Unexpected ~ Wilfried & Roman ~

Alexander est de retour. Il peine à le croire et pourtant il est bien là à ses côtés, reprenant sa place qui a été sienne avant son départ. Cette réalité est troublante. Elle le renvoie à un passé qui se veut révolu, mais dont des brides viennent perturber ses pensées. Le charisme dégagé par le vétérinaire est toujours conséquent. Sa sensibilité est accrue au moindre de ses regards, sourires ou frôlements. Ces sentiments qu’il a éveillés si naturellement en lui et qui l’ont tant tourmenté avant de prendre conscience qu’il était attiré par cet homme. Un homme dont il est tombé naturellement amoureux, mais avec qui il a dû apprivoiser sa bisexualité si paradoxale vis-à-vis de ces préceptes. Leur histoire a été belle et passionnée. Il en garde un doux souvenir, malgré le fait qu’avec du recul, il est mortifié par certaines de ses réactions, des barrières qu’il a maintenues entre eux au point de blesser son partenaire malgré lui. Il n’en est pas fier. C’est sans doute un regret qui oppressera sa poitrine à chaque fois que ses images du passé viendront se rappeler à sa bonne mémoire. Il a fait du mal à cet homme, cette âme qui ne demandait qu’à le chérir et il perçoit dans le regard du vétérinaire à quel point, il l’a aimé et qu’il continue à l’adorer. Cette sensation est perceptible dans l’éclat de ses rétines à chaque fois qu’elles se plongent dans les siennes. Elle le met en émoi, bouscule ses émotions et réveille un trouble qu’il pensait endormi. Ce trouble qu’il a toujours éveillé en lui et qui l’a tant de foi mis en difficulté face à ce regard pénétrant. Il ne peut pas s’empêcher. Il s’impose à lui alors que la matinée avance et que la complicité du passé se réitère comme par magie. Le message de Wilfried agit comme un rappel à l’ordre, à l’ancrer à l’instant présent et il se sent respirer de nouveau. Un peu comme s’il s’était maintenu en apnée jusqu’alors. Il accepte cette échappatoire que lui offre son amant. Il désire pouvoir s’ancrer dans son présent pour éviter de se faire bousculer par de vieux sentiments. Il ne veut pas prendre le risque de laisser de vieux sentiments encore présents obstruer sa chance d’un autre bonheur. Il y aussi le doute qui s’immisce dans sa poitrine. Il se doit d’en parler à Wilfried, de lui dévoiler cette nouvelle, sans trop savoir comment le faire. C’est délicat. Il ne veut pas le mettre en insécurité, mais il ne désire pas mentir. Alexander à un effet déroutant sur lui et il le sait. Il est juste troublé de le retrouver, de replonger dans cette complicité si naturelle, de retrouver des habitudes qu’il avait presque manquer d’oublier, mais qui reviennent si facilement. Alors lorsque l’heure du déjeuner arrive, il se sent légèrement hagard de devoir quitter le refuge et retrouver Wilfried, quand bien même il est heureux de pouvoir passer du temps avec lui. Il prend congés auprès de ses bénévoles et se dirige naturellement vers le parking où il retrouve Wilfried. Ce dernier l’accueille avec le sourire et il lui rend avec naturel, bien que sa fébrilité le rende moins éclatant qu’en accoutumée. Il retrouve le toucher de son amant, cette main qui vient presser son bras alors qu’il se rapproche de lui pour l’accueillir dignement. Ce contact qui le trouble et l’enivre. Un rire doux vient s’épancher hors de ses lèvres. « Je devrais en dire autant. Je suis satisfait de voir que tu t’arraches à ton travail pour déjeuner avec moi. » Il le taquine de bonne grâce alors que son compliment lui arrache un battement de cœur. « Merci. Je peux en dire de même pour toi. Quel boxer as-tu choisi aujourd’hui ? » Il le questionne dans un ton complice alors qu’un rire éclate entre eux. Ses prunelles se perdent sur le visage de son partenaire. « Tu sais, je ne suis pas compliqué. Tant que je suis en bonne compagnie, je peux manger n’importe quoi. » Il lui indique avec douceur, mais avec moins d’entrain que d’habitude. Son sourire s’effrite d’ailleurs plus rapidement. « Comment vas-tu ? Déjà sur un nouveau projet ? » Il le questionne naturellement alors qu’il vient prendre place dans la voiture de son compagnon. « J’ai l’impression que ça fait un siècle que l’on ne s’est pas vu. Il faut dire que nous sommes deux hommes pas mal occupés. Ça fait du bien de te voir. » Il lui indique alors qu’il vient doucement presser sa main autour de la sienne. Une marque d’affection qui lui vient naturellement le regarder, retrouver la virilité de ses traits et leur beauté. Il s’ancre à l’instant présent, chassant au loin le trouble provoqué par l’arrivée d’Alexander de nouveau dans sa vie et profite de ce contact, de ce moment volé au temps en compagnie d’un homme auquel il s’attache plus qu’il n’en a réellement conscience.

Un sourire amusé ourle ses lippes à l’entente de la réponse de son amant. Il s’agit d’un jeu pour les deux hommes qui prennent grandement plaisir à se taquiner à ce sujet. Ils se provoquent naturellement, exploitant pleinement cette complicité qu’ils ont liée au fil des mois. « Je sais que tu es un grand coquin, mais je préfère profiter de toi dans notre intimité. » Il lui indique dans un rire qui se fait léger. Les paroles de Wilfried sont touchantes. Il ne doute pas de leur véracité. Il ne lui reproche absolument pas d’être un homme passionné et occupé par ce qu’il fait dans sa vie. Il le comprend puisque lui-même est très sollicité dans sa propre passion. Les occasions de se voir se font souvent à l’improviste. Une invitation de l’un ou de l’autre quand l’un des deux est disponible. C’est toujours un plaisir de le retrouver lorsque leurs agendas se coordonnent à la perfection. Il s’intéresse aux projets de son amant qui lui révèle qu’il n’est pas sur un projet de grande envergure. Kate et lui ont décidé de respirer un peu, de se concentrer sur l’essentiel pour reprendre de l’énergie pour l’impulser dans un nouveau projet. « Tu lui passeras le bonjour également, s’il te plait ? » Il lui indique dans un ton doux alors que le paysage qui les entoure ne lui est pas étranger. Très rapidement, il reconnait les alentours du Bungalow, ce restaurant où il se produit de manière régulière pour des sessions piano-chant. Ce lieu où ils se sont rencontré pour la toute première fois. Cet endroit où leurs chemins se sont entrecroisés, créant un lien qu’ils n’ont fait que renforcer au fil des rencontres. La remarque du galeriste lui arrache un sourire affectueux alors qu’il vient lui presser le bras avec tendresse. « Je m’en souviens. Cette soirée a été très difficile pour toi, mais tu n’étais pas seul. Tu m’avais. » Il indique sans fausse modestie, avec cette bienveillance qui lui colle à la peau. L’accueil fait par le propriétaire est chaleureux comme à ses habitudes. Ils trouvent rapidement leur table à l’extérieur à laquelle ils prennent place pour profiter du soleil et de la chaleur estivale. Ils commandent naturellement au serveur qui vient les interpeller. Nul besoin de regarder la carte qu’ils connaissent par cœur pour des raisons différentes. Une fois fait, ils se retrouvent de nouveau seul. La question de Wilfried le prend de court. Il a supposé à tort que son trouble ne serait pas manifeste, mais son amant semble lui prouver qu’il a appris à cerner certaines de ses expressions. Ses paroles sont douces et attendrissantes. Son contact fait frissonner son épiderme d’une douce chaleur. Il est agréable de bénéficier d’un tel égard de sa part. Seulement, comment lui faire comprendre ce qu’il ressent quand lui-même ignore réellement ce qu’il éprouve. Son amant fait des suggestions et souhaite lui porter son soutien. Roman se retrouve quant à lui légèrement désarmé alors que son esprit s’emballe au quart de tour. « Je suis désolé de t’inquiète. Ce n’était pas mon intention. » Il finit par lui indiquer dans un murmure alors qu’il vient coller son dos à celui de la chaise. « Je suis juste troublé et décontenancé. » Il ajoute en venant se masser la nuque. « Le refuge se porte bien. Ton soutien nous a beaucoup apporté. C’est juste que… » Il laisse sa phrase en suspens avant d’ajouter simplement. « Alexander est de retour. C’est tellement soudain que je me sens complètement désarmé. » Il lui indique avec sincérité, car il juge important de l’être, de ne pas tout garder pour lui. « Il est revenu ce matin. C’est pour cela que tu l’apprends que maintenant. » Il lui explique afin qu’il prenne conscience qu’à aucun moment, il n’a souhaité lui cacher. « Mes émotions sont à fleur de peau aujourd’hui, mais ça me fait du bien d’être avec là avec toi. Cela m’ancre au présent. » Il conclut en venant doucement poser sa main sur la sienne, l’effleurant à son tour pour la laisser ancrer à la sienne. Ce contact est important pour lui. Cela lui permet de se concentrer sur l’instant présent et non les répliques d’un amour passé. Inconsciemment, il s’accroche à son amant pour lui faire comprendre que rien ne va changer entre eux, malgré le trouble qu’il peut lire dans son regard ou dans son attitude. Il veut juste qu’il en est conscience, car c’est ce qu’il pense à cet instant, malgré le trouble réel et profond.

Cela te dérange qu’il soit revenu ? Oui. Non. Il ne sait pas. Il a été surpris de le voir ce matin. Heureux également de le retrouver après près d’un an et demi d’absence. L’affection qu’il a pour le vétérinaire est sincère et profonde. Il est attaché à lui et est ravi de le revoir après des mois d’absence, quand bien même son retour met en branle ses émotions. Le poids de son regard sur lui avive sa fébrilité. Il a ce pouvoir sur lui, qui lui a fait comprendre que s’il faisait le premier pas, il ne pourrait pas résister. A cette époque, il en avait eu cruellement envie. Ce premier baiser l’avait tellement transcendé. Il n’avait jamais ressenti un tel besoin de se sentir proche d’un homme sur le plan émotionnel que physique. Alexander avait été son premier amant. Le seul avant que sa relation avec Wilfried ne prenne la voie qu’est la leur aujourd’hui. Il y avait bien eu d’autres hommes qui avaient su attirer son regard, mais il n’avait pu se ressourdre à se laisser tenter. Wilfried était une exception. Leur amitié était un terreau solide pour cette relation qui débuté à la suite de leur première nuit ensemble. Il adore Wilfried. L’affection qu’il lui porte est évidente et il ne souhaite pas qu’il en doute, mais les répliques remuées par l’arrivée d’Alexander le place dans une position délicate. Le contact de sa main sur la sienne est agréable. Il se nourrit de la chaleur de sa menotte contre la sienne pour rester ancrer à l’instant présent. Wilfried comprend l’émoi dans lequel il se trouve. Roman a assisté à ces rencontres avec Ruben, l’ex-petit ami de son amant. Wilfried sait à quel point, cela peut être complexe de se retrouver face à une personne qu’on a aimé et blessée et ce qu’on aimerait pouvoir mettre en œuvre pour réparer ses erreurs. C’est un sentiment naturel, qui prouve à quel point ils étaient attachés à l’autre. Il lui offre un sourire reconnaissant lorsqu’il lui rappelle qu’il peut compter sur lui. Il le sait, mais cela fait du bien de l’entendre et de ne pas se sentir jugé sur des émotions naturelles. « Sa mission humanitaire s’est terminée. Il a pris la décision de revenir à San Francisco, car il tient énormément à son refuge. » Il lui indique dans une voix légèrement absente. Il sait à quel point cela a été difficile pour Alexander de prendre cette décision. Partir. Laisser derrière lui son refuge, ce havre de paix pour ses protégés qu’il s’est efforcé de bâtir à la sueur de son front. Cette confiance qu’il lui a donné en lui donnant la gérance de son bébé durant son absence, car malgré la douleur, il a continué à lui faire confiance. Comment pourrait-il être indifférent à cette réalité ? A ce regard empli de dévotion qu’il pose encore sur lui, un an et demi après alors qu’il a été la raison principale de son départ. « Il m’en a donné la gérance durant son absence. C’est son projet initialement. Un projet dans lequel je l’ai suivi corps et âme et qui continue à me tenir à cœur. J’ai abandonné ma carrière de professeur de musique pour que le refuge continue d’œuvrer. Je ne pouvais pas décemment accepter que ça s’arrête. Que tout s’arrête. » Il lui indique avec sincérité. Une manière pour lui de lui faire comprendre qu’il avait pris très à cœur ce projet pour prouver à Alexander qu’il était important pour lui, que ce refuge était également son bébé et qu’il ne le laisserait pas tomber. Au départ d’Alexander, il avait fait tout ce qu’il avait pu pour maintenir le refuge à flot et poursuivre les projets qu’ils avaient initiés. Le contraire lui aurait été insupportable. Il se rend compte que ses révélations peuvent être troublantes et lourdes en vérités, mais ne sait pas trop ce qu’il pourrait faire. Il est vrai qu’une part de lui est encore amoureuse d’Alexander et que la nostalgie vient doucement l’envelopper dans ses bras. Ce matin a été étrange, car il était écartelé entre le passé et le présent. Un présent où cette complicité si naturelle pouvait représenter un danger pour celle qu’il a avec le galeriste. Leur plats servis, il s’efforce de s’ancrer à l’instant présent et à savourer l’odeur alléchante des mets qui leur a été apporté. « Bon appétit également. » Il lui répond naturellement avec un sourire sincère alors qu’il vient gouter l’un des nachos dont la garniture lui fait de l’œil. Un sourire désolé vient ourler ses lèvres aux propos de son amant. « Je comprends. C’est normal d’être inquiet. Il m’arrive de l’être également. » Il lui indique avec douceur. « Son retour ne change rien pour nous et je lui ai déjà parlé de toi. » Il lui explique alors qu’il vient serrer sa main dans la sienne. « Je pense qu’il nous faudra du temps pour retrouver un juste équilibre, mettre le passer derrière nous pour retrouver notre amitié d’antan. Je tiens beaucoup au refuge. Je ne me vois pas le quitter malgré son retour et il ne me le demande pas. Alors ça devrait aller. » Il le rassure dans un petit sourire, car il ne veut pas l’inquiéter. Cela ne va pas être simple pour autant, mais Roman est sincère dans ses propos et la posture qu’il prend à cet instant. « Du coup, tu vas avoir un peu plus de disponibilités prochainement ? » Il le questionne pour revenir à eux, à son partenaire qui a un agenda de ministre de part son métier. Indirectement, il lui indique qu’il espère qu’ils pourront se voir prochainement. C’est son souhait, car il est vrai qu’il prend énormément de plaisir à être avec lui et qu’ils ne se voient pas assez à son gout. Une preuve qui dévoile l’intensité de l’affection qui commence à le gagner à son sujet, mais qu’il continue encore de masquer par pudeur.  

Il a pleinement conscience que la situation peut perturber Wilfried. Il est lui même quelque peu chamboulé par le retour d'Alexander dans son quotidien. C'est si soudain. Il n'a malheureusement pas eu le temps de se préparer à cette éventualité que les conséquences de son retour dans son existence demeurent floues. Wilfried est soucieux. Il le masque mais la clairvoyance du musicien est limpide comme du cristal. Il se doute qu'il n'aborde pas ce changement avec la même sérénité qu'il affiche.  « Oui, c'est toute sa vie. J'aurai préféré qu'il me demande de partir plutôt qu'il ne parte pour cette mission humanitaire, mais il n'aurait jamais pu se ressourdre à le faire. Je l'aurai naturellement fait si je m'étais pas tant senti à ma place dans le refuge.  » il lui indique avec sincérité. Si le refuge est le projet d'Alexander, il est devenu par la suite le sien. Pour preuve il a préféré abandonner son poste de professeur et de perdre en revenu pour réaliser une mission qui lui tenait à cœur.  « J'ai été égoïste, mais je ne le regrette pas. J'aime cet endroit. C'est là où est ma place.  » Il lui indique simplement avec bienveillance comme pour bien insister sur le fait qu'il ne se ferait pas faire autre chose que cela. Bien sûr, il s'efforce de lui indiquer que ce retour soudain ne va rien changer entre eux. Aujourd'hui, il est désormais avec Wilfried. Roman ne pourrait pas tolérer de le blesser alors qu'il sait pertinemment que cet homme a souffert de sa dernière relation et que leur amitié lui a permis de remonter la pente. Une amitié qui a pris un chemin différent mais qui repose sur un fondement important : le respect de l'autre. Il hoche la tête aux propos de son compagnon.  « Tant qu'on sait ce qu'on desire et qu'on communique, il n'y a pas de raisons de s'inquiéter. » Il ponctue avec douceur avant de lâcher un petit sourire.  « C'est vrai que la proposition de Ruben est tentante. C'est une véritable opportunité qu'il m'offre. Je dois encore en discuter avec les gars, mais je pense que ce serait un plus pour perfectionner notre musique.  » Il lui précise avec sincérité. Il ne sait pas trop ce qu'il en pense, mais le respect qu'il a pour Ruben est sincère. Il comprend que Wilfried ait pu tomber amoureux d'un homme tel que lui et qu'une part de lui le soit encore. Il ne dit mot à ce sujet et il préfère rapidement revenir à eux pour éviter d'apesentir l'ambiance entre eux. Ils doivent se concentrer sur eux et non sur leurs ex. Rien de mieux que d'évoquer leurs prochaines rencontres pour s'assurer qu'ils se sentent rassurés pour la suite. Il lui confirme qu'il leur sera plus aisé de trouver du temps pour se voir. Ce qui n'est pas pour déplaire à l'hispanique. La présence de Wilfried, du fait de leurs occupations nombreuses, se fait de façon épisodique. Si ça ne le dérange pas, car il comprend qu'il ait des obligations, il doit admettre que parfois le manque de la présence de son amant se fait sentir. Il est ravi d'apprendre qu'il leur sera plus aisé de se voir ces prochaines semaines. Son compliment lui arrache un sourire. Wilfried ne tarit jamais d'éloges à son sujet. « Merci, je peux te retourner le compliment. » Il lui indique avec douceur alors qu'il détaille les traits de son visage. Wilfried est un bel homme à la fleur de l'âge au regard océan. Il dégage un magnétisme qui ne rend personne indifférent et quand il sourit de la sorte, il charmerait quiconque à qui il l'offre. Ce sourire ne le rend absolument pas indifférent, et ce, depuis le premier jour où il l'a découvert. Wilfried lui indique qu'il doit trouver une nouvelle maison. Il lui précise ses besoins mais il ne sait pas trop s'il sait vraiment ce qu'il veut. Il lui admet qu'il ne parvient pas à trouver une âme aux maisons qu'il visite. Il lui indique qu'il adore sa maison. Ce qui laisse entendre qu'il s'y sent bien. Ce qui plaît assurément à l'hispanique qui est satisfait d'apprendre qu'il se sent bien au sein de sa demeure. Il lui propose de l'accompagner dans ses visites et il trouve cette attention touchante bien qu'elle le trouble. Une nouvelle fois, Wilfried lui prouve qu'il est sérieusement impliqué dans leur iddyle. Ce qui l'emeut profondément alors que l'émotion vient lui prendre les tripes. Le galeriste évoque les projets qu'il monte dans son esprit. Une demeure où lui aussi il pourrait se sentir à sa place. Une maison à l'image de lui et du musicien. Cela le surprend même si cela le touche au plus profond de lui. Cela l'ebranle totalement. Il ne peut pas s'en empêcher, car il y a des enjeux à cette volonté qui le bouleverse. Ce n'est pas mal en soi. C'est juste soudain et troublant. C'est une suite logique également. S'établir avec Wilfried. L'idée n'est pas anodine. Cela a un sens profond. Elle n'est pas déplaisante non plus. Il serait plus aisé de se voir tous les jours et de se retrouver dans l'intimité. « Je n'imaginais pas que tu avais de tels projets. Ça me touche que tu me compte dans ce projet et que tu aimerais trouver quelque chose qui nous ressemble.  » Il lui avoue avec douceur quand bien même on peut voir le trouble envahir ses rétines.  « Je comprends ce que tu veux dire lorsque tu dis vouloir trouver une âme à ta nouvelle demeure. C'est important qu'elle devienne ton foyer. La maison de mes parents est la mienne même si j'ai retravaillé toute la décoration. Elle me ressemble, car j'y ai vécu toute ma vie. Elle est très importante pour moi. Je ne pourrais aisément pas m'en détacher pour une moins bonne.  » Il ajoute alors dans un sourire.  « Je serai honoré de pouvoir t'aider à trouver une maison ou tu pourras te sentir chez toi, qui te ressemblera à toi, mais aussi à moi, pour la suite. En attendant, tu es le bienvenue chez moi. Je ne pense pas l'avoir dis, mais n'hésite pas à venir passer une nuit ou même le week-end. Je serai heureux de t'avoir à mes côtés même si je sens que tu vas me dévorer plus d'une fois si tu commences à investir mon quotidien.  » Il conclut dans un rire et sourire éclatant, tendre et malicieux. Il ne sait pas si c'était la réponse à laquelle il s'attendait mais il espère qu'elle le satisfera. En tout cas, il est prêt à se lancer dans l'aventure même s'il est encore troublé par tout cela.

Je ne veux rien précipiter entre nous, surtout avec cette nouvelle situation dans ta vie, cependant, j’apprécie ton aide. Il prend conscience que son aveu quant au retour d’Alexander dans sa vie perturbe le galeriste. Une part de lui s’en veut de le troubler de la sorte, mais il n’a pas voulu taire un tel évènement. Cette idée lui était inconcevable et il n’aurait jamais pu rester muet à ce sujet, car ça aurait été trahir cette relation de confiance qu’ils tisent depuis des mois. Il lui offre un sourire rassurant quand bien même il a conscience que le retour d’Alexander va résolument jouer avec ses émotions. Pourtant, à ce jour, il ne doute pas de l’importance qu’il veut donner au galeriste dans sa vie. Son affection est profonde. Il évolue à ses côtés, accepte des choses qu’il n’aurait pas eu le courage d’avoir par le passé. Leur relation lui permet de s’assumer jour après jour, dans sa bisexualité, dans sa volonté de construire une relation avec un homme. Un homme auprès duquel il pourrait trouver un équilibre et le bonheur. C’est nouveau pour lui d’accepter cela. Sans doute que cela risque de soulager ses parents qui s’inquiétaient pour lui, tout comme ses amis. Seulement, Roman se sent prêt à avancer à ses côtés. Essayer autant qu’il lui est possible de faire, faire machine arrière si jamais les choses vont trop vite pour lui, mais en les exprimant pour que Wilfried puisse comprendre ses doutes et peut-être le rassurer. A cet instant, c’est avec lui qu’il compte avancer et c’est pour cela qu’il lui ouvre naturellement les portes de sa demeure, de son existence pour qu’il puisse y trouver sa place, qu’ils parviennent à devenir un « nous ». Le rire de Wilfried est une douce récompense. Il lui arrache son sourire alors qu’un rire nait au creux de sa poitrine et s’épanche hors de ses lippes. Le côté coquin du galeriste ressurgit et le trouble avec intensité. Roman est pudique. Ses désirs sont cadenassés dans sa poitrine. Il lui est difficile d’y céder aussi aisément que certains de ses proches. Il a plutôt tendance à se laisser porter, accepter les avances que de séduire, de tenter. Il espère que ça ne représentera jamais un frein dans leur relation. Il lui offre un sourire complice. « C’est le mieux à faire. Je ne voudrai pas que tu trouves porte close parce que je suis en répétition, en concert, en urgences au refuge ou en sortie avec ma fille. » Il lâche dans un petit rire alors que son sourire ne se tarit pas. « Si je suis seul, promis, tu n’auras pas à être sage. » Il lui indique avec chaleur alors qu’il vient caresser sa main légèrement sur le ton de la confidence. Wilfried semble se saisir d’une perche pour aborder un sujet qui lui tient à cœur. Il sent que le trouble qui l’habite ne s’est pas totalement tarit. Il est hésitant, inquiet et ça le perturbe. Il ne sait pas ce qu’il peut faire pour le rassurer. Il espère que c’est qu’un mauvais nuage à passer et que le ciel bleu réapparaitra rapidement. Il lui offre son soutient à serrant sa menotte disponible, le regarde avec douceur pour lui prouver qu’il est présent et attentif. Finalement, le galeriste évoque ses projets. Il l’invite à le suivre à New York. La proposition le surprend, mais lui est plaisante. Il l’écoute jusqu’au bout, résolument séduit par cette idée. Bien sûr, il va devoir s’organiser pour que ce voyage soit possible, mais il devrait pouvoir y parvenir. D’autant plus désormais qu’Alexander est de retour. Le refuge sera entre de bonnes mains durant son absence. « Je pense que je devrais pouvoir m’organiser pour t’accompagner. Je serai ravi de découvrir New York avec toi, sous ton regard. J’ai déjà parcouru New York dans le cadre de série de concerts par le passé, mais je suis intéressé de découvrir ta version de New York. J’aurai juste besoin que tu me donnes les dates pour que je regarde comment je peux m’organiser, surtout vis-à-vis de mes engagements habituels au bar et la garde d’Isabel. » Il lui indique avec douceur et chaleur, le regard doux, totalement disposé à l’accompagner dans ce projet, tout comme celui de trouver une demeure lui ressemblant.