Nothing but the truth • Sana

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Nothing but the truth • Sana
Jeu 14 Mai - 14:40
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Sana & Nawel




Nothing but the truth


Il se trouve enfin devant la maison qu’il a tant cherché. Il ne lui reste plus qu’à lever son bras et presser sur la sonnette pour voir enfin la porte s’ouvrir, Sana plantée dans l’entrée, à le dévisager sans comprendre sans doute, mais il lui faut quelques minutes de réflexion, malgré tout, avant de poser ce geste. Il ne cesse de se torturer l’esprit, de se demander s’il a bien fait de venir ici, mais en même temps, sans qu’il ne comprenne vraiment pourquoi, il a le sentiment d’avoir laissé tout un héritage derrière lui quand il a été arraché à sa famille. C'est pas que ça lui manque, mais il a le sentiment d'être un arbre sans racine, qui peut pas puiser les nutriments nécessaires à son développement dans la terre. C'est un vagabond, Nawel, une âme perdue parmi les autres, qui n'a plus rien pour découvrir qui il est réellement. Sa soeur n'est même plus là pour le guider, pour le tenir par la main. Par moment, il lui en veut d'avoir mis fin à ses jours, parce qu'elle l'a en quelque sorte abandonné, l'a laissé livré à lui-même dans cette famille qui finirait forcément par le considérer comme un pestiféré. Mais ce sont ses parents qu'il a fini par détester, parce que si Nahar avait trouvé la vie insupportable au point de ne plus vouloir la poursuivre, c'était de leur faute, uniquement de leur faute.

Au moment où il avait été séparé de sa famille par les services sociaux, il avait tenté de retrouver la trace de cette cousine que tout le monde aurait renié pour des raisons qui semblaient se multiplier toujours plus au fil du temps. Mais à seize ans, il n'avait que peu de moyens. Juste un nom de famille, et pas la possibilité de mener son enquête comme il le désirait, ayant déjà assez de problèmes sur le dos, et pas les épaules assez larges pour tout encaisser. Il s'était relancé dans sa quête récemment sans grands espoirs, convaincu qu'il ferait à nouveau chou blanc. Mais à force de persévérance et d'obstination, il avait fini par dénicher une adresse. Rien de bien solide, ni de très certain, mais c'était mieux que rien. Étonné de constater qu'elle vivait dans le même quartier que lui, à quelques rues à peine du squat où il avait trouvé refuge il y a deux années déjà, il s'était rendu jusque là à pied. Maison qui se dresse devant lui, une simple porte qui le sépare de toutes les questions qu'il se pose. Encore une hésitation qui l'empêche d'appuyer sur cette foutue sonnette mais il a finalement pas le temps d'approcher son index du bouton que la porte s'ouvre sur celle qui doit être la femme qu'il cherche depuis près de huit ans. « Sana Ben Ali ? » Avec son air sérieux et ses lèvres figées, on pourrait presque croire qu'il va sortir de nulle part un vous êtes en état d'arrestation, mais c'est pas le moment de plaisanter. « J'suis désolé de vous déranger. J'suis Nawel Chaker. Si j'me suis pas trompé, on est supposé être cousins... » Sans doute que le nom de famille Chaker doit lui dire quelque chose si c'est le cas. Quelque chose de sombre, de pas très reluisant, mais quelque chose quand même. « Je sais que j'débarque un peu à l'improviste mais vous auriez deux minutes à m'accorder ? » Il espère qu'elle devait pas se rendre au boulot, ou qu'elle avait pas un rendez-vous important chez le médecin, parce que ça le boufferait de l'intérieur de devoir repousser cette conversation à plus tard, s'il s'est pas trompé de personne.

© Daska

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• âge : 38
• pronom : She | Her | Elle
• côté ♥ : Parait qu'il est impossible à aimer. Trop fermé, trop bousillé. Alors même si t'essayes de croire que tu pourrais un jour changer et apporter du bonheur à celle qui fait battre ton coeur, saura-t-elle seulement accepter et pardonner ton comportement ?
• orientation : Gay as fuck. Et à vrai dire, Sana cultive même une certaine haine profonde pour l'homme.
• occupation : Après des années aux stup, elle est aujourd'hui flic à l'anti-terrorisme. Ca la fait chier mais c'était ça ou elle rendait son badge et son flingue. Plutôt crever !
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Nothing but the truth • Sana
Dim 17 Mai - 1:50
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Il est tôt. Jogging, chemise d’homme trop grande, cheveux attachés en un chignon brouillon, c’est de la maison que tu as décidé de travailler sur ton dernier dossier en cours. Du moins ce matin. Tu avais besoin de calme et le bureau pouvait de temps à autre se révéler bien trop oppressant. Ainsi, tu avais su te faire octroyer cette exception auprès de ton supérieur et serait, très probablement, de retour au QG d’ici le début d’après-midi. En attendant, tu es assise par terre sur le tapis du salon, ton ordinateur sur les genoux et des dossiers t’entourant. Un crayon entre les dents, tu pianotes sur ton clavier, parcoures la base de données et tournes les pages de la farde la plus proche de toi. Tu es concentrée jusqu’à ce qu’une donnée importante te manque. Merde ! Tu étais pourtant certaine de l’avoir prise avec toi. Ni une ni deux, il allait falloir faire un aller-retour au bureau. En sautant sur ta bécane, tu éviterais le trafic et cela ne prendrait pas trop longtemps. Tu te contentes de troquer le jogging contre un jeans, enfiles tes bottines ainsi qu’une veste en cuir et c’était bon.

Clés, badge, flingue : check ! Tu ouvres ta porte avec énergie, prête à bondir au dehors lorsque tu es stoppée net par la silhouette d’un homme sur ton porche d’entrée. Ton coeur vient frapper contre ta poitrine tant la surprise est réelle. La stupéfaction est telle que tu n’as pas le temps de lâcher quelconque juron, qui aurait pourtant bien franchi la barrière de tes lèvres. « Sana Ben Ali ? » Le ton est solennel. Tu fronces légèrement. Intriguée. Sans bouger d’un pouce, si ce n’est ta tête qui hoche positivement, tu lâches simplement : “Oui ?”. Une main toujours sur la poignée de ta porte entre-ouverte, celle-ci se crispe en un réflexe que tu ne peux réfréner, lorsque tu entends les mots suivants. « J'suis désolé de vous déranger. J'suis Nawel Chaker. Si j'me suis pas trompé, on est supposé être cousins... » Ta silhouette se redresse, comme prête à subir un affront. Ton regard s’assombrit et ta mâchoire se serre. Ce nom … Tu avalerais presque de travers. Tout autant que si l’un des mâles Ben Ali pointait son nez devant chez toi. “Qu’est-ce que tu fous là ?? Qui t’a envoyé ?!” Un homme de la famille, que tu le connaisses ou non, était synonyme de danger ! Ça l’était depuis toujours mais d’autant plus depuis ta fuite et ton intégration aux forces de l’ordre. Concernant le “clan” tu ne faisais confiance à personne.

Le jeune homme - aux airs pourtant polis - te faisant face, n’y fait pas exception. Bien au contraire. Envoyer un cousin que tu te souvenais à peine avoir vu gambader en couche culotte, pouvait être une arme parfaite pour t’atteindre. Pour rentrer dans ton intimité, te faire du mal, … Plusieurs scénarios catastrophes se bousculent dans ta tête. Tu sens ton palpitant s’emballer alors que tu te forces de ne rien laisser transparaitre. D’un geste vif, tu claques la porte dans ton dos comme on protège un foyer de l’invasion de nuisibles. Ramenant ta main près de ton corps, tu ne peux t’empêcher de frôler ton arme au travers de ta veste. Un geste d’ancrage, furtif mais rassurant. « Je sais que j'débarque un peu à l'improviste mais vous auriez deux minutes à m'accorder ? » C’était une blague, pas vrai ? Un putain de canular de mauvais gout ? Venait-il sérieusement de te demander de lui accorder temps et parole, comme si de rien était ? Tes sens sont en éveil. Tu le scrutes avec insistance. En cet instant, tu n’es rien d’autre qu’un animal prêt à bondir pour sauver sa peau. “Pourquoi je ferais ça ?! Puisque, visiblement, tu sais très bien qui je suis, tu dois te douter que - là tout de suite - je pense à autre chose que de t’offrir le café !” Tu ne t’embarrasses pas de civilité, de tact ou autres conventions sociales. Pas ici, pas pour lui. A vrai dire, tu n’as qu’une seule hâte : qu’il te lâche son petit laïus religieusement étudié avant que tu ne puisses le dégager de ta propriété !

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Nothing but the truth • Sana
Ven 22 Mai - 20:32
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Nothing but the truth


La porte qui s'ouvre et qui lui coupe sous le pied toute possibilité de répéter intérieurement son discours avant de le prononcer à voix haute. Mais en même temps, y a aucune répétition qui puisse préparer à une telle rencontre, à des retrouvailles avec un passé qu'on aurait préféré oublier, laisser derrière soi. Les cauchemars qui le hantent encore chaque nuit sont la preuve qu'on peut jamais complètement se défaire des racines qui nous rattachent quoi qu'il arrive au reste de l'arbre. Sa soeur qu'il pourra jamais oublier et qui lui avait communiqué le nom de famille de cette femme, lui assurant qu'il pourrait trouver refuge auprès d'elle si tout ne se passait pas bien. Et tout s'était mal passé, depuis la meurtrissure laissée dans son coeur après la mort de Nahar, arrachée à la vie dans la douleur des flammes. Vie qu'elle avait tenu à s'ôter elle-même, de la manière la plus violente qui soit, peu importe si ça constituait un péché impardonnable aux yeux d'Allah. Sana se tient toujours devant lui, interdite, la main crispée sur la poignée de la porte, comme si elle était prête à rentrer à l'intérieur si elle n'aimait pas ce qui est sur le point de sortir de sa bouche. Elle ressemble pas vraiment à ce qu'il s'était imaginé. Elle est plus froide, plus fougueuse, semble prête à lui sauter à la gorge d'un instant à l'autre, prédatrice constamment aux aguets. Il ravale sa salive avant de formuler la raison de sa présence, se demandant si ça suffira à la convaincre qu'il n'est pas venu là en ennemi. Mais c'est le contraire qui se produit, la jeune femme qui feule et qui siffle entre ses dents serrées. Il peut presque entendre le claquement de sa mâchoire à chaque fois que sa bouche s'ouvre et se referme. Elle lui demande qui l'envoie d'une voix menaçante et il peine presque à comprendre de quoi elle parle ou ce qu'elle peut bien s'imaginer. Sa soeur, c'est la seule qui l'a poussé à venir jusqu'ici, mais peut-être qu'elle s'est trompée. Douze années ont passé depuis que Nahar a quitté cette terre, lapse de temps suffisant pour créer des fossés, voire même des gouffres. Sana qui n'a peut-être plus rien à lui offrir, sans que ce soit forcément sa faute, ni à elle ni à lui. « Qu… Quoi ? Personne ! Personne ne m'envoie. Je vous ai trouvé par mes propres moyens. » Il ignore si ses paroles apaiseront la colère de la brune ou, au contraire, verseront simplement de l'essence là où il faudrait de l'eau. L'algérien qui se contente de répondre poliment à la question pour tenter d'apaiser les tensions, lui qui ne se doute pas un seul instant de ce qui peut rendre la jeune femme aussi hystérique. Pourtant, si un membre de sa famille venait frapper à la porte du squat, il aurait sans doute beaucoup de mal à appréhender les choses sereinement, le patronyme Chaker n'étant associé qu'à un flot de souffrances depuis que ses parents ont tout fait pour que Nahar mette fin à ses jours. La porte qui claque derrière Sana le fait sursauter, et cette main qu'elle balade sournoisement à hauteur de sa hanche lui fait hausser un sourcil. Il jurerait presque qu'elle porte une arme, et qu'elle s'apprête à la dégainer d'un instant à l'autre, mais peut-être qu'il a regardé trop d'émissions policières à la télévision ces derniers jours. Il tente de garder son calme, de relativiser même s'il ne comprend absolument rien des palabres menaçantes qu'elle formule. Il ne cesse de se répéter que Nahar ne l'aurait jamais envoyé tout droit dans la gueule du loup, trop bienveillante qu'elle était vis-à-vis de son petit frère adoré. « Je sais pas ce que vous vous imaginez, ni pourquoi vous me dites ça, mais je suis pas venu ici pour vous nuire. » Un pas qu'il fait tout de même en arrière par précaution, craignant qu'elle sorte son flingue d'une seconde à l'autre et qu'elle se mette à le menacer au beau milieu de la rue. Ce ne serait pas très intelligent, mais peut-être que cette fille est profondément instable et ne craindrait absolument pas les répercussions qu'un tel geste pourrait avoir. Il ne la connait pas vraiment, après tout. « C'est Nahar qui m'a dit que je pouvais venir vous voir. » Il se dit que le prénom de sa soeur suffira peut-être à apaiser le courroux de Sana, soeur qui aurait dû avoir à peu près le même âge qu'elle si elle avait encore fait partie de ce monde aujourd'hui.

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Sana Ben Ali
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Nothing but the truth • Sana
Mer 27 Mai - 10:34

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Le moins qu’on puisse dire, c’est que tu étais sur la défensive. Aux aguets. Le flot de souvenirs qui t’envahi soudainement est désagréable. Oppressant. Tu devrais pourtant en avoir l’habitude. Car depuis ton transfert, le sujet est au centre de ton quotidien. Mais pour raison de protection surement, ton esprit a su, jusqu’ici, garder des barrières de sécurité entre tes affaires et ton passé. « Qu… Quoi ? Personne ! Personne ne m'envoie. Je vous ai trouvé par mes propres moyens. » Ces simples mots ne suffiront pas. Pourtant, la surprise semble réelle. Le jeune homme face à toi est, soit excellent comédien, soit ne s’attendait clairement pas à une réaction aussi vive de ta part … Tu le dévisages, l’observes, le scrutes. Tu décortiques chaque parole sortant de sa bouche, tout autant que les mimiques l’animant. Tu as du mal à reconnaitre le bambin de l’époque. La seule similitude entre passé et présent est cette étincelle d’innocence dont Nawel semble encore pourvu. Mais une fois encore, il t’en faudra plus. Ton regard reste noir et ton visage chiffonné.

Pris d’assaut par le piquant de ton accueil, le jeune homme finit par reculer un peu. Tu te sens légèrement mieux. C’est un instinct. Un besoin. Tu n’aimes pas qu’un homme soit trop proche de toi et qui plus est, encore moins lorsqu’il s’agit d’un homme la “famille”. « Je sais pas ce que vous vous imaginez, ni pourquoi vous me dites ça, mais je suis pas venu ici pour vous nuire. » Il a le phrasé correct, un vocabulaire précis et bien plus poli que le tien en cet instant. Tu entre-ouvres les lèvres, prête à aboyer une nouvelle fois. Mais c’est lui qui reprend : « C'est Nahar qui m'a dit que je pouvais venir vous voir. » Ton visage change. Du tout au tout. Tu te figes et ton regard s’échappe aussitôt dans un souvenir lointain. “Nahar … ?” Ton coeur se serre. Tu avais pu t’enfuir de tout ça. Pas elle. Le rappel de son visage embue ton esprit. La gorge plus serrée que tout à l’heure, tu continues comme tu peux : “Nahar est … . Ils l’ont tuée !” Hors de question que tu parles de suicide ou leur accordes à eux le bénéfice de se dédouaner de cette implication. Tu te rappelles encore du jour où tu as appris la nouvelle. Tu étais déjà loin de tout ça mais la colère et la culpabilité t’avaient envahie avec violence.

Prenant soudain conscience qu’il existait peut-être une chance pour que Nawel soit là sans idée de te nuire, ton corps se relâche doucement. Sans pour autant baisser toute garde, c’est le ton plus calme que tu demandes : “Que veux-tu Nawel ? Tu ne devrais pas être là. Ils ne te le pardonneraient pas”. ‘Ils’, à savoir, tous. Hommes et femmes aux cerveaux lessivés. Cette famille de radicaux, plus ou moins engagés. Ces être aux griffes acérées dont on ne s’extirpait jamais vraiment indemne.

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Nothing but the truth • Sana
Dim 31 Mai - 0:19
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Sana & Nawel




Nothing but the truth


Sana est agressive, si bien que ses paroles lui font l’effet d’une terrible morsure dans la chair. Il ne s’attendait pas à une telle méfiance de sa part, mais il ne soupçonne pas, à cet instant, tout ce qu’elle a pu subir. Du haut de ses seize ans, lorsqu’il a été arraché violemment à sa famille, il n’a eu qu’un maigre aperçu de ce dont les êtres de sa ligne étaient véritablement capables, lui qui aurait pourtant préféré ne rien avoir à subir du tout et mener une enfance nettement plus ordinaire, plus douce, loin des coups et des injures. L’attitude féroce de Sana lui rappelle cette époque douloureuse, qu’il aurait préféré abandonné définitivement dans les oubliettes de sa mémoire. Qu’a-t-il fait pour mériter un pareil accueil ? Nahar lui avait pourtant dit qu’il pouvait se réfugier auprès d’elle sans la moindre crainte. Mais encore aujourd’hui, alors qu’il a déjà suffisamment souffert et trinqué, il doit encore faire ses preuves. Encore et toujours. Face à la dernière personne de sa famille qui serait en mesure de l’accepter tel qu’il est. Le pas qu’il fait en arrière pour s’éloigner d’elle semble la rassurer, créature qui se fige comme si elle attendait la moindre faute d’inattention de la part de son prédateur pour prendre la fuite et se réfugier à l’intérieur de son nid. Le prénom de sa soeur semble suffire à l’apaiser définitivement, ultime preuve qu’il est venu ici en paix, hissant le drapeau blanc au-dessus de sa tête, avec l’espoir d’être accueilli désormais comme l’un des siens et non plus tel un ennemi. Elle répète son prénom et le coeur de Nawel se serre un peu plus, repenser à sa défunte soeur réveillant bien trop de souvenirs meurtris. Il lui suffit de fermer les paupières pour revoir son visage angélique rongé par la morsure des flammes, déformé par l’agonie, amas de chairs carbonisées. Il n’ose pas imaginer à quel point elle a dû souffrir au moment où elle a lâché le briquet sur son propre corps couvert d’essence. L’algérien hoche la tête et souffle un « Oui… » à peine audible, murmuré du bout des lèvres. Il ne peut qu'acquiescer, car c’est un fait : sa soeur ne s’est pas suicidée, elle a été conduite vers la mort par ses propres parents, incapables de la comprendre, incapables de l’accepter. Sana semble alors soudainement plus encline à écouter sa requête, à lui accorder quelques minutes de son précieux temps. « Je n’ai plus personne. J’ai été arraché à ma famille il y a six ans. » Sa seule famille, c’est le squat, ses amis, les nouvelles personnes qui font partie de son existence depuis qu’il a quitté l’enfer que lui réservaient les Chaker. Il est néanmoins trop pudique pour donner plus de détails sur les circonstances qui ont amené les services sociaux à le séparer de ses parents, n’ayant jamais ressenti le désir de se confier à ce sujet. La seule qui aurait pu le comprendre, de toute façon, ne fait plus partie de ce monde. « Je vous ai cherchée dès que j’ai été placé en institution mais aucune de mes recherches n’a abouti avant aujourd’hui. Je ne pensais pas que ce jour arriverait. » Jour inespéré qui est pourtant enfin arrivé. Que Sana va-t-elle penser quand elle saura qu’il n’a plus aucun lien avec le reste de la famille ? Qu’il est un orphelin, lui aussi ?

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Nothing but the truth • Sana
Jeu 4 Juin - 2:31

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C’est fou comme en quelques secondes à peine, un état d’esprit entier pouvait changer. Il y a quelques minutes encore, tu étais à des années lumière de tout ça. Bien sûr, ta nouvelle unité ne te laissais pas totalement le choix de ne pas patauger dans le milieu et le sujet, mais tu avais su jusqu’ici garder tes distances et des barrières bien érigées entre le professionnel et ton passé. 
Puis soudain, sorti de nul part, il était arrivé. Lui, ce jeune homme sur le pas de ta porte, et auquel tu ne ’attendais pas. Tu as le coeur qui bat plus vite que tu n’aimerais l’avouer. L’évocation de Nahar te fait mal. Tu sens tes entrailles se laisser petit à petit consumer par un feu de haine n’ayant jamais été réellement éteint. Il fallait bien peu de chose pour l’attiser et Nawel était bien plus que ça.

« Je n’ai plus personne. J’ai été arraché à ma famille il y a six ans. » Tu observes son visage avec attention, à la recherche du moindre signe de mensonge. Tu écoutes attentivement, prenant notes mentales de chacun de ses dires. Tu voulais bien te décrisper mais tu n’en serais pas stupide pour autant. « Je vous ai cherchée dès que j’ai été placé en institution mais aucune de mes recherches n’a abouti avant aujourd’hui. Je ne pensais pas que ce jour arriverait. » Ses mots te touchent et tu t’en voudrais presque pour ce faire. Tu as peur de faire le mauvais choix, de te laisser berner. Peur de laisser rentrer le loup dans la bergerie. Peur qu’il soit assez fort pour - tout simplement - connaitre les cordes sensibles et les tirer. En cette seconde, et comme cela t’arrivait rarement, tu aurais aimé ne pas être seule. Ton âme de guerrière avait besoin de soutien. Un support moral. Une voix dans ton oreille te murmurant que tu étais capable de gérer ça toute seule et avec force. Une voix te susurrant qu’elle croyait en toi. Mais pour l’instant, tu allais devoir assumer seule et te démerder. Comme toujours en fait …

Tu inspires profondément et détournes le regard une seconde à peine, afin de venir réintroduire une clé dans ta serrure. Tu ouvres la porte et gardant Nawel dans ton champ de vision encore un peu, tu lui proposes : “Installes toi.” Tu pointes du bout du menton les sièges sous ton porche plus ou moins aménagé. Il était trop tôt pour toi que pour le faire entrer. Tu ne pouvais pas encore t’y résoudre. “Café ?” Une fois la réponse accordée par ton jeune cousin, tu t’engouffres dans ta maison, claquant la porte derrière toi. A travers de la fenêtre du salon, tu jettes un oeil à la silhouette du jeune homme semblant s’exécuter et s’asseyant simplement. Tu t’éloignes jusqu’à la cuisine et arrivée dans cette dernière tu souffles longuement, laissant tes épaules se relâcher entièrement. Tu déglutis quelques fois avec difficulté remarquant ta main trembler en attrapant le thermos de café préparé plus tôt dans la matinée. “Fuck !” Tu fermes le poing et te concentres. Tu attrapes ensuite deux tasses et réapparais au dehors. Déposant le tout sur un appuie de fenêtre, tu l’invites à se servir seul sans avoir besoin d’user de mot. Il était hors de question que tu le serves. Question de principe. Plus aucun homme de cette famille n’aurait ce privilège. Jamais !

Tu te poses face à lui, appuyée contre la rambarde et dos à la rue. “J’espère pour toi que tu dis vrai. Si je découvre le moindre mensonge. Maintenant ou plus tard, je peux t’assurer que je me chargerais personnellement de ton cas …” Le ton était assez calme mais la sévérité du propos était grinçante. Tu ne te priverais pas de vengeance s’il le fallait. “Qu’est ce qu’elle t’a dit sur moi ? Nahar … ” Ta voix redescend d’un ton, encore un. Tu t’autorises un instant de répit et lui offre le cadeau d’une porte ouverte sur l’échange.

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Nothing but the truth • Sana
Ven 12 Juin - 23:34
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Sana & Nawel




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Il devine, dans le fond de ses prunelles, qu’elle n’est pas complètement convaincue, qu’il y a encore une part de méfiance au fond d’elle. Leur famille lui a-t-elle fait du mal au point qu’elle soit à ce point sur ses gardes ? Après tout, ça ne semble pas complètement inconcevable, dans la mesure où Nahar, elle, n’a pas trouvé d’autres échappatoires à la la souffrance que la mort. Même si Nawel n’a pas passé une enfance paisible - loin de là, même -, il a clairement moins souffert qu’elle, parce qu’il a rapidement compris qu’il valait mieux courber l’échine plutôt que de se battre contre des moulins à vent. Évidemment, le semblant de paisibilité qu’il était parvenu à maintenir par miracle avait volé en éclats dès qu’il avait compris, en grandissant, la réelle raison qui avait mené au suicide de sa soeur. À partir de là, Nawel n’avait cessé de provoquer ses parents, constamment, au point d’être malmené et battu presque quotidiennement. Les nombreux hématomes couvrant son épiderme avait fini par alerter les services sociaux, qui l’avait retiré de sa famille au terme de son troisième séjour à l’hôpital pour une série de blessures volontaires et extrêmement violentes. Mais même ces blessures n’avaient rien de comparable à ce que Nahar avait pu subir pendant des années. Sana finit par lui tourner le dos un bref instant pour introduire la clef dans la serrure de sa porte. L’espace d’une seconde, il pense qu’elle va le laisser entrer mais non. Rien n’est encore gagné. Nawel a eu beau tirer sur la corde sensible, il n’est pas encore parvenu à faire tomber toutes les barrières. Elle désigne, d’un signe du menton, l’un des sièges se trouvant sous le porche et avant d’aller s’y installer, il lui adresse un regard plein de gratitude, plus éloquent que le mot qu’il s’apprête à prononcer. « Merci. » Avant d’entrer à l’intérieur, elle lui propose un café et il accepte d’un hochement de tête. Tout ce qu’elle pourra bien lui offrir lui conviendra parfaitement, à condition qu’elle lui donne une chance, même minuscule. Elle disparaît à l’intérieur et la porte se referme derrière elle en un claquement sonore. Il se résout à s’asseoir dans l’un des sièges libres, contemplant la rue qui s’étend face à lui, dans laquelle quelques voitures circulent, même si le trafic est relativement calme à cette heure. Au bout de quelques minutes, Sana le rejoint enfin sur le porche, le laissant se servir lui-même son café, comme si elle tenait absolument à garder ses distances avec lui, maintenant toujours un mètre de sécurité entre eux. Et alors qu’il verse un peu de ce liquide chaud et fumant dans sa tasse, elle le prévient, le menace même. Il repose la cafetière sur l’appui de fenêtre, relevant les yeux vers elle. « Je ne peux pas te prouver que je ne mens pas mais je peux te donner suffisamment d’informations pour que tu puisses mener ta propre enquête à mon sujet si ça peut te rassurer. Nahar m’a dit que tu étais flic, c’est toujours le cas ? Après tout ce que ma famille m’a fait endurer, je n’ai absolument aucune envie de leur rendre le moindre service, quel qu’il soit. Crois-moi. » Nawel n’a jamais eu accès aux dossiers des services sociaux faisant état de ses blessures et de son état lamentable au moment où ses parents ont perdu sa tutelle, mais si Sana travaille toujours dans la police, comme Nahar le lui avait raconté à l’époque, il y a plus de douze ans - Sana était alors une toute jeune recrue à l’époque -, elle n’aura aucun mal à vérifier ses dires. « Malheureusement, pas grand chose. Elle n’en a pas eu le temps. Je pense qu’elle n’avait pas conscience de sa propre souffrance à l’époque et qu’elle n’aurait jamais cru qu’elle deviendrait insupportable au point de… » De mettre fin à ses jours. Il baisse les yeux vers le café sombre remplissant sa tête, constatant avec effroi que la mort de sa soeur le fait toujours autant souffrir, comme au premier jour, la plaie étant encore à moitié ouverte, pas parfaitement cicatrisée. « Bref. Elle m’a expliqué brièvement pourquoi tu étais considérée comme une paria par le reste de la famille, et elle a tenu à ce que je sache que ces raisons étaient complètement injustifiées, que je devais vraiment essayer de ne pas en tenir compte, peu importe ce qu’on pouvait me raconter pour tenter de me manipuler. » Nahar avait toujours fait en sorte de faire comprendre à son petit frère que la religion ne devait jamais servir de prétexte pour justifier la violence, quelle qu’elle soit. « Au moment de sa mort, je n’avais que dix ans, c’était très flou pour moi. C’est en grandissant que j’ai compris, et que j’ai refusé de donner raison à nos parents. C’est à partir de là que ça a commencé à dégénérer. » Autrefois, garçon si sage et soumis, Nawel était devenu un adolescent insolent, impétueux, constamment en train de contester les paroles nauséabondes avec lesquelles ses parents tentaient de lui marteler le cerveau.  

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Sana Ben Ali
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Nothing but the truth • Sana C2304fbf8d7e8507e77a57bfab9f4b9336ac5000

• âge : 38
• pronom : She | Her | Elle
• côté ♥ : Parait qu'il est impossible à aimer. Trop fermé, trop bousillé. Alors même si t'essayes de croire que tu pourrais un jour changer et apporter du bonheur à celle qui fait battre ton coeur, saura-t-elle seulement accepter et pardonner ton comportement ?
• orientation : Gay as fuck. Et à vrai dire, Sana cultive même une certaine haine profonde pour l'homme.
• occupation : Après des années aux stup, elle est aujourd'hui flic à l'anti-terrorisme. Ca la fait chier mais c'était ça ou elle rendait son badge et son flingue. Plutôt crever !
• quartier : Willowbrook - South L.A. - maison ($$)
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Nothing but the truth • Sana
Sam 4 Juil - 15:47

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Tu l’observes se servir. Il a le geste lent et précis. Il tente de faire au mieux, sans renverser ni rien casser. Des détails pouvant paraitre insignifiants mais que tu collectes précieusement. Il n’y avait jamais trop d’information ni de mauvaise. Une fois sa tasse servie, il redresse le regard pour venir capter le tien : « Je ne peux pas te prouver que je ne mens pas mais je peux te donner suffisamment d’informations pour que tu puisses mener ta propre enquête à mon sujet si ça peut te rassurer. Nahar m’a dit que tu étais flic, c’est toujours le cas ? Après tout ce que ma famille m’a fait endurer, je n’ai absolument aucune envie de leur rendre le moindre service, quel qu’il soit. Crois-moi. » Un cran de tension s’évapore à nouveau. Juste un peu. Il a choisi les bons mots : ceux te donnant le pouvoir. Ceux te poussant à enquêter toi-même. Cela semblait être sa manière de se mettre à nu devant toi, ou du moins, de laisser tomber les barrières et de te laisser venir explorer sans mal et sans danger, le territoire qui était le sien. “Je le suis toujours. Et, oui, je ferais mon enquête. Ce que tu peux surement comprendre si toi aussi tu as souffert comme tu le dis …” Bon sang, combien de gamins avaient été cassés dans leur chair et leur esprit pour une idéologie baignée de haine ? Au fond de toi, tu espérais presque que Nawel te mente. Qu’il n’ait pas été une victime de plus. Qu’il n’en ait pas souffert ou en souffre encore aujourd’hui. Cela aurait certainement eu quelque chose de plus aisé à gérer. Tu aurais pu combattre sans ménagement. Mais plus les minutes s’égrainaient et plus la dynamique prenait une autre voie. Celle de l’intime, de la douleur. D’un passé plus ou moins partagé que ni l’un ni l’autre ne semblait désirer retrouver.

Tu entre-ouvres les lèvres pour lui poser une question mais le jeune homme reprend la parole. Il reparle de sa soeur et les mots lui manquent pour terminer sa phrase. Gorge serrée, il s’arrête. Tu n’en mènes pas beaucoup plus large. Tu sens la boule dans ton ventre, remonter. Tu te mords une lèvre, presque imperceptiblement. Ne pas pleurer. Pas comme ça, si tôt. Tu n’avais pas prévu cette vague d’émotion sur ta journée. Et tu as du mal à la gérer. Incapable de rester en place, tu fais quelques aller-retour, le long de ton petit porche, oubliant même de te servir un café. Rien ne pourrait passer de toute façon. Ton oreille reste affutée et attentive à Nawel qui continue de parler. « […] Au moment de sa mort, je n’avais que dix ans, c’était très flou pour moi. C’est en grandissant que j’ai compris, et que j’ai refusé de donner raison à nos parents. C’est à partir de là que ça a commencé à dégénérer. » Tu t’arrêtes enfin et reprends ta place initiale. Dans un grand soupir te permettant enfin de remettre ta respiration en marche, tu demandes : “Dégénérer ?” Un seul mot et pourtant porteur de bien des possibles. Tu avais besoin de savoir, envie de comprendre, de creuser. Mais tu savais tout autant que cette plongée ne serait pas une partie de plaisir, loin de là. Alors il te fallait encore un peu de temps avoir de devenir plus loquace, avant de partager ton éventuelle propre expérience, ... Oui il allait te falloir du temps.

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Nothing but the truth • Sana
Ven 24 Juil - 19:40
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Le patineur n'est pas certain de choisir les bons mots, car il n'a jamais exceller quand il s'agit de convaincre les autres par le verbe. Lui, il a toujours fait preuve de davantage d'aisance quand il devait frapper de ses poings, foutre des coups de pieds, s'exprimer par la violence physique. C'est le seul mode de communication qui lui a toujours été enseigné, par son père surtout, et si Nahar n'avait pas été là, sans doute aurait-il basculé du mauvais côté lui aussi. Mais à présent, elle n'est plus là. C'est seul qu'il doit affronter le regard acéré de Sana, qui n'est pas prête de lui faire le moindre cadeau, qui restera sur ses gardes quoi qu'il lui en coûte.

- Parfaitement. Je n'ai rien à cacher de toute façon donc fais ce qui te semble nécessaire.

Pour le coup, Nawel est sûr de lui. Elle pourra vérifier chacun de ses dire si elle le souhaite, et elle trouvera toujours une confirmation de ce qu'il avance. Il n'a aucun intérêt à lui mentir, il veut simplement obtenir sa confiance, récupérer l'un des seuls piliers qui le rattache encore à l'un des pans non extremistes de sa famille.

Elle le laisse poursuivre quand il évoque sa sœur, la souffrance endurée, la fin tragique et violente, sa lutte pour faire en sorte qu'il n'emprunte pas le même chemin que ses parents, sa prise de conscience, à lui, face à la haine et l'intolérance. Il lui dévoile tout, désireux de se montrer complètement transparent. Elle entreprend alors de tourner en rond sur le porche, comme si cette marche s'était avérée nécessaire pour lui permettre de rassembler ses pensées. Elle s'arrête alors sur l'un des mots qu'il a employé et ce qu'il peut bien signifier.

- À tel point que les services sociaux m'ont retiré à mes parents.

Il n'en dit pas plus, ne trouve pas cela nécessaire. Sana est flic et par conséquent, elle sait exactement comment fonctionne le système. Elle sait que la séparation de l'enfant et de la famille est la dernière étape, l'ultime étape, celle par laquelle on passe uniquement en cas d'extrême urgence, de situation particulièrement grave, surtout quand l'enfant est issu d'une famille aisée. Généralement, on ne retire pas un mineur à ses parents, sauf si la vie de celui-ci est en danger, ce qui était le cas de celle de Nawel. Les services sociaux avaient pourtant mis un certain temps à réagir. Seize années, exactement. Seize ans d'appels de la part des voisins, de courriers envoyés par l'école. Seize ans d'indifférence avant de prendre une décision extrêmement forte, qui semble avoir fait les affaires des Chaker dans un premier temps.

- J'ai été placé dans un foyer pour jeune en difficulté, avec des problèmes de comportement. J'ai fait beaucoup de fugues, avant d'être livré à moi-même, à mes dix-huit ans. J'ai fait aussi beaucoup de choses dont je ne suis pas fier pour m'en sortir, mais je suis toujours vivant. Je suppose que c'est le principal.

Années passées entre errance dans les rues, prostitution, boulots minables,... Mais Nawel s'en était finalement sorti. Il se demandait alors ce que Sana allait penser de lui, et de tout ce qu'il avait traversé. Si elle allait se montrer aussi bienveillante que Nahar l'avait prétendu.

- Depuis mes seize ans, je n'ai plus le moindre contact avec les Chaker. Ils n'ont jamais essayé de me retrouver non plus. Mais j'imagine que le sort d'un infidèle ne pouvait pas les préoccuper.

Ses parents l'avaient toujours perçu comme un traître, comme un individu qui ne serait jamais à la hauteur pour être le serviteur d'Allah, sans doute contaminé par les péchés commis par Nahar. Mais tout ceci ne doit pas être étranger à Sana, qui a certainement dû traverser les mêmes épreuves bien des années plus tôt.  

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Sana Ben Ali
Nothing but the truth • Sana
Sam 1 Aoû - 20:01

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Alors que tu confirmes avec assurance ton désir de vérifier les histoires et les dires de Nawel, celui-ci t’affirme comprendre et te pousse même dans cette direction. “ Parfaitement. Je n'ai rien à cacher de toute façon donc fais ce qui te semble nécessaire.” Tu te contentes d’un simple hochement de tête pour clore ce sujet. Vous embrayez rapidement sur le passé. Un douloureux passé. Le sien mais il fait bien évidemment écho au tien. Nawel n’entre pas dans les détails … A sa place, tu aurais probablement fait pareil. Preuve en était que pour l’instant, tu n’avais toujours absolument rien révélé de ta personne.
Un instinct que tu aurais presque envie de regretter, te pousse à lui demander d’élaborer. D’aller plus loin. De t’expliquer. Tu as besoin de ça pour assoir sa crédibilité, pour reconnaitre en ses mots un pattern qui ouvrirait un peu plus la porte de la confiance. Mais tu as tout autant envie - secrètement - d’alimenter cette haine noire en toi. Celle que tu leur portes. Celle qui te rongeait ardemment par le passé mais que tu avais réussi à faire taire un peu avec le temps. Tu avais su te construire ta vie. Aujourd’hui, tout était différent et le destin semblait vouloir te replonger dans un chapitre du livre sur lequel tu ne pensais pas revenir un jour. Si tel était le cas, si tu voulais une chance de briller dans ta nouvelle division, le plus aisé serait pour toi de retrouver la rage et la colère. Cela viendrait bien plus facilement et rapidement que le reste. “À tel point que les services sociaux m'ont retiré à mes parents.” Aussitôt dit, aussitôt fait. Ta mâchoire se crispe. Tu savais le système lent et laborieux. Pour que l’état en arrive à cette décision, les choses devaient être graves.
Tu gardes le silence dans lequel tu te sens plus à l’aise pour l’instant, offrant ainsi à ton cousin, la place pour s’exprimer librement et sans interruption. “J'ai été placé dans un foyer pour jeune en difficulté, […] J’ai fait aussi beaucoup de choses dont je ne suis pas fier pour m'en sortir, mais je suis toujours vivant. Je suppose que c'est le principal.
Nouveau hochement de tête de ta part. Bien sûr que c’était le principal. Tu ne serais pas celle à juger de ses dérives ou comportements borderlines. Ce serait l’hôpital qui se fout de la charité. Car dans tes propres excès, tes failles et tes démons - que tu refusaient d’affronter - devaient probablement se cacher pas mal de fantômes de ton enfance et adolescence. “Ta survie c’est ta victoire contre eux” Les mots t’échappent spontanément. Ils sont là le premier signe de ton adoucissement. Votre vie à vous c’était votre force contre leur folie.

Nawel termine son histoire et tu ne peux t’empêcher de secouer la tête par dépit. Tu te mords l’intérieur de la lèvre inférieure sans t’en rendre compte. Tic nerveux. Tu t’arrêtes, non pas de douleur, mais lorsque le gout de fer t’indique que tu as trop insisté. “ […] j'imagine que le sort d'un infidèle ne pouvait pas les préoccuper.” Tres certainement. Il pouvait tout aussi bien bruler en enfer pour ce qui les concernait. Mais dans cette histoire pourtant tragique, tu ne peux t’empêcher de - là encore - observer certaines différence. Si Nawel avait droit à l’ignorance la plus complète, les rares femmes dissidentes de la famille pouvaient quant à elle craindre pour leur vie et apprivoiser le réflexe de survie qu’était de toujours garder un oeil par dessus leur épaule. Il y avait là, et jusqu’au bout, une injustice et une haine allant bien au-delà de tout entendement. “Tu as … trouvé une famille à qui te raccrocher ? Quelqu’un pour t’aider depuis tout ce temps ?” Tout en questionnant, tu hésites un peu. Tu sens qu’une faille vient d’être atteinte. Tu es curieuse de son sort. Inquiète, peut-être ? Pas encore mais tu étais surement en voie de le devenir.
Tu quittes ta place faisant face au jeune homme, pour finalement et enfin venir poser tes fesses non loin de lui, de manière un peu plus conviviale. Ton corps s’est un peu détendu, le ton de ta voix adoucit. “Tu vis dans le coin ?

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Nothing but the truth • Sana
Lun 10 Aoû - 17:48
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Sana & Nawel




Nothing but the truth


Il est amené à dévoiler des événements de son passé qu’il aurait préféré maintenir enfouis tout au fond de lui, enfermés dans le coffre de son âme qui le protège des individus malveillants qu’il a été poussé à côtoyer tout au long de son existence. Il se serait bien passé de ces longs moments de confidence douloureuse face à une femme qu’il connaît à peine, mais il sait que la vérité reste le seul moyen pour eux de créer un lien, de briser la glace, de lui prouver qu’elle peut lui faire confiance et qu’elle n’a aucune raison de se méfier. Son authenticité et sa transparence suffiront-elles à lui faire baisser la garde ? À la convaincre qu’elle peut lui octroyer une infime partie de sa confiance ? Rien n’est moins sûr. Mais l’Algérien ne perd pas espoir. Si le patinage lui a appris quelque chose au cours de ces années de sacrifice pour atteindre les sommets, c’est qu’il ne faut jamais perdre espoir ni baisser les bras. Chaque nouvelle parole qu’il ajoute pour donner à Sana une idée de l’ampleur du drame qui se déroulait entre les murs de la maison au sein de laquelle il vivait avec ses parents, et qui l’a conduit à devoir rejoindre l’enfer des foyers et de la rue, semble crisper le visage de la jeune femme. Elle garde respectueusement le silence pour le laisser conter son récit dans son intégralité, sans l’interrompre. Il suppose que c’est bon signe. Que si elle n’était pas un tant soit peu convaincue par ses dires, elle ne perdrait pas son temps avec lui, à l’écouter.

- Je l’espère.

Il lui avait fallu de nombreuses années pour réaliser que les horreurs qu’il avait vécues durant son enfance, et une partie de son adolescence, n’étaient qu’un ensemble d’épreuves qui lui avaient permis de grandir, de se forger un caractère et de se prémunir de tout ce qui pourrait lui nuire à l’avenir. Mais peut-être que sa carapace s’était finalement avérée trop épaisse, trop solide, trop hermétique, alors qu’à vingt-deux ans, Nawel ne se sent toujours pas capable d’accorder sa confiance à qui que ce soit. Les blessures du passé ont, irrémédiablement, laissé quelques cicatrices, quelques séquelles indélébiles.

- Je vis en colocation avec une bande de potes depuis que j’suis rentré à l’université. Mais en dehors d’eux, je n’ai personne.

Il a le sentiment qu’une faille est en train de se créer en elle et il estime que c’est le moment idéal pour s’insinuer à l’intérieur de celle-ci, en lui faisant savoir qu’il est presque complètement seul, livré à lui-même et partiellement démuni. Elle semble inquiète même si elle ne laisse pas le masque de la neutralité s’effondrer si vite. Et comme si elle semblait soudainement un peu plus sereine en sa présence, elle se permet de venir s’asseoir à ses côtés. Entre eux, une atmosphère plus légère semble s’être installée.

- À deux rues d’ici à peine.

La coïncidence est étonnante. Nawel n’aurait jamais imaginé que la femme qu’il cherchait depuis toutes ces années se trouvait à quelques pâtés de maison de l’appartement où il vit depuis cinq ans. Il s’était donné tant de mal pour la retrouver, alors qu’elle avait toujours été si proche.

- Tu crois que c’est possible de sortir indemne d’une famille telle que la nôtre ? lui demande-t-il, la voix vibrante d’un rire amer, alors qu’il braque son regard droit devant lui, observant la route.

Lui, il a le sentiment que son âme restera éternellement souillée par ce qu’il a pu endurer quand il avait encore le coeur innocent et pur. Mais peut-être que Sana pourra lui confirmer qu’il y a un espoir au bout du chemin, une lumière incandescente à poursuivre au milieu de la nuit noire.   

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Sana Ben Ali
Nothing but the truth • Sana
Lun 17 Aoû - 0:52

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Tu t’es sentie t’adoucir. Ton corps a perdu de sa crispation la plus intense. Tu es enfin assise et le ton de ta voix se veut moins piquant. Un apaisement que tu n’as presque pas contrôlé mais que tu gardes à l’oeil comme si ton propre esprit pouvait te trahir à tout moment. “Je vis en colocation avec une bande de potes depuis que j’suis rentré à l’université. Mais en dehors d’eux, je n’ai personne.” Tu hoches à nouveau prenant le temps d’analyser les diverses informations reçues. Premièrement : l’université. Voilà une bonne nouvelle. Ce n’est pas tous les jours que des gamins au tel destin en arrivaint à faire de grandes études. Ensuite : il est seul. Tu aurais dû t’en douter. La raison de sa venue devait y être liée. Instinctivement, tu ne peux t’empêcher de te demander comment il en est arrivé là. Mais aussitôt coupée dans ton élan de réflexion, il ponctue : “À deux rues d’ici à peine.” Surprise. Nouvelle raideur. Ta colonne se redresse d’un cran. Comme si cette simple nouvelle avait le pouvoir de t’atteindre plus qu’une autre. Au fond, si Nawel était là cachant de mauvaises intentions, qu’il vive à côté ou à des kilomètres ne changeait pas grand chose : il connaissait désormais ton adresse. Et puis surtout, son intérêt de dévoiler cette information était proche du néant. Tout ça, ton cerveau le concevait parfaitement. Tes tripes, par contre, ne pouvaient s’empêcher de craindre cette proximité.

Tu ne réponds pas tout de suite. Nouveau moment de silence. Tu n’es pas des plus bavardes en général, mais pour le coup, c’est le summum. Lorsque tu as trouvé la force de rationaliser et apaiser les angoisses infondées de cette secondes, tu articules : “L’université, hein ? Félicitations. En quoi ? Tu as reçu une bourse ? Posé un emprunt étudiant ?” Le flow des questions se lance tout seul. Défaut professionnel. Défensive contrôlée. “Je suis désolée de te savoir seul. Je sais ce que c’est. Tu apprendra à construire ta famille. Et puis je … enfin …” Tu quoi Sana ? Tu étais là ? Pour lui ? Tu étais bel et bien toute la famille qui lui restait. La seule pouvant compter du moins. Et pourtant, les mots ne sortent pas. Pas encore. Il te faut plus de temps.

Comprenant peut-être que tu avais besoin d’un répit et que de toute façon tu ne finirais pas cette phrase, Nawel enchaine : “Tu crois que c’est possible de sortir indemne d’une famille telle que la nôtre ?” Cette fois c’est lui qui a la voix qui tremble. Son rire hésitant ne trompe pas. Il n’y a rien d’amusant là dedans. Il laisse glisser son regard au loin, et toi, tu finis par poser ton dos sur le dossier dans un souffle long. “Honnêtement ? Je ne pense pas. Mais par contre les démons sont domptables. Plus ou moins.” Tu hausses les épaules, réfléchis un instant avant de terminer : “Je te mentirais si je te disais qu’on peut tout effacer, oublier. Que tout ça ne te fout pas un peu en l’air insidieusement … Mais c’est pas pour autant que de belles choses ne t’attendent pas au quotidien. A toi de ne pas les foutre en l’air sous prétexte qu’ils ont réussi à pourrir ton âme.” Non, jamais. Cette victoire là, ils ne devaient pas l’avoir ! En fait, ce conseil, tu lui lances comme on offre une bouée en mer à celui qui en a besoin. Un indispensable à la survie. Celle que toi tu n’as pas vraiment attrapée. Il n’y avait personne pour te la lancer de toute façon. Ce qu’il y avait de mieux dans ta vie, tu te garderais bien de lui expliquer que tu étais devenue maitresse en l’art de le gâcher. Il valait mieux qu’il t’écoute plutôt qu'il ne t’imite …

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Nothing but the truth • Sana
Sam 22 Aoû - 23:07
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C’est un exercice avec lequel il ne se sent pas parfaitement à l’aise, mais pour obtenir la confiance de Sana, il doit faire tomber quelques barrières, quelques principes qui n’ont jamais flanché jusqu’ici, car il déteste se sentir vulnérable, et avoir le sentiment d’être à la merci de qui que ce soit. Sana l’écoute, ne laisse échapper aucun son ni aucun mot qui pourrait lui permettre de deviner le fond de sa pensée. Par intermittence, elle semble se crisper, tout son corps se raidissant complètement, aléatoirement, réagissant aux réponses qu’il fournit, sans qu’il parvienne à déduire ce qu’elle peut bien croire ou penser. Quand elle ouvre enfin la bouche à nouveau, c’est pour le féliciter, lui qui est parvenu à rejoindre l’université alors que rien ne le présageait, lui qui arrive à la fin de cinq longues années d’études, et qui va peut-être bientôt pouvoir, d’ici quelques mois, proposer ses services en tant que photographe.

- Merci. Je fais des études de photographie. Je suis en dernière année. Je devrais être diplômé d’ici quelques semaines. Et j’ai obtenu une bourse.

Il y a quelques années, alors qu’on l’arrachait à sa famille et qu’il s’était mis à traîner dans les rues, il n’aurait jamais soupçonné qu’il parviendrait un jour à se remettre sur les rails, pour entamer un parcours aussi brillant que le sien. Il pouvait être fier, car à quelques mauvaises décisions près, sa vie aurait pu être un véritable désastre, et sans doute que Sana était la mieux placée pour le savoir.

- C’est rien, t’en fais pas. qu’il lui assure face à sa tentative hasardeuse de… De quoi au juste ? Qu’a-t-elle voulu faire ? Elle semble avoir essayé de le rassurer, peut-être en émettant l’hypothèse qu’elle serait là maintenant, mais il ne peut pas en être certain. Et il ne veut pas insister, pour ne pas la mettre mal à l’aise, car il sait que le début de cette relation est encore fragile, pourrait se briser à tout instant, s’il faisait le moindre pas de travers.

D’ailleurs, pour ne pas laisser perdurer le malaise, il enchaîne sur une autre question, le ton de sa voix s’obscurcissant au fil des syllabes prononcées. Sana se renfonce dans son siège, comme si elle profitait de ce court moment de répit pour trouver la bonne réponse à fournir - tant est qu’il en existe une. Selon elle, une part d’ombre subsiste toujours dans le fond des abysses, mais il ne tient qu’à lui de relever la tête vers la surface pour apercevoir l’astre solaire brillant de tous ses rayons là-haut dans l’azur.

- Et toi, tu as réussi à te débarrasser de toutes les chaînes qu’ils t’ont imposées ? qu’il demande en osant à peine la regarder, comme s’il la prenait comme exemple, comme modèle, comme s’il cherchait à accréditer ses paroles avec des faits vérifiables, réellement éprouvés, Nawel n’étant pas du genre à se contenter de simples paroles.
© Daska

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Nothing but the truth • Sana
Mer 30 Sep - 22:09

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« Merci. Je fais des études de photographie. Je suis en dernière année. Je devrais être diplômé d’ici quelques semaines. Et j’ai obtenu une bourse. » Non seulement il avait réussi à s’échapper du clan mais en plus il avait su obtenir une bourse pour étudier la photographie. Une filière artistique, qui laissait penser qu’il avait fait ce choix par passion. Une passion pour laquelle il allait bientôt recevoir un diplôme. Il avait de quoi être fière, il allait pouvoir véritablement commencer une nouvelle vie loin de la toxicité de cette famille et tu savais combien cela pouvait être difficile. Une part de toi avait presque envie d’être là pour le voir recevoir son diplôme, comme la présence symbolique d’une famille qu’il pourrait choisir ce coup-ci. Tu te souvenais de ta propre remise de diplôme, de badge. Ecole de police. Il n’y avait personne. Même plus Neela. Tu avais pourtant tenu la tête haute, fière comme jamais dans ta vie auparavant. A ce jour encore, cet exploit restait gravé en toi comme une réelle réussite. Seul le voile de la solitude flottait sur le souvenir. Un voile que tu n’aurais pas aimer partager.  

Mais Nawel et toi n’en n’étiez pas là, pas vrai ? Trop tôt, pas assez proches pour ce genre d’intimité, et puis surtout, tu ne savais pas trop si tu avais envie de prendre le risque de croiser d’autres membres du clan qui auraient - Dieu sait comment - été mis au courant de l’évènement. « Et toi, tu as réussi à te débarrasser de toutes les chaînes qu’ils t’ont imposées ? ». Son regard était fuyant, comme s’il savait qu’il venait de poser une question terriblement personnelle et difficile. Comment pouvais-tu répondre à une telle question ? Oui, tu avais techniquement fui ta famille depuis un bail maintenant. Donc, oui,  d’une certaine façon tu t’étais débarrassée de ces chaines-là. Mais les liens qui enchainent un corps et un esprit, en étais-tu réellement délivrée ? Tu aimais à crier que oui. Que tu n’y pensais plus. Que le passé était rayé. Et pourtant … ton instabilité, tes imprudences chroniques, ton incapacité à t’engager, ta haine et peur de l’homme ainsi que tes addictions, (entre autres démons), venaient clairement titiller la corde sensible. Celle du : “et si ?” Et si tout ça n’avais pas été gérer correctement ? Et si prétendre et enfuir n’avaient jamais été les bonnes solutions ?
Ta bouche tortille, ton regard est agité, ton esprit aussi. Tu finis par souffler dans un aveu étrange à entendre à haute voix : “Oui et non. Je vis clairement à l’opposé complet de ce qu’on a bien pu vouloir un jour m’inculquer de force.”  Tu hausses les épaules comme t’imprégner d’une nonchalance un peu feinte. “A tout niveau d’ailleurs. Mais … je suppose que là dedans, ça fait des ravages.” Tu viens effleurer le front de ton index une seconde à peine. Ton coeur s’accélère à cet aveu. Tu ne t’étais jamais vraiment autorisée à y penser de la sorte. Ta poitrine se serre et sans vraiment savoir pourquoi, tu continues sur ta lancée d’honnêteté : “En fait, j’en suis certaine. Reste à voir si tu acceptes le saccage et ce que tu en fais.” Tu termines ta tasse, te relèves à nouveau pour ramasser la cafetière et t’occuper les mains pour le geste. “J’suis pas un exemple, crois-moi” Tu te ressers et, d’un geste du menton, demandes à ton cousin s’il en désire à nouveau.

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Nothing but the truth • Sana
Jeu 22 Oct - 19:43
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Nothing but the truth


Sana semble décontenancée par les questions qu’il lui pose. Et en même temps, il y a de quoi. Qui ne le serait pas après tout ce qu’elle a enduré ? Il n’ose même pas imaginer ce qu’elle a dû traverser alors qu’il n’a entendu que les sons de cloche de la partie adverse. Il ne peut que deviner, lui qui a eu un large aperçu de ce qu’impliquait une vie passée dans la différence au sein de sa famille. Sana doit garder en elle un secret qui la dévore sans doute chaque jour un peu plus. Pourtant, sera-t-elle un jour en mesure de s’en libérer ? De mener son existence sans constamment jeter un regard apeuré par-dessus son épaule ? Sans doute que non. Nawel a probablement vécu des choses nettement moins traumatisantes et il n’en reste pas moins meurtri encore aujourd’hui. Marqué à vie, comme si ses parents avaient brûlé ses chairs au fer rouge.

Sana reste très vague, n’entre pas dans les détails, se contente d’insister sur les dommages qui l’affectent encore aujourd’hui et dont elle ne pourra probablement jamais se défaire de l’emprise. D’ailleurs, les ravages doivent être à ce point ancrés en elle qu’elle souhaite se détacher complètement de cette figure de modèle qu’elle pourrait représenter pour lui, à ses yeux, comme une sorte de survivante de l’enfer qu’ils ont vécu, ensemble, à plusieurs années d’intervalle. Unis par le même parcours, le même chemin chaotique, la descente aux enfers qui aurait pu s’avérer fatale si elle n’avait pas été arrêtée plus tôt.

- T’es déjà bien plus inspirante pour moi que tout le reste de notre famille.

Parce qu’elle n’a pas l’air d’être comme eux, fermée, intolérante, ravagée par la colère et la haine au point de vouloir détruire tout ce qui ne correspondrait pas à son idéal. Parce qu’elle n’a pas l’air d’être issue du même moule détestable qu’eux. Parce qu’elle sait, mieux que quiconque, tout ce par quoi il a dû passer pour s’en sortir vivant.

- Tu t’en doutes, je ne suis pas venu ici pour rien…

Ou plutôt, disons qu’il n’est pas venu jusqu’à chez elle dans le seul but d’échanger quelques paroles avec elle puis de reprendre sa vie là où il l’avait laissée. Poliment, il lui tend sa tasse pour qu’elle la remplisse à nouveau.

- Tu es parfaitement en droit de refuser, et je comprendrais parfaitement ta décision si c’était le cas. Mais… Accepterais-tu que nous restions en contact ?

Le liquide fumant se répand dans la tasse, de légères vaguelettes d’une noirceur absolue venant lécher les bords de la porcelaine. Un tremblement presque imperceptible parcourt les phalanges crispées de Nawel, qui craint de devoir essuyer un refus. Il ne pourrait que l’accepter, le comprendre, sans rien dire. Mais en même temps, il serait profondément déçu. Déçu de ne pas pouvoir renouer avec la dernière personne qui le lierait encore un peu à Nahar.
© Daska

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Nothing but the truth • Sana
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