contre-soirée dans ton lit (zelana #2)

Dix-neuf heures, je finis ma dernière course et gare mon scooter à l’endroit habituel. Les escaliers avalés quatre à quatre et j’entre ma clé dans la serrure. Y’a déjà quelqu’un, merde. Pour la planque on est mal barrées. « Salut y’a quelqu’un ? » Je traverse le salon, personne, et j’arrive dans la chambre que je partage avec Blue. Ma meilleure amie est là, en train d’enfiler ses converse. « Tu sors ? » La réponse est positive. J’adore Blue, mais ça fait toujours une de moins pour ma planque. « Bonne soirée du coup ! » Je plaque un baiser sur sa joue et la laisse filer alors que je dépose mes affaires, retire mon pull et mes godasses. Je sors de la chambre, l’appartement semble être désert tant mieux, ce sera plus simple de me planquer. Je tente quand même d’aller prendre une douche rapide et enfile un short de basket et un débardeur moulant sans rien en dessous. Pour le côté sexy on repassera, mais après tout, Ohana n’a jamais eu besoin que je lui sorte le grand jeu, faut dire que je l’ai quand même séduite avec une moustache au beurre de cacahuètes.

J’entends la porte s’ouvrir et je vais vite me planquer dans la chambre d’Ohana, au cas où que ce soit Dakota ou peu importe qui assistera à la soirée film qu’elle a prévu. Pas que j’ai pas envie de passer du temps avec mes colocs, mais c’est surtout que je bosse pas mal ces dernières semaines, et j’ai l’impression de ne pas arriver à trouver du temps pour le passer avec Ohana, et mine de rien, ça me manque pas mal. Notre couple est assez particulier, j’ai pas nécessairement envie de m’afficher aux yeux de toute la coloc, c’est même pas une question de respect ou quoi, c’est plutôt parce que je les connais les greluches et que les réflexions fuseront forcément. Toute manière, les trois quart d’entre elles se doutent de quelque chose, mais elles sont bien trop gentilles pour ne faire aucun commentaire désobligeant. Et puis j’ai pas non plus envie de leur faire peur, que si jamais un jour ça se passe plus bien entre O’ et moi que ça foute en l’air la coloc… Enfin j’en sais rien mais en tout cas, l’adage ‘pour vivre heureux vivons cachés’ nous correspond assez bien avec Ohana, et puis c’est excitant au final.

Je me planque derrière la porte, au cas où ce soit bien elle, et une fois cette dernière ouverte je me jette sur elle en lui sautant dessus, accrochant mes jambes autour de son bassin comme un petit koala. « Bouh ! » Je ris comme une enfant et viens déposer quelques baisers sur ses joues, son front, son nez et pour finir ses lèvres. « Ça va ? T’as passé une bonne journée ? » Je descends de mon perchoir et la laisse poser ses affaires, je lui ai même pas laissé le temps d’arriver.

« Je… Eh bien je ne sais pas. » Ohana arqua un sourcil et se frotta doucement la tempe de deux doigts, pensant avec horreur que la jeune femme allait lui clamser entre les mains. Elle souffla sur une tresse blanche, oui elle faisait dans l’original en ce moment, énervée de son noir corbeau habituel. Vêtue d’un col roulé qui mettait sa silhouette en valeur et d’un pantalon de tailleur à carreau, elle avait tout de la femme d’affaires prête à conquérir le monde, mais elle était clairement plus encline à quitter les lieux pour se planquer dans les draps de son lit.

« Ecoutez miss… » Elle ferma promptement le dossier pour avoir un aperçu de son nom de famille. « Swan. » temirna-t-elle dans un sourire rassurant et chaleureux, elle savait que tout entretien était stressant surtout quand on était nouveau dans le milieu du mannequinat. « Nous allons prendre rendez-vous avec un photographe pour faire quelques essais et nous parlerons du contrat plus tard, cela vous va-t-il ? » La jeune femme hocha la tête et Ohana se leva avec elle pour la raccompagner à la porte en échangeant quelques formalités. Une fois seule dans son bureau, l’hawaïenne poussa un soupir de soulagement, jetant un coup d’œil à sa montre. Bordel quinze minutes pour rejoindre Westwood, elle allait être en retard.

Elle enfila son manteau et se saisit des clés de la motocross de son cher Oscar, mannequin et petit frère de cœur, monsieur ayant explosé la voiture de fonction d’Ohana s’était fait pardonner en lui offrant son propre véhicule. Casque vissé sur la tête, elle fit gronder le moteur et bondit dans les bouchons, se frayant un chemin sans soucis, serpentant entre les voitures sans avoir peur de se faire renverser. Dans un dérapement très peu contrôlé, elle quitta la voie rapide et fondit dans la rue qui menait à son appartement, priant pour ne pas croiser Alexis sur son vélo. Cette dernière terminait tôt aujourd’hui et empruntait souvent cette route. Oh elle ne se plaignait pas de sa présence, mais elle ne devait pas se faire voir histoire de pouvoir se planquer.

Elle se gara sans le moindre mal et grimpa quatre à quatre les marches des escaliers. De peur de se faire rattraper par une colocataire, elle tambourina à la porte des voisins du dessous et n’attendit pas qu’on vînt lui ouvrir, elle poursuivit sa route dans un rire étouffée par sa lèvre mordue. Si le vieux sortait de son appartement, il allait passe un savon à la prochaine personne qui arriverait. Ohana s’engouffra dans son petit chez soi et manqua d’avoir le réflexe de balancer son casque dans l’entrée, mais le garda contre elle pour se précipiter dans sa chambre.

Bam. Elle ouvrit la porte sans la moindre délicatesse, pressée de retrouver Zelda. Accro ? Complètement, coup de foudre vous vous souvenez ? Elle adorait ses colocataires, mais elle avait besoin de profiter de sa présence. Certes parfois elles dormaient ensemble, mais l’hawaïenne avait tendance à la prendre en peluche pour ronfler, la discussion était ici limitée. A peine son pied franchit-il l’embrasure qu’on lui bondit dessus.

Ah ! Elle remerciait son équilibre et rit un peu en sentant ses baisers, savourant le goût de ses lèvres contre les siennes. « Bouh… » Elle posa ses affaires dans un coin de sa chambre et ferma la porte à clés, elle ne voulait pas se faire surprendre eh ! « J’ai enchainé les entretiens, que des gamines effrayées pourtant je fais pas peur si ? » Elle fit une moue adorable tout en quittant ses vêtements de boulot. « Et toi ? » Un grand t-shirt à l’effigie d’un panda roux fut enfilé ainsi qu’un shorty. Sans attendre elle s’écrasa sur le lit dans un soupir de contentement.

Je suis excitée comme une puce, j’ai la sensation que ça fait une éternité que je n’ai pu passer un peu de temps seule avec Ohana, en dehors des nuits où je m’échappe pour dormir avec elle, mais dormir seulement, c’est pas drôle. Je ne parle pas nécessairement de moments charnels - bien que ça en fasse partie - mais surtout de nos moments de déconnade, de complicité, et nos longues discussions sur tous les sujets qui peuvent exister. C’est sans doute pour ça que j’aime tout particulièrement cette fille et ce lien qu’on a construit. Je trépigne derrière la porte, si bien que lorsque Ohana fait son apparition, je lui saute dessus comme un petit tigrou sur ressort, et la dévore de baisers. J’aime son odeur, le goût de ses lèvres, celui de sa peau, j’aime tout d’elle. Je me délecte de son rire avant de descendre et la laisser faire sa vie. « J’ai enchainé les entretiens, que des gamines effrayées pourtant je fais pas peur si ? » Je souris et m’assieds sur le rebord de son lit, une jambe repliée sous mes fesses. « Si, beaucoup. Enfin pas à moi, mais regarde la classe que t’as quand t’es sapée comme ça, normal qu’elle aient les pétoches ! » Je ne la quitte pas des yeux, c’est une sale habitude que j’ai, mais en même temps comment ne pas la regarder pendant des heures, elle est tellement belle… « Et toi ? » Elle se vêtit d’un long t-shirt et d’un shorty avant de se laisser tomber sur le lit. Je souris et hausse les épaules. « Une journée de boulot tout ce qui a de chiant à mourir. J’avais hâte de te retrouver. » Je m’étends à ses côtés, ma tête reposant sur ma main, coude plié. Je passe ma main sous le t-shirt de la brune pour la poser sur son ventre et je fais quelques petits dessins invisibles du bout de mes doigts. « T’as l’air crevée. Tu veux un massage ? » Je lui souris tendrement, j’ai envie de prendre soin d’elle ce soir, je ne saurai l’expliquer, mais un moment de détente avec un être aimé, c’est toujours agréable n’est-ce pas ?

Les draps étaient si doux contre son visage et elle souhaitait s’y planquer pour le restant de ses jours parce que clairement les vacances elles pouvaient se les foutre dans l’os, on lui avait promis des congés payés dans les semaines à venir mais on semblait toujours égarer sa demande une fois le moment venu. Un road trip elle en crevait d’envie dans une vieille voiture de collection avec une parfaite blonde à ses côtés, Zelda était obligée de la suivre dans son idée folle, non elle n’avait pas pensé à Alexis, voyons elle savait différencier amitié avec bénéfices de l’amour le véritable. Un rire étouffé par les draps résonna dans la pièce et elle tourna un regard amusé en direction de celle qui faisait battre étrangement son cœur « La classe c’est un grand mot, ça doit être mes cheveux blancs. » ricana-t-elle avant de se tourner complètement vers le plafond dans un soupir, les os de son dos craquant dans un bruit des plus glamours. AH AH non, c’était affreux comme bruit.

Elle l’écouta raconter sa journée dans un petit sourire et s’empressa de la prendre dans ses bras une fois qu’elle l’eut rejointe. Elle avait besoin de câlins, un ronronnement appréciateur vibrant déjà dans sa gorge quand elle sentit sa main là, oh oui des papouilles. « Moi aussi j’avais hâte. » Elle fourra son nez dans sa crinière sauvage et glissa ses doigts dans le creux de son dos, sous son débardeur, chaleur. « Un massage ? C’est mon anniversaire ou ça se passe comment ? » rit-elle avant de s’arrêter aussitôt, elle ne voulait pas se faire attraper aussi facilement par le reste de la colocation, son rire n’était en rien discret franchement. Elle se redressa sur un coude pour s’emparer brièvement de ses lèvres. « Et depuis quand tu sais faire des massages ? Tu vas me casser le dos ! » Ohana la provoquait très clairement et prit la fuite en voyant une lueur de vengeance dans son regard.

« La classe c’est un grand mot, ça doit être mes cheveux blancs. » Je souris en continuant de la regarder. Parce que oui, je trouve qu’elle a beaucoup de charisme et de classe, et que donc, ça me semble logique que des personnes soient intimidées face à son aura. Et les cheveux blancs peut-être, faut dire qu’elle est canon en toutes circonstances aussi… « Moi aussi j’avais hâte. » me répond-elle me faisant sourire davantage. Je la laisse glisser son minois dans son cou et je frissonne. « Un massage ? C’est mon anniversaire ou ça se passe comment ? » Mon rire se joint au sien et je me cache dans ses cheveux pour ne pas faire trop de bruit. « Et depuis quand tu sais faire des massages ? Tu vas me casser le dos ! » Je secoue la tête. « J’ai toujours su, mais j’attendais que tu le mérites ! » Je lui offre un large sourire de toutes mes dents. « Allez enlève-moi ça. » Je fais un signe de menton pour désigner son t-shirt et je l’aide même en soulevant le tissus. « Tu vas pas le regretter j’te promets. » Je me redresse et me lève du lit. « J’arrive. » Je me faufile hors de la chambre pour rejoindre la mienne en courant, profitant qu’il n’y ait encore personne, et je vais chercher dans ma chambre l’huile de massage que je garde dans ma table de nuit. Je rejoins finalement Ohana dans sa chambre et saute sur le lit, la jeune femme étendue sur le ventre à m’attendre. « J’espère que j’aurai droit à une récompense, et t’endors pas toute suite hein ! » Je ris un peu et me positionne à califourchon sur ma petite amie au niveau de ses fesses, mettant de l’huile au creux de ma main avant de les frotter l’une contre l’autre et les poser sur son dos. « C’est pas ton anniversaire mais j’ai quand même envie de te faire plaisir. » Je fais pas trop ce genre de trucs en général, j’ai beau être une fille super tactile, j’ai pas forcément confiance en moi, et j’ai toujours un peu peur de mal faire quand il s’agit de faire plaisir à quelqu’un. Mais ce soir, j’ai envie d’essayer, en espérant que ça lui plaise…

A une période de sa vie, Ohana se serait trouvée ridicule à agir de la sorte avec une fille, rien que le fait de tomber amoureuse l’aurait fait rire aux éclats parce qu’elle s’était toujours pensée -à cette époque- trop désinvolte pour s’attacher aussi fort à une personne et se contentait donc d’être une partenaire adorable et tendre. Il lui avait été difficile de s’adapter à sa condition de polyamoureuse tant à l’intérieur d’elle-même qu’à l’extérieur, ce type de relation était encore très mal vu au sein de la société et Ohana avait toujours eu peur des disputes que pouvaient provoquer un amour à plusieurs ; elle avait également peur aujourd’hui que Zelda ne la quittât parce qu’elle tombait amoureuse d’une nouvelle demoiselle ou d’un homme. Voilà la partie obscure de son cœur qu’elle ne dévoilait jamais, oui Ohana avait peur de l’abandon comme tout le monde et se posait toujours comme coupable à chaque problème.

Elle sourit à sa belle quand cette dernière lui promit d’être parfaite dans son massage et la suivit du regard alors qu’elle partait chercher ce qu’il fallait. Ohana secoua la tête pour chasser ses noires pensées et se redressa pour se dévêtir de son haut, s’étirant par la même occasion, admirant ses tatouages dans le miroir qui se tenait fier devant elle. Puis avec douceur et paresse, la jeune femme se glissa sur le lit, ses mains contre sa joue alors qu’elle fermait les yeux, guettant les pas de Zelda. Un bref sourire en coin réveilla sa bonne humeur « Je vais pas m’endormir alors qu’une blonde sexy est moi darling. » ricana-t-elle « et tu auras une récompense, je te laisserai même la choisir. » La voilà qui s’installait et Ohana poussa un soupir soulagé, se détendant déjà au fil des secondes. Elle eut un sursaut et gigote maladroitement pour ne pas la faire tomber, ses mains étaient gelées ! « T’es adorable malgré tes doigts de glace. » ronronna-t-elle, se laissant aller aux douces sensations que lui procuraient les doigts de sa belle contre son dos.

Elle manqua de s’endormir les deux premières minutes mais tint bon, god c’était si bon ! « Tiens j’entends quelqu’un, on va devoir murmurer à partir de maintenant. » Elle tenta de la regarder pour lui faire un clin d’œil et profita de cet instant de flottement pour glisser sur le dos et se redresser à la force de ses abdos survivants, on remerciait les années de danse professionnelle. Elle glissa un bras autour de sa taille et lui vola un baiser. Ses lèvres étaient une drogue pure. « Je nous ai pris de quoi manger d’ailleurs estomac sur pattes. »

« Je vais pas m’endormir alors qu’une blonde sexy est moi darling. » J’arque un sourcil, souriante. « et tu auras une récompense, je te laisserai même la choisir. » « Ouh comme c’est intéressant… » Je joue de mes sourcils, amusée et réellement intéressée. C’est alors que je prends place sur la jeune femme, profitant de notre proximité pour faire monter la température. Mais à l’instant où je pose mes mains sur le dos de ma belle, je la sens se tendre d’emblée. « T’es adorable malgré tes doigts de glace. » Je grimace un peu avant de rire légèrement. « Pardon, mais elles vont se réchauffer… » oui, d’autant que la peau d’Ohana a toujours eu ce pouvoir sur moi. Appliquée, je joue de mes doigts sur l’épiderme de ma petite amie, jouant de ses faiblesses en glissant très légèrement le bout de mes doigts le long de ses côte, frôlant la naissance de sa poitrine. Elle frissonne, et je continue mon manège pour la détendre et lui faire penser à tout autre chose. « Tiens j’entends quelqu’un, on va devoir murmurer à partir de maintenant. » me dit-elle après une bonne quinzaine de minutes de massage. Je pensais qu’elle s’était endormie. Je souris et hoche la tête un peu avant de murmurer en guise de réponse. « D’accord, le challenge commence ici… »

Ohana se dandine pour arriver à se retourner, je me soulève un peu pour lui laisser la place de le faire, et mon regard se délecte de son buste nu. Elle se redresse et mes mains viennent entourer son cou, sous ses tresses blanches. Nos lèvres se retrouvent dans un baiser volé, et je sens comme un goût de reviens-y. « Je nous ai pris de quoi manger d’ailleurs estomac sur pattes. » Un large sourire étire mes lèvres. « Tu sais comment me parler toi… » Je me mords la lèvre inférieure et m’approche de son visage pour l’embrasser avec plus de tendresse et de ferveur que tout à l’heure. Mais je me ravise avant de sentir monter en moi une vague de désir. « Ça t’a fait du bien ? » Je la sens plus détendue, c’était le but, et je trouve que je m’en suis pas trop mal sortie d’ailleurs. Une de mes mains vient glisser dans son cou puis à sa joue et après un sourire amoureux je viens l’embrasser à nouveau. « Et si on mangeait, avant que je sois trop affamée et que je te dévore toute crue… »

Une peluche et une bouillote humaine, Ohana ne pouvait demander mieux dans ce monde, Zelda était parfaite à ses yeux et elle ne comptait pas la lâcher de sitôt, accro à sa présence elle ne se rendait pas compte de cette dépendance qui s’installait lentement dans son esprit, prête à bouffer son cœur. Ohana avait déjà été amoureuse par le passer, mais jamais aussi rapidement et aussi passionnément, c’était si nouveau et étrange qu’elle préférait ne pas y penser et profiter de chaque petit instant sans prendre de recul. Pour une femme de vingt-huit ans ce n’était guère digne de maturité, mais elle s’en fichait complètement, merde quoi elle avait le droit de profiter comme tout le monde.

Elle avait envie de nicher son nez dans le cou de sa belle et lui réclamait une attention toute particulière, mais elle se savait bruyante et ne voulait pas alerter celles qui traînaient devant la télévision alors elle prit sur elle pour incarner l’innocence même, quelle bonne blague Ohana était pervertie jusqu’à la moelle. « Toujours… » sourit-elle dans un murmure taquin, fondant presque sous le baiser qu’elle lui offrait et un frisson la parcourut au contact de sa main. Pour sa part, elle avait remonté ses mains pour les faire glisser le long de ses omoplates tout en y dessinant des arabesques, ne préférant pas s’aventurer sur son ventre de peur de perdre son contrôle déjà remarquable. « Tellement je retire ce que j’ai dit, t’as des doigts de fée. » Pour appuyer son propos, elle s’empara délicatement de ses doigts pour les embrasser tendrement.

Un nouveau baiser fut échangé et Ohana le prolongea le plus possible, s’enivrant de ce goût boisé, sucré. « Oh j’aimerais bien que tu me dévores… » protesta-t-elle taquine, mais la repoussa gentiment en profitant pour embrasser son cou et y glisser le bout de sa langue. Puis souplement, aussi habile qu’un félin, l’hawaïenne se saisit de son sac et du plastique planqué à l’intérieur, elle remercia le traiteur d’avoir emballé le tout pour conserver la chaleur.« Et est-ce que tu me fais passionnément l’amour si je te dis que c’est des lasagnes ? »

Je lui demande quand même si elle a apprécié. Bon, je commence un peu à la connaître, et elle aurait tout à fait été du genre à me dire si ça lui plaisait pas ou si je faisais pas les choses correctement. Et elle n’a rien dit. Mais je veux quand même savoir. « Tellement je retire ce que j’ai dit, t’as des doigts de fée. » Je souris largement et joue de mes sourcils pour un air charmeur. « Ça c’est plus à prouver… » Faut dire qu’on est connectées sur bien des points elle et moi, et le côté sexuel c’est carrément hors concours. J’ai jamais été aussi connectée avec quelqu’un sur ce point là. Je la laisse embrasser mes doigts et je frissonne, sentant une bulle de chaleur s’infiltrer en moi. C’est alors que je viens chercher ses lèvres à nouveau, voulant pourtant faire durer un peu la soirée avant de lui sauter dessus. Quand même. « Oh j’aimerais bien que tu me dévores… » Je ris légèrement contre ses lèvres, sans faire trop de bruit. « Je me doute bien oui… » Coquine !

Ohana se met à gesticuler et je la laisse se pencher, souple et gracile comme à son habitude, et elle remonte son sac sur le lit pour en sortir un sac et je la regarde faire. « Et est-ce que tu me fais passionnément l’amour si je te dis que c’est des lasagnes ? » Mon regard s’illumine, tant par le fait qu’elle me parle de lui faire l’amour que par le mot ‘lasagnes’. « Des… » j’ouvre grand la bouche et sautille alors que je suis encore à califourchon sur elle. « J’avais pas besoin de ça pour te faire l’amour passionnément mais là tu… han ! Tu m’achètes ! » Je ris et viens prendre son visage entre mes mains pour l’embrasser langoureusement. « D’accord. Je te fais l’amour aussi passionnément que tu voudras mais laisse-moi dévorer ça avant de te dévorer toi ! » Je grogne contre ses lèvres et me relève pour m’asseoir près d’elle, ouvrant le sac pour sentir la bonne odeur. Je lâche un soupir et sors les couverts en plastique qui se trouvent à côté de la barquette. « Tu manges avec moi ? » Je lui tends une fourchette et lui souris largement, sans doute un peu trop amoureusement. Peut-on seulement être trop amoureux ?

Rien que sa réaction en entendant le mot lasagnes la fit rire et elle dut se retenir de venir l’embrasser tendrement, séduite par sa mine adorable. Elle garda un bras autour de sa taille alors qu’elle se mettait à bondir maladroitement sur ses cuisses, de quoi lui donner des idées peu catholiques qu’elle garda pour elle voyons Ohana. Elle profita de cet échange langoureux et était prête à lâcher le tout pour la plaquer contre le lit, lui faire comprendre qu’il n’y avait qu’elle ce soir pour la faire rêver, la rendre gourmande. « Ça marche. » sourit-elle, Ohana vint se mettre en tailleur sagement sur le lit et tendit l’oreille pour voir si les filles avaient entamé le film, il y avait des murmures de conversation, la séance cinéma n’avait pas encore commencé.

Elle attrapa la fourchette et vint finalement se placer à ses côtés pour glisser quelques baisers au creux de son cou où traînait encore un fantôme de suçon soigneusement dissimulé. Ohana avait toujours aimé marquer son territoire. « Bien sûr que je mange avec toi, il me faut des forces pour ce soir. » plaisanta-t-elle, attrapant sa part individuelle, se remettant une tresse derrière l’oreille. « Bon appétit Mario. » Elle n’aimant pas franchement l’appeler par ce surnom, mais parfois elle l’employait gentiment ou pour esquiver un surnom trop mignon qui traînait sur le bout de sa langue.

Elle n’avait pas peur d’avouer son amour pour elle, au contraire, mais elle avait toujours cette peur de devenir mielleuse, un canard qui finissait abandonner à cause de sa tendresse étouffante. Elle enfourna une première bouchée et savoura les lasagnes en poussant un soupir de contentement, elle n’avait rien mangé depuis ce matin. Soudain, elle se souvint de la bouteille de vin qui traînait dans sa chambre et qu’elle avait réservé pour l’une de leurs soirées.

L’hawaïenne bondit hors de son lit et manqua de signaler sa présence au reste de la colocation, mais se rattrapa de justesse. Elle revint rapidement avec son butin en main et vint se placer derrière sa petite-amie, ses jambes collées aux siennes, oui Ohana était collante ce soir. « Vin peut-être mon cœur ? » Oops le Mario n’était pas venu à la rescousse.

La tension est palpable, je crois qu’on a simplement besoin de se retrouver seules, nues l’une contre l’autre. Ça transpire par tous les pores de notre peau, et dégouline d’amour dans nos regards. C’est plus fort que nous, le manque, l’envie, tout mêlé pour passer une excellente soirée, ponctuée d’un jeu tout particulier, celui de ne pas se faire remarquer par le reste de la coloc à qui on a fait faux bond. Ohana prend place près de moi pour manger elle aussi, c’est quand même plus agréable à deux, comme à peu près tout d’ailleurs quand on y pense. « Bien sûr que je mange avec toi, il me faut des forces pour ce soir. » Je la regarde en haussant un sourcil, me donnant un petit air faussement prédateur. « Bon appétit Mario. » Je la regarde et lui souris avant de lui répondre. « A toi aussi Luigi chéri ! » Je plante ma fourchette dans les lasagnes et en mange une première bouchée, soupirant de bonheur, les yeux clos pour apprécier ce délice. Je grogne même un peu pour montrer ma satisfaction.

Ohana me fait sortir de mon orgasme culinaire lorsqu’elle bondit du lit, et je la regarde faire, aller chercher quelque chose que je finis par distinguer lorsqu’elle le brandit tel un trophée. Une bouteille de vin. Hum. Du blanc, sucré, celui que je préfère. Je me demande comment on peut être plus parfaite qu’elle ne l’est à vrai dire. La brune vient s’installer dans mon dos, m’entourant de ses longues jambes de danseuse. « Vin peut-être mon cœur ? » Mon coeur ? Mon coeur s’emballe à l’entente de ce surnom tout à fait délicieux et je me retourne pour la regarder et lui sourire. « Volontiers. » Et je lui vole un baiser sans plus attendre. Elle débouche soigneusement la bouteille en faisant le moins de bruit possible, et faut d’avoir des verres sous la main, c’est à la bouteille que nous nous abreuvons du liquide sucré. Un délice. Je finis goulument ma part de lasagnes, et faute d’être rassasiée, je m’empare de la bouteille de vin pour en boire deux bonnes gorgées, avant de me retourner vers ma petite amie, passant une jambe de l’autre côté de son buste pour l’encadrer à mon tour de mes jambes, alors que je suis entre les siennes. La position est pour le peu équivoque et me donnes des envies non réfutables. « J’ai encore faim… » Elle n’a pas fini sa part, mais ce n’est pas de lasagnes que j’ai faim présentement. J’attends qu’elle ait fini sa bouchée et viens l’embrasser de façon équivoque. « Garde-en pour reprendre des forces tout à l’heure… tu en auras besoin… » je souris contre ses lèvres et récupère la barquette du traiteur, la referme et la balance par terre en essayant de faire le moins de bruit possible. « J’ai très… très… très…. trèèèès… » Chaque mot entrecoupés de baisers « envie… de toi… » Mes mains se glissent déjà sous son t-shirt pour sentir sa peau d’une douceur infinie. Je sens que ça va pas être simple de nous taire et ne pas nous faire remarquer…

Ouvrir une bouteille de vin alors qu’il fallait être discrète, Ohana repasserait sur son incapacité à réfléchir intelligemment à ce genre de problème et profita du breuvage sucré qui caressait délicieusement sa gorge. Elles ne s’étaient pas embêtées avec des verres et faisaient comme tout jeune couple, c’était-à-dire oublier le respect de la boisson pour s’abreuver au goulot. Bordel que c’était bon. Sa fourchette piquait quelques bouts par ici et par là dans son plat, l’empêchant de s’empiffrer correctement. Elle s’était encore pris une réflexion de la part de sa boss comme quoi elle avait tendance à se laisser en ce moment et qu’il fallait qu’elle gardât sa taille mannequin. Elle protestait intérieurement, mais se pliait aux règles en buvant du vin.

La bouteille fut posée au sol après une dernière rasade de la part de la blonde qui se tourna vers elle, ses jambes la piégeant à son tour. Ohana vint poser ses mains sur ses cuisses dans une douce caresse et plongea son regard amoureux dans le sien brillant d’une envie charnelle qu’elle éprouvait également. Elles n’avaient pas eu le temps de se retrouver depuis deux semaines et le manque se faisait lentement sentir, mais ce n’était pas l’hawaïenne qui allait le faire signaler, elle s’amusait à jouer l’innocente ces derniers jours. « Encore ? » Mais un baiser la fit taire dans sa question, oh elle comprenait l’idée.

Son repas subit le même sort que le vin et elle eut peur de voir de la sauce se foutre sur la moquette, mais cette dernière fut miraculeusement épargnée. Dans un sourire, elle apprécia les baisers entrecoupés de mots qu’elle écoutait à peine, fallait pas être devin pour comprendre que Zelda souhaitait se retrouver dans ses bras sans une once de tissu pour les déranger. Son abdomen se contracta une nouvelle fois sous la caresse gelée des mains de sa douce. « Alors laisse-moi m’occuper de toi. » Et elle vint l’embrasser lentement tout d’abord puis appuya un peu plus ses lèvres contre les siennes, ses mains glissant de ses cuisses à sa taille dans une caresse presque fantôme.

Elle la fit basculer sur le lit dans un sourire et vint se glisser contre elle, appuyée sur ses coudes pour ne pas l’achever de son poids plume. Elle posa un doigt sur les lèvres de sa douce. « Si tu me promets de rester muette. » Un défi difficile à réaliser mais nécessaire si elles souhaitaient échapper à une situation de malaise avec le reste de la colocation.

« Encore ? » J’arque un sourcil pour lui faire comprendre ce que j’ai derrière la tête, et je viens l’embrasser pour en rajouter un peu. Avec ça, plus vraiment besoin de comprendre la faim qui m’anime. J’en rajoute quand même une couche avec des mots, même si je ne doute pas qu’Ohana soit assez perspicace sur mes envies. Mais j’ai toujours adoré qu’elle me dise qu’elle avait envie de moi, alors j’imagine que la réciproque est toute aussi vraie. « Alors laisse-moi m’occuper de toi. » Un sourire au coin des lèvres, je la laisse m’embrasser à sa guise, me calant à la lenteur de ce nouvel échange, ma langue cherchant la sienne.

Ohana allonge déjà mon corps sur le lit et je l’accueille bien volontiers entre mes jambes, soupirant de sentir son corps pressé contre le mien. Elle se recule juste assez pour poser son index sur mes lèvres et je réouvre les yeux pour la regarder. « Si tu me promets de rester muette. » Elle sait très bien que je sais pas vraiment faire ça. Surtout pas avec elle. J’ai jamais autant apprécié les moments charnels que depuis que j’ai rencontré Ohana. Je sais pas si c’est parce qu’elle est plus douée que la normale ou si c’est parce qu’on est connectées d’une manière particulière. Quoi qu’il en soit, je risque d’avoir du mal à me retenir. « Si on se fait griller, je me planquerai sous le lit et tu diras que tu regardais un porno ! » Je glousse un peu et tends mon cou pour venir chercher ses lèvres, pendant que mes mains commencent à se perdre sur le corps de ma belle. Mes paumes trouvent refuge sur ses petites fesses rondes, sur son shorty pour le moment, même si l’impatience me gagne, je patiente encore un peu avant de me faufiler en dessous.
A la recherche de sa langue, nos baisers se font plus appuyés et j’enroule mes jambes autour de la brune pour la sentir au plus près de moi, sentir la friction de nos bassins comme le plus délicieux des cadeaux.

Ohana pouffa à sa remarque et compta bien protester, refusant l’idée d’être celle qui regardait un porno mais les lèvres de Zelda tuèrent les propos dans l’œuf et elle se laissa aller à ce contact rassurant. Une main se glissa dans les boucles blondes de la soi-disant princesse et ses doigts s’y emmêlèrent avec douceur, heureux de cette présence familière. La blonde prenait de l’avance et l’hawaïenne s’amusait de cette presque impatience, il était vrai qu’elle ne la faisait languir que très peu de fois, mais ce soir Ohana souhaitait prendre son temps et la redécouvrir de par ses baisers et ses caresses. Elle aurait aimé mettre une musique d’ambiance, amoureuse de la mélodie qu’elle était ,mais la discrétion l’empêchait d’assouvir ce désir de romantisme.

Le baiser devint endiablé, un ballet qu’elle réussit toutefois à mener alors que sa main libre se perdait sur une des cuisses de Zelda dans une caresse tendre. Elle rompit l’échange pour reprendre son souffle et admirait le visage de celle qui faisait étrangement battre son cœur, les mots lui brûlaient les lèvres mais n’eurent pas le droit de s’échapper de sa bouche qu’elle apposa sur le cou de Zelda pour quelques morsures joueuses. La douceur de sa peau était savoureuse sous sa langue aventureuse et elle y déposa une pléthore de baisers amoureux, sa main quittant sa cuisse pour se perdre dans le creux de son dos, ses doigts ayant subtilement remontés le haut de Zelda pour explorer sa peau chaude.

Ses lèvres se frayèrent un chemin entre les quelques mèches de cheveux qui chatouillaient le bout de son nez pour venir lui murmurer une brève phrase au creux de l’oreille. « Tu ne veux pas aller sous les draps ? » Il n’était pas question de masquer son corps aux yeux de l’autre, mais seulement de savourer une intimité toute autre, plus intime et réservée. Elle ponctua sa demande d’un baiser langoureux, resserrant sa prise dans sa crinière, sa main appuyant sur le bas de son dos pour accentuer cette proximité.

Comme s’il s’agissait de la première fois, je ressens une sorte de petite appréhension, rattrapée bien vite par le désir qu’elle fait naître en moi. Je suis partagée entre le manque de sa peau et l’envie de prendre mon temps, de la découvrir à nouveau comme s’il s’agissait de la première fois. Notre baiser se fait plus lent, pas moins langoureux pour autant, mais cette lenteur apporte un petit quelque chose en plus, et fait monter la température d’encore quelques degrés. Les mains de la brunes commencent doucement leur manège, me faisant frissonner plus que de raison, et je grogne légèrement contre ses lèvres pour lui faire comprendre mon impatience et ma délectation.

Sentir les doigts d’Ohana dans ma chevelure me fait fondre, je sais pas ce qu’il se passe exactement, j’ai toujours adoré les papouilles, les mains dans les cheveux, mais sa manière de faire me rend dingue sans que je n’en comprenne réellement le fonctionnement. Je soupire légèrement et continue de laisser aller mes mains sur elle, dans son dos, profitant qu’elle n’ait pas de t-shirt, sur ses fesses, ses flancs, et je m’amuse de sentir sa peau réagir à mes caresses. Les petites morsures d’Ohana dans mon cou me font me tortiller un peu alors que je me mords la lèvre inférieure pour éviter de commencer la phase de gémissements trop tôt. Mon dos se cambre sous le désir et la belle en profite pour glisser des doigts dans le creux qui n’attendait qu’elle. Je souffle, étire mon cou pour lui laisser le loisir de continuer ce petit manège qui me rend folle. « Tu ne veux pas aller sous les draps ? » Je tente de calmer ma respiration déjà bien anarchique et je murmure la voix chargée d’électricité. « Où tu veux… j’irai où tu veux avec toi… » Si ce n’est pas un aveu à demi-mots… Ses lèvres retrouvent les miennes et je m’en délecte comme si je n’avais pas pu y goûter depuis des mois voire des années, comme des retrouvailles après une longue absence, une longue attente.

Je la fais rouler sur le côté, prenant place au dessus d’elle, et je me redresse, m’éloigne d’elle et recule sans la lâcher des yeux, sourire mutin au coin des lèvres. Et joueuse, je file me glisser sous les draps attendant qu’elle me rejoigne.