all night long | ft Matthew

[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]« Deux billets s'il vous plaît », déclaras-tu doucement, le sourire fin et discret, le nom du film mourant contre ta bouche alors que ton regard se levait un instant sur les diverses affiches. C'était bien la période de Noël. Toutes ces romances épinglées ici, tous ces films familiaux, sur le partage et l'amour. T'aimais Noël et en même temps tu n'aimais pas. T'étais toujours seul durant cette période. T'avais personne avec qui passer le réveillon alors tu décidais toujours de travailler à ce moment-là. Sean n'avait pas le temps, pas pour toi. Il passait les fêtes avec sa femme ; logique. Ca ne rendait pas la chose moins douloureuse. Tu savais, pourtant, qu'elle serait toujours sa priorité. Toi, t'étais la plante sur le côté, celle qui était là pour décorer et qu'on allait arroser de temps en temps pour éviter qu'elle fane trop vite – mais qu'on laissait faner, au final. Ton regard tomba sur un couple un peu plus loin et ton sourire se fit plus triste, plus amer. « Ohh ça tombe bien ! Nous avons une promotion actuellement. Je vous l'applique ? » « Okay », que tu soufflas, tes prunelles détaillant toujours ce couple alors que tu... jalousais clairement ce qu'ils avaient. T'auras probablement jamais ça. Sean ne voudrait pas – ou alors parce que tu seras seul. Et rien que cette pensée te fit pâlir l'espace de quelques secondes. T'espérais ne jamais être seul mais tu savais que ça allait arriver. Tu faisais que repousser le moment à plus tard. Tu devrais tout arrêter avec Sean, tu le savais mais tu faisais rien. Crétin.

En attendant, tu étais là avec Matthew, et tu comptais profiter de ta soirée. Il était une compagnie agréable, plus que ça même. T'avais arrêté de compter le nombre de fois où tu l'avais appelé quand t'avais eu peur – ou juste l'appeler parce que tu te sentais seul mais t'avais feint avoir peur pour avoir une excuse. T'étais un peu con, oui. Vous aviez déjà passé quelques soirées de ce genre et à chaque fois, t'en sortais plus que satisfait. Tu lui avais dit voir quelqu'un mais t'avais pas précisé qui, comment, pourquoi. Tu lui avais dit voir quelqu'un, et si ça l'étonnait de te savoir souvent seul, il ne disait rien. Il était là, avec toi, ce soir et c'était tout ce qui comptait. C'était une période pour tous les couples – tu le constatas en voyant qu'il n'y avait pas qu'un couple autour de vous. C'était l'invasion. Et t'aurais bien voulu venir avec Sean mais même si vous étiez venus vous n'auriez pas eu le statut de couple, mais juste d'amis. « C'est pour les couples, le second billet est à moitié prix », tu tournas subitement le visage vers la guichetière et tu te mis à la fixer comme si elle venait de te proposer de la drogue venue de la planète d'où elle venait. Elle parlait de quoi, de qui.. pardon ? Tu levas ton regard vers Matthew, le baissant à nouveau vers la guichetière, les lèvres écartées dans des mots silencieux. « Je vous trouve si mignons tous les deux », un simple souffle mourut contre tes lèvres. Tu savais ni quoi dire ni quoi faire ni même où te mettre. Tes joues rougies commençaient à chauffer un peu trop et tu sentais la chaleur rouler sur ta nuque. « Bon film ! », et tu parvins à peine à la remercier, t'éloignant doucement vers la salle, les mains accrochées au bras de Matthew. « J'ai l'impression d'avoir fraudé », et si on vous attrapait ? Et si on captait que vous étiez pas en couple ? Vous alliez devoir rembourser ? Est-ce que vous pouviez aller en prison pour ça ? Fraude de billets... t'allais plus pouvoir exercer, on allait te refusait dans la profession. Et si t'allais en prison qui allait s'occuper de ton chat ? T'en avais pas mais t'aurais pu !

Tu te mis à éviter le regard de chaque personne que tu croisais, restant collé à Matthew alors que vous attendiez devant la salle pour le film. « Et si le contrôleur nous demande ?? », vous demande quoi ? Votre carte d'identité de couple ? T'étais vraiment con, Shay. Ta tête se posa sur son épaule alors qu'un souffle roulait à nouveau contre tes lèvres. Tu baissas les épaules dans un léger son plaintif avant de lever le visage vers ton ami. « Merci d'être venu », tu lui souris doucement, timidement. « Je t'ai fait devenir hors-la-loi par contre », t'étais trop dramatique, Shay. Mais t'étais sûr que le karma allait te le rendre. Quelqu'un allait renverser sa boisson durant la séance, t'en étais sûr. Ou les popcorn... ou les deux. T'étais jamais où il fallait, tu serais pas étonné. Te redressant, tu inspiras, gardant ton bras lié au sien – pas parce que tu voulais feinter ou faire genre mais juste parce que... t'étais toi et que t'aimais le contact. « Tu as prévu quelque chose pour Noël ? », demandas-tu, changeant de sujet, tentant d'oublier ce criminel que tu étais. « Tu passes le réveillon avec quelqu'un ? », et en quoi ça te regardait, exactement ???

[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]Shay demandait alors vos places tandis que tu observais les alentours. Un cinéma, comme souvent, mais beaucoup plus de couples. Des mains qui se serraient, des sourires ornés sur leurs lèvres, des petits rires. Tu savais que la période était propice à ce genre de spectacle mais tu n'avais jamais réellement vu ce genre de scène ne sortant que peu. Tu étais bien souvent seul, alors à quoi bon ? Tu préférais travailler, ou passer du temps avec tes animaux qui demandaient toujours beaucoup de temps et d'amour. Parce que tu n'avais jamais cette main qui remettait tes cheveux, ce regard doux et complice, tu n'y arrivais pas. Ceux qu'on te lançaient étaient remplis d'interrogations ou d'énervement. Tu ne prenais pas assez soin d'elle ? Tu ne faisais pas assez de photo? Tu n'étais juste pas ce qu'elles cherchaient, exceptés ton physique, qui semblaient plaire. Tu avais alors découvert une attirance pour les hommes. Hilarant, puisque tu n'approchais personne, et que tu n'avais pas osé en parler plus que ça. Tes rencontres se comptaient alors sur les doigts d'une main.. Soupirant doucement tu observais toujours, les mains dans les poches tandis que lentement ton regard se posait sur lui. Il était arrivé de la manière la plus étrange, et pourtant il était devenu rapidement cette personne qui t'appelait souvent, à qui tu parlais le plus, celle qui restait dans tes pensées même quand tu allais te coucher. Il était la première personne à qui tu pensais quand tu te réveillais et tu avais secrètement maudit la personne qu'il voyait en ressentant ce pincement problématique. Pourtant tu étais là, avec lui, à demander des tickets pour un film que tu regarderais, tout en alternant pour observer ton acolyte de la journée.

C'était presque idiot. Tu étais le premier à être aveugle , et pourtant Shay pouvait te surpasser. Il ne cherchait pas pourquoi ton regard se posait tant sur lui, pourquoi ton sourire était toujours présent même lorsqu'au milieu de la nuit il te réveillait. Peut être que vous étiez un peu trop similaires. Tu restais quand tu tentais d'ignorer ce que tu ressentais, tu restais tandis qu'il t'avait dit qu'il fréquentait quelqu'un. Tu restais silencieux, tu ne posais aucune question quand elles te brulaient les lèvres. Mais tu restais là, à ses côtés, l'observant se perdre dans toute cette floraison d'amour autour de vous, te demandant si ta présence était un plus ou un moins. Est ce qu'il revait de quelqu'un d'autre à ses cotés ? A quoi pensait il réellement ? Vous sortiez tout deux de vos pensées avec les paroles de la guichetière. Les yeux légèrement plus ouvert tu entendais de nouveau ce mot utilisé pour vous et la méprise que cela entrainait. Un couple ? Vous ? Pourquoi souriais tu maintenant? Tentant de cacher se sourire en pinçant tes lèvres tu mis ta main devant ta bouche bien trop heureux pour que se soit totalement invisible. Le compliment finissait de couvrir tes joues de rouge alors que tu appliquais un petit mouvement de tête en guise de remerciements. " Merci.. " Payant alors rapidement tu ne contenais désormais plus ton sourire envers celle qui venait de refaire ta journée avec une simple supposition. Fausse, mais qui suffisait à te plaire. Prenant alors les tickets tu le suivais rapidement tandis qu'il semblait courir contre la contrefaçon. frauder ? Réfléchissant un instant tu pointas le guichet.
" Parce qu'elle nous a pris pour un couple ? " Un petit rire t'échappa alors que tu allais vers la salle une main posée sur les mains accrochés à ton bras.

Mission impossible aurait pu être un titre approprié à votre sortie du jour. Shay se prenant pour un véritable espion qui ne devait pas être découvert. A croire que l'idée l'effrayait bien plus que toi, avait il peur que la personne qu'il fréquente ne s'en rende compte ? " Nous demande quoi ? ... hm.. " Tu semblais un peu réfléchir alors qu'il posait sa tête sur ton épaule. C'était bien assez pour qu'il se méprenne, ce contrôleur, mais.. Te penchant alors vers lui pour te retrouver à quelques centimètres de son visage, le fixant un instant tu te mis à doucement sourire. " Alors on lui prouve ? " Après un instant de flottement tu te redressas de nouveau riant doucement.Prouver quoi ? Il n'y avait que toi qui aimait l'idée et qui pourrait le prouver avec du faux, avec de la poudre aux yeux. Le regardant de nouveau tu lui souriais doucement en tapotant son crâne. " Avec plaisir, merci de m'avoir invité. " C'était rare, et venant de Shay, tu appréciais d'autant plus. " J'ai toujours rêvé de faire mon rebelle.. c'est une bonne occasion! " Le rassurais tu avec un sourire. Attendant tranquillement tu ne t'attendais pas à cette question qui te fit répondre précipitamment. " Rien. " Oui mais encore ? Reprenant un peu tes esprits tu fis des phrases plus.. développées. " Enfin, je vais peut être mangé avec ma famille le 25 et .. rien pour le reste.. Je n'ai pas de.. enfin.. Et toi ? Tu vas voir celui que tu fréquentes ? " Cette question à demi mot restait pourtant douloureuse entre tes lèvres, tes yeux fuyant. " C'est... un moment important non ? " Est ce que tu voulais vraiment le savoir ? Lorsque la salle ouvrit tu avanças alors donnant les deux tickets dans un naturel qui enlevait tout soupçon sur votre "fraude".

[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]Tu hochas lentement le visage à la question de Matthew, la moue coupable.. Vous étiez des délinquants maintenant. Vous aviez profité d'une réduction qui ne s'appliquait pas à vous. T'étais pas outré qu'elle vous ait pris pour un couple néanmoins. C'était même plutôt flatteur. Matthew était agréable à regarder et il était une personne formidable. T'avais appris à le connaître, tu apprenais encore en un sens. Tu ne regrettais pas de t'être arrêté ce jour-là pour lui faire un câlin. Vous aviez beaucoup parlé depuis, et tu appréciais grandement sa présence. Il arrivait à te calmer quand tu avais peur, sa voix ayant un effet reposant sur toi. Quand tu te sentais seul, c'était lui que tu appelais, c'était lui vers qui tu allais. Naturellement. Au début tu te sentais un peu gêné mais t'avais vite pris l'habitude. Trop vite peut-être ? T'en savais rien, Matthew ne disait pas que ça le dérangeait alors t'assumais que ça ne le gênait pas. Quand Sean annulait à la dernière minute, quand il refusait de te voir à la dernière minute, t'allais trouver du réconfort dans la voix de Matthew. Tu te demandais souvent si ça faisait de toi une mauvaise personne, si t'accrocher à lui de cette façon n'était pas néfaste pour toi comme pour lui. Tu te demandais si tu méritais son attention, ses mots et le fait qu'il t'écoutait ainsi. T'abusais peut-être un peu trop... Parfois tu préférais passer du temps au téléphone avec Matthew qu'avec quelqu'un d'autre. Tu préférais parler avec lui plus qu'avec Sean. Matthew t'écoutait. Il écoutait le moindre de tes mots, ton intonation. Il faisait attention à tout. Sean passait largement au-dessus de beaucoup de choses : il n'entendait plus ton air déçu désormais.

Qu'est-ce que le contrôlait allait pouvoir vous demander ? Tu te mis à imaginer le contrôler en tenue de présentateur, des cartes en mains, prêt à vous poser des questions : quelle était la couleur préférée de Matthew par exemple ? Le lieu de votre rencontre ? Depuis combien de temps étiez-vous ensemble ? T'en avais presque la tête qui tournait. Tu clignas bêtement des paupières, louchant peut-être un peu alors qu'un visage se retrouvait soudainement proche du tien. Tes joues se mirent à chauffer, ton regard ne se détournant pourtant pas. « Lui p-prouver ? », pourquoi tu bafouillais comme un idiot ? Tu te redressas doucement après lui, l'observant dans un air boudeur. « T'aurais moins fait le malin si j'avais dit oui ! », tu te mis à « taper » son épaule à l'aide de tes poings, un léger rire aux lèvres. Ca aurait été surtout toi qui aurait pas fait le malin... surtout si t'avais dit oui. Mais oui à quoi ?
Un sourire amusé décora ta bouche après qu'un rire s'en soit échappé. « Ravi de t'aider à réaliser tes rêves alors » même si tu t'étais toujours pas remis d'être un criminel.

Gardant le visage levé vers lui, tu l'observais, détaillant son expression. Un petit « Oh » quitta tes lèvres sans que tu saches pourquoi et tu bougeas rapidement la tête, baissant les épaules. « Non », avouas-tu, clairement déçu. « Il est occupé », avec sa femme mais tu te retins de le préciser. Tu te raclas la gorge, lui offrant une légère esquisse, un brin forcée et quelque peu attristée. T'étais pas le premier dans l'esprit de Sean, t'en avais conscience. Plus le temps passait, plus ça devenait lourd, décevant et blessant. Tu devrais vraiment y mettre fin. Pour ton bien. « Je suppose que ça dépend des personnes », optas-tu dans un rire à peine audible, tentant de masquer ton mal-être. « Certains préfèrent passer ce moment avec ceux qui comptent vraiment », que tu ajoutas dans un chuchotement, le coin des lèvres haussé dans un sourire amer, et blessé. Tu saluas le contrôleur, les doigts crispés sur le bras de Matthew et t'espérais ne pas lui couper la circulation, ce serait gênant. Tu soufflas bruyamment une fois dans la salle, tes doigts glissant pour attraper la main de ton ami. « Viens », tu l'entraînas sans attendre aux places qui, selon toi, étaient les meilleures. « Ca te va ici ? », demandas-tu en t'asseyant. « On peut encore changer si jamais ça me dérange pas », dis-tu dans une large esquisse. Tu retiras ta veste, te calant plus confortablement sur le siège, la tête tournée vers Matthew alors que tu le regardais en silence. « Tu vas faire quoi après le 25 du coup ? », t'étais quand même surpris qu'il n'ait personne... comment un mec aussi bien que lui pouvait être seul ? Tu ne comprenais plus rien. « Est-ce que... », commenças-tu, regardant droit devant toi à présent, les pommettes rosies. « E-Est-ce que tu voudrais qu'on fasse un truc ensemble ? », tu détournas tes prunelles vers lui, l'air finement implorant mais surtout incertain. En général tu te portais volontaire pour travailler mais tu pouvais faire une exception cette année. « On peut faire une j-journée shopping ? Par exemple. Ou juste... sortir... Ou tu peux venir à la maison ? » Le rouge glissait sur ta nuque à présent et tes doigts s’entre-mêlaient entre eux sur tes cuisses. Il avait peut-être mieux à faire que de passer la journée avec toi non ? Il allait sans doute la passer avec ceux qui comptaient vraiment, lui aussi – et t'étais pas dedans.

[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image] Tu n'aurais jamais pensé que tu sois un délinquant pour avoir été pris pour un couple. Surtout avec quelqu'un comme Shay. Mais son implication te faisait rire, tu le trouvais adorable dans sa façon d'être totalement honnête et droit. Tu le voyais mal voler. Tu avais aussi appris à aimer quand il t'appelait parce qu'il avait peur, parce que tout semblait l'effrayer. Gardant toujours ton portable au plus près tes collègues t'avaient vu accroché à celui ci tandis que tu n'avais jamais été un grand bavard. Ca avait fait parlé mais tu t'en fichais. La seule chose qui comptait était de répondre à ces appels. Peut être avait il l'impression d'être égoïste en t'appelant à chaque fois, mais il faisait bien plus pour toi qu'il ne saurait l'imaginer. Tu t'étais surpris à aimer chaque appel, à trouver cela réconfortant. Chaque appel amenait son lot de sourires et les derniers amenaient également leur lot de questions. Depuis que tu avais appris qu'il avait cette autre personne. Il ne l'avait pas qualifié de "copain" mais comment pouvais tu le nommer ? A chaque fin d'appel tu te demandais, s'il allait le rejoindre, si Shay allait le voir, l'attendait. Si cette autre personne venait de le décevoir, pour avoir cette voix aussi triste au téléphone. Mais tu ne demandais rien, par peur , par respect tu ne savais plus. Peut être que tu te protégeais, tu ne cherchais pas pour ne pas passer pour le mauvais gars, qui essayerait de voler quelqu'un qu'il ne devrait pas apprécié. Parce que tu l'appréciais, Shay... Peut être plus que tu n'osais l'imaginer.

L'état de Shay ne s'arrangeait pas et tu devinais tout un brouhaha dans sa tête tandis que tu avais pu t'immiscer aussi prêt de lui. A quoi est ce qu'il pensait ? Qu'est ce qu'il imaginait? Tu voulais le taquiner, peut être que c'était plus que ça.. tester, tenter, voir. Le rouge sur ses joues étira doucement tes lippes , son balbutiement accentuant ton envie de le taquiner. Mais toute blague avait une fin n'est ce pas ? Tu te redressais alors ignorant la moue boudeuse et pourtant adorable de ton ami. "ça ne m'aurait pas dérangé. " Avouais tu en riant le laissant te punir de petites tapes. Il ne te faisait pas mal, au contraire, il te faisait rire. Tu voulais également le faire rire, le faire oublier ce pourquoi il t'appelait avec une petite voix, ce pourquoi il acceptait surement tous ces rendez vous avez toi. Ravi de voir que tu y arrivais, toi même tu ne cessais de rire doucement.

N'était ce pas commun de passer le réveillon avec ses parents ? Du moins sa famille, ou bien sa moitié. Il parait que certains le faisaient entre amis, mais la majorité gardaient cela pour le jour de l'an. Ces deux fêtes tu les faisais toujours de la même manière même si tu venais parfois squatter chez ton meilleur ami, quand celui ci avait des plans foireux ou autres problèmes à régler. De toute façon tu avais du travail quand tu voulais, alors tu pouvais toujours dire que tu étais occupé. La raison pour laquelle tu n'utilisais jamais cette carte c'était qu'on ne te le demandait pas. Il était le premier et tu sentais ce petit pincement en sachant qu'il avait surement des plans. "Non ? " Répétais tu surpris, les yeux écartés en le regardant. Comment ça non? Occupé ? Il était médecin ? "ah... il doit travailler. " Pourquoi n'arrivais tu pas simplement à être heureux pour lui? Pourquoi sa mine attristée amenait en toi plus de tristesse encore. Il était si amoureux que ça ? Est ce que tu n'avais pas une place quelque part ? C'était idiot de penser ainsi et pourtant.. Les derniers mots de Shay te firent froncer les sourcils. Ne devrait il pas être de ces personnes importantes aux yeux de cet autre ? Pour toi, Shay le considérait comme tel, en première position même. Mais tes lèvres restèrent scellées rentrant et laissant Shay te conduire à des places. Sa main dans la tienne tu les regardas un instant tes joues semblant être soudainement plus chaudes. Ils avaient mis le chauffage? " Non non ça me va. " Tu commençais à avoir cette habitude, surement mauvaise, de le suivre, de te placer à une certaine place au cinéma, à attendre ses appels, à l'avoir à tes côtés. " après ? Hm.. travailler comme tout le temps. Il n'y a rien après le 25 non ? " Débile. Mais tu ne comprenais pas trop. Est ce que le 26 comptait comme une journée importante également ? Ce n'est que lorsqu'il commença sa question que tu t'en rendis compte. Il te demandait simplement d'être avec lui. Un doux sourire imprégna tes lèvres sans que tu ne puisses détourner le regard. Comment ? Comment pouvais tu même lui dire non ? Comment sa fréquentation lui disait non? Comment se retrouvait il seul? Comment ne pas devenir l'horrible personne qui voudrait les séparer s'il agissait ainsi? "Non. " Tu observais chaque réaction avant de sourire comme tu le savais si bien, un regard doux sur lui. " Je préfère le 24. Chez moi si tu veux. Je m'occupe du repas. On pourra faire le réveillon ensemble. Mais si tu bosses.. j'attendrai le 26. " Ta main se glissant sur les siennes agitées tu la serras un instant en souriant. Sans même qu'il s'en rende compte il était devenu ta personne importante. Cette personne qui comptait. " Tu veux du pop corn au fait ? Je vais en chercher. Une boisson ? "

" "

[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]Ca ne l'aurait pas dérangé ? De faire quoi ? Pardon ?? Tu clignas des paupières, penaud, ton imagination faisait doucement mais sûrement le travail toute seule. Il aurait fait quoi ? Il t'aurait embrassé ? Le nez ? Le front ? La joue ? Il t'aurait fait un câlin ? Ou aurait déclaré que t'étais le meilleur petit-ami du monde ? Qu'est-ce qu'il aurait fait ? Des tas d'idées semblaient se bousculer dans ta tête, une image en remplaçant directement une autre. Ton visage chauffait de plus en plus au fil des secondes, et des idées. Tellement que tu commençais à en avoir chaud, agitant l'une de tes mains devant toi en te raclant la gorge. Que répondre à ça, franchement ? T'en perdais ton latin, ton coréen, ton... tout. Tu te retrouvas donc à le taper gentiment. T'étais sûr que tu lui faisais à peine mal en plus. Enfin t'espérais. Un rire vint rouler dans ta gorge, détendant chacun de tes muscles mais aussi ton cœur. Et les idées s'estompaient en même temps que la gêne s'en allait progressivement, quittant tes joues et ta nuque.
C'était ridicule mais c'était ce genre de choses que t'aurais voulu vivre avec Sean. T'y avais cru, au début. Te n'y croyais plus vraiment mais tu faisais semblant d'y croire. Tu vivais dans le déni sans vraiment y être, en quelque sorte. Tu savais que tu devais mettre fin à tout ça avant que lui ne le fasse. Tu savais que tu devais te sauver avant qu'il ne te brise... mais tu ne trouvais pas encore le courage de le faire. Parce qu'à chaque fois qu'il venait te rejoindre tu te demandais comment t'allais faire quand il ne viendra plus. T'aurais personne avec qui partager ce genre de moments et ça t'effrayait – même si tu pouvais pas dire que tu partageais de grands moments avec Sean en ce moment. T'en partageais plus avec Matthew et pourtant, tu le connaissais depuis moins longtemps.

« Non », que tu répétas, un souffle contre les lèvres, une sorte de rire pas du tout amusé, pas du tout convaincu. Il ne travaillait pas, non. Il était avec sa famille. Sa femme. T'étais que les miettes, jamais le plat principal. Tu valais même pas un dessert, probablement. Sean passait toujours le réveillon avec sa femme. Sa chère et tendre épouse. Cette femme qu'il trompait mais qu'il considérait comme la personne la plus importante au monde – paradoxal, hein ? A chaque fois qu'il te susurrait que t'étais important, tu voulais y croire. T'y croyais, parfois. Mais ça te blessait plus qu'autre chose quand tu voyais cet anneau à son doigt. Cette bague qui représentait tout ce que t'aurais jamais et tout ce que tu ne seras jamais. Tu devrais arrêter de t'accrocher autant. Mais surtout tu devrais arrêter de te faire du mal comme ça. Ta collègue ne cessait de te le rappeler. Elle disait que tu valais mieux – mais à chaque fois que tu regardais cette bague quand Sean tenait ta main ou touchait ta peau, tu te demandais si tu valais vraiment mieux.

« Oh », travailler, comme toi. Tu te plongeais dans le travail pour oublier que t'étais seul quand tu le pouvais. Comme à chaque fois réveillon, ou jour de l'an. T'avais tes parents, et ta sœur mais c'était différent. « Il y a r... ah », tu ouvris la bouche pour la refermer ne sachant pas vraiment quoi dire. Est-ce que c'était une manière de dire qu'il ne voulait pas te voir après le réveillon ? C'était plus subtile, en soit, et t'étais pas sûr. « Non ? », tu tournas rapidement le regard vers lui pour finalement le baisser. Tu clignas furieusement des yeux à ses mots suivants, tes prunelles remontant vers lui. Tu le fixais comme s'il venait de te dire qu'il venait de Mars en réalité et qu'il comptait prendre possession de la Terre. T'étais tellement surpris que t'arrivais pas à parler, ouvrant la bouche sans réussir à articuler le moindre mot. Tes mains s'accrochèrent automatiquement à la sienne tandis que tu continuais de le regarder. Comme si t'arrivais pas à y croire. « Boisson ? », ta bouche fonctionnait à nouveau. Tu clignas toujours des yeux comme un con par contre. « T-tu veux qu'on passe le 24 ensemble ? », demandas-tu, oubliant le popcorn, la boisson et tu savais plus trop quoi. « C'est vrai ? », tu te tournas vers lui, les pupilles illuminées par l'espoir. Ca faisait si longtemps que tu n'avais pas passé le 24 avec quelqu'un. « Non ! », tu te surpris toi-même à parler aussi fort. « Je veux dire... non je... je travaille pas. D'habitude je demande à être de garde mais j'ai... pas encore demandé alors... alors on peut ? Si tu veux » et tu le fixais comme s'il était le héros d'un film fantastique, le sourire naissant peu à peu sur tes lèvres alors que tes doigts serraient lentement les siens. « Et merci pour le popcorn et la boisson mais ça ira », tu ris quelque peu, les pommettes rosies mais le regard si brillant... que t'en vins à te demander si Matthew n'allait pas regretter son choix s'il en venait à découvrir qui était Sean. S'il en venait à découvrir qui tu étais, surtout. « Si tu veux te chercher à boire tu devrais y aller avant que ça commence » mais pour ça, s'il y allait, tu devrais peut-être lui lâcher la main non ?

[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image] Peut être que c'était clair, ce que tu aurais fait pour prouver que vous étiez un couple, mais pour Shay ça ne l'était aps. Ce n'était pas pour rien qu'on disait que la logique d'un n'était pas celle de l'autre. Alors ça t'amusait de l'imaginer rougir alors que tu te rapprochais. Ca te plaisait de mettre le doute dans son esprit qu'il puisse imaginer
ne serait ce qu'une seconde que tu aurais pu l'embrasser. Peut être même que la curiosité le titillerait. Le rêve était permis n'est ce pas ? Tu avais imaginé ce moment un peu trop vivement alors que tu t'étais rapproché de lui, tu aurais pu être du évité. Maintenant tu ne pouvais plus réellement nier. Tu ne pouvais plus jouer le sombre idiot qui pensait que tu étais content de t'être trouvé un ami. Non tu devais te faire à l'idée que tu crevais d'envie d'être la personne qu'il attende chaque jour. Que tu de devenir celui qu'il appellerait par priorité, qu'il verrait en priorité , qu'il aurait dans sa tête mais aussi au creux de sa poitrine. Le coeur était un organe boudeur qui mentait parfois et nous mettait dans de drôle de situation. Il aimait quelqu'un qui ne lui donnait pas son temps, tu semblais aimer quelqu'un qui regardait un autre.
Jamais tu n'aurais pensé qu'une personne qui venait t'enlacer innocemment serait le sujet de tes tourments, comme de ton sourire. Tu ne te doutais pas qu'il deviendrait cette personne plus importante que les autres, celle qui te rendait curieux et disponible, qui te faisait sortir et profiter de ces choses " normales" que tout le monde semblait apprécier. Et pourtant t'étais là. Ignorant la situation de Shay tu te retrouvais dans une situation presque identique. Déjà pris, et pourtant, tu écartais cette possibilité en étant avec lui, tu l'oubliais l'espace d'un instant pour profiter, égoïstement. Tu le pensais caser et tu continuais. Quelle personne devenais tu ? Un regard vers lui et tu perdais un peu ton sourire, l'air contrit

Non. aussi simplement dit il perdit tout son sens. Que voulait il dire ? Non, en répétition du tien? Non il ne travaillait pas ? Mais s'il ne travaillait pas pourquoi diable ne passerait il pas ce moment avec Shay ? Lentement tu sentis ton coeur s'accélérer tout comme ta respiration. Une colère sourde venant doucement montée dans l'étonnement général tant il était rare de te voir ainsi serré les dents. "Non? Comment ça non? Il ne travaille pas mais refuse de le passer avec toi ? Comment est ce qu'il peut être égoïste comme ça ? tu lui as dit ? Wahh les gens ont du toupet. " Tu aurais du garder les lippes closes, tu aurais tu continuer de regarder ailleurs en serrant la mâchoire, au lieu de serrer le poing. Mais ça te rendait fou. Peut être trop pour Shay. Peut être qu'il le prendrait mal? Tu ne voulais pas le perdre et pourtant tu venais de perdre ton sang froid. "Pardon.. je suppose qu'il a ses raisons. " Pas un mot de plus. Pas besoin. Mais il t'aidait, cette fameuses fréquentation. Ton regard parlant bien mieux que ta langue, tu fixais loin devant toi prenant la décision que tu ferais ce dont tu as envie. Tant pis pour ce fantôme qui semblait blesser Shay. S'il tu les séparais, alors tant pis pour lui. Il n'avait qu'à être là.

Sa réponse te laissa perplexe. Tu venais de dire une connerie non? Ton meilleur t'avait toujours dit que tu parlais plus vite que tu ne réfléchissais, ce qui était un exploit, sauf avec les gens, tu étais un sacré cancre quand on parlait de personnes. Un débile, un retardé. Ce que vous voulez mais t'était pas à l'aise, tu comprenais pas si c'était pas clair, tu attendais des preuves plutôt que des signaux que tu ne verrais jamais. T'avais ton code de la route, pas celui des relations. Pourtant tu faisais attention, tu étudiais et tu prenais les conseils à coeur. Mais tout le monde était différent. Alors tu pensais comprendre un peu Shay. Un gars doux, sensible, effrayé par les films d'horreur qui avait besoin de quelqu'un prêt de lui, mais pas trop, puisqu'il avait déjà trouvé chaussure à son pied. Mais tu ne cessais de penser qu'il était seul, et qu'il cherchait ta compagnie. Ou alors tu étais à côté de la plaque. Pourtant il te proposait, de se voir. Il te proposait avant que tu ne le fasses. Mais après Noel c'était trop tard, tu voulais le voir avant. Tu voulais être cette personne importante avec qui il le passerait. Sa réaction eut le mérite de te faire sourire doucement. Est ce qu'il avait appris à être adorable ou il t'avait jeté un sort pour que tu ne fasses qu'aimer ses réactions? " Hm Une boisson.. " Mais rien n'était dans l'ordre et tu finis par rire en hochant la tête, c'était si dur à croire ? Peut être que tu étais trop rapide, qu'il ne se voyait pas passer un jour si important avec toi, mais tu n'avais pas réfléchis à tout ça. " Hm oui.. je comprendrai que tu ne veuilles pas.. mais.. ça me ferai plaisir. " Sursautant par son non qui fit tourner les regards vers vous, c'était à ton tour de lui demander de la force d'un regard s'il venait de Mars et qu'il était là pour planter des choux de Bruxelles sur terre. Doucement tu hochais la tête prenant connaissance de ses mots et de ce qu'ils amenaient. Vous alliez donc passer cette soirée ensemble pas vrai ? "Oui. " Quelle était cette conversation entre les non et les oui on se perdait. Ta main continuait de serrer la sienne doucement. Le sujet pop corn revenant tu te perdis un instant avant de te retrouver. " T'es sur que tu veux rien? Je me dépêche. " Te levant alors tu ne pouvais ignorer que tu tenais toujours sa main, tout comme il tenait encore la tienne. C'était mieux de le lâcher non? Si.. tu voulais aller chercher quelque chose. " Je reviens. " Souriant tu laissais alors ton manteau avant de presque courir , et trébucher dans la même occasion pour aller chercher de quoi grignoter et boire. Tu revins quelques minutes plus tard avec une boisson et un pot de pop corn. Sinon ce n'était pas vraiment le cinéma n'est ce pas ?

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[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]Non comme non. Non il ne travaillait pas, non il ne passait pas le réveillon avec toi, non t'étais pas le plus important pour lui, non, non – toujours non. C'était souvent ça avec Sean en ce moment et ça n'était que quand lui avait envie que ça le soit. Quand tu voulais ? Parfois ça allait mais le plus souvent ça ne collait pas, il était occupé. Et pour le réveillon aussi. Tu ouvris la bouche, quelque peu surpris par les mots de Matthew tout en les étudiant sérieusement. Lui avais-tu dit ? Que tu voulais passer le réveillon avec lui ? Bien sûr. Et même d'autres jours encore... au début. Maintenant tu ne le disais plus, t'acceptais simplement le fait qu'il ne viendrait pas te voir. Et t'attendais qu'il t'appelle pour te dire qu'il passait. « Il... », commenças-tu, avant de déglutir. Il est marié, que tu voulais articuler mais ta bouche refusait de le formuler. Tu baissas les pupilles, coupable. Matthew avait raison, tu devrais le dire plus souvent, tu devrais te faire entendre plus souvent. Mais il avait une fluidité dans les mots Sean qui te faisait parfois espérer, parfois désespérer. T'arrivais à te faire peur seul en t'imaginant que t'allais finir seul encore une fois. Que plus personne n'allait vouloir de toi. Et même si t'avais des ami.e.s, ta famille... tu la voulais aussi, cette personne spéciale. Celle qui partagerait ton quotidien, à qui tu pourrais tout dire, tout raconter. Celle à qui t'allais pouvoir raconter les anecdotes du boulot et de qui t'allais pouvoir entendre le déroulement de sa journée. Tu la voulais, cette personne. Et aussi con que tu puisses être, aussi naïf que tu sois, tu savais que ce n'était pas Sean... mais tu ne pouvais pas partir et lui tourner le dos. Ce n'était pas toi qui partais, c'était toujours l'autre et ça avait toujours été ainsi. Peut-être que Sean t'appréciait, malgré tout ? Ou qu'il te trouvait juste utile pour ne pas te dire d'aller voir ailleurs, t'en savais rien – tu voulais peut-être pas savoir. Sauf que tu le savais dans le fond, non ? « Il est avec... sa famille », ce n'était pas totalement faux en soit. Tu fis un léger mouvement d'épaule dans une petite grimace incertaine. Tu secouas légèrement le visage, tentant un sourire pour rassurer Matthew. « T'excuses pas », tu voulais lui dire qu'il avait raison, que Sean était égoïste. Qu'il ne pensait jamais à toi, toujours qu'à lui. Qu'il ne cherchait jamais à te faire plaisir. Il venait vers toi seulement quand il en avait besoin. Seulement quand ça lui convenait. Il te laissait tomber au dernier pour tout et rien. Le travail, le chien du voisin, l'aiguille dans la botte de foin à trouver mais surtout sa femme. T'étais en bas de la liste tu pouvais crever la bouche ouverte qu'il décide de venir vers toi en premier. Tu passas ta main sur le dos de Matthew, dans des gestes circulaires, comme si tu cherchais à le calmer ou l'apaiser, tu savais pas trop. Mais il te semblait sur les nerfs... ? – tu te retenais un peu de demander s'il avait sous-entendu un baiser tout à l'heure.. Oui ça te perturbait encore.

T'aurais dû te douter qu'à force de dire oui, il allait finir par dire non un jour. Honnêtement, tu t'en formalisais pas vraiment. Ca piquait un peu, ça piquait toujours quand on ne voulait pas passer du temps avec toi mais tu ne voulais pas lui en vouloir. Il devait avoir d'autres choses à faire, d'autres personnes à aller voir. Tu te demandais qui cela pouvait bien être, la personne en tête de liste... Pourtant il finit par te proposer de passer le 24 avec lui ? T'en revenais pas. T'avais imaginé qu'il dise ça ou l'avait-il réellement dit ? Ca te paraissait presque impossible que quelqu'un veuille consciemment et volontairement rester avec toi ce jour-là. D'habitude t'avais personne. Tout le monde était occupé, sauf toi. Tout le monde voyait quelqu'un, sauf toi. Alors tu travaillais, tu te noyais sous le travail et les gestes du premier secours pour oublier que t'aimerais bien qu'on te sauve, aussi. « Quoi quoi quoi », comment ça, que tu ne veuilles pas ?? Il était tombé sur la tête ou quoi ? D'où tu ne voulais pas ? Comment ? Pardon ??? « Non non je veux », dis-tu rapidement, hochant vivement le visage comme un chiot qui attendait son nouveau jouet. « Je veux », répétas-tu plus doucement, le sourire un brin timide mais tellement – tellement – heureux. « Mais je t'aide pour la cuisine alors », parlas-tu de ce fameux 24 en plaisantant, le rire discret au fond de la gorge, le cœur en explosion et le regard de plus en plus illuminé. « Oui sûr », que tu dis en le regardant se lever, une moue implorante au visage alors que tu ne voulais pas lâcher sa main.

Tu fus tout de même contraint de le faire, l'observer s'éloigner dans un air boudeur puis inquiet en le voyant trébucher, te levant automatiquement. Pour te rasseoir en secouant le visage. Tu patientas sagement qu'il revienne, un sourire naissant immédiatement sur tes lèvres quand il revint à tes côtés. « Tu es du genre à ne pas pouvoir regarder un film sans popcorn ? », demandas-tu, taquin, amusé, avant de rire discrètement. « Je note », susurras-tu toujours sur le même ton, bienheureux. Tu levas le regard dans une petite moue surprise quand les lumières s'éteignirent. Tu te calas plus confortablement alors, murmurant un « Ca va commencer », ton regard se tournant brièvement vers Matthew avant de se concentrer sur le film.

Et si on devait te donner un oscar, ce serait sûrement celui du plus mauvais timing. « Il est marié », lâchas-tu en plein milieu du film, conscient que ça n'avait rien à voir avec la scène qui se déroulait à l'écran.

[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image] Peut etre qu'il pouvait tout expliquer, peut être que Shay pouvait le défendre sans sourciller , mais serait il si triste ? Tu n'étais pas un expert pour lire l'expression des gens mais tu n'étais pas idiot et tu voyais bien l'émotion dans son regard, tu n'étais pas aveugle non plus. Alors comment ? Comment non? Comment cette fréquentation pouvait le laisser de côté et lui laisser l'occasion de demander à un presque inconnu de passer des coups de fil quand il avait peur ? Comment pouvait il lui laisser l'occasion de se sentir seul ? Quand? Comment ? C'était un mystère qui t'énervait bien trop. Pourtant il était dur de te faire sortir de tes gongs, te voir perdre la tête. Il était rare que tu montre cette colère que tu avais souvent mise de coté. Il en fallait pour te pousser à bout, et il y était parvenu avec un "non". alors tu attendais. Tu espérais au fond qu'il ait une excuse en béton, qu'il te prouve que tu n'étais qu'un imbécile trop attaché. Tu étais pendu à ses lèvres pour qu'il détruise encore plus tout espoir que tu avais. Tu attendais simplement qu'il te rejette , comme Sean rejetait Shay quand il n'en avait pas besoin. Qu'il te prouve que tu n'avais aucune raison de rester à ses côtés. Tu voulais peut être ça pour t'éloigner. Car tu n'en avais aucune envie à ce moment là. Même en entendant qu'il était dans sa famille. Ca ne suffisait pas à calmer ce coeur un peu trop remonté qui voulait combattre l'injustice. " Et ? Il peut t'emmener. Deux jours ? " Les idées fusaient et tu n'arrivais pas à comprendre. Peut être que sa famille n'était au courant de rien, d'où la solitude de Shay qui se voyait passer beaucoup plus de temps seul qu'accompagné. Mais qu'il ne s'inquiète de rien, tu étais là, tu l'appelais pour savoir comment sa nuit s'"était passée après un film d'horreur, tu répondais à chacun de ses appels restant avec lui tant qu'il en avait besoin. Que cet homme se rassure, tu remplissais son rôle à merveille. Peut être même trop bien pour lui. Un léger soupire t'échappais simplement lorsqu'il mit sa main sur ton dos. Etais tu de mauvaise compagnie? est ce que tu avais été trop loin? Dans une excuse murmurée tu tentas de passer à autre chose le remerciant d'un sourire complice pour son geste. Comment allais tu expliquer que cela t'énerve autant ?

Perfide, taquin, peut être même calculateur à vouloir regarder sa réaction tandis que tu refusais sa proposition. Tu t'attendais surement à voir la déception dans ses yeux, l'entendre essayer de te convaincre de rester avec lui.. tu étais un peu bête et naïf dans ton genre. Cependant tu remarquais clairement des changements sur son expression, de cette déception à cette illumination c'était comme le jour et la nuit. Il aurait été fallu être aveugle pour ne pas le voir. Tu appréciais chaque sourire qu'il t'offrait et cet empressement à répondre positivement tandis que tu ressentais une joie silencieuse à l'approche de cette soirée et cette fête. Toi aussi tu voulais cette personne spéciale à tes côtés, pas cet ami qui te connaissait par coeur, ni même tes parents qui t'avaient tant voulu qu'ils étaient venus te chercher dans ton pays d'origine, non cette personne qui ne voyait que toi, qui attendait tes messages, ta voix, ta présence. Ca avait toujours manqué dans ta vie, et tu te demandais si c'était identique à ce que tu vivais en ce moment, car tu aimais clairement ce sentiment. Souriant plus grandement amusé par sa réaction tu le suivais dans un hochement plus modéré. "Parfait alors on prévoit ça. Il faudra que tu me dises ce que tu veux faire. " Tu n'avais jamais rien prévu pour le réveillon alors tu te sentais un peu perdu maintenant que tu y réfléchissais. Faire un repas, tous les deux, c'était une bonne idée non? "Ah ? Hm.. ok ! Alors on cuisinera tous les deux. " Oups, ce n'était pas que tes talents en cuisine étaient médiocres, mais ils n'étaient pas fameux. Ton intention avait été plus de commander, mais.. c'était une nouvelle expérience.

Tout comme tu expérimentais la séparation. Rapide pourtant mais cette main qui tenait la tienne et ce regard qui t'implorait, tu y prenais gout. Tu voulais qu'il continue à te regarder ainsi quand tu partais, qu'il ait cette habitude comme tu l'avais. Habitude que tu ne semblais plus trouver si lourde alors que tu quittais rapidement la salle pour y revenir quelques minutes plus tard. "Hmm non je peux.. mais au cinéma c'est une règle d'or ! " riant doucement tu t'installais souriant plus que de raison lorsqu'il dit noter cette information. se souvenir de l'autre, de ses habitudes , ses envies, ses hobbies, c'était fait pour ceux qui s'appréciaient non ? Forcé de constater que tes pensées s'étaient égarées trop longtemps sans que ton regard ne quitte Shay tu sortis de celles ci pour te concentrer sur l'écran, venant parfois embêter ton ami avec un pop corn que tu présentais à ses lèvres. Il fallait le nourrir.

Et si on t'avait dit que tu oublierais ta bouche ainsi , visant à coté avec tant de décalage que ça en était risible, tu aurais surement crié au menteur. Pourtant, tu ne comprenais pas ce qu'il disait. " Non il n'est pas marié... tu parles de l'acteur ? " Tu ne connaissais pas leur vie par contre. Mais il était très étrange, ou alors tu n'avais pas compris le film ? reprenant ton observation de l'écran tu tentais de trouver de quoi parlait Shay, sans avoir la moindre idée qu'il parlait de sa "fréquentation". Buvant quelques gorgées tu tentais toujours de trouver une réponse valable.

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[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]« Je... », que pouvais-tu dire ? Matthew avait raison. S'il allait voir sa famille, il pouvait t'emmener. Mais comment allait-il te présenter ? Comme un ami ? Son amant ? Si tu pouvais tu serais en train d'en rire à gorge déployée. T'étais pathétique dans ton genre. Et vraiment horrible quand t'y pensais réellement. T'avais été con de croire qu'il allait quitter sa femme pourtant tu l'avais cru quand il t'avait susurré l'idée, un jour. Pouvait-on quitter quelqu'un pour toi ? Non, mais on pouvait te quitter pour quelqu'un d'autre. T'avais compris ça avec le temps. T'étais pas celui qu'on venait récupérer mais celui qu'on délaissait. Celui qui servait de base pour savoir ce que l'on voulait mais surtout ce que l'on ne voulait pas. T'étais trop collant. T'avais trop peur qu'on te laisse. Tu t'accrochais, désespéré. « C'est compliqué... », expliquas-tu simplement sans vraiment y croire. Même si dans le fond, ça l'était. C'était compliqué. Toute cette histoire avec Sean l'était et tu t'en rendais compte quand tu en parlais. Etait-ce pour ça que tu n'en parlais pas beaucoup ? Peut-être bien. Mais aussi parce que ce n'était pas très vendeur de dire que tu sortais avec un homme marié. Parce que c'était toi qu'on allait accuser. On n'allait pas penser que Sean était horrible à regarder ou toucher quelqu'un d'autre que sa femme. On le penserait vite fait. Mais toi... on allait te juger sur la place publique. Tu détournais un brave homme de sa famille, tentation perfide que t'étais. Luxure dévastatrice et autres tentations que tu représentais sans le savoir. Tu ne voulais pas qu'on te voit comme « l'amant de ». Tu ne voulais pas que cette image te colle à la peau. Qu'on te définisse ainsi. Tu n'étais pas que ça, pas vrai ? En parlant de cette histoire avec Sean, tu te rendais aussi compte que t'étais stupide et que oui, tu avais ta part de responsabilité dans l'histoire. La raison pour laquelle tu songeais à y mettre fin... sans oser.
Et Matthew, alors ? Qu'allait-il penser de toi s'il le savait ?

T'avais d'ailleurs du mal à savoir ce qu'il pensait. T'étais sûr qu'il refusait de passer une journée après le réveillon avec toi – t'étais déçu, c'était le cas de le dire. Et t'aurais compris, t'aurais supposé que c'était mieux ainsi, que tu saches où était ta place. Mais au final il semblait apprécier l'idée. Et même plus que ça puisqu'il te proposait de passer la journée ensemble le 24. Il ne devait pas se douter que ça représentait beaucoup pour toi. « Ca marche je te dirais, et on fera la liste de ce qu'on voudra faire », parce que la journée s'organiserait à deux pas vrai ? Tu souriais tellement que tes joues commençaient à piquer. « On cuisinera », tu ris quelque peu. T'étais pas sûr que t'allais assurer en cuisine mais tu ferais de ton mieux. Et puis ce serait sympa, à deux, non ?
Tu le laissas s'en aller récupérer son popcorn et sa boisson, bougon, comme un gamin qu'on punissait dans le coin. « Je vois ça », tes épaules bougèrent dans un rire muet.

Et franchement t'aurais pu trouver un meilleur moment. Si tu pouvais tu te taperais l'arrière du crâne. « Qu... », tu clignas des paupières, le regard tourné vers Matthew... confus. « Je... non », tu jetas un rapide coup d’œil à l'écran ; tu ne parlais définitivement pas de lui. « Je... ne parlais pas de l'acteur », articulas-tu doucement, les prunelles vers Matthew, tu les laissas là un instant avant de détourner le regard. « Il... », repris-tu, lentement, espérant qu'il comprenne le sous-entendu. Qu'il capte de qui tu parlais exactement. « Il est marié... », on aurait pu croire que tu parlais encore du personnage, ou de l'acteur ou même du mec assis plus bas. Mais si on t'observait bien on comprenait que tu parlais pas de ça. Pas avec les larmes qui remplissaient ton regard. Pas avec l'expression désespérée qui peignait ton visage. Tu supposais que c'était mieux de lui dire avant qu'il ne soit trop tard. Avant que tu n'oses plus. Tu supposais que c'était mieux de tout avouer, de lui montrer quelle personne tu étais – quel monstre il avait devant lui. T'avais honte à chaque fois que t'y pensais, de voir un homme marié. Et même si t'essayais de te rassurer en disant que tu ne comptais pas, il venait quand même te voir. Il venait quand même se glisser dans tes draps. L'avouer ne te rendait pas moins coupable – c'était même l'effet inverse. Mais Matthew méritait de savoir. Tu n'osais pas le regarder, de peur de voir l'expression sur son visage, de peur d'y voir la déception mais aussi le dégoût ou le jugement. Tu ne voulais pas voir ça sur son visage et s'il s'en allait, tu préférais ne pas observer l'expression qu'il portait en se levant – ou l'expression qu'il avait en te fixant. Et tu gardais le silence, les prunelles toujours ancrées sur le film mais l'esprit totalement ailleurs. Tu gardais le silence, lui laissant une énorme porte de sortie, l'occasion de s'en aller là, maintenant... et te laisser seul. Après tout, supposas-tu, c'était peut-être ce que tu méritais alors qu'une seule larme vint mouiller ta joue. « Il est marié... c'est pour ça que... », que c'était compliqué. « I-il aime sa femme et... », et tu devins silencieux, le regard sur l'écran.
Il aimait sa femme, et toi t'étais rien en comparaison. Alors que faisais-tu avec lui, Shay ?

[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image] Qu'est ce que tu faisais ? T'immisçant ainsi dans la vie des gens tu les jugeais presque, non tu les jugeais sans connaitre toute l'histoire. Mais tu ne comprenais pas. Tu avais énormément de mal à comprendre comment ils faisaient , ces gens qui disaient aimer, qui avaient tout pour aimer , pour sourire à cette personne spéciale mais qui ne le faisait pas. Est ce que c'était ce que tes anciennes "conquêtes" avaient ressentis ? Quand elles avaient tenté de s'intéresser, mais que tu n'avais pas été réceptif. pourtant tu avais essayé. Non même là tu pouvais dire que tu valais mieux que ceux qui détournaient le regard face à la détresse dans le regard de ceux qu'on aime. Même si c'était effrayant , même si c'était dur, il pouvait faire ça pour lui non? Alors oui tu sautais aux conclusions, tu sautais à pieds joints et tu criais sur tous les toits que c'était impossible de faire ça. Tu t'énervais tout en tentant de le cacher. Faire peur à Shay n'était pas ton but premier et rien que sa main sur ton dos t'indiquais que tu avais perdu. Tu avais clairement échoué à le cacher. Pinçant quelque peu tes lèvres tu hochais doucement la tête. Compliqué. C'est que tu ne devais pas comprendre, tu ne connaissais pas tout, tu ne pouvais pas juger. " D'accord. " Si Shay le disait, c'est qu'il devait avoir ses raisons non? C'est qu'il devait savoir, c'est qu'il devait connaitre les aboutissants et qu'ils valaient la peine d'être triste, d'attendre la visite de l'autre, d'attendre dans le noir qu'on vienne allumé enfin cette pièce. Tu te sentais proche de lui, et à la fois si loin. Tu étais encore un enfant qui restait bloqué dans sa boite noire en pensant que quelqu'un allait l'aider, il semblait avoir déjà entrepris de sortir. Mais tu jugeais, sans connaitre. T'énervant plus que de raison pour un homme qui te plaisait.

Cette petite blague touchait à sa fin, ton expérience cruelle doucement couverte d'un sentiment plus positif et doux. Tu cherchais simplement à te rassurer, ou bien te faire reculer. Tu te connaissais tu n'étais clairement pas le genre à comprendre les autres, mais tu voulais le comprendre, tu voulais savoir ce qu'il pensait, et si tu n'étais pas trop imbu de toi même tu dirais qu'il aimait ta présence. "Ca me va ! Je vais y réfléchir aussi. je n'ai jamais fêté le 24 avec quelqu'un d'autre que ma famille. " Tu ne voyais pas ton meilleur ami non plus qui venait plus le 25 au soir une fois qu'il avait vu tout le monde. Il savait que tu ne portais pas grande importance à cette fête. Du moins, c'était ce que tu laissais penser. Hochant simplement et joyeusement la tête tu avais déjà hâte d'y être. Pour la première fois depuis des années tu te sentais aussi excité qu'un enfant, tu attendais tes cadeaux, alors qu'il était juste devant toi.
Mangeant et buvant doucement tu ne pus t'empêcher de lui proposer comme pour te faire pardonner. Ton meilleur ami te l'avait bien dit, que tu étais encore un enfant.

Sa déclaration te surprenait, mais après tout peut être était il fan de l'acteur. Tu en apprenais donc. C'était intéressant bien que surprenant. Pourquoi le dire maintenant ? Ton regard se tourna vers lui tendis qu'il se débattait doucement à expliquer ce qu'il voulait dire. Il ne parlait pas de l'acteur ? Clignant doucement des yeux tu semblais chercher de qui il parlait alors. Qui était marié ? Tu n'étais pas marié. Shay n'était pas marié... Lentement le petit bonhomme fit son chemin dans ton cerveau. Non impossible. Il ne parlait pas de sa fréquentation. Hein ? Tu continuais de l'observer tout en continuant de chercher, priant pour que ce ne soit que ton imagination débordante qui te fasse penser à cet individu inconnu. Mais son regard ne trahissait pas. La tristesse, le désespoir, cette larme qui roulait sur sa joue. Tout fit un lien étroit dans ta tête. Ces nuits où il t'appelait parce qu'il avait peur, parce qu'il ne pouvait pas appelé un homme couché auprès de sa femme. Ces moments où il t'appelait d'une voix brisée, surement parce qu'il ne l'avait pas vu, parce qu'un homme marié avait d'autres choses à faire. "QUOI ? " Dis tu dans un coréen parfaitement correct bien que familier. Oui l'énervement te faisait parfois parler dans ta langue natale afin que personne ne comprenne, une habitude de petit garçon ayant trouvé la parade pour des adultes trop sévères. Tu te levais en reversant ton paquet de pop corn à moitié fini. Rien autour ne semblait avoir d'impact. Ni les gens qui se plaignaient de ta voix portée, de ta façon d'être levé. Tu n'en avais jamais rien eu à faire de l'opinion des autres de toute façon. Prenant le poignet de Shay tu le tirais doucement à ta suite sortant alors de la salle. Hors de question que tu finisses un film quand tu savais ça. " Shay c'est une blague ? " Vous aviez quitté la salle noire et silencieuse pour un endroit plus ouvert, plus propice à la discussion. " Ta fréquentation est un homme marié ? " Ton regard ne voulait pas quitter le visage de Shay. Trouvé une expression qui te dirait que tu as tord, et pourtant tout te criait que tu avais raison. " Il aime sa femme ??? Bullshit ! " Tu revenais avec des insultes dans une langue que vous seuls pouviez comprendre passant une main dans tes cheveux. Ta respiration s'était accélérée et tu avais de quoi explosé. Mais Shay n'en était pas la cause. "Quelle est votre relation alors ? Qu'est ce que tu ressens pour lui ? " S'il était marié, alors Shay devait l'aimer. L'aimer comme tu n'aimeras surement jamais. Et pourtant tu souffrais à ce moment même, tu voulais tout faire valser, crier. " Expliques moi Shay"Ton ton était plus doux, presque brisé par ce besoin de savoir. Ce besoin de savoir si tu pouvais.. Si tu pouvais lui faire ouvrir les yeux.

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[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]Tu ne savais pas expliquer autrement. C'était compliqué. Si t'étais moins lâche t'aurais peut-être tout avoué tout de suite au lieu de tourner autour du pot. Si tu disais simplement que Sean était marié, les nœuds se délieraient. L'explication était juste là, dans ces quelques syllabes. C'était pas plus compliqué que ça. T'avais juste ces mots à dire, à avouer et tout serait clair pour tout le monde. Pour Matthew, du moins. Enfin tu supposais. Pour toi ça restait toujours aussi sombre. Ca restait toujours un tas de questions sans réponses et de l'attente. Beaucoup d'attente. T'avais arrêté de compter le nombre de fois où t'avais fixé ton téléphone en espérant avoir un message, un appel – quelque chose. Mais il était occupé, et c'était compliqué. T'avais arrêté le nombre de fois où il avait annulé au dernier. Le travail, sa femme, tout passait avant. Il était occupé, et c'était compliqué et toi t'étais juste de passage. Le petit détail qu'on réglait rapidement. T'étais à sa disposition, et tu faisais qu'attendre qu'il te donne l'autorisation de bouger. Qu'il te donne l'opportunité de profiter de sa présence. T'en profitais pas longtemps, bien souvent. Quelques heures et tout était fini. Il ne restait pas jusqu'au matin ou alors il partait très tôt. Le travail, sa femme... Tout, rien. Il était occupé et c'était compliqué et toi t'étais juste trop con, trop peureux, pour oser affronter la vérité, pour oser y mettre fin. Pourtant tu voulais tout arrêter. Parce que ça te bouffait, tout ça. Ca te rongeait. Ca t'étouffait.
Offrant une fine esquisse sympathique à Matthew, tu continuas les mouvements sur son dos, plus doucement et plus aériens cette fois.

« Ah bon ? », et là t'étais clairement surpris. « Ce sera... une sorte de première pour nous deux alors », fis-tu dans un rire. T'avais des tas d'idées et en même temps tu n'avais rien. Mais tu allais y songer, et faire une liste. La cuisine c'était pas mal puis pourquoi pas un film ? Ou des jeux ? C'était amusant, les jeux non ? T'avais l'impression d'être un gamin qui préparait sa fête d'anniversaire. Mais en réalité, c'était pas vraiment loin : ça sonnait comme un cadeau. Un cadeau qu'on t'accordait et que t'étais pas sûr de mériter.

Un cadeau que tu allais sans doute empoisonner toi-même avec cette révélation. Un cadeau que t'allais gâcher et dont tu n'allais même pas profiter. Peut-être que tu aurais dû attendre. Lui dire après le 24, l'année prochaine ? Profiter de la soirée, savourer... même si les souvenirs seraient amers tu pourrais au moins avoir la chance de dire que t'avais vécu ça. Lui aurait possiblement des regrets de son côté mais.. on ne pouvait pas tout avoir, pas vrai ? Il était vrai que tu aurais dû préciser de qui tu parlais, surtout vu le timing pourri que t'avais choisi. Mais tu supposais qu'il arriverait à comprendre après avoir simplement dit que tu ne parlais pas de l'acteur. Et qu'avec les mots suivants, il arrivait à mieux comprendre. Tu parlais de Sean, et de personne d'autre. Tu sursautas à son exclamation, le regard vers lui, surpris mais aussi apeuré. Etait-il dégoûté à ce point ? Tu écartas les lèvres mais rien ne sortit tandis que tu baissas les yeux vers tout ce qui s'était renversé. Tu secouas ton visage, semblant chercher les mots mais rien ne venait. Tu émis un léger confus quand il t'attrapa le poignet mais tu le suivis sans broncher vers l'endroit où il te menait. Comptait-il te faire la leçon ? Te dire à quel point t'étais horrible ? Qu'il était déçu de t'avoir rencontré ? T'aurais préféré qu'il parte sans rien dire si c'était le cas. Tes doigts tremblaient alors que tu secouais le visage de gauche à droite – c'était loin d'être une blague. Tu levas les yeux vers lui à sa question suivante pour finalement le baisser vers le sol. « Désolé », tu te mordis la lèvre, fermant les yeux dans une petite grimace pour te retenir de pleurer. Tu les rouvris doucement en l'entendant jurer en coréen une nouvelle fois, les épaules basses. T'aurais pas cru que ça le mettrait dans cet état... Tu tentas un regard vers lui. « Désolé », que tu répétas, ne sachant même plus pourquoi tu t'excusais à présent.

Un simple son franchit la barrière de tes lèvres, un petit souffle qui ressemblait vaguement à un « Ah » sans trop vraiment s'en approcher. Votre relation ? Vous étiez quoi ? Que ressentais-tu pour lui ? Ce n'était pas de l'amour dans le sens propre du terme – ce n'était pas de l'amour tout court en fait. « Je... », tes iris semblaient chercher une réponse dans le vide autour de toi. « Je sais pas », avouas-tu, semblant le comprendre soudainement par toi-même. Comme si tu t'étais jamais posé la question, ou plutôt que t'avais jamais cherché la réponse. « Je... J'ai plus... c'est plus... », de l'amour. C'était plus ça. Plus du tout. Juste... une habitude ? « U-une zone de confort ? », parce que s'il te laissait t'étais perdu ? Pas vraiment. « Juste... p-pour pas être seul mais... mais je sais que je dois arrêter. Je sais que c'est mal et... », tu perdis les mots, leur sens et tout le reste. Tes oreilles bourdonnaient et ton cœur s'affolait et ta vision devenait floue et t'étais juste... perdu. « Me déteste pas » que tu ajoutas dans un ton suppliant, ton regard humide posé sur lui. Tu savais que t'étais égoïste. Pire que ça encore et que même si tu disais que tu comprendrais s'il partait, tu ne voulais pas qu'il s'en aille. « Me déteste pas... », soufflas-tu à nouveau, plus doucement, presque de manière inaudible, les lèvres tremblantes. Tu savais que t'en demandais trop. Que t'abusais... « Pardon », ça restera tout de même un doux rêve, ce fameux 24 – puisqu'il n'aurait pas lieu, pas vrai ?  

[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image] Non tu ne savais rien mais est ce que c'était l'important ? Si tu pouvais voir la. détresse dans son regard alors pourquoi restait il seul ? Pourquoi cette personne, peu importe ses raisons, ne venait pas le chercher ? Pourquoi n'avait il pas peur qu'il soit avec toi ? Tu ne voyais aucune circonstance atténuante. Peut être que dans tout ça tu tentais simplement de te donner une raison de continuer. Une raison d'être ce méchant garçon qui venait voler l'amoureux de l'autre. Tu voulais le prendre par le poignet et lui dire que tu étais là mais tu te retenais. Parce que tu allais souffrir, parce que tu allais avoir mal. Parce que Shay se sentirait mal en ta présence, parce qu'il te laisserait tandis que tu trouvais une habitude, une routine , un équilibre avec lui. N'était ce pas cruel de le laisser dans le flou juste pour toi ? Juste pour ton confort ? Tu te justifierais que toutes les vérités n'étaient pas bonnes à dire. Et qu'elle faisait parti de celles ci.
" Hm oui.. C'est étonnant? " Tu en connais un qui poufferait. C'était presque trop prévisible de te savoir seul. Cela remontait à fort longtemps. "hm oui ! Se sera intéressant .. Attends... toi aussi c'est la première fois ? " Alors aucun? Aucun Noel ne s'était vu gratifié d'une présence spéciale ? Quelle genre de mensonge était ce là ? Cette fréquentation semblait réellement mauvaise. Mais tu lui ferais oublier, oublier que certains sont égoïstes. Tu allais partager ce que tu voulais le plus partager, peut être même que tu franchirais cette ligne. Celle qui le ferait partir.

Tout ça était fou. C'était peut être même plus intéressant que le film en lui même. On parlait de retournement de situation, et un gros. Tu avais mis du temps à le figurer, à le comprendre, mais c'"était monté. Et tu espérais réellement que tu ne sois qu'un homme à l'imagination développée. Tu espérais sincèrement avoir mal compris, avoir sauter aux conclusions, avoir faux sur toute la ligne. Mais tu ne pouvais empêcher cette réaction, cette colère qui oubliait les autres. Parce qu'ils n'avaient jamais compté, et qu'en ce moment même Shay était le seul qui avait ton attention. Pas même les regards des curieux. Rien ne pouvais t'empêcher de l'entrainer en dehors de cette salle noire et étouffante. Peut être que tu étais cette personne intimidante à ce moment. Peut être que tu lui faisais peur, peur au point qu'il ne s'excuse à toi plusieurs fois comme s'il te trahissait. Comme s'il avait tout fait de travers depuis le début. Comme s'il était cette personne perfide qui brisait des ménages. Et tu ressentais cette peine de plein fouet, comme une claque tu soupirais tant le tout était dur à accepter.

Tu voulais savoir. Tu le bousculas par tes mots, par tes demandes d'explications si directes, si sèches. Parce que tu voulais savoir, tu avais besoin de savoir. Ton coeur ne semblait pas d'accord avec cette révélation. Comment? Pourquoi ? Tu te demandais si tu étais énervé parce qu'il était emprisonné dans une relation toxique, ou bien parce qu'on le laissait souffrir dans son coin. mais tu savais; Shay n'avait pas été celui qui avait tout brisé. Tu en étais sur. Et tu le confirmais à chaque fois que tu le regardais dans les yeux, quand tu voyais sa peine. Il était amoureux n'est ce pas ? Le chaos dans ta tête t'empêchait de réfléchir calmement ,alors tu attendais.. Que ses mots te calment. Alors tu attendais, mais ils ne vinrent jamais. Ces mots que tu t'attendais à entendre. Pas de "je l'aime" comme dans tous ces films. Parce que c'était l'explication que tu trouvais. A la place, il employait ce "plus" le passé le rattrapant. Malgré tout ses mots semblèrent te détruire un peu plus. Une zone de confort ? Ne pas être seul ? Ton regard se baissa un instant, tu n'étais pas assez là alors ? Tu le laissais seul ? Tu lui donnais encore cette impression? Ou alors tu ne lui avais pas assez laissé de temps. C'était peut être.. Toutes tes pensées furent figées par cette demande. Ton regard se releva vers lui. Le détester ? Tu te sentais brisé rien qu'en voyant ses yeux se remplir de cette détresse comment tu pouvais le détester ? Il te demandait pardon, mais pour quoi ? Pour qui ? Un geste rapide et pourtant doux et tu le serrais doucement contre toi. " Je ne te déteste pas .. " Une main sur son dos l'autre sur son crâne tu tentais de le rassurer, tandis qu'il avait trouvé les mots pour te calmer. "Il n'y a que lui qui devrait être désolé... " Rien que son existence te dérangeait, et te faisais resserrer ta prise sur Shay. "Arrete ça ... Ce n'est pas du confort.. Ce n'est pas être avec quelqu'un. " Tu t'y connaissais pas toi, dans les relations mais c'était clairement pas la définition. " Je suis là. T'es pas tout seul. " Te détachant pour le regarder dans les yeux tu venais caresser ses joues de tes pouces. "Je serai ta zone de confort. Tu sais que je suis là .. tout le temps. " Tu ne le laisserais pas pleurer seul, avoir peur seul, croire qu'il était en tord.

" "

[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]Si Matthew savait quel genre de personne tu étais... passerait-il toujours du temps avec toi ? Resterait-il à tes côtés ? Tu aurais dû lui expliquer qui tu étais avant de l'inviter à sortir. Lui dire que tu fréquentais un homme marié pour ne pas être seul, pour avoir quelqu'un – même si au final t'avais personne. Tu aurais dû expliquer que t’étais le genre à rester en couple juste par habitude, pour avoir l'impression de compter pour quelqu'un même si c'était que du vent. Tu aurais dû dire que t’étais ce mec qui restait en couple pour dire qu'il l'était. Pas pour se vanter mais pas peur de se retrouver seul avec lui-même. Tu aurais dû lui dire que t’étais le mec capable de rester dans une relation qui pouvait te blesser, te briser, à la limite de la toxicité juste... parce que t'avais peur d'être seul. Tu aurais dû lui dire tout ça avant qu'il ne te considère comme un ami. Ou qu'il te voit comme quelqu'un de bien – t’étais tout le contraire. Tu tentais d'oublier chaque matin mais durant les instants comme celui-ci t'y pensais un peu trop. Tu te sentais plus coupable que de raison. Tu te sentais horrible, sale, mal fichu. Tu aurais dû lui dire et lui laisser l'occasion de partir et de te laisser.
De te laisser avant que tu tu t'attaches trop, sans doute. Parce que tu les aimais, vos habitudes. Tu aimais l'appeler après le travail ou quand tu te sentais trop seul. Tu appréciais entendre sa voix. Ca t'apaisait et ça te donnait l'impression de compter. Tu aimais l'entendre rire avec toi, l'entendre te parler mais surtout savoir qu'il t'écoutait. Mais c'était égoïste n'est-ce pas ?
« Un peu », avouas-tu dans un rire léger. « Hmmm oui », tes anciennes histoires n'avaient pas duré assez longtemps pour tenir jusqu'à Noël. Alors t’étais plus que heureux de savoir que tu allais profiter de ce moment avec quelqu'un.

Ou bien ? Peut-être que tu avais tout gâché. Tu le sentais en colère sans savoir contre qui. Probablement contre toi ? Contre qui pourrait-il l'être sinon ? Tu brisais ce couple sans réellement réussir à le séparer. Pas que c'était ton désir mais c'était comme ça qu'on pouvait te voir, pas vrai ? Tu n'arrivais pas à savoir ce que Matthew pensait et ça te faisait peur. S'il était parti sans faire de bruit ça aurait sans doute fait mal... mais moins que de te retrouver là à attendre le verdict. T'avais peur. Qu'il te déteste, qu'il parte, qu'il te laisse. Tu voulais pas le perdre alors que tu venais juste de le trouver... T'étais sans doute le mec le plus égoïste en cet instant.

T'avais du mal à suivre les questions. Du mal à trouver les réponses. Tu tanguais. T'avais pas le choix de répondre, de trouver quelque chose à dire. T'avais pas le choix de forcer les réponses à sortir. Celles que tu taisais. Celles que tu voulais oublier. T'avais plus le choix. T’étais attaché à Sean, oui. Mais ce n'était plus de l'amour. Ca l'avait été sans doute, au début, mais plus maintenant. Maintenant c'était juste l'habitude, le confort de te dire qu'il était là. La sûreté de te dire que t'avais quelqu'un – sans vraiment l'avoir. Et Matthew alors ? Pour qui le faisais-tu passer en disant ça alors que tu l'appelais quand tu te sentais seul ? Alors qu'il était là quand t'en avais besoin ? Il était devenu ton confort, ta zone « safe », celle que tu retrouvais confortablement après une dure journée de travail, celle qui te faisait te sentir bien, apaisé, écouté, apprécié. Il était une zone à lui tout seul, une zone loin de Sean, de cette solitude, tout ça. Et t'avais peur de l'abîmer et de la perdre cette zone-là. S'il te disait te détester... serais-tu en mesure de te relever ?

Hors ce fut tout autre chose qu'il te déclara. Un fin hoquet surpris se libérant d'entre tes lèvres, tu te retrouvas contre lui, et ces mots que tu ne pensais pas entendre résonner à tes tympans. Un sanglot te brûla les lèvres en même temps que quelques larmes roulaient sur tes joues. Il ne te détestait pas ? Vraiment ? Tes lèvres se mouvaient mais rien ne sortait à part quelques sons plaintifs et tes mains vinrent s'accrocher à son haut, serrant le tissu comme si t'avais peur qu'il ne change d'avis et parte. Ta prise sur lui se resserra en même temps la sienne, tes larmes coulant, ta tête se calant contre le haut de son torse. Tu écoutais son cœur, sa respiration, sa voix. Et tu savais, que tu devrais arrêter. Que c'est mal et mauvais et... tu inspiras bruyamment à ces paroles suivantes, un autre son brisé mourant contre ta bouche, un petit « Je sais » cassé s'y mêlant. Te reculant quelque peu, tu levas le regard vers le sien, te sentant soudainement minuscule et coupable. Tu méritais pas ça, cette gentillesse, cette douceur. Tu ne méritais même pas sa présence, sa compréhension.
Bougeant quelque peu le visage, tu chassas la chaleur de ses mains contre ses joues, fermant les yeux pour mieux la savourer, tes mains allant même se poser sur les siennes pour qu'il ne les retire pas. Tes lèvres frôlèrent à peine sa paume, quelques larmes coulant encore sur tes joues alors que tes doigts s'agrippaient aux siens. Tu rouvris lentement les yeux, détaillant son visage. « Ma zone de confort... ? », et tu le fixais comme si tu cherchais à associer son visage aux mots. Tu hochas lentement le visage, tu savais qu'il était là mais tu ne savais toujours pas si tu méritais tout ça. « Merci », que tu dis en retournant contre lui, le serrant doucement. « Merci », tu reniflas discrètement, restant ensuite silencieux, profitant simplement de sa chaleur, sa présence et la sécurité qu'il t'apportait. « Désolé... j'ai gâché la soirée », prononças-tu, la voix faible et cassée. Tu te raclas la gorge, te décalant doucement, passant tes mains sur tes joues alors que tu retenais les larmes qui voulaient encore couler. « Est-ce que... », les prunelles dans le siennes, tu semblas hésiter un instant, baissant finalement le regard. « T-tu peux rester avec moi ce soir ? », demandas-tu sans oser croiser son regard, conscient que t'en demandais beaucoup trop.

[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image] La psychologie de l'être humain était d'une complexité que même les ordinateur ne pouvais rivaliser. Tout était code et numéro dans ces machines de l'enfer, de l'autre côté on parlait bien de synapses , de neurones, de sentiments et tu en passais. Tout avait un pouvoir sur tout. l'esprit, le corps, et ainsi de suite. Une complexité qui te faisait pâlir depuis que tu étais gosse. Depuis qu'on te demandait de te socialiser avec des personnes de ton âge, des personnes censées partagées les mêmes passions ou envie. Mais rien n'y était. Ils aimaient la télé, les jeux dans le sable alors que tu aimais créer avec des chiffres. Tu aimais analyser comprendre, et surement que ton génie y était pour beaucoup. Un véritable don pour beaucoup, un fardeau pour toi. Tu comprenais plus vite que les autres, et ça t'éloignait des autres. Alors c'était presque par défaut que tu avais commencé à regarder les expressions, essayer de détailler ce que les autres ne disaient pas. Parce qu'en plus d'être complexe un humain c'était pas clair. Ca voulait pas dire les choses comme elles étaient, et ça aussi, tu as payé les frais d'une honnêteté trop accrue.
Peut être que tu étais cette personne impossible à vivre qu'on pensait horrible, mais ce n'était pas ton intention. Tu faisais des efforts, parfois. Et pour toi un homme qui allait dans le dos d'un être aimé voir ailleurs, ce n'était pas droit. Ce n'était pas bien et tu ne remettais même pas cet amant en doute. Le fait que Shay soit cet amant ne changeait pas ta position. Si sa fréquentation était une bonne personne elle aurait arrêté, avec l'un ou l'autre. Elle aurait changé ce qu'elle aurait pu, elle aurait bougé. Mais rien. Et tu voyais la tristesse dans son regard, la solitude dans ses traits. Tu savais, qu'il se fichait éperdument de la tête de ces deux personnes. L'une officielle, et l'une non officielle. Peut être même entretenait il d'autres relations? Le goujat. Tu lui dirais bien ta façon de pensée mais tu ne le connaissais pas. Et c'était tant mieux.
Alors oui tu aurais peut être du arrêter cette relation que tu voyais à sens unique avant qu'il ne soit trop tard. Avant qu'il ne devienne un tout trop important, qu'il ne rythme tes nuits et tes jours sans te laisser le luxe de vivre sans lui, mais tu étais comme ça, naïf et attiré. Tu avais pris des habitudes. Et tu aimais particulièrement celles ci. Comme le fait de s'étonner de la situation de l'autre, comme si tout était déjà écrit et que rien ne suivait le script. Alors tu lui souriais profitant de cette première fois pour tous les deux. "C'est notre première fois à tous les deux alors. " On parlait bien de Noel avec quelqu'un.

Et cette douceur qui aurait dû resté légère finissait par être pesante. L'attribut le plus marquant de cet individu inconnu étant qu'il était marié. Marié. C'était être engagé vers une personne qui nous donnait sa confiance, c'était avoir des responsabilités et avoir signé un contrat. Marié c'était pour les grands bien décidés. Et pourtant il venait détruire tout ça avec une malhonnêteté de fer, jouant sur deux tableaux, blessant deux personnes. Car tu savais, sans même le dire que Shay était l'innocent. Tu savais qu'il n'avait pas séduit cette homme pour le retirer de sa femme. Même si sa situation était délicate et le mettait en mauvaise posture tu ne le jugerais pas. Parce qu'il n'était pas celui qui jouait double. Pourquoi blâmer l'enfant seul, quand celui qui mentait devenait presque la victime ? Tu trouvais cela inconcevable.

Mais tu ne montrais rien, autre que la surprise, l'énervement sûrement. La colère d'avoir pu pensé qu'il était bien, d'avoir pu vouloir abandonner l'idée de rester à ses côtés pour être quelqu'un de respectable. En colère de savoir Shay blessé par une personne qui ne méritait ni l'un ni l'autre. Tu te sentais énervé et tu savais pourquoi, mais Shay ignorait la raison. Tu l'avais donc emmené dans un coin plus sûr pour parler, plus libre, bien qu'il soit loin du cocon intimiste d'un endroit privé. Il suffirait pour le faire répondre à des questions classiques, basiques mais d'une importance capitale. Les explications étaient bancales, mais affreuses empruntes de tristesse. Tu sentais cette détresse, cette envie immense de vouloir être aimé, de vouloir avoir quelqu'un à ses côtés. Mais tu étais là non? Alors que faisait il? Peut être que c'était encore trop tôt, parce que tu n'étais apparu que récemment. C'était presque idiot que tu te sente si important tandis qu'il te connaissait à peine. Vraiment idiot n'est ce pas ?

Et si l'incompréhension se mêlait à la colère ce ne fut que pour un cours instant. Shay n'avait pas besoin de s'excuser, pas besoin de te demander de ne pas le détester car il n'y avait rien pour toi de plus important que le sourire qu'il portait en ta présence. Tu te sentais désolé pour lui , en colère contre cet homme mais certainement pas contre Shay. Le serrant alors doucement tu fus attentif à ses sanglots, ces légers bruits qui trahissaient de sa tristesse. Mais il l'exprimait, tu avais entendu que c'était bien mieux que de la garder. Tu étais sûr qu'il savait, qu'il se répétait que tout cela devait s'arrêter mais tu voulais lui répéter, jusqu'à ce qu'il le fasse, qu'il parte de ces chaines qu'il avait lui même fermées autour de ses poignets. Tu voulais le rassurer, le réconforter.
Oui tu voulais voir sn sourire de nouveau sur ce visage qui t'attirait. Il était beau Shay, il était encore plus attirant lorsqu'il souriait, lorsqu'il te regardait heureux de te voir dire oui. Tu ne résistais pas à Shay non. Et tu le savais de mieux en mieux, mais tu devais le cacher, au moins un peu. Parce qu'il était dans une situation compliquée Shay. parce que tu ne ferais que le faire souffrir en lui déclarant tout ce que tu avais en tête. Hochant doucement la tête tu te permettais tout de même de le rassurer, de le mettre en lieu sur, couvrir ses arrières. Tes doigts caressant doucement ses joues tu lui souriais doucement. " hm.. La zone où tu es bien.. "Celle où il n'avait besoin de personne, où il pouvait venir puiser tout l'énergie qu'il avait besoin. Tes bras resserrant doucement ce corps contre toi tu caressais doucement ses cheveux avec une tendresse qui t'était propre, rarement visible pour les autres mais toujours là. " Ne me remercie pas. "Il n'y avait rien à remercier. "Je suis content que tu aies été honnête pour être franc, alors merci à toi, ça. a dû te demander beaucoup de courage. " Car oui, il aurait pu tout perdre. Oui tu lisais la honte sur son visage et tu trouvais cela extrêmement courageux de te l'annoncer. Alors il ne devait pas être honteux. La suite t'étonna. Pourquoi voulait il que tu reste ? Il avait peur que tu partes? Souriant doucement tu lui pris la main. " Je peux pas aller directement chez toi.. mais si tu veux bien faire un crochet chez moi, on peut promener mon chien avant d'aller chez toi. " Et tu devais nourrir toutes les bouches affamées que tu avais l'habitude de voir chaque jour. " Ca te va ? Tu verras Will. " Ta plus grande fierté. "Tu veux voir la fin du film ? " après tout il vous restait du temps alors s'il avait envie de le voir tu irais sans hésiter. Prenant doucement sa main tu le rassurais doucement que tu ne partirais pas, que tu étais là.

" "

[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]Et si tu pouvais retourner en arrière, recommencerais-tu ? Que changerais-tu ? Beaucoup de choses, sans doute. Tu tenterais de devenir médecin, de réussir là où tu avais échoué. De décrocher cette fameuse bonne note, pour pouvoir exercer ce métier qui te passionnait. Mais la vie d'ambulancier n'allait-elle pas te manquer ? Si, probablement. Tes collègues, ta « famille ». Ils te manqueraient. Alors peut-être que tu ne changerais, juste pour pouvoir les retrouver. Parce que tu te sentais bien avec eux, tu ne te sentais pas seul. Et Sean, alors ? Recommencerais-tu ? T'aimerais dire que non. Dire que tu arrêterais avant que ça ne commence. Tu voulais croire que t'aurais eu la force de faire demi-tour et de ne pas croiser son chemin. Sauf que tu te connaissais mieux que personne pour savoir que c'était pas vrai. Sean était tombé au moment où t'en avais besoin. Il avait réussi à combler le vide que tu ressentais à ce moment-là, te promettant des choses de plus en plus belles, de plus en plus folles. Et ça te faisait rêver. Toi qui avais couru après l'amour, le vrai, tu pensais l'avoir trouvé. Sean avait les mots, les bons, et t'avais été conquis en quelques phrases comme l'abruti que t'étais. T'y avais cru, tu t'étais retrouvé à y croire encore, comme l'imbécile que t'étais. Tu t'étais accroché à des mensonges pour bâtir ta vérité : c'était évident que tout finirait par s'écrouler. Et cette bague qu'il portait autour du doigt te le rappelait bien à chaque fois. Cette bague qu'il prenait soin d'enlever, d'abord, pour finalement la laisser comme pour bien te rappeler que tu pourrais jamais avoir tout ça. Jamais avoir une vie douce et pleine. Tu ne pourrais jamais avoir cette vie rangée, être dans la lumière. T'étais que dans l'ombre. Et tu savais que t'aurais dû être mettre fin... mais la solitude semblait plus t'effrayer qu'à l'idée de vivre dans l'ombre de quelqu'un. Alors t'avais continué. Pour quoi, au final ? Que du vent, des blessures. Pour quoi, finalement ? Pour rien.
« On peut dire ça comme ça », répondis-tu, amusé, le regard attendri posé sur lui mais aussi impatient. Noël, à deux. Un rêve pour toi. Un rêve dont tu pourrais enfin profiter.

Ou peut-être plus. Ca avait été trop beau, pas vrai ? Tu te retrouvais à suivre Matthew à l'extérieur de la salle, à attendre qu'il te dise à quel point t'étais abjecte et qu'il était déçu et qu'il ne voulait plus te voir. T'aurais compris. Il était agacé, agité, et c'était ta faute. Parce que t'avais parlé mais aussi parce que t'étais pas une bonne personne. Il t'avait trop estimé, il devait tomber de haut. T'étais un moins que rien, tu profitais d'un homme marié. Méprisable être que tu étais. Et t'essayais de trouver des réponses à mettre sur ses questions. De trouver les bons mots à prononcer. T'étais aux pieds du mur et plutôt que de vouloir faire demi-tour tu devais le regarder en face, cette fois. T'avais toujours évité ces réponses. Quand ta collègue te demandait si tu aimais Sean, tu détournais toujours la conversation. Parce qu'au fond tu savais que ce n'était plus de l'amour mais juste une impression de sécurité, une routine. Quelque chose qui arrivait à te réconforter – tout en te brisant. Contradictoire, hein ? T'avais les émotions en vrac, le cœur fissuré et l'esprit totalement paumé. T'étais perdu, tu savais pas où aller alors tu t'agrippais à Matthew. Tu le serrais, tu le tenais, comme si le lâcher allait te faire perdre pied. Comme si t'allais te noyer s'il s'éloignait. T'avais les émotions en vrac, la tête dans le même état et tes yeux brûlaient, enflammés par ces larmes que t'avais longtemps retenu. « La zone où je suis bien... », répétas-tu en murmurant. Savait-il ce qu'il proposait ? Ce que ça pouvait signifier ? Et toi, le savais-tu ? Savais-tu tout ce que ça pourrait engendrer pour l'un comme pour l'autre ? Savais-tu ce que ça voulait dire ? Tu le serras doucement, secouant le visage, tes yeux remontant vers les siens. « C'est mieux que tu saches », expliquas-tu, le ton bas, comme si tu partageais un secret. C'était mieux qu'il sache quel homme tu étais. Tes doigts s'entremêlèrent directement aux siens, tes prunelles glissant vers elles alors que tu l'écoutais. « Okay », tu hochas le visage. « Ca me va », puis t'allais voir un chien : que du positif. « Tu pourras... », tu te mordis la lèvre quelques instants. « Tu pourras l'emmener avec si tu veux. Pour qu'il ne soit pas seul », tu te raclas la gorge, secouant ton visage après avoir jeté un regard vers la salle. Le film ne t'intéressait plus vraiment. T'étais soudainement épuisé et t'aurais bien besoin de retrouver ton appartement.

En passant d'abord par celui de Matthew. Tu restais silencieux sur le chemin, gardant ta main contre la sienne comme si t'avais peur qu'il se mette soudainement à partir en courant en te laissant derrière. Tu retrouvas la parole une fois arrivé chez lui, le regard à nouveau levé vers le sien. « J'ai vraiment tout gâché ce soir hein ? », c'était sans doute pas la soirée à laquelle il s'était attendu. « Je suis désolé », tu baissas un instant le regard, hésitant, étudiant les mots que t'allais prononcer. « Tu ne me trouves pas horrible ? », susurras-tu en le suivant à l'intérieur, le regard vers le sol à la recherche du chien, la vision à nouveau trouble.