thankful for you (#familydrama)

thankful for you.

wherever we're standing
i won't take you for granted
'cause we'll never know when, when we'll run out of time
so I'm gonna love you like I'm gonna lose you

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Un sourire réjouit ses traits alors qu’elle pose des yeux presque émerveillés sur l’abondance de plat qui recouvre le plan de travail. « Oh, Meg, tu t’es encore surpassée ! » murmure-t-elle avec dans le ton cette pointe d’émerveillement. Elle répond d’un hochement de tête distrait à l’ordre de Leona, Mark faisant une apparition salvatrice pour soulever le diplodocus rôti que Meg désigne sobrement comme ‘la dinde’. Fermement agrippée à ses deux plats, elle ouvre la marche vers la salle à manger, tels trois rois mages apportant suffisamment pour nourrir une armée.

« Qu’est-ce que j’ai manqué ? » lance-t-elle au trio qu’elle a laissé en plan plus tôt, contournant la table pour poser les plats sur la dernière surface libre de la table. Elle relève enfin les yeux vers celle, qui comme elle l’apprécie tant, est au centre de l’attention. « Scarlett, ça fait tellement longtemps ! » En même temps qu’elle se glisse sur la chaise à côté de Leona, sa main trouve instinctivement la sienne, son attention tournée vers son cousin, « nostalgique des Thanksgiving de notre jeunesse, Mark ? » Elle noie le sarcasme dans sa voix d’une gorgée de vin, se rappelant soudainement que Scarlett débarque sans connaître la moitié des convives, surtout celle à laquelle elle est arrimée. Si seulement elle savait… « Oh, les présentations ! Scar, je ne pense pas que tu as déjà rencontré ma compagne, Leona. Ça faisait longtemps que je voulais vous présenter toutes les deux ! » ajoute-t-elle dans un sourire désarmant de joie – et presque cruel face à l’immensité de ce qu’elle ignore – pour quelqu’un si retenu à l’accoutumée. Elle est heureuse, en cet instant, entourée des gens qu’elle aime et en qui elle a confiance. Comme la mer qui se retire avant la vague.
 

codage par aqua

“Alors ce déménagement ? Bien installée ?” Leona avalait sa gorgée de vin. « Oui oui. » assurait-elle en hochant la tête, un petit sourire sur les lèvres. Très vite son attention fut captée par l’arrivée d’un raz-de-marée de nourriture puis d’une voix, bien trop familière qui raisonnait près de la porte d’entrée. « Je ramène de quoi pimenter un peu la soirée ! » Pendant quelques secondes elle tentait de se persuader que ce n’était que quelqu’un qui avait une voix similaire à celle de Scarlett, mais bien vite le prénom de celle-ci fut prononcé par Meg, puis par nul autre que Lise. Leona avait l’impression que le vin blanc qu’elle venait d’avaler remontait lentement mais surement dans sa gorge. Elles se connaissaient ? C’était donc elle la cousine ? Non, impossible. Son pire cauchemar prenait vie alors que Scarlett entrait dans la pièce, radieuse. D’un coup c’était tout son passé qui déboulait chez les Herrman. Elle qui n’avait jamais parlé du temps passé sur les routes du pays, à faire la tournée des petites salles avec son groupe de rock, avec Scarlett, qui avait, soigneusement et égoistement gardé secrète cette partie de sa vie, voilà qu’elle venait toquer à la porte. La main de Lise venait se poser sur celle déjà moite de Leona dont le regard vide était resté poser sur la dinde, alors que son cœur battait à tout rompre. « Oh, les présentations ! Scar, je ne pense pas que tu as déjà rencontré ma compagne, Leona. Ça faisait longtemps que je voulais vous présenter toutes les deux ! » Shit, shit, shit, shit. Qu’est-ce qu’elle devait dire ? On se connait ? on bosse ensemble ? On était dans un groupe de musique ensemble dans les années quatre-vingt ? Ou alors, ravis de te rencontrer je n’ai jamais entendu parler de toi ? Son regard se posait enfin sur Scarlett, un regard qui, bien malgré elle, semblait presque suppliant comme dans l’espoir qu’elle prenne la situation en main. Mais très vite Leona se ravisait, elle devait prendre une décision avant que Scarlett ne mette le feu aux poudres, ne dise quelque chose de trop. « En fait si, on se connait déjà. » Leona se raclait la gorge, tentant de reprendre contenance en se redressant sur sa chaise. « C’est fou ce que le monde est petit ! » ajoutait-elle en pouffant de rire, le plus naturellement possible. Ironiquement pour quelqu’un qui avait trompé son époux pendant dix ans, elle n’était pas des plus à l’aise dans cette situation. « J’ai bossé pour Capitol Record dernièrement et donc pour … Madame Vanderbilt. » annonçait-elle avant de récupérer son verre et de venir prendre une gorgée de vin pour s’assurer de ne pas parler plus longtemps.

« Ah, voilà la retardataire! »affirme mon cousin, visiblement heureux de me voir. Il me fait sourire, c’est un bon début. Peut-être que la soirée ne s’annonce pas si ennuyeuse que je l’imaginais. Meg fait son entrée dans la pièce à son tour, me saluant, et je me contente de lui offrir un signe de tête, suivi d’un très faible rictus. On va faire des efforts. Je m’approche, de loin je peux dicerner un par-terre de femmes, en face de moi deux brunettes, un couple de toute évidence, et encore dos à moi, une tête brune. Une drôle de sensation me soulève les entrailles, comme un parfum connu qui prend plus d’ampleur à mesure que j’approche. La tête brune pivote juste un court instant, mais bien assez long pour que je perçoive les courbes de ce visage harmonieux qui a si souvent bouleversé mon coeur. Ce coeur qui rate un battement dans l’immédiat, bien que je sois la meilleure pour ne surtout rien laisser paraître. Lise apparaît à son tour, posant quelques plats sur la table, comme si ceux présents ne suffisaient pas. « Scarlett, ça fait tellement longtemps ! » J’adresse un sourire à la blonde. « C’est vrai que ça fait un moment. » Je contourne la table en direction de la chaise vide qui m’est destinée, ironiquement placée juste en face de Lenny. Mais alors que je prends place, retirant ma veste pour la déposer sur le dossier de ma chaise, ma cousine pose sa main sur celle de Lenny et je me sens défaillir. Mon regard bloqué une seconde sur ce geste qui aurait pu sembler anodin, je relève alors les yeux pour regarder la blonde qui fait alors les présentations. La blonde. Sa blonde. Si avant d’entrer je me demandais encore ce que je venais foutre ici, clairement à l’instant, je sais que je n’aurai jamais dû venir. Mon regard désormais glacial - sans que je ne puisse le contrôler -  bifurque sur Lenny, qui ouvre la bouche à son tour. « En fait si, on se connait déjà. » J’arque alors un sourcil, curieuse de ce qu’elle va bien pouvoir nous pondre comme idée. « J’ai bossé pour Capitol Record dernièrement et donc pour … Madame Vanderbilt. » Silencieuse, je reste pantoise face à ce demi aveu. Je suis mélangée entre l’envie de repartir aussi vite que je suis arrivée, ou rester là, et cuisiner Lenny comme je sais si bien le faire depuis nos retrouvailles. Ma cousine, putain. Pauvre Lise qui ignore tout des escapades de sa chère et tendre. « On s’est vues quelques fois oui. Leona connaît bien mon bureau maintenant. » J’offre un petit sourire narquois à la jolie brunette, l’air de rien, avant de reposer mon regard sur l’immensité du repas. « Dis donc Meg, tu t’es surpassée. Tout dans la mesure, comme à ton habitude ! » S’il voulaient du piquant, leur invitation à mon égard leur donnera de quoi faire.

Tu regardes les présentations de loin, surprise de constater que Leona et Scarlett n’avaient jamais été réunies dans un contexte comme celui-ci. La vibe qui tombe sur la salle à manger ne te plaît pas franchement, mais tu essaies de passer outre et de ne pas tout analyser. Après tout, les deux femmes sont des personnes que tu as déjà du mal à comprendre en temps normal, alors tu n’es pas très étonnée de voir que c’est pire quand elles sont face à face. Imitant le reste de la maisonnée, tu t’installes à table, amusée de voir que les villes habitudes ne meurent pas et que tu es toujours installée à gauche de Mark, aux places que vous occupez inlassablement depuis des années.

« Dis donc Meg, tu t’es surpassée. Tout dans la mesure, comme à ton habitude ! » Tu piques un fard et es prise d’un embarras qui n’a rien d’un élan de fausse modestie. Dans la bouche de la blonde, les mots sont tranchants et sonnent bien différemment que le compliment de Lise quelques minutes plus tôt. En sa présence, tu as toujours l’impression d’être la collégienne harcelée à l’école que tu n’as jamais été. Tu détournes ton attention en observant la farandoles de mets devant vous pour t’assurer de ne rien avoir oublié. « Oh ! » Tu te lèves aussitôt et disparais vers la cuisine pour revenir très rapidement, de nouvelles victuailles entre les mains. Déposant un plat et un bol de sauce près de Jay et Nereida, tu expliques : « [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien], et sa [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien] aux champignons. Les haricots, la purée, la sauce au cranberry et… ah, oui, les carottes et choux de Bruxelles le sont aussi. » Si tu dois les obliger à passer tout un dîner devant un poulet mort, tu fais au moins attention à les nourrir au passage.

En retournant t’asseoir, tu lisses des plis imaginaires sur ta robe et lèves ton verre de rouge, servi plus tôt par Mark. « Un toast ! A la famille, de cœur ou de sang et aux nouveaux départs.  » Et ceux-ci sont nombreux. Entre le divorce, l’installation de Leo, celle de Nereida à LA, et ta récente décision – secrète – de reprendre ton internat en janvier… Vous êtes servis.

thankful for you.

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L’instinct était une chose étrange. Lise était une personne profondément pragmatique. Cela avait été salvateur dans les pires moments de son existence. Elle croyait ce qu’elle voyait. Pourtant, l’instinct était une chose étrange. Rendu silencieux par des années d’indifférence, il lui arrive de se réveiller, lui titillant l’arrière de la nuque. Elle ne croit que ce qu’elle voit. Avec n’importe qui d’autre, cela aurait été suffisant. Elle aurait dissipé la situation d’un sourire, et la naïveté née de son ignorance aurait fait le reste.

Reste un facteur majeur dans cette équation tragicomique : elle les connaît toutes les deux. Bien. Trop bien sans doute, dans le cas de Leona. Dix ans d’instants volés et de regards fascinés, à tracer la cartographie de ses mimiques. Peut-être est-ce l’explication à ce frisson qui lui remonte le long de l’échine, mille-pattes prémonitoire venu se nourrir des doutes qu’elle enfouit depuis des mois. Ça ou l’instinct. Le problème de ces instants de lucidité primitive est qu’ils laissent leur victime dans le flou. Quelque chose sonne faux. Son rire, son regard, ses mots. La réponse de Scarlett. Quelque chose la titille sans pouvoir réellement l’exprimer.

Alors elle reste là, son sourire inchangé sinon dans l’infime crispation de ses traits et dans l’imperceptible spasme de sa main sur celle de Leona. L’instant est éphémère, et il passe, laissant dans son sillage un malaise palpable dans l’air et un millier de d’angoisses remontées à la surface. Son regard dérive, croisant celui de Meg, celui de Jay, celui de Mark, cherchant inconsciemment une réponse dont elle-même ignore si elle espère la confirmation de ses doutes ou de sa propre absurdité.  

Scarlett confirme son titre de reine du passif-agressif d’un compliment, Meg introduit les plats, lance un toast, et Lise tente en vain de retourner à la félicité qu’elle ressentait trois souffles plus tôt. Elle se déteste soudain d’oser penser ça de celle à qui elle s’est vouée corps et âme. Réalisant trop tard qu’elle confie ses pensées à son assiette en silence depuis un moment, elle relève les yeux, tentant de se raccrocher à la conversation, brutalisant les muscles de son visage pour sourire. Puis dans un sursaut qui la surprend elle-même, elle glisse dans la conversation vers Leona, avec une sincérité qui la désarme elle-même, « je suis ravie que ton talent et toi soyez entre des mains aussi expertes ! » Un sourire, puis elle ajoute, croisant le regard de Scar, « mais je suis curieuse, d’où est venu l’intérêt ? Comment en êtes-vous arrivées à cette relation ? »

codage par aqua

Elle pensait sincèrement avoir évité le pire. Elle n’avait pas eu à mentir, c’était simplement contentée d’une maigre part de vérité avant de se noyer sous une bonne gorgée de vin. Tout allait bien. Puis, Scarlett avait pris le relais, ne pouvant visiblement s’empêcher de mettre un peu d’huile sur le feu avec un commentaire rempli de sous-entendus. « On s’est vues quelques fois oui. Leona connaît bien mon bureau maintenant. » Son sourire en disait long et Leona gardait son verre à la bouche, tentant de ne pas s’étouffer, fusillant tout de même du regard sa patronne. Celle-ci passait à autre chose, comme si elle ne venait pas de signer son arrêt de mort avec sa dernière remarque. « Dis donc Meg, tu t’es surpassée. Tout dans la mesure, comme à ton habitude ! » Les secondes qui s’écoulaient semblaient être des heures, alors que Leona reposait enfin son verre, resserrant presque malgré elle sa main sur celle de Lise alors que Meg disparait brièvement en cuisine pour revenir avec des plats vegan. La pianiste reportait son attention sur sa moitié, alors que la maitresse de maison annonçait un toast. « Un toast ! A la famille, de cœur ou de sang et aux nouveaux départs.  » Oui la famille… si elle avait su que Scarlett et Lise faisait partie de la même elle aurait certainement réagis autrement en se retrouvant dans le bureau de son ex. Tout le monde levait joyeusement son verre et Leona prenait soin de ne pas croiser le regard de Scarlett alors qu’elle trinquait avec les autres invités, accordant un tendre regard à Lise avant de prendre une nouvelle gorgée de vin et de reposer son verre. Elle aurait tellement aimé que ça s’arrête là, que tout le monde se mette à parler politique plutôt que le sujet soit de nouveau mis sur la table, mais c’était visiblement trop en demander. « je suis ravie que ton talent et toi soyez entre des mains aussi expertes ! » Est-ce que la tournure de phrase était volontaire ? Leona ne le saurait certainement jamais, mais une chose était sur elle pouvait sentir son estomac se noué rien qu’en imaginant la prochaine remarque passive-agressive de Scarlett. « mais je suis curieuse, d’où est venu l’intérêt ? Comment en êtes-vous arrivées à cette relation ? » Relation ? quelle relation ? tout était purement professionnelle entre elle et Scarlett et elle avait envie de le hurler en cet instant, mais son cerveau l’en empêchait, sachant pertinemment que toute remarque sur la défensive le rendrait directement coupable. Alors elle prenait sur elle, tentant d’avoir l’air aussi détendu que possible, se figurant que la moindre tentions apparente pourrait, de toute façon être mise sur le dos de la nervosité. Après tout ce n’était pas tous les jours que l’on se retrouvait avec sa patronne pour thanks giving ! « Son label finance souvent ce genre de projet… enfin je crois. » admettait-elle, accordant un rapide regard à Scarlett, après tout c’était elle la patronne, elle en savait plus que Leona sur le sujet. « Pour ma part je bosse de plus en plus sur des gros films et, selon le projet, la production des musiques passe par le label de madame Vanderbilt donc il nous arrive de nous croiser. » expliquait elle tout simplement. « J’vous évite les détails. C’est pas un sujet passionnant. » ajoutait-elle en pouffant de rire. Gosh, où était son oscar ?! Son verre était presque vide et elle faisait déjà signe à Mark, qui était installé près des bouteilles, de la resservir. Celui-ci s’exécutait, remettant du vin blanc dans le verre de la brune.

Me concentrer sur autre chose que la main de ma cousine sur celle de Lenny. Mon sang boue à l’intérieur de mon corps, alors que mes mâchoires fermement serrées pourraient couper en deux un morceau de bois. Pour tenter de garder le cap, j’adresse un faux compliment à Meg qui est déjà repartie dans la cuisine pour revenir sans tarder avec une succession de nouveaux plats. Toujours plus. Un repas vegan, on aura tout vu. La voix de Lise qu se fait entendre, je repose avec difficulté le regard dans leur direction, avec cette sensation de savoir que je vais me brûler. Mais j’y vais quand même. « je suis ravie que ton talent et toi soyez entre des mains aussi expertes ! mais je suis curieuse, d’où est venu l’intérêt ? Comment en êtes-vous arrivées à cette relation ? » Relation ? Pourquoi met-elle ce mot sur ce que sa compagne avait annoncé un peu plus tôt comme étant un simple échange de travail. Cette information me reste encore en travers de la gorge. Et même si la question m’est posée, je ne peux m’empêcher de regarder Leona, dans l’attente qu’elle essaie de se dépatouiller elle-même. Après tout, elle es au centre de ce trio dont Lise n’a même pas conscience. « Son label finance souvent ce genre de projet… enfin je crois. Pour ma part je bosse de plus en plus sur des gros films et, selon le projet, la production des musiques passe par le label de madame Vanderbilt donc il nous arrive de nous croiser. J’vous évite les détails. C’est pas un sujet passionnant. » L’entendre parler de moi en m’appelant madame et en employant mon nom de famille me donne la nausée. Et dire que pas plus tard qu’il y a quelques jours, elle jouissait encore en m’appelant par mon prénom. Quelle belle connerie. La voilà qui rit, tente de faire passer la pilule. Ça peut marcher avec tout le monde, mais pas avec moi. Elle le sait. Je reste impassible, arquant simplement un sourcil avant de laisser mon dos reposer contre le dossier de ma chaise. « Ce n’est pas un sujet très passionnant. Effectivement. » Surtout si l’on exclut notre passé de débauche, notre groupe de musique, l’alcool, la drogue, le sexe, et nos retrouvailles torrides. Evidemment, il n’y a rien de passionnant là dedans. Je doute que Lise soit du même avis, si elle avait connaissance ne serait-ce que d’un dixième de ce que sa petite amie et moi avions l’habitude de faire ensemble. Et j’éprouve même beaucoup de peine pour ma cousine, qui se trouve encore abusée. Par la même femme que moi. Ironie de la vie. Alors que la discussion est orientée ailleurs, mon regard reste pendu sur les traits de Lenny. Elle tente de donner le change, mais je la connais trop bien, je n’imagine que trop bien ce qui peut se passer dans sa tête. Pourtant, je crois qu’autour de cette table, personne n’arrive à la hauteur de ma déception interne, et de cette rage, mélangée à ce désespoir profond. Leona n’est, et ne sera jamais mienne, et j’en fais l’amer constat aujourd’hui. J’ai laissé passer ma chance, et si j’aurai pu me battre bec et ongle pour elle face à n’importe qui, il me reste une once d’humanité pour ne pas avoir envie de faire subir ça à ma cousine. La gorge serrée, je pose un dernier regard sur la main de Lise, caressant tendrement celle de Lenny. « Excusez-moi, une urgence boulot, je reviens. » dis-je en agitant mon téléphone avant de me lever de ma chaise. Mon éclipse n’ayant pas alerté grand monde, j’en profite pour récupérer mon manteau et quitter la maison sans un regard en arrière. Ma décision est prise. Je laisse Los Angeles derrière moi.