Some words to feel more free ☾ Ft. Eun Ae Chase-Lim

Sentiment de plénitude dans cette maison qu'il apprenait à connaître. Famille accueillante, qui l'avait recueilli sans même demandé son avis. Il n'avait pas vraiment eu l'envie de refuser après tout, parce qu'avec eux, il se sentait enfin libre, enfin vivant. Il se remettait peu à peu à sourire, même à rire, ce qu'il n'aurait sans doute jamais cru. Et puis, ainsi, il n'avait plus qu'à descendre quelques marches pour arriver à son travail dans un lieu tout aussi magique selon lui. Alors chaque jour, il essayait de les remercier comme il pouvait, s'activant le plus possible dans la boutique et les pièces qui complétaient son petit lieu de paix. Une nouvelle personne pouvait-on dire, qui s'assumait un peu plus, malgré les douleurs toujours présentes quoi qu'il en dise. Il ne leur en avait toujours pas parlé, de ce qu'il s'était passé. Il aimerait pourtant. Il aimerait faire le premier pas, tout leur dire sur lui comme l'avait fait Eun avec lui. Il avait été honnête. La tête pastelle était courageux, par rapport à lui. Courageux et fort. Depuis qu'il était arrivé ici, il avait immédiatement eu les yeux brillants face au personnage. Un modèle d'admiration et de respect au sens strict du terme même. On aurait pu apparenter cela à de la philosophie, si même il avait suivi quelque chose aux cours du lycée.

Période révolue qui avait débouché sur un avenir pour lui. Les fleurs, ce qu'il affectionnait sans doute le plus parmi quelques personnes. Il n'était pas forcément le plus doué, ni même le plus habile de ses mains, mais cela lui vidait l'esprit de ses idées idiotes. Pourtant, quand tout devenait silencieux et que la nuit tombait, il restait par moment à se mettre en boule sur le sol, comme une habitude pour se sentir plus en sécurité que sur un matelas. Il ne savait pas trop pourquoi au final, sans doute un réflexe qui le faisait se sentir un peu mieux. Les pleurs discrets qu'il laissait s'éparpiller sur ses joues silencieusement, encore beaucoup trop fragile dans la noirceur de sa chambre. Il n'arrivait pas à oublier. Jamais. Et c'était d'ailleurs ce qu'il se passait en se moment. Il venait encore de craquer, sans même s'en rendre compte. Reniflant alors tout doucement, il essuyait ses yeux tandis que ses épaules tressautaient un peu, le faisant se recroqueviller contre lui même. Et pourtant, il essayait de se calmer. Ça ne pouvait pas durer. Il fallait que ça sorte, et quoi de mieux qu'en pleins milieu de la nuit pour faire ça ? Ça le prenait comme un coup sur la tête, cette envie de ne plus se cacher. Peut-être que cela ennuierait celui qui allait devoir l'écouter, celui qu'il considérait pratiquement comme son frère. Mais il se dit que peut-être cela s'imposait. Que pour créer un vrai lien, il devait sans doute tout leur avouer.

Une boule creusait son ventre, le priant de rester sur le sol comme il l'avait toujours fait. Le noiraud n'était pas courageux, et encore moins déterminé. Son envie pouvait très bien disparaître d'une minute à l'autre. Se dépêchant alors doucement de se relever, il évita les quelques affaires qu'il avait disposé sur le sol, essayant de ne pas se casser la figure dès le moindre pied posé au sol. Continuant alors d'avancer jusqu'à dans la pièce de vie principale, il observa un peu les rayons de la nuit s'infiltrer entre les rideaux. Une odeur fleurie dans la maison se répandait depuis le bas du bâtiment. Personne. Ses yeux ne rencontrèrent le visage de personne. Pourtant, il voulait juste un peu de compagnie, quelqu'un à qui parler. Ses jambes le guidèrent légèrement dans la cuisine, le faisant s'arrêter devant l'évier. D'un geste de main, il s'appliqua à faire couler un léger filet d'eau pour venir se rafraîchir son visage déjà bien humidifié par ses larmes. Un soupir s'échappa d'entre ses lèvres, tandis qu'il se mit à penser que finalement ici aussi, il allait sans doute déranger. Comme il l'avait toujours fait depuis qu'il était né.

Mais pourtant son idée ne s'en alla pas de sa tête. Elle le hantait encore et encore, ce qui le fit de nouveau se retourner pour venir glisser la plante de ses pieds jusqu'à venir se poser devant la porte d'Eun. Dormait-il ? Si ça se trouve il allait le réveiller. Ou peut-être que non. Les jeunes ne dormaient pas forcément à une heure si tardive. Et tout doucement, ses phalanges s’abattirent sur sa porte, venant légèrement frapper avant de l'entrouvrir de quelques centimètres, juste pour laisser passer sa voix. "Eun...? T-Tu dors ?" qu'il demanda alors timidement d'une petite voix en se mordillant la lèvres, ses yeux venant se baisser un peu.  "J-J'aurai aimé...Te parler d'un truc..." articula-t-il en sentant de nouveau les larmes lui monter aux yeux, laissant s'échapper un léger sanglot. Se reculant de la porte, il la referma tout doucement, se disant qu'il ne pouvait tout simplement pas et qu'il devait dormir après tout. Pourtant, il ne bougea pas et resta à fixer le vide, comme l'attente d'une réponse possible, comme si tout était encore possible, alors que ses mains tiraient de nouveau sur les manches de son pull et qu'il se sentait percuté d'une peur immense juste en imaginant la réaction de celui qu'il attendait.

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Est-ce qu’il y avait vraiment quelque chose de constructif à se mater tous les épisodes de The Untamed, parce que tout le monde en parle partout et que, quand même, l’acteur de Wei Wu Xian est sacrément pas mal ? Non. La réponse était non. Et pourtant, c’était bien ce que faisait Eun, totalement allongé dans son lit, à fixer son écran, prêt à sauter à la gorge de n’importe quel individu osant blesser son petit chouchou. Même si, bon, dans la série, ils étaient nombreux à vouloir sa mort tout de même. Mais que voulez-vous ? La rançon de la gloire ! Bref, tout ça pour dire que le Chase-Lim ne dormait pas, et que sa vie se résumait maintenant à regarde deux mecs se tournaient autour durant toute une vie pour que, au final, il n’y est aucune scène explicite. Quel genre de vie, c’était, ça ?! Pourtant, cela lui plaisait étrangement. Les effets spéciaux étaient bidons, mais au moins, ils avaient le courage d’en faire. Bref, et si on arrêtait d’en parler ? Parce que c’est pas qu’il s’étale, mais il s’étale.

Alors que, pour la millième fois, Wei Wu Xian appelait Lan Wang Ji, le jeune trans commença à piquer du nez. Alors, il fallait juste dire que, il avait bu un peu trop de café aujourd’hui, et que, sans ça, il serait sans doute en train de dormir sur le canapé. Depuis une heure de l’après-midi. Eun Ae était peut-être réputé pour son travail minutieux et son organisation sans faille, il vivait pourtant comme une vraie loque. Ses journées de repos se résumaient à s’enrouler dans une couverture sur le canapé en regardant Netflix, en pyjama, sans maquillage, sans coiffage, bref. Bref, de quoi faire fuir même Dakho. Mais heureusement, ce dernier n’avait jamais vu Eun dans cette version de lui-même. Et le fleuriste espérait fortement qu’il ne le verrait jamais. Il voulait toujours être beau, agréable, pour lui. Comme s’il voulait absolument montrer que, malgré tout, il était à la hauteur. Mais à la hauteur de quoi ? Là était la question. Il se mettait des barrières tout seul l’idiot. Pourtant, qui pouvait le lui interdire ? S’il voulait être beau, il serait beau. Il serait le plus agréable. Car Eun voulait prouver au monde qu’il était digne d’être lui. Même si, à l’heure actuelle, c’était plutôt l’inverse.

Soudainement, de petits coups à sa porte le sortirent de sa semi-transe fatiguée de mec épuisé mais qui veut quand même regarder sa série. Clignant des yeux, il les tourna vers sa porte pour la voir entrebâillée de quelques centimètres. Etait-ce un fantôme venu prendre son âme ? Ah non… C’était Heejun. Se redressant avec un peu de difficulté, les yeux plissés, Eun l’écouta comme s’il était dans le coltard alors qu’il n’avait absolument pas dormi. Mais le sanglot le sortie complètement de son temps de collapse interne. Aussitôt, il se leva – se prenant les pieds dans sa couette au passage et finissant par terre d’une manière pas vraiment très recommandable – pour rejoindre le plus rapidement possible sa porte. Ne prenant même pas la peine de voir s’il était présentable, il l’ouvrit, pour saisir quasiment immédiatement le visage en larmes de son petit protégé. Oui, Heejun était plus grand que lui et alors ? Il était aussi fragile qu’un pétale de fleur, et il devait être traité comme tel. L’observant avec affolement, il le prit alors dans ses bras pour le serre tendrement, glissant légèrement ses mains dans ses cheveux avant de l’entraîner à l’intérieur de sa chambre, sans même lui demander quoi que se soit.

« Dis-moi tout, Junnie. Tout ce que tu veux… Mais, ohlala, pourquoi pleures-tu ? Aller viens… »

Sans rendre délicatesse, Eun Ae vira son ordinateur et toutes ses affaires qui traînaient avant de faire asseoir Heejun sur le lit. Il lui attrapa une boite de mouchoir qui traînait prêt de la cage ouverte de Nana, lui tendant alors avec un sourire. Puis il s’assit à côté de lui, lui caressant doucement le dos en attendant d’avoir une explication. Ou pas d’explication. Si ça se trouve, il voulait juste pleurer un bon coup, et il en avait totalement le droit. Qui était Eun pour juger ? Lui chuchotant doucement que tout allait bien, le rosé remarqua alors que Nana, ce lapin tout à fait adorable et qui mangeait volontiers les gens, se tenait aux pieds d’Heejun, l’observant en remua du museau, comme si lui-même était sur le point de pleurer. Le saisissant alors avec la même délicatesse, Eun le souleva pour le déposer doucement sur les genoux du plus jeune. Cela allait peut-être lui remonter un peu le moral. Un lapin, ça fait toujours plaisir.

« Junnie ? » appela-t-il doucement, lui prenant alors la main pour le rassurer de sa présence.

Ce surnom, Eun l’avait trouvé par hasard, comme un réflexe, mais il trouvait que ça lui allait bien. C’était mignon, tout comme le Han. Le regardant avec des yeux concernés, Eun Ae ne pouvait pas se ne pas se faire de soucis. Après tout, avoir son quasi-petit frère qui venait toquer à sa porte en plein milieu de la nuit, en larmes, n’était pas réellement rassurant. Mais, en tant que grand frère ouvert, Eun ne devait pas juger. Quoi qu’il arrive, il sera là pour lui. Maintenant qu’il faisait parti de la famille, il ne la quittera pas. Après tout, une fois rentré, on ne ressort plus vraiment. La fatigue totalement envolée, Eun ne voulait même plus savoir comment se terminait son épisode. Il ne voulait absolument pas laisser Heejun dans cette situation. Du pouce, il lui caressa doucement les phalanges, comme pour l’insister à se calmer avant de lui parler. Il ne l’obligeait à rien. S’il ne le voulait pas, il n’avait pas besoin de se confier. Mais, en tant que jeune transgenre assumé, Eun Ae savait pertinemment que la confession était la chose la plus libératrice du monde.
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Apercevant la tête du plus vieux, il ne put tout simplement pas retenir un sanglot, comme s'il avait juste envie de faire marche arrière. Mais pas un geste, pas un mouvement. Eun qui se pris les pieds dans sa couette le fit légèrement tressauter, l'inquiétant finalement plus qu'autre chose. Sans vraiment trop comprendre ce qu'il venait de se passer, son visage humide atterrit rapidement entre les mains de celui à qu'il voulait se confier. Ses joues entre ses mains se réchauffaient tout doucement, tandis que ses yeux se baissèrent rapidement. Il avait honte, tellement honte. Mais son étreinte le rassura, le fit doucement se replier sur lui même pour cacher sa tête contre son épaule. Les sanglots le reprenaient tout doucement, tandis que, maladroitement, ses doigts s'accrochèrent un peu aux pans de son haut. Ses pieds se laissèrent traîner par le plus vieux jusqu'à l'intérieur de sa chambre, reniflant un coup pour essayer de le lui dire. "J-Je t'avais dit que...que je t'en parlerais...Le jour où..J'ai débarqué ici..." qu'il réussit à marmonner entre quelques larmes, le regardant alors débarrasser alors son lit rapidement.

Assis sur le lit, il commença à jouer doucement avec ses manches, les lèvres un peu tremblantes. D'une main, il vint doucement saisir le mouchoir que lui tendit Eun, essuyant un peu son visage en tremblant légèrement. Il ne savait pas comment annoncer la chose, ni même comment l'aborder. Ce genre de chose, il ne l'avait faite qu'une fois, et ce fut avec le japonais. Alors une nouvelle fois, il allait devoir prendre son courage à deux mains. Ses petits mots, ses paroles, tout le rassurait tellement. Se sentant complètement entouré d'un sentiment chaleureux, il se laissa complètement faire, les yeux tout de même un peu brillants en croisant ceux du petit animal. Nana. Il l'avait facilement remarqué, en regardant toujours à ses pieds. Un faible sourire au visage en apercevant sa frimousse bouger tout doucement, il cligna un peu des yeux en voyant les avant bras d'Eun dans son champ de vision, avant de le voir soulever le petit lapin pour le mettre sur ses genoux. Au lieux de sourire, cela le fit doucement sangloter, tandis que ses doigts se faufilaient dans le pelage du petit animal, les larmes remontant à ses yeux en entendant de nouveau la voix de son grand frère, il explosa finalement, sans même s'en rendre compte. Il était si gentil avec lui, si aimant. Oui, il l'aimait beaucoup trop pour le perdre à présent, Eun.

Ses doigts tremblotaient légèrement, fondant complètement en entendant ce surnom attendrissant qu'il lui avait donné. Il se sentait beaucoup trop bien ici. Et s'il venait à tout gâcher en lui disant la vérité ? Et si, il ne faisait que le gêner avec sa confession qui remontait du passé ? Mais tout était beaucoup trop dur à supporter pour ses épaules. Gardant sa tête complètement baissée, il tenta doucement de prononcer quelques mots, censés et compréhensible."J-Je...A...L'orphelinat...Je pense qu'il...faut que je te le dise...Ce jour quand je suis venu ici..." marmonna-t-il alors encore avant d'échapper un énième sanglot "C-C'est parce qu'on m'avait encore touché que Sano a fini comme ça..." avoua-t-il alors avant de tousser un peu sous ses larmes, qui commençaient à tomber sur le petit être posé sur ses genoux. Le lui dire, avec les vrais mots, ceux qui lui traînaient dans la tête depuis si longtemps. "Eun...O-On...On me...Me vi-violait...Pendant...tout ce temps et..." dit-il alors complètement, avant d'exploser complètement, ses mains venant alors se poser sur son visage pour essayer de cacher son allure immonde. C'était fait. Enfin dit. Comme un poids qui s'envolait. Enfin. Peut-être qu'il allait en dégoûter le plus vieux, celui qu'il voyait comme son modèle. Il était tellement effrayé d'en parler, même s'il venait tout juste de le faire.

Une boule au ventre, tout son corps se mit à trembler sous l'émotion, comme si le regard du plus vieux pouvait en finir de lui. La peur qui s'empara de lui, il n'osait même plus regarder le plus vieux en face, et il ne le ferait sans doute plus jamais. Ses mains tentaient d'effacer péniblement son visage, comme pour cacher ses émotions qu'il n'avait pas eu envie de lui montrer. Honte complète, comme si tout était de sa faute, alors qu'il n'était qu'une victime. Mais on le lui avait rabâché, répété encore et encore que cela lui était resté en tête. Des mots aux sens violents, qu'on ne lui avait cessé de lui dire. Tellement qu'il avait fini par y croire.  Reniflant alors un peu en essayant de ne pas exploser encore plus, il garda sa tête rivée sur le sol, ses mains revenant câliner doucement le lapin d'Eun. Il était doux, tout mignon, et affectueux aussi. "J-J'avais besoin...De te...le dire...P-Parce qu'après tout je vais vivre avec vous...J-Je pensais que...C'était important...De...te le dire alors...." réussit-il à dire avant de se mordiller la lèvre, son visage s'humidifiant toujours autant en silence.

Il venait sans doute de tout gâcher au final. Peut-être aurait-il dû ne rien dire, et tout doucement, il avait l'impression de ne plus avoir le droit de rester à côté de lui. Beaucoup trop idiot. Gardant Nana dans ses bras, il se laissa glisser sur le sol en boule, sa tête venant se cacher contre ses jambes, tandis qu'il rendit sa liberté au petit animal. Ses épaules se haussaient au fur et à mesure qu'il se recroquevillait sur lui même. Il voulait tellement rester ici avec eux, comme une vrai famille, comme celle qu'il s'était imaginé. Si tout s'arrêtait là, maintenant, qu'il ne pouvait plus rester avec eux, son monde s'écroulerait, tout simplement parce qu'il avait trouvé un foyer et des gens qu'il aimait réellement et qu'il ne voulait pas quitter. Des gens qui l'avaient accepter pour le moment malgré tout. Qui l'avaient protégé et qui lui avaient redonné un peu confiance. Sinon il ne serait pas là à tout raconter à Eun, sinon il serait resté sur le sol de la chambre qu'on lui avait offerte. Sinon rien n'aurait jamais changé.

Attendre. Attendre qu’il ne se confit, qu’il laisse enfin toutes ses larmes couler une bonne fois pour toute. Eun Ae attendit, laissant Heejun bégayer ses premiers mots en lui frottant doucement le dos. Il faisait sombre, dans la pièce, la seule lumière provenant de la fenêtre entrouverte où les bruits de la ville transperçaient un peu le calme relatif. Heejun en avait gros sur le cœur. Eun ainsi que son père n’avait rien dit à son arrivée, acceptant le silence comme une preuve qu’il n’était pas encore prêt. Mais le voir ainsi, à cette heure-là, dans sa chambre, pleurant comme un enfant brisé, était bien le signe que c’était quelque chose de grave. De très grave. Le fleuriste avait toujours vu son apprenti comme quelqu’un de calme, de fragile, avec un humour discret et une gentillesse disproportionnelle. Bien sûr, il l’avait accepté comme tel, lui faisant faire des missions toujours plus compliqué pour se délester un peu des siennes. Mais le Han les avait toutes faites. Eun en avait parlé avec son père. D’apprentis, il allait bientôt devenir employé complet, avec le salaire qui va avec. Il est hors de question de ne pas le rémunérer comme il se doit. Mais ce n’était pas le moment pour en parler. Clairement.

Son cœur se serra soudainement en entendant les premiers mots. « Touché ». Cela semblait si horrible dit ainsi, la voix alertée. La lèvre inférieure soudainement tremblante, il regarda le profil du plus jeune en sentant ses propres larmes monter. Et le mot tomba comme la cierge. « Violait ». Portant la main à sa propre bouche, complètement sous le choc de la révélation, Eun Ae regarda avec une si grande tristesse Heejun s’effondrer en larmes. Le rosé était sous le choc pour beaucoup trop de choses. Déjà, parce qu’il venait de se rendre compte que le verre brisé qu’il avait aperçu dans les yeux de son protégé n’était autre que l’horreur ultime. Ensuite, parce qu’il se sentait si aveugle, d’un coup, de ne rien avoir vu, de ne pas avoir compris sa situation. Il comprenait maintenant. Tous ses sursauts lorsque quelqu’un le touchait ou l’effleurer, tous ses moments où il restait silencieux, distant. Ses regards lointains, ses mains tremblantes. La peur, toujours, dans ses pupilles, lorsqu’il quittait le travail pour rentrer. Tellement idiot. Tellement aveugle. Une larme salée coula le long de la douce joue d’Eun. Le souffle coupé, la voix disparue, il ne savait que dire. C’était… tout simplement horrible. Heejun n’était pas horrible. Mais ceux qui lui avaient fait cela l’étaient. Cela lui rappela Keiko, son amie la plus proche, violée aussi, enceinte, jeune fille intrépide et pleine de vie, détruite, complètement.

Alors que sa main allait doucement se déposer sur son bras, Heejun lui échappa, glissant sur le sol en se recroquevillant. Il devait être terrifié. Terrifié en pensant que cela avait pu impacter leur relation. Oui, en un sens. Mais pas dans le mauvais. Eun voulait d’autant plus le chérir, lui montrer comment la vie est merveilleuse, une fois libre, une fois totalement indépendant et heureux. Oh, Heejun… Tu ne sais pas à quel point il t’adore, ce grand frère improvisé. Nana s’échappa mais resta prêt d’eux, se reposant sur ses pattes avant en observant le plus jeune. Tendrement, Eun se laissa lui-même glisser sur le sol, attrapant en même temps la couette pour l’entourer lui, ainsi qu’Heejun, de la chaleur confortable du tissu épais. Tout doucement, sans vouloir faire de mouvements brusques, ayant peur de le casser un peu plus, il glissa un bras autour de ses épaules, amenant la petite boule qu’il formait à se laisser aller contre lui. Puis sa main, calme, caressa lentement les cheveux noirs coupés courts du lycéen. Sa larme unique était sèche. Il se devait d’être fort. Pour lui. Et surtout, parce qu’il n’avait pas le droit de lui faire encore plus mal.

« Merci, prononça-t-il avec sincérité. Merci de me faire autant confiance Heejun. Tout va bien maintenant. Je te le promets. »

Il le laissera pleurer autant qu’il le voulait. Si cela lui permettait d’extériorisé encore plus son mal-être. Sa joue allant rencontrer le haut de sa tête, Eun ferma les yeux, le rassurant par de mots simples et doux. « Tu as ici maintenant. » « Nous sommes ta famille. » « Il ne t’arrivera plus rien. » Des vérités, que le plus vieux comptait bien tenir jusqu’à son dernier souffle. Heejun méritait d’être heureux, comme n’importe qui. N’importe qui, sauf tous ses connards qui utilisent les autres pour leur propre satisfaction. Peut-être qu’Eun appellera Dakho demain. Pourquoi ? Pour entendre sa voix et se rassurer que oui, tout n’est pas tout noir. Mais déjà, sur son petit réseau, deux des êtres les plus proches de lui, avait vécu l’enfer. Eun le savait : lui-même était chanceux. Seulement seize états d’Amériques possèdent des lois de protection pour les personnes trans. Sur cinquante, ce n’était pas beaucoup. Entrouvrant les yeux, il sentit son cœur se serrer encore plus. Pourquoi fallait-il autant souffrir ? Etre une femme, être homosexuel, être trans. Pourquoi fallait-il toujours subir ? Ne pouvaient-ils pas vivre simplement et être heureux ? Le XIXième siècle était une catastrophe.

« Je t’aime, petit frère, chuchota-t-il avec tendresse, juste assez fort pour qu’il l’entende. Soyons forts. Ensemble. »

Et il resta ainsi, calant sa respiration sur celle d’Heejun pour tenter de le calmer. Le voir pleurer était un crime pour lui. Quelque chose de dure, physiquement et mentalement. Mais il ne devait pas plier. Il ne pouvait pas. C’était peut-être trop. Mais pour lui, c’était important. Oui, il avait initié des contacts à cet instant, là où il venait de comprendre pourquoi Heejun n’aimait pas cela. Mais il ne savait pas comment lui montrer autrement. Délicatement, il lui embrassa la tête. Ce jeune homme, plus grand que lui, était pourtant si fragile et affaiblie maintenant, dans ses bras. Le terme de faible ne lui allait pas. Heejun n’était pas faible. Il était fort au contraire, courageux, d’avoir dit la vérité, de s’être confié. Eun Ae était fier de lui. Et maintenant, il avait une raison de plus de vouloir le protéger du reste du monde. Et il savait qu’il n’était pas le seul. Sano aussi, tenant beaucoup trop à lui, l’aiderait. Même s’il ne le connaissait que de vu, et de ses brefs échanges, il savait que le jeune homme protégera Heejun, avec amour. Autant qu’il le peut. Il allait lui proposer de s’installer sur le lit, pour plus de confort. Mais il se retint, le laissant choisir et décider. Eun n’avait pas prévu de dormir de toute façon. Et autant finir sa nuit à câliner Heejun, qu’à se pourrir les yeux.
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Sur le sol, corps tremblotant de sanglots irréguliers, et il était là, celui qu'il considérait comme son grand frère sans aucune honte. Et il ne comprit pas tout, lui, de ses yeux larmoyants. Couette qui vint les enrober, jambes se resserrant discrètement contre son torse, il se laissa amener contre lui, frisson le parcourant légèrement. Étrangement, aucune peur au ventre avec lui, juste un léger tremblement en se rapprochant de lui, comme une simple réaction basique. Se blottissant un peu contre lui, légèrement, joues légèrement rouges sous sa douceur. Il n'en avait pas l'habitude. Il fallait dire qu'une fois le sac déballé, il ne s'était pas attendu à grand chose. Du dégoût peut-être, de la gêne, mais sûrement pas autant de douceur, autant de compréhension. Yeux qui se fermèrent légèrement dans cette antre protectrice, dans ces bras qui le rassuraient, qui le protégeaient. Et d'une voix douce, des remerciements qu'il ne comprenait pas, il se remit à pleurer silencieusement, essayant pour autant de ne pas se laisser trop aller. Paraître faible, ce n'était pas ce qu'il voulait. Secouant alors la tête sous ces mots, accrochant timidement ses doigts à lui, il renifla un peu en se calmant, respiration reprenant légèrement son rythme alors qu'il tentait de prononcer des mots idiots.

"M-Merci...à toi...Je...Je pensais pas...q-que..., articula-t-il difficilement avant de se cacher un peu contre lui, Merci..."

Et c'était sans doute tout ce qu'il pouvait prononcer, tout ce qu'il pouvait lui dire. Les seuls mots qui lui venaient en tête. Il se sentait bien ici, et ce depuis le début, il l'avait senti. Que ce soit pour le travail ou bien en tant que famille. Sans doute avait-il été beaucoup trop gâté ces derniers temps. Un boulot, un lieu où il pouvait trouver refuge, un petit-ami, une famille. Tout semblait si illusoire, si éphémère, et il comptait bien s'y accrocher, qu'importe ce qu'il pouvait arriver. Sans doute avait-il enfin trouvé sa rédemption pour une faute qu'il n'avait pas commise, pour tout simplement exister. Et tandis qu'il se calmait sous la douce voix d'Eun, tandis qu'il arrivait à trouver un repère auprès de lui, il hocha tout doucement la tête, s'excusant et le remerciant encore et encore, comme un disque rayé, comme s'il ne trouvait tout simplement pas les mots à poser sur ce qu'il ressentait. Et c'était bien normal, c'était en un sens logique. Un jour sans doute réussirait-il à le remercier correctement, lui et son père, pour tout ce qu'ils avaient pu lui offrir. Mais pour le moment, tête embrumée, il ne pouvait finalement pas faire grand chose. Se resserrant discrètement contre lui, tête se camouflant un peu dans la pénombre, il laissa ses dernières larmes couler sous la douce voix du plus vieux. Beaucoup trop gentil pour être réel, et même si tout cela ne s'avérait être qu'un rêve, il ne pourrait plus se réveiller. Plus jamais.

"M-Moi aussi...J-Je veux pas partir....J-Je veux...J-Je veux rester avec vous..." qu'il répondit alors faiblement à ces mots d'amour, un peu maladroitement.

L'habitude sans doute, de ne pas en recevoir assez, pourtant ici, il était plongé dedans. Et son corps se décontractait, se relâchait, se décrispait violemment sous les gestes attentionnés du plus vieux. En temps normal, sans doute aurait-il fini par s'enfuir à l'autre bout de la pièce en tremblotant, mais Eun savait s'y prendre sans doute, et qu'importe ce qu'il pouvait faire, le noiraud trouvait toujours cela assez agréable. Que ce soit les câlins, les bisous, ou même les touchers les plus simples, tout était étrangement agréable quand il s'agissait de la tête pastel. Et tandis que son corps léger se reposa contre lui, sa respiration redescendant doucement pour laisser place à un rythme normal et plus naturel, que ses joues rouges et humides s'asséchaient en laissant de fins sillons de leur passage sur sa peau, lui, restait un peu agrippé à Eun. Sans doute devait-il le déranger au final, mais il se sentait bien. Il avait aussi l'habitude de dormir sur le sol, ayant l'impression d'être plus en sécurité que sur un lit, alors cela pouvait paraître étrange, peut-être, mais les mauvaises habitudes reprenaient souvent les devants chez lui, et il n'en fallait que très peu pour le voir se refermer au moindre problème. Fuir, c'était ce qu'il avait fait pendant toutes ces années, mais à présent, il comptait bien affronter les choses en face. Avec difficultés, certes, mais tout de même.

Et les yeux lourds, corps qui ne bougeait tout simplement plus, il laissa tout simplement un silence délicat s'installer, tandis commençait à somnoler, lui qui avait eu du mal à s'endormir cette nuit. Remède magique, ou simplement une confiance extrême qui lui faisait dépasser ses limites, il était épuisé de se battre. Épuisé. Eun devait avoir traversé des épreuves encore plus complexes, et c'était cela en un point qui les rendait similaires. La connaissance de la douleur et du rejet. Ils s'étaient trouvés, ils s'étaient agrippés, enchevêtrés, pour au final ne plus jamais bouger. Pourtant, il finit par légèrement se redresser, venant frotter un peu ses yeux rougis avant de regarder discrètement derrière lui en direction du lit, avant de reporter son regard sur le petit animal qui s’était blotti dans un des creux du draps. Lèvres s’étirant discrètement dans un regard terni, il observa finalement un peu Eun, avant de se lancer.

"D-Dis...J-Je te dérangeais pas trop dans...dans ce que tu…faisais…? Avant d’arriver...Je...Je vois ton pc alors...Je..." marmonna-t-il doucement en essayant de se reprendre, finissant alors par baisser les yeux.

Peur, toujours accrochée au ventre, et pourtant, il ne voulait pas l’ennuyer. Et même s’il voulait partager des choses avec lui, sans doute n’était-ce pas la meilleure des choses à faire. Alors il préférait demander, il préférait ne pas faire de bêtises pour ne pas plus le déranger. Mais ce qui était sûr, c’est qu’il n’arriverait pas à se rendormir aussi facilement. Catastrophe formée, phrase lancée comme si Eun allait lui décrire en détail ce qu’il comptait faire de sa soirée. Peut-être pas au final, on ne savait jamais. Lui ne voulait finalement que rester un peu plus avec son grand frère, celui qui arrivait à le consoler en si peu de temps et si facilement. Il était chez lui, auprès de sa famille, le coeur complètement en pamoison devant autant de gentillesse et de confort qu’on lui offrait, voulant lui aussi

Pour lui, il n’y avait rien de plus normal comme réaction. Pourquoi le regarderait-il différemment ? Ce n’était pas de sa faute, mais bien celle des autres. Heejun était une victime et non un coupable. Pour Eun, il n’y avait pas à avoir honte. Mais il comprenait la dose de courage qu’avait dû avoir le plus jeune pour venir jusqu’à lui, avouer son histoire. Ce genre de traumatismes reste à jamais graver en soi. Eun Ae le sait très bien. Son cœur aussi était marqué d’un complexe enchevêtrement de souvenirs et de douleurs. Mais il avançait. Il n’était pas quelqu’un qui restait sur place, à s’effondrer contre son propre malheur. Il ne voulait pas faire pitié. Il voulait montrer qu’il sait se battre, qu’il sait défier, qu’il sait comment se tenir debout. Sa main caressant doucement les cheveux de son petit-frère, il ferma les yeux, laissant leurs respirations se calmer un peu, après toutes ses émotions. Heejun était adorable, à le remercier, à lui dire que lui aussi ne voulait pas partir. De toute manière, il ne le laissera pas partir. Il avait un travail ici, des responsabilités à prendre. Un pas dans le monde adulte qu’il lui offrait pour lui permettre de redémarrer autre part. Il n’était pas seul, il n’était pas abandonné. Quoi qu’il arrive, Heejun avait trouvé une famille. Une famille un peu cassée, avec des pièces manquantes et cabossées, mais une qui tenait la route. Eun ne sera peut-être pas le meilleur grand frère, ni même le meilleur des amis, un confident passable et un partenaire de marathon netflix imparable. Mais il fera de son mieux. Comme toujours. Mais Heejun devra lui pardonner ses manquements. Car Eun possède un caractère particulier. Qui en a fait craquer plus d’un.

La nuit continuait de s’écouler comme un sablier sombre, glissant sur eux et dans leurs esprits comme une douce plume. Eun savait que s’il n’ouvrait pas les yeux, il allait s’endormir ainsi, contre Heejun, sur ce sol relativement confortable. Pourtant, il se forçait intérieurement à ne pas relâcher la pression de ses muscles pour ne pas totalement disparaître. Son petit frère avait besoin de lui. Il avait besoin de lui pour que cette nuit ne se retransforme pas en un puis sans fond de souvenirs horribles. Mais c’est qu’ils étaient tellement bien là, à juste profiter du calme de la chambre minimaliste d’Eun. Qui aurait envie de bouger avec autant de tranquillité et d’affection ? Quelqu’un qui ne peut pas rester en place, oui. Mais aucun des deux n’étaient particulièrement hyperactifs. (Si on oublie les périodes très stressantes d’Eun, qui sont : la saint-valentin, noël et le nouvel an.) Pourtant, Heejun se redressa, obligeant Eun à faire de même. Ses yeux s’entrouvrirent pour observer le plus jeune bégayer par rapport à ce qu’il faisait ou quelque chose dans le style. Se retournant pour voir qu’effectivement, il était en pleine séance de visionnage de série, un sourire s’étala sur ses lèvres. Franchement, il n’y avait pas besoin de s’inquiéter pour ça. Au moins, il ne finira pas The Untamed comme un idiot en une nuit. Frottant délicatement l’un de ses yeux, il lui sourit, attrapant Nana pour l’amener jusqu’à sa cage ouverte pour qu’il dorme dans son lit personnellement. Puis il attrapa sa couverture, la soulevant des épaules d’Heejun.

« Tu ne m’as pas du tout déranger ! Et tu sais ce qu’on va faire ? Une cabane avec nos couettes ! »

Tirant sa chaise de bureau (qu’il n’a pas utilisé depuis des lustres), il la positionna pile pour jeter sa couverture dessus, avant de pousser Heejun jusqu’à la porte, lui disant d’aller chercher la sienne. S’enfuyant aussi de sa chambre, il descendit pour aller chercher des coussins dans le salon, des couvertures et sa bouteille de thé glacé. Une fois de retour dans sa chambre, il se mit à tout préparer, calant tout sur le sol pour leur permettre de dormir confortablement, à même le sol, il allant chercher une de ses guirlandes de couleur pour l’installer tout autour, donnant une impression encore plus cosy. Fier de lui, il sortit alors son téléphone, prenant une photo de son chef-d’œuvre. C’était très clairement fait avec les moyens du bord et il manquait encore une partie de la tente, mais cela valait le coup. Dès que Heejun revint, le plus petit (en taille) installa la fin de leur petite tente de fortune, avant de l’attirer avec lui dedans, se calant juste assez bien pour le câliner comme il en avait l’habitude. Il oublia bien vite s’il devait faire attention à où il devait placer ses mains, parce qu’il n’avait absolument aucune arrière-pensées et que c’était tout simplement inconcevable pour lui ce genre de chose. Il lui offrit un peu de thé, s’il en voulait, avant de ressortir rapidement pour revenir quelques secondes plus tard avec son pc portable qu’il cala devant eux.

« Soirée film ! qu’il s’exclama en l’allumant. Tu vas voir, c’est encore plus amusant lorsqu’on est deux. »

Et dire qu’il avait été à deux doigts de s’endormir quelques minutes plutôt. Il n’avait prit que du thé pour eux deux, se disant que du café serait un peu de mauvais goût. Même s’il était tout à fait capable d’en prendre juste avant de dormir. Un bordel, ce jeune homme. Se retrouvant de nouveau sur la jolie tête de Xiao Zhan, Eun quitta rapidement son épisode, décidant par la même occasion de laisser Heejun choisir. Un film romantique, fantastique, un dessin animé américain ou des studios Ghibli, il pouvait prendre ce qu’il voulait. C’était sa soirée, leur soirée, et comme le transgenre était très peu regardant, il avait toute la liberté de choisir. S’enfonçant dans les coussins, il alluma son téléphone, prenant une photo discrètement de son petit frère. Franchement, c’était la meilleure idée qu’il avait eu depuis un moment. Et juste être ainsi avec ce grand être rempli d’amour qui ne demandait qu’à être aimer, il ne pouvait pas demander mieux. Heejun se trouvait chanceux d’avoir trouvé une famille. Eun Ae était heureux d’avoir pu ouvrir ses bras pour quelqu’un qui ne cherche que du réconfort. De l’amour et un peu de tendresse, que pouvait-il y avoir de mieux ? Toutes les personnes qui l’entouraient été bienveillante à son égard, malgré leurs propres dilemmes. Alors, il ne pouvait que l’être envers les autres. Il lui pointa la joue avant de pencher la tête sur le côté.

« Tu viens me faire un câlin ? »
.

Ecran positionné sur son lit qu'il regarda un peu gêné, lèvre qui se mordilla légèrement avant de renifler, il vint de nouveau observer le plus vieux, un peu gêné. Après tout il avait débarqué comme ça, sans même prévenir. A croire que c'était dans ses habitudes à présent, mais il appréciait la compagnie chaleureuse de celui qui le couvrait de tendresse sans qu'il ne demande quoi que ce soit, et même s'il ressemblait à cette petite créature effrayée de tout ce qu'il pouvait se passer, il n'en demeurait pas moins reconnaissant. Reconnaissant de pouvoir simplement poser les pieds dans un endroit aussi calme que celui-ci, aussi doux et sécurisant. Car même si cela ne semblait pas compliqué, lui avait l'impression qu'on lui avait offert le monde, une toute nouvelle vie. Petite boule de poils remise en sécurité dans sa cage, Eun lui prit la couverture de ses épaules, ce qui le fit se relever sans trop comprendre sur le coup. Paroles légèrement incompréhensibles sur le coup, alors qu'il plissa un peu ses yeux rougis en essayant de réfléchir.

"U-Une...cabane ? C-Comment ça ?" qu'il l'interrogea tout doucement en penchant la tête.

Mais il finit par se douter assez vite de ce dont il s'agissait, et étrangement, il se sentait tout contente. Car il n'en avait jamais fait, lui, des cabanes avec les draps de son lit, ça ne lui serait sans doute même jamais venu à l'esprit il fallait dire. Se retrouvant à la porte avec pour mission d'aller chercher sa couverture, il s'enfuit rapidement pour ne pas trop traîner, trottinant calmement jusqu'à sa chambre pour essayer de décrocher le tissus de son lit. Et il en mit du temps, pour la porter dans ses bras et ramener quelques peluches quelconques pour les faire cohabiter avec eux dans leur toute nouvelle habitation. C'est alors qu'un long périple s'offrit à lui entre sa chambre et celle plus vieux, dans une discrétion qui le connaissait beaucoup trop bien. Yeux brillants en observant le chef d'oeuvre qu'avait fabriqué Eun, très rapidement, tout fut terminé, un vrai château illuminé devant leurs yeux pour tout simplement s'y plonger. Et c'est ce qu'ils firent. Il se laissa complètement faire, se laissant câliner calmement, car il savait qu'Eun ne lui voulait pas de mal. Malgré ça, certaines chose lui restaient encore compliquées. Il s'y ferait, il le fallait, car tout n'était que douceur ici et qu'il devait essayer de se surpasser un peu, essayer de ne pas être trop effrayé.

Tout fut si rapide. Le plus vieux ressortit en un éclair de génie, ordinateur qui s'invita à la fête, lui s'était confortablement installé entre les couvertures alors que ses petits yeux fixaient l'écran sans réfléchir. Une nouvelle première fois, pour celui qui avait l'habitude de lire avant de s'endormir. Mais étrangement, il trouvait cela beaucoup trop sympathique comme ambiance confortable et cinéma. Alors, offrant un sourire à son compagnon de soirée, il fut un peu surpris de le voir le laisser choisir alors que lui même n'avait aucune idée de ce qu'il pouvait trouver sur cet appareil. Fouillant alors dans l'innombrable banque de film, il préféra choisir quelque chose de simple, de reposant, un Ghibli. Parce qu'il n'y avait rien de mieux que les films d'animation et que Totoro. Un gamin oui et alors ? Si cela convenait à Eun, ça lui convenait aussi. Et tandis qu'il lança la chose en profitant de la chaleur des coussins, il redressa un peu sa tête en l'entendant, rougissant légèrement avant de cligner des yeux sous sa demande.

"M-Moi...?, qu'il demanda un peu bêtement avant de se rapprocher un peu maladroitement, O-Okay...M-Mais je suis pas doué...pour les câlins..." qu'il lui expliqua pourtant.

Visage rouge alors qu'il vint se blottir un peu contre lui, sans savoir trop comment procéder. Parce qu'il n'était pas doué pour les contacts physiques, et que les câlins, il n'avait pas encore eu l'habitude d'en faire aux autres, même s'il savait qu'avec Eun il y parvenait de mieux en mieux. Alors il serait son cobaye test pour voir s'il s'en sortait un peu mieux. Doigts venant un peu se serrer sur sur le plus vieux, il cala sa tête tout doucement contre lui, yeux rivés sur l'écran. Il était tout content lui, content de partager un moment comme ça et beaucoup trop confortable pour qu'il ne puisse comprendre quoi que ce soit. De toute manière il était épuisé, autant physiquement que mentalement. Et il le trouvait adorable avec lui le plus vieux, beaucoup trop, même s'il essayait de rester captivé par le film qu'ils avaient lancé tous les deux. Il ne put pourtant pas s'empêcher de se sentir comblé et heureux, heureux d'être tombé dans une famille comme celle-ci, d'avoir rencontré des gens sans doute beaucoup trop doux pour lui. Et tandis que le film s'écoulait, lui ne put s'empêcher de fermer un peu les yeux de bien être, se mettant presque en boule contre celui qu'il pouvait considérer comme son grand frère.

"M-Merci...pour tout..." qu'il prononça dans un murmure presque inaudible, tout simplement parce qu'il avait ressenti le besoin de le lui dire, encore et encore, "D-Désolé...Je...Je vais pas...tenir longtemps je pense..." qu'il préféra le prévenir comme pour s'excuser d'être si faible, d'être si ennuyeux.

Il voulait le remercier, encore et encore, alors que son visage s'était un peu caché contre Eun, abandonnant le film sans trop le vouloir. Il se faisait bercer lui par les dialogues, par tout ce qui l'apaisait. Respiration qui se cala sur celle du plus vieux, cheveux ébouriffés qui n'en faisaient qu'à leur tête, lui ne mit pas très longtemps à se sentir apaisé, à se sentir partir, dans ce cadre si doux et chaleureux qu'on lui avait offert. C'est vrai qu'il n'était peut-être pas des meilleures compagnies ce soir là, mais il se rattraperait un jour, un vrai, où il n'aurait pas pleuré autant, où il viendrait de lui même squatter la chambre de l'aîné pour tout simplement le forcer à regarder un film quelconque ou une série. Oui, quand il aurait assez confiance en lui même il n'hésiterait plus, car tout simplement, il voulait pouvoir profiter un peu de tout ces temps heureux, profiter de ce qu'il pouvait faire enfin avec une personne agréable, et si douce. C'était ce dont il avait toujours rêvé, d'avoir une famille, et c'était ce qu'on lui avait offert. Peut-être indirectement mais tout de même. Et c'était là qu'il voulait rester, là, qu'il voulait pouvoir vivre sans retenue. Parce que juste ça...Juste ça...Juste quelques minutes en plus, c'était tout ce qu'il demandait lui, de pouvoir rester avec eux.

Heejun avait vite compris ce qu’il voulait dire pas « cabane ». Faire un petit coin cosy pour eux deux, pour qu’ils finissent tout de même la soirée sur une bonne note, alors qu’elle avait si mal commencé. Il ne fallait pas rester comme ça, à se focus sur la situation. Demain (ou dans quelques heures plutôt), Eun demandera à Heejun s’il veut qu’ils commencent des poursuites, ou même s’il veut qu’il en parlait à son père, pour que tout le monde dans la petite maisonnette soit au courant de la situation. Mais bien sûr, il lui demandera toujours avant. Parce que sinon, il ne vaut pas mieux que les agresseurs. La victime doit faire ses propres choix. Il fallait respecter, et le Chase-Lim n’avait absolument aucune envie de presser son petit frère pour le faire avouer quoi que ce soit à des personnes qu’il ne voulait pas. Il gardera cette révélation pour lui, le temps qu’il faudra. Pour le protéger, pour le rassurer. Pour bien lui faire comprendre qu’ici, dans cet appartement, dans cette chambre, il ne sera jamais juger, jamais pris en pitié, jamais mis à mal. Bien au contraire. Les yeux du jeune transgenre observèrent avec tendresse le plus jeune, alors que ce dernier se blottissait contre lui après avoir choisie le film. Certes, les câlins devaient encore être une étape éprouvante pour Heejun. Pourtant, il semblait si être habitué, à ce grand frère un peu trop tactile, qui fait du bruit pour rien parfois, tandis qu’à d’autres moments il peut être aussi silencieux qu’une tombe. Il devait s’y être habitué, sans aucun doute. Comme quelques autres personnes.

Pour quelqu’un qui ne savait pas faire de câlin et qui hésitait à choisir des films, Eun trouvait qu’il s’en sortait plutôt bien. Le générique adorable de Totoro défilait sur l’écran, alors que les deux frangins se câliner tendrement pour faire passer les horreurs de la nuit. Il n’y avait pas à chercher plus loin. Pas de sortilège, pas de abracadabra, pas d’amulette. Juste un peu d’amour, de tendresse, d’affection, et tous les maux s’envolaient vers le ciel, rejoignant les souvenirs disparus. Souriant alors en regardant le début du film, Eun se berça doucement de la douce chaleur qui irradiait d’Heejun, ainsi que des chuchotements des dialogues de l’ordinateur. Il se sentait fatigué, bien évidemment. La boutique avait dû complètement se modifier pour la nouvelle saison d’Halloween. Entre les livraisons de citrouilles beaucoup trop lourdes et les décorations enfantines de sorcières, de gobelins, de démons et autres, il aurait dû dormir. Mais voilà que ses séries l’accaparaient. Et il avait dû mal à se détacher cette mauvaise habitude, il fallait le dire. De plus, le café l’aider à tenir le coup. Ce qui, il faut le souligner, n’était vraiment pas un bon choix pour une santé de fer. Alors, les paupières lourdes, il sourit doucement, allant doucement resserrer le plus jeune contre lui, en l’entendant. Il était réellement adorable. Quelle chance de l’avoir trouver. Quelle joie de le connaître.

« Ce n’est rien, petit frère, qu’il chuchota en entrouvrant les yeux. Bonne nuit. »

Ses lèvres embrassèrent le haut de la tête du noiraud, lui frottant doucement le bras en signe de confort. Il ne fallait pas beaucoup plus pour lui. Eun Ae avait toujours été enfant unique. Il ne savait pas ce que cela faisait de vivre avec un autre membre de son âge, tous les jours, tout le temps. Les amis, cela ne comptait pas. Là, ils vivaient sous le même toit, mangeaient la même nourriture, travaillaient au même endroit, se côtoyaient en permanence. Et leur relation n’avait pas bougé, comme si elle était marquée pour être ainsi. Eun était fier d’être devenu grand frère. Beaucoup de responsabilité lui incombait. Beaucoup de décisions aussi. Mais il allait s’y faire. Après tout, il était devenu grand frère et parrain. Il était amoureux, même si leur relation était un flou complexe de baisers et d’étreintes. Il aimait ce qu’il faisait. Il était fier de lui-même. Il avait réussi sa vie, de son point de vu. Car il était heureux. Très heureux. Trop heureux sans doute. Car tout pouvait s’écrouler à tout moment. Mais ce n’était pas le moment de penser à cela. Alors que les noiraudes faisaient crier les gamines à l’écran, Eun suivit son petit frère dans son sommeil, posant la tête contre lui alors qu’il s’affaiblissait progressivement. Pour ne plus être que deux jeunes endormis dans un cocon de fortune.

Ce fut un « boum » qui le réveilla, le sortant de son coma. Clignant des yeux plusieurs fois, il les plissa alors en se rendant compte qu’il n’avait pas fermé ses rideaux, ce qui faisait entrer beaucoup trop de soleil dans la pièce. Son regard tomba alors sur le jeune homme dans ses bras, qui se serrait aussi contre lui. Et oui, Eun ne ressemblait à rien. Et il n’avait pas envie de bouger. S’il avait été avec Dakho, il se serait lever pour aller remettre ses cheveux en place ou une connerie du genre, pour ne pas qu’il le voit dans cet état de dépravation facial. Mais, vu qu’il n’avait littéralement personne à impressionner actuellement, et que Heejun devait s’en foutre particulièrement de la gueule de son grand frère adoptif le matin, il ne bougea pas. Et alors qu’il était sur le point de se rendormir, un nouveau « boum » se fit entendre. Et la voix de son père qui résonna dans les escaliers, puis, le couloir, puis dans l’entrée de sa chambre. A noter que le père de Eun n’avait jamais réellement respecté la vie privée de son enfant, entrant et sortant de sa chambre comme si c’était la sienne. D’un autre côté, Eun avait fait la même toute sa vie. (Oui, ils avaient de la chance de ne pas être tombé sur des situations particulières, ou. Mais ce n’est pas le moment d’en parler.) Et donc, le papa de la maison, entra en rush dans la pièce, ne faisant aucune remarque sur : la cabane, ni même sur : Heejun dans la chambre de son fils.

« Bonjour les bébés ! qu’il dit comme s’il voulait être agréable. Eun, lèves tes fesses et descend avec moi dans le jardin, on vient de recevoir les citrouilles de décorations géantes. »

Ah. Bon. Se redressant donc, observant Heejun qui sortait aussi de son coma, il lui sourit, allant lui ébouriffer les cheveux. Parce qu’il trouvait ça marrant. La tête d’Heejun encore endormi avec les mèches en pétard, l’amusait beaucoup. Il finit debout, en pyjama, tout aussi peu réveillé. Et tout ce qu’il mit sur lui, furent des chaussettes, des chaussons et une veste sans doute pas du tout raccord avec son style. Il allait devoir reporter un peu la discussion avec le plus jeune, mais, c’était pour le bien des citrouilles et le mal de son dos. Bon… Si il passait un appel à Dakho, à… (il regarda l’heure) sept heure du matin pour lui dire de venir porter des citrouilles, ça passait ou pas ? Super comme plan drague. Vraiment. Et après, donc, avoir déplacer les citrouilles, il remonta dans la cuisine, pour se faire un café, et lorsque ses yeux tombèrent sur Heejun, il lui sourit, lui préparant un petit déjeuner aussi. Avant de se poser à côté de lui pour lui démarrer la discussion importante, avec calme et douceur. Il lui posa toutes les questions qu’il avait eu hier soir ou qui lui était venu ce matin. Il voulait l’aider. Le rendre heureux. Lui permettre de s’émanciper de son histoire. Et d’enfin en démarrer une qui lui correspondait réellement.

Et le corps était lourd, pour cette âme en peine, et les yeux se fermèrent, sous les berceuses que la voix d'Eun murmura. Sourire léger aux lèvres, alors qu'il se sentait enfin bien, alors que les larmes l'avaient épuisé, il se retrouva à se blottir doucement contre la chaleur d'une affection qui lui était inconnue. Car jamais n'avait-il réellement réussi à dormir sur un lit alors que les peurs n'avaient jamais que fait de grouille dans son ventre comme les détresses les plus odieuses. Mais il en était, lui qui avait parcouru tant d'épreuves, lui qui se retrouvait finalement à sourire entre les étreintes et délicatesses qu'on pouvait lui offrir. Ô mais lui n'avait jamais voulu que les tendresses d'un monde qui n'était pas fait pour lui, et peut-être pour cela qu'il avait réussi à s'endormir auprès de la présence la plus rassurante qu'il avait pu trouvé. Un grand frère, un modèle, il était un peu tout pour lui le plus vieux, un peu toute une histoire aussi; et lui n'aimait que cela, lire les romans et les découvrir encore et encore.

Mais matin rude, matin compliqué, quand les bruits résonnèrent et que son petit corps se recroquevilla tout doucement comme pour fuir sous les draps. Et il y avait eu cette voix qui le fit sursauter, le faisant alors émerger d'un coup en se redressant un peu, cheveux de geai en bataille, et yeux légèrement plissés d'incompréhension. Rapidité déconcertante du moment, pour lui qui n'avait absolument rien compris à ce qu'il venait de se passer. Citrouilles, jardin...Charabia complet. Main dans ses cheveux qui le fit tout doucement se redresser, il finit par obéir, retournant dans sa chambre pour se vêtir un peu plus chaudement qu'un semblant de pyjama, pour se mettre à descendre alors et venir porter plus ou moins facilement les pauvres citrouilles à l'intérieur. Et il en était tout excité l'enfant, car il n'en avait jamais vu de vraies, ni même d'aussi grosses. Yeux pétillants qui rayonnaient sur son visage, il dû pourtant remonter une fois la tâche terminée, pour venir décorer le salon de sa présence si calme et perdue dans ses pensées.

Sans doute faisait-il peur ainsi, comme il était, mais quand Eun l'apercevra, il s'approcha calmement, déjeuner en préparation sous ses petites opales, alors qu'il s'installa pour au final tenter de répondre aux questions de celui qui devait en avoir pleins la tête. Mais ô combien était-il maladroit lui sur sujet, même si en réalité, ne disait-il sans doute que des bêtises, ou alors simplement un peu trop directement les choses. Au final, sans doute aurait-il préféré pouvoir se préparer à cela bien avant, pour pouvoir bien lui répondre, pour pouvoir lui répondre quelque chose de cohérent. Et pas des mots en tout hasard balancés un peu à la va vite. Mais il n'y pouvait rien lui, il ne pouvait qu'essayer de rattraper les erreurs de la soirée d'hier : juste pour passer à autre chose, juste pour essayer d'écrire à nouveau ce qui allait changer sa vie. Eux : nouvelle famille. Petit déjeuner qu'il avait mangé sans doute beaucoup trop rapidement, comme pour finalement ne plus avoir à négocier le passé. Car ô combien il le craignait, et ô combien Eun aurait toujours la vérité car c'était tout ce qu'il méritait après tout.

J'ai...Rien à cacher tu sais...Alors je te dirais tout si tu le veux..." qu'il commença tout doucement alors que ses doigts jouaient tout doucement avec les manches de son haut, lèvres se faisant timidement mordiller, "Puis...Je répondrais à tout tes questions si tu veux...H-Hésite pas..." qu'il lui affirma.

Et il était sincère, car il ne voulait rien lui cacher. Tête qui pensait à autre chose, citrouilles colorées qui les attendaient, il était un gamin beaucoup trop impatient au final. Et même si le sujet sérieux avait été abordé, comme un souffle qui disparu de ses épaules, il en était bien heureux à présent de lui en avoir parlé. Alors oui, il allait vivre son premier Halloween, lui qui n'avait jamais pu le fêter, lui qui n'avait voulu que cela, pouvoir se réjouir en famille. Mais il l'avait à présent, celle qui lui était chère dans son cœur, celle qui pourtant irait écrire avec lui, avec eux. Peut-être était-il trop sensible à ce genre de détails, mais qu'importe, lui en avait assez de trop réfléchir, il voulait pour une fois agir sans avoir à ne rien craindre, sans avoir à n'avoir peur de tout voir s'échapper entre ses doigts. Ô il serait enfin maître de son destin et il se débrouillerait pour à présent pouvoir vivre comme il le voulait. En bonne voie, c'était sûr, mais que pouvait-l y faire si cette fois-ci, il voulait faire les choses lentement et correctement, sans ne rien précipiter, sans ne rien forcer pour une fois.

Dis...Les citrouilles...On va...l-les sculpter ? Ou ...les manger ? J-J'en ai...jamais goûté...Ni même...vu en vrai...C'est idiot non ?" qu'il se mit à lui sourire, s'imaginant déjà comment cela pourrait se passer ici, "V-Vous le fêtez habituellement...Halloween ? Ou...pas ?"

Question sans un peu idiote, car lui n'y connaissait que les grands mythes. Distribution de bonbons, décorations, déguisements. Sans doute avait-il tout raté dans son enfance catastrophe phénoménale. Mais ils allaient sans doute rattraper les choses encore et encore, que ce soit pour voir les fleurs fleurir au bout de ses doigts, ou encore pouvoir simplement sourire encore et encore à ceux qui à présent illuminaient ses jours sans même s'en rendre compte sans doute. Car tout était si beau, car tout était si magique, alors que tout était encore à faire. Ô mais il n'avait plus peur à présent, car il avait trouvé là où il voulait rester, là où il voulait pouvoir sourire et encore sans s'arrêter. Un peu timide au départ, mais sans doute arriverait-il un jour à se sentir à l'aise, à se détendre, sans avoir peur, et pour juste pouvoir observer les étoiles dans les prunelles de ceux qu'il aimait.

Vivre seul avec son père avait au moins permis à Eun Ae de développer de certaines qualités dans la cuisine. Il pouvait tout faire, du plus simple au plus compliqué (sans pour autant être gastronomique, il ne fallait pas abuser non plus). C’était un plaisir pour lui de faire à manger, surtout pour les personnes qu’il aimait. Pour son père, Keiko et Heejun maintenant. Puis, peut-être un jour Dakho. Cette idée le faisait légèrement sourire, alors qu’il terminait de faire son café, observant le liquide noir s’écouler dans sa tasse fétiche, a.k.a avec un lapin posant comme de manière sexy muni de lunettes de soleil. Ouais… Non, franchement, il y avait des côtés de lui que Dakho ne devra découvrir que très tard. Finalement, il allait se poser à la table pour le petit déjeuner, offrant une assiette de pancakes à Heejun, restant calmement à boire sa caféine. Il l’écouta, rassuré d’entendre cette sincérité qu’il avait eu peur de voir s’envoler au matin. Le regardant alors la même tendresse qu’hier soir, il ouvrit finalement la bouche :

« J’aimerais tout d’abord savoir si tu veux que l’on poursuive ceux qui t’ont fait cela en justice, commença-t-il avec le même flegme. Cette décision te revient et sache que ni l’argent ni le temps ne sont des obstacles pour nous. »

Il avait presque envie de rajouter qu’ils étaient une famille et que c’était donc tout à fait normale. Mais après coup, la pensée que peu de gens auraient ainsi accepté un presque inconnu chez eux, l’adoptant carrément, le coupa dans son discours. Pour eux, c’était la moindre des choses. Autant pour le père que pour Eun, donc les yeux détaillaient désormais les traits d’Heejun. Cette décision lui revenait. Il ne le forcera à rien. Il fallait toujours écouter la victime et respecter son choix. Mais ce n’était pas la seule chose qu’avait à dire le fleuriste. Seulement, pour cette fois, il alla délicatement poser sa main sur celle de son petit frère, le regardant dans les yeux.

« Promet-moi quelque chose… Si jamais il t’arrive quoi que ce soit, avec Sanosuke, ou n’importe qui, et je le précise, même Sano, qui ne te plait pas ou qui te font du mal, promet-moi de m’appeler directement ou de me le dire… D’accord ? »

Peu de gens se rendaient compte de cela, mais les violences dans un couple sont plus fréquentes qu’on ne le pense. Forcer son partenaire à faire quelque chose contre son grès, sous presque que, en tant que partenaire, il ou elle en a l’obligation, est un viol. Seulement, peu de gens s’en rende compte. Après ses opérations, le jeune Chase-Lim avait eu droit à plusieurs heurs de psy, discutant de toutes les peurs qui montaient en lui. Les sujets avaient été tellement divers, qu’il lui avait permis de se rendre compte des choses. Avoir été une femme l’avait déjà sensibilisé. Mais d’autant plus maintenant, alors qu’il goûtait tous les jours à la transphobie banalisée. Même si c’était trop tard pour dire qu’il voulait protéger Heejun de toutes les douleurs, il s’était désormais promis de le protéger le plus possible jusqu’à ce qu’il soit libérer de ses démons. Un chemin long et fatiguant les attendait. Mais, c’était bien son rôle, en tant que grand-frère. Il allait assumer jusqu’au bout, quitte à se surcharger un peu plus d’effort émotionnel. Rien ne le ferait changer d’avis de toute manière.

Apportant de nouveau sa tasse à ses lèvres, il laissa le café couler dans sa gorge en écoutant les naïves mais adorables questions du plus jeune. Il avait beaucoup de choses à lui faire découvrir, c’est sûr. Mais il ne fit aucun commentaire, le laissant terminer tranquillement, buvant tout aussi calmement son remontant du matin. Vous savez, la fameuse phrase « je ne suis rien avant mon café du matin ». Hé bien, elle s’appliquait très bien à Eun. Mais on pouvait même la réduire un peu. « Je ne suis rien sans mon café. » Voilà qui est mieux.

« Il n’y a pas de questions idiotes. Celles que tu as vues en bas, on va les sculpter et les mettre en vitrine pour la décoration, expliqua-t-il alors. Mais si tu veux, on peut aller en acheter et en faire de la soupe ou des tartes. Les citrouilles comestibles sont plus petites que celles qui servent pour les déco. »

Bientôt, il pourra faire la différence. Et puis, tant qu’on y était, Eun pouvait aussi lui apprendre à faire deux ou trois plats qu’il connaissait. Un bon moment en perceptive, c’est sûr. Et un sourire orna les lèvres du transgenre qui déposa sa tasse sur la table, regardant Heejun dans les yeux, un air joueur sur le visage.

« Bien sûr qu’on fête Halloween ! Qui refuserait des bonbons gratuits hmm ? (Et son sourire s’étira.) En plus, c’est toujours amusant de se déguiser et de devenir moche pour quelques heures ! »

Lui qui avait toujours l’habitude de paraître impeccable face au monde, toujours bien coiffé, habillé, maquillé, sentant la fraicheur de son magasin, c’était un bon moment Halloween, pour sortir de ce rôle qu’il adorait. Cette fête était beaucoup moins incroyable que celle de Noël, mais elle était entourée de sa propre atmosphère terrifiante qui amusait Eun plus qu’autre chose. Lui n’avait jamais eu peur devant un film d’horreur et il aimait beaucoup effrayer ses amis pour le coup. Oui, il était de ce type de personnes à profiter de n’importe quelle situation pour faire peur. Un idiot, je vous ne l’avais jamais dit ? Un léger rire, presque voluptueux, lui échappa alors qu’il prenait un peu de pancakes. Quelle jolie matinée !

Regard perdu, quand il se laissa convaincre de rejoindre la table pour tout doucement s'installer, il se sentait bien plus léger, lui, d'avoir pu parler de tout cela, bien plus heureux sans doute, même s'il était légèrement embarrassé de ne pas avoir hésité à tout dire, comme si de rien était. C'était bien pour cela sans doute qu'il était simplement prêt à tout donner pour venir aider ceux qui l'avaient accueilli si aisément sans ne rien savoir de lui. Et maintenant il n'y avait plus de secret, calme imposé dans son esprit alors qu'il ne s'était jamais réellement confié de cette manière et de son plein gré. Ventre qui le démangeait finalement alors que le visage restait passivement endormi, prunelles qu'il avait du mal à garder ouvert, il cligna des yeux à la demande du plus vieux avant de tout doucement hausser les épaules. Ce qu'il voulait faire ? Il n'en savait trop rien, car au final, est-ce que cela réparerait quoi que ce soit ? Ô oui, il était en colère, mais il avait bien plus peur qu'autre chose au final, car il ne pouvait tout simplement pas revenir en arrière et faire comme si de rien était, comme si tout cela n'appartenait plus qu'au passé.

"J-Je sais pas...J'y ai jamais réfléchi...Mais pas sûr que ça aille très loin alors..." qu'il répondit timidement, venant hausser les épaules tout doucement avant de baisser les yeux avec une moue.

Et il soupira tout doucement, alors que les doigts se faufilèrent pour s'emparer d'un pancake et le mâchouiller tout doucement comme un enfant un peu perdu. Et c'était ce qu'il était au final, car il ne savait même pas se prononcer sur ce genre de questions bien trop complexe à son goût. Pourtant il trouvait cela touchant, de voir que l'on pensait à essayer de l'aider. Mais le méritait-il, même ? Alors qu'il n'avait jamais rien fait pour eux, alors qu'il n'avait même pas pu encore les remercier de l'avoir recueilli. Et tandis qu'il essayait de tout comprendre, il cligna un peu des yeux en rougissant légèrement, hochant discrètement la tête avec pour première réponse un sourire aux lèvres, alors que l'inquiétude du plus vieux pouvait se faire comprendre.

"J-Je te le promets...", réponse simple et efficace, alors qu'il essaya de ne plus trop y penser.

Qui sait ce qui arriverait ? Heejun n'était pas aussi facile qu'on ne pouvait le penser : complexe, quant bien même il ne le montrait pas forcément. Puis pour le moment, tout se passait bien dans sa tête, alors peut-être n'avait-il rien à craindre du japonais : du moins il l'espérait. Car les touchers le terrifiaient encore, car les regards sur lui le déstabilisaient, et il n'y avait pas grand chose qu'il pouvait faire au final si ce n'est prendre le temps et essayer simplement de contrôler ses peurs. Alors il préféra renchérir sur le sujet amené par Eun, celui des citrouilles et d'Halloween, car il n'avait jamais réellement pu le passer en tranquillité, car il n'avait jamais pu poser les yeux sur ces légumes orangés qui chaque année décoraient les rues de leurs beautés si particulière. Mots qu'il écoutait alors comme pour les absorber un à un, prunelles qui s'étaient mise à rayonner un peu plus encore qu'à son habitude, hochant la tête tout doucement avant de lui sourire.

"J-Je vois ! M-Moi ça me tente bien...De goûter de la citrouille...J'en ai jamais mangé je crois ?" qu'il se mit à réfléchir, avant de scintiller tout doucement, "O-On pourra en faire ?" qu'il demanda alors innocemment, les opales comblées.

Car tout lui irait, en réalité; et s'il pouvait ne serait-ce que passer ces moments avec ceux qu'il appréciait, quoi de mieux ? Alors s'empiffrant calmement et discrètement de ce qui lui passait sous les doigts, il se laissa doucement emporter par l'idée de pouvoir faire toutes ces activités avec Eun, car après tout il était devenu quelqu'un d'important à ses yeux. Costume qu'il n'avait jamais osé porter, bonbons qu'il n'avait que trop peu mangé en étant plus jeune, il fallait avouer qu'il n'en était pas le plus adepte : mais une fois de temps en temps ne pouvait pas faire de mal, non ? Alors il souriait réellement, comme si l'on avait fait que lui avouer les choses bien plus agréables, comme s'il n'avait plus rien à perdre à essayer de s'amuser un peu plus qu'il n'avait jamais pu le faire.

"J'ai hâte alors...de pouvoir faire tout ça avec vous...", murmure prononcé avant même de reprendre la parole, "Du coup...On finit d'installer la boutique et...on pourra cuisiner un peu ?" qu'il proposa alors, avant de se redresser un peu, "J-Je veux dire...J'aimerais bien...qu'on puisse faire tout ce que t'as dit..."

Et lui, il ne pouvait que se réjouir d'avance à toutes ces idées si bien construites et qui lui redonnait le sourire pour un oui ou un non. Peut-être était-ce bien trop banal pour celui qui déjeunait avec lui, mais pour lui, il ne s'agissait là que de nouvelles choses qui lui tardait de découvrir un peu plus. Alors il voulait faire tout et n'importe quoi d'un coup, sans même prendre le temps, car il était au final impatient de pouvoir partager de nouveaux moment rien ensemble. Il lui en fallait peu, pour pouvoir se sentir comblé, alors qu'il n'avait fait que vivre entre solitude et habitudes, alors la moindre chose lui paraissait incroyable, et la moindre nouveauté le faisait rayonner d'un coup sans qu'il ne puisse s'en empêcher. Mais qu'y pouvait-il, au final il s'était retrouvé ici, à se sentir bien plus heureux qu'autre chose : et c'était bien là le principal, car à présent il ne voudrait plus jamais partir.

A l’écouter, Eun Ae se rendait bien compte qu’Heejun ne voyait pas en quoi cela allait l’aider. Du bout des doigts, il fit jouer son café dans sa tasse, réfléchissant à observant le liquide noir tourner. Il n’avait pas terminé l’école, il n’était pas psychologue, il avait fuis ses problèmes plus de fois qu’on ne pourrait le penser. Son téléphone avait des numéros bloqués, des contacts supprimés, des messages jamais envoyés. Mais là, ce n’était pas à cause de problème de cœur, il s’agissait de la santé mentale et morale de son protégé. Peut-être qu’Eun devra se renseigner sur le sujet, mais pour lui, menait en justice les gens qui lui ont fait cela, l’aidera d’une manière ou d’une autre. Il s’agissait d’un crime, qui avait détruit sa vie, contre lequel il ne pourra jamais totalement guérir. Si cela ne tenait qu’à lui, il aurait sans doute déjà commencé une procédure, à peine réveillé. Seulement, il fallait écouter la victime ; il ne pouvait pas tout faire tout seul. Il comprenait que cela devait être dur, rien que de s’en souvenir. Alors devoir vivre avec ce poids constant sur le cœur et le corps, un combat dont Heejun ne verra jamais la fin. Tendrement, pourtant, il hocha la tête.

« Tu peux y réfléchir autant que tu veux, c’est ton choix, lui expliqua-t-il doucement. Par contre, ne crois pas que ça ne mènera à rien. On est peut-être pas dans un pays où la justice fait des merveilles, mais on réussira. »

Sur ses mots, il but deux gorgés de son café noir, profitant de la chaleur qui lui coula sur la langue avant de reposer la moitié presque vide de son mug. Mon dieu, il n’y avait jamais assez de café dans ce genre de chose. Après tout, ils avaient la chance de vivre an Californie. Ce n’était pas le pire état des Etats-Unis. Malgré une tension toujours latente, Eun vivait tranquillement malgré sa trans-identité. Il avait pu transitionner sans problèmes. Malgré ses choix totalement foireux de couper les ponts avec le passé. Mais il était jeune et venait de perdre sa mère. Autant de bonnes raisons qui font en sorte qu’il n’est pas totalement hors propos. Los Angeles était une ville impressionnante et ce genre de cas ne devait pas être anodin. Seulement, il fallait du courage pour oser parler et dénoncer. Eun était quasiment sûr que Heejun n’était pas la seule victime de cet orphelinat. Néanmoins, un dilemme se poser à lui : s’ils portaient plainte, l’établissement sera également suspecté d’avoir fermé les yeux sur les agissements au sein de son bâtiment et risquerait de fermer. Pas une mauvaise chose en soi, mais les orphelinats ne couraient pas les rues. D’un côté, Eun Ae n’aurait aucun remord à mettre en justice des adultes responsables du traumatisme à vie de son petit-frère de cœur. Mais de l’autre, que deviendront tous ses enfants ? Il comprenait que leur vie ne devait pas être facile, d’autant plus dans ce genre de condition. Repoussant alors ses pensées dans un coin de son esprit, il se dit que cela ne le concernerait que suite à la décision d’Heejun. Pas la peine de lui en parler maintenant, il avait déjà assez à porter sur ses épaules.

Après l’avoir rassuré sur sa totale disposition en cas d’une quelconque alerte, il se détendit, continuant de savourer son petit-déjeuner. Dans le même temps, son père se glissa dans le salon, récupérant une gourde d’eau pour aller faire son jogging matinal avant l’ouverture de la boutique. Ils avaient encore un peu de temps devant eux, de quoi continuer leur discussion avant qu’Eun ne doive monopoliser la salle de bain pour se préparer. Regarder la réaction étincelante d’Heejun à la mention des citrouilles réchauffa le cœur du plus vieux, qui ressentit de nouveau tout l’attachement qu’il avait envers lui. Qu’est-ce qu’il aimerait pouvoir lui retirer le noir de son esprit, pour le disperser dans le vent et ne plus jamais le voir pleurer. Peut-être s’était-il trop attaché à lui en si peu de temps. Mais il n’y pouvait rien ; Eun Ae avait la mauvaise habitude d’accepter les gens un peu trop facilement. Et le Han était encore une autre histoire. Il était passionné par les fleurs, adorait travailler à la boutique et ne se privait pas d’efforts. Tout ce qu’il fallait pour faire craquer le Chase-Lim.

« Bien sûr qu’on pourra en faire, approuva-il en hochant la tête. Je t’apprendrais même ! Ce n’est pas dur, vraiment. »

Discrètement, Eun jeta un coup d’œil à l’horloge mural. Il était tôt. Franchement, son père abusait. Tout ça parce qu’il avait voulu être sûr qu’ils soient prêt. Roulant des yeux à cette pensée, Eun termina son café en grimaçant légèrement, se rendant compte que cela ne le fera sans doute pas tenir toute la journée. Il laissa les derniers pancakes à Heejun, se disant aussi qu’il en avait plus besoin que lui. Quelque chose s’alluma alors dans la tête d’Eun, comme une idée en forme d’ampoule.

« J’ai quelque chose à te proposer : je me prépare un peu et je vais nous acheter une citrouille comestible pendant que tu prépares la boutique. Il devra nous rester une petite heure avant l’ouverture alors on aura tout le temps de faire de la cuisine. T’en dis quoi ? »

Celui aux cheveux colorés n’aurait jamais imaginé avoir un petit frère ou quelqu’un avec qui il pourrait faire ce genre de chose dans sa vie. C’était nouveau pour lui. Tout comme cela devait l’être aussi pour Heejun. Ils n’avaient pas grandi comme ça. Mais cet esprit de frères qui grandissaient entre eux lui réchauffait le cœur. Il aimait ce sentiment d’avoir quelqu’un avec qui partageait tout plein de chose, qu’il ne pourrait jamais faire avec son père par exemple. Se levant alors, il prit la vaisselle salle de sur la table, pour aller la déposer dans le lave-vaisselle avant de s’éclipser à l’étage pour se préparer à sortir. Il ne lui fallut pas longtemps, après tout – sans se venter – il avait déjà un visage assez beau pour ne pas avoir à en rajouter. Merci les hormones. D’ailleurs, il changea son patch avant de se rhabiller. Sa boite n’était pas cachée dans la salle de bain. Il préférait cela à la prise régulière de médicament. Chacun sa technique. Une fois prêt, il salua Heejun avait de déguerpir acheté de quoi faire une bonne mixture pour ce soir ou ce midi. Encore une fois – sans se venter – il ne pouvait pas cacher le fait qu’il était plutôt bon en cuisine. Et toutes ses qualités cachaient tous ses défauts. Mais tant que personne ne s’en rendait compte, c’était bon, non ?

Perdu, c'était ce qu'il était, celui qui ne savait plus où regarder ni comment voir les choses. Et peut-être qu'au final, cela n'était que les souvenirs défectueux qu'il possédait ; qu'il voulait oublier, pour se consacrer à sa nouvelle vie tellement souhaitée. Ô regard plongé entre ses doits, car il n'avait encore jamais réellement pensé à aller plus loin que juste s'échapper des cages dans lesquelles il avait été enfermé. Bonheur retrouvé, et en un sens il ne voulait plus y penser, faire comme si rien de tout cela avait existé, rayer une partie du passé pour en briller d'autant plus. Car il ne voulait plus perdre ce qu'il avait pu à présent tenir entre les mains ; joies retrouvées par les simples innocences d'un futur qui brillait déjà bien trop aisément. Loin, loin des problèmes et des histoires sans vie, pour finalement enfin se libérer lui et profiter un peu plus des plaisirs que pouvait lui en offrir les quelques étoiles qu'il avait toujours admiré entre les pages. Alors à présent, il n'en ferait qu'admirer les douces entre les cieux les plus subtiles, pour finalement reconstruire les univers si marquants et logiques aux lippes du plus vieux.

"Hmm...Peut-être...J-Je verrais bien..., qu'il murmura tout doucement avant de jouer de nouveau avec ses doigts, Un jour sans doute...M-Mais je préfère pour l'instant....penser à maintenant." , comme une promesse pour en ravir les présents.

Alors jeux infernaux terminés pour profiter des quelques repos accordés, petit-déjeuner pris comme pour en illuminer les instants, et il se faisait déjà joie, de pouvoir imaginer les quelques activités des plus fleurissantes. Pour en oublier les désastres, pour en sourire encore plus. Futilités dont il se réjouissait, sans doute un peu trop, pour un enfant qui en restait des plus grands pour autant. Et il réfléchissait, à ce qu'il n'avait jamais réellement pu faire, et il se demandait comment rattraper le temps perdu. Là, juste à côté, journée de découverte qui n'en faisait que se poursuivre alors que de ses yeux pétillants. Citrouille qu'il ne connaissait que dans les contes, histoires qu'il avait fini par ne plus croire, et le voilà qu'il ne faisait que rêver de pouvoir finalement faire comme tout le monde et goûter les douceurs d'antan.

"V-Vraiment ? Eun...! , qu'il s'exclama alors d'un sourire des plus lumineux, avant de rire discrètement, Et du coup...tu es doué en cuisine ?" qu'il demanda tout doucement légèrement émerveillé.

Car lui ni connaissait rien, cuisine qu'il n'avait jamais réellement pu faire dans les lieux clos. Alors les questions affluaient, alors il se demandait ce que savait faire d'autres le plus vieux en plus de tout ce qu'il avait déjà pu voir depuis qu'il était arrivé ici. Après tout, il ne savait lui même pas grand chose de tout ce qu'il pouvait se passer entre ces murs, alors il découvrait encore et encore, jusqu'à finir par apprendre lui-même à pouvoir faire de ses mains trésors éternels. Prêt à tout pour pouvoir aider et s'améliorer, sans doute en était-ce là les prouesses qu'il voulait pouvoir parvenir à faire par lui-même.

"Ca marche ! On fait comme ça alors ! Je saurais me débrouiller normalement..., mots qu'il articula alors plus doucement, myocarde réchauffé par les quelques attentions, Compte sur moi !", car il réussirait à tout faire briller.

Repas fini, qu'il s'empressa d'aider à nettoyer, il n'attendit pas plus longtemps que celui qui le faisait sourire, s'habillant pour en faire rayonner les espaces les plus certains. Haut rapidement mis alors qu'il ne put qu'en sourire au jeune homme déjà parti, il se précipita alors dans la boutique, agençant discrets pétales et panneaux pour en attirer les regards. Et ô les décorations en feraient sourire les passants, agencements des plus délicats qui d'entre toutes raviraient les fêtes de souvenirs immortels. Alors il attendrait, lui, gamin impatients alors qu'il se souvenait des quelques consignes. L'heure n'y était pas encore, car les minutes défilaient si lentement sous leurs yeux. Mais les prunelles murmuraient en permanence aux étoiles que tout ne ferait que briller encore plus, que tout ne serait plus qu'étincelles au creux des myocardes. Doigts passionnés qui de leurs légères ambitions en venaient à effleurer ce qu'il y avait de plus précieux dans une vie, éphémères beautés qu'il adorait pouvoir composer : jusqu'à en créer étoiles naturelles entre les mains d'inconnus.

Significations qu'il connaissait sur le bout des doigts, alors qu'il en oubliait légèrement le temps, ô aurait-il aimé pouvoir faire choses bien plus précises ; apprentissages qui en étaient encore en cours alors qu'il voulait simplement aider le mieux possible. Et peut-être qu'un jour, parviendrait-il à en rendre fier celui qu'il considérait à présent comme un frère. Sourire discret aux lèvres alors qu'il en respirait les parfums dissimulés entre les beautés des plus douces, chose qu'il ne faisait qu'au calme, quand personne n'en était dans les alentours pour en profiter du silence ambiant. Et c'était là qu'il se trouvait le plus heureux : quand seuls les regards avaient à parler, quand seuls les gestes marquaient les esprits, lui en régnait maîtres des repos. Porte s'ouvrant pourtant de nouveau, face aux surprises de celui qui en tressauta légèrement, il releva le visage avant de cligner doucement des yeux, prêt à énoncer les discours de la boutique encore close.

"E-Eun ?", car les corps en étaient dissimulé derrières les étagères et les regards vaguement perdus entre les fleurs.

Car les passions ne le quitteraient jamais, pour en faire éclore encore et encore les doux amours envers les nymphes naturelles : car les yeux ne brillaient plus que pour elles à présent.

« D’accord, acquiesça Eun Ae avec un sourire. Reviens vers moi si tu as besoin de quoi que ce soit. »

C’était sincère. S’il pouvait faire quelque chose pour Heejun, que ce soit lui donner la force d’aller plus loin, d’aller en parler à quelqu’un, de déboulonner doucement, petit à petit, les traumatismes, il le fera. Ils n’étaient pas reliés par le sang, mais si on lui demandait, sa réponse serait que le plus jeune est son petit frère. Il avait voulu le protéger. C’était peut-être pour cela qu’ils l’avaient embauché si rapidement, sans rien demander en retour. Qui aurait pris un jeune homme sans aucune expertise, pour remplacer une femme qui menait littéralement la boutique à elle toute seule ? C’est Eun qui avait prit le relais de sa mère, laissant Heejun prendre ses marques et apprendre. Tout s’expliquait un peu plus. Il n’avait pas eu pitié de lui. Il avait juste ressenti une grande affection à son égard. Et cela lui avait suffit, pour le convaincre qu’il était le bon. C’est le hasard, mais il avait été guidé par l’intuition. Le jeune fleuriste ne regrettait absolument pas d’avoir embauché le Han. Il était devenu de la famille et il n’y avait rien de mieux que de pouvoir choisir sa famille et de s’y sentir bien.

Voir son sourire sincère, ces dents éclatantes qui lui montraient à quel point l’idée lui plaisait, était la meilleur thérapie qu’on pouvait offrir au Chase-Lim. Il voulait que le plus jeune soit heureux ici, qu’il puisse y trouver ses repères, pouvoir agir comme si tout lui appartenait et qu’il ne devait rien à personne. Cela prendra encore un peu de temps, évidemment. Eun voulait juste être sûr qu’il ne se sente pas comme un intrus, un étranger, dans leur famille. Son père l’appréciait vraiment beaucoup, même s’il n’était pas souvent là et que les interactions n’étaient pas nombreuses. Evidemment, il vivait une vie d’homme veuf, avec des amis, dans une ville de rêve. Il travaillait, bien sûr, s’occuper de la maison et autre, mais ils étaient tous adultes. Son fils comprenait son nouveau besoin de sortir et de vivre comme bon lui semble. Il pouvait assumer tout le reste. Alors, il hocha la tête, convaincue de son niveau en cuisine. Eun avait dû apprendre à cuisiner pour combler l’absence de sa mère. Et cela lui avait plutôt bien réussi au final.

« Tu doutes de mes capacités ? ria-t-il alors. Evidemment que je suis doué ! »

Le plan de guerre était mis en place, il n’y avait plus qu’à le mettre à exécution. Alors, ils se mirent en mouvement. Après une douche rapide, et un habillage tout aussi rapide, Eun se retrouva dehors, à marcher dans les rues encore matinales de Los Angeles. Il ne faisait pas particulièrement chaud, mais le soleil perçait les nuages. Il ne prit pas longtemps pour s’arrêter aux marchands de fruits, achetant tout ce dont ils avaient besoin pour leur soupe, avant de revenir, les bras chargés. Heureusement, les citrouilles comestibles étaient plus petites et moins encombrantes que celles de décorations. Même si elles étaient plus lourdes car avec plus de jus et d’eau à l’intérieur. Il déambula un instant dans la rue, essayant de faire en sorte que rien ne tombe. Il vit la boulangerie française de la rue ouverte, se retenant d’aller jeter un coup d’œil aux croissants. C’était tellement tentant ! Mais il avait déjà eu un petit déjeuner et en plus, ils allaient faire à manger, qui allait finir dans leur estomac dans peu de temps. Arrivé prêt de la boutique de fleurs, il prit une petite pause, observant leur devanture avec un air fier. C’était plutôt bien fait, même qu’elle était très attractive, avec tous leurs pots, posés sur des plaquettes, les fleurs débordants de partout, comme si elles mangeaient la maison au lieu de la décorer. Puis il entra, tirant derrière lui les sacs, au lieu de les porter. Oui, cela abîmait leur couture. Mais il n’en avait rien à faire.

Une voix lui fit relever la tête. Ah… Un sourire en coin étira ses lèves, alors qu’il arrêta tout mouvement, laissant le silence prendre de nouveau possession des lieux. Il se déplaça silencieusement, attendant le bon moment pour agir. Eun Ae avait toujours eu la fâcheuse tendance de faire peur aux gens. Pour preuve, pendant des vacances, alors qu’ils étaient dans une fête foraine avec ses cousines, elles l’avaient poussé à aller dans la maison hantée avec elle. A ce moment-là, il n’avait pas eu le cœur de dire non. Une fois à l’intérieur, elles l’avaient coincé entre elles, pour le « protéger ». La bonne blague. Surtout lorsqu’elles s’étaient mises à crier aux premiers screameurs et que Eun n’avait pas arrangé les choses en disparaissant soudainement à la deuxième salle. Il avait alors joué le jeu et s’était fait passé pour mort à la troisième salle. Elles étaient sortie en pleures. Elles avaient douze ans, lui dix, et le souvenir de sa mère qui riait aux éclats tandis que son oncle tentait de calmer les jumelles lui restait gravé dans l’esprit. Donc, retour à la boutique. Il se glissa discrètement derrière Heejun. Il ne voulait pas lui souffler dessus, ou le toucher quelque part, de peur de lui faire revenir des souvenirs brutaux et dérangeants. Alors à la place, il attrapa une des nombreuses fleurs autour d’eux et la posant sur son épaule. Ce n’était pas effrayant certes, mais ce n’était pas son but non plus.

« Re ! Alors ? Tu as finis ? On peut remonter ? »

Leur temps était compté. Eun sourit alors, récupérant ses sacs, avant de s’éclipser dans l’arrière boutique pour remonter dans leur loft. Il se déshabilla de sa veste et ses chaussures, mettant son tablier de chef pour commencer à cuisiner. Les mains lavées, il attendit qu’Heejun soit prêt. Les deux jeunes hommes en position, il commença par lui apprendre les bases du découpage. Comment faire chauffer plus rapidement, comme faire de la soupe. Les broyer, les faire revenir. Agrémenté d’épices et d’autres légumes, comme la patate, pour donner une texture plus douce. En bref, il lui changeait les idées, commençant la journée sur de bonnes bases, là où celle d’hier avait été chaotique.

Gamin qui se sentait entouré, et il le savait, Heejun, qu'il n'avait qu'à en dire quelques mots pour agir. Mais qu'importe, étrangement, il voulait enterrer tout son passé pour simplement profiter enfin des quelques instants qu'il vivait actuellement. Car tout semblait bien trop beau, car tout semblait bien trop délicat, et il ne pouvait en cacher les joies de se retrouver là, juste ici, à parler comme si de rien était. Lueurs dans les prunelles qui ne pouvaient que se dégager toujours plus sans ne jamais disparaître ; c'était sans doute comme cela qu'il voulait vivre, maintenant. En allant de l'avant, en marchant sur les chemins éclairés, même s'il en était encore des plus effrayé du monde qu'il devait redécouvrir. Pourtant, ici, entre ces murs, il se sentait en quelque sorte chez lui ; dans une famille qu'il n'avait pas besoin de fuir. Et peut-être s'y habituait-il un peu trop facilement, à tout ce qui l'entourait : et qu'il avait presque peur de ne tout perdre d'un claquement de doigts. Car tout se faisait rapide, à présent, car tout passait bien trop vite ; de ces journées aux nocturnes, de ces minutes aux secondes.

Alors il souriait, joues rougies par ses propres bêtises qu'il pouvait bien trouver pourtant admirable. Car ô sans doute le trouvait-il un peu trop merveilleux, Eun, alors il s'enjaillait de tout, s'extasiait encore et encore sans pouvoir s'arrêter. Car au final, c'était sans doute ce qui le réjouissait toujours plus. Il ne pouvait que l'imaginer, derrière les fourneaux, rire aux lippes tout en ne pouvant faire que secouer la tête ; car il ne s'imaginait rien, après tout, il ne pouvait pas être pire que lui sur ce niveau. Il ne savait à peine faire cuire des pâtes pour sa part, manque d'habitude, ou alors peut-être simplement un manque de talent complet pour la création de plats qui se retrouvait souvent en carnage culinaire. Alors il ne pouvait qu'imager le plus vieux faire quelque chose de bien plus appétissant, et de moins cramé encore : à découvrir et redécouvrir avec les jours qui viendraient sans doute sans réellement tarder.

"Je doute pas du tout !" qu'il rigola un instant avant de reprendre sans ne plus tarder, "Hâte de voir cela alors !", presque défi à lui montrer, même s'il ne faisait que le croire en permanence.

Alors tout s'activa, tout se dépêcha autour de lui ; boutique à préparer qu'il ne mit pas longtemps à rejoindre, pour tout installer, gamin impatient et ne faisait que du mieux possible son travail, ô il avait hâte : de tout tester et de tout découvrir, encore et encore. Car c'était sans doute cela qui l'amusait le plus au final ; créer et redécouvrir en permanence de nouvelles choses, au sein de cette boutique aux senteurs si douces et qu'il affectionnait tellement. Alors il donnait de son mieux en permanence, pour ne pas décevoir qui que ce soit, et simplement mériter sa place ici. Alors il ne s'arrêtait pas, jusqu'à en entendre les portes tinter délicatement. Prunelles clignant tout doucement dans les salles se faisant à présent silencieuses ; airs intrigués au visage, fine moue le prenant alors qu'il guetta patiemment que quelque chose ne sorte du fond pour finalement se remettre à travailler un peu circonspect. Peut-être un simple tour de son esprit. Du moins, c'était ce qu'il avait cru penser, avant de ne voir par dessus son épaule, beauté éphémère qui le fit légèrement tressauter pour regarder finalement derrière lui : et en apercevoir le plus vieux pour en sourire encore plus.

"E-Eun ! Je savais que c'était toi !", qu'il s'extasia d'un sourire avant de hocher la tête, "Je te suis !", prêt à trottiner derrière lui.

Alors il se dépêcha de ranger tout ce qu'il pouvait avoir sous les yeux, pour en nettoyer ensuite ses fines mains et revenir auprès du plus vieux pour en admirer les techniques. Et il découvrait, cet ingrédient un peu étrange qu'il n'avait jamais goûté. A vrai dire, il n'avait su qu'un peu tard que les citrouilles ne servaient pas qu'à décorer les paliers et les vitrines, mais qu'elles pouvaient aussi finir dans les assiettes. Suivre, tenter de l'imiter tout en comprenant un peu plus comment en confectionner là les quelques délices à goûter, pour en régaler un peu plus les papilles. Epices, pommes de terre, et tout se mélangeait pour en créer douceur si subtile : qu'il ne connaissait pas. Doigt trempé dans les préparations pour finir par goûter un peu, il ne pu que se redresser un peu plus pour hocher vivement la tête.

"C'est trop bon ! On en mangera ce midi du coup ?, qu'il en était presque impatient, en réalité, de goûter à la préparation, J'espère que le matin passera vite du coup...", affirmation levée comme pour s'en motiver encore plus à travailler.

Aide qu'il offrait alors volontiers, à celui qui lui permettait de tenter de nouvelles choses en permanence, et il se demandait si c'était comme cela que tout se passerait encore et encore, pendant toutes ces semaines, toutes ces années. Car si la réponse était oui, alors il ne voudrait plus jamais bouger d'ici. Chaleur étrange et confortable à laquelle il s'habituerait bien trop. S'étirant tout doucement pour en nettoyer un peu le plan de travail ; il observa légèrement les alentour pour finalement se retourner vers Eun Ae. Car peut-être allaient-ils retourner travailler à présent, mais il ne ferait que suivre encore et encore : pas prêt à prendre de grandes initiatives de par lui même par peur de ne faire n'importe quoi. Tenter de s'émanciper un peu plus, pour enfin en retrouver les libertés.

"Et du coup...vous faites ce genre de plats souvent ? Je pourrais essayer un soir..., quand il n'y aurait personne et qu'il pourrait tenter de faire le repas pour tout le monde, On va retourner travailler du coup ? C'est bientôt l'heure...", murmure un peu déçu ; car il se sentait bien, là.

Pourtant, il ne pouvait pas nier qu'il en appréciait les arts et les florales, comme s'il n'était en réalité doué que pour cela, depuis qu'il les avait rejoints. Alors il n'y allait pas à reculons, loin de là. Toujours aussi heureux de pouvoir descendre entre les étagères, et venir en garnir ses doigts, de pétales et couleurs gracieuses