Tous des abrutis, TOUS [Elliot #3]

Je n’aime pas spécialement me baigner à la mer, sans doute parce que l’idée de ne pas voir le fond ou de ne pas pouvoir imaginer ce qui se trouve en-dessous m’angoisse. Sans doute ce qu’il me reste de mon visionnage des Dents de la Mer étant jeune. Demandez à Loan si je faisais ma belle l’été suivant sur les plages ! Je prenais bien soin de ne pas m’y plonger et n’étais pas tranquille quand Thomas allait y piquer une tête. Pour tout vous avouer, ça ne m’est jamais vraiment passé, mais je ne vais pas l’afficher publiquement, encore un peu de fierté malgré tout ce que je suis en train de foutre en l’air de mon image ce soir.
« Ohhh… t’as peur ? Y’a des requins au fond tu penses ? Qui vont venir croquer tes petits mollets ? » « Ben justement, ça on sait pas. » Je suis sérieuse, je pense que le pire est là. Je ne comprends pas vraiment comment je me suis retrouvée à moitié nue sur cette plage mais une chose est sûre, j’y suis. « Oui, peut-être quelques petits insectes. Et des poissons. Et moi. » Ca, c’est plutôt rassurant, je n’ai ni peur des poissons, ni des insectes et je dois dire que de toute évidence, je n’ai pas peur d’Eliot, je me sens au contraire plutôt attirée et ça n’est pas pour arranger mes affaires tout ça.
« Aucune. La plupart avaient de la lumière dans leur piscine. Ça évitait ce genre de terreur nocturne. » « On peut allumer la lumière dans la piscine s’il n’y a que ça pour te faire plaisir tu sais ! » J’attrape mon téléphone, resté posé sur la margelle, et ouvre l’application permettant de contrôler la piscine. PH, lumière, remous, tout ça… « Attention une bête féroce apparaît ! » Je laisse échapper un cri de surprise, elle sent à quel point je suis sereine là ou pas du tout ?
Elle use même de chatouilles, ça, c’est hyper déloyal et elle doit sans doute le savoir vu comme elle s’y prend pour m’empêcher de répondre, de me débattre ou de m’enfuir. « T’es au courant qu’un bain de minuit c’est nu… tu triches… » Et je sens mon soutien-gorge m’échapper. Je ne peux rien faire contre ça et l’entraine jusque dans l’eau pour cacher ma nudité. « A moitié ça compte ? Ca fait très longtemps que je ne me déshabille plus devant qui que ce soit. Alors, on peut dire que c’est déjà un don de soi. Non ? » Nageant près d’elle, je ne reste pas loin et je tends surtout à nager vers le bord plus que vers le fond où je n’ai pas pied. « C’est facile pour toi, il te suffit d’enlever tes fringues pour qu’elles te suivent n’importe où. » Je suis très sérieuse et je crois chacun des mots que je prononce.

 « On peut allumer la lumière dans la piscine s’il n’y a que ça pour te faire plaisir tu sais ! » Je ris, me foutant un peu d’elle au passage. « Me faire plaisir ? C’est l’hôpital qui se fout de la charité ! » Elle va chercher son téléphone et allume la lumière de la piscine à l’aide de ce dernier. J’en profite pour la surprendre, prenant soin de le faire une fois son téléphone reposé pour ne pas qu’elle le fasse tomber dans l’eau. Elle lâche un cri de surprise et je me marre comme une enfant. Je ne perds pas de temps et déjà l’attache de son soutien-gorge saute entre mes doigts. « A moitié ça compte ? Ca fait très longtemps que je ne me déshabille plus devant qui que ce soit. Alors, on peut dire que c’est déjà un don de soi. Non ? » Je souris, elle est attendrissante. « Tu avais prévu de te désaper pour un mec ce soir… pourquoi pas pour moi ? » Je regarde son soutien-gorge entre mes mains, sourire mutin, avant de le jeter sur la terrasse. « C’est facile pour toi, il te suffit d’enlever tes fringues pour qu’elles te suivent n’importe où. » Je ris, amusée mais aussi flattée de ce qu’elle raconte. « Bah voyons ! » Je secoue la tête et m’approche d’elle à nouveau. « T’as plus peur que je vois tes fesses plutôt que tes seins ? » Oui alors je suis pas du genre à chercher l’entourloupe, les mots sont ce qu’ils sont. Je lui tourne autour comme une prédatrice, m’amuse de ses regards, m’approche encore, pas loin de la dévorer littéralement, mais son téléphone se met à sonner et je nage vers ce dernier pour l’atteindre avant elle. Je décroche, c’est Loan, sa meilleure amie. Evidemment, la nana au téléphone ne reconnait pas la voix d’Ellen et pour cause. « Nan, j’suis désolée, Ellen est occupée, elle est défoncée, et à poil dans la piscine. Mais t’inquiète je m’en occupe ! » Je ricane comme une gamine, j’entends le rire de l’autre côté du combiné, et elle nous souhaite une bonne soirée, avant de raccrocher. « Elle est cool ta meilleure amie, j’vais bien l’aimer j’crois ! » Je reviens vers Ellen en souriant. « Quoi ? Fallait pas que je lui dise que t’étais défoncée ? Ou que t’étais à poil en compagnie d’une sirène ? Tu connais la vraie légende des sirènes ? » Je tourne encore autour d’elle, frôlant volontairement son dos du bout de mes doigts, parfois son ventre, la lisière de sa poitrine… J’attise le démon, j’en ai conscience, et j’adore ça. Je me sens plus vivante que jamais.

Je comprends petit à petit clairement que ce soir, je suis la proie d’Eliot, tout simplement. Elle n’hésite pas à user de tous les stratagèmes pour m’amener à ce qu’elle souhaite, et je ne doute pas du fait qu’elle obtienne toujours gain de cause, ou presque. Je ne sais pas si je dois me laisser tenter par le jeu, reste-il encore un peu de bon sens au fond de moi ? Au fond de ma tête déjà largement malmenée ? Je n’en mettrais pas ma main au feu.
« Tu avais prévu de te désaper pour un mec ce soir… pourquoi pas pour moi ? » « Parce que je n’avais pas totalement prévue de finir nue… » Une banquette arrière suffit largement à étancher la soif et l’envie de ces messieurs, qui ne demandent pas mieux qu’un peu d’attention et d’une forme toute particulière d’échange. Mais je n’ai pas le temps de protester que déjà elle envoi balader mon soutien-gorge. Je ne me donne même pas la peine de râler, je soupire, me sentant autrement plus libre de flotter ainsi dans l’eau. « Bah voyons ! » Elle se joue de moi, mutine, et n’hésite pas à me tourner autour, comme un requin autour de son repas. Je n’ai jamais vraiment aimé jouer la tranche de jambon… « T’as plus peur que je vois tes fesses plutôt que tes seins ? » « Clairement. » Réponse franche et honnête. Mes seins tiennent encore à peu près comme ils doivent, sans doute que je dois remercier mon petit bonnet pour ce miracle faisant face à la gravité.

Mon téléphone, au préalablement posé sur la margelle, se met à sonner, et Eliot est définitivement plus rapide que moi. Elle s’empresse de décrocher. « Nan, j’suis désolée, Ellen est occupée, elle est défoncée, et à poil dans la piscine. Mais t’inquiète je m’en occupe ! » Je fais des grands signes à Eliot pour la faire taire, mais elle est bien plus têtue que moi. « Elle est cool ta meilleure amie, j’vais bien l’aimer j’crois ! » « C’était Loan ?! » Je récupère mon téléphone dans l’espoir vain qu’elle n’est pas encore raccroché. Mais au fond de moi je sais que c’est déjà mort. « Quoi ? Fallait pas que je lui dise que t’étais défoncée ? Ou que t’étais à poil en compagnie d’une sirène ? Tu connais la vraie légende des sirènes ? » « Tu ne devais… rien lui dire de tout ça. » J’éclate de rire en plaquant ma main sur mon front. Je suis complètement défoncée, elle a raison, et à moitié nue dans une piscine avec Eliot, qui me drague ouvertement. « Je vais devoir rattraper tout ça moi demain. » Elle hausse les sourcils en attendant que je réponde. « De ce que j’en sais, les sirènes entrainaient les marins dans l’eau pour les dévorer. » C’est là qu’elle veut en venir ? Parce que ça n’est franchement pas plus rassurant que les requins dans la piscine. « Et si tu arrêtais plutôt de me tourner autour pour faire ce que tu fais d’habitude dans cette situation ?... » Ma voix baisse d’un ton, je murmure presque en attrapant sa main pour la hisser vers moi…

Je la provoque. Je trouve ça follement amusant, parce que j’ai bien compris que sous ses airs de presque sainte-nitouche un peu trop coincée, y’a quand même un côté rebel aventureux qui me plaît beaucoup. C’est vrai quoi, elle a quand même roulé le joint qu’on a fumé à deux, c’est pas rien. Et elle est quasiment à poil dans sa piscine en pleine nuit. Vous croyez que je déteins ? Non. Je crois que je lui offre une seconde jeunesse. Ça peut pas lui faire de mal de toute manière. A moins qu’elle soit cardiaque, faudrait peut-être que je me renseigne avant de faire des conneries. « Parce que je n’avais pas totalement prévue de finir nue… » J’arque un sourcil. Va falloir qu’elle m’explique le principe de ‘pas totalement nue’. D’après ce que j’ai compris elle voulait passer la soirée et potentiellement la nuit avec lui, elle avait l’air d’avoir choisi ses sous-vêtements - parce que clairement un ensemble de lingerie assortie, c’est que pour les grandes occasions. Je lui demande si elle a plus peur que je vois ses fesses plutôt que ses seins, ça m’amuse beaucoup. Elle a l’air catégorique dans sa réponse. C’est un concept. Mais avant que je ne continue mon petit jeu de requin qui lui tourne autour, son téléphone sonne, et joueuse je décroche, lâchant plus d’informations que je n’aurai dû, de toute évidence. Mais Ellen se met quand même à rire et je ris avec elle. « Je vais devoir rattraper tout ça moi demain. » Je hausse les épaules. « Tu comptais cacher de genre de chose à ta meilleure amie ? » Une meilleure amie c’est pas quelqu’un à qui on dit tout ? Je change finalement de sujet et demande à Ellen si elle connaît la vraie légende des sirènes, pas Ariel dans Disney quoi. « De ce que j’en sais, les sirènes entrainaient les marins dans l’eau pour les dévorer. » Je continue de lui tourner autour en nageant, et en souriant. « Et si tu arrêtais plutôt de me tourner autour pour faire ce que tu fais d’habitude dans cette situation ?… » Je sens sa main attraper la mienne et je ne me fais pas prier, me rapproche d’elle sans broncher. « Qui te dit que je suis du genre à faire quelque chose dans cette situation ? » C’est plus fort que moi, j’ai toujours envie de jouer. Mais j’aime sa prise d’initiative et je ne vais pas me priver pour en profiter. J’entoure mes bras autour de son buste, la fais reculer un peu, juste pour qu’elle ait pieds et qu’elle ait de l’eau jusqu’en haut de la poitrine, pas qu’elle ait froid non plus, bien que je compte la réchauffer sans tarder. « T’aimes pas qu’on te tourne autour ? » que je lui demande tout en m’approchant de ses lèvres sans pour autant les capturer. Mes mains glissent dans son dos, une se faufile même jusqu’à ses fesses, par dessus le tissus. Mes intentions sont plus que claires désormais.

Je ne sais pas si j’ai vraiment perdu au change, en laissant cet abruti me ghoster comme ça. Je crois que c’est même un terme de Loan. Ça veut simplement dire qu’il a joué les fantômes. J’en apprends aussi beaucoup au contact d’Eliot, c’est fascinant. Je n’aurais pas pu deviner qu’elle en savait autant sur les relations humaines, mais clairement, c’est son domaine. Bien plus que le mien. Mais s’il y a bien une chose dont je n’ai jamais douté, c’est son talent pour le jeu. Clairement. Eliot est la meilleure. Les subtilités, les questions rhétoriques… elle prend même un malin plaisir à faire les choses de façon à me surprendre, et je le devine sans mal. Au fond ça me plaît, ce changement, cet inattendu qui me sort de ma torpeur, de ma routine trop bien rangée que je trouvais rassurante. Me mettre en danger me plaît, et me fait me sentir autrement plus vivante, et importante.
Loan appelle et c’est Eliot qui répond, je ne suis pas certaine d’avoir fait le bon choix. Si choix il y a eu, parce que je ne me souviens pas de l’avoir eu au final… Elle me tourne autour comme un requin autour de sa proie et c’est exactement ce qu’elle cherche à faire. « Tu comptais cacher de genre de chose à ta meilleure amie ? » « Je… Loan devine tout parce qu’après deux verres je sais plus comment je m’appelle. » La réponse a au moins le mérite d’être claire.
Après m’être remémorée la légende des sirènes, elle joue à nouveau. « Qui te dit que je suis du genre à faire quelque chose dans cette situation ? » « Je le sais, c’est tout. » Aucune ne lui résiste. Pas celle dont elle a envie en tout cas. Je ne l’ai jamais vue rentrer déçue parce que sa proie s’était désintéressée d’elle. Jamais. Sans doute que son expérience n’y est pas pour rien… « T’aimes pas qu’on te tourne autour ? » « Pas quand je sais que je ne peux pas dire non… » Et clairement, je n’en n’aurais pas le courage, ni la force. Parce que quelque-chose m’attire chez elle. Quelque-chose que je ne devrais raisonnablement pas laisser gagner. J’avance doucement mon visage près du sien, mais j’attends qu’elle fasse le premier pas. Sa façon de commencer à caresser mon corps ne laisse pas la place au doute, et je ne fais rien pour l’arrêter… mes propres mains se posent sur sa taille, sur ses hanches, ses fesses à présent. Quand franchira-t-elle le pas ?...

 « Je… Loan devine tout parce qu’après deux verres je sais plus comment je m’appelle. » Je ris un peu, l’imaginant sans aucun mal lorsqu’elle est alcoolisée. Mais étrangement, après un pétard, je l’aurai pensée plus perchée. Là elle est tout au plus un peu stone, mais rien de bien alarmant. Je lui tourne autour, cherche à jouer un peu, lui racontant une histoire de sirènes pour le moins rocambolesque. Je lui demande qui a pu lui dire que je pourrai être du genre à me jeter de cette manière sur mes proies. Ok bon, les apparences sont contre moi, mais je ne vais pas lui donner raison. Pas immédiatement. J’essaie de savoir si elle aime qu’on lui tourne autour ou non. « Pas quand je sais que je ne peux pas dire non… » « Je ne te force à rien… » que je lui réponds en souriant, mutine. Je joue, encore et toujours, je sais qu’elle ne dit pas ça parce que je la force, mais je sens qu’elle en a autant envie que moi. Je ne vais pas m’en plaindre. Je la sens s’approcher et la laisse faire, continuant de faire durer le moment, parce que c’est un de ceux que je préfère, dans la séduction, l’instant qui vient juste avant le premier échange de baiser. Elle ose poser ses mains sur moi, j’aime cette prise d’initiative. Je frissonne même alors que ses doigts s’aventurent sur mes fesses. J’approche encore, mêle mon souffle au sien, frôle presque ses lèvres juste pour faire monter davantage l’envie et le désir. J’ignore si c’est une bonne idée, à vrai dire, mon cerveau n’est plus exactement capable de faire les bons choix ce soir, pas après un pétard aussi bien roulé, même fumé à deux. Ça faisait longtemps que j’avais pas fumé de l’herbe, et je plane complètement. Je vais peut-être le regretter demain, me dire que je suis la dernière des connes à avoir fait foirer ce joli début d’amitié avec la rouquine. Mais c’est plus fort que moi, mon appétit me dévore, et enfin mes lèvres viennent chercher les siennes. Je m’approche encore, collant son corps au mien, le mien au sien, comme si j’avais déjà envie qu’ils ne fassent qu’un. Ma langue cherche la sienne, mes caresses sont de plus en plus appuyées. « Je suis pas du genre à droguer les femmes pour en abuser. Normalement… » Je souris contre ses lèvres et recule juste assez pour la regarder, sans reculer mon corps, juste ma tête. « Rassure-moi, tu es assez lucide pour savoir ce que tu fais, tu vas pas porter plainte demain matin en te réveillant ? » Je m’en amuse, mais j’ai toujours eu peur de tomber sur une fille de ce genre. Je serai bien dans la merde. Je connais un peu Ellen, suffisamment pour savoir que ce n’est pas son style heureusement, mais je pose quand même la question, on sait jamais.

« Je ne te force à rien… » Ce n’est pas ce que j’ai voulu dire, et elle a très bien compris. A son regard, je sais qu’elle ne s’offusque pas, qu’elle comprend sans que je n’ai à le lui dire. Elle est perspicace, malgré ce qu’elle croit et quelque-chose passe assez bien entre nous pour qu’on n’ait pas forcément à parler pour se comprendre. Je ne m’interdirais rien ce soir. Sans doute parce que j’en ai envie moi aussi et que j’ai envie de lâcher prise, besoin, je ne sais pas trop, mais il va le falloir… Que je me bouscule, que je transcende tout ce en quoi je croyais. Après tout, qu’est-ce-que j’ai à perdre ? Nous sommes entre adultes consentantes.
J’ose faire quelques pas, quelques gestes un peu osés que je n’aurais jamais pu avancer sans toute cette mise en scène. La seule chose que l’on entend en dehors de nos souffles qui se veulent de plus en plus courts, c’est le bruit des vagues, juste à une vingtaine de mètres de nous. Ça aurait pu être super romantique, si je me l’autorisais encore, et si le contexte se prêtait à la situation.
« Je suis pas du genre à droguer les femmes pour en abuser. Normalement… » « Je crois que j’étais consentante, et que je le suis encore… » J’approche d’elle encore un peu, dépose un léger baiser dans son cou, extrêmement délicat, juste pour effleurer sa peau et en sentir l’odeur, de façon un peu plus intime. « Rassure-moi, tu es assez lucide pour savoir ce que tu fais, tu vas pas porter plainte demain matin en te réveillant ? » « Je sais pas, demande à mon ex, je crois qu’une demande de parloir devrait fonctionner. Ça fait trois ans qu’il attend que je rétablisse la vérité. » Je ris un peu pour moi-même. J’ai un humour assez foireux, amplifié par le pouvoir de l’herbe et de l’euphorie du moment. Je ne sais pas pourquoi je me sens si bien depuis qu’elle est chez moi. C’est réel, je me pose moins de questions, j’ai moins peur de demain, sa présence me fait du bien.
Je poursuis mes baisers dans son cou, et là, c’est à elle de jouer, parce que je ne prendrais pas d’avantage les devants, c’est nouveau pour moi tout ça. Même pour une nuit. « A partir de maintenant, c’est toi qui va devoir prendre des risques… » Je relève la tête pour plonger mon regard dans le sien. Je crois que je le veux autant qu’elle, maintenant, tout de suite…

 « Je crois que j’étais consentante, et que je le suis encore… » Me voilà rassurée sur l’état d’Ellen, en tout cas en partie. Parce que je n’ai aucune envie de me retrouver derrière les barreaux. Elle connaît sans doute des gens haut placés vu son âge et son boulot. Je ferai pas long feu si elle décidait de me pourrir la vie. Mais je crois pas qu’elle soit de ce genre. En fait, j’en suis même quasiment certaine. Je lui demande quand même si elle ne compte pas porter plainte demain matin. « Je sais pas, demande à mon ex, je crois qu’une demande de parloir devrait fonctionner. Ça fait trois ans qu’il attend que je rétablisse la vérité. » Je me mets à rire avec elle, parce que tout ça ne lui ressemble pas, ça sonne faux, j’en crois pas un millième. Et le rire qu’elle laisse échapper après ça en est le témoin. Ses gestes se font plus désireux, aventureux, et j’aime sentir que je ne suis pas la seule à en avoir envie. Je la laisse déposer quelques baisers dans mon cou et penche même la tête pour la laisser faire. « A partir de maintenant, c’est toi qui va devoir prendre des risques… » finit-elle par avouer. « Dommage, tu étais sur la bonne voie.. » Je lui souris et ne perds pas de temps avant de venir chercher le contact de ses lèvres sur les miennes. D’abord un baiser tendre et appuyé, lent, faisant grimper doucement l’envie d’un nouveau palier. Et puis les secondes s’égrainent et le baiser devient vite plus langoureux, mes mains trouvant le chemin de nouvelles zones de son corps. Sa poitrine est rapidement prise en charge par une de mes paumes, pendant que l’autre se faufile dans son sous-vêtement pour caresser ses fesses d’un peu plus près. « Tu sais qu’il va falloir retirer ça.. » J’attrape l’élastique de sa lingerie pour l’écarter un peu de sa peau et la faire claquer légèrement contre cette dernière. « Quoi que je peux toujours passer à travers… » Joignant le geste à la parole, ma main se faufile entre nous pour venir frôler son intimité du bout des doigts. Je reviens chercher ses lèves et la pousse lentement jusqu’au rebord de la piscine, restant au niveau de là où nous avons pied… « Si y’a la moindre chose qui te dérange Ellen, surtout n’hésite pas à m’arrêter ok ? » Je suis peut-être défoncée, j’ai encore et toujours beaucoup de respect pour les femmes avec qui je couche, et elle encore plus, j’ai beaucoup d’estime pour elle. Il n’est pas question qu’elle se sente mal à l’aise pendant ce moment qui n’est là uniquement dans le but de nous détendre et nous faire plaisir.

Si je fais semblant de maîtriser les choses, il y a un moment où ça n’est plus de mon ressort, et je ne peux pas compter sur mon expérience minable de la fac pour me guider dans ces moment-là. Je n’apparenterais même pas ce soir à une expérience lesbienne. Quelque-chose en plus se trouve être palpable entre Eliot et moi. La seule chose dont je sois sûre, c’est d’en avoir très envie, tout autant que j’ai envie de lâcher prise. « Dommage, tu étais sur la bonne voie.. » Je ne peux réprimer un sourire un peu niais pour moi-même, que j’étouffe dans son cou, tout en l’embrassant délicatement. Et je la laisse prendre les commandes, je viens de lui en donner l’autorisation, toute mon autorisation et m’en remet à elle. Complètement.
Je reçois son baiser, comment fait-elle pour me donner à ce point envie d’en recevoir un autre ?! Elle m’envoute, littéralement, bien que je pense que l’herbe n’y est pas pour rien. Mon regard se plonge dans le sien, bizarrement, ça ne m’effraye pas, alors que mes relations sont strictement physiques la plupart du temps et je prends un soin tout particulier à éviter les jeux de regards pendant que je fais l’amour. Question de principe que je me suis fixé à moi-même. Le regard est quelque-chose de… d’intime, pour moi.
A peine a-t-elle posé sa main sur ma poitrine qu’elle réagit pour lui signifier à quel point j’en ai envie. Merde, si mon propre corps se met à me trahir. Pas que je souhaite lui cacher, mais j’aurais voulu me montrer un peu plus résistante.
« Tu sais qu’il va falloir retirer ça.. » Pas que ça me mette à l’aise, mais pour être honnête, là, tout de suite, je me dis qu’elle a vu le pire. Je n’ai plus tout à fait vingt ans mais si elle avait dû s’en soucier, elle l’aurait fait un peu plus tôt. Visiblement, son désir n’en n’est pas entaché. « Quoi que je peux toujours passer à travers… » En me mordillant la lèvre inférieure, je l’intime à faire comme elle vient de dire et se foutre de chacune des barrière qu’elle pourrait rencontrer. Elle nous dirige vers le bord de la margelle, alors que mon esprit est déjà ailleurs. Comment elle fait ça avec ses caresses ?! « Si y’a la moindre chose qui te dérange Ellen, surtout n’hésite pas à m’arrêter ok ? » « Ok. » Presque mutine, venant provoquer ses lèvres des miennes en me mettant presque sur la pointe des pieds pour l’atteindre alors que mes bras viennent se pendre à son cou. « En fait tu joues les dures mais t’es plus proche de la nana qu’on cherche que de la nana qu’on fuit… » Mes phrases toutes faites à cette heure-ci, dans mon état, on repassera. Mais elle est beaucoup plus tendre et attentionnée qu’elle ne veut le faire croire. Un bourreau des cœurs, peut-être, mais au fond, est-ce qu’elle n’est pas plus altruiste que les autres. « Je veux bien t’arrêter quand ça me va pas, mais là ça m’allait plutôt très bien… » Remontant ma jambe contre sa hanche, lui laissant non seulement tout le loisir de poursuivre ses caresses mais aussi de comprendre que je suis plus que partante. Je prends plaisir à prolonger ses baisers, de façon plutôt tendre, et mes caresses dans sa nuque, mon souffle court, je crois que ce soir je veux connaître ce que je me suis interdite jusqu’à présent. Mettre mon cerveau sur pause, ou sur pilote automatique et me laisser guider, uniquement par mes émotions, celles qui me redent faillibles, mais néanmoins sincères.

Ellen semble être finalement en demande. Si j’avais su ce soir en annulant ma soirée avec Willie que je serai là à cette heure, légèrement défoncée, à poil dans la piscine d’Ellen sur le point de conclure, franchement j’y aurai pas cru. Et pourtant c’est le cas, les baisers de la rouquine dans mon cou en témoignent. Je prends l’avantage, joue de mon charme et mon habileté jusqu’à la pousser près du bord, y prenant appui. Je préfère être douce avec elle, de ce que j’ai compris c’est sa première fois, il ne s’agit pas là de l’en dégoûter, au contraire. Alors je lui explique qu’à n’importe quel moment elle peut m’arrêter, même si je serai sans doute vraiment frustrée, ce sont des choses qui arrivent. « En fait tu joues les dures mais t’es plus proche de la nana qu’on cherche que de la nana qu’on fuit… » Je souris largement en l’entendant dire une chose pareille, ce qui me flatte, c’est une certitude. « L’un n’exclut pas l’autre… » C’est vrai, beaucoup de femmes sont attirées par les bad boys, moi j’suis pas une mauvaise fille, je donne juste l’impression de me foutre un peu de tout, alors qu’au fond, quand on me connaît, on sait que ce n’est pas du tout le cas. Je continue de l’embrasser, dans le cou principalement, l’arrête de sa mâchoire, et avant que je n’arrive à nouveau à ses lèvres je l’entends me dire « Je veux bien t’arrêter quand ça me va pas, mais là ça m’allait plutôt très bien… » ce qui me fait lâcher un petit rire amusé. « C’est que madame a des exigences… » Ça me plait ça. Je ne l’imaginais tellement pas comme ça… Je la sens remonter sa jambe le long de ma hanche et j’en profite pour caresser cette dernière, remontant jusqu’à ses fesses, puis j’agrippe son dernier morceau de sous-vêtement que je fais glisser tout en lui disant d’un air mutin. « Je reviens, j’ai un truc dont il faut que je me débarrasse. » Et sans attendre, je suis le bout de tissus dans l’eau, disparaissant sous la surface de cette dernière. J’arrive à ses chevilles, retire sa culotte et remonte tout en laissant mes mains caresser toute la longueur de ses jambes. Une fois à la surface, je plaque mes cheveux en arrière, passe mes mains sur mon visage pour retirer l’eau et reviens l’embrasser, cherchant sa jambe pour qu’elle la remette comme un peu plus tôt. Voilà qui est mieux. Délicatement je commence à la caresser, faisant s’accélérer son pouls au même titre que sa respiration, que j’aspire dans le moindre de mes baisers. Je la sens frissonner et lui demande. « Tu veux aller à l’intérieur ? » Je ne voudrais pas qu’elle attrape froid non plus. Oui, je prendre beaucoup de précautions…

Je me surprends à découvrir une toute autre Eliot. Une jeune femme que je ne connais pas vraiment sous cet angle. En même temps, l’occasion ne s’est pas présentée et ça n’était pas le but premier. Pour autant, j’apprécie d’apprendre à connaître celle qu’elle est de façon un peu plus intime, dans les zones sombres, dans ce qui s’apparente de plus près à sa vie privée. Elle ne se cache pas de ses aventures, ses multiples aventures, bien qu’une histoire d’amour récente l’ait particulièrement ébranlée il y a de ça quelques semaines, quelques mois à peine.
« L’un n’exclut pas l’autre… » Si elle commence à devenir meilleure que moi de par ses réflexions philosophiques… en même temps j’adore savoir qu’elle est bien plus capable de tenir une conversation sérieuse ou même un propos qu’elle défend, qu’elle ne peut s’en croire capable. Je ne cesse de lui rappeler à quel point elle est intelligente, et instruite, malgré l’idée qu’elle se fait d’elle-même.
La drogue aidant à me désinhiber, je ne boude pas mon plaisir ressenti plus tôt grâce à ses caresses. Et en redemande même. « C’est que madame a des exigences… » Je ris contre ses lèvres, mes bras autour de son cou. Je crois que j’aime la position que j’adopte, je me surprends beaucoup à aimer tout ce qu’elle fait pour m’être agréable, me sentant vulnérable, sans doute plus qu’elle, évidemment. « Je reviens, j’ai un truc dont il faut que je me débarrasse. » Je la laisse faire, surprise, et la vois disparaître sous l’eau. Je ne rompt pour autant pas le contact et glisse une main dans ses cheveux, que j’abandonne quand elle remonte, le long de mes jambes, pour reprendre sa position initiale alors que je suis totalement nue. Ses caresses reprennent de plus belle et ma tête accuse un mouvement en arrière, le temps de trouver de l’air, avant de me redresser en lui laissant un passage un peu plus évident, et de laisser mourir mes soupirs de plaisir entre ses lèvres, au milieu de nos baisers. Elle est en train de me faire perdre toute contenance ! « Tu veux aller à l’intérieur ? » Je prends une seconde pour reprendre mes esprits, et répondre à la question, le visage enfouis dans son cou. « Oui, s’il-te-plaît. » Elle n’ignore rien de mes compétences novices dans le domaine que nous explorons et j’apprécie particulièrement sa délicatesse.
Sortant de l’eau, j’attrape une serviette dans laquelle je m’enroule, et tends la seconde pour l’envelopper dedans, et m’assieds sur le canapé d’extérieur, surplombé lui-même par un genre de baldaquin, nous offrant une intimité toute particulière, même en extérieur. Il est assez grand pour qu’on y tienne toutes les deux côte à côte et allongées. Les pieds au sol, j’allonge le reste de mon corps sur le matelas, la laissant me rejoindre en glissant une main sur son visage quand elle s’approche… Je cherche ses lèvres, je cherche son regard, et je cherche surtout sa peau…

Au fil des minutes, je sens Ellen qui lâche prise, peu à peu, sous mes caresses et mes baisers. Et je dois dire que ce n’est pas pour me déplaire. Pour autant, je reste pleine de précautions, je n’ai aucune envie qu’elle regrette ce moment une fois l’esprit plus clair demain matin. Elle a l’air sûre d’elle, et c’est ce qui me donne envie de poursuivre dans cette voie. Dans le doute, et sous la ruée de frissons de la rouquine, je lui demande si elle préfère sortir. « Oui, s’il-te-plaît. » Je la laisse alors prendre les devants, et nous sortons de l’eau sans tarder. Elle me tend une serviette dans laquelle je m’enroule alors qu’elle en fait de même. Dans ce genre de moments, j’ai toujours un peu peur que l’esprit reprenne le dessus, que la peur, l’appréhension prenne le pas sur l’exotisme du moment, l’envie qui avait grimpé en flèche et qui pourrait redescendre comme un soufflet. Ce sont des choses qui arrivent, malheureusement. Mais Ellen semble faire abstraction de tout ça, et j’en suis ravie. Elle s’assied sur le canapé d’extérieur offrant une intimité agréable grâce à ses rideaux sur les côtés. Laissant tomber son corps sur le sofa, je la rejoins sans tarder, doucement, retrouvant ses lèvres. Mon corps allongé près d’elle, à moitié sur elle, je remonte une jambe sur les siennes pendant que je fais glisser une main dans l’ouverture de sa serviette, pour retrouver sa peau. Ma main libre se perd dans sa chevelure de bronze encore humide, et ma langue cherche déjà la sienne, pour retrouver les sensations de tout à l’heure. Je suis douce dans mes gestes, mais précise aussi. Je sens sa respiration s’accélérer de nouveau, son ventre se soulever plus rapidement, et ses premiers soupirs lorsque mes doigts effleurent les parties plus érogènes, d’abord sa poitrine, puis finalement son intimité. Mais avant de passer à la vitesse supérieure, j’ai envie de sentir son corps nu contre le mien. Alors je remonte ma main jusqu’à l’endroit où sa serviette a été entortillée juste au dessus de sa poitrine, et plonge mon regard dans le sien. « Je peux ? » Elle m’a fait comprendre un peu plus tôt qu’elle avait peut-être un peu honte de son corps, j’ignore si c’est parce qu’il y a une belle différence d’âge entre nous et qu’elle ne s’estime pas assez belle pour moi, ou si c’est juste une pensée générale la concernant. Mais le physique, ça m’importe peu, c’est le feeling qui compte pour moi, et en plus de ça, je la trouve très à mon goût.

J’apprécie tout particulièrement l’attention dont je fais l’objet pour Eliot. Sa façon de me demander si je préfère qu’on sorte ou si je suis assez à l’aise à cet endroit précis pour poursuivre notre forfaiture. Pour tout avouer, je ne sais pas si je me sens à l’aise, mais j’ai envie de me laisser aller. Qu’importe le reste. Qu’aurais-je à perdre, dans cette villa dans laquelle je vis seule avec mes fantômes ? Rien finalement. Elle non plus, étant donné qu’elle se revendique libre de ses amantes, et du reste. De toute pensée qui entraveraient sa liberté, et c’est quelque-chose que j’admire chez elle, pire, que j’envie.
Nous sortons toutes les deux de la piscine et nous enroulons dans une serviette, et je prie intérieurement pour que rien de tout ça ne soit l’illusion d’un moment volé dans la piscine. Je redoute moi aussi le moment où la lucidité me rattrapera, parce que pour la première fois depuis longtemps, je me sens tellement… légère. Combien de temps que ça ne m’était pas arrivé ? Des années. Que je ne saurais quantifier.
Je prends place sur le canapé d’extérieur, que j’apprécie particulièrement pour lire un bon bouquin d’ordinaire, mais là, très honnêtement, la littérature me passe au-dessus de la tête. J’aime les gestes qu’Eliot ose poser sur moi, sans doute parce qu’ils sont délicats, et mesurés, mais jamais dénués de désir. Comment trouve-t-elle ce juste milieu ? Je me le demande, mais je ne rechigne pas, bien au contraire. J’en redemande même. Et même si je me sens maladroite dans la façon dont je les rend, je ne perds pas cette occasion qui m’est donnée d’embrasser ses lèvres ou de caresser sa joue, afin de me perdre totalement dans ce qui fait d’elle ce qu’elle est.
Mais on y vient vite, au moment où je dois moi aussi me mettre à nue un peu plus que par des gestes, et c’est un pas qui m’est très difficile à franchir. « Je peux ? » Sa demande est délicate, et pleine de bienveillance, si tant est que je sois assez lucide pour le déchiffrer, mais quelque-chose en elle me rassure. Peut-être est-ce notre proximité depuis quelques temps. Alors je ne l’arrête pas, quand elle détortille le bout de serviette qui sauvait les apparences, et je glisse mes mains sur son propre corps, sous sa serviette. Je les remonte de sa cuisse à son dos et m’attarde sur la chute de ses reins, elle maîtrise parfaitement la situation et je ne vois pas de quoi l’arrêter. Je crois que j’ai trop besoin de savourer ce moment et d’en tirer tout le profit et la paix qu’il m’apporte. « Guide-moi, Eliot… » Que je murmure à son oreille. Je suis prête à être l’élève modèle, pour une fois. Faire l’amour à une femme n’est pas une chose évidente pour moi, et je crois que faire l’amour tout court m’a un peu échappé. Coucher, c’est autre chose. Mais cette fois-ci, avec Eliot, si ce n’est pas réellement de l’amour, c’est tout du moins une affection profonde, que je ne veux pas gâcher…

Une fois la rouquine allongée sur le divan d’extérieur, je viens me placer au dessus d’elle et reprends là où nous nous étions arrêtées. Des baisers, des caresses, et je demande quand même la permission de lui retirer sa serviette. Elle acquiesce et me laisse faire, je ne me fais pas prier et enfin nos corps nus se trouvent, se retrouvent même mais cette fois sans l’eau qui nous entourait plus tôt. Mes mains se faufilent un peu partout sur sa peau encore humide et Ellen semble vouloir en faire autant, avec un peu plus de retenue, mais c’est normal. « Guide-moi, Eliot… » Je viens chercher ses lèvres pour l’embrasser et murmure entre deux baiser. « Laisse-toi aller, fais comme tu le sens, ferme les yeux et laisse ton instinct te guider, c’est la seule manière de prendre réellement du plaisir. » Si elle prend ça comme un apprentissage, elle va trop réfléchir, et j’ai envie qu’elle se laisse simplement aller, qu’elle fasse ce qu’elle veut, même si c’est maladroit. Je ne m’attends pas à enchaîner les orgasmes comme avec certaines autres de mes conquêtes, ce n’est pas ce que je cherche avec elle. J’ai juste envie de passer un agréable moment, juste elle et moi, dans la plus grande simplicité, dans la plus grande bienveillance. Glissant une jambe entre les siennes, je commence légèrement quelques ondulations pour faire grimper la température crescendo. Je sens son hésitation, je trouve ça adorable, et quelques fois au creux de l’oreille je lui murmure quelques mots pour l’encourager à poursuivre dans cette direction. Une de mes mains trouve le chemin de son intimité et commencent alors les hostilités. J’aime sentir son corps se réchauffer, son souffle devenir plus court, j’aime m’arrêter une seconde et sentir qu’elle en redemande. je crois que rien ne pourrait gâcher ce moment.

Je ne dirais pas que je maîtrise la situation, bien au contraire. Mais je n’ai pas franchement d’autre choix que d’improviser. Je me mets forcément une certaine pression, même si pour tout avouer, ma conscience m’a quitté au moment où j’ai laissé la drogue entrer en contact avec mon corps et que je l’ai laissé modifier mon comportement. J’étais en accord avec ça, et je crois que je suis en accord avec tout ce qu’Eliot peut avoir à proposer pour le reste de la soirée.
J’ai toujours eu plaisir à l’entendre me parler du sien. De son plaisir à elle. De comment elle voyait les choses dans ses échanges d’un soir avec des partenaires différentes. Rien de plus qu’un échange, un moment partagé, dans le respect et le désir. Et je suis en train d’en obtenir une démonstration très personnelle.
« Laisse-toi aller, fais comme tu le sens, ferme les yeux et laisse ton instinct te guider, c’est la seule manière de prendre réellement du plaisir. » Si tout n’est question d’instinct, alors je devrais savoir m’y prendre. Combien de temps que je n’ai pas touché un corps en le désirant autant ? Sans pour autant m’être posé la question auparavant. Aucun geste ambigüe avec Eliot avant ce soir. Et pourtant… C’est comme si nous corps n’avaient pu résister une seconde de plus. C’est très étrange, mais très loin d’être désagréable.
Je la laisse me prouver à quel point elle est douée. Et attentive au plaisir de sa partenaire. Elle se joue même de mes sensations, usant de son savoir-faire alors que je m’en tiens encore à ses encouragements, délicatement glissés à mon oreille.
Mais quand elle atteint mon intimité, la concentration devient de plus en plus difficile. Lui rendre ses caresses aussi sans m’arrêter. Je suis tout simplement en train de me laisser piéger par le talent d’Eliot. Elle en parlait, elle sait faire comme peu savent le faire. Et je ne peux qu’en attester. Mon souffle se fait court, mon esprit s’embrouille et mes gestes peinent à se coordonner. Mes caresses sur sa poitrine se font moins étudiées, plus charnelles et surtout plus passionnées, jusqu’à rencontrer son ventre tendu et musclé, et enfin… son intimité. Nous jouons à armes égales, et mes caresses intimes vont et viennent contre sa féminité, avant de se faire plus aventureuses… Je soupire de plaisir à son oreille, gémit même quand elle change de rythme. Mes doigts se perdent dans ses cheveux, dans sa nuque, son dos… comme pour l’empêcher de s’éloigner tout de suite… Je la supplie presque de poursuivre son forfait. Si je ne le formule pas explicitement, mes gémissements le font pour moi…