it looks like a date... but it's not what you think (dylake #12)

Avec Dylan, on a remis le couvert une deuxième fois. Je n'ai pas pu m'empêcher d'aller chez elle, pour la voir. Et une chose en entrainant une autre... ouais bon ok, c'état prévisible. Enfin en partie. Je suis pas venue juste pour ça quand même. Disons que j'ai juste un peu de mal à lui résister. Et maintenant que j'ai replongé, c'est encore pire. C'est pas comme un caprice éphémère qui s'évapore une fois qu'il a été consommé. Non, c'est bien plus que ça. Et je continue de m'enfoncer un peu plus dans ma dépendance. A ce point-là, oui, on peut carrément dire ça. Mais on ne cherche pas à mettre des mots sur ce qu'on vit non plus, ni à en parler. Comme si le fait d'en parler pouvait tout gâcher. Encore. C'est mieux comme ça pour le moment. Je tente principalement de me concentrer sur mon travail, pour ne pas avoir à trop réfléchir sur tout ça. En ce moment les affaires sont bonnes et le bouche à oreille fonctionne plutôt bien. Je suis vraiment contente d'avoir réussi à faire ma place dans le milieu, Aujourd'hui encore, je dois finaliser la signature d'un nouveau contrat. Un futur salon de beauté dans le centre de L.A. C'est un ancien de mes clients qui a parlé de moi à l'une de ses amies. Et faut croire que le monde est vraiment petit... parce qu'il s'avère que cette fille en question est en réalité une ancienne connaissance à moi. Une amie de Portland, à l'époque de l'université. Avant que je ne fasse la connaissance de Dylan. Nous avons eu une petite histoire ensemble, rien de bien sérieux et on a finit par se perdre de vue. C'est quand même fou de se retrouver ici, après tant d'années. Je suis contente que ça soit moi qui puisse m'occuper de son futur salon. En tout cas elle n'a pas hésité une seule seconde avant de me faire confiance et semble prête à me suivre les yeux fermés dans mes idées. On s'est toujours très bien entendues toutes les deux, et c'est une bonne chose puisque nous allons être amenées à passer pas mal de temps ensemble pendant les prochaines semaines. Pour la signature du contrat, je lui ai naturellement proposé de venir boire un verre à la maison. C'est quand même plus convivial que de se retrouver dans un lieu 'neutre'. Je sors une bouteille de champagne pour l'occasion, deux coupettes, et nous passons un long moment à parler de l'université et du passé laissant le côté professionnel de notre collaboration en suspens pour la soirée. Je ne vois pas forcément le temps passer lorsque nous attaquons déjà notre dernière coupe. C'est à ce moment-là que quelqu'un frappe à la porte. « Tu attendais quelqu'un ? » Je secoue la tête à la négative, moi-même un peu surprise. « Non, personne en particulier. » Je me lève pour aller ouvrir, la coupe de champagne encore dans la main.

A quoi bon lutter ? Je n’ai rien à prouver. Blake n’est jamais vraiment sortie de ma tête, j’ai vécu jusqu’ici avec le regret de l’avoir lâchement abandonné devant l’hôtel, de l’avoir trompé, de lui avoir brisé le cœur. Faut croire que ce truc qui nous unit est vraiment surpuissant, parce que malgré cela l’attraction est restée la plus forte, nous faisant replonger déjà deux fois. La première aurait pu être un point final, de quoi boucler la boucle et tourner la page, mais c’était illusoire de le croire. On a essayé, j’ai gardé mes distances, parce que je me sais bien moins déterminée à résister que mon ex. C’est normal, elle redoute que je me comporte à nouveau comme une vraie merde et je la comprends. Alors je la laisse venir et c’est ce qu’elle a fait, se pointant chez moi pour une visite de courtoisie qui a vite pris un tout autre tournant, prévisible. Hors de question de mettre une quelconque étiquette sur ce que nous vivons, ce que nous sommes l’une pour l’autre, on le vit et puis c’est tout. A quoi bon vouloir toujours tout nommé ?
Ce matin j’ai terminé une garde assez mouvementée et éprouvante, après avoir dormi tout le reste de la matinée et remplie des obligations administratives que je déteste, ce soir, j’ai besoin de sortir et voir du monde. Pas n’importe où et surtout ce n’est pas n’importe qui que j’ai envie de voir. C’est tout naturellement que je me retrouve devant l’immeuble où habite Blake. Nous avons échangé quelques messages depuis la nuit qu’elle a passé chez moi, mais je ne lui ai pas fait part de mon intention de venir lui rendre visite. Ça sera une surprise. Je monte à l’étage où se trouve son appartement, m’arrête devant la porte de celui-ci et frappe sans hésiter. J’ai envie de la voir, il n’y a rien de mal à ça… Non ? Un court instant je me dis qu’elle n’est peut-être pas chez elle, finalement la porte s’ouvre sur la brune et si ma première intention était de l’embrasser sans plus attendre, la coupe de champagne qu’elle tient m’en dissuade, je ne pense pas qu’elle boive seule. « Hey. » lâché-je dans un sourire, un peu gêné « Je te dérange ? » j’ignore ce qu’elle célèbre et avec qui mais j’ai la sensation de mal tomber. Du moins, ce que j’avais en tête est clairement contrarié et je ne l’avais absolument pas envisagé. « Tu fêtes quelque chose ? » demandé-je en désignant sa coupe du regard.

La soirée est agréable, l'ambiance légère, et le caractère professionnel de notre rendez-vous initial est rapidement mis entre parenthèse. La signature du contrat était évidente, et finalement nous sommes très vite passées à autre chose. Ça fait du bien aussi de mettre le boulot un peu de côté le temps d'une soirée. Faut dire que ces derniers mois ont été plutôt chaotiques pour moi - un bien beau bordel - et que le travail a été un excellent échappatoire. Mais je ne peux pas non plus penser qu'à ça, ou bien à Dylan. Parce qu'il est évident que la blonde est en grande partie celle qui occupe mes pensées en ce moment. Bien plus qu'il ne le faudrait, probablement. Mais ça, c'est une autre histoire. Ce soir, je ne pense à rien de tout ça, et je suis heureuse de passer un bon moment avec une ancienne amie nous remémorant les années à l'université que nous avons passé ensemble. De nombreux souvenirs refont surface au fil de la conversation, comme tous les moments de complicité qui nous ont liés. Je ne vais pas le cacher, c'est une sensation plutôt agréable. Et la bouteille de champagne qui nous accompagne rend peut-être l'ambiance encore plus frétillante. La fatigue de la semaine aussi, ou le mélange des deux. Quelqu'un frappe à la porte, et j'en suis la première surprise. Je ne m'attendais pas forcément à avoir de la visite. En ouvrant la porte, je croise le regard de Dylan et mon coeur s'emballe un peu. « Hey. Je te dérange ? Tu fêtes quelque chose ? » Est-ce que le fait que je ne sois pas seule est un problème ? « Non, vas-y rentre. » Je me décale pour la laisser passer, avant de refermer la porte derrière elle. « On était juste en train de boire un verre pour fêter notre future collaboration ensemble. » Je ne pense pas forcément que la situation pourrait porter à confusion, parce que pour moi ce n'est évidemment pas le cas. Mais... il est vrai que le champagne et l'ambiance chaleureuse qui s'en dégage est un peu ambigu. « Je te présente Lauren, une ancienne amie de Portland. » Nous avons même été un peu plus que ça, mais je garde volontairement ce détail pour moi. « Lauren, voici Dylan. » Mon ex ? En réalité je ne sais même pas exactement ce qu'il faudrait que je dise. « Tu veux boire quelque chose ? » Je lève instinctivement la bouteille de champagne entre mes mains, mais cette dernière est déjà vide. « Je peux en ouvrir une autre si vous voulez. » Que j'ajoute en les regardant tour à tour. Je ne suis pas sûre que ça soit une bonne idée, mais au point où j'en suis... C'est moi ou la situation est quand même un peu étrange ?

La porte s’ouvre, Blake apparaît et la coupe qu’elle tient contrecarre mon plan initial. Je ne m’attendais à rien, mais certainement pas que mon ex soit en pleine célébration. Est-ce que je tombe mal ? C’est un risque à prendre en débarquant à l’improviste. Je demande à la brune si je la dérange, elle répond à la négative avant de m’inviter à entrer tout en répondant à ma seconde question. Je m’avance à l’intérieur de l’appartement, croisant alors le regard d’un jeune femme tenant elle aussi une coupe de champagne. Blake m’explique qu’elles célèbrent leur collaboration à venir, pourtant, et je ne saurais l’expliquer, je ne sens pas vraiment une atmosphère professionnelle régner dans la pièce. Je me fais peut-être des idées, un peu contrariée de ne pas pouvoir être seule à seule avec la jolie brune et trouver le réconfort que je suis venue chercher auprès d’elle. Néanmoins j’affiche un sourire, hochant la tête en signe de compréhension « Super ! » je ne dis pas ça seulement pour faire bonne figure, je suis réellement contente que les affaires marchent pour Blake elle le mérite. Cette dernière fait les présentations avec sa cliente qui est également une ancienne amie. Ah, voilà pourquoi l’ambiance est plutôt chaleureuse « Enchantée. » répondis-je en adressant un sourire à l’inconnue, dont je en parviens pas à déchiffrer l’attitude. Est-ce que mon arrivée la dérange ou non ? Perçoit-elle ma déception de sa présence ? Je n’ai pas envie de la faire se sentir de trop ou mal à l’aise, à vrai dire c’est même plutôt moi qui le suis à cet instant.. Est-ce que je veux boire quelque chose ? Blake m’aurait bien proposé du champagne mais la bouteille est déjà vide. Tiens donc… La signature du contrat a visiblement tournée aux retrouvailles entre anciennes amies, que j’ai interrompu. Mon ex propose d’ouvrir une nouvelle bouteille, je secoue la tête « Non ça va. Enfin en tout cas pour moi, mais vas y, si vous en voulez. » je hausse les épaules, je n’ai même pas quitté ma veste et ne sais pas si je vais m’asseoir. « Si t’as une bière… » avant que Blake esquisse le moindre mouvement pour aller vers sa cuisine j’enchaine « Mais je vais aller voir dans ton frigo, ne t’embête pas pour moi. » dis-je dans un léger sourire, me dirigeant vers sa cuisine, me plaçant en connaisseuse des lieux, pour m’imposer face à cette Lauren, peut-être. Je devrais sans doute mieux repartir… Mais ce serait avouer qu’un truc me déplait, hors Blake ne me doit rien elle a sa vie et je n’ai même pas prévenue de ma visite. Je sors une bière, referme le frigo et me rends compte que je ne sais pas où elle range son décapsuleur, j’ouvre les tiroirs pour le trouver, je me retourne, la brune se tenant face à moi « Je cherche de quoi ouvrir ça. » dis-je en lui montrant ma bière avec un petit air embarrassé. « Elle a l’air sympa ton amie. » lâché-je alors qu’elle sort le précieux outil pour me le tendre.

La situation me fout légèrement mal à l'aise, et pourtant je n'ai rien fait de mal. Je passais juste un bon moment avec une ancienne amie, pour le travail. Mais de l'extérieur, c'est peut-être pas si évident que ça, j'en conviens. J'essaye de me mettre à la place de Dylan une seconde, et je crois que c'est plutôt évident. Ouais, à sa place, je n'aurais pas forcément apprécié de la trouver avec quelqu'un d'autre dans son appartement. Mais il n'y a rien, et je ne veux pas lui donner l'impression du contraire. Alors je tente d'agir naturellement, de faire les présentations, comme si tout était parfaitement normal. « Enchantée. » Mais ça n'empêche pas la situation d'être bizarre. Surtout pour moi, parce que je sais ce que j'ai partagé avec l'une comme avec l'autre. Il n'y a rien de comparable en soit, mais je ne sais pas ce qu'elles ont en tête de leur côté. Des fois j'aimerais bien savoir ce que les gens pensent. Enfin quoique... ça serait sans doute trop la merde. Je propose de sortir une nouvelle bouteille de champagne pour prolonger cet instant, invitant Dylan à rester boire un verre avec nous. Je n'ai pas envie que la présence de Lauren puisse la faire fuir. C'est pas ce que je veux. « Si t’as une bière… Mais je vais aller voir dans ton frigo, ne t’embête pas pour moi. » Je souris, agréablement surprise qu'elle prenne les devants pour s'imposer. Dylan s'éclipse dans la cuisine, alors que je demande à Lauren ce qu'il en est pour elle. Deuxième bouteille de champagne ou pas ? Elle acquiesce avec plaisir, et je me dirige à mon tour dans la cuisine pour récupérer une autre bouteille. « Je cherche de quoi ouvrir ça. » Je récupère alors le décapsuleur pour lui donner, dans un petit sourire. « Elle a l’air sympa ton amie. » En réalité, je ne sais pas trop comment je dois le prendre. J'ai l'impression que ça ressemble à une petite pique de sa part, mais j'en ai pas la certitude. « Ouais elle est cool, on a passé de bons moments ensemble à l'université. » Je reste vague ne voulant pas trop en dire non plus, c'est déjà assez malaisant comme ça. La blonde me regarde ouvrir une nouvelle bouteille, et je ne peux m'empêcher de me justifier. « C'est exceptionnel je te rassure, je ne bois pas du champagne avec tous mes clients. » Mais finalement je m'enfonce plus qu'autre chose en disant ça, et le pire c'est que je ne m'en rends même pas compte. On revient toutes les deux dans le salon surprenant Lauren en train de terminer une conversation téléphonique. Apparemment il y a une urgence. « Je suis désolée, il faut que j'y aille. » Elle grimace et je n'ose pas forcément lui demander ce qu'il se passe. Je la raccompagne jusqu'à ma porte, un peu gênée. « Merci encore pour tout, c'était super ! On s'appelle ? » Elle vient déposer un rapide baiser sur ma joue, sa main se logeant quelques secondes dans le creux de mon dos. « Évidemment. » Je souris avant de refermer la porte derrière elle. Quand je croise à nouveau le regard de mon ex, je me sens encore plus mal qu'avant. Est-ce que ça avait l'air de ressembler à tout autre chose ?

Je ne crois pas avoir fait une erreur en venant chez Blake a l’improviste. Après tout elle a fait la même chose il y a de ça quelques jours. Non, le problème c’est plutôt d’avoir accepter d’entrer en sachant qu’elle n’était pas seule. Mais n’aurais-je pas eu l’air un peu con en repartant ? Un prétexte était facile à trouver, ne pas vouloir la déranger par exemple. Maintenant je suis là, les présentations sont faites et je ne suis pas totalement à l’aise. Plutôt douée pour les faux semblants je ne laisse rien paraître, du moins je l’espère. Je prends l’initiative d’aller me chercher une bière directement dans le frigo. Sans doute pour montrer à cette Lauren que je connais les lieux, que j’y ai mes habitudes, alors que c’est faux mais ça elle n’est pas censée le savoir. Je trouve vite mes propres limites en cherchant un décapsuleur en vain, mon ex arrive pour prendre une deuxième bouteille de champagne, venant, dans un même temps, à ma rescousse. Elle me tend le précieux objet et je ne peux m’empêcher de souligner combien son amie a l’air sympathique, le tout avec un soupçon d’ironie incontrôlée. Jalousie ? Non, juste… Ok, peut-être. La brune confirme, ajoutant qu’elles ont passé des bons moments ensemble durant leurs études. Je serais bien tentée de lui demander de quels genres de bons moments il s’agissait, mais je ne suis pas certaine d’avoir réellement envie de savoir. Blake ouvre la bouteille, elle est plutôt généreuse avec ses clients, ce n’est pas du champagne de merde. Comme si elle lisait dans mes pensées, ou me connaissant un peu trop bien, elle s’empresse de se justifier. C’est exceptionnel. Evidemment, Lauren fait figure d’exception. Je hoche la tête en souriant « Tu gères ton business comme tu veux. » répondis-je avec un certaine nonchalance dans un haussement d’épaule. Alors que nous rejoignons sa cliente, celle-ci termine une conversation téléphonique, visiblement avec une certaine panique. Elle doit partir. Elle s’excuse pour ce départ précipité et prend congé rapidement, non sans indiquer à Blake qu’elles s’appellent le tout dans un salut chaleureux qui me fait lever un peu les yeux. Je peux, elles sont dos à moi. Mon ex me refait face, on se regarde une seconde ou deux sans rien dire, elle est mal à l’aise et moi dubitative. Joli cocktail, pas franchement prometteur mais potentiellement explosif. « C’est cool que vous alliez bosser ensemble. » lâché-je avec sincérité ajoutant aussitôt « Et puis ça vous permettra de retisser des liens... » je bois une gorgée de bière puis complète « Elle a l’air de vouloir rattraper le temps perdu. ». Est-ce que je suis en colère ? Non. Juste pas franchement heureuse à l’idée qu’elles puissent passer du temps ensemble après avoir été témoin de leur complicité. Cependant Blake ne me doit rien. Est-ce que c’est le moment de mettre les pieds dans le plat ? J’hésite un instant et finalement je crois que je ne suis pas d’humeur pour les non-dits, d’autant qu’ils nous ont déjà assez fait souffrir « Tu fais ce que tu veux Blake. T’es libre. » je dis cela sans animosité, c’est un fait, nous ne sommes pas ensemble « Mais est-ce que j’aime ce que j’ai vu ou plutôt senti ? Non. » et je n’y peux rien.

La situation est un peu étrange, et finalement ce n'est pas plus mal que Lauren doive s'en aller. Même s'il s'agit d'une urgence et que ce n'est pas forcément volontaire de sa part. Au moins on évite d'accentuer le malaise plus longtemps. Je me retrouve donc seule avec mon ex, dans un silence un peu gênant. En réalité je ne sais pas à quoi elle pense, ni ce qu'elle pense avoir vu ou compris, mais à sa place je me poserai peut-être quelques questions. Avec Lauren, il y a toujours eu ce feeling et cette complicité évidente. Elle est très tactile aussi, ce qui peut paraitre légèrement ambigu de l'extérieur. Alors oui, si les rôles étaient inversés, je l'aurais sans doute en travers de la gorge. Je ne sais même pas quoi dire, si je dois me justifier ou quoi que ce soit. Parce qu'en soit je n'ai rien fait de mal, il n'y a rien eu du tout entre Lauren et moi. Le passé est ce qu'il est, mais ce n'est pas pour ça qu'il y aura quoi que ce soit maintenant que nous nous sommes retrouvées. « C’est cool que vous alliez bosser ensemble. » C'est Dylan qui finit par rompre le silence. « Et puis ça vous permettra de retisser des liens... » Je hoche un peu la tête, toujours aussi mal à l'aise. Je la connais un minimum, et je sais qu'elle est en train de faire semblant pour garder la face. Mais j'ai pas envie qu'elle fasse semblant justement. Pas avec moi. J'ai envie qu'elle soit sincère, qu'elle me dise ce qu'elle a vraiment sur le coeur. Parce qu'avec tout ce qu'on a déjà traversé ensemble, ça ne sert à rien de continuer à se voiler la face non ? « Elle a l’air de vouloir rattraper le temps perdu. » Je soupire légèrement. « Ouais. » Que je lâche du bout des lèvres un peu perplexe. Qu'est-ce que je peux bien répondre d'autre à ça ? « Tu fais ce que tu veux Blake. T’es libre. » Ça aussi, c'est pas ce que je voulais entendre. Ok, nous ne sommes pas ensemble et on ne se doit rien ni l'une ni l'autre. Mais... ouais il y a ce mais. Parce que dans mon coeur ce n'est pas si évident que ça. Peut-être que j'espérais un peu plus de notre relation. En réalité j'en sais rien, je suis perdue. Mais ça me fait mal d'entendre ça. « Mais est-ce que j’aime ce que j’ai vu ou plutôt senti ? Non. » Ah, voilà qui change tout. Il serait peut-être temps de parler sérieusement toutes les deux. « Est-ce que Madame Nichols serait devenue jalouse ? » Je ne peux m'empêcher de sourire, parce que oui, ça me fait plaisir qu'elle le soit. Même un tout petit peu. Surtout que ce n'est pas dans ses habitudes. Faut dire qu'elle n'a jamais eu l'occasion de l'être dans notre passé. Il n'y a toujours eu qu'elle à mes yeux. « J'ai compris, je suis libre, tout ça, mais ça m'empêche pas de te le dire quand même ; il n'y a rien avec elle. » Je veux que les choses soient claires. « Ok, il y a bien eu un petit quelque chose à l'époque mais rien de sérieux, et c'était avant de te rencontrer. » Au moins je suis honnête. Inutile de continuer à se mentir ou à se cacher des choses qui n'ont finalement plus grande importance. Reste à savoir ce qu'il en est exactement de nous, et de notre relation. Est-ce que ça serait pas le moment de mettre des mots sur tout ça ? « Mais j'avoue que la Dylan jalouse me plait plutôt bien. »

J’essaie de me montrer positive, de ne pas céder aux effets de la jalousie en me fermant à la discussion ou en faisant des reproches à Blake. Nous ne sommes pas ensemble, alors quelle légitimité j’aurais à vouloir lui imposer des limites quant aux retrouvailles avec son amie ? Aucune. Ce n’est pas pour autant que ça me plait, surtout pas avec l’attitude qu’avait Lauren. Je suis suffisamment observatrice pour voir certains signaux et les siens étaient plutôt clairs. Je ne sais pas bien pourquoi, mais je ne veux surtout pas que mon ex se sente entravée de quoi que ce soit, alors je lui précise qu’elle est totalement libre de faire ce dont elle a envie. Est-ce que ça me plait de l’imaginer avec cette nana ? Pas du tout. Ça me noue les tripes, c’est très désagréable, mais c’est encore une fois le prix à payer pour avoir été une vraie conne par le passé. Blake est plutôt stoïque, elle n’a de toute façon pas besoin d’une quelconque permission de ma part. Merde. Je ne sais plus comment agir, quoi dire… Et si je disais juste ce que je ressens ? Au moins sur l’instant. Les non-dits sont un poison, je le sais, il serait peut-être temps d’apprendre de mes erreurs. Alors après l’avoir rassurée sur sa liberté et sa possibilité de rattraper le temps perdu avec Lauren, je lui fais part de ce que ça me fait. Je n’aime pas ça. Difficile de faire plus clair, non ? L’attitude de la brune change légèrement, mais elle ne se ferme pas, au contraire même, je crois. Moi, jalouse ? Je hausse les épaules, elle sait très bien que ce n’est pas mon genre, je le pensais aussi d’ailleurs « Peut-être. » lâché-je avec nonchalance, mais Blake sait lire entre mes lignes. A son tour elle veut mettre les choses au clair, il ni y’a rien entre Lauren et elle. Je me retiens de lui préciser que c’est peut-être seulement temporaire, elle m’apprend quand même qu’il y a bien eu un truc par le passé, avant que nous nous rencontrions. J’apprécie qu’elle ne me cache pas cette information, je hoche la tête « Ok, ça explique certaines choses. » pas tellement dans l’attitude de mon ex, plutôt dans celle de son amie et plus si affinités. « Sois pas surprise si elle tente de reprendre où vous vous en étiez arrêtées. » dis-je avec un petit air innocent. Quoi ? Je la préviens c’est tout, juste au cas où elle n’aurait rien vu. Cette fois je suis vraiment grillée, prise en flagrant délit de jalousie, ce qui ne déplait pas à Blake, au contraire et elle me l’avoue sans détour. Ça me surprend un peu qu’elle soit si spontanée avec le sujet, mais c’est tant mieux. Non ? « Je ne sais pas si à moi elle me plait, la Dylan jalouse. » je fais une légère moue « C’est assez désagréable comme sensation. » pas que je la découvre, mais un peu, surtout concernant la brune. « Elle te fait pas peur ? » ouais, je sais, je suis en train de parler de moi à la troisième personne, mais là ça m’aide.

Je suis totalement transparente avec elle, lui avouant la vérité sur le passé qui me lit à Lauren. Il n'y a pas de raison de lui cacher, je n'ai rien à me reprocher. Et puis... c'est pas plus mal qu'on reparte sur de bonnes bases toutes les deux. Pas de mensonges ou de non-dits débiles qui pourraient nuire à ce nouvel équilibre que nous semblons plus ou moins avoir trouvé. C'est un peu flou encore, mais c'est déjà un progrès. « Ok, ça explique certaines choses. » Je peux comprendre que de l'extérieur une certaine ambiguïté puisse se sentir. Mais pourtant de mon côté, il n'y en a pas. « Sois pas surprise si elle tente de reprendre où vous vous en étiez arrêtées. » Vraiment ? Je n'ai pas eu cette impression là. Peut-être parce que les choses sont claires pour moi. « Mais non ! » Je hausse les épaules comme si ça n'avait que très peu d'importance à mes yeux. « Je ne sais pas si à moi elle me plait, la Dylan jalouse. C’est assez désagréable comme sensation. » Oui j'ai connu ça. Et c'est encore plus désagréable quand le fait d'être jalouse est justifié. Enfin bref. « Elle te fait pas peur ? » A moi ? Absolument pas. Mais je comprends que ça puisse lui faire bizarre, ce n'est pas habituel chez elle. « Non, c'est plutôt rassurant. » Tant que ce n'est pas une jalousie excessive, ce n'est pas dérangeant. D'autant plus que c'est même plutôt révélateur en soit. C'est que Dylan tient un minimum à moi. A nous, et à ce qu'on est toutes les deux ensemble. Même si ça, c'est encore un peu flou. « Et je crois que j'en ai besoin. » D'être rassurée j'entends. Pas qu'elle soit jalouse à l'extrême non plus, c'est pas ce que je veux. Mais disons qu'avec les difficultés que nous avons connu, la confiance dont je peux douter, c'est pas plus mal de savoir que la présence d'une ancienne amie dans ma vie peut déranger mon ex. « Dylan ? » Je viens planter mon regard dans le sien, alors que la jeune femme reste perplexe. Est-ce que je me lance ? Je sens que le moment s'y prête pour le faire, alors pourquoi pas. Au pire Dylan prend peur, mais dans tous les cas j'aurais déjà un semblant de réponse. « Qu'est-ce que ça fait réellement de nous tout ça ? » Autant mettre les pieds dans le plat depuis le temps que cette question me brûle les lèvres. Parce que oui, on a déjà essayé plusieurs choses sans grand succès. De rester de simples amies par exemple, ou de s'éloigner carrément l'une de l'autre aussi. Rien de tout ça n'a vraiment fonctionné. Faut se rendre à l'évidence, ce qu'il y a entre nous est incontrôlable. Comme une force extérieure qu'on ne peut pas arrêter. Alors quoi ? Cette relation améliorée, en mode amies et plus si affinités, est-ce que ça nous convient réellement ? Dans ce genre de relation, la jalousie ne devrait pas être un sentiment habituel. C'est pas tout à fait normal non ?

Ma jalousie la rassure. Je ne m’attendais pas vraiment à cette réponse là, mais je crois que ce travail de sincérité entre nous porte doucement ses fruits. On ose se dire les choses, Blake poursuit en avouant qu’elle en a besoin. La jalousie ? D’être rassurée ? J’opte pour la deuxième option, ça paraît logique après ce que je lui ai fait. Elle a besoin de savoir que je ne suis pas indifférente. A vrai dire c’est tout le contraire, j’aimerais pouvoir être un peu plus détachée et coller à ce modèle de relation qu’on essaie d’adopter. Une sorte d’amitié améliorée. Tu parles ! On est juste deux idiotes, moi surtout, qui marchons sur des œufs par peur de tout casser, de glisser et au final d’avoir mal. « Bah sois rassurée alors. Je la trouve beaucoup trop tactile. » dis-je dans un léger rire avant de boire une gorgée de bière. J’ai comme l’impression que d’une manière inattendue on est en train d’avoir une discussion sérieuse, je sens comme une sorte de tournant arriver et si ça me stresse un peu, je crois aussi que c’est nécessaire. Mon intuition ne me fait pas défaut, c’est surtout le regard de mon ex qui ne trompe pas, je sais déceler quand elle est particulièrement sérieuse, concernée. Certes elle a évolué depuis ces dernières années, mais elle n’a pas changé qui elle est. Elle m’interpelle alors que je suis déjà face à elle, son regard fixé dans le mien. Il se fait interrogateur, encourageant aussi, elle a un truc sur le cœur et je suis prête à l’entendre. La question tombe, logique, prévisible. Où en sommes-nous ? Qui sommes-nous l’une pour l’autre ? Que veut dire ce “nous“ justement. Mes mains sont froides, pas seulement à cause de la bouteille en verre que je tiens, je suis un peu nerveuse. « Bonne question. » lâché-je dans un souffle. « Je ne sais pas. » ce que ça fait de nous, mais peut-être pourrions nous le définir ensemble ? « Qu’est-ce que tu voudrais ? » j’ai bien conscience que ma question n’est pas des plus simples et c’est sans doute le moment pour moi de faire preuve de courage à mon tour en lui faisant part de ma propre envie. Elle me semble floue, mais elle ne l’est pas tant, je sais au fond ce que j’ai espéré depuis longtemps « Moi… J’aimerais bien que tu réfléchisses à peut-être me donner une seconde chance. » ok c’est plutôt un aveu conséquent ça, je tente de nuancer « Doucement, à ton rythme, celui de tes envies… » je lève les yeux, riant de moi-même « Bordel ce que je suis nulle pour ça. » ou alors je m’en suis seulement persuadée depuis trop longtemps. En tout cas une chose est sûre, il n’y a que pour Blake que je suis capable de me dépasser, d’être une meilleure version de moi.

Ça fait déjà un petit moment que la situation est telle qu'elle est entre nous. On profite l'une de l'autre, quand on en a envie, sans mettre de mots sur notre relation. On dirait même qu'on évite volontairement de le faire. On prend du bon temps, ensemble, une fois chez l'une, une fois chez l'autre. Ouais ça ressemble étrangement à ce qu'on appelle une amitié améliorée n'est-ce-pas ? Et pourtant, dans mon coeur, ce n'est pas si clair que ça. On ne doit normalement pas s'encombrer de sentiments dans ce genre d'arrangement. Mais voilà... avec elle, ça n'a jamais été aussi simple. C'est compliqué de jouer les filles détachées. Parce que Dylan c'est Dylan justement. Elle est particulière à mes yeux et dans mon coeur. Je n'ai jamais réussi à rester insensible face à elle. Et je ne parle pas que d'une simple attraction physique. Non, c'est bien plus profond que ça. Émotionnellement parlant. Je me lance pour demander ce qu'il en est finalement de nous. C'est peut-être temps de faire le point et d'en parler ensemble. Quitte à ruiner ce semblant d'équilibre qui nous liait depuis quelques temps. Je prends le risque, parce qu'une part de moi a réellement besoin d'éclaircir la situation. « Bonne question. Je ne sais pas. » Un petit rire nerveux s'échappe d'entre mes lèvres. Nous voilà bien avancées. « Qu’est-ce que tu voudrais ? » Moi ? Mon dieu, je crois que je suis encore plus perdue qu'elle de ce côté là alors bon... Je hausse les épaules cherchant un peu mes mots. Et finalement la jeune femme renchérit. « Moi… J’aimerais bien que tu réfléchisses à peut-être me donner une seconde chance. » Mon coeur s'emballe inconsciemment dans ma poitrine. « Doucement, à ton rythme, celui de tes envies… » De mes envies ouais. Je mélange mon rire au sien, détendant un peu cette atmosphère un peu trop sérieuse. « Bordel ce que je suis nulle pour ça. » Je prends une nouvelle gorgée de champagne sans la lâcher du regard. Je viens même me rapprocher d'elle, posant ma main sur la sienne. « C'est fou, j'ai l'impression de revenir des années en arrière. » Comme une gamine face à son crush de jeunesse, ou presque. « Je crois que je sais ce dont mon coeur a vraiment envie. » Comme si je le savais depuis le début, depuis ce jour où nos chemins se sont retrouvés. « Mais il y a forcément d'autres éléments qui rentrent en compte aussi... » La confiance surtout. C'est là le plus gros du problème. Est-ce que je vais pouvoir passer au dessus de tout ça ? « On peut essayer, prendre toutes les deux notre temps pour se reconstruire...  » Ouais se donner une deuxième chance quoi. « Tout en restant exclusives bien sûr. » Je suis obligée de le préciser, même si ça parait plutôt évident. Ça ressemble bien à ce qu'un couple peut être d'ailleurs... ou un pré-couple j'en sais rien. « Tu vas pouvoir te contenter de moi cette fois-ci tu crois ? » Je ris un peu mais c'est plus nerveux qu'autre chose. C'est pas un reproche ni quoi que ce soit d'autre, c'est juste ma peur qui parle pour moi à ce moment-là.

On dirait bien que ma visite imprévue se transforme en discussion sérieuse. Quoi qu’il en soit je ne serais pas venue pour rien. La situation nous a poussé sur ce chemin là, celui de la mise au point, et si c’est Blake qui fait le premier pas dessus, je crois en avoir besoin moi aussi. Je lui demande ce qu’elle voudrait nous concernant, mais face à son air surpris je me lance la première. C’est un échange, je ne veux pas qu’elle soit la seule à faire des efforts. J’exprime avec sincérité mon propre souhait, celui d’avoir une seconde chance. Ce n’est pas rien, c’est même beaucoup avec ce que je lui ai fait par le passé. Et à la fois c’est ce que je veux, alors pourquoi tergiverser ? Ça n’a pas besoin d’être immédiat, au contraire, je suis prête à lui laisser du temps, celui nécessaire à Blake pour savoir si oui ou non elle a envie de me donner cette nouvelle chance et si elle y est prête. Elle s’approche. C’est bon signe, non ? Sa main vient se pose sur la mienne, je la prends et serre doucement ses doigts avec les miens. Elle a raison, on se croirait plusieurs années en arrière, il y a cette même tension, la même incertitude de savoir si nous sommes sur la même longueur d’onde. Elle croit savoir ce que son cœur veut, ce dont il a envie. Ok, j’ai très envie de savoir. J’appréhende aussi, mais au moins je serais fixée. Le mien de cœur s’accélère. Un bémol, de nouveaux paramètres qui entrent en compte… Forcément, avec mes erreurs passées, il est légitime que Blake soit prudente. Cependant l’espoir prend forme dans la suite de son discours. Essayer doucement de reconstruire ce que j’ai détruit. Sans pression, mais avec la notion d’exclusivité. Je souris à cette précision et je hoche la tête, on ne peut plus d’accord avec cette condition. Une petite vague d’euphorie commence à monter en moi, je la sens, elle est vite modérée par la dernière question de mon ex. Un petite pique, légitime je le reconnais, mais je dois reconnaître qu’elle a toujours le sens de la formule. « J’ai toujours pu me contenter de toi, j’étais juste trop conne pour le savoir. » répliqué-je avec franchise. C’est la vérité, la peur m’a fait commettre une horrible erreur et j’ai été incapable de gérer les conséquences de mes actes. La vérité c’est qu’il n’y a toujours eu qu’elle, même après, malgré toutes ces femmes avec qui j’ai pu avoir des aventures. Blake a toujours été là, dans un coin de ma tête, mais surtout dans un coin de mon cœur. « Je sais que c’est dur pour toi… » soufflé-je « De me refaire confiance. » et encore une fois elle me prouve combien je suis chanceuse de l’avoir un jour rencontré mais surtout que le destin l’ai remise sur mon chemin. « Et maintenant ? » demandé-je avec un sourire en coin. Me viens alors une idée « Attends, on va faire un truc. » je lâche sa main, pose ma bière sur la table et sans un mot de plus me dirige vers la porte de son appartement, dont je sors. A peine de retour dans le couloir, je sonne à nouveau chez Blake. Elle rouvre et je vois bien qu’elle se demande à quoi je joue. Les gestes valent mieux que des mots, je mets mon plan initial à exécution, gardant le silence mes lèvres viennent se sceller aux siennes alors que j’entre à nouveau dans son appartement.

Quand on repense à nous, notre histoire, et tout ce qu'il s'est passé depuis nos retrouvailles, c'est juste complètement dingue. Parce que si Morgan ne m'avait pas trompé avec elle cette nuit-là, peut-être que nous n'en serions pas là aujourd'hui. Si je ne m'étais pas lancée dans cette supercherie à la con sur cette application, nos chemins ne se seraient peut-être jamais retrouvés. A moins que le destin soit mêlé à tout ça et qu'il en ait décidé autrement. Peut-être que nous étions finalement destinés à nous recroiser, peu importe pour quelle raison, peu importe quand et comment. Notre histoire n'est pas commune, et elle est même plutôt unique dans son genre. Mais c'est justement ce qui en fait toute sa force. C'est particulier entre nous, et ça l'a toujours été. Ce soir, nous sommes en train de passer un nouveau cap. Comme un énième tournant dans notre relation. L'exclusivité. Le mot code pour s'engager l'une à l'autre dans quelque chose de sérieux. Une deuxième chance comme un nouveau souffle. Malgré mes peurs, je suis intimement convaincue que c'est ce dont j'ai toujours eu envie. Alors oui, il y a les doutes, la confiance à reconstruire, mais si on n'essaye pas, on ne pourra jamais savoir ce qu'il en est réellement. Nous sommes apparemment sur la même longueur d'onde, et nous avons toutes les deux envie de se donner une nouvelle chance. « J’ai toujours pu me contenter de toi, j’étais juste trop conne pour le savoir. » Bien sur que ça me rassure de l'entendre me dire ça, même si je pense qu'il me faudra encore du temps pour lui refaire totalement confiance. C'est quelque chose que je ne contrôle pas vraiment. « Je sais que c’est dur pour toi… de me refaire confiance. » Mais Dylan en a conscience et au moins je n'ai pas à me cacher par rapport à ça. Je peux être honnête avec elle sans me cacher derrière des faux-semblants et c'est déjà un bon début. « Et maintenant ? » Maintenant, je meurs d'envie de retrouver le goût de ses lèvres. Comme pour sceller notre nouveau départ. « Attends, on va faire un truc. » Je reste perplexe sans comprendre ce qu'elle a exactement en tête. Elle se lève pour sortir de mon appartement, refermant derrière elle avant de resonner à ma porte. Je lui ouvre une nouvelle fois alors que la blonde se fond immédiatement sur mes lèvres. Je souris répondant généreusement à son baiser dans un élan peut-être un peu trop enflammé. C'est sans doute l'effet du champagne qui commence doucement à me monter à la tête. Quelle idée de boire comme ça aussi. « Bonjour toi ! » Que je souffle entre deux baisers. En vrai je n'ai jamais trop tenu l'alcool, et elle est bien placée pour le savoir. Surtout que le champagne c'est traitre quand même. J'essaye de ne rien montrer depuis tout à l'heure, mais au fil des émotions et de la soirée, ça devient compliqué de contenir mon euphorie. « C'est vrai que c'est nettement mieux comme ça. » Je lui souris avant de l'embrasser de plus belle non sans laisser échapper un petit rire amusé contre ses lèvres. Je dois sentir le champagne à plein nez, c'est super glamour. Pas certaine que ça soit le meilleur mélange qui soit n'est-ce-pas ?

C’est bien qu’on réussisse à parler sincèrement, faire part de nos souhaits mutuels quant à ce qui nous lie. Au moins Blake et moi savons où nous en sommes, à peu près et ça évitera, je l’espère, les moments bizarres comme celui vécu il y a de ça quelques minutes. Pour autant les discussions sérieuses n’ont jamais vraiment été mon truc, à tort je le sais, et j’ai vite fait de vouloir passer à autre chose. Il faudrait que je perde ce vieux réflexe, je n’ai à me cacher de rien vis à vis de Blake, au contraire si je veux que cette fois ça marche et qu’elle me refasse confiance, j’ai plutôt intérêt à être dans le dialogue et la franchise. Sauf que là il n’y a plus grand chose à ajouté, non ? Et très honnêtement j’ai juste envie de l’embrasser, ne penser à plus rien d’autre qu’elle. Alors je ressors de son appartement pour rejouer mon entrée telle que je l’avais initialement imaginé. Pas de blabla, de petit air gêné et d’impression de mal tomber, cette fois je l’embrasse à peine la porte est-elle ouverte. Geste qui semble totalement lui convenir si j’en crois la façon qu’elle a de prendre part à cet échange. Je connais bien Blake, je suis au courant de sa tenue toute relative à l’alcool. Son amie et elle ont bu au moins une bouteille, elle a réussi à donner le change jusque là, désormais elle lâche prise. J’ai toujours trouvé mon ex drôle quand elle est un peu saoule, elle n’a pas l’alcool triste, plutôt euphorique. « Je suis contente d’entendre que tu préfère m’embrasser que partager une bouteille de champagne avec Lauren. » c’est vrai, j’aime savoir que j’ai l’avantage. Mais avec la discussion que nous venons d’avoir je sais que je peux apaiser certains de mes doutes, Blake veut être avec moi et ça c’est une raison pour être tout aussi euphorique qu’elle. Je sais désormais où se trouve sa chambre et c’est la direction que je prends, l’entrainant avec moi. Son équilibre est un peu faussé, Blake tombe plus ou moins de manière contrôlée sur son lit, et cette fois c’est elle qui m’entraine dans sa chute. « Tu vas tenir pour la fin de la soirée ou dans quelques minutes tu ronfleras à cause de l’alcool ? » demandé-je taquine, tout en embrassant son cou. Mes mains retrouvent bien vite le chemin vers sa peau, parcourant son corps avec tendresse tout en la délestant de ses vêtements.

Je suis soulagée d'avoir pu parler avec elle, d'avoir pu nous confier l'une et l'autre comme nous venons de le faire sur nos envies mutuelles. Heureusement, nous sommes sur la même longueur d'onde et je ne peux qu'apprécier de la voir renouveler son arrivée de tout à l'heure en bonne et due forme. « Je suis contente d’entendre que tu préfère m’embrasser que partager une bouteille de champagne avec Lauren. » Ça se joue à peu de choses près quand même. Ou pas. En réalité il n'y a pas réellement photo. Dylan me guide alors jusqu'à ma chambre, et je finis par me laisser tomber sur le lit, l'entrainant avec moi. « Tu vas tenir pour la fin de la soirée ou dans quelques minutes tu ronfleras à cause de l’alcool ? » Moi ? Non, du tout. C'est pas mon genre. Les mains de Dylan s'aventurent déjà sur mon corps, ses lèvres dans mon cou, et elle ne perd pas de temps pour se débarrasser de mes vêtements. A ce rythme-là, je ne risque pas vraiment de m'endormir. « Ça, ça dépend de toi. » Que je lui lance dans un air de défi. Je sais à quel point elle est joueuse, et c'est justement là tout le but de la manœuvre. Bien sur que j'ai envie qu'elle relève le challenge. Je suis peut-être un peu euphorique, mais je ne suis pas arrivée au point de non retour non plus. Enfin quoique... la fatigue n'est quand même pas très loin. Mais je compte sur Dylan pour me tenir éveillée encore un moment. « Tu vas quand même pas me laisser ronfler comme une routière, si ? » Je la regarde avec mes yeux pétillants, penchant légèrement la tête sur le côté. « Enfin rectification, même alcoolisée, je ne ronfle pas d'ailleurs. Quelle idée. » Je lève les yeux au ciel par réflexe. Par contre, je parle peut-être un peu trop quand j'ai bu, ça, oui. Et je ne peux m'empêcher d'exploser de rire en me rendant compte des conneries que je suis en train de déblatérer. Je crois que je n'ai jamais pu être autant moi-même comme je le suis à cet instant avec elle. Et ça fait un bien fou. A mon tour d'essayer de la délester de ses vêtements, non sans mal. L'alcool me rend sans doute un peu moins performante mais j'assume. Nos peaux se retrouvent, l'une contre l'autre, déjà brûlantes, avides de la suite des événements. Mes mains prennent plaisir à s'aventurer sur le corps de la blonde comme elles savent si bien le faire. Alors que mes lèvres viennent de nouveau s'emparer des siennes dans un élan plus que passionnel. Est-ce que c'est possible d'en être à ce point dépendante ? Apparemment oui, et c'est loin de me déplaire. « J'arrive toujours à t'embrasser, c'est déjà ça. » C'est un peu un test pour moi. Quand je suis bourrée, je sais limite plus embrasser correctement. Donc ça va, j'ai encore un peu de marge. Qu'elle me fasse taire, parce que là, je me fatigue toute seule.