine à mettre un pied devant l'autre. Cela finissait souvent comme ça. Ses amis s'amusaient, tandis que lui veillait sur eux. L'habitude. Ces soirées étaient censées être pour célébrer ses compétitions, mais s'étaient au final transformées en fêtes plutôt bien arrosées et régulières. Le vent frais de la soirée soulevait légèrement ses cheveux. Un petit sourire aux lèvres, le coréen se disait qu'il aurait pu avoir pire, comme amis. Les membres du club étaient sympathiques, bien qu'un peu collants. Il savait bien que tout n'était qu'apparence au final, qu'une histoire de popularité et que rien n'était forcément très réel. Mais d'un côté, cela lui faisait passer le temps et lui évitait de rester en permanence dans cette eau qu'il aimait tant. Il ne savait pas faire la différence entre la vérité et le mensonge. Perdu. C'est ce qu'il était. Et il le savait très bien, c'est pour cela, qu'il essayait de ne pas s'attacher, car les gens qu'il appréciait avaient soit disparus, soit n'était qu'illusion. Des mirages parmi tant d'autres.

• Il est très enjoué et déterminé, bien qu'au fond de lui, il n'a pas confiance en lui et doute de ses capacités. Il sait se montrer sec et sait aller droit au but. Il est extraverti et attentif aux autres, toujours aux petits soins et prêt à aider. Il cache également un côté plus timide, quand il commence à se rapprocher réellement d'une personne, montrant ainsi son vrai lui.
  
• Il est amoureux de Eun , rencontré lors de ses années de lycée en première, dans la bibliothèque , et ne cesse de se demander où elle a bien pu partir.
  
• Il fait face aux nombreux jugements des autres et se cache alors derrière une couverture. En théorie, il est hétérosexuel, c'est ce qu'il dit à tout le monde, pour ne pas attirer leurs foudres, mais est en réalité, il est pansexuel.
  
• Bienveillant, bien que populaire, chaleureux,attentif et perspicace
  
• A l'époque du lycée, ses amis le considéraient comme étant complémentent parfait. Très doué scolairement, il était à la fois sociable, sportif, beau, et attirait déjà pas mal de monde à l'époque.
  
• Il est peu éloigné de sa famille mais très proche de son petit frère. Bien qu'il ne soit pas très en contact avec ses parents, il s'occupe souvent de son petit frère, en allant le chercher à l'école, ou alors en l'aidant à faire ses devoirs. Il le couvre d'amour, plus que ses parents ne l'ont fait pour lui. Malgré cela, ils l'ont toujours soutenu dans ses envies.
  
• Souhaite devenir nageur professionnel, car aime cette sensation de liberté en nageant depuis qu'il est petit. Cette passion lui est arrivée dès qu'il a appris à nager. Depuis, il ne veux presque plus quitter le bassin.
  
• Roi de la promo en terminale, il n'avait pas vraiment cherché à l'être mais tout le monde avait en quelque sorte voté pour lui. Il a donc dû essayer d'être agréable avec tout le monde.
  
• A peur de la solitude et de l'abandon, et est aussi devenu claustrophobe après quelques événements qui se sont passés avec son équipe provisoire au collège. Avant chaque compétition, il se met une pression beaucoup trop élevée, persuadé qu'il doit toujours atteindre la perfection.
  
• Ne vit plus chez ses parents mais en appartement, y retournant seulement pour s'occuper de son petit frère.
  
• Il passe la plupart de son temps à s'entraîner pour gagner des compétitions, ne lui laissant finalement que très peu de temps pour d'autres activités.