I would like to know you ~Milton & Damian ~

Assis dans un coin tranquille de son endroit habituel, Milton discute avec le proprio et ami, Matt. Ils se sont rencontrés lors de la rénovation de l’établissement et ont rapidement sympathisé. Depuis, Milton a fait du Draycott sont QG lorsqu’il a un rendez-vous ou qu’il souhaite tout simplement se détendre, comme ce soir. De plus, l’endroit offre une formidable carte de visite pour ses futurs clients qui peuvent ainsi se rendre compte du travail de son équipe, in situ.
L’ambiance art déco, les beaux canapés dépareillés, les éléments en laiton rutilants apportaient à l’endroit une classe indéniable. Chic et sobre. Le gotha de la ville l’avait vite compris et il n’était pas rare de croiser des célébrités.
Ce soir, il a invité Harry à venir le rejoindre pour passer une soirée tranquille.
Ils se sont revus plusieurs fois pour des rendez-vous torrides et Milton apprécie les nuits avec lui mais, il aimerait en découvrir un peu plus sur cet homme énigmatique. Certes, ne rien connaître de son partenaire ne l’empêche pas de s’envoyer en l’air, même s’il doit avouer que parfois il a du mal à taire toutes les questions qui lui viennent.
Il s’est dit que dans l’intimité, ils sont plutôt proches et n’ont pas vraiment de tabous, pourquoi ne pas faire en sorte d’en découvrir un peu plus sur l’autre.
C’est Jenny, son amie et associée de toujours qui lui avait fait prendre conscience qu’il ignorait tout de son compagnon de jeu, en lui posant des questions auxquelles il avait été incapable de répondre, ne connaissant pas les réponses. Au début, elle avait cru qu’il préférait ne rien dire avant de réaliser que Milton était vraiment dans l’ignorance. Elle avait eu ce froncement de sourcils qu’elle a toujours lorsque quelque chose cloche avant de lui dire, qu’il était plus prudent de se renseigner avant de s’attacher bêtement. Milton avait soupiré tout en haussant dédaigneusement les épaules, mais la remarque de Jen était restée gravée dans son esprit et ce soir, il comptait bien lever une partie du voile sur Harry. Il avait aussi envisagé la possibilité que celui-ci refuse de se livrer. Ils ne s’étaient rien promis. Juste du sexe et rien que du sexe et cela convenait parfaitement à Milton. Mais, parce qu’il y a toujours un ‘mais’, l’envie d’en apprendre un peu plus sur son partenaire s’insinuait de plus en plus souvent dans ses pensées. Il espérait ne pas tout gâcher si Harry refusait d’accéder à sa demande.
Tout en parlant avec Matt, ses pensées vagabondent avant qu’il ne revienne à la conversation qui concerne le projet sur lequel son bureau d’architectes planchent. Un gros chantier pour le maire de la ville qui veut rendre certains endroits moins énergivores tout en redonnant un certain lustre à la ville. Le projet a été approuvé cette semaine. Les contrats signés. Le nom de son cabinet sera propulsé sur le devant de la scène. Des journalistes spécialisés ont déjà appelé pour obtenir des interviews des différents membres de l’équipe. Milton aimerait que certains rendez-vous se fassent ici. D’autres seront dans les quartiers où les travaux auront lieu. Encore des semaines à courir dans toute la ville. À sourire aux photographes et à bosser des nuits entières pour rattraper le retard pris en journée.
Dans les messages du brun, Milton n’y a vu que les plaisirs à venir, comme à chacune de leur rencontre, sauf que ce soir, l’architecte veut parler et non, baiser. Le virage risque d’être violent, mais il essaiera de le négocier au mieux. Il espère que Harry comprendra. Si ce n’est pas le cas, il n’a pas réfléchi à ce qu’il ferait, préférant laisser faire le destin.
Tandis que son ami le laisse pour aller vaquer à ses occupations, il en profite pour s’éclipser dehors afin de fumer. Il se sent nerveux et pas vraiment à l’aise.
Il aime bien Harry et, même si cela l’agace, il n’aimerait pas le perdre à cause de sa curiosité. Il tire sur sa cigarette comme si la réponse à ses interrogations pouvait apparaître dans les volutes de tabac qui dansent devant ses yeux, mais aucun réconfort ne vient de là et c’est avec tous ses doutes qu’il retourne à sa table. Perdu dans ses pensées, calé dans le confortable canapé en velours vert de gris, il se demande s’il ne devrait pas changer d’avis. Boire un coup et trouver un hôtel, comme ils font d’habitude. Un soupir s’échappe de ses lèvres. Milton déteste être indécis. Il se traite mentalement d’idiot. Harry n’est qu’un plan Q pour lui, il ne devrait même pas essayer de le connaître. Juste baiser.
Il secoue un peu la tête, car ses pensées le dérangent. Décidément, il n’arrive pas à gérer ce qu’il a dans la tête.
Le corps abîmé de Harry s’impose à lui et il sait que c’est à cause de ça, du moins en partie, qu’il a envie de savoir et de comprendre pourquoi il se cache.
Lorsqu’il relève les yeux, son regard croise celui du brun et un grand sourire étire enfin ses lèvres. Ses doutes s’envolent pour l’instant et Milton se lève pour accueillir son amant. Il en profite pour réajuster sa tenue. Il a opté pour un costume simple et sobre dans les tons gris bleuté. Le t-shirt marine donne la touche décontractée qu'il souhaite. Sa bouche vient se poser au coin de celle du brun, en un baiser furtif avant qu’il ne l’invite à prendre place à ses côtés tout en murmurant
« Je suis content de te revoir »
Milton aime toujours autant son contact qui l’électrise avec délice et soudain, il se demande si Harry a d'autres compagnons de jeux. S'il continue ses virées nocturnes sur les sites de rencontres, à s'exhiber derrière son écran, dans la pénombre de sa chambre. Milton se reprend et demande, d'un ton amical
« Tu vas bien ? Tu as trouvé facilement ? »
Il ne lui demande pas s’il connaît le Draycott car il ne l’a jamais croisé dans le coin, quelque soit l’heure ou le jour. Il est certain que Harry découvre l’endroit ce soir.

Les journées se suivent et se ressemblent. C’est un rituel qu’il suit à la lettre dans sa phase de création. Il se lève, prend un bon petit déjeuner copieux avant de lancer une de ses playlists préférées pour commencer à écrire. La chronologie de son histoire est déjà bouclée, chaque évènement est spécifié dans un chapitre et il n’a plus qu’à donner vie à son récit. C’est un exercice dans lequel il excelle. Jamais en manque d’inspiration, il laisse son esprit s’évader au travers de sa narration. Damian s’oublie pour ne faire qu’un avec ses personnages, plonge dans leur esprit pour narrer avec exactitude les détails de leur psychologie. Une fois lancé, les heures défilent avec une aisance déconcertante. Il prend des pauses, cigarette au coin des lèvres alors qu’il se sert de nouveau un café ou une collation, mais son esprit est encore avec ses personnages, griffonnant sur des feuilles de papier la suite du texte laissé en plan sur l’écran de son ordinateur qu’il retranscrit une fois de nouveau installer. Sa vie est casanière, mais elle lui convient, car son accident l’a singulièrement changé. Il se sent plus en sécurité dans son univers qu’en dehors de sa demeure. Il porte continuellement un masque, même sur internet, comme s’il fuyait sa propre identité. Peut-être est-ce le cas ? Damian ne sait plus qui il est, quelle facette est la sienne. Ses seuls instants de détentes sont réduits à des échanges osés avec des hommes rencontrés sur internet, dont l‘un s’est dénoté du lot : Milton. Milton, ce même amant qu’il doit retrouver en fin de journée dans un endroit choisi par l’architecte. Cet homme vers qui ses pensées lubriques se dirigent lorsqu’il s’octroie des instants pour penser à lui et non à ses personnages. Cet homme dont il prend plaisir d’affrioler ses sens à chacune de leurs rencontres. Il n’y a plus le mystère de leur première entrevue. Les visages se sont dévoilés depuis, mais à chaque fois que leurs chairs se retrouvent, l’alchimie opère et ravage tout sur son passage. Au point que l’ancien pompier s’impatiente de leur prochaine rencontre sans se l’avouer. Sous le regard de Milton, il a la sensation d’être beau, que ses marques hideuses qui ombragent son épiderme, s’estompent comme par magie. C’est plaisant de se sentir désirable de nouveau et de pouvoir embraser pleinement cette sensation d’être le sujet des désirs d’un autre, comme par le passé. Il est une appréciable distraction, mais Damian n’en espère rien. Il a cessé d’espérer depuis que son ex-petit-ami l’a quitté pour un homme moins détruit. Il considère qu’il n’a rien à apporter et il a le cœur bien trop disloqué dans sa poitrine pour accepter de s’attacher de nouveau à quelqu’un. Il fait encore les frais de sa dernière déception. La fiction est bien plus inspirante que la réalité. Il ne l’oublie pas. Il se dit que cette relation sans lendemain durera le temps qu’elle durera. Il ne doute pas que Milton finira par se lasser de lui et qu’il ira chercher un homme plus sexy que lui. C’est la dure loi de la société actuelle. Quand un objet a perdu de sa fraicheur, on l’échange sans regret. Pourtant, lorsque son téléphone lui rappelle le rendez-vous, il abandonne son ordinateur sans difficulté pour glisser sous la touche et se préparer pour séduire cet homme. Il tronque son T-shirt et pantalon de jogging, sa tenue préférée pour créer, pour un jean troué et tendance et un T-shirt gris qu’il accessoirise avec différents bijoux. Il prend le temps de tailler sa barbe hirsute et de parfaire le tout avec des bottines et sa veste en cuir avant de rejoindre sa moto qu’il enjambe pour rejoindre le point de rendez-vous. Il sort de sa taverne, prêt à se lancer dans la gueule du loup pour éprouver la satisfaction de revivre durant quelques heures. Tout est bon à prendre.  Il lui faut une demi-heure pour rejoindre le point de rencontre et garer sa bécane. Le lieu opté par Milton est convivial et huppé. Il révèle le bon gout de l’architecte qui demeure encore un réel mystère pour lui. Il ne sait rien de lui comme cet homme n’en sait pas plus de lui-même. Il ne s’en formalise pas, juste curieux de savoir ce que cette soirée va lui réserver. Il ne doute pas que leurs corps s’harmoniseront dans une étreinte torride, car aucun des deux n’a jamais masqué leur désir à ce sujet. Lorsqu’il pénètre dans l’établissement, il vient naturellement le chercher du regard et le trouve. Ce regard se plonge dans le sien et le transperce comme toujours. Ce sourire ravi et charmeur qui ourle les lippes de l’architecte provoque inévitablement le sien. Impossible de rester de marbre face à un tel accueil. Il se rapproche naturellement de lui et accepte ce baiser volé au coin de ses lèvres, qui a une saveur agréable en bouche. Il sourit à sa remarque. « J’ai cru comprendre que je t’avais manqué. » Il le taquine avec humour alors que d’un coup d’épaule, il se défait de sa veste en cuir pour se mettre à son aise. Dans sa manœuvre son T-shirt se relève doucement, dévoilant la naissance de ses poils pubiens située près de la ceinture de son jean moulant. Un sourire confiant ourle ses lippes alors qu’il vient prendre à ses côtés sur la banquette. Il prend ses aises, adoptant une posture détendue et désinvolte, car c’est celle qu’il s’intime d’avoir avec son amant. « Je vais bien et toi ? Tu as passé une bonne journée ? » Il le questionne en glissant sa main sur sa cuisse dans un geste entreprenant, mais naturel. « Le GPS est mon meilleur ami. » Il lui indique simplement dans un rire en venant remonter sa cuisse. Caché par la table du lieu et la proximité entre leurs deux échines, il prend plaisir à éveiller les sens de son compagnon de jeu. « C’est un très bel endroit. Chaleureux et distingué. » Il ajoute avant de murmurer contre son oreille. « Parfait pour offrir une branlette rapide en public. » Il lui murmure dans le creux de l’oreille en venant frôler son aine du bout de ses doigts. Un sourire éhonté ourle ses lippes avant d’un rire amusé s’échappe de ses lippes. Il cesse ses caresses pour plonger ses prunelles océans dans les siennes, juste pour le plaisir de le troubler, de sentir son souffle s’appesantir sous la montée de désir que l’image luxuriante peut lui procurer. « Mais promis, je resterai sage. » Il conclut dans un petit sourire éhonté en venant relâcher la pression sur son aine pour glisser ses phalanges sur la table et rejoindre le menu. « Tu m’offres un verre, beau gosse ? » Il le questionne dans un petit sourire en coin en plongeant son regard dans les lignes des différentes boissons proposées.

Milton sent certains regards posés sur Harry. Il est vrai que le sex-appeal qu’il dégage peut facilement échauffer les esprits. Il a l’air de faire l’unanimité chez les femmes comme chez les hommes. Il se prend à rêver quelques secondes au corps dissimulé sous les vêtements.
L’attitude familière et amicale de Harry lui plaît. Il déteste les minauderies et faux-semblants. Milton aime aller droit au but, sans détours surtout dans ce genre de relation.
Il sourit à la provocation de son amant, car, il s’agit bien de le titiller, mais il répond sagement
« Il faut avouer que tu sais te faire désirer et que nos soirées ont toujours un goût inoubliable »
Il se penche légèrement vers Harry et continue, sur le ton de la confidence
« Lorsque je bosse tard le soir, il m’arrive de repenser à notre première soirée derrière nos écrans sauf que dans ces cas-là, sur mon écran ne s’affiche que des plans et des calculs. Rien d’aussi sexy et désirable que toi »
Suite à son emploi du temps surchargé, il avait mis entre parenthèses sa vie privée et force avait été d’admettre qu’il avait envie de revoir cet homme énigmatique.
Milton se redresse et s’éloigne à peine, un sourire sur le visage tandis qu’il répond.
« Je suis ravi que l’endroit te plaise. Je l’aime particulièrement. Les propriétaires sont des amis et ... »
Il ne s’étale pas sur le fait que c’est son cabinet d’architectes qui a tout rénové et contribué à faire de ce lieu ce qu’il est. En plus d’une carte irréprochable et d’un service toujours rapide et souriant, mais apparemment, Harry à d’autres projets et Milton sent la chaleur l’envahir tandis que son amant s’aventure sur son entre-jambe. Il essaye de rester maître de lui, et refoule les images qui lui viennent à l’esprit tandis qu’il arrive à articuler
« Je ne crois pas que ce soit l’endroit idéal pour ce genre de prestation »
Heureusement, la main de Harry retourne sur la table et Milton peut enfin respirer et reprendre contenance. Malgré tout, il murmure, un sourire aux lèvres
« Je crains que ma vengeance ne soit terrible, monsieur l’effronté »
Le ton est provocateur et joueur. Une ébauche de ce qui se passe lorsqu’ils sont ensemble.
« Et oui, reste sage tant que nous sommes en public. Tu pourras te lâcher, après. Promis. »
Milton coule un regard complice vers Harry avant de faire un signe à l’une des serveuses qui sillonnent inlassablement la salle.
« Becca, tu peux prendre la commande de mon ami et m’apporter un gin-tonic s’il te plaît »
La rousse leur adresse un sourire avant de s’éloigner rapidement vers le bar.
« Le privilège de l’habitude, je connais le personnel »
Autour d’eux, les différentes parties de l’immense salle se sont remplies et un joyeux brouhaha règne maintenant, créant un rempart sonore à ce qu’ils se disent.
« Si tu en as envie, on peut dîner. Ils ont une carte composée uniquement  de produits frais et locaux »
Cette fois, c’est sa main qui est venue sagement se poser sur la cuisse de Harry. Sous le tissu du jean, la chaleur de la peau. Il ne reste pas longtemps, juste quelques secondes. Comme si ce contact pouvait imprimer sa marque.
Milton veut que cette soirée soit différente. Il aimerait autre chose pour une fois.
Redevenant un brin plus sérieux, il se lance.
« En fait, je me disais que l’on pourrait en profiter pour faire connaissance. Je ne dis pas de dérouler notre CV mais, parler un peu. »
Les iris clairs de Milton scrutent les réactions de Harry. Pas certain que le brun accepte l’idée, lui qui doit préférer rester dans l’obscurité, derrière son écran la plupart du temps.
« J’ai envie d’en savoir un peu plus sur toi. Te découvrir autrement que par le sexe »
L’architecte penche la tête sur le côté, un petit sourire d’encouragement sur les lèvres.
« Tu me plais et je me dis que si on doit continuer à se voir, on pourrait peut-être faire évoluer notre relation vers quelque chose de plus... »
Un haussement d’épaules accompagne sa déclaration suivie par un rire léger.
« Je crois que je m’embrouille »
Il se rapproche malgré tout de son amant, sa main revient sur sa cuisse, s’égare un peu tandis qu’il murmure
« Tu me plais vraiment et j’aimerais que tu deviennes mon partenaire privilégié, avec ce que cela comporte. »
Il plonge son regard dans celui de Harry. Milton n’a pas l’habitude de s’ouvrir de la sorte, ni de proposer ce genre de deal. Il ne sait pas à quoi s’attendre de la part de son amant occasionnel. Il déglutit tout en essayant de garder le sourire. Tant pis s’il se fait jeter. Il aura au moins essayer.
Il n’a ni vu, ni entendu Becca revenir avec un plateau chargé de boissons. Sa voix le ramène instantanément loin de ses préoccupations.
« Pour toi et ton ami »
Un grand sourire éclaire le visage de la fille tandis que Milton la remercie et paie les consommations en tendant sa carte bancaire.
« Merci »
Il lève son verre vers Damian, et en le regardant droit dans les yeux, il murmure
« à nous » avant de boire une longue gorgée d’alcool. Pas que cela l’aide mais, il se dit que selon la réponse de Harry, il pourra toujours vider son verre cul sec et en recommander un autre afin d’oublier qu’il s’est fait dégager et qu’on ne le considère que comme un sex-toy. Ce qui ne le dérangeait pas au début, commence à lui peser et il sait qu’il aimerait plus de cette relation. Il voudrait partager son lit, chez lui et ne plus terminer dans une chambre d’hôtel, même si c’est un palace. Il aimerait pouvoir être accompagné lors de certains cocktails ou soirées. Il ne demande pas une relation h24, mais il a envie de quelque chose de différent et comme Harry lui plaît, il pense que c’est la personne idéale. Reste plus qu’à attendre la réponse de son amant à sa proposition.

Tu sais te faire désirer. Cette remarque lui arrache un sourire en coin. Il est vrai qu’il prend énormément de plaisir à faire grimper l’excitation avec ses partenaires de jeu. C’est ce qui lui plait assurément dans les étreintes charnelles. Il n’y a rien de plus plaisant que de savoir son partenaire aux abois, désireux d’obtenir un de ses baisers, une de ses caresses et le mouvement de ses reins contre les siens. « Si jamais tu veux réitérer l’expérience, tu connais mon numéro désormais. » Il lui indique dans un sourire charmeur avant de prendre place à ses côtés. Il le provoque naturellement, crée le contact pour mettre rapidement en place la tension sexuelle, car c’est résolument ce que tous les deux recherchent dans cette relation qu’ils ont établi. Il sent que l’objectif est atteint. Il lui suffit de plonger son regard dans le sien pour percevoir cette lueur plus sombre due à la montée de désir qui grimpe en lui. Il est plaisant de le troubler suffisamment pour lui faire perdre ses mots et qu’il doive lutter pour contenir son exaltation. Il trouve cela très excitant, quand bien même s’efforce-t-il de rester sage. « Oh ? Je suis curieux de savoir quel terrible sort, tu me réserve beau brun. » Il lui souffle dans un sourire éhonté alors qu’il le fixe du coin de l’œil. Une expression provocatrice qui se renforce face à ses propos. Il ne dit mot, mais se contente de hausser un sourcil. Milton interpelle une serveuse qu’il semble bien connaitre. « Je vais prendre un El Diablo. » Il lâche dans un sourire mutin, fier d’avoir trouvé le nom de ce cocktail qui a un sous-entendu éloquent entre eux. « Je me suis dit qu’un cocktail énergétique ne serait pas de trop vu la soirée qui nous attend. » Il le provoque par plaisir alors que la jeune femme s’éclipse pour préparer leurs commandes. Milton lui propose de diner également dans le restaurant. L’invitation dissimulée le décontenance réellement, car elle ressemble à celle qu’on réserverait à un potentiel rencart. Damian a du mal à croire qu’il puisse être envisagé comme un rencart potentiel. Les années écoulées et les diverses déceptions ont entaché sa confiance en lui au point qu’il se protège derrière une arrogance qui semble plaire à ses différents partenaires. Une évolution que semble vouloir prendre l’architecte puisqu’il lui propose de profiter de la soirée pour faire connaissance. Damian l’observe d’un air interdit, résolument pris de court, tandis que Milton poursuit sur sa volonté. Ses compliments sont perturbants. Il semble avoir envie de développer une relation avec lui autre que de simple sex-friends. On pourra peut-être faire évoluer notre relation vers quelque chose de plus… De plus quoi ? sérieuse ? intime ? Milton semble s’embrouiller, mais il embarque Damian avec lui dans cette confusion. J’aimerai que tu deviennes mon partenaire privilégié, avec ce que cela comporte. Son partenaire privilégié ? Il sous-entend quoi par ce qualificatif ? Qu’attend-t-il d’eux, de cette relation qu’il voudrait qu’ils développent ? Becca vient les servir et il la remercie avec un sourire. Il est décontenancé par cette proposition qu’il n’a point vu venir. Son verre bien retrouver le sien. Il l’observe avec incrédulité alors qu’il vient déguster le côté acidulé de sa boisson. Il sent le regard de Milton sur lui, l’attente qui le ronge d’avoir enfin une réponse. Il se donne encore quelques secondes pour accuser le coup alors qu’il consomme une gorgée de sa boisson. « Tu voudrais qu’on tente quelque chose de plus sérieux ? Genre une relation ? » Il questionne simplement en venant reposer son verre. « Je veux juste être sûr de bien comprendre. » Il ajoute en venant faire tourner le contenu de son verre. Il plonge son regard dans le sien. « Cela ne me dérange pas de diner avec toi ou même de te dévoiler des pans de mon histoire, mais je traine des casseroles, sentimentalement parlant. Mon ex m’a quitté à cause de mes brûlures alors je voudrai éviter d’endurer une nouvelle déception, donc je veux juste qu’on soit clair sur nos attentes pour que personne ne soit déçu. » Il lui indique en venant se tourner vers lui pour ajouter. « Mais tu me plais aussi et tu attises ma curiosité. » Il conclut en venant presser sa cuisse avant d’ajouter en venant jouer avec la paille de son cocktail. « Et mon appétit… » Un sourire taquin ourle ses lippes alors qu’il joue avec sa langue comme il pourrait jouer avec la couronne de sa virilité dans l’intimité. Il s’efforce de détendre l’atmosphère sérieuse de leur conversation par une pique espiègle et provocatrice afin que leur complicité demeure derrière ses propos si lourds de sens.

Milton ne peut retenir un sourire au nom du cocktail choisi par Harry. Il aurait dû s’en douter, que son amant jouerait la provocation jusqu’au bout. Le liquide rouge évoque toutes les promesses que le brun fait passer dans ses prunelles claires et Milton sourit de plus belle. Cet homme le charme avec son impudeur et sa manière franche d’aller à l’essentiel. L’architecte ne peut s’empêcher d’entrer dans le jeu et murmure tout en s’approchant, caressant de son souffle la joue de son partenaire
« D’après mes souvenirs, il ne me semble pas que tu aies besoin d’une boisson dynamisante pour t’aider même lorsque la nuit s’étire sans fin »
Une lueur taquine éclaire les prunelles de Milton avant qu’il ne continue
« Serais-tu en petite forme ce soir que tu aies besoin d’un remontant… ce n’est pas bien grave, il te suffira de te laisser faire... »
Lui aussi aime jouer même si ce soir, ces projets sont avant tout de parler. Il est vrai qu’ils peuvent aussi faire les deux.
Lorsque les réponses arrivent, Milton écoute attentivement avant de répondre
« En ce qui concerne tes cicatrices, il me semblait avoir été clair avec mon attitude. Cela ne me dérange pas. »
Ses iris bleu-vert plongent dans ceux couleur de l’océan de Harry.
Puis, redevenant plus sérieux, il lâche
« C’est une façon détournée de me dire que les marques que j’ai sur le visage peuvent constituer un frein à une relation ? »
Son ton est devenu plus froid et impersonnel.
« Je sais que pour baiser, nul besoin d’être parfait... »
Un soupir d’exaspération franchit ses lèvres malgré lui tandis qu’une main nerveuse vient triturer sa chevelure.
« Puisque l’on s’entend bien, je pensais que l’on pouvait envisager une relation. Délaisser les hôtels pour se retrouver chez l’un ou chez l’autre. Sortir aussi, si tu aimes ça. Se retrouver ailleurs et ne pas simplement se voir pour s’envoyer en l’air, ce que l’on peut toujours faire, bien évidemment »
Milton fixe Harry avant de continuer
« Je n’ai pas eu de relation suivie depuis pas mal de temps, je dois t’avouer. Je n’ai pas cherché à développer des liens et aujourd’hui encore, je ne sais as où je veux aller mais, tes marques sur le corps ne constitueront jamais une excuse pour arrêter et puis, je ne te parle pas d’amour juste d’une relation plus suivie sauf si cela ne te tente pas et que tu préfères rester libre. On verrait comment cela se passe entre nous … »
Milton se penche plus près et rajoute d’une voix beaucoup plus chaude
« Hormis le sexe où on dirait que nous sommes sur la même longueur d’onde »
tout en se redressant, il finit par dire
« J’espère ne pas avoir été trop direct ou … que mes propos ne t’auront pas embarrassé, mais si tu penses que c’est possible d’envisager ce type de relation, sache que tu serais amené à m’accompagner sur des inaugurations, cocktails et autres soirées où je me rends parfois. Une vraie relation comme on peut les imaginer »
Milton ne pense pas que Harry puisse être embarrassé un jour, sauf s’il cache bien son jeu.
Son sourire revient tandis qu’il observe le manège de Harry avec la paille. Décidément, cet homme lui plaît énormément.
« Pour le moment, nous ne sommes que des partenaires de jeux, mais qui sait, en apprenant à se connaître, on pourrait se trouver d’autres points communs et apprécier de faire d’autres activités ensemble … »
Soudain, un petit rire s’élève.
« Je suis heureux d’apprendre que je te plais aussi »
Son regard est redevenu joueur.
« C’est parce que tu me plais que j’ai envie de plus. Je ne veux pas te considérer comme un passe-temps, aussi agréable que ce soit. »
Il rajoute plus bas
« Avant, cela ne m’aurait pas dérangé de continuer ainsi, en mode ‘sex-toy’ mais, aujourd’hui, j’ai envie d’autre chose. Pas toi ? »
Il laisse passer un silence avant de conclure
« J’avais envie de mettre les choses au clair de mon côté sans pour autant te faire de promesse, car je ne sais pas comment cela va évoluer entre nous »
Milton s’empare de la paille de Harry et vient y apposer ses lèvres tout en aspirant doucement un peu de liquide.
« Malgré tout, j’anticipe, pour le cas où j’aurai besoin d’énergie moi aussi »
S’ils avaient été seuls, Milton l’aurait embrassé, mais dans un lieu public, il garde toujours une attitude civilisée et de bon ton même si son regard en dit long sur le désir qu’éveille Harry.
Il espère simplement que ses propos ne feront pas fuir son amant, définitivement.
Autour d’eux, le bruit des conversations et des rires ininterrompus qui rassurent Milton en attendant que Harry réponde à toutes ces interrogations.

Ce n’est pas bien grave, il te suffira de te laisser faire... Un sourire ourle ses lippes à cette remarque. L’idée de se laisser couler entre ses bras n’est pas déplaisante. Milton est résolument un bon amant qui l’a fait grimper plus d’une fois aux rideaux avec expertise. Il sait savamment user de la torture pour rendre l’exaltation que plus profonde. « Cela dépend de ce que tu proposes, beau brun. Je peux être très exigeant. » Il le provoque naturellement en soulevant un sourcil, un sourire en coin. L’ambiance est chargée de tension sexuelle, mais elle est légèrement amoindrie à la déclaration du brun. Il a assurément le talent de le prendre de court en le surprenant avec des propos auxquels il ne s’attend pas. Il prend conscience que son partenaire de jeu souhaite faire évoluer leur relation vers quelque chose de plus profond. Damian a besoin qu’il précise sa pensée, pour savoir sur quel pied danser. Il n’y a rien de plus horripilant que de devoir lire entre les lignes. Par le passé, il le faisait sans se poser de questions. Désormais, il n’en a plus la patience, sans doute parce que sa dernière relation l’a laissé détruit au point de ne plus trop savoir qui il est. Il a mis du temps à se relever de cette déception et aux côtés de son nouvel amant, le seul à ne pas avoir fui sous la vision de ses brûlures, il semble se retrouver. En tout cas, il aime l’homme qu’il est dans ses échanges avec son amant. Il ne feint pas son attrait, ses paroles ne sont pas totalement calculées et sous son regard, il a la sensation de redevenir un être désirable. Cela n’a pas de prix. C’est ce dont il avait besoin dans sa vie s’il voulait bien se l’avouer. Cependant, il a du mal à concevoir que ses cicatrices ne deviendront pas un frein à toute évolution dans une relation qu’importe laquelle. Milton vient lui assurer le contraire. L’éclat déterminé dans son regard porte à croire qu’il est sincère et une part de lui souhaite le croire. Il semble croire que sa réticence tient à sa non capacité à accepter les siennes. Il le perçoit dans le timbre de sa voix qui se fait plus sec. « Ce n’est pas ce que je pense. Elles t’apportent un charme atypique, voir hypnotique. » Il lui indique dans un ton franc. « Pas comme mes brûlures. Comme tu as dit, pas besoin d’être parfait pour baiser. » Il lance à son tour de manière abrupte. « D’où ma question. » Il conclut en venant jouer avec le contenu de son verre. Il voulait juste être certains qu’il avait conscience de ce fait en lui proposant cela. La nervosité prendre possession de leur échange. Chacun est attentif aux propos de l’autre. Leur complicité est évidente. Il veut délaisser les lieux impersonnels et entrer dans la vie personnelle de l’autre, sortir ensemble également et ne pas juste s’envoyer en l’air comme ils le font présentement.  Il n’a pas eu de relation suivie depuis un petit moment, comme lui et n’avait pas cherché à développer des liens, mais il semble lui donner l’envie de changer la donne. Enfin s’il le souhaite. Ils sont loin de parler d’amour à ce niveau de leur relation. Damian n’est pas certains de se sentir assez en confiance pour rouvrir son cœur à moins que Milton lui prouve le contraire. Un sourire ourle ses lèvres. C’est vrai que sur le plan charnel, ils n’ont plus de secrets pour l’autre, pas même les fantasmes extravagants de l’autre semblent faire fuir l’autre. Il veut tenter l’aventure à ses côtés et Damian ne semble pas dérangé par l’idée. Il doute qu’ils fréquentent les mêmes univers alors il pourra aisément se sentir à l’aise pour assumer son homosexualité qu’il a tendance à garder pour lui. « Je ne m’attendais pas à ça, mais ce n’est pas une mauvaise chose. Au contraire. » Il lui indique pour lui faire comprendre qu’il a bien reçu le message et qu’il y adhère. Il ne fera pas de confidences de son côté, car ce serait révélé ses doutes. Il en a déjà mentionné une plus tôt. L’avenir lui donnera raison ou tort concernant cette relation qui semble se lier entre eux. La conversation a été trop sérieuse et il a besoin de la rendre plus légère. En conséquence, il se plait à le taquiner de nouveau, le provoquer. Milton semble lire dans sa combine et se détend à son tour. « Attention, tu prends le risque à devenir accro à ma personne. » Il lui lance dans un ton taquin alors qu’il l’observe de son regard pénétrant. Un sourire narquois ourle ses lippes. « Tu es un sex-toy très doué, il faut dire. » Il le provoque juste pour le plaisir de le tourmenter. « Je déteste les promesses, surtout qu’on ne sait jamais si on va pouvoir les réaliser. » Il lâche dans un ton plus abrupt. Son ex lui avait promis que ses brûlures n’allaient pas entacher son amour à son égard. Le destin lui a prouvé le contraire. Il ne supporte plus les promesses comme les flamboyantes déclarations d’amour. A part peut-être avec Stanley, le seul qui quand bien même absent de son existence conserve sa confiance. Milton s’empare de sa paille pour la porter à ses lèvres et aspirer une partie du contenu. Leur proximité est flagrante, révèle une intimité qu’ils ont développés au fil de leurs rencontres. « Tu fais bien, j’aime bien t’épuiser. » Il le provoque en venant murmurer au creux de son oreille juste pour qu’il soit le seul à l’entendre. « Je compte bien le faire d’autant plus désormais qu’on n’est plus qu’un sex-toy pour l’autre. » Il lâche en lui lançant un clin d’œil alors qu’il fait tourner de nouveau sa paille contre sa langue sans le quitter du regard. « Mais il semblerait que mon amant souhaite m’inviter à diner, alors je ferai en sorte de rester sage. D’ailleurs, chez toi ou chez moi pour finir notre soirée ? » Il le questionne dans un sourire amusé avant de rapprocher ses lèvres des siennes. « Je vis en colocation alors si tu comptes me faire grogner de plaisir jusqu’à que je perde la raison, il est préférable d’aller chez toi. » Il lui murmure avant de s’éloigner pour s’emparer du menu une nouvelle fois. « Alors qu’est ce que tu fais dans la vie pour assister à des inaugurations, cocktails ou toutes soirées de ce genre ? » Il le questionne simplement puisqu’ils ont décidé d’ouvrir l’échange à ce sujet. Une entrée en matière pour en savoir plus sur cet homme qui semble vouloir de lui malgré ses mutilations. Peut-être qu’une nouvelle page de son histoire s’ouvre à cet instant. Qui sait ?

La réaction positive de Harry rassure Milton et un sourire soulagé prend place sur ses lèvres tandis qu’il murmure
« Je suis content de voir que mon idée ne t’a pas fait fuir car, elle aurait pu … »
Milton a eu peur que Harry ne prenne la fuite, mais cela ne s’est pas produit. Il ne peut empêcher un rire de s’épancher lorsque son amant reprend son rôle de provocateur.
« Je prends le risque de devenir accro et si jamais cela devient le cas, tu pourras te vanter d’avoir réussi un exploit »
Sous le ton amusé, la vérité est crue. Milton n’a jamais vraiment eu de véritable coup de cœur envers qui que ce soit. Pas  même sa femme avec qui il a plus fait un mariage de raison que d’amour. Ils étaient bons amis et le sont restés. Après, l’amour fou et le besoin exclusif de l’autre, il ne connaît pas. Ou pas encore.
Son regard s’attarde sur son amant et il se demande si cet homme arrivera à changer la donne.
« En colocation ? »
Cette fois, le rire de Milton éclate.
« Non, tu plaisantes ? Je n’arrive tellement pas à t’imaginer en colocation à cause justement de ce que tu m’as fait entrevoir de ton appétit »
Milton se demande comment ils font pour gérer le côté ‘passionné’ de Harry, sauf si la personne qui vit en coloc avec lui est de la même trempe. Le sourire de l’architecte s’agrandit en se disant que les voisins ne doivent pas s’ennuyer et il espère pour eux que les murs sont bien insonorisés. Il pourra, éventuellement, lui donner des conseils.
« Bien sûr que je tiens à t’inviter à dîner, c’est pour cela que nous sommes ici. Pour dîner, mais aussi pour faire connaissance. En apprendre un peu plus l’un sur l’autre. Ensuite, on pourra finir la soirée chez moi. »
Il laisse passer un petit silence avant de poursuivre tandis qu’il consulte la carte
« Tu trouves ton bonheur ? »
Becca est revenue vers nous et attend sagement que l’on passe notre commande.
« Je prendrais un curry de légumes que j’accompagnerai d’un verre d’Insignia s’il te plaît »
Je regarde Harry
« Le domaine Joseph Phelps fait un vin sublime. J’ai eu l’honneur de les découvrir lorsque je planchais sur la réalisation d’un projet pour remettre son chai au goût du jour. »
Un petit rire vient ponctuer ses paroles tandis qu’il avoue, tout sourire
« Je dois avouer que certains soirs, je n’avais plus les idées très claires à force de goûter ces merveilles, mais j’ai réussi à mener à bien mon projet et ...  »
Il dresse son index vers le haut et rajoute, assez fier
« Sans attraper de cirrhose »
Milton revient vers Becca
« Et une bouteille d’eau minérale ou pétillante  »
Cette fois, il attend la réponse de Harry. En ce qui le concerne, Milton a l’habitude de boire énormément d’eau, tout au long de la journée et durant les repas. Ce soir, il fait une entorse  afin de célébrer le tour que vient de prendre leur relation.
Une fois la commande passée, il se rapproche légèrement de son amant et pose la main sur sa cuisse en une caresse légère.
« J’habite dans le quartier. Une maison que j’ai moi-même dessinée. Je suis architecte  et je vis … seul. »
Un petit sourire entendu se dessine sur ses lèvres.
« Tu pourras grogner autant que tu veux, tu ne dérangeras personne »
Le terme ‘grogner’ le fait rire et il n’hésite pas à le reprendre, car leurs ébats sont parfois assez bestiaux. Il n’hésite pas à rajouter
« Je suis divorcé, mais j’ai gardé d’excellents rapports avec mon ex-femme. Et non, je n’ai pas fait de coming-out. Je vais vers qui m’attire, sans me poser de question »
La fourchette en l’air, il sourit à Harry. Autant qu’il en sache un minimum sur lui. Il entrera dans les détails, plus tard.
« Mon activité m’amène parfois à me rendre à des réceptions ou des soirées sans compter les inaugurations des réalisations du cabinet que je dirige avec mon associée. Il y a aussi les soirées comme celles-ci, de simple sortie pour se faire plaisir. Est-ce que le programme t’inspire ? »
Il se rapproche encore un peu plus de Harry et avoue
« Je n’ai aucun complexe à traîner un compagnon lors de mes soirées »
Son regard appréciateur se pose sur son amant
« surtout lorsque je vois les regards que certaines personnes te lancent. La gent féminine a l’air d’apprécier ce qu’elle voit... »
Il rit, car il a observé le manège de certaines femmes.
Alors qu’il va commencer à poser des questions, Becca revient avec leurs commandes. Les odeurs alléchantes des préparations lui rappellent qu’il a bossé sans vraiment se nourrir aujourd’hui. Son curry sent divinement bon mais, il prend le temps de lever son verre vers son partenaire pour trinquer cette fois à leur nouvelle relation.
« À l’avenir »
Le liquide rubis scintille dans le verre et c’est avec plaisir que Milton trempe les lèvres dans le breuvage avant d’attaquer son plat. Il n’en perd néanmoins pas de vue son but de faire plus ample connaissance et il demande à son tour
« Et toi, que fais-tu dans la vie ? »
Milton n’arrive pas à cerner ce que pourrait faire Harry. Sans ses cicatrices, il aurait volontiers dit ‘mannequin’ et encore que cela ne soit pas impossible avec les retouches photos.

Je prends le risque de devenir accro et si jamais cela devient le cas, tu pourras te vanter d’avoir réussi un exploit.  Le défi est lancé. Damian sourit à cette provocation. Ses prunelles viennent se perdre dans celles de son nouvel amant. « J’aime relever les défis, tu devrais le savoir. » Il lui indique dans un sourire mystérieux sans le lâcher de son regard pénétrant. Il ne s’attarde pas plus sur la question, mais l’auteur se note mentalement que l’idée de relever ce défi de taille pourrait lui plaire. Depuis son ex-petit-ami, il a toujours été vigilent avec ses relations avec les hommes. Milton pourrait être la nouveauté nécessaire pour pouvoir avancer de son côté et que son âme guérisse des blessures qui ont du mal à cicatriser. L’avenir lui dira, mais en attendant il s’octroie la liberté de vivre l’instant présent en mettant ses inquiétudes de côté. Il lui révèle un pan de son existence. Le rire de Milton lui arrache un sourire. Il a conscience qu’il y a un contraste saisissant entre l’homme qu’il est avec Milton et celui qu’il est dans sa vie en dehors des échanges hot sur internet. « Pour tout te dire, tu es le seul mec que je fréquente en dehors d’Internet. » Il lui avoue en haussant les épaules. Une manière pour lui de rendre l’information insignifiante. « J’avais abandonné les rencontres irl, car elles étaient toujours insatisfaisantes. » Il déclare sans perdre son ton indifférent, mais qui révèle une frustration qui l’a longtemps éloigné de toute relation avec un autre homme. Si Milton accepte ses cicatrices, bon nombre de ses coups d’un soir avaient un autre discours. Combien de fois, ses amants d’une nuit lui a fait comprendre qu’ils avaient perdu leur excitation à la vision de ces cicatrices immondes ? Il a fini par arrêter de les compter et c’est à ce moment qu’il a juste arrêté de chercher son plaisir avec d’autres hommes et que parfois l’imagination était bien plus exaltante que la réalité. « Mais effectivement, j’ai un grand appétit comme tu as pu le voir et vu que tu comptes être mon amant exclusif, j’espère que tu es prêt à me satisfaire à chaque rencontre. » Il lui indique en venant glisser ses lèvres contre son oreille. Le ton se fait provocateur alors qu’un sourire éhonté ourle ses lippes. Il s’éloigne pour reprendre la lecture du menu du restaurant qu’il feuillette. Milton compte bien faire connaissance et Damian se demande ce qu’il va pouvoir lui donner comme information le concernant. Il craint que sa réelle identité soit inintéressante, mais en même temps, mentir ne ferait que lancer leur relation sur de mauvaises bases. A-t-il envie de prendre ce risque ? Pas vraiment. Becca s’invite à leur table pour prendre leur commande. « Monsieur à l’air d’être un grand connaisseur alors je vais prendre la même chose que lui. J’espère que je serai surpris. » Il lance dans un sourire mutin à son partenaire. C’est au tour de Milton de dévoiler certains éléments de sa vie. Il semble gérer des projets avec des personnes bien placées. « Je me demande comment tu es lorsque tu es grisé par l’alcool… » Il lance dans un sourire amusé avant que son ami commande de l’eau et la serveuse s’éclipse pour la préparation de leur commande. Le rapprochement de son amant est agréable. Le contact de sa main contre sa cuisse est grisant. Son souffle vient se mourir sur sa joue lorsqu’il lui indique qu’il vit dans le quartier, dans une maison qu’il a lui-même dessinée. Le métier de son amant se dévoile et il se dit que c’est un métier qui lui correspond plutôt bien. Un sourire s’épanche sur ses lèvres à sa provocation. « Tu m’en vois ravi. J’adore grogner surtout quand mon amant sait jouer de sa langue, de ses doigts et de sa queue. » Il lâche dans un susurre audible que pour son amant. Il aime provoquer cette lueur plus sombre dans ses prunelles à cause de la montée de désir qu’il engendre avec ses mots et ses paroles. Milton ne se montre pas avare en informations. Il découvre donc qu’il est divorcé, mais en bon terme avec son ex-épouse. Il est bisexuel, mais ne s’en formalise absolument pas. Il semble bien éloigné de la question de crise identitaire. Il a une vie dynamique, ponctuées de soirées mondaines dus aux projets qu’il gère au quotidien. « Tant que tu ne me demandes pas d’être ton trophée, cela me va. Je sais me tenir en haute société, bien que je ne manquerais pas de te provoquer, juste pour le plaisir de te tourmenter. » Il lui indique dans un sourire éhonté. « Malheureusement, je crains de décevoir la gente féminine. Il n’y a que les hommes qui peuvent obtenir mes faveurs. » Il ajoute en venant finir son verre d’une gorgée. Cela tombe bien puisque Becca revient avec leur commande. Ils accueillent les plats avec plaisir et Damian est satisfait du choix réalisé par son amant. Il trinque naturellement avec lui pour déguster le cru de ce vin qui est à la hauteur de sa réputation. Damian note que Milton a très bon gout et qu’il pourra lui faire confiance dans le domaine de la cuisine gastronomique. A son tour, il vient déguster le plat qui se révèle être aussi délicieux que le vin. C’est à son tour de dévoiler des pans de son histoire. La question posée n’est pas anodine et il sait qu’il ne pourra pas se contenter d’une réponse brève. En conséquence, il se donne le temps de réfléchir à ce qu’il va lui dire et comment il va aborder certaines choses. Une fois une bouchée prise, il finit par se lancer. « Je suis écrivain. J’écris des romans érotiques pour être exact. D’où mon talent inné pour faire monter la température avec mes partenaires. » Il lâche dans un sourire carnassier alors qu’il porte le verre à ses lèvres. « J’ai commencé à percer, il y a six mois désormais. Mon premier roman a été un best-seller, les femmes amoureuses de romance masculin-masculin et les hommes homosexuels y trouvent leur bonheur. Je ne m’explique pas mon succès, mais j’en suis plutôt fier. Pour être franc avec toi, Harry est mon pseudo de plume, mais en réalité, je m’appelle Damian. » Il lui indique pour être transparent avec lui. Il ne considère pas lui avoir menti, juste d’avoir omis que c’était un pseudo et accessoirement son second prénom. Il omet naturellement les pans de son passé, car il a fait un trait sur ce qu’il était auparavant. A quoi bon parler du fait qu’il a été pompier durant une partie de sa vie alors qu’aujourd’hui, il ne l’est plus et ne le sera plus jamais. Il n’est même plus certains de faire partie de cette communauté et si par le passé, cela l’a ébranlé, aujourd’hui il l’a accepté. « Je suis en train d’écrire mon prochain ouvrage. Qui sait, peut-être que je m’inspirerai de toi pour les bases d’un de mes personnages principaux. » Il lui indique dans un murmure au creux de son oreille. « Qui réalisera tous les fantasmes de l’autre pour le meilleur comme pour le pire. » Il conclut avant de rire à ses propres propos. « L’idée me semble plutôt bonne. Qu’en penses-tu ? » Il le questionne juste pour le plaisir de le provoquer et de rendre l’échange léger. Il se sent serein à cet instant et c’est plutôt une bonne chose, surtout s’ils désirent bâtir les bases d’une relation commune.

Tandis qu’ils dînent, la conversation se déroule et les confidences s’enchaînent. Milton écoute et hoche parfois la tête. Il est touché d’entendre cet homme magnifique avouer qu’il ne voulait plus de vraies rencontres et il se doute que sa peau marquée, en est la cause. Il se demande ce qu’il a bien pu endurer pour finir par se retrancher derrière un écran. Instinctivement, il vient toucher la cicatrice qui lui barre la pommette. Lui aussi a dû faire face aux regards parfois un peu trop appuyés des autres ou pire, les regards de ceux qui pensaient être discrets. Ceux-là ont toujours été les pires pour Milton. Heureusement, il est passé outre et n’a jamais voulu avoir recours à la chirurgie. Il est parti du principe que les chirurgiens avaient fait tout ce qu’il fallait. Le reste, il devait l’assumer et il est content d’aider Harry dans cette quête de confiance en soi. Il est certain que personne ne peut se douter que cet homme vit en reclus alors qu’il attire les regards comme la lumière les papillons.
Repenser à son séjour sur le domaine viticole lui rappelle les lendemains difficiles et surtout le travail qu’il devait abattre malgré tout pour que les plans soient livrés rapidement.
« Lorsque je bois, je dois avouer que mon énergie fond rapidement et que je n’ai plus qu’une envie, dormir. L’alcool ne me rend ni euphorique, ni jovial, elle m’assomme et me couche, littéralement. »
Il se met à rire, se penche et chuchote
« Tu n’as rien à craindre ce soir, je n’ai pas assez bu pour piquer du nez dans mon assiette, ni sur ton épaule »
Une de ses mains vient se glisser sur la nuque de son amant tandis qu’il effleure la peau tout en jouant avec les cheveux courts de sa nuque. Il aime le petit crissement qui prend naissance sous ses doigts, mais malgré le plaisir que cela lui procure de le toucher, il ne s’attarde pas et remet sa main sur la table avant de répondre.
« Un trophée, non, bien que tu sois un spécimen absolument superbe, je ne te considère pas ainsi, du moins, juste dans l’intimité et si tu es d’accord »
Il lui adresse un clin d’œil pour bien marquer le caractère taquin de cette remarque.
« Mais sache que je veux bien que tu utilises ce terme pour moi aussi. Je suis conciliant parfois »
Milton ne se pose pas ce genre de question, mais puisque Harry demande, autant mettre les choses au clair là-aussi.
« Je ne doute pas que tu aimeras me provoquer, c’est aussi ce que j’aime chez toi.  Ce côté très sexuel et absolument indécent. »
Harry est un appel à la luxure. Une bombe. Abîmée, mais une bombe quand même pour qui veut se donner la peine de voir l’homme derrière les blessures. C’est aussi pour cela que Milton a instauré ce dîner.
Un petit sourire apparaît lorsque son amant avoue n’aimait que les hommes et l’architecte se dit que certaines de ces dames seraient déçues de savoir que leurs œillades n’ont aucun effet. Il a très envie de l’embrasser, mais il se retient et préfère caresser aussi discrètement que possible sa cuisse. Juste quelques secondes.
« Je m’attendais à tout sauf à ça je dois t’avouer »
Milton a du mal à cacher sa stupéfaction en apprenant l’activité qu’exerce Harry. Enfin Damian puisque c’est ainsi que son amant se nomme.
« Je te voyais plutôt mannequin avec ta plastique »
Il lève la main pour faire taire les objections avant qu’elles ne fusent, tout en secouant la tête.
« Je sais, mais aujourd’hui avec les logiciels de retouche, on fait des miracles et cela aurait pu être le cas avec toi. Tu as un physique digne de faire la couverture de certains magazines »
Le regard appuyé qu’il lui renvoie en dit long sur le désir que cet homme éveille, même avec les marques qu’il a sur le corps.
« Alors comme ça tu écris des romans … érotiques »
Il sourit à Damian et rajoute
« Je ne savais pas qu’il y avait un marché pour ce genre de littérature. Il faudra que je lise au moins une de tes œuvres ou que tu me fasses la lecture en privée… et que l’on teste ce qu’il y a à l’intérieur aussi »
Un petit rire ponctue ses paroles.
« Je suis content que cela marche pour toi. Il est vrai que c’est aussi un moyen d’évasion donc, félicitations pour ton best-seller et bon courage pour le prochain livre à venir même si je pense que tu ne manques pas d’imagination, ni d’inspiration. »
Un grand sourire innocent barre maintenant le visage de Milton.
« Je veux bien être ta muse, si cela peut t’aider. »
La lueur joueuse de ses prunelles racontent exactement tout ce qu’il se passe dans sa tête.  
« Damian, c’est très beau. J’aime beaucoup même si je trouve qu’Harry te donne un petit côté canaille qui te va à ravir. Moi, c’est vraiment Milton. Je n’ai pas eu le réflexe de trouver un pseudo  »
Il n’ose pas lui parler de sa famille tout en se doutant, qu’un jour ou l’autre, Damian fera peut-être le rapprochement entre le célèbre cabinet d’avocats et lui. Ou pas. Il doit y avoir pas mal de Borough en Californie. De plus, s’il évoque sa famille, il devra parler de choses plus personnelles, et il n’en a pas encore envie. Parler de lui, oui. Rien que de lui. Les autres attendront.
Becca vient débarrasser en s’assurant que tout se déroule comme il le souhaite avant de demander s’ils veulent un dessert, café, digestif en leur tendant la carte.
Milton la remercie puis se penche vers Damian tandis que la serveuse s’éloigne pour aller s’occuper des autres clients.
« Je ne suis pas très desserts, mais n’hésites pas si cela te tente. La vérité, c'est que j’ai envie de fumer, cependant j’attendrai d’être chez moi. Pas question que je laisse mon invité seul. »
Il se met à rire tout en haussant les épaules d’un air fataliste. Saleté d’habitude. Pourtant, il peut passer des heures sans s’en griller une lorsqu’il est absorbé dans son travail. Mais là, il est détendu, passe un moment agréable et l’envie de nicotine vient lui chatouiller les papilles.

Son rire vient s’ajouter à celui de Milton lorsqu’il évoque sa non-tolérance à l’alcool. Il en est surpris, mais ne commente pas sa pensée. Contrairement à son amant, Damian a une forte tolérance à l’alcool qui le rend plus franc et honnête dans ses émotions, plus lubrique également. « J’espère bien, il serait dommage de gâcher une soirée si prometteuse, non ? » Il le questionne de son sourire mutin alors qu’il sent le contact de son amant contre sa nuque. Le premier geste d’intimité qu’il initie de la soirée à la vue de tous, qui trahit le fait qu’ils sont plus que de simples amis. Enfin, depuis peu. Ils sont amants, aiment s’envoyer en l’air et répondre aux désirs de l’autre. Damian a encore du mal à comprendre qu’il s’engage dans quelque chose de plus. Quelque chose dont il ne perçoit pas encore les lignes, mais qui ne l’effraie pas contrairement à ce qu’il aurait pu imaginer. Il est prêt à se lancer dans une telle aventure à l’aveuglette. Le contact est fugace, l’espace de quelques secondes, mais la sensation persiste dans le grain de son épiderme. Son sourire répond à celui de son amant. Il n’a aucun inconvénient à devenir un trophée entre ses mains dans l’intimité de sa couche. Damian ne rougit absolument pas au plaisir qu’il prend de se soumettre à ses partenaires pour qu’ils lui arrachent son orgasme, tout comme il prend énormément de plaisir à les chauffer et à les amener au bord du gouffre pour les avoir en son emprise. « Parfois ? Intéressant. Je sens que ça va être intéressant de tester tes limites en ce qui concerne ton côté conciliant. » Il le provoque dans un sourire mutin alors qu’il lui informe qu’il ne manquera pas de le titiller lors de leurs sorties communes. Le compliment que lui fait Milton ne tombe pas dans l’oreille d’un sourd. Il l’accepte par un sourire alors qu’il sent un sentiment agréable envahir sa poitrine sans chercher à le contrer. Milton l’accepte tel qu’il est et c’est loin de le laisser indifférent bien qu’il prenne plaisir à prétendre le contraire. « Et qu’est-ce que tu aimes de plus chez moi ? » Il le taquine dans un sourire amusé alors qu’il s’est penché contre son oreille pour lui susurrer ces mots. Il lui laisse la possibilité d’y répondre ou non alors qu’il lui avoue son homosexualité sans tabou. Par le passé, il ne l’aurait pas forcément fait. Aujourd’hui, il s’accepte mieux, puisque de toute façon, il ne fréquente plus les mêmes cercles sociaux. Peut-être qu’en fin de compte, ses blessures lui ont rendu service pour s’accepter tel qu’il est. Il finit par lui avouer son travail, son véritable prénom sans aborder son passé, ce qu’il était avant l’année passée. Cela n’a pas d’importance. Il n’est plus cet homme. Sa vie a changé à la suite de cet incident. La caresse de la main de Milton sur sa cuisse l’arrache de ses réflexions. Il finit par lui avouer sa stupéfaction face à son emploi. Sa supposition lui fait froncer les sourcils. Il a du mal à voir comment il aurait pu penser cela, mais Milton l’arrête immédiatement en lui donnant ses arguments. Ils sont imparables de son point de vue, mais Damian ne se verrait absolument pas d’exposer ses brûlures à la vue de tous. Il a déjà du mal à les voir lui-même. Ce serait trop lui demander. Pourtant l’attirance qu’il éveille en Milton transparait dans la lueur de ses prunelles. Il le voit tel qu’il est, avec ses marques et le trouve beau. Il le voit différemment et cela ne l’indiffère absolument pas. Il s’intéresse à celui, à ce qu’il créé. La remarque espiègle lui arrache un rire, un sourire aux coins des lèvres. « Pourquoi pas ? Je suis curieux de pouvoir décortiquer chacune de tes pensées lubriques. Je pense que tu as beaucoup de choses à m’apprendre. » Il lui indique dans un sourire narquois alors qu’il vient terminer son verre de vin. Il ne boira pas plus, car s’ils doivent prendre la route, ils devront avoir l’esprit au clair. Il est hors de questions qu’il mette en danger la sécurité d’autrui. Cela lui est inconcevable. « Tu peux continuer à m’appeler Harry. Cela me va totalement, surtout quand tu le gémis. » Il lui lance dans un ton badin alors qu’un sourire carnassier ourle ses lippes. Becca revient pour voir si tout va bien. Elle leur demande s’ils veulent un dessert. Il n’en ressent pas la nécessité, le repas était fort bon. Il préfère se réserver pour un autre type de dessert. « Eh bien, nous sommes deux à avoir cette sale manie. » Il lâche dans un sourire amusé. « Je préfère me réserver pour un autre type de dessert. Si tu vois ce que je veux dire. » Il lui susurre dans le creux de l’oreille alors qu’il vient se saisir de sa veste pour en extirper son paquet de cigarette. « Je vais m’en griller une d’ailleurs. Tu pourras régler l’addition et comme ça, tu pourras me faire découvrir ton antre, celle de mon futur héros. » Il lâche dans un sourire carnassier avant de susurrer. « En revanche, ne compte pas sur moi pour être sage comme une image. Cela ne fait pas partie de mon vocabulaire. » Un rire s’épanche hors de ses lippes alors qu’il se relève pour rejoindre l’entrée. Il lui jette un regard au-dessus de son épaule, le défiant de venir le rejoindre rapidement. D’ailleurs, devant la devanture, il n’hésite pas à demander du feu à un homme avec ce sourire charmeur qui lui colle à la peau. La soirée prend une tournure différente aux précédentes, mais c’est loin de lui déplaire. Une fois sa cigarette allumée, il échange naturellement avec l’homme avec cette aisance qui lui est propre en attendant que son beau brun le rejoigne.

Il y a toujours cette touche d’insolence chez Damian et Milton aime ça.  Il trouve cela charmant et désarmant. Rien ne le dérange et il a de plus en plus envie de connaître un peu mieux le brun. De découvrir ce qui se cache derrière cette façade irrévérencieuse. Les coudes posés sur la table, le menton logé sur ses mains croisées, il sourit tout en glissant un regard complice vers Damian.
« J’aime beaucoup de choses chez toi, c’est pour cela que je t’ai proposé d’approfondir notre relation. J’ai très envie de te découvrir sous un autre jour »
Son sourire s’agrandit
« Surtout que nous nous retrouvons surtout en soirée »
Cette fois, il rit, avant de rajouter, plus bas et sur un ton plus sérieux
« Je t’avoue que je craignais que tu te retranches derrière ton écran. .. Définitivement. Je ne suis pas certain que j’aurai continué, surtout après avoir eu le privilège de partager une de tes nuits. Je préfère le contact. Le vrai. »
Le brouhaha de la salle prend le relais tandis qu’il se tait quelques secondes, happé par ce qu’il se passe autour d’eux avant de continuer.
« Tu vaux mieux que d’être considéré comme un homme qui s'exhibe derrière un écran. .. »
Le regard clair de Milton se fixe sur celui de Damian tandis qu’un demi-sourire amusé teinte maintenant ses paroles beaucoup moins sérieuses.
« ... même si tu excelles dans ce domaine »
L’architecte ne veut pas que la soirée soit trop conventionnelle, même s’il est certain que Damian s’arrangerait pour lui redonner ce brin d’impertinence et de décadence dont il est friand et qui semble faire partie de son ADN. Milton ne peut s’empêcher de rire, car chaque propos qui sort de la bouche de son invité est systématiquement en rapport avec le sexe. Il peut dire que son métier déteint sur lui, ou alors, son sourire s’agrandit à cette pensée, Damian a des prédispositions dans ce domaine. Milton ne peut pas nier cette évidence. Un autre rire arrive lorsque son invité se lève et le plante là. Toujours hilare, il adresse un petit signe à Becca et lui demande l’addition. Elle lui pose les questions habituelles et Milton y répond sincèrement. Le repas était délicieux, comme à chaque fois. Il pourrait conclure en disant, charmante soirée, mais compagnon un peu turbulent. Forcément, il n’a pas formulé cette pensée purement subjective et hors de propos pour Becca.
En attendant, de sa place, Milton peut voir le petit manège de Harry. Un froncement de sourcils, imperceptible, une ombre dans son regard clair et un sourire un peu figé prennent place sur son visage.
Il n’aime pas voir Harry si proche d’un autre homme, même s’il ne peut pas lui interdire de demander du feu. Ou bien, ce n’est qu’un prétexte pour draguer. Après tout, Milton ne connaît pas cet homme avec qui il a décidé de passer plus de temps. De lui dévoiler sa vie. De le faire entrer dans sa maison. Dans son cercle privé. Il se demande, s’il n’a pas agi trop vite. S’il ne fait pas une erreur. Si Harry va vraiment se contenter que de lui. D’un geste rapide, il chasse ses pensées moribondes et se lève. Son attitude a retrouvé tout le calme et l’élégance qui le caractérisent. Il salue les propriétaires de l’endroit ainsi que le barman et les autres employés qui se trouvent à sa portée avant de quitter les lieux.
Damian est joueur et espiègle. Voire plus. Milton coule un regard vers les deux hommes et se joint naturellement à eux en sortant son paquet de cigarettes de l’une de ses poches.
« Bonsoir. »
Une politesse adressée à l’inconnu tandis qu’il s’approche de Damian et allume sa clope avec son briquet, qu’il range ensuite dans son paquet. Le tout rejoint la poche de sa veste. Ses gestes sont lents. Appliqués. Il met un point d’honneur à ne pas se précipiter. Rester calme et indifférent alors qu’il a une furieuse envie de plaquer son amant contre un mur et de l’embrasser. Marquer bêtement son territoire, comme un gars bourré de testostérone. Il tire une première bouffée qui fait grésiller le papier tout en illuminant l’obscurité d’un petit point rouge orangé. Quelques secondes plus tard, l’odeur de sa cigarette se mêle aux autres.
Il échange quelques mots avec Damian et l’inconnu qui finit par rentrer tandis que Milton termine sa clope. Il l’écrase dans l’un des cendriers prévus à cet effet et se rapproche encore un peu plus de Damian.
« Prêt à découvrir mon univers ? »
Il adresse un sourire au brun et rajoute
« Tu me suis avec ta moto. Ce n’est pas loin. Je suis garé juste là.  »
D’un geste de la main, il indique une rangée de voitures dans la rue, un peu plus loin.
Milton s’est retenu de l’embrasser mis son regard s’est posé sur ses lèvres sensuelles, un peu trop longtemps pour que cela soit une coïncidence.

Le trajet est rapide, car il habite dans le quartier. Sur les hauteurs. Avec une vue sur la mer. Tout en roulant, il sourit et ne peut s’empêcher de réfléchir tandis que le phare de la moto de Damian lui fait penser à un œil de cyclope. À l’approche de sa berline, le portail s’ouvre, suivi par les portes de garage. Ses pneus semblent glisser sur le sol lisse du garage. Il gare sa voiture à l’emplacement prévu et arrête le moteur. Damian le rejoint et c’est ensemble qu’ils rejoignent l’étage d’habitation.
« Bienvenue chez moi »
Ils sont arrivés dans le sas qui sépare la porte d’entrée de celle de la maison.
Des murs sombres crées une atmosphère intimiste dans le hall, mais aussi dans toute la demeure. La couleur sombre domine dehors comme dedans. Les lignes droites sont interrompues par des courbes qui adoucissent la structure résolument moderne de l’habitation.
Milton tend le bras et indique une pièce sur leur droite. Un grand salon blanc face à d’impressionnantes baies vitrées qui donnent sur la piscine, et plus loin, on peut apercevoir le scintillement de l’océan.
« On peut s’installer ici, si tu veux, ou dehors, si tu préfères »
Tout en parlant, il ôte sa veste qu’il dépose négligemment sur le canapé.
« Mets-toi à ton aise. »

Je t’avoue que je craignais que tu te retranches derrière ton écran. Il ne peut prétendre le contraire. Depuis ses nombreux échecs avec de parfaits inconnus, Damian s’était retranché derrière son écran pour pouvoir retrouver un peu de son charme que ses brûlures lui ont enlevés dans la chambre à coucher. Il avait proposé de rencontrer Milton, car il avait vu dans sa manière de montrer ses propres cicatrices une forme d’acceptance qu’il lui prouve aujourd’hui. Ses brûlures n’ont pas constitué un frein au désir qu’il avait engendré dans le creux de ses reins. Il les avait acceptés et aujourd’hui, elles n’étaient toujours pas un frein dans la poursuite d’une quelconque relation entre eux. Milton était une lueur d’espoir dans le fait de ne pas être qu’un fantasme inaccessible, qu’il était possible qu’il construise quelque chose de nouveau, d’être qui il le désirait avec cet homme. « Je l’aurai sans doute fait si tu avais comme tous ses hommes. Ta différence fait la différence. » Il lui indique avant d’être pris de court par les propos de cet homme. Tu vaux mieux que d’être considéré comme un homme qui s’exhibe derrière un écran. Milton dit vrai. Lui-même le sait, mais l’entendre le dire est troublant, comme s’il sentait qu’il avait besoin qu’il appuie cette vérité. « Merci pour le compliment. » Il se contente de répondre dans un sourire charmeur et un clin d’œil. Il conserve cette attitude presque arrogante, car il n’aime pas montrer ses faiblesses. D’ailleurs, il ne manque pas de lui prouver par des paroles pleines de sous-entendus cocasses. Il aime entendre le rire de cet homme et s’amuse à le laisser en plan avec cette nonchalance qui lui colle à la peau. Un sourire ourle ses lippes lorsqu’il rejoindre la devanture du restaurant et demande du feu à l’homme présent. Il use naturellement de son charme sur cet homme. Il ne le drague pas, mais instaure un climat chaleureux entre eux où ils échangent quelques paroles dans une intimité dans laquelle il l’emprisonne sans même que l’homme n’en prenne conscience. Ce charme, il a toujours aimé en jouer. Il était sa marque de fabrique et ce talent était à la fois apprécié et méprisé par ses supérieurs et ses coéquipiers. Lorsque Milton vient les rejoindre, Damian ne s’arrête pas pour autant d’échanger avec cet homme. Il fait naturellement rire cet homme qui est totalement détendu à ses côtés. Du coin de l’œil, Damian reste attentif au langage corporel de son amant. Il reste calme, mais il peut sentir une légère tension dans ses muscles, ce qui lui arrache un sourire. Cela ne lui plait guère de le voir user de ses charmes même innocemment avec d’autres, mais c’est un homme digne, qui ne fait pas d’esclandres. Il se dit que cela risque d’être fort amusant de le titiller lors des soirées mondaines pour tenter de lui faire perdre son calme, juste pour identifier ses limites. Finalement, son compagnon de cigarettes les abandonne pour rejoindre sa petite-amie. Il lui souhaite une bonne soirée et se retrouvent seuls de nouveau. Milton en profite pour se rapprocher, l’inviter à découvrir son univers. Il sent son regard s’attarder sur ses commissures et cela lui arrache un sourire. « Ok, beau gosse. » Il lui indique en venant l’embrasser dans un baiser bref, mais provocateur. Sa menotte s’est emparée de son veston pour le garder proche de lui avant de relâcher toute pression. « Je te suis. » Un sourire carnassier ourle ses lippes alors qu’il enfile son casque et rejoint sa bécane sur laquelle il prend place et démarre. Ils retrouvent rapidement la demeure de Milton. Le côté sophistiqué de cette demeure le prend de court. Il se rend résolument compte qu’ils ne vivent pas dans le même univers, mais il ne s’en formalise pas. Il sera d’autant plus intriguant à découvrir. Il vient naturellement se garer à côté de la voiture de Milton avant de retirer son masque et de descendre de sa moto. Ils retrouvent le sas d’entrée. La demeure est somptueuse. « Très belle demeure, je crains que tu te sentes à l’étroit dans mon 70m² quand tu viendras chez moi. » Il lâche dans un rire franc alors qu’il retire sa veste qu’il abandonne sur le bras d’un des salons. Il s’avance sans demander l’autorisation, avec cette nonchalance qui le caractérise. « Elle est ton œuvre ? » Il questionne par pure curiosité alors qu’il regarde au-dessus de son épaule. « Je peux me mettre à poil ? » Il le questionne dans un sourire éhonté alors qu’il vient retirer son T-shirt juste pour le plaisir de le provoquer. Il vient naturellement se tourner vers lui en jetant naturellement son T-shirt sur un canapé non loin de lui. « Et si tu me montrais ton bureau ? » Il le questionne en penchant la tête. « Dans mes souvenirs, nous avions évoqué de nombreuses choses que je devais te faire et vois-tu, je suis un homme de parole. » Il lui indique en se rapprochant de lui dans une attitude presque féline. « Te déshabiller sensuellement avant de te faire tomber dans ton fauteuil, me glisser sur tes cuisses pour coller mon bassin dans le tiens, jouer avec tes lèvres, ton corps, ta queue et ton cul. » Il susurre tout contre ses lèvres avec lesquelles il prend plaisir de jouer sans pour autant les toucher. Il aime jouer avec le feu et il finit par s’éloigner juste pour le plaisir de sentir son regard enflammé sur lui. « Mais peut-être qu’un petit tour du propriétaire serait convenable. A moins qu’être inconvenant te convienne totalement ? Quel type d’homme es-tu, Milton ? » Il le taquine dans un sourire éhonté sans le lâcher de son regard pénétrant.    

Milton observe son invité particulier sans rien dire. Juste, un léger sourire amusé étire à peine ses lèvres. Sourire qui s’agrandit à la remarque de Damian lorsqu’il évoque la superficie de son appartement.
« Je n’ai besoin que de 4 m2 pour être bien avec toi. Voire moins parfois »
Ses yeux pétillent d’une lueur malicieuse.
« Et oui, c’est moi qui aie dessiné les plans. Trouver l’emplacement, mais cela a été facilité grâce à mes nombreux contacts dans le métier. J’ai aussi choisi chaque pièce de mobilier, chaque bibelot, tableaux qui se trouvent ici. Cette maison est MA maison. Je voulais qu’elle ait une âme. »
L’architecte observe rapidement ce qui les entoure et rajoute
« J’ai essayé d’en faire un endroit qui me ressemble et dans lequel j’aurai plaisir à me réfugier et me reposer et pour le moment, c’est pari réussi. Malgré les années, je m’y sens toujours bien et je n’ai nullement envie de déménager, ni de me lancer dans un autre projet immobilier. Je réserve ma créativité pour mes clients »
Il penche la tête sur le côté tout en scrutant Damian.
« Tu peux te mettre à poil. Il n’y a aucun vis-à-vis, même si je suis à peu près certain que cela ne te dérangerait pas vraiment »
Cette fois, c’est un rire qui vient ponctuer ses paroles et un immense sourire lorsqu’il voit son invité ôter son t-shirt et le jeter négligemment sur le canapé.
« Je te propose de faire un tour du propriétaire comme ça, tu pourras laisser un vêtement dans chaque pièce que je te montrerais. Tu as l’air d’aimer ça, jouer au Petit Poucet »
Toujours ce regard scrutateur sur le corps de son amant cette fois. Il se retient de ne pas le toucher et décide de prendre un ton de guide touristique pour commenter les différents espaces.
« Ici, c’est le salon blanc. Celui où je reçois mes amis. J’aime la vue sur l’extérieur. Rien ne vient entraver l’horizon. J’ai toujours l’impression de dominer la ville. J’aime aussi la lueur des flammes lorsqu’il m’arrive d’allumer la cheminée »
D’un geste de la main, il l’invite à le suivre dans un autre espace.
« Ici, c’est le salon bleu, à cause du canapé. »
Il hoche la tête à cette évidence et se demande si le canapé avait été d’une autre couleur, si la pièce aurait pris le nom de la teinte, comme c’est le cas.  
« L’endroit sert aussi à regarder la télé, mais je dois avouer que je n’ai rarement le temps, ni l’envie de me poser devant un écran, travaillant parfois toute la journée sur mon ordinateur. C’est mon employé de maison qui a mis des bonbons dans cette coupelle, si cela te tente… sinon, il y aussi un bar si tu préfères boire un verre »
Milton s’approche de Damian, tourne autour du brun avant de venir se coller contre son dos. Il murmure
« Quel vêtement ou accessoire vas-tu laisser ici ... Harry … »
Il l’a volontairement appeler comma ça car, il trouve que ce prénom lui va comme un gant lorsqu’il agit de la sorte. Sa bouche se pose sur la nuque de son amant tandis que ses bras s’enroulent autour de sa taille. Il savoure le contact. Embrasse la peau. Parsème quelques baisers avant de s’éloigner et de l’entraîner à la suivre dans la cuisine.  Les couleurs, vert et or, ponctuent l’espace et signent une ligne directive dans toute la maison.
« Si tu aimes cuisiner, tu seras libre de faire comme chez toi. D’ailleurs, tu pourrais t’entraîner dès demain matin si tu le souhaites, mais pour le moment, la question est… que vas-tu laisser dans cette pièce … »
Il fait mine d’inspecter et de comptabiliser les vêtements qu’il porte encore avant de venir s’appuyer contre l’îlot central. Il croise les bras et attend la suite de l’effeuillage.
« Si j’ai bien calculé, il ne devrait rester que ton boxer lorsque nous arriverons dans mon bureau. Le timing est parfait on dirait »
Milton adresse un sourire charmeur à Damian avant de dire, d’un ton désinvolte.
« Prêt pour la suite de la visite. Comme tu vas pouvoir le constater, elle n’est pas si grande que ça.  Il n’y a que trois chambres et honnêtement, c'est encore trop. On mettra ça sur le compte d’un pêché d’orgueil ou de jeunesse… mais avant, voici la salle à manger attenante … je ne m’en sers que lorsque j’invite. Assez rarement. Je préfère recevoir au Draycott mais, je t’en prie,  n’hésite pas à laisser une trace de ton passage. »
Le sourire aux lèvres, l’architecte regarde Damian tout en l’encourageant à continuer à se mettre à nu.
Devant eux, un long couloir. Au sol, des tapis anthracites aux motifs géométriques étouffent le bruit de leurs pas tandis qu’au plafond, des lustres cerclés d’un anneau vert, ressemblent à des planètes éclairant leur silhouette.
Milton passe la première porte en disant simplement
« Les chambre d’amis, mais tu risques de ne pas avoir assez de vêtements sur le dos »
Son rire éclate dans le couloir silencieux avant qu’il ne s’arrête devant une porte. Milton s’incline légèrement vers son invité avant de l’ouvrir, un rien obséquieux.
« L’endroit de tous les plaisirs apparemment. Autrement dit, mon bureau »
Milton se colle contre le battant de la porte afin de laisser pénétrer Damian dans son antre et tandis qu’il passe près de lui, il murmure d’un ton joueur
« N’oublie d’enlever ce qu’il te reste encore sur le corps »
Il ne dit ça que pour plaisanter, car il sait que Damian ne va pas se faire prier pour finir son effeuillage en beauté. La vue de ce corps à moitié nu l’émeut, comme à chaque fois. Il le trouve sublime malgré les blessures qui marquent sa peau.

Damian sourit de manière malicieuse aux propos de Milton. Il est plaisant de jouer avec cet homme dont le charme affriole ses sens. Il est bon partenaire de jeux et ne semblent pas se formaliser de ses extravagances et provocations coquines. L’architecte demeure irréprochable dans son attitude, magnifiquement mis en valeur dans son ensemble qui lui donne une classe enivrante. Damian va prendre beaucoup de plaisir à lui retirer ces étouffes de tissus pour goûter de nouveau à la chair salée de son épiderme sous ses lèvres. Milton est fier de sa réalisation et de tous les arrangements qu’il a opéré pour qu’il s’y sente chez lui. Il se note qu’il pourra résolument se faire une idée du personnage, d’entrevoir si ses analyses sont justes ou si des ajustements sont nécessaires après la découverte de cet antre. Un sourire amusé ourle ses lèvres à la boutade de son amant qui ne se laisse pas dérouter par ses provocations. Son rire est plaisant à entendre et c’est au tour de Milton de le mettre au défi. Son idée est ingénieuse et Damian apprécie les hommes qui ont de la suite dans les idées et qui rendent les jeux coquins plus amusants. Milton semble bien le compléter pour le moment, ce qui est loin de lui déplaire et rend sa proposition d’approfondir leur relation que plus logique. « Fais gaffe, je pourrais facilement prendre mes marques et tu pourrais ne plus te débarrasser de moi. » Il le provoque avec son sourire provocateur alors qu’il sent son regard scrutateur glisser sur son corps. Il reste sage, ce qui l’amuse et le frustre en même temps, mais Damian demeure sage en échange. Il joue juste avec les limites de la bienséance pour le plaisir de mettre un peu de piment dans leur jeu. « Je vous suis, maître. » Il lance en appuyant bien sur le mot maître, lui donnant une connotation un peu érotique. Son expression se fait moqueuse alors qu’il suit obligeamment son hôte dans les diverses parties de la maison. Il découvre les pièces présenter, attentif aux informations données par son amant qui se dévoile dans ses routines. Il aime dominer, avoir un certain pouvoir sur l’environnement qui l’entoure. Il aime le luxe de son existence, cette exubérance qui va naturellement avec les personnes de la haute société. C’est quelque chose d’inné chez lui, une normalité. Il n’est pas un nouveau riche. Un de ces hommes qui ont réussi dans la vie en venant d’un milieu modeste. Non, lui, semble avoir grandit dans cet univers, connait les valeurs et les codes, la grandeur qu’il est supposé représenter. Il le porte en lui, mais a un certain recul, une dignité qui ne se vante pas. C’est sa norme. Cela lui confère un charme et titille l’envie de Damian de fracturer ce masque d’homme parfait. Personne ne l’est. Découvrir sa faiblesse pour pouvoir en jouer juste pour le plaisir de provoquer. Perdu dans ses réflexions, c’est le souffle du brun dans son cou et le contact de son corps chaud contre son dos qui le ramène sur terre. Il est toujours surpris de le voir affronter ces cicatrices comme une banalité pour lui. Sa voix chaude est excitante. Elle lui arrache un sourire alors que les lèvres de l’architecte parsèment sa nuque de baisers humides. Il l’appelle Harry, accepte en silence le fait qu’il ait décidé de renaître sous son second prénom que le premier. Cela ne fait qu’accentuer le respect que cet homme éveille en lui. « Ma chaussure. Je garde les choses sérieuses pour plus tard. » Il le provoque dans un sourire éhonté alors qu’il sent ce corps desserrer son emprise et le conduire dans une nouvelle pièce. Il retire l’une de ses bottines avant de rejoindre son hôte avec un sourire amusé sur les lèvres. Le ridicule ne tue pas et cela ne le dérange pas de l’être la plupart du temps. La cuisine s’offre à lui. Elle est chaleureuse et il se dit qu’il doit être plaisant de manger là le matin. « On verra si tu mérites que je te prépare un petit déjeuner digne de ce nom. Cela dépendra de ta capacité à m’arracher un très bon orgasme. C’est que je suis difficile, maître. » Il lâche dans un rire amusé alors qu’il continue à lui donner ce nom juste pour le plaisir de le titiller un peu. « Vraiment ? Je suis un petit joueur, car je vais juste laisser ma seconde botte ici. » Il lance de manière éhontée avant de rire à la remarque de son hôte alors qu’il le suit. « Le péché d’orgueil te va plutôt bien. Cela te donne un charme qui me donne envie de le provoquer. » Il lance au creux de son oreille alors qu’il vient glisser sa main sur son épaule. « Puisque je suis amené à être invité chez toi. Tu me dois un diner, préparé par tes soins. Après tout, tu dois faire honneur à ta maison de maître, non ? » Il provoque alors qu’il vient s’éloigner pour retirer sa ceinture qu’il vient déposer sur la table. « Peut-être que ce soir-là, tu pourras me baiser devant cette magnifique vue sur cette magnifique table… » Il indique en glissant ses phalanges sur la table sans le quitter du regard alors qu’il se déplace dans la pièce pour rejoindre les baies vitrées sur lesquelles il vient reposer son dos et son bassin dans une attitude provocatrice. « Ou contre ses baies vitrées... » Il conclut dans un sourire carnassier. « Je t’offre ma ceinture, histoire que tu te rappelles ma proposition. » Il indique dans un clin d’œil alors qu’il vient s’éloigner des vitres pour le rejoindre pour poursuivre sa visite. Milton lui indique des chambres d’amis sans prendre le temps de s’y arrêter. « Il faut dire qu’il y a peu de chance que j’atterrisses dedans si tu m’invites souvent. Il serait dommage de ne pas profiter du lit du Maître des lieux. » Il lance dans le creux de l’oreille de son hôte avant que ce dernier s’arrête pour lui présenter la porte de son bureau. Il se colle contre le bois pour le laisser découvrir l’endroit qui a abrité leur premier échange sulfureux. Il l’observe avec attention, se rapproche des étagères en effleurant les reliures des ouvrages comme s’il caressait la chair d’un amant. « Si classieux. A l’image de cet homme que tu incarnes chaque jour. Tout semble être à sa place, mais je trouve ça un peu trop austère à mon gout. » Il lance en plongeant ses iris alors qu’il vient déboutonner son jean. Il fait glisser la fermeture éclair lentement dans le quitter du regard, le corps collé aux ouvrages qui bougent à cause de ses mouvements. Lorsque son cul percute une étagère alors qu’il s’abaisse pour faire tomber son jean, un ouvrage s’en échappe et s’effondre sur le sol. « Oh pardon. » Il lâche dans un ton faussement désolé alors que ses prunelles sont plongées dans celles de l’architecte qui le regarde et fixe son boxer qu’il n’hésite pas à quitter également, réalisant la même manœuvre qui abouti à un second livre qui vient tomber au sol dans un bruit sourd. « Désolé ? » Il taquine de nouveau alors qu’il ne quitte pas l’étagère désormais nu comme un vert. « Tu as déjà baissé un homme contre cette étagère ? » Il le questionne alors qu’il vient glisser ses mains sur son propre corps juste pour que le regard de son hôte suit ses mouvements. Sa main finit par s’enrouler autour de sa protubérance qui s’alourdit sous le poids de son regard sur lui. Ses prunelles ne quittent pas celles de son amant. « Je ne vois aucun inconvénient à devenir ton cobaye, histoire que ce lieu se charge en tension érotique. Ce bureau fait trop sage et Milton… tu es loin d’être un homme sage. Surtout pas avec moi. » Il conclut en venant se mordre la lèvre sous le poids de son regard. Cet homme l’excite énormément et attise son avis de le provoquer, de voir l’homme fougueux qu’il cache derrière ses barrières, car Milton n’est absolument pas que cet homme qu’il prétend. Il est tel un volcan endormi. Sa lave est en fusion sous la crotte qui constitue sa bienséance.

Il a assisté à son effeuillage, certain que Damian irait jusqu’au bout. Il aime trop ce genre de jeu pour s’arrêter. Milton a aimé cette mise en scène. Cela lui a rappelé leur première rencontre via un écran interposé. Il se rend compte que quoi qu’il fasse, Damian arrive toujours à en faire quelque chose de sexuel. Un petit sourire discret étire ses lèvres à cette constatation. C’est aussi cela qui l’attire chez homme. Ce sex-appeal qui suinte par chaque pore de sa peau. Il le trouve magnétique et magnifique mais, il se force à continuer la visite comme si de rien n’était. Comme s’il n’avait aucune envie de lui sauter dessus. De le toucher.
Il hausse légèrement un sourcil lorsque son invité lui attribue le qualificatif de maître. Il ne se voit pas en position de dominant. Il aime ça, certes, mais il lui semble qu’il a déjà prouvé à cet insolent qu’il pouvait être… docile. Damian n’a pas un comportement d’esclave, ni de souci. La preuve, cette demande de dîner qui arrive un moment après. Pour quelqu’un qui voit en Miton un maître, il le trouve vraiment directif et cela l’amuse. Le temps d’une fraction de seconde, les rôles semblent inversés, sans que cela dérange l’architecte. Il acquiesce d’un hochement de tête à l’idée tout en évitant de donner sa parole, certain que son amant n’hésitera pas à le lui rappeler. Il est coriace l’écrivain.
« Pourquoi je me débarrasserais de toi ? Surtout si tu fais le show à chacune de nos rencontres »
Un rire amusé ponctue sa tirade. Milton disait vrai lorsqu’il affirmait vouloir une relation plus conventionnelle avec cet homme. Il se rend compte néanmoins, qu’il va devoir composer avec son caractère fantasque et extraverti.
Côté provocation, Damian n’est jamais à court d’idées et Milton ne peut que sourire à chacune de ses frasques. Il regarde sa table, songe aux dîners qu’il y a donnés et retient un rire en imaginant une scène osée. Non, il ne fera pas ça. Baiser sur cette table. Il aurait trop peur que des images lui reviennent lors de ses réceptions ou soirées avec ses clients.  Il est certain que Damian va se faire un plaisir de jouer avec ses nerfs et voir jusqu’où vont ses limites. Cela constituera un challenge pour l’architecte, car il n’a jamais eu de partenaire tel que Damian. Cela l’excite indéniablement tout en l’effrayant un peu aussi, même s’il n’a aucune envie de revenir en arrière. Il veut découvrir ce que cela va donner entre eux. Milton a aussi envie de lui dire qu’il n’a pas besoin de tout ramener au sexe. Il se voit bien travailler sur ses projets tandis que Damian écrirait et avancerait son roman. Cela ne le dérangerait pas et il espère que son amant sera assez en confiance pour être lui-même et ne pas toujours être dans la provocation. En attendant, il ne dit rien et sourit en le voyant faire. Cet homme l’émeut. Le touche. Il n’a rien vu venir. Il ne l’aurait jamais cru si on le lui avait prédit. Ils sont tellement différents tous les deux. On dirait que tout les oppose et pourtant, Milton ne choisirait pas un autre partenaire que celui qui est en train de déglinguer sa bibliothèque.
Le bruit du premier ouvrage qui s’écrase au sol le surprend. L’épaisse moquette imprimée amortit le choc. Il entend le livre s’ouvrir et les pages bruisser en s’ouvrant. Elles semblent danser un moment avant de s’immobiliser. Son regard clair se relève pour venir se poser sur Damian mais, son attention repart vite sur un autre ouvrage qui subit le même sort sous les excuses goguenardes de son amant. Apparemment, il n’a pas envie d’arrêter ses provocations. Ses mâchoires se sont crispées malgré lui. Ses muscles se sont raidis et il sent la tension qui le gagne. Ce  ne sont pas des ouvrages de valeur mais, il y tient. Comme à tout ce qui se trouve dans cette pièce. Dans cette maison. Son antre.
Il met quelques secondes à reprendre ses esprits, à réfléchir à la façon de réagir mais, il est troublé par la vision que Damian offre. Il se redresse et dit, d’une voix calme
« Non, je n’ai jamais baisé quelqu’un ici, contre les étagères, ni même sur mon bureau. Idem pour la table de la salle à manger. Elle ne sert que pour les repas... cela ne veut pas dire que ça ne peut pas changer... »
Milton reste à distance, car il ne veut pas perdre le contrôle. Il a oublié les livres ouverts sur le sol. Finalement, cela n’a pas beaucoup d’importance. Il est certain que Damian trouvera d’autres choses à faire pour l’agacer. Autant rester calme.
« Ta proposition est très tentante, mais je crains que tu ne finisses par te faire assommer par un de ces ouvrages que tu prends plaisir à faire dégringoler avec ton cul ... »
Il fait quelques pas et se rapproche de son bureau. L’épaisse moquette absorbe le bruit de ses semelles et il se déplace silencieusement, contourne le bureau et pose la main sur le dossier de son fauteuil. Sous ses doigts, le cuir froid et craquant. Il s’installe et recule d’un mouvement lent, laissant un espace suffisant entre lui et le plateau en bois vernis. Il n’a pas quitté Damian des yeux.
« Il me semble que tu m’as promis certaines choses avant que nous ne commencions cette visite… dois-je te rafraîchir la mémoire ? »
Il fait mine de réfléchir tout en restant fixé sur Damian. Sur son corps. Sur son sexe dressé. Sur l’air  effronté qu’il affiche.
« Tu évoquais le fait de me déshabiller, de te glisser sur mes cuisses, coller ton bassin au mien, jouer avec mes lèvres, mon corps, ma queue et mon cul… tu constateras que j’ai repris tes mots, sans les édulcorer »
Un sourire complice étire ses lèvres tandis qu’il penche légèrement la tête sur le côté dans une attitude abandonnée. Lascive.
Il tend simplement la main pour l’inviter à le rejoindre et tenir sa promesse.