Rêverie. ft Marius

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Philippe Neville
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• âge : 47
• pronom : Il
• côté ♥ : Veuf depuis le 14/02/2020. Son coeur semble vouloir se reconstruire doucement au prés d'un musicien.
• orientation : Gay il ne s'est jamais posé de questions au niveau de ses attirances. Ses yeux se sont posés rapidement sur les courbes masculines et il n'en n'a jamais éprouvé de honte ou de dégoût.
• occupation : Saxophoniste de jazz. Il est resté un temps sans jouer, Ruben a su lui redonner l'envie de laisser parler la musique au travers des notes.
• quartier : Silverlake. Un loft sobre et épuré, ou juste l'essentiel est présent. Très peu d'objets personnels qui pourraient témoigner de son passé..
• avatar : Alexander Skarsgård
• crédits : medusa (avatar) / vmicorum. (signature)
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Philippe Neville
Rêverie. ft Marius
Ven 26 Mar - 9:04


[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]Marius & Philippe. septembre 2020
Rêverie : Activité mentale qui n'est pas dirigée par l'attention, mais se soumet à des causes subjectives et affectives.
Le temps s'écoulait doucement.
Parfois il pouvait être doux, parfois fait de douleur et de larmes. Philippe ne comptait plus les jours, il les laissait juste passer. Il ne s'accrochait à rien de spécial.
Tout semblait morne et plat.
L'appartement rangé lui servait juste de cocon quand tout s'écroulait. Il y pleurait, il y tremblait, s'y effondrait. Il y criait parfois, hurlant à plein poumon des cris qui restaient pourtant coincés au fond de sa gorge. Brûlant et refusant de franchir ses lèvres comme s'ils pouvaient heurter le silence qui régnait chez lui depuis la mort de Marius.
Ce doux prénom il aimait le faire rouler et rouler contre son palais, le claquant avec sa langue, comme s'il cherchait le goût de leurs derniers baisers. Et ses mains se serraient car les souvenirs lui échappaient. La douceur de la peau de son mari, le son de sa voix, la saveur de sa peau contre la sienne. Tout semblait peu à peu s'envoler.
Et Philippe ne le voulait pas.
Il retenait chaque seconde comme si c'était vital. Et ça l'était, il le savait.
Le seul endroit où il trouvait la paix, du cœur, de l'âme et du corps c'était sur la plage. Il y venait souvent, marchant de longue heure les pieds nus dans le sable. Il venait tôt le matin, parfois tard le soir, quand le monde avait fui les lieux. Il ne voulait pas qu'on le voit avec sa peine. Elle était à lui et la partager était impensable.

Et encore aujourd'hui, en ce mois de septembre, ou les couleurs changeaient. Il était là à marcher, le soleil se levait à peine dans le ciel. Et les reflets irisés sur la mer donnaient de la magie à ce jour nouveau.
Un jour de plus sans Marius.
Un jour fait de vide et de silence. Pourtant il essayait Philippe de reprendre une vie. Mais ce n'était plus sa vie. Celle d'avant était parti avec son mari. Ne restait qu'une coquille vide d'une vie qui s'écoulait au ralenti. Et il souffrait.
Tout son être était souffrance.
Ses yeux se perdaient sur l'horizon, cette ligne parfaite qui s'allongeait au delà de son regard. Cette ligne qui semblait dire, il y a une fin à tout. Même au monde. Le sien c'était fini il y a plusieurs mois déjà. « J'aime être ici Marius, mais tu le sais à force. J'ai la sensation que tu es encore avec moi. Comme si la mer me ramenait un peu de toi. Alors que c'est en France que j'ai laissé tes cendres trouvaient leur repos dans l'eau. » Et il avait senti ses lèvres sourires, à part qu'il ne soit en train de rêver.
Rêver la seule chose qui lui restait pour se souvenir de son amour perdu.
Trop tôt. Trop vite.
Rêver et se dire que tout était vrai. Qu'il était encore à ses côtés et que l'aimait été facile. Il le faisait souvent, quand son esprit était trop bouleversé. Quand le manque était trop vorace. Il fermait les yeux et Marius lui apparaissait si net qu'il en frissonnait.
Rêver et ne plus se réveiller. Rester là avec l'homme de sa vie, dans un monde qu'ils se créaient. Ils avaient suffisamment d'imagination pour se faire un nouvel Eden.

Le clapotis des vagues le berçait, musique irréelle sur laquelle il mettait des notes. Des blanches, des noires, des croches. Il composait, lui qui n'avait plus touché son instrument depuis ce jour fatal. Il se laissait envahir dans les instants de ces mélodies que jamais il ne poserait sur du papier.
Et Marius lui ajoutait les couleurs.
Des arcs en ciel si beaux qu'ils feraient des jaloux. « On créerait un vrai paradis. Notre paradis. C'est ce qu'on aurait du faire. On aurait du fuir loin de tout. Être que nous deux. J'aurais pu te protéger. » Il stoppait alors que l'eau caressait sa peau.
Et en fermant les yeux il se disait que c'était les mains de son homme. Il les sentait remonter le long de ses jambes. Puis ses bras entouraient sa taille et leurs corps se retrouvaient l'un contre l'autre. Leurs visages si proches s'attiraient et leurs lèvres s'offraient le plus doux des baisers. Avant qu'il ne devienne langoureux et passionné. Et cette scène il la jouait en boucle quand il se retrouvait sur la plage.
Douce rêverie qui le faisait survivre.
Un jour de plus était un jour de plus. « Tu me manques tellement. Rien ne s'apaise. » Mais il ne faisait rien non plus pour que la douleur se fasse moins puissante. Il avait peur Philippe, peur de voir s'échapper les derniers souvenirs de cet amour si vrai, si pur, si puissant. Alors il préférait souffrir que de sentir le vide emplir son cœur meurtri.
Il préférait souffrir que de ne plus se souvenir de Marius.

vmicorum.
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Zacharia Foster
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Rêverie. ft Marius G5Be

• âge : 45
• pronom : Il
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• quartier : Bel Air. Il vit à l'hôtel pour le moment.
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Zacharia Foster
Rêverie. ft Marius
Dim 28 Mar - 16:06

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Je regarde parfois derrière moi mais aucune trace de pas ne marque ma présence. J’ai beau les faire traîner dans le sable, rien. J’ai glissé ma main dans celle de mon mari. J’imagine sa chaleur. Ses doigts qui emprisonnent les miens. Comme avant. Avec le pouce, je caresse sa peau. Geste inutile car je ne ressens rien. Je dois plonger dans les souvenirs qu’il m’octroie pour me rappeler la sensation. Je me désagrège lentement et cela me fait peur. Je regarde parfois l’horizon. Éblouissant et infini. J’aimerai le peindre, mais je ne fais que m’y perdre.

Depuis que je gis au fond de l’eau, la plage et la mer n’ont plus la même saveur. À croire que j’ai bu la tasse et que j’ai ce goût dans la bouche. Ad vitam æternam. Écœurant. Prenant.

Un sourire se dessine malgré tout sur mes lèvres et je lance avec désinvolture

« Je n’aime plus autant ce genre d’endroit… je n’y vois qu’un cimetière qui accueille les naufragés de la vie. L’image de ma fin me revient sans fin. C’est étrange de se dire qu’une part de soi s’est fondue dans cette immensité. »

Mon torse se soulève sous le soupir qui s’extirpe de mes lèvres.

« Je sais que tu penses communier avec moi de cette façon, mais tu devrais savoir que je suis partout où tu vas. Je suis dans tes pensées. Peu importe l’endroit, je suis là si tu penses à moi »

Je ne suis plus que souvenirs dans les mémoires. Je suis ici et là. Mais ça, il ne le sait pas. Il ne s’en doute pas.

Je suis avec ma mère qui cuisine mon plat préféré, les larmes aux yeux, mais aussi avec mon père qui râle, tout seul, au fond du jardin. Je suis avec mes frères lorsqu’ils regardent une photo ou contemple l’un de mes tableaux. Je suis avec quiconque à une pensée pour moi. Je suis parfois dans notre ancienne maison où les souvenirs s’accrochent aux murs comme du salpêtre. Où l’odeur de la térébenthine n’a pas encore totalement disparue. J’erre entre ses murs et je me lamente.

Je suis partout et nulle part.
Je suis tout sauf en vie.

La plage est aussi devenue source d’angoisse. J’ai toujours peur que mon homme mette ses pensées à exécution. Qu’il veuille s’enfoncer dans l’eau et boire jusqu’à plus soif. Jusqu’à ce que la mort l’emporte et le recrache sur le rivage.

À mon doigt, mon alliance brille. Elle a un éclat qu’elle n’avait pas de mon vivant ou alors, c’est moi qui ne faisais pas attention à ce genre de détail, sûr que j’étais que ma vie serait longue. Bien assez pour quémander, lorsque j’aurai été vieux et fourbu que la mort vienne me chercher. Elle s’est trompée de date, car je suis certain de ne pas l’avoir demandé. Jamais. Trop impatient de vivre pleinement.
D’un mouvement de la hanche, j’éloigne mon homme de l’eau. Je ne supporte plus son contact. Ni son odeur. Elle est moi et c’est inacceptable. Intolérable.

Je souffre de ne plus être. Je souffre de le voir souffrir.

Malgré tout, j’aime entendre sa voix. Les mots n’ont plus le même sens. Ils sont comme la musique, un ressenti. Ses phrases me bercent, mais leur sens m’échappent parfois. Je m’efforce de suivre le cours de ses pensées. D’être à l’affût des variations afin de le protéger contre ses pulsions macabres. Enfin, c’est ce que j’aime me dire. C’est ce que j’aime croire.  

Je me poste devant lui et plonge mon regard dans son regard clair. Je sens un sourire sur mes lèvres. J’aimerai rentrer chez nous. Retrouver notre maison. Partir loin d’ici. J’aimerai le lui dire, cependant je préfère poser ma bouche sur la sienne. Fermer les yeux. L’entraîner dans une étreinte imaginaire. Le couvrir de caresses afin que jamais il ne veuille quitter sa vie. Dans mon dos, le soleil me transperce et s’écrase sur le corps de mon mari.

« Philippe »

Je ravale les mots qui arrivent en rafale. Ceux qui parlent de manque et de peine. Toujours les mêmes qui veulent sortir. Toujours la même rengaine qui tourne en boucle dans ma tête.

« Il faut que tu réagisses. Que tu reprennes ta vie en main. Sans moi. »

La gorge nouée, je le regarde. Dans mon monde, nous sommes immobiles, l’un face à l’autre. Dans la réalité, je suis juste dans ses pensées. Dans la réalité, je ne suis plus que quelques parcelles de cendre, échouées en méditerranée.

Avant, on aurait ri et discuté de nos projets. On se serait embrassé. On n’aurait jamais déménagé.

Aujourd’hui, je profite de sa mémoire pour survivre. Grappiller de précieux instants qui malheureusement s’effaceront comme tout le reste.

Je veux le garder avec moi pour toujours tout en souhaitant son bonheur.  Il faut juste que je me fasse à l’idée que sa vie n’est plus avec moi.

Derrière moi, je ne laisse toujours aucune trace de mon passage.

Collé contre mon mari, je murmure

« Emmène-moi à jamais dans tes souvenirs. Garde-moi toujours avec toi. Promet-le moi. Je ne veux pas disparaître... pas tout de suite … j’aimerai encore vivre un peu ...»


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Philippe Neville
Rêverie. ft Marius
Mer 31 Mar - 17:20


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Rêverie : Activité mentale qui n'est pas dirigée par l'attention, mais se soumet à des causes subjectives et affectives.
Le repos de son âme.
L'apaisement de son cœur.

C'étaient ces sensations que recherchait Philippe.
Et nulle part il ne les trouvait.
Qu'importe où il allait, où ses yeux se posaient, il y avait toujours de la douleur, de la souffrance et du vide. Un vide immense qui l'aspirait, jour après jour. Et qui l'effrayait. Il se sentait comme un enfant face au noir et il ne savait pas comment lutter face à cette peur vorace et destructrice.
Alors quand il marchait sur la plage laissant son regard voguer sur un horizon sans fin. Il se sentait un peu mieux. Ce n' était pas génial. Mais le bruit des vagues, le velouté du sable, l'odeur du vent marin. Tous ces détails lavaient son âme.
Bien sur la mer était lié à la perte, à la séparation. A cette cassure intense et violente.
Le dernier adieu. Leur dernier adieu. C'était fait sur une plage.
Même si ce n'était pas celle qu'il arpentait à cet instant précis, il ne pouvait s'empêcher d'y penser.

De penser aux cendres de Marius, tendrement livrées aux vagues. A l'appel du large. Cela le déchirait intérieurement comme cela lui apportait la paix. Émotions étranges et déroutantes qui le laissaient vidées. Il aurait aimé que tout soit plus facile.
Mais rien ne l'était.
Et quand les embruns foutaient son visage, ou que les vagues mourraient à ses pieds. Il y avait toujours cet espoir vain que son homme y soit un peu dedans. C'était puérile, idiot, mais c'était pour lui une façon de survivre.
Penser qu'ici même à des milliers de kilomètres son amour de peintre donnait à la mer ses reflets bleutés et scintillants. Il le voyait très bien avec un pinceau dompter ses vagues folles et ajouter de la lumière dans les profondeurs sombres. Et si cette lumière venait titiller son cœur juste en restant là face à cette ligne irisée. « Tu n'as pas trop froid ? »
Encore une fois les mots lui échappaient.
Il s'en faisait toujours pour son tendre Marius. Il se demandait souvent. Ne manque t-il de rien là où il est à présent ? Alors qu'il savait que c'était lui qui manquer de tout.
Triste constat de sa vie qui ne se conjuguait quand un long moment de solitude. « Je suis sûre que tu n'aimes pas me voir traîner là. L'âme en peine à guetter un signe de toi. Un signe qui ne viendra pas. Mais quand les vagues frissonnent c'est toi que je vois frissonner mon amour. » Douce utopie, mais pour Philippe c' était les étapes de son deuil.

Une façon aussi de ne pas le voir définitivement s'envoler. Lui échapper. Parce que le retenir encore un peu était bien mieux que de se dire maintenant je suis seul. Vraiment seul. Et c'est pour toujours.
Alors il imaginait. Il rêvait.
D'eux. De baisers. De caresses. De moments enlacés. Ici sur cette plage étrangère ou Marius n'avait jamais posé les pieds. Ou il ne poseraient jamais les yeux. Et Philippe espérait.
Perdu dans ses pensées parfois il entendait une plainte. Il se disait que c'était son cœur qui pleurait. Comme un loup hurle à la lune. Son cœur pleurait-il ainsi jusqu'à la fin de sa vie ? Il n'en avait pas encore la réponse. Elle arriverait, si elle devait arriver, en tant voulu. En attendant il était là, à regarder bien au delà des limites de ses yeux.
Et dans sa tête les doux souvenirs se mêlaient aux souvenirs tristes. Les visages souriant se paraient de larmes et inversement. Et lui il erraient entre ces gens, ne cherchant qu'une seule accroche.
Le regard de son homme.
« Marius. » Il souriait dans le vide, un sourire déchirant qui reflètait les émois de son cœur brisé. « Comment je peux reprendre ma vie en main sans toi? Dis moi ? Que dois je faire mon amour pour ne plus avoir aussi mal. Dois je m'arracher le cœur pour ne plus souffrir de ton absence. Je livrais aux vagues car je sais qu'il n'y a qu'avec toi qu'il saura battre pleinement. » Cet aveu était dit dans un souffle.
Une vérité pesante et terriblement, atrocement douloureuse.
Et encore une fois cette sensation étrange, bouleversante. Le froid et le vide remplaçaient par une chaleur immense. Comme s'il était enveloppé par tout l'amour que son homme lui portait. C'était faible, invisible, fantomatique, mais Philippe le sentait. Là contre son cou. Sur sa joue. Sur ses lèvres. Autour de ses doigts. Dans ses entrailles. C'était des petits cailloux semés par Marius, un chemin pour qu'il ne se perde pas.
Qu'il ne se perde jamais.
« J'ai la sensation que ton odeur, ta chaleur est tout autour de moi. Partout. Chaque jour. Je te sens. Mon amour. » Mais le musicien était consciente que ce n'était que rêverie. Utopie. Mais c'était sa façon à lui de le garder en vie.
Et tant pis s'il finissait fou.
Il ne serait qu'un fou d'amour.
Et de cette maladie il ne voulait pas en guérir.
Il ne voulait pas en être sauvé.
Et en mourir serait la fin parfaite pour Philippe
.

Mais la vie valait ses combats. Et Philippe un jour le comprendrait. Même si jamais il n'oublierait Marius.


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Zacharia Foster
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Zacharia Foster
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Mar 6 Avr - 13:30

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Le chemin sera sûrement long. Il ne sera pas facile non plus. Je le sais mais, je ne peux plus l’aider. Je ne peux que constater les dégâts que j’ai causés. Involontairement. J’ai beau m’en vouloir, cela ne changera rien.
Je me rapproche de mon homme et murmure

« Tu vas y arriver. Il le faut. Tu n’as pas le choix. La vie doit continuer. Sans moi. Tu dois avancer. … tu rencontreras quelqu’un d’autre pour partager ta vie… tu retrouveras l’amour... »

Ces mots me coûtent mais, je me dois de les lui dire. Il doit savoir.

« Je ne t’en voudrais pas, au contraire. Tu dois recommencer à vivre. »

Ma main se glisse dans la sienne. Contact rêvé d’une vie imaginée.

« Tu ne dois pas t’empêcher de vivre à cause de moi. Je ne me le pardonnerai pas si c’était le cas. »

Je regarde les personnes qui déambulent sur la plage. Ignorantes du sort qui les attend. Elles marchent, inconscientes du drame de la vie, comme moi, avant. Haussement d’épaules. Je ne regrette pas ma vie. Juste le fait qu’elle ait été trop courte.

Je reprends la marche aux côtés de mon mari. J’aime l’appelait ainsi. Cela me donne le sentiment qu’il est encore à moi. Malgré tous mes souhaits pour qu’il retrouve le bonheur et une personne avec qui partageait sa vie, je ne peux empêcher la jalousie de me ronger. Seule consolation, je ne serai plus là pour voir ça.

À cette pensée, le peu de ressentis qu’il me reste me donne la nausée.

Aucune envie de voir d’autre corps près du sien. D’autres bouches sur la sienne. Je ne veux pas imaginer des paroles d’amour prononcées pour un autre. C’est au-delà de mes forces.

Mes doigts serrent un peu plus fort les siens, tandis que le murmure de mes paroles continue comme un flot quasiment incessant.

« En fait, pour être franc, c’est insupportable pour moi de devoir te laisser. De savoir que tu ne m’entends plus alors que moi, j’entends et je ressens tout ce que tu vis. »

Mon ton se fait plus léger et ma voix plus assurée lorsque j’enchaîne

« Heureusement, je suis encore là »

Je me campe devant lui et claque un baiser sur ses lèvres tandis que mon regard se perd dans ses prunelles si claires. Si tristes. Si lointaines. On dirait que la vie s’est retirée. Qu’elle s’est mise en veille. Et moi, je tente par tous les moyens de la rallumer, cette étincelle. Cette petite flamme qui naguère faisait briller ses yeux.

Comment ai-je pu lui faire ça… car tout est de ma faute. Je suis seul responsable.

Je n’ai plus vraiment d’humeur, comme on l’entend lorsque l’on est vivant. Juste des sensations diffuses. Plus d’états d’âme. Je me laisse ballotter par les ressentis qui m’entourent. Ceux de Philippe me nourrissent.

Il y a cette envie de rentrer chez nous. Furieuse et présente. À croire que dans notre refuge, je ne crains rien. Que les murs de ma maison me protègent. Je crois surtout que cet endroit représente une partie de ce que j’ai perdu et penser qu’en y retournant je retrouverai tout n’est qu’un leurre.

Je reste silencieux à écouter les pensées de mon homme. J’aime m’y perdre parfois, car elles sont souvent axées sur ma personne. Si elles l’étaient un peu moins, il irait mieux et moi, je ne serai plus là. Un vrai dilemme.

Face à nous, un groupe de personnes arrive. Leurs rires s’amplifient au fur et à mesure qu’ils approchent. Leurs paroles s’envolent et viennent me frapper. Ils ont l’air heureux et cela me bouleverse. Je l’étais avant et le suis encore parfois. Du moins, j’ai cette sensation. On ne distingue pas vraiment leurs traits, le soleil face à nous est aveuglant. Du moins, pour mon mari. En ce qui me concerne, plus rien ne m’aveugle, ni ne me gêne, alors, je me focalise sur ce groupe, car entouré par les autres, je vois mon reflet. Un autre moi-même. Étonnant et déroutant. Si je respirais encore, j’en aurai eu le souffle coupé. Si mon cœur battait encore, il en aurait raté un battement. Si mon homme le voyait, il penserait rêver, mais le soleil en face de lui l’aveugle, tout comme son chagrin, et c’est très bien comme ça.

Je suis maintenant collé à cet homme et l’inspecte sous toutes les coutures. Je passe mes doigts sur les lignes de son visage et je me mets à rire en me demandant si ma mère n’aurait pas eu des jumeaux dont un, qu’elle aurait abandonné à la naissance. Je note que je devrais aller faire un tour dans les pensées maternelles afin de vérifier. À quelques mètres de là, mon mari marche, solitaire, sur cette immense plage où d’autres personnes, tout comme lui, errent dans leurs pensées.

Le groupe s’amuse et mon jumeau, c’est ainsi que j’ai décidé de le baptiser, à tort bien évidemment, mais il n’y a personne pour m’en blâmer, parle de sa dernière création. Ses mains s’animent lorsqu’ils évoquent les fûts en chênes et les cépages qui vont y vieillir.

Je reste immobile tandis que le groupe continue sa progression. Je n’entends plus rien. Je reste là.

À côté de mon mari, j’ai repris mon chemin et ma conversation.

« Je viens de croiser un homme qui me ressemble comme deux gouttes d’eau »

J’éclate de rire et me demande si cela est un tour de mon esprit ou de mon chéri. J’encercle sa taille avec mon bras et lance

« Tu devrais arrêter de penser à moi, je vois des clones partout »

On continue notre balade. Derrière nous, les traces des pas de Philippe marquent le sable de leurs empreintes, les miennes restent toujours invisibles.


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• occupation : Saxophoniste de jazz. Il est resté un temps sans jouer, Ruben a su lui redonner l'envie de laisser parler la musique au travers des notes.
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Philippe Neville
Rêverie. ft Marius
Mer 7 Avr - 9:47


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Rêverie : Activité mentale qui n'est pas dirigée par l'attention, mais se soumet à des causes subjectives et affectives.
Vague à l'âme.
Et les vagues s'écrasaient.
Ramenant et emportant les souvenirs de Philippe.
Bercé par cette vision, musicien s'était laissé aller.
A une rêverie.
A l'extérieur, tout semblait calme et doux.
Mais à l'intérieur, son cœur saignait de trop l'aimer.
Encore. Toujours.
Et ses mots s'étaient envolés dans la brise marine.
Volant et virevoltant comme des messages à travers les cieux.
Voguant aussi sur la crête des vagues.
Et dans ses paroles, il y avait sa détresse. Celle qu'il laissait s'échapper. Celle qui lui écrasait le palpitant. Celle liée à son cœur et à son âme. Marius était présent dans chacune de ses paroles, dans chacune de ses pensées. Marius qu'il n'arrivait pas à laisser partir. Il le retenait l'accrochant à sa carcasse comme s'il était son ombre.
Il voudrait tant le toucher, l'embrasser, le serrer, l'aimer. Il voulait le retrouver et ne plus jamais le perdre.
Si seulement le temps pouvait être remonter.
Et tout son corps hurlait à ses vagues qui ne cessaient leurs mouvements perpétuels.
La course du temps ne faisait qu'avancer, elle ne pouvait se reculer. Et cette idée le tuait. Il avait du mal à se résoudre que tous leurs projets s'étaient effacés en une fraction de seconde, même après six mois froid et seul. Ils avaient rêvé de tellement de choses.
Comment avait-on osé les leur enlever ?

Et Philippe était là marchant sur cette plage. Il y était comme un fantôme qui cherchait un corps à hanter. A habiter. Il était là sans être là. Parce que même en ayant fuit leur cocon, il le voyait. Il en sentait même les odeurs, elles se mélangeaient aux senteurs marines avec des brides de peintures et de parfums fleuris. Son esprit se torturait à tout se remémorer. A tout graver pour ne jamais oublier.
Jamais.
La force lui manquait. Comment reconstruire une vie quand tout était cassé. Fracturé. Son cœur était éparpillé en mille morceaux dans sa poitrine. Il se demandait même comment il arrivait encore à battre. Il devait être plus fort qu'il ne le pensait. Parce qu'il l'imaginait son cœur, là dans cette cage encore ornée de l'amour de Marius. Il le voyait telle un verre de cristal fracassé, émietté.
Sur le sol glacé.
Qui aurait un jour la patience de ramasser les morceaux un à un et de les recoller ? Pas lui c'était certain. Et être aimé pour réparer cet organe, il ne pouvait l'envisager. Alors son cœur resterait à jamais qu'un amas de brisures. Il en était persuadé. « Tu me manques. » Mots trop souvent répétés.
Et le froid à nouveau se glissait dans son être, éteignant peu à peu le souffle de vie. Alors que le goût du sel se posait sur ses lèvres entre ouvertes. Et que ce goût le ramenait encore dans son passé, dans cette douceur qu'il voudrait enlacer des secondes entières.
Qu'il voudrait enlacer pour l'éternité.
Mais il semblait que même cette promesse les dieux ne voulaient pas la lui accorder « Bordel, je ne demande pas grand chose. Juste de le retrouver. » Mais son heure n'était pas arrivée. Couper le fil de sa vie n'était pas au programme. Sauf si lui même le mettait en scène.
Et le soleil réchauffait sa peau, comme une caresse bienveillante. Comme un baiser sulfureux. Comme une étreinte éternelle. « Marius. »

Et la boule de feu lui faisait plisser les paupières. Elle était si éblouissante. Une lumière qu'il avait envie de suivre. Une chaleur qu'il voulait prolonger. Échappant ainsi au froid des vagues qui se faisait trop vorace.
Un appel qu'il n'interprétait pas. Enfin si un peu. Il ne voyait que son homme dans cet halo brûlant. Et cette vision magique le faisait sourire.
Perdu dans sa rêverie, l'écho de la vie venait quand même percuter le silence de sa bulle. Des rires, des clameurs se faisaient entendre. Le bousculant un peu. Il n'avait pas spécialement fait attention aux autres, pourtant la plage était loin d'être vide.
Mais là ce groupe. Il avait posé son regard dans la direction du bruit. Mais la lumière éclatante lui empêchait de voir vraiment ce qui se dessinait. Même avec sa main en appuie sur son front, rien n'était clair. Mais avait-il envie que tout soit clair ?
Non.
Il préférait retourner à ses rêveries. A son dialogue avec son homme. Même si ses mots n'avaient que pour réponses les clapotis des vagues.
Il avait abandonné l'idée de détailler un peu plus le groupe. Et avait continué sa marche. Serrant ses doigts comme si ceux de Marius étaient là contre sa main. Bien sur il serrait dans le vide. Mais il s'en moquait, il voulait croire qu'il pouvait encore l'entraîner dans ses balades.
Dans son vague à l'âme.
« Je finirais par aller bien ici. Enfin à aller mieux. Même si ce n'est qu'un peu. Et jamais je ne te laisserais filer de mes pensées. Parce que tout ce que je veux c'est que nos routes se croisent à nouveau. N'importe où. N'importe quand. Je sais Marius que nos âmes sont faites pour être liées à jamais. » Et encore une fois il souriait. Un sourire entre la paix et la tristesse. Mais un sourire quand même.
Ses empruntes marquaient le sable, avant d'être effacé par les vagues, par le vent, par le temps. Doucement il quittait la plage. Pas encore serein. Mais le serait-il un jour ? Peut être à force de temps. A force de patience. Même s'il ne se retrouvait pas tout à fait entier. Car il lui manquerait à jamais une part de lui.
Celle qui lui avait été enlevé trop tôt.
Celle qui à présent danser dans les vagues.
Et dans ses souvenirs
.

Il avait retrouvait le blanc de son appartement. Le silence de son intérieur. Le goût du sel sur ses lèvres. La chaleur du soleil contre sa nuque. Ses doigts gardant le souvenir d'une main serrée et utopique. La main de l'être aimé. Le corps marquait des souvenirs d'une peau douce. Sa peau. Le cœur brisé mais heureux d'avoir aimé à la folie. Et dans cet appartement ou Philippe prenait ses marques sans Marius, la vie peu à peu se préparait à une fleuraison. Tout se ferait en douceur, mais c'était ainsi. La vie se devait de continuer.
Même si la perte était grande.
Même si l'histoire était inachevée.
Même si l'envie n'était qu'un rêve gâché.
 

Marius dans son cœur à jamais mais pour le faire vivre.
Il fallait que Philippe survive
.


vmicorum.
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Rêverie. ft Marius
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