[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image] Tu en avais fait du chemin depuis que tu l'avais rencontré, Matthew. Ou plutôt il t'avait aidé à avancer, plutôt que de te laisser là, au bord de la route. Au fond, dans le noir. Il avait dirigé la lumière vers toi et tu ne pensais pas connaître ça, un jour. Cet apaisement de l'âme, du cœur. Ce repos des pensées. Une sorte de béatitude pesante, un souffle lourdement reposant qui te mettait du baume au cœur. Qui te réchauffait le corps, l'âme et le palpitant. C'était tellement agréable que tu savais que t'en étais déjà accro. Que ça te faisait déjà peur à l'idée de perdre tout ça, un jour. «
C'est un plaisir de t'avoir comme cobaye », répondis-tu dans un petit mouvement du visage, l'air solennel avant de rire doucement, amusé, satisfait. Heureux ? Tu avais l'impression de planer, d'être monté trop haut bien trop vite. T'avais peur de la chute, de redescendre... en attendant tu voulais juste profiter. Savourer tout ça, tout ce qu'il te donnait jusqu'à ce qu'il ne te donne plus rien. Tu croyais en lui, tu lui faisais confiance. Mais tu te méfiais de la vie, des plans qu'elle avait pour toi et des obstacles qu'elle semblait adorer mettre sur ta route pour faire partir les gens. Tu mimas un petit air bougon, le nez finement retroussé. Des priorités, oui, c'était bien d'en avoir mais... Tu clignas des paupières, penaud, le rose colorant tes jours. Tu l'observas un instant, interdit, avant de sourire bêtement. Niaisement, presque. «
Charmeur », commentas-tu dans un souffle. «
Plein de films », chuchotas-tu tendrement, l'esquisse légère et attendrie, le regard pétillant et chaleureux. Cela sonnait comme une promesse, non ? Pour toi, oui.
Une promesse d'un demain possible. Même si tu ne voulais pas te reposer sur tes lauriers en te disant que tout irait bien. Tu ne pouvais pas juste fermer les yeux, ce coup de téléphone te le rappelant. Une piqûre de rappel pour ne pas oublier. Et tu n'oubliais pas non plus que tu n'avais plus ton haut, tes joues chaudes te le susurrant. «
J'aime cette manière de penser », confias-tu. Trop de personnes utilisaient les mots comme du vent. Parler pour rien dire. Pour rien faire. Pour tout briser. Juste parler. User de l'air, de l'énergie... pour rien. Tu profitas alors du massage, pour te détendre, appréciant la chaleur de ses paumes contre ta peau, oubliant petit à petit la gêne de te savoir torse nu. Vite fait. La pensée revint aussi vite qu'elle était partie quand il termina, t'obligeant à remettre ton haut et prenant donc conscience qu'avant, tu n'avais plus. Mais gentleman, il te laissait te changer sans regarder. Un léger son plaintif aux lèvres, tu plissas le nez. «
J'aurais pas voulu rater les câlins. J'aime trop les câlins », puis tu les
voulais tes câlins, non mais. «
Tu t'es découvert un talent pour les massages alors », tu bougeas un peu les épaules dans un rire discret. «
Je te donne mon corps pour tester ta science », toi aussi, t'étais un homme de science, heureux de donner pour cette cause qui te tenait à cœur. «
Mais je veux profiter de mes câlins », râlas-tu comme un môme dans une grimace boudeuse, les joues gonflées et l'air suppliant. Comment pourrais-tu profiter si tu dormais ? Cela dit t'étais plus en état de tenir éveillé très longtemps. «
Merci ? Pour ? », t'avais rien fait... tu clignas quelque peu des paupières, le cœur virevoltant dans une danse folle, une chaleur s'imposant agréablement sur ton corps et ton cœur. Le coin de tes lèvres se leva tendrement, ton regard s'illumina, tes prunelles détaillant les siennes quand il se recula. Si t'étais un chat, tu ronronnerais de bonheur. Mais t'étais qu'un homme donc tu ne pus que sourire, laissant l'esquisse éclater sur ton visage alors que tes iris brillaient de plus en plus au fil des secondes. Comme s'il avait réussi à allumer toutes les lumières éteintes là-dedans en un seul baiser. Baiser que tu vins tendrement lui rendre, laissant simplement glisser tes lèvres contre les siennes, ton pouce caressant la peau de son cou avant que ton visage n'aille le rejoindre pour s'y lover. Tes doigts vinrent s'accrocher à son haut alors que tes yeux se fermaient. Tu refusais de le voir partir.
Ce fut sur cette pensée que tu t'endormis, le film totalement oublié mais une chaleur contre les lèvres et contre le cœur.
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