Money rules the world - [Brianna]

"Phelps rien que ça? et tu ne me l'avais jamais dis? eh bien..." Tout les sportifs savaient qui était Phelps, c'était une légende. Quand on se lançait de manière professionnelle dans un sport on rêvait tous d'arriver à le dominer comme il l'avait fait avec la natation. Phelps, Jordan, Schumacher et Hamilton, Ronaldo et Messi, Rapinoe, Morgan etc voici des noms de sportifs que je rêverais d'imiter la carrière. Ils n'ont pas juste étaient ultra performants, ils ont aussi changé leur sport. Mais l'idée de voir Amy en coach me faisait sourire car je le voyais mal dans ce rôle. D'ailleurs je ne savais même pas si elle avait déjà eu des apprentis en tatouages dans son salon pour les former, en tout cas j'en avais jamais vu. J'avais apprécié ces défis et surtout la séance sportive non prévue, mais maintenant place au sucre.

Je ne pouvais lui donner tort, je mangeais souvent. "Hey c'pas ma faute, tu sais combien de calories je brûle par jour? puis bon je pars du principe qu'après l'effort, le réconfort et la bouffe est un super bon réconfort." Pendant longtemps ça avait vraiment été mon seul réconfort car l'alcool et faire la fête étaient fortement déconseillés. Mais depuis que j'étais avec Amy, que j'avais accepté mes sentiments pour elle, j'avais trouvé une nouvelle source de réconfort. C'était elle, elle me changeait les idées ou juste m'écoutait parler et puis je pouvais me blottir dans ses bras lors des coups durs. Personne ne savait que j'avais ce côté doux et fragile à part Amy et je voulais que ça reste comme ça.

Cette fin de journée était géniale j'oubliais que j'avais passé le reste de la journée à me comporter en personne sérieuse et mature. Et que dans deux jours c'était reparti pour un tour mais cette fois avec mes sponsors. Je ne ressentais pas la fraicheur qui commençait à tomber, je terminais mon dessert tout en regardant le paysage. En entendant les mots d'Amy, mon regard amusé se tourna vers elle. "Que de la gueule...." Ahhh j'adorais jouer avec le feu et tout particulièrement avec Amy. Surtout quand je la voyais si radieuse et toute mouillée avec ses formes trahies par les vêtements. "Aurais tu un peu froid?" Un surnom affectueux allait passer mes lèvres mais je n'osais pas. Je ne savais pas si elle allait accepter, parfois je marchais sur des œufs.

Mais comme ma bonté était légendaire je remis mon short pour calmer ses ardeurs. Je m'allongeais contre elle, je posais mes lèvres sur son épaule. Elle avait le gout du sel c'était amusant. "Je ne fais jamais de vœux. Je laisse la vie me surprendre. E toi?" Etre sur cette plage avec Amy était une surprise car être amoureuse de quelqu'un n'avait jamais fait partie de mes envies. Pour elle je mettais de côté mon rêve de jouer en Europe alors je laissais passer cette étoile filante qui volait vers un endroit sans trop savoir la destination comme je le faisais depuis que j'avais rencontré Amy. Je profitais des moments, j'avais arrêté de les planifier.

Je me redressais un peu en souriant. "Je t'ai pas dis, le nom de mon nouveau club est le Angel City FC...je suis donc un ange héhé toi qui dit que je suis un démon et ben toc tu as tort. Et à défaut d'être un ange de Victoria Secret, je serais un Ange du football." Je savais que ça allait la faire sourire même si elle ne serait pas d'accord sur le fait que je sois un ange.

J’hausse les épaules. J’en sais rien et j’m’en fous. J’suis pas là pour compter les calories qu’elle brûle par jour. Ni combien elle en engloutit. J’suis pas nutritionniste. Et j’compte pas l’dev’nir. J’suis pas vraiment un modèle niveau alimentation. Sans être une experte en la matière, j’doute qu’m’manger des pâtes tous les deux jours soit r’commandé. Et j’parle pas d’la street food et des bières. Heureus’ment qu’j’ai un métabolisme sympathique. Et qu’j’élimine toutes ses conn’ries avec du sport. Pas du foot contrair’ment à Bri. Mon activité s’pratique davantage à l’horizontale. J’vous épargne l’dessin. D’puis l’temps qu’vous m’connaissez, vous savez à quoi j’fais référence. « J’connais un autre réconfort... Et meilleur pour la santé ! » Un rictus malicieux étire mes lèvres. L’sexe est est un super moyen d’se consoler. Et il a été prouvé que faire l’amour était bénéfique. Ça explique probabl’ment ma forme olympique. Quoi qu’j’m’envoie moins souvent en l’air d’puis qu’j’suis en couple. C’pas un mal. C’même une bonne chose. J’savoure d’autant plus les moments charnels maint’nant. J’prends davantage d’plaisir à y mettre des sentiments. Sa présence est réconfortante. J’en ai oublié mes soucis d’argent pour participer à c’salon. J’ai plus qu’elle dans ma tête. Elle et ses courbes ravageuses.

D’ailleurs, j’lui signale plutôt subtil’ment. J’ai pas spécial’ment envie d’lui sauter d’ssus dans l’immédiat. L’sable, c’vraiment pas agréable. Après, si elle m’cherche, elle va m’trouver. J’suis pas réputée pour être patiente. Y a qu’dans mon boulot où j’le suis. Enfermée dans ma bulle artistique, j’peux tatouer des heures sans m’lasser. J’me prends des pauses malgré tout pour souffler lorsque l’travail est long. « J’commence plutôt à avoir chaud là… » J’me sens monter en température. J’ai toujours eu un faible pour les poitrines. Et bien qu’celle d’Bri soit pas la plus imposante du monde, elle est très mignonne à travers l’tissu d’son haut trempé. Avec ses attributs, elle gagn’rait aisément un concours d’Miss t’shirt mouillé. A moins qu’j’lui vole la vedette. Car j’ai des arguments à faire valoir en l’instant. Surtout qu’mes seins ont les tétons qui pointent. Et c’pas à cause d’la fraîcheur. C’plus la faute à un degré d’excitation avancé. Par chance, elle s’décide à s’rhabiller. J’crois qu’elle a lu dans mes mirettes mon désir. Elle a pas voulu m’tester. Joueuse mais pas suicidaire la meuf. Elle sait qu’j’sais pas résister longtemps à l’appel d’la luxure en sa compagnie. D’un côté, comment résister à une telle déesse ?

Surtout quand elle s’montre autant tactile. J’ai découvert la tendresse avec elle. J’enroule mes bras autour d’ses épaules. La sensation est parfaite. J’suis apaisée. C’fout à quel point elle m’a assagit. Avant, j’aurai mené à exécution ma menace dès son r’fus. Là, j’me contente d’lui sourire. L’amour m’a rendu conne. Enfin, j’l’ai toujours été. J’le suis différemment. J’pivote ma tête et lui souris. Un franc sourire gorgé d’émotions. « J’étais comme toi avant d’te rencontrer. J’prenais la vie comme elle arrivait. Puis elle m’a prise Hazel. Et j’ai plus eu envie d’ses surprises jusqu’à croiser ta route. J’préfère tes surprises aux siennes. Avec toi, j’suis sûre qu’elles s’ront bonnes. » Ça r’ssemble à une déclaration ça. J’risque d’bouffer une pique. Tant pis. J’assume. J’ai plus peur d’mes sentiments. J’ai pas envie d’les cacher. D’toute, personne a pu m’entendre hormis elle où on est. Y a qu’nous deux dans les environs. Et ces quelques rochers. Mais j’doute qu’ils soient aptes à répéter mes paroles. Qui s’en soucierait en plus ? J’conserve mon fond d’peste. Qu’elle aille pas penser qu’j’suis à sa merci. Elle f’rait une grossière erreur. Moi aussi j’ai une face démoniaque.

C’marrant d’penser à ça au moment où elle évoque son côté angélique. J’peux pas m’empêcher d’rire. « Ah ben j’te tatouerai un ange sur la clavicule en cet honneur ! » J’pouffe. Dans l’absolu, c’pas si déconnant. J’s’rai pas contre la r’tatouer. Sa peau est douce. C’t’un délice à la parcourir. Plus avec mes doigts ou ma langue qu’un dermographe, j’l’admets. « Mais tu sais qu’l’un va pas sans l’autre. Si t’es un ange, ça veut dire qu'j’suis un démon… » La malice se lit sur mon visage. C’pas bon signe quand j’affiche c’te face. « Et en bon démon qui s’respecte, j’me dois d’torturer les anges. » Dans la foulée, j’me rue sur elle. Elle s’retrouve allongée l’dos par terre. J’attaque ses flancs à coup d’chatouilles. J’vise ses zones les plus sensibles. J’la bloque avec ma carcasse dans ses mouv‘ments. Mon rire ponctue mes assauts digitaux. Et ma bouche assaille son cou d’baisers. Quelle terrible torture j’lui inflige ! Avec ça, elle va tout avouer. Mais avouer quoi ? Qu’elle m’aime ? J’ai pas b’soin qu’elle prononce les trois mots. J’le sais déjà aux batt’ments d’son cœur. J’les distingue contre ma cage thoracique. Son palpitant pulse d’amour. Autant qu’le mien.

Je pouvais sans soucis deviner de quel sport voulait parler Amy. Je lui rendis son sourire mais sans forcément rebondir sur la phrase. Elle n'avait pas tort c'était un super moyen de faire de l'exercice physique mais je ne voyais pas les choses comme ça. Je ne l'avais jamais vu comme ça en fait. Et depuis que j'étais avec Amy ma vision du sexe avait encore changé, maintenant je voyais ça comme un moment de complicité, de jeu aussi , de sensations poussées très loin. Mais je pense que c'était plus lié au fait que j'étais amoureuse de ma tatoueuse. Les sentiments jouaient un rôle oui mais son physique aussi, j'en étais folle mais là encore je suis persuadée que j'étais pas des plus objective et en plus je m'en foutais de l'être. J'aimais jouer avec elle, répondre à ses piques ou la provoquer moi même qu'importe du moment que j'obtenais un sourire ou qu'elle posait sur moi ce regard d'envie que j'adorais. Une fois allongée à ses côtés dans ses bras j'avais une furieuse envie de jouer avec tes tétons qui pointent pas loin de mon regard, mais je me retiens.

Chose hallucinante et que j'espère qu'Amy ne dirait à personne, là je voulais juste de la tendresse. Etre au calme en bord de mer avec la personne qui partageait ma vie. Il n'y a pas si longtemps cette idée m'aurait terrifié maintenant elle me réconfortait. Plus on avançait Amy dans notre relation plus je comprenais les paroles de mes parents sur l'importance d'être avec quelqu'un qui nous apaise autant qu'il nous motive. "En tout cas j'essaierais qu'elles soient bonnes mais je peux rien promettre." Toutes les deux on avait pris des baffes dans la vie, avec le décès d'Hazel elle en avait pris une plus grosse que moi. Mais je vivais et je jouais toujours avec le risque que les réparations faites sur mon genou lâchent et là adieu carrière et vie normale. "Par contre je doute fortement que tu aimes mes surprises musicales héhé" Je lui souris amusée et l'embrassais tendrement, reprenant ensuite ma position dans ses bras. Je savais qu'elle détestait ce que j'écoutais et moi je régalais de lui passer ça en voiture pour la faire râler. Qui aime bien châtie bien non? Et dans mon cas je l'aimais vraiment beaucoup.

Je lui dis être un ange et sa réaction c'est de me tatouer? Alors celle là je l'avais pas vu venir. Je m'étais plutôt attendue à "pfff et puis quoi encore?" ou bien alors "je les plains quand ils découvrir que tu es un démon" Enfin ce genre de piques quoi...Ca me coupe la répartie et en plus je me fais complètement avoir par son attaque chatouilles. Je me tortille comme une anguille pour tenter de lui échapper. Amy sait que je suis chatouilleuse et la fourbe utilise ça contre moi. Chatouille plus baisers comment voulez vous que j'abandonne pas moi? C'est mal me connaitre. Je passe mes bras autour de son cou, mes jambes autour de ses hanches et je nous fais rouler pour me retrouver sur elle. "Tu es mon démon rien qu'à moi" Je fondis sur ses lèvres pour un long baiser que je coupais d'un coup car je venais de me rappeler un truc.

Ouais bon là peut être qu'Amy aimerait pas la surprise de tout couper d'un coup, et j'accepterais sa vengeance sans broncher mais quand j'avais un truc en tête bah j'étais têtue voilà. "Y'a des gens qui sont venus au club pour faire un truc pub pour un salon du tatouage à L.A, tu étais au courant qu'il y avait ça? parait que c'est un des plus gros events du pays, on ira faire un tour?" Brianna pro de cassage d'ambiance, pour tous conseils n'hésitez pas à me contacter. Je répondrais si ma copine ne m'a pas tué d'ici là.

La musique est et s’ra toujours un sujet d’discorde. J’aime pas ses goûts d’jeune et elle apprécie pas les miens d’vieille à l’écouter. On a pas fini d’se taquiner sur c’domaine. J’me suis pas achetée d’nouvelles enceintes par hasard. J’tiens à arroser ses oreilles d’mes sons rocks favoris. On en est pas à s’engueuler sur c’point non plus. Disons qu’on tient l’parfait prétexte pour s’provoquer et s’titiller. C’pas comme si on en avait b’soin. En cas d’panne d’inspi, causer musique est une valeur sûre. Malgré nos désaccords sur c’thème, on est d’accord sur un point. Nos gémiss’ments surpassent tous tubes. Y a rien d’mieux à mes oreilles qu’l’entendre exprimer son plaisir. Même son rire j’en suis fan. Alors j’me régale avec mon attaque d’chatouilles. Dans ces circonstances, elle fait moins sa maligne sur nos morphologies. Mes kilos supplémentaires sont un atout pour la bloquer durant mes assauts. Sauf que la fourbe a une arme secrète : sa souplesse. Me v’là enrouler dans ses bras et ses jambes. En quelques s’condes j’passe de position dominante à soumise. Allongée sur l’dos j’lui souris amoureus’ment. Après, c’est pas comme si j’avais tout fait pour l’empêcher de bouger. Tout ça était un jeu à la base. « J’reste loin d’ton niveau. » J’suis pas aussi démoniaque qu’elle. J’sens qu’vous allez rire mais j’suis la sage d’notre duo. Vraiment. Sans doute car j’suis la plus âgée. J’me sens envahie d’une mission d’protection. J’tente d’canaliser sa fougue pour pas qu’elle fasse une conn’rie irréparable. Bien qu’elle écoute d’la merde, j’l’aime. Et j’sens qu’c’réciproque. Plus qu’aux batt’ments d’nos cœurs, son baiser est intense. Il est à la limite d’être une invitation à plus. J’le comprends comme ça. Sans doute car ça m’arrange bien, j’l’avoue. Mes mains commencent à s’balader sensuell’ment sur ses flancs. Son haut va être ôté d’ici peu d’temps.

J’sais si c’par peur, par appréhension, par pudeur, qu’elle m’coupe dans mon élan. J’cache pas être un brin déçue. J’comprends pas. J’ai p’t-être été trop brusque. Bri a pas ma liberté sur la sexualité. C’pas grave. J’dirai même que ça lui ajoute un certain charme d’être prude. Ma déception s’dissipe rapid’ment. C’que partie r’mise. Par contre, elle m’perd en évoquant l’salon du tatouage. Elle a l’art d’passer du coq à l’âne. Son neurone doit être fatigué. « Tu m’l’apprends. Moi, j’surveille que les salons sur l’tricot ! » J’explose d’rire. Oui, j’me fous d’sa gueule. J’suis persuadée qu’elle va s’en rendre compte. En tant qu’tatoueuse, si j’suis pas au courant d’c’t’évén’ment, j’ai plus qu’à changer d’métier. C’comme si j’lui d’mandais si elle savait quand et où aurait lieu la prochaine coupe du monde d’foot. J’me dégage douc’ment s’sa prise pour m’redresser. J’assois en tailleurs Machinal’ment, sans réfléchir, j’dessine un cœur avec mon index dans l’sable. « J’pense pas… » J’prends un air dépité. Réponse étrange étant donné mon boulot et surtout ma passion. Un rictus vient étirer mes lèvres. Un rictus signifiant qu’il y a anguille sous roche. « Car j’compte y participer ! » J’peux pas faire les deux. Dans l’absolu si. Même si j’expose là-bas, j’envisage d’prendre un moment pour visiter et rencontrer les autres artistes. « Mais ça coûte une blinde d’avoir un stand… » Mon sourire s’effaçant témoigne c’te dure réalité. Avoir sa place est pas donnée. Et Bri m’a rapp’lée c’frein dans mon souhait. « Et j’ai pas les moyens d’me payer une place. Au final, c’possible qu’on aille y faire un tour… » Si ça m’faisait chier aux premiers abords, l’fait d’faire un truc avec elle m’ravit. Tout c’qu’on peut faire ensemble est l’assurance d’un bon moment. Tant qu’elle m’emmène pas à un concert d’un d’ses artistes favoris, ça va d’soi. Là, ce s’rait un supplice.

Amy dans un salon de tricot, rien que l'idée me fait exploser de rire. Je suis sûre qu'elle ne passerait pas inaperçu avec ses tatouages dans un truc pour les veilles. J'ai de la chance d'avoir des grands mères assez jeune dans leurs têtes, je n'ai donc pas eu droit à des trucs fait en tricot à ma naissance. Ouf de chez ouf. Bon par contre du coup faut oublier d'avoir une couverture de naissance, moi j'étais enroulé dans un tartan écossais d'un côté et dans la vieille couverture de ma mère de l'autre. "Alors y'a un salon du tricot proche de L.A? bon du coup faut y aller avant l'heure de la sieste. Tu penses que tu pourras survivre et sauter le gouter?" J'aimais la taquiner sur le fait qu'elle était plus âgée que moi. C'était juste de la provoc car j'appréciais beaucoup cette différence d'âge, elle avait une expérience de la vie que je n'avais pas et m'évitais de faire des bêtises bien souvent. Sans elle je pense que je serais en train de flamber mon argent et ma vie.

Je la regarde se redresser et attends sa réponse. Réponse qui me m'étonne, comment ça elle ne veut pas y aller? Amy ne pas aller à un truc de tatouage? c'est comme si moi je refusais d'aller à un truc de voiture, des fringues ou de foot. Humm ça fait vraiment superficiel là. Un truc clochait que j'avais pas compris? Ca c'était fortement possible, j'étais pas douée pour décrypter le comportement des gens. Ahhh finalement elle comptait exposer? wooooow c'était super, j'étais contente et fière d'elle je suis sûre qu'elle allait assurer. Ah ben non ...oh fini les montagnes russes de l'émotion là?. Je ne m'étais jamais posée la question de savoir combien ça coutait ce genre de trucs, pour être honnête je venais de découvrir à l'instant que c'était payant.

"Je peux t'aider pour la partie financière Amy, je trouve dommage que tu ne puisses pas montrer ton talent dans un lieu pareil juste pour de l'argent." Je n'avais pas répondu de suite car j'avais dû bien choisir mes mots dans ma tête. Je savais que l'argent pouvait être un sujet sensible entre nous....encore pire que la musique. Donc pour ça que j'avais dis le mot aider. "Et avant que tu me dises non, j'ai déjà aidé des amis pour investir dans un bar, un resto, je trouve ça normal. Je gagne bien ma vie juste en tapant dans un ballon donc je trouve normal d'aider des gens qui ont un vrai travail." Je trouvais ça normal, puis bon ça me permettait de boire gratis à vie dans un super bar de San Antonio et de me régaler dans un resto succulent à Dublin.

En fait Amy ne connaissait pas l'intégralité de mes revenus, je n'étais pas payée que par mon club, mais aussi mes sponsors et mon partenariat avec Nike. Tout ça avait été ficelé par mon père, les investissement pour aider des amis ou la famille c'était que moi. Je pris sa main et lui souris. "Tu me rembourseras en nature....plus sérieusement je serais super fière de montrer à mon équipe à quel point ma chérie est douée dans ce qu'elle fait." C'était la première fois que je je lui donnais un surnom affectueux et aussi peut être la première fois où j'assumais d'être en couple. Mais Amy m'avait donné cette confiance en moi alors si je pouvais lui renvoyer l'ascenseur avec un stand dans un salon de tatouage je le ferais.

J’me doutais qu’elle allait m’taquiner sur ma réponse. Elle attrape chaque perche tendue aussi p’tite soit-elle. Tout est bon pour m’titiller. Ça m’dérange pas. J’dirai même qu’j’adore ça. J’aime sa répartie. C’ça qui m’a fait craquer chez elle. Avec son cul d’rêve, j’l’admets. « Tant qu’j’suis pas privée d’dessert, j’survivrai. » Un rictus en coin étire mes lèvres. Nul doute qu’elle comprendra c’que j’sous-entends par dessert. J’évoque pas une glace malgré mon amour du sucre. C’dessert là est plus chaud. Il possède une jolie crinière cuivrée, un sourire ravageur et des courbes harmonieuses. L’dessert qu’j’suis apte à manger tous les jours et même à tous les r’pas. Enfin, tant qu’mon énergie m’le permet. Mais en sa compagnie, j’en manque jamais. Au pire, elle sait m’en donner. Elle a pas grand-chose à faire pour ça. Juste être à proximité. Comme actuell’ment. Sa présence stimule ma libido. J’me limite pas à ça. Notre r’lation est pas régie par l’sexe. Elle est plus qu’ça. Généreuse à l’entendre. J’en suis pas vraiment surprise. J’ai du mal à m’réjouir malgré tout. J’ai pas envie d’profiter d’son argent. J’me suis toujours battue pour être indépendante d’un point d’vue financier d’puis ma majorité. J’tiens pas à lui être red’vable bien qu’elle m’propose pas son aide dans c’but. Elle anticipe mon r’fus telle’ment elle m’connait. Ses arguments tiennent la route. Fais chier, j’ai rien à répliquer. J’dois admettre ma défaite. Si on peut parler d’défaite. D’toute, on aura d’autres batailles. J’me fais aucun souci à c’sujet. Nos caractères sont faits pour s’confronter. Nos réconciliations en sont qu’meilleures. « J’espère qu’ les intérêts s’ront él'vés alors. » J’glousse. Normal’ment, on négocie les intérêts au plus bas lors d’un emprunt. Quand il s’agit de paiement en nature, j’suis du genre dépensière. Surtout quand il s’agit d’elle. J’donn’rai jusqu’à mon dernier centime pour elle. P’t-être qu’j’irai jusqu’à vendre ma bécane au b’soin. C’pour vous dire à quel point j’l’aime. Au point où j’lui balance rien face à c’sobriquet. Ma chérie. Ça fait bizarre et à la fois ça sonne bien. Bri en mode amoureuse est si beau. Hors d’question briser c’t’instant avec une r’marque. Peste dans l’âme, j’sais aussi être gentille parfois. « Ah mais pour ça j’vais avoir b’soin d’exposer ma plus belle œuvre… » J’me d’mande si elle percute à quoi j’fais allusion. Dans mon esprit, c’clair et net. Et non, c’pas l’phénix en photo encadré dans mon salon. Certes il est magnifique et j’en suis fière. J’oublierai jamais les heures d’travail pour l’réaliser. J’fais référence à c’qui s’cache sous son haut. Là où ma main commence à s’promener : sa louve. Mes doigts s’font aventureux par-d’ssus l’tissu. « Si t’acceptes d’me servir d’vitrine j’accepte ton offre. » En gros, j’veux qu’elle soit avec moi c’jour-là. C’pas pour autant qu’j’expos’rai sa poitrine dénudée aux yeux du monde. Quoi qu’ça s’rait un super coup d’com pour sûr. J’doute qu’l’idée lui plaise. Mon démon est plus pudique qu’moi. Tout en lui souriant, sans quitter ma prise, j’glisse ma bouche dans son cou. J’y dépose des baisers. J’savoure son goût extraordinaire. J’r’monte vers son oreille. Un souffle chaud caresse son tympan. « Si t’acceptes, j’te file un acompte sur l’rembours’ment dès qu’on rentre… » Le murmure est empli de sensualité. C’ma façon d’lui dire qu’j’ai envie d’elle. Autant en profiter pour commencer à régler ma future dette. A moins qu’j’débute ça ici et maint’nant. J’ai conscience qu’le sable c’pourri, qu’on peut s’faire surprendre. La force d’l’amour éteint ma conscience. C’mon cœur qui parle.

Je marche sur des œufs car je sais qu'Amy peut refuser parce qu'elle veut rester totalement indépendante et n'avoir rien à devoir à personne. Seulement parfois il fallait accepte d'être aidée. Je l'avais appris et que quand quelqu'un t'aide, tu n'es pas forcément redevable. Dans ma communauté irlandaise on s'entre aide, j'ai toujours connu ça. Mon père donnait des cours du soir à certains élèves en difficulté et certains voisins venaient me chercher à l'école quand mes parents étaient occupés. J'avais été élevé comme ça. Le but c'est de tous viser une vie meilleure. Je suis soulagée de l'entendre blaguer sur le sujet c'est qu'elle accepte. "Oh oui qu'ils seront élevés tu crois quoi?" Je lui souris amusée. Je me doutais que pour elle ça devait être un grand pas du coup j'en rajoutais pas. J'avais appris à fermer ma bouche de temps en temps.

Le petit surnom affectueux est parti tout seul, je ne sais plus où me mettre. Ca peut faire beaucoup, et en fait ça fait beaucoup pour moi. J'aime Amy, je ne m'en cache pas, mais c'est la première fois pour moi qu'une fille arrive à prendre autant d'importance dans ma vie. Première fois que oui je considère une fille comme ma chérie, ma partenaire. Le savoir est une chose, le dire une autre. Amy ne réagit pas, pas de piques rien et intérieurement je la remercie. Exposer sa plus belle œuvre? Ca me semble logique que dans ce genre de lieu on montre les plus belles réalisations. Je ne dis rien, je l'écoutais juste réfléchir à voix haute. Même avec sa main sur ma peau là où se trouve ma louve je ne fais pas le rapprochement, pour moi c'est juste un geste tendre, donc j'attends la suite de sa réflexion en silence.

Première nouvelle je suis capable de rester sans rien dire pendant un moment. Et ce mutisme va encore durer quand j'attends sa contre offre. Hein? plait il? Moi? "Te servir de vitrine? tu veux me faire un nouveau tatouage?" Alors parfois je donnais raison à Amy sur l'intelligence des sportifs. Dans mon cas c'est surtout que j'avais pas suivis du tout de quoi elle parlait. Je savais que dans ces salons, certains tatoueurs tatouaient en direct et certaines personnes connues l'avait fait donc peut être qu'Amy voulait faire la même chose. Moi j'avais pas pensé à avoir un autre tatouage mais bon je pourrais toujours trouver une idée. J'étais pas du tout sur le fait qu'elle voulait montrer ma louve et d'ailleurs ce tatouage était pas caché, j'avais été pris en photos en brassière à l'entrainement ou après un match et elle était bien visible.

Amy ne m'aide pas vraiment à réfléchir sereinement, comment voulez vous que j'arrive à rebranche mon neurone alors que je sens les lèvres d'Amy dans mon cou. Je frissonne et pas de froid. Ahhh la fourbe là c'est pas du jeu, elle a de la chance que j'ai vraiment certains blocages car sinon on aurait fait l'amour sur cette plage. Seulement voilà c'est trop osé pour moi, peut être un jour je serais plus libérée et j'espère qu'Amy pourra m'aider pour ça. "Voici une offre que je ne peux pas refuser" Bon allez zou là dans ma tête, je me levais, on remballait tout direction la voiture. Rien à foutre du code de la route pour rentrer et direction chez elle ou chez moi peu importe. Et comme souvent dans ce cas là j'aimais pas perdre mon temps, je pris la main d'Amy pour qu'on se lève. Je l'attirais vers moi et l'embrassais longuement.

Je remballais nos affaires, direction la voiture. Bah oui hein, quand on me mettait l'eau à la bouche j'avais bien du mal à patienter. Les jeunes n'étaient plus là. Il était tard, je n'avais pas vu le temps passer. Par contre s'il y a bien quelque chose à Los Angeles qui ne changeait pas et ça qu'importe l'heure c'était les bouchons. On s'y retrouva vite en plein dedans et je rageais. Vu qu'on avançait au pas, j'avais le temps de penser. "Amy, quel est ton but dans la vie? être la meilleure tatoueuse? Pour ça que tu veux faire ce salon, ou juste être reconnue comme une pro dans ton domaine et avoir le respect de la profession? " Je sais que ma question tombait comme un cheveu sur la soupe, mais c'était la faute de tous ces abrutis devant moi qui ne savaient pas conduire autrement que comme des escargots. C'était jamais bien quand j'avais le temps de réfléchir.

Habituées à s’lancer des piques, on sait aussi être tendres parfois. On s’est assagies. L’amour nous a rendu moins peste. Du moins entre nous. Dans ma vie quotidienne, j’suis restée la même. C’la puissance des sentiments amoureux. Ça nous change. Bri a égal’ment été touchée. On s’est ouvert mutuell’ment nos cœurs. J’comprends c’que cache sa proposition. C’pas juste m’exposer sa fortune à la gueule. Elle est pas comme ça. C’pas non r’mettre en cause mon indépendance financière non plus. Elle m’sait attachée à mon autonomie. C’simpl’ment un geste affectif. Une façon d’montrer son amour. Une façon que j’dévie en sous-entendu lubrique. Un sous-entendu qui pourrait finir en instant lubrique comme en témoigne ma main baladeuse. Mon cerveau s’coupe peu à peu. L’sien est complét’ment éteint à l’entendre. « S’tu savais tout c’que j’veux t’faire… » Mon ton suave trahit mes désirs. Y a rien d’chaste dans mes pensées. Et si la tatouer est un plaisir, j’envisage d’parcourir sa peau avec autre chose qu’un dermographe. J’compte pas m’contenter d’son cou. J’compte la dévorer vivante. En instant sur ses zones les plus sensibles. J’veux la faire vibrer. J’veux entendre son cœur battre si fort qu’il en explos’rait presque dans sa cage thoracique. J’veux la rendre plus brûlante qu’un feu prov’nant d’l’Enfer. J’veux lui donner mon amour. Et mon âme.

En fait, elle l’a d’jà. Tout c’qui est à moi est à elle. Elle m’a tout pris sans exception. J’suis sans ret’nue en sa compagnie. J’porte pas d’masque. Elle a l’droit à mon entière version avec ses qualités et ses défauts. Elle est au courant d’mon impudeur. J’réfléchis pas au lieu où on s’trouve. Elle si. C’la plus sensée d’notre couple. Voilà pourquoi elle m’stoppe dans mon élan. J’amuse à la voir remballer nos affaires. J’l’ai rar’ment vue aussi pressée. C’t’à croire qu’elle a hâte d’avoir cet acompte. C’même sûr vue l’intensité d’son baiser. C’confirmer par sa marche rapide. Elle court presque. On r’joint son bolide. Une fois à bord, elle démarre. C’t’une question d’un p’tit quart d’heure d’route pour arriver à Westwood. En temps normal en tous cas. Là, la durée du trajet est allongée par l’trafic et les embouteillages. La footeuse s’en agace. Et moi j’m’en amuse. « Encore une raison d’préférer la bécane à la bagnole. » Surtout quand on roule avec des engins pareils. Bri roule pas en citadine passe-partout. Elle roule en caisse imposante. Un vrai gâchis dans les bouchons où l’moteur peut pas exprimer son plein potentiel. En deux-roues, j’connais pas c’problème. J’me faufile et r’monte les files. J’s’rai d’jà chez moi à l’heure actuelle.

D’une patience légendaire pour n’pas dire inexistante, j’rage pas dans l’habitacle. Mon siège est confortable et j’en profite pour m’étirer. Sur c’coup-là, j’dois admettre qu’une caisse est pratique. C’pas en moto qu’j’pourrai être écroulée d’la sorte. En mode détente, Bri m’oblige à réfléchir avec ses questions. C’vach’ment précis comme question. Ça m’pose limite une colle. En vrai, pas vraiment. La réponse est évidente. « Rien d’tout ça. J’veux juste être heureuse. » C’ma seule ambition dans la vie. J’me contente d’peu. J’d’mande pas à être riche. J’cherche pas la célébrité. « J’veux aller à c’salon pour montrer ma passion. Tatouer est plus qu’mon boulot. J’aurai aussi l’occasion d’rencontrer d’autres artistes et d’pouvoir partager sur c’domaine. Puis si ça m’permet d’rencontrer une star à la peau douce, c’bonus… » Terminant ma phrase, j’pose ma main sur son g’nou. La star, c’t’elle-même si elle est pas encore internationale. C’t’une affaire d’temps vue ses talents. Ma main joue sur son g’nou. J’r’monte lent’ment mes doigts vers sa cuisse. J’atteins sa taille, sa hanche. J’continue à gravir sa silhouette jusqu’à sa poitrine. J’m’y attarde pas. J’file dans sa nuque. Et j’l’embrasse. Pile au moment où un coup d’klaxon d’derrière s’manifeste. Rompant l’baisant, j’m’aperçois que ça a avancé. « T'es pressé connard ?! » J'lui offre un l'ver d'majeur. Il a du bol qu'soit avec Bri. Sinon j's'rai sans doute sorti pour lui dire deux mots. Impulsivité quand tu nous tiens.

J'adore Los Angeles, je ne me vois pas vivre ailleurs mais je pense que les embouteillages pourraient me pousser à partir. Quel dommage d'être à bord d'un tel bolide et devoir rouler au pas. Mais c'est comme ça, j'essaie de prendre mon mal en patience. Je ricane à la remarque d'Amy sur la moto. Sur le papier elle a raison, à moto on serait pas loin d'être rentrées. "Tu me vois à moto alors que tu sais que j'aime la vitesse? Je ne saurais rester sage." Là était tout le problème avec moi, dès que je manias un engin à moteur je ne savais pas le faire doucement. Donc me mettre une moto dans les mains n'était pas du tout une bonne idée, j'avais déjà du envoyer à la casse, un quad, deux jets skis et deux voitures...C'était franchement un miracle que je sois encore là. Mon ange gardien était du genre super héros. Ce n'est qu'après avoir dit ces mots que je réalisais à quel point je venais de merder. Parler d'accident et de moto dans la même phrase avec Amy n'était pas une bonne idée, je me souvenais encore de son air livide et presque colérique quand j'avais appuyé dans les hauteurs de L.A. Je ne cherchais pas à m'excuser car sans penser à mal j'avais dis la vérité. Me confier une moto serait une idée très risquée.

La file de voitures avance enfin et je peux accélérer ...enfin. Mouais sur 500 mètres avant d'être à nouveau arrêtée et donc pour passer le temps je pose une question sérieuse à Amy. J'écoutais sa réponse tout en tapotant mes doigts sur le volant signe que je commençais tout doucement mais surement à avoir les nerfs. Etre heureuse? Je ne m'étais pas attendue à cette réponse. Ma réponse fut rapide car elle venait de me poser une colle. "C'est un but dans la vie d'être heureux?" La suite de sa réponse était plus logique. Amy n'était pas aussi ambitieuse que moi, mais j'aimais le fait qu'elle veuille juste montrer sa passion, j'avais surement perdu de vue que le foot était ma passion, je n'y jouais même plus en dehors des entrainements ou des matchs alors qu'avant j'y jouais tout le temps. Je lui souris en coin comprenant où elle voulait en venir avec ses mots.

Par contre si sa main baladeuse ne s'arrêtait je pense qu'on allait pas attendre d'être arrivées pour que je réclame mon acompte. Je n'avais jamais fait l'amour dans une voiture et clairement celle là n'était pas pratique pour ça, mais je trouverais bien un endroit pour me venger de cette douce torture alors que je dois rester concentrée. Ma main se crispe sur le volant. Le coup de klaxon me fait sursauter et revenir à l'instant présent. Mince Amy peut vraiment me mettre hors service tellement facilement, ça me perturbait à chaque fois. Par contre l'autre derrière qui klaxonnait m'énerva instantanément.

Heureusement pour moi, on arrivait sur la voie ou je devais sortir pour aller chez Amy. Je le vis se décaler et forcer le passage à une jeune fille. Je donnais un coup de volant, faisant vrombir le moteur pour lui couper la route. Je pouvais maintenant rouler mais l'autre derrière n'avait pas du apprécier car il me collait de près. Il allait recevoir la leçon de sa vie...je passais la voiture en mode race. "Cales toi bien au fond du baquet Amy, je vais lui donner un fessée, il ira pleurer chez maman après..." J'accélérais franchement, la voiture réagit à la demande et bondit. Les deux mains sur le volant, le regard droit devant, dans ces moments je faisais un avec ma voiture et j'oubliais tout. La voiture derrière tenta un peu de ma suivre mais n'y arriva pas.

Je ralentis enfin, je n'avais pas regardé Amy de tout le trajet mais quelque chose me disait que j'allais passer un sale quart d'heure. Je n'estimais pas avoir fait une bêtise, car il méritait une leçon. Mais j'avais enfreins une promesse que je lui avais faite. Pendant quelques secondes je n'entendis rien, elle ne parlait pas, ne bougeait pas. Ce fut les secondes les plus horribles de ma vie car je ne savais pas ce qui allait se passer ensuite. Le calme avant l'ouragan force 5 ou le calme avant rien du tout?

Bri dit vraie. La sagesse et elle, ça fait huit. Ou dix. Voire carrément cent. J’en rajoute un peu ? Certain’ment mais cl’clair’ment pas la sagesse incarnée. J’rappelle qu’elle s’qualifie elle-même démon. Mais c’t’en partie pour ça qu’j’l’aime. Sans sa face démoniaque, j’m’ennuierai. « T’es jamais sage d’toute. Alors un peu plus, un peu moins… » J’la nargue d’un rictus. La pique est facile. Enfin, j’tiens pas à tenter l’diable non plus. J’ai pas envie d’apprendre qu’elle a fini dans un fossé. Et même sans tomber dans cet extrême, j’ai conscience des dangers d’la conduite à moto. Et j’pense pas à la vitesse atteignable. J’pense surtout aux automobilistes. La plupart r’gardent pas dans leurs rétros. Plusieurs fois un blaireau a déboité sur un côté et a failli m’renverser. Et en cas d’choc, c’la motarde qui vole, pas l’gus dans sa bagnole. Conduire une bécane d’mande d’la prudence. Bri méconnait c’mot. Elle est trop tête brûlée. Un poil moins d’puis qu’la côtoie. J’l’assagis la miss. Pas au point d’la rendre docile non plus. J’l’espère même pas en rêve. Si ça arrive un jour, c’qu’elle aura perdu son naturel. A en voir sa façon d’triturer son volant d’impatience, c’pas d’main la veille. Ouf. Un sourire satisfait étire mes lèvres. Elle la ramène moins d’un coup face à ma réponse un brin philosophique. J’admets pas avoir été cool avec son pauvre neurone en activité. « Yep ! Et c’est l’seul qui vaille la peine d’se battre. » Tout l’reste est éphémère. L’argent ? On a jamais vu un coffre-fort suivre un corbillard. La célébrité ? Les nouvelles effacent les anciennes. C’le cycle d’la vie. A l’exception près des légendes comme AC/DC. Des intemporels. L’amour ? Vaste débat. J’cach’rai pas qu’être amoureuse contribue à m’rendre heureuse. En fait, c’t’elle toute entière qui m’rend heureuse. J’lui démontre en quelque sorte avec ma tendresse du moment. C’plus qu’l’envie d’elle qu’j’lui indique. Elle est plus qu’un corps toucher, à dévorer, à faire vibrer. Elle est aussi une personnalité impulsive. Une vraie peste parfois ingérable. Et là où j’suis d’jà passée à autre chose après avoir balancé un doigt d’honneur au branleur qui nous a klaxonné, elle vire en mode démon. « Laisse tomber, Bri… » J’tente d’la détendre. C’peine perdue. Dans ces moments-là, impossible d’la calmer. C’son côté l’plus détestable d’elle. L’côté qui m’renvoie à mes propres démons. Plus précisément à mon premier amour : Hazel. La vitesse l’a tuée. La footeuse est au courant. Elle sait mon appréhension à c’sujet. Rien à foutre. Son esprit est en mode kéké. J’suis silencieuse durant sa manœuvre. Pas par peur mais par déception. Elle veut mieux qu’ça. J’le croyais. « Arrête-toi. » Mon ton annonce la tempête. J’attends qu’elle stoppe sa caisse. J’me tourne vers elle. Mon r’gard lui la fusille d’balles limites plus mortelles qu’celles d’un flingue. « Putain mais t’es complét’ment barge ! Faut arrêter d’répondre aux provocations et allumer ton cerveau ! Tu veux t’tuer ?! T’veux qu’j’aille t’pleurer en sachant qu’t’auras raté un virage à rouler comme une cinglée ?! Oublie l’idée ! S’tu meurs, j’meurs ! » J’support’rai pas sa perte. Celle d’Hazel a d’jà était dure. Sans Bri, j’me s’rait sûrement suicidée du haut d’une falaise. Tout ça elle l’sait. On en a parlé longuement. « T’avais fait une promesse ! Visibl’ment, c’était une promesse en l’air ! Y a quoi d’autres sur quoi tu m’as menti ? T’es sûre d’m’aimer ?! » Mes mots sont forts. Ma colère m’domine. J’ai jamais été douée avec mes émotions. Quand j’explose, j’explose pas à moitié. Avec les dégâts qu’ça peut occasionner. « T’es qu’une gamine, Bri ! Rappelle-moi quand t’auras décidé d’grandir et d’être une femme ! » J’appuie là où ça fait mal. J’le fais parce que j’l’aime. On dirait pas à première vue. J’veux pas qu’elle s’détruise. Elle a b’soin d’se mettre du plomb dans la tête. Tant pis si ça m’fait souffrir. Ma morale terminée, j’ouvre la portière et descends d’sa caisse. J’finirai l’ch’min qui mène chez moi à pied. J’m’en fous si c’loin. J’dois être seule. Elle doit être seule. Elle doit cogiter sur son attitude bien qu’mon cœur saigne à chacun d’mes pas qui m’rapproche d’mon domicile. Et mes larmes roulent sur mes joues. Y a qu’elle pour m’mettre dans des états pareils.

"Laisse tomber Bri" comme si c'est mots allaient me calmer. Amy oubliait parfois que j'étais loin d'être une personne gentille, je l'étais avec elle ce qui faisait une grande différence. J'étais une peste avec quasiment tout le monde. Et là ce mec en plus de provoquer avait fait exprès de faire peur à une jeune femme. C'était le genre d'homme que je détestais et là je pouvais le remettre à sa place, l'humilier et je n'allais certainement pas laisser passer l'occasion.

Oui ma conduite avait été à une vitesse excessive, est ce que j'avais donné des coups de volant? Non, grillé de feux? non plus. Tout l'art d'aller vite résidait dans le fait de le faire le plus respectueusement possible. Oh bien sûr on aurait été sur circuit je lui aurais mis un coup dans sa voiture pour qu'il sorte de la piste, mais nous étions sur la route et même si c'était L.A, je ne jouais pas dans Fast and Furious. Je m'arrêtais avant même qu'Amy me le demande car je savais qu'elle allait exploser. J'étais parfaitement consciente d'avoir merdé mais juste parce qu'elle était dans la voiture, sans elle sur le siège passager j'aurais été fière de moi.

Amy était folle de rage et j'étais prête à encaisser le cyclone. Seulement j'étais pas prête à entendre certains mots. Non je ne voulais pas me tuer, je roulais sur 4 roues moi pas sur 2 comme Hazel. Les risques étaient donc moins important pour moi même si pas complètement nuls. Je ne dis rien, je continuais à encaisser les coups mais quand elle douta de mes sentiments pour elle, mon regard se fit dur. Dénué de tout sentiment gentil. "J'avais promis de faire attention...maintenant si tu penses que je mens sur mes sentiments libre à toi , je n'irais pas me justifier." Je ne me justifiais jamais et ce n'est pas maintenant que ça allait commencer.

Ce qu'Amy ne comprenait pas et apparemment ne comprendrait jamais c'est que la vitesse avait autant d'importance pour moi que le football. Si j'étais née homme je serais pilote mais voilà je suis née femme et les femmes ne pilotent pas en pro. Mon sponsor principal est RedBull, ce n'est pas pour rien, avec eux j'ai du prendre le volant de toute ce qui était à quatre roues, j'ai reçu des cours, suivis un entrainement. Je regardais Amy sortir de ma voiture et je me pris encore des mots assez méchants. Mon premier instinct fut de lui répondre de manière très méchante, elle se prenait pour qui pour me juger sur ça? Elle ne faisait jamais d'erreurs elle? tout était parfait? La vérité était tout autre, mais si ça l'amusait de penser ça de moi, libre à elle. "Ne soit pas pressée alors, je suis comme je suis quelques qualités, beaucoup de défauts, je ne te l'avais pas caché..."

Il me semble qu'on était pas loin de chez elle et ce n'était pas un quartier à la mauvaise réputation donc marcher seule n'était pas un risque. Je démarrais et pris la direction inverse de celle d'Amy pour rentrer chez moi. C'est dans un cas pareil que j'aurais aimé avoir une maison et non un appartement, ou alors avoir mes amis plus proches de moi. Je changeais d'avis et pris la direction de chez une coéquipière, en l'appelant de la voiture savoir si je pouvais venir. Si je restais seule, j'allais me nourrir de ma colère et ça ne ferait qu'empirer les choses. La trajet en voiture fut calme et je tentais de réfléchir, je ne pouvais pas reconnaitre avoir fait une erreur parce que pour moi ça n'en était pas une.

Une fois chez ma coéquipière, on parla toutes les deux. Elle aussi n'était pas de L.A mais de Miami. On vivait à peu près la même expérience à la différence que son fiancé n'avait pas pu la suivre et elle vivait une relation à distance. Son expérience m'était utile pour arriver à me calmer. Seulement pas sûre qu'Amy allait se calmer envers moi, je ne savais pas si elle était du genre à pardonner, il ne me semblait pas. Ca serait tellement plus facile pour moi si je ressentais de la culpabilité, j'irais tenter de m'excuser mais ce n'était pas le cas, j'avais juste le sentiment que tout avait été foutu en l'air sans que je comprenne réellement pourquoi.