Walk of shame feat. Leona

T’as franchement pas fière allure. Bien que tu aies fait un effort vestimentaire, ta mine trahit l’état mental dans lequel tu te trouves. A savoir : accablée d’une honte sans nom ! Faut dire que la dernière fois que tu as vu Leona, tu n’étais ni plus ni moins qu’un déchet humain ! Bon sang … ! Et ce n’était pas tant ton état qui te tracassait mais bien le fait que ça soit Leona qui ait du subir tout ça. Tu avais du mal à te l’expliquer, mais face à cette femme, tu avais toujours voulu faire figure de meuf plus ou moins droite, de quelqu’un de bien. Comme quand tu craquais en secret sur ta prof et que tu t’étais découverte une soudaine passion pour la chimie moléculaire … Se faire bien voir, attirer l’oeil. C’était con ! Ouais, vraiment c’était débile et gamin. Mais c’était comme ça : Leona t’impressionnait. Fait d’ailleurs assez rare pour être souligné. Car de manière générale, cela ne te ressemblait pas. T’en avais plutôt rien à faire de ce que les autres pensaient de toi et en général, face aux belles courbes féminines, tu savais te montrer assurée et entreprenante.

Anyway, il n’est pas question de ça ce jour. Tu es là pour t’excuser. Car tu lui dois au moins bien ça. Tu ne te souviens pas de tout clairement mais les bribes ayant refait surface ont été assez fortes pour te faire prendre conscience de ta lourdeur ce soir là. C’était en début de semaine. Dès le lendemain et dès les premiers souvenirs, tu avais voulu t’excuser. Mais tu avais surtout dû combattre ton retard considérable afin d’arriver au boulot, plus ou moins à temps, lunettes de soleil vissées sur le nez. Le soir, la voiture de Leona n’était plus là. Elle avait visiblement quitté la maison de ses parents.

Tu te retrouvais donc devant son domicile personnel en ce dimanche après-midi. Leona ne t’avait jamais donné son adresse mais il t’avait suffit de clics dans la base de données pour la retrouver grâce à son nom. Tu avais souri en notant les quelques infractions aux codes de la route inscrites dans son dossier, dont une amande salée toujours non payée. Mais franchement, tu n’en avais rien à faire. Tu inspires profondément et souffles pour te donner du courage. Tu quittes ta bécane, ranges le casque dans le compartiment sous l’assise et te passes vulgairement les mains sur le corps, tentant de la sorte de faire disparaitre tout plis disgracieux. Devant la porte, tu hésites une dernière fois avant de prendre tes ovaires en main et de frapper. Pas de réponse. Etrange. Sa voiture est pourtant bien là. Tu attends quelques minutes de plus avant de te tenter à faire le tour de la maison. A l’arrière, un jardin clôturé. Au milieu, une chaise longue surplombée d’une silhouette féminine à la crinière brune prenant simplement un peu de soleil. Tu aurais tout loisir de te délecter de la vue mais, mal à l’aise, tu détournes les yeux, ne pouvant même pas affirmer si la musicienne était si dévêtue que ça. Wow, on pourrait clairement te remettre une médaille pour ça ! Tu te félicites mentalement avant de te racler la gorge et signaler ta présence. “Hum … Hi ! Leona ? It’s Sana …” Bien vu Sherlock !

Un dimanche à la maison, un café probablement déjà froid posé sur son piano, un crayon à papier coincé derrière l’oreille, Leona laissait libre cours a son imagination, venant, après quelques notes jouées au piano, poser ses dernières sur son papier à musique. Puis les heures étaient passées jusqu’à ce que le soleil ne vienne frapper contre la baie vitrée qui donnait sur le petit jardin qui se trouvait derrière la maison. Ce simple rayon de soleil avait suffi à la tirer de son siège, abandonnant le travail pour le reste de la journée. C’était dimanche après tout, il n’y avait bien qu’elle pour bosser semaine comme weekend ! Elle montait rapidement se changer, enfilant un bikini noir avant de s’enrouler dans un paréo pour rejoindre la terrasse. Pas de piscine dans son ridicule petit jardin mais chaque fois que les beaux jours revenaient et qu’elle s’installait sur un transat pour prendre le soleil, elle regrettait un peu d’avoir choisi une maison avec un si petit extérieur. À l’époque elle c’était dit que sans sa fille à la maison un jardin serait inutile, puisqu’elle passait, de toute façon, la plus clair de son temps à l’intérieur. Puis il y avait Lise et son cottage en bord de mer, alors elle c’était convaincue qu’une piscine ne lui servirait à rien et serait qu’une dépense inutile, mais alors qu’un s’installait là, une fois de plus elle observait l’herbe et imaginait un petit bassin. Pas grand-chose, juste de quoi se rafraichir après être restée trop longtemps sur sa chaise longue.
C’était d’ailleurs sur cette dernière qu’elle c’était allongée, son paréo posé dans l’herbe et un bouquin à peine entamé entre les mains. “Hum … Hi ! Leona ? It’s Sana …” Elle avait légèrement sursautée en entendant cette voix provenant de sa gauche. Son jardin était clôturé et à l’abri des regards, alors elle n’avait pas vraiment l’habitude que l’interpelle ici (enfin sauf quand il s’agissait de Lise ou de Kai, mais dans ce cas-là, leur voix provenait de la baie vitrée par laquelle elle était arrivée, et non pas d’un buisson.) Elle se redressait, refermant son bouquin pour voir Sana, planté a quelques mètres de là. « Hey Sana. » lâchait-elle un peu confuse alors qu’elle récupérait, à tâtons, son paréo pour se couvrir un peu. « What are you doing here? Come in. » ajoutait-elle, posant son bouquin pour se tirer se sa chaise et enroulé comme il se doit son paréo. « You’re okay? » s’inquiétait elle tout de même, il fallait dire que la dernière fois qu’elle l’avait vu Sana n’était pas dans son meilleur jour.

Ta voix résonne et Leona sursaute. Il faut dire qu’il y avait peu de chance pour qu’elle s’attende à te voir là. Toi ou quiconque d’ailleurs. Car techniquement t’étais sur un terrain privé et tu n’avais pas à faire le tour. Mais bon. Ce genre de détails, pour toi, c’était … ben du détail justement ! « Hey Sana. » lance-telle un peu interloquée, tout en se penchant vers son vêtement au sol. Enfin, “vêtement” est un grand mot … « What are you doing here? Come in. » Elle se redresse, se couvre à peine, et toi, ton esprit aurait vite fait de se laisser distraire *Dear God, be strong Sana* Tu t’efforces de garder ton regard bien haut. D’oublier le bikini, le tissu translucide du péreo virevoltant au gré d’une petite brise, les formes devinées, le soleil jouant avec les ombres, … Non. Pas cette fois, pas avec elle. D’ailleurs, tu avais à peine remarqué tout ça, pas vrai ??

Tout en te faufilant dans un petit espace trouvé et pas spécialement réservé à cette effet, tu sors de ton buisson et enjambes une partie de clôture. “I’m really sorry to bother you. I won’t be long.” C’était vrai. Tu n’avais pas en tête de lui prendre son temps, de réitérer l’expérience de la dernière fois. Loin de toi l’idée de vouloir t’imposer. Bien au contraire. Mais il t’était également impossible de faire comme si de rien était. Probablement parce qu’il s’agissait d’elle car tu aurais très bien pu être du genre à laisser couler. Tu secoues ta crinière venant de se prendre dans une branche et te retrouves dans le jardin de Leona. C’était petit et simple mais cosy et joli. « You’re okay? » Tu acquiesces avant de te racler la gorge. Plus pour te donner une certaine contenance que par réelle nécessité. “Yeah great. Hu … I just wanted to apologize for … the last time” Tu inspires profondément. Franchement pas ton heure de gloire. “You helped me and I … well, I was garbage !” L’air de rien, tu reprends un peu d’assurance. Juste un peu. Ce qu’il faut pour insister sur l’importance de cette excuse. Cela dit, de se retrouver à nouveau face à elle et revoir quelques flash de cette soirée en question défiler est assez … déstabilisant. “I really made a fool of myself.” C'était le moins qu'on puisse dire !
Tu viens glisser tes deux mains dans les poches de ton pantalon et continues de t’efforcer à garder le cap de ton regard. Bien droit. Un tour de force. Plus facile à dire qu’à faire. C’était pas du tout dans tes habitudes et t’aurais presque prié pour qu’un sweat pants et un hoddie apparaissent comme par magie sur le corps de Leona. Ça t’aiderait grandement à rester concentrée …

Leona ne s’attendait vraiment pas à avoir de la visite, encore moins à cette visite-là. Sana enjambait maladroitement la clôture, sortant de son buisson, s’excusant d’être là alors que Leona secouait lentement la tête pour lui faire comprendre qu’elle ne dérangeait pas. Sur le coup la pianiste se demandait si la jeune femme avait encore trop bu, puisqu’elle venait tout de même rentrer chez elle par son jardin, mais très vite Sana lui assura aller bien. Et puis, au vu de la gêne qui émanait de sa gestuelle : elle était forcément sobre. “Hu … I just wanted to apologize for … the last time” Un brin de confusion passait sur le visage de Leona avant qu’elle ne se remémore cette soirée mouvementée avec Sana et sa main en sang. Right, peut-être qu’effectivement des excuses s’imposaient, mais il n’y avait, aux yeux de la pianiste, aucune raison de s’en vouloir à ce point. « You were wasted, it’s okay, it happens. » assurait Leona alors qu’elle s’approchait de la jeune femme. Elle avait tendance a boire un peu trop donc elle comprenait. Puis il était question d’une peine de Coeur donc it wasn’t weird or problematic, a première vu Sana n’avait pas de soucis d’addiction, donc all was well. « I was happy to help. » Elle s’arrêtait en face de Sana pour venir retirer une feuille de ses cheveux. « Next time just come by the door, it’ll be less messy. » Notait-elle en pouffant de rire avant de s’arrêter en notant que Sana la fixait bizarrement. Elle ne la lâchait pas des yeux et Leona commençait à se demander si elle n’avait pas quelque chose sur le visage ou si Sana n’était pas en train d’avoir une attaque. « You’re sure you okay ? » s’inquiétait-elle de nouveau avant qu’elle ne se souvienne des confessions inattendus de Sana ce fameux soir. « Sorry. » lâchait-elle, dénouant son paréo pour venir le renoué autour de sa poitrine, histoire de se couvrir d’avantage. « Better? » demandait-elle plus amuse qu’autre chose par la situation. Si elle passait son temps à flirter, surtout après quelques verres, c’était tout de même parce que, malgré son look parfois négligé, Leona aimait plaire. Et l’idée que Sana soit en plein combat avec sa libido l’amusait beaucoup. Peut-être un peu trop d’ailleurs. « D’you want something to drink ? You look a little hot. » Un sourire malicieux venait étiré ses lèvres avant qu'elle ne repousse lentement ses longues mèche brune dans son dos. Fallait juste espérer que ni Lise et ni Kai ne rentre maintenant à la maison, alors que Lenny commençait tout juste à s'amuser.

Tu te fonds en excuses ou tout du moins, tu fais bien passer le massage que cette soirée était - à tes yeux - non acceptable. Yet again, au vu des circonstances seulement. Tu avais besoin de l’évoquer, de l’évacuer. Leona, elle , semblait prendre les choses avec décontraction. « You were wasted, it’s okay, it happens. » Elle tente peut-être simplement de te rassurer mais il fallait avouer que cela te soulageait. Pas de regard de travers de sa part, pas d’ironie mal placée, ni quoi que ce soit qui te fasse craindre qu’elle ne garde un ressentiment « I was happy to help. » Tu laisses un petit sourire rassuré venir naitre aux coins de tes lèvres avant de te figer sur place au rapprochement de la brune, que tu n’avais pas vu venir malgré ton regard de rapace. Elle est vive la musicienne ! Elle retire une feuille de tes cheveux et tu sens ton petit coeur d’ado s’emballer. Come on Sana ! Don’t be such a pussy ! « Next time just come by the door, it’ll be less messy. » Elle s’amuse de ta situation alors qu’il te faut un petit moment avant d’arriver à lui répondre. Les mots sont pourtant là dans ton esprit mais ils prennent leur temps. Ou plutôt - tu - prends ton temps pour ne pas bégayer comme une amateur. “Well I tried. But you didn’t ear me. And believe it or not, I wasn’t ballsy enough to just try to open the door by myself.” Petite pause, haussement d’épaules “Last time I tried that, It didn’t go so well” Way to go girl ! Voilà, retrouver ton humour, ça c’est bien !

Maintenant, peut-être essayer de se relaxer un peu. Non ? Car si ton regard n’a pas le droit de se plonger dans la vue offerte, il n’est pas forcément obligé de faire peur non plus. Ou d’être aussi … creepy ? Il ne faut d’ailleurs pas longtemps à Leona pour comprendre que quelque chose cloche. « You’re sure you okay ? » Merde. Tu dis quoi maintenant ? Tu pourrais tenter de noyer le poisson dans l’eau mais Miss Lewis prend les devants, te faisant clairement comprendre que tu étais complètement cramée ! A découvert ! Ton “major secret crush” n’en était plus un du tout. Du moins secret. Parce que crush …
L’air mutin, Leona défait son paréo de taille afin de l’envelopper autour de son buste. « Better? » Tu te sens terriblement vulnérable et surtout bien stupide. Tu tentes maladroitement : “Oh … yeah. I mean … whatever, you …” Tu t’arrêtes. C’est encore pire. Il n’y a plus à nier bêtement. Tant pis. Tu lâches un soupire d’aveux malgré tout amusé “Actually, not really, but that’s ok.” Au moins c’était clair … Tu n’en étais pas franchement moins mal à l’aise mais “The cat’s out of the bag” comme on dit ! « D’you want something to drink ? You look a little hot. » OH - MY - GOD … T’étais à peu près certaine que l’univers était en train de te tester. Ou de te faire une putain de blague. Pas possiblement autrement. Ses mots, sa gestuelle, son corps … C’était pas interdit ce genre de combinaison ? Tu fais rouler ta lèvres inférieure entre tes dents. Juste un instant, avant de faire la moue et de capituler à ce que tu ne devrais probablement pas ! “Sure. Thanks. I think I’ll need it …” Pas franchement l’idée du siècle … “Anything’s good. Except for … cheap vodka I guess” Ou n’importe quel alcool mais bon … Tu doutes que Leona ne te serve un jus d’ananas !

Elle s’éloigne et tu la suis un peu. Sans la coller. Leona de dos, tu en profites “légèrement” pour te laisser aller à observer l’interdit. Ça ne comptait pas si personne ne savait ! Mais surtout tu insistes encore “Seriously, sorry again. I wasn’t just wasted. I know myself and I know I can hold my liquor pretty good. But that … That was not ok and way too much.” Leona disparait à l’intérieur le temps de vous servir vos verres. Tu restes sagement dehors, non sans ajouter : “But hey, my hand is much better ! You’re a good nurse”. Tu agites le membre dans les airs, sans même savoir si Leona pouvait le voir. Tu laisses ton regard se détendre un peu et scruter un peu mieux les alentours, les petits détails qui font d’une personne ce qu’elle est. Ce qui traine dehors, le neuf, le plus ancien, la manière de disposer les choses. Surement une déformation professionnelle.

C’est vrai qu’elle ne l’avait pas entendu sonner, mais bon la porte était ouverte et elle aurait compris qu’elle se permette de traverser le salon pour venir la chercher ici. Après tout : il n’y avait pas grand-chose à voler chez elle, donc elle ne craignait pas grand-chose. « I can take everything off too. I’m not sure which way you’ll like it better. » lâchait-elle, la taquinant avant de lui proposer un verre. Il valait mieux changer de sujet, sait-on jamais, elle n’avait pas réellement envie de se retrouver nue dans son jardin. « Noted, no cheap vodka. » ajoutait-elle en s’éclipsant vers la cuisine. Elle ouvrait son frigo attrapait rapidement deux bières et les décapsulaient alors que Sana continuait ses excuses près de la baie vitrée. Puis elle la rejoignait tranquillement, voyant sa main s’agiter près de l’ouverture de la porte. « I’m glad your hand is better.  » notait-elle en lui tendant l’une des deux bières. « You were sad and wasted. There’s no point in apologizing this much for that. We’ve all been there. » assurait-elle avant de prendre une gorgée de bière. « Come and enjoy the sun with me for a moment. » Gosh, elle était très chill aujourd’hui, ou elle aimait simplement trop l’attention pour laisser Sana partir aussi vite.

« I can take everything off too. I’m not sure which way you’ll like it better. » Leona n’avait pas laissé le temps à Sana d’ajouter quoi que ce soit et s’éclipsait déjà. Tant mieux. Dans son dos et comme pour extérioriser un trop plein, tu articules un “OH MY GOD” muet accompagné d’une gestuelle où tes mains viennent s’écraser sur ta tête. Tu te reprends vite en un petit raclement de gorge et une expiration prolongée. Tu te doutais qu’elle jouait avec toi plus qu’elle ne flirtait vraiment. Cela devait être un simple et juste retour des choses après ta pathétique tentative de la mettre dans ton lit en début de semaine. Ce qui - d’ailleurs - venait bien prouver que tout cela, tu ne l’avais pas simplement rêvé ou imaginé mais il s’agissait donc de véritables souvenirs. Great ! … Tu dois donc non seulement assumer les conséquences de tes actes mais en plus, on ne peut pas vraiment dire que tu puisses te laisser aller aux provocations. Voilà donc un exercices des plus périlleux pour ta petite personnes …

Leona revient vers toi via la baie vitrée derrière laquelle tu étais restée, ne te permettant pas de rentrer comme ça. Tu avais simplement observé, laissé ton regard courir de ci, de là. Tu avais deviné un petit bordel organisé, il y avait l’un ou l’autre cartons dans le coin du salon et les plantes de la terrasse semblaient manquer d’eau. Il y avait un énorme piano au milieu de la pièce principale et des feuilles de notes non loin. C’était la vue que tu préférais. Tu t’étais laissé porter à imaginer Leona pianoter dessus, créer, écrire. Presque comme un tableau d’artiste qu’on observe avec fascination. Parce que c’est beau, mais surtout inaccessible. C’est un monde qui ne t’appartiens pas. L’art. La musique. L’inspiration. Te sortant de cette image mentale, la brune te tend une bière fraiche et décapsulée. « I’m glad your hand is better. » Tu attrapes la boisson dont tu ne te fais pas prier pour avaler la première gorgée. “Thanks. And yes, almost as good as new.” On ne pouvait pas vraiment en dire pareil pour la boite aux lettres en question. Car lorsque tu étais repassée chez Al’ le lendemain, tu avais pu voir l’étendue des dégâts et t’étais presque amusée à constater l’intensité du choc. Pas solide ces machins là !

Revenant sur ta nouvelle excuse, Leona insiste : « You were sad and wasted. There’s no point in apologizing this much for that. We’ve all been there. » Ouais, surement. Tu hausses simplement les épaules “Yeah, not a great combo I guess” . La musicienne retrouve le milieu du jardin. « Come and enjoy the sun with me for a moment. » Tu la suis, sans vraiment réfléchir. Savoir si ceci était une bonne idée ou pas n’était plus vraiment sur la table. Tu commençais à en avoir marre de lutter contre tout. Alors oui, si c’était proposé, tu allais profiter un peu de sa compagnie. Tu lui laisses son transat et attrapes une chaise de jardin par le dossier. Tu la rapproches un peu et t’installes dessus. Laissant aller ton corps sur le dossier, tu prends une nouvelle gorgée de bière et ne gâches pas ton plaisir d’observer, l’air de rien, la brune reprendre sa place. “I didn’t think you would be alone” Constates-tu et faisant référence, sans le mentionner, au fait que tu pensais Leona en couple posé.

Ce qu’elle faisait n’était pas bien, elle le savait, mais elle en était certaine : ce n’était qu’un petit jeu et ça n’irait pas plus loin. Ce n’était pas comme avec Scarlett, là elle avait le contrôle. Puis Sana n’était pas son genre après tout, donc il y avait peu de chance pour qu’elle se laisse aller à la tromperie. Alors elle se réinstallait sur sa chaise-longue, défaisant son paréo pour se remettre au soleil, ajustant le haut de son bikini alors que Sana, elle, tirait une chaise pour venir s’installer à côté d’elle. “I didn’t think you would be alone” Le regard de Leona se reporte sur Sana, avant de prendre une nouvelle gorgée de bière. « Well, my daughter moved in but she’s not around right now. » notait-elle. Elle savait bien que Sana ne parlait pas de ça, pas de sa fille, mais bien de sa compagne qui n’était pas dans les parages, à croire, effectivement, que Leona menait une vie de célibataire. « And, I don’t live with my girlfriend. We both have our place and crash at each other’s. » ajoutait-elle, alors qu’elle venait plier lentement sa jambe droite. « She could come in at any moment. That’s the beauty and thrill of it all. » Elle pouffait de rire avant de prendre une nouvelle gorgée de sa boisson. « So if you hear the door, just stop staring. » Elle n’était décidément pas croyable. Elle prenait une dernière gorgée de bière avant de se redresser dans son siège pour mieux observer Sana. « All jokes aside: remind me to never get too drunk with you. I feel like it’d be a terrible combo…. The both of us… totally wasted. » Clairement. Si Sana bourrée n’avait pas peur de Leona et Lenny bourrée elle n’avait pas de limite, alors les deux ensembles donnerait une sorte de chaos et tromperie à gogo. Et même si elles avaient toute les deux bien du mal à rester fidèle, elles savaient l’une comme l’autre qu’il ne fallait pas franchir cette ligne.

Installée sur ta chaise de jardin, tu te laisses un peu aller sans pour autant prendre tous tes aises. Tu retrousses un peu les manches de ta large chemise crème et ouvres un bouton supplémentaire. Juste ce qu’il faut pour profiter du soleil qui vient caresser ta peau. Ça faisait du bien. Tu n’avais plus vraiment pris l’habitude de t’exposer depuis peut-être des années … Probablement car à l’époque tu n’aimais pas que ton épiderme fonce si vite. Aujourd’hui, ce genre de détail te passait carrément au-dessus de la tête.

Alors que tu évoques ta surprise de trouver Leona seule chez elle, celle-ci t’explique la situation. Sa fille d’abord. Et puis ce à quoi tu pensais vraiment : sa compagne. Tu avais toujours - à tord - imaginé qu’elles partageaient le même toit, la même vie. Surement toi-même conditionnée par de stupides règles, que tu n’aimais pourtant clairement pas suivre. Après tout, ce n’est pas l’âge qui a raison de la situation de quelqu’un mais bien sa volonté. « And, I don’t live with my girlfriend. We both have our place and crash at each other’s. » « She could come in at any moment. That’s the beauty and thrill of it all. » En un sens, tu appréciais la réponse de Leona. Les obligations n’existaient que dans les esprits fermés. Tu y voyais presque là un espoir. Vivre autrement était possible et cela t’ôtait un poids sur les épaules. Cette foutue peur de l’engagement ou plutôt de l’enfermement. Tu faisais quoi si tu te sentais commencer à étouffer ?!
Perdue dans tes pensées, Leona te rappelle à la réalité par une boutade bien piquée et visant clairement dans le mille : « So if you hear the door, just stop staring. » Elle s’amuse de ta pauvre personne avec une facilité déconcertante. Tu trouves ça extrêmement sexy. Terriblement même. “You clearly noted that it is probably impossible for me so … I’ll just jump back in the bush I came from and run.” Leona se redresse dans son transat. Ton regard croise le sien et tu ne peux t’empêcher de penser qu’en général, les rôles sont inversés. C’est assez étrange. Comme si tu t’observais au travers d’un miroir magique. Tu venais de le traverser et tu te retrouvais à la place de ces filles que tu aimais charmer, avec lesquelles tu jouais … “Plus, she must be used to people checking you out … Hope she’s not too jealous.” Tu ne connaissais pas Lise. Tu avais dû apercevoir sa silhouette une ou deux fois à peine. Une grande blonde si tu te souviens bien. Alors que tu faisais tourner machinalement ta bouteille de bière sur ton genoux, tu reportes celle-ci à ta bouche afin d’en prendre une nouvelle gorgée.
« All jokes aside: remind me to never get too drunk with you. I feel like it’d be a terrible combo…. The both of us… totally wasted. » Tu avales de travers. Te retiens de justesse d’en recracher partout. Tu ne t’attendais pas vraiment à ce genre de commentaire. Tu ne sais pas si tu dois rire ou flipper. Ou … espérer ? Non non, surement pas ! “She’s playing you Sana ! It’s called payback. Keep it in your pants !” Tu te passes le revers de la main sur la lèvre inférieure, au cas où quelques gouttes de bières auraient malgré tout trouvé leur liberté. Tu souris et secoues légèrement la tête : “You’re never gonna let this go aren’t you ? You’re gonna torture me for life, right ?” Petit rire plus assuré. En un sens, d’avoir crevé l’abcès avait peut-être du positif. “And … don’t give me bad ideas …” Le ton est plus charmeur mais tu n’es pas encore à ton niveau. Tu ne le serais jamais face à Leona. Ainsi, les mots sortent mais ton regard glisse furtivement afin d’éviter ses pupilles. Oh des cuisses …. Non non non ! L’herbe, voilà c’est joli de l’herbe !

“You clearly noted that it is probably impossible for me so … I’ll just jump back in the bush I came from and run.” Elle avait au moins l’honnêteté d’admettre ses faiblesses, ou plutôt cette faiblesse puisque visiblement celle-ci prenait la forme de Leona. Elle n’avait jamais remarqué qu’elle faisait de l’effet a Sana, pas avant qu’elle ne le lui avoue l’autre soir, sans quoi elle s’en serait amusé bien plus tôt. Lenny secouait rapidement la tête alors que Sana se laissait aller à un petit compliment plus ou moins déguisé. « People don’t check me out cause I go out with clothes on and also cause I’m way past fifty which makes me pretty much invisible. » notait-elle dans un sourire. « And I don’t mind, really, It makes it easier for me to check out others. » avouait-elle avec légèreté. C’est sûr que passé un certain âge, dans cette société, une femme n’était plus considérée comme sexy. C’était comme s’il y avait une date de péremption. George Clooney serait probablement vu comme hot jusqu’à ses soixante-dix ans, peut-être même plus ! Mais une femme, de quarante ans et plus était immédiatement vu comme une mère de famille, and somehow not-fuckable anymore. Lenny s’y était fait. Elle avait joué de ses charmes et attiré les regards assez longtemps, lors de ses jeunes années, à suivre son groupe dans des tournées sans fin au travers du pays. Elle avait tout fait, tout essayer, puis elle avait trouvé un bon époux et c’était casé. Aujourd’hui elle travaillait dans l’ombre a composé ces bandes-son qui tiraient les larmes des spectateurs sans jamais apparaitre à l’écran : et ça lui allait bien comme ça ! Elle n’avait plus rien a prouvé, plus besoin de porter des tenues trop serrées pour attirer les regards, she had her time and she was fine with it. “You’re never gonna let this go aren’t you ? You’re gonna torture me for life, right ?” Leona échappait un rire franc en entendant ça, hochant lentement la tête. « It’s just too good to let it go. » admettait-elle avant de prendre une nouvelle gorgée de sa bière. « It’s only a bad idea if you overthink it. » ajoutait-elle en se penchant dangereusement vers la brune avant de se réinstaller dans son transat. « Have you talked to her since the mailbox incident? Or you’re giving it some time? » elle prenait une nouvelle gorgée de bière, préférant éteindre un peu l’incendie qu’elle semblait s’acharner à lancer depuis que Sana avait mis le pied dans son jardin. Lise pouvait débarquer à tout moment, il fallait qu’elle garde ça en tête et évite que ce petit jeu ne devienne hors de contrôle. Et quoi de mieux pour éteindre ce feu qu’une bonne douche froide en évoquant la petite amie contrariée.

Ton compliment déguisé ne l’est d’ailleurs pas vraiment. Mais l’intention de le masquer n’y était pas non plus. D’ailleurs, ce n’était pas de la flatterie. Tu penses réellement les mots prononcés. Tant pour le charme de Leona que l’interrogation face à une potentielle jalousie de la part de sa compagne. 
En tout cas, toi, tu le serais. D’ailleurs c’était le cas avec Al’. Un comble n’est ce pas ? … Mais si tu t’autorisais à déraper, imaginer que Alejandra puisse faire de même ou se laisse séduire par quiconque, te rendait folle. C’était plus fort que toi.

Pour en revenir à la brune du jour, ta mine se fronce et tu pouffes face au sourire que porte pourtant Leona en prononçant ces quelques mots. Tu avais du mal à y croire. “Nonsense ! That might be just a ‘men thing’ …” Tu lèves les yeux au ciel indiquant, sans avoir besoin de mot, tout le mépris que tu portes à ce genre de comportement masculin. Tu reprends une gorgée de bière et souris lorsque Leona énonce se laisser aller à reluquer les autres … C’est marrant, tu ne lui avais jusqu’alors jamais imaginé ce côté aussi “libertine”. Elle dégageait bien quelque chose de très “femme fatale” mais tu ne la connaissais pas assez pour en connaitre davantage. Depuis votre dernière rencontre, les choses changeaient un peu. T’avais clairement chamboulé la dynamique propre et bien rangée de votre relation de connaissance lisse et cordiale. Ca c’était lorsque ce qui se passait dans ta tête ne t’appartenait encore qu’à toi seule …. Ouais, ça aussi ça avait changé ! Et tu ne pouvais t’en vouloir qu’à toi-même. 

Mais plutôt que de feindre ou de prier le ciel pour que tout ceci se tasse, tu avais encore préféré opter pour la seule option raisonnable qui, étrangement, aidait ta gène à se stabiliser, à savoir : l’aveu. Et bon sang ce que la brune en profitait ! « It’s just too good to let it go. » Tu secoues la tête, amusée, non sans soigneusement éviter son regard.
Lorsque tu redresses la tête, tu surprends la silhouette de Leona venir dangereusement se rapprocher de toi. Tu te figes. « It’s only a bad idea if you overthink it. » Ton coeur manque un battement. Clairement. Elle avait l’art de jouer avec ta pauvre personne comme un chat s’amuse d’un insecte. Tu finis par déglutir et te jeter à nouveau sur ta bière. Leona se rallonge avec élégance, comme si de rien était, le sourire en coin. En cet instant précis, si tu n’écoutais que l’animal primaire et sauvage en toi, tu lui sauterais dessus. Tout aussi simplement. Les images de ce scénario défilent dans ton esprit. Non pas comme moteur d’action mais comme un fantasme auquel se laisse aller pour lâcher la pression.

Tu forces ton regard à glisser vers d’autres horizons, rejoignant finalement le gazon plutôt bien tondu. C’était boring as fuck mais plus safe. Lorsque la voix de Leona résonne à nouveau, elle met, tout aussi sec, fin à cette naissance de brasier dans ton ventre. C’est ce qu’on appelle une belle douche froide : « Have you talked to her since the mailbox incident? Or you’re giving it some time? » Tu redresses le visage, vides un peu plus ta bière et te cales bien contre le dossier de ta chaise. Les images de ce début de semaine te reviennent en tête. Pas tant celles encore brouillées de ta nuit de “déboire” mais bien celles beaucoup plus fraiches d’il y a quelques jours. “I would have loved to … but eventually I had to go get my car back …” Bien que tu te déplaces la plupart du temps en moto, t’avais quand même besoin de ta caisse pour le boulot. Pas tous les jours mais tu ne pouvais pas te permettre de ne pas avoir le choix. Nouvelle moue, nouveau haussement d’épaules. “So … it wasn’t pretty. We couldn’t really talk ‘cause her kid was there but I know her. She hates me right now. And she’s suffering …” Les derniers mots sont presque murmurer. Comme une honte. Car tu n’es pas un monstre et sa peine te touche sincèrement. Il est d’ailleurs souvent bien plus aisé pour toi de l’oublier ou de prétendre ne pas la voir. “Don’t know how to fix this …” Tu termines ta bière plutôt rapidement et gardes la vidange en main venant laisser tes doigts gratter l’étiquette en papier.

Ce changement de sujet n’était pas une mauvaise chose, loin de là. C’était un peu frustrant de ne pas continuer à titiller Sana, s’amuser un peu plus de son attirance et surtout de sa faiblesse pour Leona. Mais toute bonne chose avait une fin et Lenny préférait y mettre fin elle-même, maintenant, plutôt que Lise ne s’en occupe en franchissant la porte d’entrée. Leona grimaçait en entendant la réponse de Sana qui avait dû se taper un walk of shame pour aller récupérer sa voiture chez sa copine. « Give her some time, apologize everytime you get the chance to and…I guess that’s about it. » notait-elle avant de prendre une gorgée de bière. Elle parlait un peu sans savoir, puisqu’au fond, elle n’avait jamais vraiment eu l’occasion de s’excuser auprès de son ex et il n’aurait de toute façon pas voulu lui pardonner son geste. Il avait tout de suite lancer la procédure de divorce. Mais pour Sana c’était diffèrent, elle n’en était pas à sa première tromperie et n’avait pas la bague au doigt, alors peut-être qu’elle allait avoir le droit a une seconde chance. « Maybe it’s time for you to try and be more faithful? I know it’s easier said than done, but you can have fun and flirt without going too far…. Right? » Elle reposait ses pieds dans l’herbe pour prendre une position assise sur son transat. « I mean, when you’re the one in control, making the other one blush and all… you know when you’re going too far. Like: a minute ago I was this close to get into your pants, but I made the decision not to. It’s that easy. You just have to practice. »

C’était fois t’avais l’impression d’avoir été trop loin. Ou du moins, cette impression était décuplée par le simple fait d’avoir été démasquée. Car au fond, on pouvait se demander avec justesse si tu étais désolée d’avoir mal agit ou désolée de t’être fait prendre … Bonne question. Ton esprit divague, ci et là, imaginant tout autant les meilleurs que les pires scénarios.
Leona reprend la parole et évoque comme une évidence : « Give her some time, apologize everytime you get the chance to and…I guess that’s about it. » Tu hausses un sourcils et laisses un petit soupire faussement amusé s’échapper de tes lèvres : “That easy uh ??” On comprenait aisément au ton que tu venais d’emprunter que tu avais du mal à imaginer que cela puisse suffire. Et pourtant … Il n’y avait pas 50 options. La brune avait surement raison. Que pouvais-tu faire de plus que te fondre en excuse ? “Worked for you ?” t’oses-tu à lui demander en faisant pointer le goulot de ta bouteille vide vers elle et sans t’en rendre compte. Tu n’étais même pas certaine qu’elle ait eu besoin d’en arriver là, mais pour l’instant, tout témoignage était bon à prendre et t’aiderait à soulager ta pauvre en âme en peine … Bon sang, c’est que tu arriverais presque à faire pleurer dans les chaumières alors que tu avais littéralement tout à te reprocher ! Enfin bref. Leona était peut-être (surement ?) plus forte que toi. Elle semblait manier l’art de la séduction avec brio et celle-ci vint d’ailleurs plus ou moins le confirmer : « Maybe it’s time for you to try and be more faithful? I know it’s easier said than done, but you can have fun and flirt without going too far…. Right? » Silence. Tu te perds à nouveau en réflexion. Waw, comme s’il avait fallu attendre que ça soit elle qui te le dise pour que ça prenne tout son sens … ! Ridicule Sana … 
Ton hôte se redresse, quitte sa position allongée et repose ses pieds dans l’herbe, assise face à toi. « I mean, when you’re the one in control, making the other one blush and all… you know when you’re going too far. Like: a minute ago I was this close to get into your pants, but I made the decision not to. It’s that easy. You just have to practice. » Tu souris, presque dépitée. Tu ne relèves même pas le fait qu’elle s’octroie tout le pouvoir de votre échange et étrange relation. Parce qu’elle avait raison. Tu aurais pu jouer les filles bornées et faire valoir ton égo avec n’importe qui d’autre, mais pas ici. Leona avait raison. Il lui aurait suffit de te donner le GO et t’aurais probablement pas réfléchis deux fois. D’ailleurs de l’entendre parler de la sorte, de tout ça et avec autant d’assurance, ça ne t’aidait pas franchement à la voir autrement qu’extrêmement attirante. C’était son aura … Il allait falloir que tu t’habites.
“The thing is that I am always in control. Well … not with you but that’s very strange and an exception” C’était d’ailleurs terriblement déstabilisant pour toi et Leona l’avait bien compris. “What I mean is that I’m the boss of this all thing ! And I love it.” Tu t’arrêtes une seconde, te rendant compte que c’était bien la première fois que ces mots sortaient de ta bouche. En général, t’en parlais pas. Presque jamais. Et s’il était de connaissance générale que tu étais du style à ne pas être fiable, personne ne t’en parlait jamais vraiment. Personne n’était un jour venu te prendre par la main, t’avait forcé à t’assoir et t’avait demandé ce que the fuck tu foutais dans ta vie ! “But yeah. I guess I have no other choice to try.” Tu jettes un regard à ta bière avant de te rappeler avec déception que tu l’avais déjà terminée. “What’s fucking scary is that I never really tried. So it’s pretty normal that shit happens. But what if I try and find out that I just can’t … That I’m sick or broken or something … ?” Tu parles le regard dans le vide. Ça sort tout seul. Lorsque enfin ton regard décroise celui de Leona, tu secoues la tête : “Sorry, forget about it. I don’t want to ruin your Sunday more than I already did. If I keep on going, I’ll have to pay your for the consult’” Tu lâches un petit rire, préférant soudainement user d’un peu d’humour pour ne pas t’enfoncer dans les méandres goudronneux de ton existence.

« To be honest I’ve never really had to apologize since the one time I got caught it ended in a divorce. But I’m guessing that’s probably all you can do. » notait-elle avant de se mettre en position assise. Sana voulait visiblement essayer de bien faire et de se contrôler, mais avait peur d’échouer et que cet échec ne dévoile un problème chez elle. Leona fronçait légèrement les sourcils, réfléchissant à ce point de vu tout nouveau pour elle qui n’avait jamais penser à cette probabilité. « You’re not ruining anything sweetie. » assurait-elle d’une vois rassurante. D’un coup elle voyait presque Sana comme sa fille et non plus comme celle qu’elle draguait un peu plus tôt. Elle semblait sincèrement embêter par cette situation, effrayée même à l’idée d’avoir un problème. « If you’re in control, if you’re the boss, I don’t see how you couldn’t stop yourself in time. » Elle marquait une pause, pensive avant d’ajouter: « You love her, don’t you? » Elle terminait rapidement sa bière, posant la bouteille vide au pied de son transat. « If you really love her, all you have to do is remind yourself of her when you’re with someone else. » C’était facile à dire, moins evident à faire et elle le savait très bine puisqu’elle avait bine essayer de garder Lise à l’esprit en revoyant Scarlett, mais rapidement celle-ci avait réussi a chasser sa grande blonde de ses pensées. Après, Sana n’avait peut-être pas une Scarlett dans sa vie, peut-être qu’elle n’avait que de relation avec des femmes quasiment inconnues. Lenny n’avait pas vraiment envie de rentrer dans les détails avec la brune. Après tout : qui passait sous les draps de Sana ne la regardait pas. « Anyway. If that doesn’t work, then maybe you’re some kind of sex addict and if that’s the case you know you can get some help. » Pour quelqu’un qui était mauvaise pour donner des conseils et qui en général parlait peu, elle s’en sortait plutôt bien pour le coup.

Décidément, en ce dimanche ensoleillé, tu en apprenais plus que tu ne l’avais imaginé. Sur Leona tout d’abord mais également - et en un sens - peut-être même sur ta propre personne. C’était étrange. La dynamique de vos échanges avait naturellement pris un autre tournant qu’à ton arrivée. « To be honest I’ve never really had to apologize since the one time I got caught it ended in a divorce. But I’m guessing that’s probably all you can do. » Ton visage se tord en une certaine moue qui en disait long sur l’aveu de la brune. Ce n’était pas franchement le genre de choses que tu rêvais d’entendre pour te gonfler de courage. “Oh well, that’s super reassuring …” En soi, ce n’était pas vraiment pareil car, évidemment, tu n’étais pas mariée. Il n’y avait pas de problèmes de papiers ni de fric qui rentraient en ligne de compte dans ton cas. Mais bon …

Tout ça te fout quand même bien le bourdon. Si tu n’étais pas tant dans une certaine retenue face à Leona, tu lui aurais bien redemandé une seconde bière. Pour te calmer, par habitude ou … pour oublier ? « You’re not ruining anything sweetie. » Le ton est emphatique, rassurant et presque maternel. Tu redresses le regard vers la brune légèrement plus proche de toi depuis son changement de position. L’espace d’une seconde, tu ne peux t’empêcher de penser que Leona est quand même la définition parfaite de la milf … Bon il n’y a pas d’enfant dans le tableau mais : you got the point. Pour cette fois, tu ne laisses rien transparaitre, pas vraiment. Car d’autres émotions prennent le dessus. La conversation est plus sérieuse et la soudaine angoisse en toi, bien présente. « If you’re in control, if you’re the boss, I don’t see how you couldn’t stop yourself in time. » C’était effectivement à envisager. T’avais pas vraiment le choix. Fallait tenter. Changer les règles du jeu. « You love her, don’t you? » Leona termine sa bière et tu te contentes d’un simple hochement de tête pour noter l’affirmative. « If you really love her, all you have to do is remind yourself of her when you’re with someone else. » Là ça devenait compliqué. Car en général, il y a avait comme une sorte d’interrupteur en toi qui switchait sur off cette possibilité. Un automatisme. L’un de ceux sur lesquels tu allais devoir bosser. Tu ne te l’avouais pas encore mais tu allais surement aussi devoir faire gaffe à l’alcool. Car souvent lorsque tu dérapais (sauf avec Andrea) ce dernier jouait un rôle important. Mais bon … un problème à la fois n’est ce pas ?!

« Anyway. If that doesn’t work, then maybe you’re some kind of sex addict and if that’s the case you know you can get some help. » Tu ne peux empêcher une nouvelle grimace, yeux écarquillés et pouffement surement plus nerveux que réellement amusé. “Yeah great ! That would be awesome … ! I’d be like one of those white republican pig that I adore sooo much !” Le ton est piquant, bien évidemment ironique à souhait. Même plutôt cynique. Tu te passes une nouvelle main dans les cheveux et venant glisser tes dix doigts à l’arrière de ta nuque, tu t’étires, laissant ton regard se perdre un moment dans le ciel bleu immaculé. Lorsque la lumière devient trop forte et te fait battre des cils frénétiquement, tu reprends une position plus classique sur ta chaise en un soupire. “But I guess you’re right. Not sure that Al’ would love the idea but at least I could seek for help.” Cette fois c’est un rire plus franc qui s’échappe de tes lèvres : “God I can’t believe that I’m actually talking about this with you … !” Tu secoues la tête en un petit sourire avant d’ajouter en pointant un index vers la brune. “If this is happening, you do know that I’ll have to invite you to a meeting, right ? Thanking the help in my life and all that shit … Celebrating getting a 'no sex 6 month chip' or whatever. And that’ll be clearly awkward for the both of us. So you might as well be prepared …” Nouveau rire. T’imagine le pire. Tu te perds dans un scénario impossible (is it ??) juste pour relâcher la pression. Non, t’étais pas malade ! T’y arriverais. T’étais pas un putain d’animal … Allez, on y croit !