I don't wanna wreck your Friday, I ain't gunna waste my lies. I just wanna take your time
Aujourd’hui, tu as finalement décidé de prendre un jour de repos. C’est assez étrange pour toi, alors que tu es depuis tellement d’année jeté à corps perdu dans ton travail. A croire qu’en brisant ton mariage, tu as réussi à te foutre dans le crâne qu’il était grand temps que tu te décides à lâcher prise. Enfin tu as beau avoir pris une journée de repos, tu tournes en rond comme un lion en cage. Levé trop tôt pour pouvoir parler de véritable répit, tu as rapidement commencé à ne plus savoir quoi faire, enfermé chez toi comme un ermite. Mais que faire alors ? Proposer à un des Crawford de faire quelque chose ? Matthew doit sans doute travailler aujourd’hui, Owen doit avoir un entrainement ou quelque chose à faire. Et puis les jeunes ont sans doute bien autre chose à faire que de s’occuper d’un vieux croulant comme toi non ? Parce que c’est un peu comme ça que tu te vois : un vieux croulant, un vieil emmerdeur trop proche de la retraite pour penser aux plus jeunes. Ou alors, peut-être que tu continueras de travailler jusqu’à ce que mort s’en suive, ce serait bien ton genre ça ! Même ton filleul te l’a déjà fait remarquer, en plaisantant sur le fait que tu ne vas pas non plus faire ça jusqu’à tes quatre-vingt-dix ans. Tu espères bien avoir passer l’arme à gauche avant d’arriver à cet âge là parce franchement, courir derrière les criminels en déambulateur, très peu pour toi. Déjà que tu te sens rouillé face à la jeune génération, il n’y a plus que ton expérience en profilage qui te permet d’avoir plus de poids dans la balance ! Lais tu n’es tout de même pas prêt à laisser ta place.
Tu te décides finalement pour aller voir Crawford senior. Après tout, ce n’est pas Alexander qui va te sermonner de venir lui casser les pieds. Il est à la retraite donc après tout, il ne va pas râler qu’il a du boulot ! Te voilà donc chez ton vieil ami, installé devant un café. Vous parlez du bon vieux temps, vous remémorer ces années passées à travailler ensemble. Mais aussi les moments un peu plus privés, comme lorsqu’ils t’ont demandé d’être le parrain de leur second fils. Vous en arrivez d’ailleurs à parler du prochain match de ce dernier, celui pour lequel il vous a offert des places. Tu en viens même à devoir faire jurer à Alexander de ne surtout pas te filmer pendant ledit match ! Parce que tu es du genre expressif et qu’il ne faudrait pas que les jeunes voient ça. Voilà bien un moyen de pression infaillible… Tu en viens du coup à passer plus de temps que prévu chez eux, te retrouve invité pour le repas du midi. Et puis finalement, tu discutes à nouveau, des albums photos sont ressortis, montrant les enfants jeunes. Certains repas organisés tous ensemble, affichant les enfants Crawford accompagnés des tiens. Tu n’aurais pas cru qu’il y avait autant de souvenir. Pour le coup, ta famille a volé en éclat il y a cinq ans donc ça te fait évidemment un pincement au cœur, même si tu n’en montre rien.
C’est en fin d’après-midi que tu repars finalement. Tu traines presque la patte dans les rues de Los Angeles. La journée n’est pas encore finie, te voilà de nouveau à te demander ce que tu vas pouvoir faire. Alors, tu te décides pour commander un repas. Non pas que tu ne saches pas cuisiner mais si tu commences à vouloir cuisiner, tu vas rentrer, tu rendre compte que ton frigo est vide et ne pas avoir le courage de ressortir… donc avoir faim toute la nuit. Tu passes donc une commande pour un repas asiatique. On repassera pour quelque chose de diététique. Tu continues alors de flâner un peu, te demandant au passage ce que peuvent bien faire ton ex-femme et tes enfants. Puis finalement, tu arrives au restaurant, donnes ton nom pour récupérer ta commande. Mais tu n’en as pas braiment le temps que déjà, une demoiselle s’approche de toi et t’interpelle. « Tonton ! Ça fait tellement longtemps ! » Tu hausses un sourcil, un peu surpris. Tu ne la connais pas pourtant, et elle ne risque clairement pas d’être ta nièce. Mais tu comprends à son regard que quelque chose cloche. Alors tu joues le jeu. « Ben alors gamine, qu’est-ce que tu fous là ? Tout va bien ? »