Conseil sur le 7ème Art

” je n’ai jamais vu la floride … parait qu’il y fait bon vivre. “ je hoche la tête doucement. c’est vrai que c’est sympa mais je ne suis pas une grande fan de cette partie des états unis. il fait un peu trop humide à mon goût et puis ce n’est pas chez moi. ça me ramène également à ce fauteuil, ce handicap. et à rafe aussi un peu mais bon. en tout cas sana semble comprendre ce que je lui dis sans aucun problème. c’est marrant comment une simple rencontre dans un vidéo club peut lier deux personnes comme nous. je suis à peu près persuadée qu’en temps normal on se serait totalement évitées probablement toute notre vie. on n’a, je pense, rien en commun quand on ne se parle pas. on va dire que c’était le bon endroit au bon moment, comme si c’était prévu qu’on se rencontre. moi ça me va de penser ça.je trouve la soirée bien plus intéressante depuis que j’ai croisé son chemin. je pense qu’il en est de même pour elle - sans avoir l’air prétentieuse - étant donné qu’elle est toujours chez moi. elle a l’air d’être quelqu’un qui sait où aller et je ne l’imagine pas s’obliger à rester chez moi si ce n’est pas sa volonté primaire. ” on s’en fout de ça ! tes ailes elles sont dans ta tête. “ c’est vraiment plaisant de passer du temps avec elle. elle ne s’attarde vraiment pas sur mon handicap et semble même s’en foutre royalement. ” j’aime bien ta façon de penser. “ même si j’ai beau espérer autant que je le souhaite, je ne volerai plus jamais. être acrobate me manque parfois oui. dans ces moments là j’avais vraiment l’impression de voler. enfin déjà re-marcher ce serait pas mal. je pourrai, si je me forçais un peu. mais j’ai besoin de temps. une désillusion serait fatale. la conversation est si simple oui. si simple mais vraiment agréable. ” tu ne serais pas plus à l’aise ici ? “ je mets quelques secondes à comprendre de quoi elle me parle, de cette place de canapé juste à côté d’elle. ” je peux t’aider si tu veux. je me doute que tu saches te débrouiller mais … autant profiter d’un peu de répit, non ? “ et oui même si elle pointe un peu mon fauteuil, elle ne voit pas comme un obstacle insurmontable. vraiment agréable cette soirée. ” tu veux te la jouer preuse chevalière ? “ je rigole un peu mais l’idée est quand même fortement intéressante. ” mais avec plaisir. “ je tends les bras vers le haut et attends qu’elle s’approche de moi pour les nouer autour de son cou. définitivement le rôle de la princesse en détresse. ça ne me dérange pas tant qu’on ne me regarde pas avec de la pitié dans le regard, ce qui n’est pas son cas. ” normalement j’ai pas pris de poids ces derniers temps. “ et même, je pense que j’en ai perdu depuis que je suis en fauteuil. en particulier de la masse musculaire. je n’ai aucune idée du poids que je pèse mais sana a l’air pas mal musclée. et en effet elle me soulève sans aucune difficulté. ” waouh. “ on ne m’avait pas porté comme ça depuis… elle. elle me pose dans le canapé et j’attends qu’elle reprenne sa place à côté de moi. ” et bah, tu caches bien ton jeu. tu fais quoi dans la vie encore ? “ parce que je ne pense pas qu’elle me l’ait dit ou alors mon cerveau a décidé de filtrer cette information.

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“J’aime ta façon de penser”. Tu hausses les épaules dans une innocence de geste prouvant à quel point - sur le coup - ce n’était pas du jeu pour toi mais bel et bien ce qui t’était venu en tête sans réfléchir. Tu n’étais pas du genre à t’attarder sur si peu … Enfin “si peu” était peut-être une vision biaisée de la chose car évidemment tu n’avais pas à vivre avec. Ni le handicap, ni la personne en elle-même. Tu proposes alors à Gabriella de te rejoindre sur le sofa et par la même de quitter son fauteuil l’espace d’un bout de soirée. Une illusion de normalité peut-être. Tu ne sais pas si c’est plus pour elle ou pour toi que tu le proposes, mais la soirée est agréable et tu n’as pas envie de partir tout de suite.

Ta proposition n’étant pas balayée d’un revers de la main, ton visage s’éclaire d’un sourire mutin. “Tu veux jouer les preuse chevalière ?” Elle rigole et son rire te charme et t’amuse bien plus que la question en elle-même. D’ailleurs, pas besoin de réponse. La question étant plutôt rhétorique puisque la jeune femme embraye aussitôt : “Mais avec plaisir.” Elle te tend les bras et tu te redresses pour l’approcher. Tu n’as pas spécialement l’habitude de ce genre de geste, tu n’es pas non plus bien grande, mais le léger poids de Gabriella combiné à ce qu’il te reste de condition physique, facilite la tâche. Tu t’étonnes à ne pas basculer. L’alcool dans ton esprit aurait pu te jouer un mauvais tour mais bien heureusement, il décide de rester plus ou moins sage ce soir. Bien heureusement pour toi n’ayant bien évidemment pas pensé à ce détail en proposant ton aide à ton hôte. “Normalement je n’ai pas pris de poids ces derniers temps.” Il s’agissait effectivement d’un poids plutôt plume et cela n’était pas pour te déplaire. “Waouh” Tu pouffes à sa surprise et en rajoute une couche : “Je ne devrais peut-être pas te le dire mais je suis la première surprise de mes ressources physiques”. Ton rire se mêle au sien un instant alors que tu déposes la jeune femme sur le canapé. Reprenant ta place initiale, tu te tournes légèrement venant capter le regard de la blonde. “Et bah, tu caches bien ton jeu. Tu fais quoi dans la vie encore ?”

Juste ! Vous n’aviez pas encore partagé ce genre d’informations. En réalité très peu. Presque rien. Et si tu avais plutôt l’habitude de ce genre de scénario, à te retrouver chez des inconnues en pleine nuit sur “un malentendu”, tu doutais que ça soit le cas de Gabriella. Quelque chose en elle semblait beaucoup plus innocent et bien plus sage que toi. Tu esquisses en sourire en coin, amusée qu’elle n’ait pas remarqué l’arme dans ton dos. “Je suis flic”. Et là, une fois l’information donnée, c’était du quitte ou double. En général, il ne te fallait qu’une seconde ou deux pour comprendre si tu avais affaire à quelqu’un de respectueux des forces de l’ordre ou l’un de ses détracteurs. Dans le pire des cas, tu savais gérer … ca ne serait pas la première fois. “Et toi ?”

« je ne devrais peut-être pas te le dire mais je suis la première surprise de mes ressources physiques. » je me mets à rire même si j’ai un peu de mal à la croire. parce que proposer de me porter alors qu’elle ne pensais pas réussir à le faire c’est étrange. donc c’est pour ça que je me dis que oui, y’a quelque chose qui cloche. enfin… après non en fait je n’en ai aucune idée, disons que voilà, sa réaction avec ses actions semblent juste en oppositions. du coup je lui pose cette question, savoir ce qu’elle fait dans la vie, pourquoi elle arrive aussi facilement à me lever de mon fauteuil. c’est qu’il y a forcément une explication. « je suis flic. » et la voilà l’explication. je me mets à rire mais pas pour me foutre de sa gueule, juste que je n’y avais pas pensé. mais c’est vrai qu’elle doit avoir un sacré entraînement derrière elle et doit se maintenir en forme. enfin ça me paraît logique. « je vois. rien d’étonnant alors. » bon ça ne change rien au reste de la soirée, c’est juste intéressant de le savoir voilà tout. elle a dû en voir des choses. c’est peut-être un peu cliché de penser ça mais c’est vrai non ? « et toi ? » forcément ça ne m’étonne pas qu’elle me retourne ma question. c’est tout à fait normal. même si la réponse risque de bien plus la surprise pour le coup. « je suis coach de l’équipe de natation synchronisée de los angeles… » que je lâche alors après avoir bu une gorgée de mon verre. je le repose sur la table et tourne mon regard vers elle. « et ce n’est pas une blague. » bon okay je n’ai rien pour lui prouver ça la maintenant. maintenant ou jamais en fait, parce que oui, je suis coach pour l’équipe mais je ne vais pas dans l’eau. je n’y vais plus. « et j’ai été acrobate pour le cirque du soleil. mais ça c’était y’a longtemps. quand j’avais encore mes jambes quoi. » oh elles sont toujours là. elles refusent juste de me porter, c’est un autre soucis. c’est psychologique qu’on me dit mais en attendant, je n’arrive pas à me tenir debout sur ces deux trucs mous là. ou alors juste assez pour passer d’une position à une autre mais c’est tout. je ne peux pas marcher ou me déplacer sans ma chaise c’est tout. « ma partenaire m’a… laissé tomber. dans tous les sens du terme. » que je dis en rigolant. c’est vrai. je suis passée au dessus de cet accident donc je n’ai aucun mal à en parler. c’est pour ça que je le lui dis tout de suite avant qu’elle n’ait eu à me poser la question. je me doute qu’elle aurait pu finir par arriver.

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“Je vois. Rien d’étonnant alors.” Tu souris très légèrement, ponctuant d’un simple haussement d’épaules. Il est vrai que tu devais rester en forme et tenais à ne pas te laisser trop aller. S’il y avait bien des erreurs et des substances toxiques dans ta vie, tu essayais comme tu le pouvais de ne pas totalement perdre le contrôle de ton corps en gardant la forme. Quelques entrainements et surtout de la course. Au final, c’était encore le plus simple pour toi : aller courir. Et bien que la dernière fois où tu aies foulé le béton remonte à une semaine ou deux, tu te félicitais mentalement de ne pas t’être ridiculisée lors de ce porté. C’était déjà ça !

“Je suis coach de l’équipe de natation synchronisée de Los Angeles” Ton regard s’élargit légèrement, s’accompagnant d’une moue impressionnée. Gabriella trempe ses lèvres dans son verre avant de le reposer. Tu suis attentivement chacun de ses gestes avant que celle-ci ne ponctue “et ce n’est pas une blague”. Se sentait-elle obligée de l’ajouter dû à son handicape ? La question te traverse l’esprit alors que tu n’aurais de toute façon pas eu idée de douter d’elle une seule seconde. “Et j’ai été acrobate pour le cirque du soleil. Mais ça c’était y’a longtemps. Quand j’avais encore mes deux jambes quoi.” Instinctivement, ton regard glisse sur les membres immobiles avant de retrouver son visage. “Ma partenaire m’a … laissé tomber. Dans tous les sens du terme”. Tu restes silencieuse une seconde ou deux, ingérant ces informations des plus précises et semblant tout droit sortir d’un monde à part. La situation était plutôt unique. “Wow … folle histoire !” Tu n’étais pas toujours la plus douée avec les mots. Et la journée ayant été longue, le whisky de tout à l’heure encore un peu dans les veines, tu ne devais pas être la plus délicate ni la plus fine psychologue qui soit dans ton discours. “Enfin … je suis désolée pour toi et tes jambes. C’est irrémédiable ?” Tu ignores si tu as le droit de poser ce genre de questions mais ça sort tout seul. Tu attrapes ton verre de jus, le termine d’une traite et le repose. “Si jamais tu veux que je passe faire un peu d’excès de zèle auprès de celle qui t’as foutu dans la merde, n’hésite pas !” Tu lâches un sourire taquin dans une manière très personnelle d’essayer de détendre l’atmosphère, bien que la jeune femme semble très à l’aise à l’évocation de ce sujet. Tant mieux. “J’avoue que je ne savais même pas qu’on avait une équipe de natation synchronisée … Tu m’en veux pas trop ?” Tu lâches un rire amusé, laissant l’une de tes mains venir se poser sur le genoux de la jeune femme. Un geste simple, presque non calculé tant ce genre de proximité t’était naturelle.

je lui annonce ce que je fais dans la vie, prête à lire la surprise sur son visage. ce qu’elle semble être mais pas dans le mauvais sens du terme. elle a même droit à un rapide récapitulatif de ma vie passée, de ce qu’il m’est arrivé. oui un gros résumé parce que je n’ai pas envie de m’étendre de trop là dessus. parler de milan, même si c’est du passé, c’est compliqué. parce que milan c’est milan. c’est pas très explicite mais c’est comme ça. “wow … folle histoire !” elle a plutôt bien résumé la chose. folle histoire mais c’est la mienne. alors je hoche doucement la tête, reprends une gorgée de mon verre et soupire doucement. aucune tristesse juste… et bien c’est comme ça. “enfin … je suis désolée pour toi et tes jambes. c’est irrémédiable ?” cette question qui fâche. je n’aime pas y répondre parce qu’au fond je sais que tout ne dépend que de moi. mais elle me laisse un peu de répit la brune en enchaînant. “ si jamais tu veux que je passe faire un peu d’excès de zèle auprès de celle qui t’as foutu dans la merde, n’hésite pas ! ” j’éclate de rire en l’imaginant se confronter à milan. non pas que je pense que l’une ou l’autre pourrait avoir l’avantage. au fond j’en sais rien. mais sa proposition m’amuse parce qu’on ne se connait pas vraiment et pourtant c’est sorti tout seul. ” c’est gentil mais au fond elle ne l’a pas fait exprès. c’est plus qu’elle n’a pas donné de nouvelles après. mais c’est pas grave ça remonte maintenant. “ je crois que je n’ai pas encore totalement cicatrisé mais bon c’est comme ça, c’est la vie. “ j’avoue que je ne savais même pas qu’on avait une équipe de natation synchronisée … tu m’en veux pas trop ?” prête à répondre lorsque sa main vient s’échouer sur ma cuisse. sensation ressentie bien sur, les nerfs ne sont pas tous atteints. ” oh si je t’en veux affreusement. faut que tu trouves un truc pour te faire pardonner. “ sourire malicieux alors que je dépose mon verre. j’attrape ma main et commence à jouer avec ses doigts. un pur réflexe en vérité. je n’ai pas ou plus l’habitude qu’on me touche et même si ça a tendance à me mettre mal à l’aise, avec elle ça semble légèrement différent. peut être l’alcool. ou bien le fait qu’elle ne me voit pas comme la pauvre petite handicapée de service… ” pour te répondre sinon… mes jambes ce n’est pas irréversible, faut juste du temps paraît il. mais en attendant il y a certaines sensations qui sont toujours là. “ autre sourire, plus doux ou plus alcoolisé. ” tu… comptes rester encore un peu ? “ la présence de la flic me plait bien je dois le reconnaître. quelque chose de différent, un peu rassurant mais surtout intéressant.

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Ton hôte éclate de rire à ta proposition de jouer les gros bras. Tu mêles ton amusement au sien sachant pourtant parfaitement bien que tu étais capable de mettre tes mots à exécution. “C’est gentil mais au fond elle ne l’a pas fait exprès. C’est plus qu’elle n’a pas donné de nouvelles après. Mais c’est pas grave, ça remonte maintenant” Un petit silence plane alors que tu lèves un instant les yeux au ciel. Tu aurais pu rajouter un commentaire mais tu t’abstiens. Apres tout, tu n’étais pas toujours un modèle de comportement et tu ne voudrais pas froisser la jeune femme. Tu avais appris depuis toujours à ne pas trop te mêler des histoires des autres. Tu avais bien assez de tes dramas personnels pour risquer de t’en attirer de nouveaux.

Le ton se relâche un peu. Ton comportement, tout autant. Une seconde de silence s’installe alors que Gabriella observa la main posée sur sa cuisse. Elle répond pourtant dans la foulée, visiblement imperturbée par ta familiarité. “Oh si je t’en veux affreusement. Faut que tu trouves un truc pour te faire pardonner.” Son sourire s’étire et tu pourrais presque y déceler un bout de malice. Sa main fini par se poser sur la tienne. Ses doigts jouent - l’air de rien - avec les tiens. Te connaissant, si Gabriella ne t’avais pas servi un jus de fruit plus tôt dans la soirée, tu te serais empressée de te pencher pour l’embrasser, coupant court au reste de la conversation. Mais n’ayant pas été aussi rapide que tu pouvais l’être, l’ancienne acrobate enchaine. “Pour te répondre sinon… mes jambes ce n’est pas irréversible, faut juste du temps paraît il. mais en attendant il y a certaines sensations qui sont toujours là” Nouveau sourire. Nouvel appel au charme. Du moins c’est ce que ton esprit semble vouloir décoder. "Tu… comptes rester encore un peu ?” Cette fois, c’est plutôt clair. Ton sourire prend naissance à son tour sur ton visage.

Tu n’as rien à faire là, tu devrais rentrer, aller dormir et récupérer. Tu aurais du rejoindre ta voiture, profiter du temps qui passait et t’aidait à évaporer la présence de l’alcool dans ton sang. T’aurais simplement dû envoyer un petit message à Sol, pour lui dire que tu avais fini tard, que tu allais te glisser sous tes draps et que tu le verrais demain. Tu aurais ponctué d’un sincère “je t’aime” et te serais évitée bien des emmerdes. Mais … tu n’étais que proie de tes propres démons. “Si tu ne me mets pas dehors tout de suite, bien sur …” Sans lui demander son avis, tu te redresses un instant et te diriges vers une desserte bien garnie. Tu attrapes deux nouveaux verres et les remplis de spiritueux de l’une des bouteilles. Un peu au hasard, tu dois bien l’avouer. “Je peux ?” Demandes-tu plus pour le geste qu’autre chose, étant donné que tu avais déjà presque terminé ta manoeuvre.

Tu retrouves ta place, tends l’un des verres à Gabriella et clignes à son attention avant d’avaler une bonne gorgée du tien. Tu aurais pu être sage. Oui, tu aurais pu si tu n’avais pas décidé que ton envie d’alcool était la plus forte. “Donc il parait que je dois me faire pardonner …. Je te dirais bien que j’ai terriblement envie de t’embrasser mais je ne suis pas certaine que ça soit une excellente idée. Ni même ton idée de ‘pardon’" ajoutes-tu dans un fin rire pourtant très à l’aise et soudainement réconfortée par les effluves de l’alcool.