thankful for you (#familydrama)

Tu as réussi à obtenir des jumeaux qu’ils mettent la table en début d’après-midi, et tu ne cherches pas à leur en demander plus, consciente que ce serait peine perdue. Il faut dire, aussi, que tu n’as pas besoin d’aide. Ce dîner tu le prépares physiquement depuis des jours, et dans ta tête depuis plusieurs semaines. Là où certains y voient une tâche fastidieuse et rébarbative, elle te met du baume au cœur et te donne l’impression, pour une fois, d’être exactement là où tu dois être. Tu as enrôlé Mark dans les préparatifs, possiblement contre son gré – mais tu ne peux pas le savoir, tu ne lui as pas demandé son avis – plus par habitude qu’autre chose, et il était bien trop tard pour faire machine arrière quand tu t’es finalement aperçue que ce n’était pas nécessairement son rôle. Il n’y a rien à faire, tu as toujours du mal avec ces limites. Tu blâmes l’habitude et les vieux réflexes pour ne pas voir la réalité en face. Elle l’explosera entre les mains un jour où l’autre, comme tout le reste, mais pour l’instant tu te contentes de ton ignorance sucrée et sur cette fête chaleureuse que rien ni personne ne viendra ternir.

« Mark ? Tu peux arroser la volaille, s'il te plait ? » Ca doit être la huitième fois au moins que tu lui poses la question, mais tu réfutes catégoriquement l’idée de servir une dinde sèche. De ton côté, tu t’acharnes à passer trois kilos de pommes de terres dans un presse-purée manuel. Tu dois être la seule dans le pays à te donner cette peine, mais tu n’en démords pas, c’est mille fois meilleur. Dans un coup de vent, tu aperçois Lexa sortir de la maison en vous criant quelque chose d’inaudible. Vous avez décidé de leur épargner l’interminable dîner « d’adultes », en échange d’une pleine journée pyjama demain, à regarder de vieux films et vous empiffrer des restes qui s’annoncent déjà pantagruéliques. Exception à votre organisation habituelle, leur père a prévu de passer la nuit ici, s’épargnant un aller-retour inutile et lui permettant de lâcher prise complètement, pour une fois. Tu dois avouer que l’idée de l’avoir dès le réveil ne te déplait pas non plus.

Une sonnette à la porte te tire de tes rêveries, et c’est en essuyant machinalement tes mains sur ton tablier que tu t’écries : « C'est ouveeeert ! »

Il était venu à l’avance, pas totalement par envie, mais plutôt par principe et également parce que Meg le lui avait demandé. Il fallait bien que quelqu’un l’aide après tout, et puis Thanks Giving était la fête préférée de Mark et il l’avait presque toujours passé avec Meg et sa famille, il n’était pas question que cette année soit différente, malgré les changements dans son couple. Donc même s’il se serait bien passé des préparatifs, il était tout de même content d’être là. Il faisait presque plus acte de présence qu’autre chose, sorte de soutient moral pour Meg qui, visiblement, n’avait pas tant tâche que ça à lui confier si ce n’était celle d’arroser la dinde.
« Mark ? Tu peux arroser la volaille, s'il te plait ? » et une fois de plus le rappel tombait alors que Mark se laissait distraire par la décoration de table. « Oui chef ! » avait-il lâché aussitôt, reposant la pomme de pain décorative qu’il avait entre les mains avant de rejoindre la cuisine. Il attrapait l’imposante poire à jus avant d’ouvrir le four et de venir arroser la dinde du bouillon dans lequel elle baignait. « Oh et Scarlett sera probablement en retard. » Annonçait-il en refermant le four qui tenait la dinde au chaud. Il avait reçu un texto un peu plus tôt et avait légèrement oublié de faire passer l’information. Il reposait la poire à jus sur le plan de travail de la cuisine alors que la sonnette retentissait déjà.

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Leooooonaaaaaaa… » l’appel désespéré mourut dans le vide de son living. « On est déjà en retard ! » Lise se sent idiote, posée au milieu de son salon, tout prête à partir dans son ensemble de costume indigo, son plat avec ses deux immenses pumpkin pie et pecan pie dans les mains.  Elle ne sait pas trop pourquoi la perspective de ce dîner de Thanksgiving la réjouit autant. Peut-être parce que tous ceux qu’elle avait connus dans sa jeunesse avaient davantage été d’interminables séances de torture que le rassemblement familial jovial qu’ils auraient dû être. Peut-être parce qu’il lui semble que sa vie atteint ce point qu’elle a toujours secrètement espéré : une situation stable, une famille qu’elle s’est choisie, la femme qu’elle aime à ses côtés. Car pour toutes les aventures et les rebondissements, une part de Lise a toujours aspiré à l’idéal tendre d’une vie paisible.

Quand enfin Leo descend, le trajet prend à peine quelques minutes. Les Herrman étant pratiquement leurs voisins, et Lise étant parvenue à presser Leo à force d’encouragements vigoureux – et d’une ou deux supplications de se tenir à carreau après leur soirée houleuse –, elles y arrivent finalement les premières. Elle adresse à sa brune un sourire presqu’enfantin quand elle entend la voix de Meg répondre à la sonnette. Elle débarque dans la cuisine avec l’habitude de celle qui connaît la maison par cœur pour découvrir un Mark circonspect refermant le four tandis que Meg semble décidée à annihiler une demi-tonne de pommes de terre au presse-purée… manuel. « Le siècle passé appelé, il voudrait récupérer son presse-purée » remarque-t-elle dans un rire en posant ses tartes, avant que ne s’enchaînent les traditionnelles salutations et étreintes de thanksgiving. Il est presque étrange de les voir tous les deux, comment avant, comme si de rien n'était. Finalement elle se glisse à côté de Meg, ajoutant avec un sourire doux qui s’élargit, « je me suis dit qu'on allait venir en éclaireuses, vous prêter main forte. Vu la quantité, vous avez attendez une armée ? » Elle a laissé sa veste sur le côté, remontant les manches de son chemisier en demandant avec un clin d'oeil, « quels sont mes ordres ? »

codage par aqua

Leooooonaaaaaaa… On est déjà en retard ! » Elle grognait tout en appliquant son mascara. « Une seconde! » ronchonnait-elle en refermant le tube, passant ses doigts dans ses longues mèches brune légèrement ondulés pour les recoiffer une dernière fois. Elle soupirait face à son reflet avant de rejoindre la chambre pour attraper son sac à main. La tentation de fouiller dans ce dernier pour récupérer son petit pochon rempli de poudre blanche et en renifler rien qu’une petite pincée était grande, mais le bruit des clefs, que Lise semblait agiter au rez-de-chaussée, poussait Leona a laisser tout ça bien caché au fond de son sac. Elle descendait donc les escaliers d’un pas rapide, pressé par Lise, glissant ses pieds dans des chaussures à talons, avant d’enfiler rapidement son manteau. « T’as pris la bouteille qui est au frais ? » demandait-elle, n’attendant pas vraiment de réponse de la par de la blonde en voyant que celle-ci avait déjà les deux mains prises pas ses imposants plats à tarte. Leona disparu donc rapidement en cuisine, revenant avec une bouteille de champagne bien fraîche avant de suivre Lise à l’extérieur de la maison.

Deux petites pressions sur la sonnette et déjà la voix de Meg se faisait entendre derrière la porte. « C'est ouveeeert ! » Un sourire de gamine sur le visage, Lise poussait donc la porte et Leona la suivait à l’intérieur, retirant immédiatement son manteau en sentant la chaleur qu’il faisait dans le salon des Herrman. Elle laissait tomber celui-ci sur le canapé, ainsi que son sac à main, rejoignant à son tour la cuisine dans laquelle se trouvait Mark, le mec le plus ennuyeux du monde, et Meg qui était entrain de passer ses nerfs sur des pommes de terre. « Je me suis dit qu'on allait venir en éclaireuses, vous prêter main forte. Vu la quantité, vous avez attendez une armée ? »  La pianiste rejoignait le frigo, ouvrant ce dernier pour y glisser, non sans mal, la bouteille de champagne qu’elle avait amené. « Ouais, y’a combien d’invités ? » renchérissait-elle. La dinde qu’elle avait aperçu dans le four semblait énorme et le nombre de plat qui traînait sur le plan de travail de la cuisine et dans le frigo laissait penser qu’il y allait avoir beaucoup de monde autour de la table. « En tout cas c’est pas ce soir qu’on mourra de faim… » notait-elle une fois le frigo refermé. Lise retirait sa veste et remontait déjà ses manches pour aider Meg, alors que, presque machinalement, Leona récupérait le vêtement laisser de côté par la blonde pour aller le poser sur le canapé. Elle en profitait pour se sortir une cigarette, comptant bien fumer sur le terrasse avant le début du repas. Au même moment la sonnette retentissait. « J’y vais ! » déclarait-elle, à l’attention des cuisiniers, refermant son sac à main avant de rejoindre la porte, cigarette et briquet en main. « Hey, salut. » lâchait-elle une fois la porte ouverte, tombant nez à nez avec Jay avant de remarquer que celle ci avait ramené une amie. Leona lui sourit poliment avant de les invités toutes deux à rentrer.

Nereida a changé 3 fois de tenue, attaché ses cheveux, les a lâché à nouveau, rattaché, pour finalement les laisser définitivement pendre. “Ca va aller babe, il sont sympa, tu verras. Et puis tout le monde va t’adorer, je le sais déjà !” L’angoisse de Nereida n’en ai pas vraiment une, tu le sais. Plutôt de l’excitation, un peu de stress peut-être mais rien d’handicapant. Elle avait l’habitude de flotter ci et là, de mélanger les rencontres et de se faire son nid partout où elle atterrissait. De ton côté par contre, la pleine sérénité n’était pas présente. Tu étais certes heureuse de partager cet évènement avec tes proches, particulièrement fière de présenter Nereida au groupe mais une certaine appréhension semblait ne pas vouloir quitter ton ventre. Personne ne savait. Ni que tu voyais quelqu’un depuis un moment maintenant, ni que celle ci faisait presque la moitié de ton âge et encore moins les détails de la nature de votre accord. Seule Meg était au courant et, connaissant la discrétion de ton amie, tu doutais qu’elle en ait parlé à qui que ce soit.

Devant la porte d’entrée, doigts mêlés à ceux de ta petite amie, tu ne peux t’empêcher de penser à toutes ces fêtes où Chris et les filles t’accompagnaient.  Toujours mariées ou non d’ailleurs. Bien sûr, tu avais déjà célébré thanksgiving chez les Herman sans ton ex-femme mais tu n’étais jamais revenue accompagnée. Tu sonnes et voles un baiser complice à Nereida juste avant que des pas et une voix ne s’élèvent de l’autre côté de la porte : « J’y vais ! » Le foyer s’ouvre à vous alors que le visage de Leona vous accueille. « Hey, salut. » Cigarette à la main, elle vous sourit et salue Nereida avec politesse, non sans poser une seconde son regard, souligné de noir, sur l’inconnue. “Salut Leo. Tu vas bien ?” Une demande comme l’habitude le veut alors que déjà vos trois silhouettes rejoignent le reste de la troupe. “Bonsoir tout le monde !” Tu fais le tour des convives, offrant l’accolade sincère à Mark et Meg. Celle de Lise l’est tout autant mais tu ne peux t’empêcher de lui glisser un commentaire à l’oreille : “Je n’ai pas vu de bague au doigt de ta moitié. On regrette déjà l’adoption du bulldog ?” Tu ponctues d’un petit rire étouffé ainsi que d’un coup de coude complice avant de rejoindre ta charmante brune à toi. “Je vous présente Nereida. Ma compagne.”  Les mots sont sortis, il n’y a plus de marche arrière possible. Comme pour éviter de croiser l’un ou l’autre regard trop insistant, tu tends à bout de bras une bouteille de grand cru français de ta collection. “J’ai laissé la cuisine et les desserts au pro mais on a rapporté de quoi se faire un peu plaisir aussi.” Dans l’une des mains de Nereida, une seconde bouteille. Juste au cas ou …

Quand je suis arrivée à Los Angeles, il est évident que j’ai pensé à Jay. Mais ce n’est pas pour elle que je suis arrivée dans le coin. Ça aurait pu être n’importe où ailleurs, mais c’est tombé ici. Je ne vais pas m’en plaindre, j’ai juste eu du mal à lui avouer, à changer nos habitudes. Trois ans c’est long, et notre histoire est pour le moins singulière. Mais maintenant que je suis là, et qu’elle est au courant, j’ai le sentiment que ça va mieux. On s’adapte, peu à peu. Je ne m’impose pas, et elle non plus, et je crois que nous arrivons à trouver un nouveau rythme qui nous convient. Enfin, c’est mon cas. Et puis, je suis quand même invitée à fêter Thanksgiving avec les amis de Jay, et je crois que ça signifie beaucoup pour elle. Je suis un peu stressée, mais tout aussi excitée. Je finis de me préparer et nous prenons la route en direction de Pacific Palisades. Je reste à ma place, je n’ai pas peur de rencontrer de nouvelles personnes, je ne veux juste pas qu’on ne remarque que moi. Je me racle un peu la gorge, resserre mes doigts entremêlés à ceux de Jay, et prends une grande inspiration. La porte s’ouvre sur une jolie brune, à peu près le même âge que Jay. Je lui offre un large sourire et un hochement de tête pour la saluer poliment. Nous entrons et je laisse ma petite amie me guider, ne lâchant pas sa main, comme accrochée à une ancre. Lorsqu’elle choisir de lâcher cette dernière, je me contente de la suivre pour saluer les personnes déjà présentes. De ce qu’elle m’a dit, il ne doit pas rester grand monde à arriver. « Je vous présente Nereida. Ma compagne. » Je tourne rapidement mon regard vers elle, sentant mon coeur qui s’affole. Ah. Oui. J’avais pas prévu une annonce aussi solennelle et… impromptue ? Je tente un petit sourire un peu crispé et lève ma main pour faire un genre de salut à la mode reine d’Angleterre. Moment gênant vous avez dit. « Je suis heureuse de faire enfin votre connaissance, Jay parle souvent de vous. » Et ce n’est même pas un mensonge ! Les présentations faites, il ne reste plus qu’à me fondre dans la masse et me faire accepter par son groupe d’amis. Tu peux le faire Ney. Tu peux le faire.

« Oh et Scarlett sera probablement en retard. » Tu grommelles. Une part de toi, la plus noire, celle qui sommeille profondément et qui ne fait irruption que très rarement, s’était dit que tu serais enfin débarrassée de Scarlett une fois divorcée. C’est raté, visiblement. « Évidemment… » Tu maugrées presque imperceptiblement, mais restes déterminée à ne pas te laisser affecter par ses manières. Ce n’est pas si grave, Meg. C’est sans cérémonie que tu invites les premiers arrivés à entrer, tes soupçons sur leur identité se confirmant lorsque tu entends la voix de Lise. « Le siècle passé appelé, il voudrait récupérer son presse-purée » Tu te laisses étreindre sans quitter ton plan de travail en rétorquant, un sourire amusé aux lèvres : « Ne te moque pas, ou tu en seras privée ! » La purée est sacrée, dans cette maison. « je me suis dit qu'on allait venir en éclaireuses, vous prêter main forte. Vu la quantité, vous avez attendez une armée ? » Comme toute maîtresse de maison qui se respecte, tu es à la fois agacée par la remarque, et fière de pouvoir recevoir ton petit monde dans le faste et la générosité. « Ouais, y’a combien d’invités ? En tout cas c’est pas ce soir qu’on mourra de faim… » Tu te doutes que la question n’appelait pas une vraie réponse, mais tu précises tout de même : « Oh, juste nous et Jay qui devrait arriver. Oh, et la cousine de Mark, qui sera en retard. » Pour une raison qui t’échappe, tu oublies souvent que Lise fait aussi partie de la famille, peut-être parce que tu considères que ta séparation n’a aucun effet sur votre relation à toutes les deux.

« quels sont mes ordres ? » Levant finalement la tête, tu étudies les traits de la blonde pour y trouver une suggestion satisfaisante. « Tu me dire si les haricots verts sont assez cuits ? Et assez salés ? » De ton côté, tu retournes à ton moulin, littéralement, à créer des petits flocons légers de patates. A peine le bruit de la cloche retentit-il à nouveau, que Leona s’en charge. « J’y vais ! » Tu lui cries : « Merci ! » Sans avoir besoin d’entendre la voix de Jay, tu reconnais son pas familier. “Bonsoir tout le monde !” Claquant un baiser dans l’air lorsque tu la sens t’enserrer en guise de salutation, ton attention n’est conquise qu’au moment où elle finit par dire : “Je vous présente Nereida. Ma compagne.” Cette fois-ci, tu te retournes pour de vrai pour découvrir la jeune femme. « Je suis heureuse de faire enfin votre connaissance, Jay parle souvent de vous. » Un grand sourire fend ton visage et tu abandonnes finalement tes pommes de terres pour la saluer. « Bienvenue ! Jay m’a tellement parlé de toi ! Sens-toi chez toi ici ! » Les mains trop sales pour l’enserrer correctement, tu la prends à moitié dans tes bras, veillant à ne pas souiller ses vêtements. “J’ai laissé la cuisine et les desserts aux pros mais on a rapporté de quoi se faire un peu plaisir aussi.” Tu la remercies d’un regard, ravie d’avoir du bon vin pour la soirée, avant de chasser tout le monde de la cuisine d’un revers de la main. « Passez à côté, j’arrive ! » Tu le sais déjà, tu vas faire des allers-retours toute la soirée, mais c’est la rançon de la gloire, n’est ce pas ?

A peine sa poire à jus reposé sur le comptoir que déjà Lise et Leona arrivaient en cuisine. La brune mettait bien vite son nez dans le frigo avant de disparaitre, alors que Lise était déjà prête à mettre la main à la pâte ou plutôt jouer les gouteuses puisque Meg lui demandait son avis sur les haricots verts... A croire que Meg n’avait pas voulu le lui demander de peur qu’il ne mange tout, ou ne mente pour lui faire plaisir. Moins d’une minute après le départ de Leona, voilà que Jay et sa compagne, Nereida, rejoignait la cuisine. Mark les saluait poliment sortant aussitôt un tirebouchon pour ouvrir l’une des magnifiques bouteilles de vin apporté par Jay. Puis sans plus attendre il rejoignait la salle à manger, déposant la bouteille sur la table alors que Leona rejoignait la terrasse pour s’allumer une cigarette. Mark repoussait légèrement la porte vitrée, pour éviter que la fumer ne rentre, invitant tout de même les autres à s’asseoir autour de la table. « Installé vous où vous voulez, je vais ouvrir une seconde bouteille. » annonçait-il avant de laisser Jay et Nereida pour rapidement retourner en cuisine et ouvrir un autre bouteille, de blanc ce coup-ci.

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De toutes les fins possibles que Lise avait pu imaginer pour elle-même, s’étouffer sur une gousse – parfaitement cuite et assaisonnée, les talents de cuisinière de Meg ne l’ayant pas trahie – n’était certainement pas l’une d’entre elles. C’est pourtant celle que Jay semblait vouloir lui donner, avec son commentaire glissé sans que personne ne le remarque. Lise a juste le temps de lui jeter un regard rendu humide par la toux avant que la coupable n’enchaîne dans le même souffle avec une annonce fracassante – mais où était le bouton pause ? Son regard passe de Jay à Meg puis à Nereida, un sourire fin s’esquissant sur ses traits. « Je vois que j’ai raté des épisodes… Bienvenue dans la famille ! » Le terme lui échappe sans qu’elle s’en rende compte, trahissant le fond de sa pensée.

Elle suit le groupe quand Meg les chasse poliment de son domaine, avec cependant la ferme intention de revenir à la rescousse de son amie, refusant de la voir devenir l’esclave de sa propre soirée. Passant à côté de Mark, elle lui glisse avec un amusement dans la voix qu’elle cache mal « un choix osé d’invitée que tu as fait là… Tu craignais que la soirée soit trop plate ? » Et elle s’éloigne dans un rire léger, rejoignant sa brune sur la terrasse, dissipant d’un geste inconscient et habituel la fumée de cigarette. « Tu te caches déjà ? » Elle dépose un bref baiser sur sa joue, sa main venant chercher la sienne. «  J’ai hâte de te la présenter. Ma cousine. » explique-t-elle dans un sourire. « Bizarrement, je pense que vous allez vous entendre. Elle serait bien ton style ! » Elle termine sa phrase dans un rire et un dernier « ne traîne pas trop, mh ? » puis rejoint les autres alors que son cousin débouche une seconde bouteille. « A cette allure, heureusement qu’on rentre à pied. » Un rire lui échappe alors qu’elle se glisse de nouveau vers la cuisine, posant sur Meg le regard entendu de celle qui n’acceptera pas un refus. « J’ai bien l’intention que tu participes à ce dîner, et ça implique que tu laisses quelqu’un t’aider. »  

codage par aqua

Quelques banalités échangés avec Jay alors que Leona l’escortait, elle et sa compagne, jusqu’à la cuisine, puis très vite, une fois les présentations faites, la pianiste se retirait, faisant coulisser la porte de la baie vitrée pour rejoindre la terrasse et allumer sa cigarette. Mark qui passait par la repoussait légèrement la porte, stoppant bien vite son geste en croisant le regard sombre de la brune. Il n’avait pas intérêt à l’enfermer dehors, sans quoi elle ferait le tour et viendrait écraser sa cigarette sur le chirurgien. Le regard perdu sur le jardin, un peu trop bien entretenu, des Herrman, Leona sursautait presque en entendant la voix de Lise derrière elle. « Tu te caches déjà ? » Elle se retournait légèrement, laissant la blonde déposer un baiser sur sa joue avant de lui prendre la main. « Je suis trop sobre pour oser fumer à l’intérieur. » expliquait-elle simplement en pouffant de rire. Oui, il allait lui falloir beaucoup d’alcool pour oser allumer une cigarette à table sous le toit de Meg. Elle tenait encore un peu à sa vie et préférait, pour le moment, affronter la fraicheur de l’automne sur la terrasse. « J’ai hâte de te la présenter. Ma cousine. » Un petit sourire, presque enfantin étirait les lèvres de Lise qui semblait sincèrement excitée à l’idée que Leona rencontre, pour la énième fois, une de ses cousines. « Bizarrement, je pense que vous allez vous entendre. Elle serait bien ton style ! » La dernière fois qu’elle avait rencontré l’une des cousines de Lise, elle s’était ennuyée à mourir face à la fadeur du personnage, donc entre ce souvenir là et ce qu’elle avait pu voir de Mark, Lenny ne savait pas vraiment si elle devait croire Lise. Elle commençait sincèrement à croire que seule la blonde valait vraiment le détour dans cette famille. « Si elle est moins chiante que Mark ce sera déjà une victoire. » Soufflait elle entre deux bouffées de tabac. « ne traîne pas trop, mh ? » Elle hochait simplement la tête avant que Lise ne s’éclipse à l’intérieur. Encore quelques bouffées et elle venait écraser sa cigarette dans la terre d’un pot de fleur qui se trouvait sur la terrasse. Elle retrouvait la chaleur, un peu étouffante, de la pièce de vie avant de rejoindre la cuisine pour jeter son mégot. Elle pouvait déjà imaginer les remarques de Meg si elle avait osé abandonner le cadavre de sa cigarette dans son pot de fleur. « Passez pas la soirée ici. » lâchait-elle simplement à l’attention de Lise et Meg avant de, déjà, retourner vers la salle à manger où deux bouteilles de vins avaient été ouverte. Mark servait d’ailleurs déjà du vin blanc et Leona s’empressait de prendre un verre, trinquant rapidement avec les autres avant d’en boire une ou deux gorgées.

outfit:

A ta suite, Nereida salue elle aussi tes amis et te suit. Meg est la première à la prendre dans ses bras comme elle le peut, particulièrement heureuse de faire la rencontre de celle dont elle avait enfin entendu parler (et qui plus est, en toute exclusivité). « Sens-toi chez toi ici ! » Mark te débarrasse d’une première bouteille qu’il s’empresse d’ouvrir alors que Meg vous pousse tous à passer à côté. Apres t’avoir pincé pour ta remarque et repris ses esprits, Lise commente avec gentillesse : « Je vois que j’ai raté des épisodes… Bienvenue dans la famille ! » Lise et toi auriez le temps de vous expliquer plus tard. Tu lui souris, clin d’oeil à l’appui, bien que tu saches au fond de toi que le mot “famille” soit probablement un peu trop fort pour Nereida. Tu reprends cette dernière par les bout des doigts et l’emmènes à ta suite, suivant Mark. Des verres vous sont servis et déjà l’homme de la maison prévoit la seconde bouteille. Tu t’installes sur une chaise au hasard et attrapes un verre que tu tends en l’air : “Santé à tous et happy thanksgiving !” Tu trempes délicatement tes lèvres dans le nectar avant de reposer ton verre et d’élégamment croiser tes jambes. Tirant légèrement sur le pan de ta tenue, tu te penches vers Nereida, amusée : “Je pense que ma robe est trop courte ! Je compte sur toi pour m’aider à ne pas me laisser montrer mes fesses à tout le monde ce soir” Tu te redresses à l’arrivée de Leona, partie fumer quelque minutes plus tôt. Mark lui fait signe de se servir d’un verre déjà sur la table, ce qu’elle exécute sans se faire prier. Lise fait un rapide aller-retour pour aider en cuisine et Leo insiste sur le fait que les deux blondes ne doivent pas rester coincées là-bas toute la soirée. Tu acquiesces. A vrai dire, sans Nereida, tu aurais probablement été mettre ton nez de leur coté également mais pour ce soir, tu préfères rester présente pour ta jolie brune le temps qu’elle s’habitude à ce joli petit monde. Tu lances à Leona : “Alors ce déménagement ? Bien installée ?” Depuis peu, vous étiez effectivement voisines et - sans l’exprimer - tu redoutais quelque peu que cela ne change la dynamique du lien que Lise et toi partagiez.

Pour moi, c’est un peu comme un test. Je sais que Jay ne l’a pas formulé comme ça, et qu’elle ne pense peut-être même pas que c’est le cas, mais pour moi ça l’est. Rencontrer son cercle d’amis le plus proche, c’est presque aussi important que de rencontrer ses filles. Je dois être à la hauteur tout en restant naturelle. Le but est surtout de faire très attention à ne pas montrer directement le genre de maladresse dont je peux faire preuve. « Je vois que j’ai raté des épisodes… Bienvenue dans la famille ! » Oh, en voilà déjà une qui ne semblait pas être au courant. A moins que je ne sache pas vraiment comment sous-entendre cette phrase. Je me contente d’un léger sourire, et d’un regard en direction de ma petite amie. Ça n’a pas l’air de la contrarier, c’est le principal pour moi. Après les présentations, nous sommes invitées à nous asseoir dans le salon, et je me contente de suivre Jay qui est comme mon repère ce soir. Une pointe de timidité me bloque encore un peu, mais je sais que je finirai par me sentir à l’aise. Un verre nous est servi, alleluia, j’espère que je me sentirai mieux après ça. Jay se penche vers moi pour me faire part d’une réflexion qui m’est adressée à moi seule. « Je pense que ma robe est trop courte ! Je compte sur toi pour m’aider à ne pas me laisser montrer mes fesses à tout le monde ce soir » Je ne peux me retenir de rire un peu, et hoche légèrement la tête, posant tendrement ma main sur sa cuisse nue. « T’inquiète, je veille au grain. »
La brunette qui nous a ouvert la porte fait son grand retour, et j’essaie de comprendre les connexions entre tous ces gens là. Il y a une espèce de routine entre le blond qui m’a servi un verre, et la blonde qui passe sa vie en cuisine et qui j’imagine tient cette magnifique maison. Et de toute évidence, la grande blonde et la jolie brune sont ensemble. Difficile de tout analyser, mais j’ai toute la soirée pour ça. Les discussions commencent tout naturellement alors que je reste observatrice, caressant légèrement la peau de Jay du bout de mon pouce. Quand soudain, la sonnette retentit, et je suis loin d’imaginer ce qui va bien pouvoir se passer ensuite.

Si je m’attendais à ce que mon cousin m’invite à leur soirée de Thanksgiving, je ne l’aurai jamais cru. Jameson est en voyage d’affaire, et Appoline fête Thanksginiv avec son petit ami. Pour une fête familiale, c’est raté. J’aurai très bien pu me morfondre, rester chez moi à avaler un pot de glace en regardant un film romantique pendant que personne n’est là pour le voir. Mais non. J’ai accepté l’invitation de Mark, même si voir son ex-femme ne me ravit pas plus que ça. Ce n’est pas grave, tant que je me change un peu les idées, je pourrai toujours la secouer un peu, ce sera mon activité de la soirée.
Autant les prévenir d’avance, je serai en retard. Je sais que ma dernière réunion va durer une éternité, et je ne peux pas l’écouter comme je le voudrais. Et de toute façon, j’aime me faire désirer, arriver en retard et de ce fait, au centre de l’attention au moment de mon arrivée. Une fois ma réunion terminée, je repasse par la maison pour prendre une douche et me changer. Sur un fond de Jazz, je prends mon temps et suis fin prête, une bonne heure après l’horaire du début de la soirée chez l’ex-femme de mon cousin. Je sais qu’il y aura d’autres personnes, peut-être Lise, je n’ai plus eu de nouvelles depuis un moment. Pas que ça me manque me direz-vous.
Mes talons claquent sur l’allée bitumée de la maison de Meg, et mon index s’affaisse sur la sonnette. Une fois la porte ouverte, j’arbore un large sourire, levant la bouteille de bourbon que je tenais entre mes doigts, fièrement. « Je ramène de quoi pimenter un peu la soirée ! » Evidemment, je suis loin d’imaginer que c’est ma simple présence qui va pimenter la soirée…

Ta cuisine se vide d’un coup, te laissant au milieu d’une montagne de purée et de plats plus garnis les uns que les autres. Le brouhaha ambient s’est déplacé, mais le sourire sur ton visage n’a pas bougé. Tu aimes bien cette alternance, avoir le loisir de te retirer dans la sérénité de ta cuisine quand tout devient un peu trop pour toi, disparaître un instant pour mieux revenir. Égoïstement, tu aimes aussi ce sentiment d’être indispensable. Sans tes petites mains déterminées, pas de dîner. C’est mécanique.

« J’ai bien l’intention que tu participes à ce dîner, et ça implique que tu laisses quelqu’un t’aider. » Tu relèves la tête pour regarder une Lise qui vient voler à ton secours. Tu goutes ta gravy à la petite cuillère avant de répondre : « Regarde, tout est prêt, ça y est ! » Tu lèves les mains, lui indiquant que tu n’as plus l’intention de t’atteler à quoi que ce soit, et te diriges vers l’évier pour te laver les mains. « Passez pas la soirée ici. » Par-dessus l’eau qui coule, tu lui dis aussitôt : « On arrive ! » Ton tablier retrouve son crochet contre le mur et tu tends à ton amie deux plats avant de crier : « Maaaaark ? Viens nous prouver que tu n’as pas perdu tes muscles ! » Tu poses distraitement ta main sur son bras, au passage en lui demandant : « Tu peux amener la dinde s’il te plait ? »  A ton tour, tu te saisis du grand saladier et emboites le pas à Lise, direction la pièce à vivre.

De dos, tu aperçois la dernière invitée que tu n’avais pas entendue arriver. « Oh, Scar ! » En parlant de dinde… Tu ris intérieurement avant de t’auto-réprimander. Ce n’est pas l’esprit de la fête. C’est donc avec une voix douce mais assurée que tu finis par dire, à destination de la nouvelle venue, comme du reste de la maisonnée : « Happy thanksgiving. »

Seconde bouteille ouverte, Mark remplissait quelques verres avant de trinquer avec ceux présent à table. Une petite gorgée du vin ramené par Jay et le chirurgien hochait lentement la tête. « Ce vin est délicieux! » lâchait-il à l’attention de Jay. Il n’y connaissait pas grand-chose mais le gout lui plaisait, c’était l’important. « Maaaaark ? Viens nous prouver que tu n’as pas perdu tes muscles ! » Il reposait aussitôt son verre et pressait le pas jusqu’en cuisine. « Tu peux amener la dinde s’il te plait ? » « Oui chef. » Lançait-il, tout sourire, alors qu’il faisait le tour de l’îlot central de la cuisine pour attraper un torchon et tirer la dinde bien chaude du four. « Chaud devant ! » annonçait-il emboitant le pas à Meg et Lise pour rejoindre la table à manger et y déposer le plat principal.  « Je ramène de quoi pimenter un peu la soirée ! » Mark se penchait un peu pour voir la porte d’entrée se refermer derrière Scarlett, toute souriante, une belle bouteille à la main. « Ah, voilà la retardataire! » lâchait-il taquinant la dernière arrivée, poussant la dinde au centre de la table.