Walk of shame feat. Leona

La conversation, qui au début était légère et flirty, tournait presque brutalement en une séance de conseils plus ou moins bons à prendre. Fallait bien avouer que Leona n’était pas une adulte modèle, ni une épouse irréprochable. A vrai dire son comportement laissait à désirer, her socials skills étaient simplement mauvais et elle préférait être seule avec un verre de vin et son piano plutôt qu’en société. Mais, elle ne pouvait s’empêcher de voir un peu d’elle en Sana, alors c’était plus fort qu’elle, il fallait qu’elle tente, même avec des conseils bancals, de l’aider un peu. Evidemment la jeune femme n’était pas emballée à l’idée d’être une potentielle addicte, mais soyons honnête : qui le serait ? « You know addiction is a disease right? So, if that’s the case, it’s not really your fault and seeking help is pretty brave. » notait-elle après la remarque piquante, mais justifié de Sana. Une petite part d’elle aurait bien aimé être addicte, histoire d’avoir une bonne excuse au cas où Lise venait à découvrir ce qu’il c’était passé, il y avait peu de temps de ça, entre Scarlett et Leona. Mais malheureusement et jusqu’à preuve du contraire : Leona n’était pas malade, juste faible, égoïste avec une tendance à l’autodestruction. “If this is happening, you do know that I’ll have to invite you to a meeting, right ? Thanking the help in my life and all that shit … Celebrating getting a 'no sex 6 month chip' or whatever. And that’ll be clearly awkward for the both of us. So you might as well be prepared …” Leona ne pouvait se retenir de rire avec elle en entendant ça. « I don’t think It’d be a good idea to have me around, I’d make a terrible sponsor, especially if you call me when you’re feeling like you’re going to have sex with a stranger. I’m not gonna be much help. » lâchait-elle avec humour. C’était certain que si là, elle était presque de bon conseil, en règle générale, elle ne l’était pas du tout. Elle était plutôt du genre à prendre une décision vite et prendre la mauvaise décision.

Toi qui pensais faire un rapide aller-retour après avoir lâché quelques plates excuses et finir par rentrer chez toi la queue plus ou moins entre les jambes tu; te retrouvais assise dans le jardin, à boire une bière (déjà finie) et philosopher sur tes problèmes de couple, avec Leona. Tu ne sais pas trop à quel moment t’avais foutu le pied dans une dimension parallèle mais - au final - c'était pas si inconfortable que ça. La vue était loin d’être désagréable et, l’air de rien, c’était étrangement soulageant de parler de ça avec quelqu’un qui ne connaissait presque rien de toi ni de ta vie. C’était frais, nouveau et sans empreinte. « You know addiction is a disease right? So, if that’s the case, it’s not really your fault and seeking help is pretty brave. » Ses paroles étaient justes et se voulaient probablement réconfortantes. Tu pouvais aisément le deviner au ton de sa voix. Mais très franchement, la perspective ne t’emballait pas. Et heureusement d’ailleurs. Il te restait encore assez de self-respect pour ne pas fantasmer sur l’aide éventuelle d’un groupe de parole à moitié assommé par les médoc. Dear God … please no ! “Probably but that would really be the cherry on top of everything ! That fucking cake of mine !” Tu laisses un éclat de rire s’échapper de tes lèvres alors que tu mimes la queue de cerises entre ton pouce et ton index.

Tu enchaines en entrainant Leona dans ce scénario absurde. Plus pour détendre l’atmosphère qu’autre chose. Elle rigole. Tu ne l’as pas souvent souvent vu rire. Voir jamais. Pas franchement du moins. Elle est plutôt maitresse de l’art du sourire en coin et énigmatique. Partie de son charme : très clairement. Mais ce rire franc l’illumine autrement. Tu ne peux t’empêcher de savourer l’instant avant qu’il ne disparaisse. « I don’t think It’d be a good idea to have me around, I’d make a terrible sponsor, especially if you call me when you’re feeling like you’re going to have sex with a stranger. I’m not gonna be much help. » Au moins, toute cette histoire aura eu le don de vous amuser un moment. Rigole tant que tu peux Sana … le futur proche ne serait peut-être pas aussi clément. “Wow wow, I never said anything about a sponsor. Don’t flatter yourself. I obviously learned enough about you theses days to understand that I probably should do as you say, not as you do … right ?” Tu ne peux t’empêcher de ponctuer par un clin d’oeil que tu regrettes aussitôt. Come on Sana, not with her ! That’s so cheesy … ! Tu te racles la gorge avant de rajouter simplement mais sincèrement : “Oh and no offense of course … ” Manquerait plus que ça. Venant de ta part ce serait carrément l’hôpital qui se fout de la charité !

Gardant ce certain sérieux retrouvé, tu hésites avant de finalement oser une nouvelle question te brulant les lèvres. Tu t’avances un peu, venant poser tes coudes sur tes genoux et ton menton sur tes deux poings fermés. “Can I ask you something ?” Plutôt rhétorique qu’autre chose car tu embrayes d’emblée : “Are you happy ? I mean … Settled down, controlling yourself and all ?” C’était plutôt intime et une fameuse question ! Certaines personnes passaient leur vie à y chercher la réponse. Mais portée par un vent de confiance et surement d’ignorance également, tu te laisses aller. Worst case scenario, Leona te refuse une réponse et ce serait fare game …

“Wow wow, I never said anything about a sponsor. Don’t flatter yourself. I obviously learned enough about you these days to understand that I probably should do as you say, not as you do … right?” C’est qu’elle apprenait vite la petite! Lenny hochait la tête silencieusement avant de pouffer de rire. « none taken, don’t worry. » Elle savait bien qu’elle n’était pas un exemple à suivre et que même ses conseils n’étaient pas toujours les plus avisés. Ça la rassurait d’entendre que Sana avait bien compris ça. Elle ne voulait pas être responsable des tromperies de sa voisine en plus des siennes, enfin de la sienne. “Can I ask you something ?” Lenny fixait la jeune femme, prête à entendre tout et n’importe quoi sortir de sa bouche. Elle n’avait bu qu’une bière, mais Leona avait rapidement compris que Sana n’avait pas sa langue dans sa poche, sobre ou non. “Are you happy ? I mean … Settled down, controlling yourself and all ?” ça c’était une bonne question et une grande question aussi. Leona réfléchissait le regard perdu dans l’herbe. Was she happy ? probablement, elle avait une vie confortable avec Lise, elle l’aimait, elle n’avait pas le poids et les problèmes qu’elle associait avec le mariage. Bon elle avait retrouvé Scarlett ce qui venait chambouler un peu tout, mais qui ne gâchait, pour le moment, en rien son bonheur, au contraire d’ailleurs. « Yeah, I think I am. » Lâchait-elle « And honestly, the only thing that could ruin this happiness right now is that ex-girlfriend of mine who I can’t resist and who had reappeared in my life. But for now: I’m happy. I’m dating a woman that I love, I flirt a little on the side, it’s fun… all is well. » Elle hochait lentement la tête avant d’ajouter: « But you have to remember that happiness isn’t a permanent state, it’s an emotion, it comes and goes. » Gosh voila qu’elle se la jouait philosophe. Un peu de soleil et une bière et on ne la tenait plus ! « You can’t expect your relationship to be perfect all the time. »

C’était du quitte ou double. Soit tu poussais le bouchon trop loin et Leona te le faisait comprendre, soit elle acceptait de continuer sur la lancée de cette conversation. Agréablement surprise, tu l’écoutes te répondre avec honnêteté. « Yeah, I think I am. » Tes yeux sont fixes sur son visage, oscillant cependant entre son regard et ses lèvres te délivrant sa version des choses. Un ensemble tout aussi agréable à regarder qu’à écouter. « And honestly, the only thing that could ruin this happiness right now is that ex-girlfriend of mine who I can’t resist and who had reappeared in my life. But for now: I’m happy. I’m dating a woman that I love, I flirt a little on the side, it’s fun… all is well. » Tu hausses les sourcils observant ce qui te semble être une faille dans la force normalement dépeinte par la musicienne. Elle, laisse ses pupilles se perdre dans le vague du gazon avant de se redresser et de continuer plus assurée : « But you have to remember that happiness isn’t a permanent state, it’s an emotion, it comes and goes. » Tu ne peux empêcher un certain sourire de venir naitre sur ton visage. « You can’t expect your relationship to be perfect all the time. » Tu hoches, toujours ce petit rictus aux lèvres. “Thanks Yoda !”

Tu abandonnes ta position ainsi que ta chaise. Tu ne vas nul part, tu as juste besoin de bouger un peu. Rester debout, faire quelques pas même s’il y avait fort à parier que dans 5 ou 10 minutes tu reviendrais t’assoir. “But I know you’re right and I don’t want anything to be perfect anyway.” Tu secoues la tête avec affirmation “That’d be way too boring for me !” Tu te perds dans une image de couple posé. Al, toi, la gamine. Le petit dej du matin, des fleurs devant la maison, un chien à l’arrière, des sourire collés sur les visages; et automatiquement, tu as le ventre qui se contracte. Une angoisse qui te paralyse. Why ?! Tu souffles lourdement en continuant de faire les cent pas dans le jardin avant de revenir faire face à la brune. Tout en retroussant un peu les manches de ta chemise, tu continues ton inquisition … “That ex you talked about. Why is she different ? Why not resisting her like the others ?” Tu es lancée. Tu ne te poses même plus la question de savoir si cela te regarde ou non. Tu enfonces un peu plus les portes qui t’ont été ouvertes, à la recherche de la compréhension parfaite. De ce petit détail, quelque part, qui te donnerait la solution ultime. Celle qui n’existe pourtant pas. Ta quête est aussi veine qu’une chasse à la licorne et, au fond de toi (pas tant que ça d’ailleurs), tu le sais très bien. Mais il y a quelque chose d’assez rassurant de se trouver là. Près de Leona. L’écouter te rassurer comme elle peut. Lui parler. Au fond, peut-être n’étiez-vous pas si différentes l’une de l’autre …

Être honnête et parler d’elle n’étaient pas vraiment ce qu’elle préférait faire, mais puisque la conversation tournait à l’interrogatoire et qu’elle avait eu le droit à un aperçu exclusif de la vie privée de Sana, c’était probablement la moindre des choses que de répondre aux questions, plus ou moins indiscrètes de la jeune femme. Elle était heureuse, oui, tout n’était pas parfait mais pour le moment tout fonctionnait plutôt bien dans sa vie, elle n’avait pas à se plaindre. “But I know you’re right and I don’t want anything to be perfect anyway. That’d be way too boring for me !” Lenny hochait la tête, suivant du regard Sana qui c’était tirée de sa chaise pour faire les cent pas dans l’herbe. Puis elle s’arrête face à la pianiste, retrousse ses manches avant de rentrer dans le vif du sujet. “That ex you talked about. Why is she different? Why not resisting her like the others ?” Elle faisait quoi déjà dans la vie? Ah oui, she was a cop, vu ses questions c’était ça, journaliste ou psy. Leona se mordait la lèvre inférieure, réfléchissant. Pourquoi Scarlett était différente des autres ? la réponse était toute faite. « She’s different because we have history together. We go way back. We had some crazy years together, running wild, being high and drunk most of the time and madly in love. Then, it all ended kind of suddenly, I moved away, I got married, I started a new life … and now we’ve reconnected. So, it’s not just a flirt. She’s an ex. And believe me or not: I don’t have many exs. » Il y avait eu une première petite amie à l’époque du lycée, puis Scarlett et Kean, puis elle c’était mariée et enfin il y avait eu Lise. La liste était terriblement courte contrairement à d’autre. Alors oui, elle flirtait beaucoup et durant ses années avec Scarlett et Kean elle avait eu de nombreuses relations courtes, mais ses vraies relations se comptaient sur les doigts d’une main. « Flirting with strangers and stopping yourself before it goes too far is easy. But trying not to fall again for someone you used to be in love with… it’s a whole other story. » concluait-elle, se tirant à son tour de sa chaise, remettant son paréo autour de sa taille. « Anyway… enough chit chat. And don’t repeat that to anyone. »

Tu interroges, tu creuses, te laissant petit à petit aller dans le profond ravin de la curiosité. Si Leona était si forte, alors pourquoi cette autre avait autant de pouvoir sur elle ? Comment ? Tout ceci pouvait paraitre terriblement déplacé et trop intrusif mais tu questionnes telle une gamin qui découvre le monde. En l’occurrence, l’univers des relations. Fallait dire que - techniquement - tu n’avais jamais eu aucune référence, personne pour te guider, t’apprendre, te remettre à ta place ou toute autre guidante possible. Tu avais grandi seule avec pour seul idéal celui se voulant à l’opposé de ce que tu avais connu dans ton enfance. C’est tout …

Alors que tu pensais t’en être plutôt bien sortie jusque là, il avait fallu que tu tombes amoureuse. Que tu ressentes vraiment ton coeur battre et s’éprendre d’une autre, pour qu’enfin tu envisages et comprennes tout ce qui était brisé et mal fonctionnel en toi. Super … 34 ans à revoir. Voilà de quoi occuper tes temps morts pendant un bon moment ! L’étendue de la tâche avait de quoi décourager tout bon soldat … « She’s different because we have history together. We go way back. We had some crazy years together, running wild, being high and drunk most of the time and madly in love. Then, it all ended kind of suddenly, I moved away, I got married, I started a new life … and now we’ve reconnected. So, it’s not just a flirt. She’s an ex. And believe me or not: I don’t have many exs. » Tu écoutes attentivement, ne pouvant retenir un sourire amusé à l’évocation de la jeunesse sauvage de Leona. Des images défilent toutes seules dans ton esprit et c’est loin de te déplaire ! Reprenant ton sérieux, tu hoches ton minois de collégienne assidue et laisses la brune terminer. « Flirting with strangers and stopping yourself before it goes too far is easy. But trying not to fall again for someone you used to be in love with… it’s a whole other story. » Tu inspires et expires lourdement. Comme si tout ceci te donnait matière à bosser et surtout t’avait épuisée. N’importe quoi, Sana … Des nuits blanches, des planques, des heures à perdre la raison sur tes dossiers, mais il suffisait d’une petite après-midi “émotions” pour que tu te sentes vidée. Tout va bien ! “Well then I guess you’re in deeper shit than I am !” C’est sorti tout seul. Surement trop spontané. Tu te mords la lèvres inférieure. Fais la moue “ … sorry”

Leona se lève à son tour de sa chaise longue et te rappelle en ce mouvement, qu’avant d’être concentrée sur ses mots, ce n’était pas tout à fait son verbal sur lequel tu t’attardais. Nouant son paréo à la taille, celle-ci met fin à son épandage de vie personnelle avec classe et fermeté : « Anyway… enough chit chat. And don’t repeat that to anyone. » Tu lèves tes mains en signe d’innocence et comme une évidence, tu réponds aussitôt : “Of course ! Consider yourself like you were under oath” Bon, ridicule Sana ! Tu n’étais ni juge ni avocate. Et il était assez commun de savoir que tout ce qu’un flic entendait pouvait aussitôt être répété. Cela dit, ce n’était pas ton intention. Du tout ! Tu respectais énormément cette aide que Leona avait bien voulu t’octroyer et encore plus le partage de cet épisode très personnel. “Anyway, thanks for your … Just thanks !” Tu n’étais pas une femme de beaucoup de mots. Celui-ci te semblait assez clair.

Tu te retournes vers ta chaise abandonnée quelques minutes plus tôt et attrapes la bouteille vide posée dans l’herbe. Emboitant le pas de Leona qui repasse la porte vitrée, tu te laisses aller à la suivre pour cette fois. Comme si l’échange de tout à l’heure avait signé la levée de toute pudeur t’ayant retenue à ton arrivée. Quittant le soleil pour l’intérieur, tes yeux mettent un moment à s’adapter. Tu tends le cadavre à la brune qui s’en empare et semble aller déposer les deux vidanges à la cuisine. Tu restes dans la pièce principale, profitant un peu plus de ta position pour observer les alentours. Il n’y a pas à dire, ce qui accroche toute attention est bien évidemment le piano. Imposant. Noir. Laqué et parfaitement brillant. Il hypnotise. Tu t’en approches un peu, laissant ton index frôler quelques touches. “Working on anything good ?” Demandes-tu, observant les quelques feuilles de notes et de charabia incompréhensible tout autour. Entendant les pas de Leona se rapprocher, tu te retournes vers elle sans quitter ta position et ajoutes avec fermeté cette fois : “You really should lock your doors by the way !” It wasn’t safe at all. Pour le coup, pratique pour toi, mais pas du tout recommandé !

Leona coupait court à la conversation, elle en avait suffisamment raconté for a life time, puis le soleil descendait de plus en plus, encore une trentaine de minutes et il serait caché par la haie de son jardin, donc autant rentrer avant qu’elle ne se retrouve à frissonner dans son bikini. « Well… you’re welcome. » répondait-elle alors que Sana la remerciait. Puis elle rejoignait la cuisine, récupérant au passage, la bouteille vide que la jeune femme lui tendait. Depuis la cuisine elle pouvait sans mal entendre les pas de Sana dans le salon, elle qui attendait timidement sur le pas de la baie vitrée un peu plus tôt avait visiblement pris suffisamment confiance en elle pour s’aventurer chez la pianiste. Cette dernière la rejoignait dans la pièce de vie, retrouvant son invitée près du piano. « Hm… » échappait-elle réfléchissant à ce que le contrat qu’elle avait signé avec Scarlett stipulait. « I’m not sure I’m allowed to talk too much about it but, yes, I’m working on something. » ‘something’ étant la BO d’un film pas encore sorti, dont elle avait d’ailleurs une copie qui devait trainée quelques part, sous un tas de papier. « It’s locked…. Sometimes. » assurait-elle, venant réorganisé un peu les tas de partition qui se trouvait sur le piano près de Sana. « There’s not much to steal here anyway. » ajoutait-elle, à par cette copie avec watermark d’un film, elle n’avait pas grand-chose de valeur. Les grammy ou academy award étaient tous au fond d’un placard, et la seule chose qui valait son pesant d’or était ce piano, mais il fallait bien plus d’un homme pour le déplacer et encore plus pour réussir à le sortir de la maison. « also if my daughter forgets her keys, that way she can just walk in, which is great. Cause you know… it’s not fun to be woken up at 3 am by the doorbell. » et elle savait de quoi elle parlait puisque c’était plus ou moins comme ça que Sana l’avait réveillée la dernière fois qu’elle était chez ses parents.

Leona fini par te rejoindre autour de l’instrument de toute les attentions. Comme si ton geste faisait peut-être partie de ceux que la musicienne interdisait, tu ôtes aussitôt tes doigts des touches couleurs ivoire. Tu flanques tes deux mains dans les poches arrières de ton jeans, par sécurité.  « I’m not sure I’m allowed to talk too much about it but, yes, I’m working on something. » Tu pinces tes lèvres en une petite moue précieuse, non sans terminer le tout d’un rire amusé “Hooo, so mysterious. I like it.” Mais rapidement ton esprit dévie sur cette histoire de portes ouvertes probablement H24. En ta qualité de flic, mais également par réel intérêt pour la brune, tu te dois de commenter. Celle-ci s’empresse de préciser : « It’s locked…. Sometimes. » Tu lèves les yeux au ciel. Formidable … si c’est de temps en temps, alors : all is good !  « There’s not much to steal here anyway. » Tu pourrais à nouveau laisser tes globes oculaires faire le tour de leur orbite mais tu ne voudrais pas être désobligeante. « also if my daughter forgets her keys, that way she can just walk in, which is great. Cause you know… it’s not fun to be woken up at 3 am by the doorbell. » Dans les dents ! Voilà de quoi te faire redescendre d’un ton fissa. Le rictus jovial, tu hoches en signe d’approbation, clignant lentement de tes longs cils noirs : “Ok ‘touché’ ! Well played … But I won’t let this go. You could at least try. Even if I don’t recommend it, you could hide a spare key outside. Or invest in a security system. Even get a gard dog !” Ta voix laisse entendre sans peine que cette dernière proposition te plait le plus.

Tu laisses trainer ton regard dans la pièce par habitude de scan de ton environnement. C’est vrai qu’à première vue, rien ne saute aux yeux. Rien de brillant ni d’ostentatoire. Un intérieur des plus communs, simple. Par endroit même un peu vide. Mais tu sais mieux que personne que cela ne rebute pas les petits cons. “As for what anybody could steal here, actually, I can see many interesting things …” Tu ne voulais pas spécialement la faire flipper mais tenter de la ramener à la raison. Tu te gardes bien de lister ce qui te vient en tête de prime abord : tv, tablette, téléphone, micro-onde, machine à café, une montre qui traine, … entre autres ! Peu importe les marques d’ailleurs. Tout était toujours bon à prendre et surtout, il y avait la casse et le bordel qui accompagnaient ce genre de visite impromptue. “ … like your car keys” Détails souvent négligé mais suffisamment important pour être souligné. “Anyway, you’re a big girl but don’t ever tell me I didn’t warn you … !” Les mains toujours coincées dans tes poches, tu ne peux ponctuer que d’un petit haussement d’épaules et d’un nouveau sourire.

“Ok ‘touché’ ! Well played … But I won’t let this go. You could at least try. Even if I don’t recommend it, you could hide a spare key outside. Or invest in a security system. Even get a gard dog !” un chien? Sérieusement? Un animal de compagnie dont il fallait s’occuper tout le temps, un truc qui allait mettre des poils de partout, prendre sa place sur le canapé, aboyer off-key et pisser sur le tapis du salon ? Non, clairement Leona n’avait pas envie de ça. « I’d rather hide a spare key than get a dog. » lançait-elle alors que Sana détaillait la pièce du regard, à la recherche d’objets de valeur. Leona suivait son regard, passant de la bibliothèque, encombré par des vieux bouquins et des souvenirs de voyage poussiéreux, à la télévision qui, effectivement pouvait avoir un peu de valeur, à l’ipad qui était sur la table basse, jusqu’à sa montre qu’elle avait laisser sur un meuble de l’entrée. Ok fine, il y avait quelques petits trucs de valeur, ici et là, mais rien qui ai de la valeur sentimentale aux yeux de la pianiste. « Looks like you’re the one who’s gonna rob me… » notait-elle alors que Sana haussait les épaules. « I’ve been living like this for longer than you’ve been alive honey. And it’s going great so far. I’m not Oprah, nobody wants to break into my house and if they do, I honestly don’t really care if they steal anything. Those are just things; I can replace them. » Peut-être qu’elle était trop hippie sur les bords, peut-être qu’un jour elle regretterai d’avoir dit ça en se levant pour découvrir son salon, sans dessus dessous et cette sensation désagréable que l’on venait d’entrée par effraction dans l’intimité de sa maison. « Now please leave before I call one of your colleagues to report you for breaking in my garden. » ajoutait-elle en pouffant de rire.

Of course she chooses the worst solution of all ! Mais tu n’es pas du genre à te formaliser. Tu conseilles et puis … chacun sa vie, pas vrai ? Cela dit, il est un fait que face à Leona, once again, tu avais voulu jouer les premières de classe, les maitresses de la situation. Cape de super-héroïne sur les épaules, elle te fait pourtant redescendre sur terre en deux-deux. Faut dire qu’il n’y avait pas de quoi se vanter non plus. « Looks like you’re the one who’s gonna rob me… » Haussement d’épaules, petit raclement de gorge mal l’aise et tu n’as pas grand chose à ajouter. « I’ve been living like this for longer than you’ve been alive honey. And it’s going great so far. I’m not Oprah, nobody wants to break into my house and if they do, I honestly don’t really care if they steal anything. Those are just things; I can replace them. » A la suite de sa première phrase, ton visage s’illumine d’un franc sourire. Ces mots possèdent en leur sein - et peut-être à ton goût seulement - quelque chose de terriblement sexy. Les derniers, quant à eux remplis de sagesse, finissent par t’achever. Le combo est tout bonnement parfaitement délicieux. « Now please leave before I call one of your colleagues to report you for breaking in my garden. » Bonne idée. Excellente même. Tu avais su te tenir un moment, mais maintenant que la conversation reprenait de sa légèreté : ton esprit aussi ! Side note : c’était donc déjà mal barré pour ta première leçon ! Enfin soit. Tu lâches un petit rire avant de lui répondre le plus simplement du monde : “Yeah right. Good luck finding one of those guys to move his ass on a sunday for so little” Sur le coup on ne pouvait pas dire que tu te la jouais très “team spirit” mais tu t’en fous. Mis à part les unités plus spécialisées, le reste des “collègues” tenaient généralement à leur petit confort et leurs horaires …

Te dirigeant instinctivement vers la porte d’entrée repérée tout à l’heure, tu t’arrêtes en plein élan et fais juste deux trois pas en arrière. Tu sors l’une des mains de ta poche et par la même occasion une de tes cartes de visite. Il y en avait toujours l’une ou l’autre trainant dans les poches de tes jeans ou de tes vestes. Tu déposes celle-ci sur le dessus du piano la faisant glisser un peu pour l’éloigner du bord. “In case you need it. Robbery or … else.” Sait-on jamais. L'espoir fait vivre, right ? A peine un regard venant croiser celui de la grande brune et te voilà sortie. Tu récupères ton casque, enfiles ta veste en cuire poussée en boule dans le compartiment de rangement et enfourches ton petit bolide. “Enjoy the rest of your day and … stay out of trouble !” Sana ou la définition même de l’expression “L’hôpital qui se fout de la charité” ! En un geste rôdé, tu redescends la sombre visière de ton casque sur ton visage et démarres au quart de tour.