Loneliness ~Thiago & Wilfried~

Thiago est résolument excité à la perspective de cette exposition qui se prépare au sein de la galerie d’art qui l’a approché. Il n’avait jamais imaginé que la chance puisse lui sourire de la sorte. Il avait participé à un concours de photographie pour un magazine spécialisé en art. Il avait soigneusement travaillé le sujet de la thématique pour réaliser un cliché qui lui avait attiré une profonde satisfaction. Ce genre de mise en scène était inhabituelle pour lui, qui a plutôt l’habitude de capturer l’instant présent en s’efforçant de trouver la meilleure source de lumière et le meilleur angle, mais contre toute attente, ce cliché avait remporté le concours et il avait eu le plaisir d’être le sujet d’une interview. A cette occasion, il avait pu publier quelques-uns de ses nombreux clichés pris lors de son roundtrip autour du monde durant son année sabbatique. Une manière singulière de sortir de l’ombre et de savourer le plaisir d’être reconnu même s’il pouvait s’agir d’une mise en lumière dans un numéro. La chance lui avait sourit puisqu’il avait été approché par l’assistante de cette galerie d’art qui lui avait proposé d’afficher ses clichés. Une aubaine pour le jeune éducateur qui avait saisi cette chance sans se poser des milliers de questions. C’était une occasion à ne pas rater. Il l’avait saisie à pleine main. Cela faisait donc plusieurs semaines qu’après sa journée de boulot, il rentrait directement chez lui pour sélectionner l’ensemble des clichés qui seraient exposés. Cela faisait une semaine qu’il leur avait communiqué et il se devait de les retrouver pour peaufiner les détails. M. Hoffman, le directeur de la galerie serait présent et il avait hâte de le rencontrer. C’était par pure curiosité de rencontrer cette figure connue du monde de l’art de la ville afin de mieux cerner le personnage. En conséquence, après avoir terminé sa journée au sein du foyer dans lequel il travaille, il prend naturellement la direction de la galerie dans un pas enthousiaste et énergique. La musique dans les oreilles, ses lunettes encore sur le nez, car il sent ses yeux fatigués dernièrement, il arpente les rues de Los Angeles pour retrouver ce lieu qui accueillera le fruit de son travail. Il en est tellement fier que tous ses amis proches en sont au courant, notamment Baz dont la présence au quotidien est une dangereuse tentation pour le métis. Après une bonne demi-heure de route, il retrouve le cadre apaisant de la galerie d’art. Un sourire aux lèvres, il pénètre dans l’endroit et retrouve l’odeur appréciable de la peinture et du bois des œuvres qui occupent l’espace. « Bonjour Kate. J’espère que je ne suis pas retard, j’ai fait aussi vite que j’ai pu. » Il lui indique de sa voix chatoyante en venant lui serrer chaleureusement la main. « Il n’y a pas de soucis. Tu es à l’heure comme toujours. » Elle lui indique dans un clin d’œil amical alors qu’elle vient faire le tour du bureau d’accueil pour l’accueillir dignement. « Avec Wilfried, nous avons fait le tour tout à l’heure de tes clichés que tu nous as confié. » Elle lui indique alors qu’ils avancent dans la galerie. Ses prunelles s’empreignent de l’architecture des lieux, car il doit organiser ce point et les détails de la mise en évidence de ses clichés. Il a noté quelques idées qu’il compte bien proposés, mais il est ouvert à des propositions, conscient d’être encore novice dans ce domaine. « Et qu’en a-t-il pensé ? » Il ne peut s’empêcher de le demander, car il est curieux d’avoir le point de vue d’un professionnel. Il accepte facilement la critique si elle est positive et construite et aime qu’on lui donne son point de vue sur ses clichés dans lesquels il met énormément d’énergie pour en retirer la perfection. Un sourire amusé vient orner les lèvres de l’assistante alors qu’ils avancent vers les bureaux de la galerie. « Tu pourras lui demander directement. C’est avec lui qu’on va pouvoir peaufiner tous les détails. » Elle déclare en ponctuant ses propos par un clin d’œil, ce qui provoque son amusement. « Je vais découvrir tout cela par moi-même alors. » Il déclare alors qu’ils arrivent rapidement devant la porte du bureau qu’il suppose être celui du directeur. Kate s’excuse pour rentrer dans la pièce avant de l’y faire pénétrer. Il laisse ses pas frôler le pas de la porte et découvrir l’antre du directeur qu’il découvre pour la première fois. Ses prunelles viennent rapidement s’ancrer à la couleur azur de ses prunelles. Magnifiques. Elles sont magnifiques et mettent parfaitement en valeur le magnétisme de cet homme qui dégage une posture guindée et sauvage à la fois. Tout ce que j’aime. Ce dernier se lève pour venir à sa hauteur et Thiago est contraint de se pincer la lèvre pour éviter de se lécher la lèvre. Un homme, un vrai, terriblement magnétique et sexy à souhait. Un sourire vient ourler ses lèvres alors qu’il se traite d’idiot. Calme-toi Thiago. Il est toujours facilement charmé par la beauté, mais l’érotisme dégagé par cet homme dépense l’entendement, surtout lorsque ses prunelles intenses viennent s’ancrer aux siennes. « Bonjour, monsieur Hoffman, je suis Thiago Simoes, enchanté de faire votre connaissance. » Il lance de sa voix trainante et chantante alors que sa menotte vient retrouver celle de l’Allemand. Des mains fortes et fermes qui viennent titiller son bassin. « Merci encore pour la confiance dont vous faite preuve à mon égard. C’est une opportunité inconsidérable pour moi et j’espère que ce travail en collaboration saura vous satisfaire tout autant qu’il m’enchante. » Sa voix est enthousiaste alors que son sourire se fait imperceptiblement charmeur. Il ne le fait pas exprès, son corps répond naturellement à la sensualité dégagée par cet homme, qui doit avoir un succès considérable. Il n’a aucun doute sur la question.

Thiago est satisfait de la vision que lui offre Wilfried Hoffman. Il dégage ce charisme dont ses collaborateurs ne tarissent pas en éloge. Un homme dangereusement séduisant et passionné. Il n’a aucun doute sur cette image qui se peint dans ses prunelles azurs d’un homme au caractère trempé et fougueux. Similaire à certains points à cet homme qui lui a fait tourner la tête durant tant d’années avant que la folie impliquée par la cocaïne ne l’entraine dans ses abimes et dans son cercueil. Il s’efforce de se détacher de l’image funeste d’Ethan pour se concentrer sur l’instant présent. Il ne veut pas que son enthousiasme s’envole en fumée à cause d’une douleur qui a cicatrisée, mais qui ne s’est pas totalement résorbée. Il s’est promis d’aller de l’avant et cette exposition est la consécration de longues années de lutte contre une dépression liée un premier amour perdu. Il ne doit pas l’oublier. Pourtant, il ne peut s’empêcher d’être sensible au magnétisme dégagé par cet homme, tout comme au désir primaire qu’il engendre au creux de son bassin. Il ne s’en formalise pas, se laisse juste porter par les sensations sans se poser mille et une questions. Cette expérience lui a appris à vivre la vie jour après jour en se concentrant que sur l’essentiel et ce qui a de l’importance pour lui. Le reste n’est plus que superflu. A cet instant, il embrasse le plaisir de rencontrer cet homme, de profiter de sa poigne ferme contre sa main tout comme l’intensité de ses prunelles dans les siennes. Il n’y a rien de mal à profiter de la beauté virile d’un homme et Thiago ne vient pas lutter contre son attraction. Il y a quelque chose qui l’attire chez cet homme, mais il n’en oublie pas moins qu’il est le directeur de cette galerie et qu’il est plus vieux que lui. Même si le regard que lui porte l’Allemand ne cache en rien l’attrait qu’il a à son égard. Les compliments semblent sincères alors le photographe les boit avec délectation. La sonorité de sa voix est aussi ensorcelante que son enveloppe corporelle. Le charme opère inéluctablement. « Je vous remercie. Cela me touche énormément venant d’un homme aussi expérimenté que vous dans le domaine. » Sa voix a toujours ce côté chantant qu’il doit à ses origines. Il a beau être né et avoir toujours vécu à Los Angeles, les origines de son père, sa langue font partie intégrale de son identité. Tout comme le ton sec, mais suave de l’Allemand lui confère un attrait tout à fait singulier. Un rire cristallin et amical s’échappe de sa gorge en osmose avec celui de l’Allemand. « Très bien, Wil. » Il souffle dans une voix amusée. « Je ne voudrai pas te contrarier. Surtout que je ne vois absolument comme quelqu’un de vieux. » Il ponctue ses propos par un clin d’œil qui se veut complice, mais qui est empreint de séduction. Il ne peut pas s’en empêcher, son corps répond physiquement au langage de celui de l’allemand. Au pire des cas, il t’arrêtera si ça commence à l’importuner. Après tout, Wil semble déterminé à lever toutes les barrières conventionnelles entre eux. Sans doute qu’il a l’habitude d’agir de cette manière avec ces collaborateurs et d’éconduire les personnes qui ne l’intéresse pas. Thiago est prêt à prendre ce risque. Surtout lorsque cet homme l’observe avec avidité et cette froideur d’un prédateur. Je n’ai absolument aucune objection à passer sous ton corps, Wil. Son regard se fait à son tour pénétrant et son sourire s’accentue sous l’effet du grisement de ses sens. « J’ai hâte de découvrir tout cela. J’ai déjà réfléchi à des idées, mais je vais voir si c’est réalisable. Bien entendu, je compte sur toi pour me donner ton avis. C’est toi qui es le maître dans le domaine. » Il indique en haussant un sourcil d’un air espiègle. Il se sent à l’aise, alors il laisse les rigueurs de côté pour être naturel en compagnie de cet homme, qui a l’air d’approuver. « Bien sûr, je suis le maître des lieux. Après toi. » Il lui indique avec un ton léger dans la voix alors qu’ils se dirigent vers l’extérieur du bureau. Il retrouve les couloirs de la galerie. « Pour tout te dire, j’aimerai créer trois ambiances différentes. Une où on pourrait regrouper les lieux insolites où la nature a repris ses droits, une où on y trouverait les paysages magnifiques qui se cachent du regard des hommes et pour finir la beauté qui se cache dans le regard des gens, la porte d’entrée pour y puiser leurs richesses. Qu'en penses-tu ? » Il laisse ses idées fusées hors de ses lippes avec cette fougue qui le caractérise lorsqu’il parle de ses photographies, qui reflètent une partie son histoire et de son âme.    

Thiago s’exalte sur les idées qui l’habitent concernant le projet d’exposition. Sa bonhomie transpire dans chacun de ses mots alors qu’il met en lumière ce que son esprit passionné à développer. Il a une vision très claire des photos qu’il désire placer dans chacune des parties évoquées et leurs emplacements dans le fil de la visite. Il avait une telle hâte de pouvoir en parler avec des professionnels tels que Wil et Kate. Il a passé de longues heures à en parler avec Basilio lorsque ce dernier l’avait vu complètement plongé dans son ordinateur et que sa curiosité l’avait mené jusqu’à lui pour être au courant de la moindre de ses idées. Thiago avait pris énormément de plaisir d’en parler avec lui, de savourer sa présence en toute amitié, même si ces pensées pour le Brésilien étaient toutes sauf innocentes. Aujourd’hui, il peut enfin les mettre en application dans le cadre de cet échange professionnel et rien ne pourrait plus l’enchanter que cela. Wilfried est sensible à ses propos. Il le voit dans sa manière de plonger ses iris claires et pénétrantes dans les siens. L’alchimie se fait entre eux. Thiago le perçoit et cela le ravit. A cet instant, il ne voit aucun inconvénient à s’embraser pour le charme létal de cet homme envoutant. Perdu dans ses explications, il ne perçoit pas l’échange de regard entre Kate et Wilfried, ni l’expression réprobatrice de l’assistante. Il agit naturellement comme il le ferait avec n’importe qui sans se remettre en question. Il n’y a rien de mal à flirter innocemment. Cela fait partie des charmes de la vie. Wilfried se fait encourageant et rassurant. Son rire est plaisant à entendre et à regarder. Cela lui donne une expression moins sauvage, plus accessible qui lui plait tout autant. Wilfried est un bel homme. Il doit assurément en faire tourner des têtes, j’en mettrai ma main à couper. Je ne suis pas le premier et surement pas le dernier. « Je connais désormais un de tes vices. » Il déclare dans un ton espiègle alors qu’un rire amusé s’échappe de sa gorge. Ses prunelles brillent de malice alors qu’il lui souffle lorsqu’il sent sa menotte se poser sur son épaule : « Tu m’en vois ravi. J’ai hâte de voir le résultat de ce qu’on va produire dans cette collaboration. » Cette poigne est plaisante, légère, mais ferme à la fois. Elle est dénuée de toute innocence, car elle s’attarde sur son épaule alors que le regard du directeur se fait plus intense. Tu peux recommencer quand tu veux. Il ne dit pas ces mots, mais ses prunelles brillent de cet éclat qui ne trompe personne. Il me plait. Même lorsque les traits de l’allemand semble se fermer sous l’effet d’une colère muette, il dégage ce charme qui lui rappelle celui d’Ethan. Cela devrait l’alarmer, surtout lorsque les souvenirs de ces derniers mois avec son premier amour assaillent son esprit. Ils ont été compliqués lorsque la jalousie enlaidissait ses propos qui devenaient gratuitement méchants, mais il sait qu’ils étaient la cause d’un mal être contre lequel il ne parvenait pas à lutter. Cela devrait l’inquiéter et non l’attirer, mais il ne peut lutter contre sa curiosité naturelle qui l’intime à se diriger vers cet homme pour en savoir plus. Il lui donne le programme de leur rencontre avant de s’éclipser vers l’extérieur pour se griller une clope. Un sourire amusé vient ourler ses lippes alors qu’il se retourne vers Kate. « Je suis tout à toi, Kate. » Il ne ressent pas de malaise et si l’assistante semble en avoir un, elle le masque avec brio. « Tu m’en vois ravie. Laissons cet homme des cavernes avec sa drogue. Nous avons du pain sur la planche. » Elle lance dans un sourire qu’elle veut rencontre complice alors qu’elle attrape la tablette sur laquelle se trouve les plans. Il s’abstient de tout commentaire sur le surnom attribué, mais son expression se fait plus amusée alors qu’il se concentre sur le sujet de sa présence. Elle le laisse s’emparer de la tablette et elle s’épanche sur ses diverses suggestions. « Cela m’a l’air intéressant. Tu penses qu’il sera possible de découper l’exposition en trois atmosphères différentes ? » Il la questionne alors qu’il visualise les plans et la disposition des œuvres proposées. Il a quelques commentaires à faire et la jeune femme le conduit jusqu’à l’endroit en question pour lui permettre de se faire une idée. D’une main agile, elle note les différents aménagements qu’il désire mettre en place. Ils poursuivent leur expédition dans la galerie est le brun est satisfait d’entrevoir que le résultat pourra correspondre à ce qu’il a en tête. « Cela me semble parfait si on parvient à faire les arrangements que je propose. Enfin si Wil les valide bien entendu. Je fais confiance à votre expérience. » Il lui indique dans ce sourire angélique qui lui donne un air juvénile et provocateur. Elle lui rend son sourire. « Je n’en doute pas qu’il validera. D’ailleurs en parlant du loup, il montre le bout de sa queue. » Elle déclare en venant se redresser. « Tu peux aller te servir ton café, monsieur. » Elle le provoque dans une attitude désinvolte, qui doit être une punition pour ses propos précédents. Il se contente de sourire avec amusement face au regard sombre qu’il lance à son assistante qui semble être plus une amie qu’une simple collaboratrice. Thiago apprécie leur compagnie au point qu’il laisse simplement sa malice s’exprimer. « Alors plus détendu après cette cigarette ? Dois-je comprendre que la caféine est ton second vice ? » Il ose, se disant qu’il n’y a aucune méchanceté dans ses propos et que cet homme l’a invité à agir d’égal à égal avec lui. Au pire, il n’aura qu’à le remettre simplement à sa place et Thiago comprendra. Il tente juste sa chance de se faire une place dans ce duo pour pouvoir pleinement vivre cette expérience qui lui est donnée.     

Il se sent bien en la compagnie de ces deux amis qui semblent avoir une complicité attendrissante. Il a un bon feeling avec Kate, mais également avec Wilfried. Il a le contact facile et c’est plaisant de pouvoir agir sans artifice, ni prise de tête. Cette collaboration semble prometteuse et il est résolument ravi de travailler avec eux. Il observe les plans avec attention et l’échange est agréable. Wilfried finit par les rejoindre et la nature espiègle du photographe ne peut pas s’empêcher de s’exprimer. Une petite taquinerie innocente de sa part à laquelle cet homme charismatique répond avec bonne humeur. Son sourire se fait plus conséquent et charmeur. Son corps répond naturellement au langage silencieux du directeur qui dégage un magnétisme qui affriole ses sens. « Je suis sûr que tu es plein de surprises. » Il conclut dans un petit sourire en coin alors qu’il vient les rejoindre. Il se positionne à ses côtés et Thiago l’observe faire avec une attention particulière. Son avis de professionnel de l’art est crucial pour le métis qui a attendu cet instant avec une extrême impatience. Ce moment lui permet de détailler avec attention les expressions du visage taillé dans la pierre de l’Allemand. Il semble percevoir un intérêt sincère pour ses clichés, qui semblent provoquer une émotion intense en lui. Il le voit dans la lueur de ses prunelles claires qui semblent se perdre face au flot de pensées qui assaillent cet homme. Il suit naturellement le regard de cet homme pour retrouver le cliché d’une chambre d’hôtel abandonné qu’il a prise lors de son voyage en Europe. Il se rappelle particulièrement son histoire, de la sensation que cela a suscité en lui. Désirant lui transmettre ces pensées, il glisse ses doigts autour du cliché pour murmurer : « Je me baladais dans un hôtel abandonné lorsque je suis tombé sur cette chambre. Elle était la plus esquintée de toutes celles que j’ai pu voir. Je me suis senti hyper triste lorsque j’ai observé ce décor. C’était comme si les âmes qui avaient habitées cette chambre avaient disparues du jour au lendemain et que leurs marques indélébiles s’effritaient au fil du temps pour disparaître totalement. Cette pièce m’a ébranlée bien plus que les autres. Sans doute parce qu’elle aborde notre sphère intime et nous parle en fonction du vécu de l’autre. » Il indique dans une voix passionnée qui lui colle à la peau. C’est une manière pour lui d’expliquer également ce qu’il recherche a dégagé de ces clichés et notamment ce qu’il trouve de beau dans ce que d’autres qualifieraient d’imperfection. Thiago trouve résolument de la beauté dans l’imperfection et il doit en particulier à son histoire. Le compliment de Wilfried lui va droit au cœur et rend ses prunelles luisantes d’une émotion sincère. « Merci. » Il lui déclare en venant presser doucement son avant-bras dans un geste naturel qu’il doit à sa nature tactile. Il ne dit rien de plus, s’abreuvant de ce plaisir qui ronge sa poitrine alors que l’Allemand vient questionner son amie sur les outils de communications sur lesquels ils travaillent encore. « Je dois lui faire un retour prochain à ce sujet. » Il indique à Wilfried dans ce sourire communicatif. « Mais je compte bien garder mes secrets et mes vices pour moi. » Il indique dans un sourire mutin alors qu’il l’invite à boire un café. « Je vais prendre la même chose que toi. Se faire servir par le directeur, je suis bien vu. » Il le taquine avec cette bonne humeur qui lui colle à la peau. Il apprécie de titiller sa curiosité, mais il ne compte pas s’épancher sans y être invité par des questions. Il ponctue ses propos par un clin d’œil avant de laisser son rire s’épandre dans la pièce. « Je te taquine, je vais me prendre une boisson sucrée. J’ai assez pris de caféine pour la journée et tu devrais en faire autant si je te soupçonne d’être un addict à la caféine comme je le suppose. » Il exprime sa pensée sans tabou, se disant que Wilfried le recalera si nécessaire. Il se dirige vers le frigidaire pour attraper une canette de soda qu’il vient ouvrir avant de se caler contre le plan de travail. « J’ai évoqué ma volonté d’aborder l’exposition en trois temps comme je t’en ai parlé tout à l’heure. Avec Kate, on a vu comment on allait pouvoir organiser tout cela. Je dois repartir les différents clichés pour qu’on puisse faire une organisation finale qu’on validera tous ensemble. » Il lui indique à venir boire une gorgée de la boisson rafraichissante. Elle est appréciable en cette fin d’après-midi après des heures passées avec les enfants. « Je prends bien note. De toute manière, je ne suis pas du genre expansif, malgré ce que tu pourrais croire. » Il déclare dans un petit sourire en coin, car il a conscience qu’il pourrait avoir du mal à y croire. Il écoute religieusement le discours de Wilfried avec une attention particulièrement. Ses conseils valent de l’or. « Je pense que tu connais suffisamment la nature humaine. » Il se contente simplement de commentaire à la fin de ses propos. « Je laisse le libre arbitre aux gens d’être touché ou non par mes œuvres ou d’y voir qu’un intérêt financier ou un moyen de décorer leur intérieur. Cela ne remet pas en cause le travail et la chance que j’ai eu d’immortaliser ces lieux magiques ou rejetés par la civilisation. Mes souvenirs sont là, dans ma tête. C’est tout ce qui compte. Si cela peut me permettre d’en faire mon gagne-pain et continuer de parcourir le monde pour aller dénicher ces beautés cachées, alors qu’il en soit ainsi. » Il déclare dans un petit sourire amusé qui vient ourler ses lippes alors que ses prunelles viennent se perdre dans celles de son interlocuteur. Il désire juste pouvoir continuer à arpenter ces contrées magnifiques, car leurs découvertes lui ont permis d’avancer dans sa vie.

La saveur sucrée du soda est appréciable en cette fin d’après-midi après une journée de dur labeur au sein de son lieu de travail. Il laisse le plaisir d’échanger de son art avec deux professionnels griser ses sens et lui apporter une dose de sérénité agréable dans toute son échine. Ils échangent sur l’agencement que va prendre l’exposition et Wilfried ne tarit pas en explications pour lui permettre d’entrevoir les meilleures options qui se proposent à lui pour faire de cette exposition, une démonstration qui lui ressemble. Il est entre de bonnes mains et le fait d’avoir le contrôle sur ce genre de détails ne fait qu’accentuer la sensation qu’il a d’avoir prise la bonne décision en acceptant leur proposition. Il n’est pas certains qu’il aurait eu aussi carte blanche avec une autre galerie. Wilfried est passionné par son travail. Cela se sent dans sa manière de s’exprimer et par la qualité de ses réponses. Il ne laisse rien aux hasards et est très pointilleux. Intransigeant. C’est plutôt le terme qu’il préfère employer alors qu’il observe avec attention cette bouche se mouvoir alors qu’il s’abreuve innocemment de ses mots en bon interlocuteur qui se respecte. Il prend note de ses suggestions, s’assurant de bien les garder en tête pour y réfléchir posément. Il observe le matériel qu’il lui propose sur la tablette que Kate lui tend. « Je pense que ça peut être très intéressant. Il faut que je voie ça à tête reposée pour voir ce que je pourrais utiliser pour mettre en évidence chaque cliché ou un ensemble. On aura qu’à se caller un autre rendez-vous Kate pour que je te dise ce qu’il en est et te fournisse les éléments pour avoir votre avis. Qu’en penses-tu ? » Il questionne l’assistante avec ce sourire qui ne quitte pas ses lippes. « Bien sûr, avec plaisir Thiago. » Elle lui indique en venant déposer sa menotte sur son avant-bras dans un geste amical. « Super alors ! Bien sûr je compte également sur ton œil avisé, Wil. » Il ajoute en venant lui offrir un sourire légèrement charmant. Il ne peut pas s’en empêcher, ce trait lui colle à la peau. « En tout cas, je vous fais un retour très rapidement. Merci pour tout. » Il affirme avec cette voix ferme, mais reconnaissante. « On a identifié tout cela avec Kate. » Il déclare dans un petit clin d’œil. « On forme une bonne petite team, elle et moi. » Il ajoute dans un ton qu’il s’efforce de rendre complice et qui a le pouvoir de faire rire Kate. La pression ferme et virile du galériste sur son épaule éveille naturellement ses sens. Le charisme dégagé par son interlocuteur est conséquent et titille ses sens. Le feeling passe entre eux. Il n’est pas dupe. Wilfried a un intérêt pour lui sinon il ne passerait pas son temps à rompre la barrière physique entre eux, à s’immiscer dans son espace personnel. C’est vraiment loin de déplaire au photographe qui n’a pas envie de lutter contre cette alchimie qui enivre ses pensées. « On va te montrer ça. Et avec plaisir pour le diner. Je n’ai rien de prévu ce soir. » Il lui indique dans un sourire charmeur. « Ce sera l’occasion de satisfaire ta curiosité. » Il ponctue ses propos dans un clin d’œil. « Et peut-être la mienne. » Il lance avec cette innocence candide, sans qu’elle le soit véritablement. Il pense que ce genre d’échange, c’est donnant-donnant. Il n’est pas dupe que peut être l’échange glissera sur un chemin plus dangereux et sensuel, mais l’idée ne lui déplait absolument pas. Il est célibataire, lui aussi. Ils sont attirés l’un par l’autre, s’il devait finir sous son corps à la fin de la soirée ou à un moment lors de ce projet, l’idée ne lui déplait pas. Bien au contraire, elle titille ses sens. Quel genre d’amant est-il ? Un sourire amusé ourle ses lippes alors qu’il se tourne vers l’assistante de l’Allemand. « On lui présente tout ce qu’on a travaillé ensemble, notamment la répartition des clichés ? » Dans un petit sourire qu’il sent un peu plus crispé, il la voit s’exécuter après avoir jeté un regard plus froid à son collaborateur. Thiago ne sait pas trop quoi en penser, alors il ne s’attarde pas à ce sujet. Peut-être est-ce juste sa technique pour chasser les personnes qui l’intéressent ? Il est une victime consentante. Son soda en main, il vient s’abreuvoir alors qu’ils rejoignent la table qu’ils ont quitté. « Je t’ai déjà donné la thématique des trois ambiances que je veux créer. » Il lui indique dans un petit sourire en coin, car il se demande si l’Allemand l’a bien écouté. Il s’octroie cette petite boutade en toute sympathie. Il indique plusieurs clichés, une quinzaine en tout. « Je pensais les mettre dans la catégorie des lieux insolites où la nature a repris ses droits. »  Sa proximité avec le bel Allemand grise ses sens au point où il n’hésite pas à frôler son bras pour lui montrer d’autres clichés. Il s’allonge autant que possible pour récupérer les multiples photos qu’il a sélectionné pour la seconde catégorie. « Celles-ci représenteraient les paysages qui se cachent au regard des hommes. Et pour finir… » Il indique en venant de nouveau se tendre pour ramasser un dernier paquet : « Celles-ci pour représenter la beauté qui se cache dans le regard des gens avec une série de portraits que j’ai pu prendre. Bien sûr, je vais devoir réfléchir à un slogan tapeur pour définir chaque ambiance, pour attirer l’attention du visiteur. Je dois faire également un retour à Kate à ce sujet. » Il conclut avant de lâcher dans un rire communicatif. « En gros, j’ai encore plus de boulot qu’à mon arrivée, mais ce n’est pas pour me déplaire. Je pense que je vais me régaler dans ce projet. Cela fait longtemps que je ne me suis pas senti aussi excité. » excité, c’est bien le bon terme. Un sourire amusé conclut ses propos alors qu’il vient glisser son regard dans celui si pénétrant de l’Allemand. « Le choix des clichés te convient ? » Il déclare en venant légèrement se tourner vers lui pour pouvoir identifier son avis avant qu’il ne l’exprime par ses propos.  

Plongé dans la contemplation de ses clichés, l’allemand semble se perdre dans ses pensées. Empathique de nature, Thiago perçoit un malaise lorsque l’observe analyser les portraits. Il y a quelque chose dans son regard qui l’interpelle et accentue l’intérêt qu’il développe pour le galériste. Il n’est pas qu’un bel homme. Il y a de la profondeur dans son regard, une certaine mélancolie ou douleur. Grâce à ses voyages, il a développé une clairvoyance pour lire dans les prunelles de ses interlocuteurs. Le regard est le reflet de l’âme. Ils ne peuvent pas mentir ou très difficilement. Il ne faut pas passer à côté des subtilités pour comprendre tout leur mystère. Peut-être que je pourrais en savoir plus lors de ce repas s’il accepte de se dévoiler. Une expression sombre qui s’effrite à l’instant où son esprit regagne leur conversation et qu’il poursuit leur échange comme si de rien n’était. Thiago ne se permettra pas de revenir sur l’incident et se contente juste de répondre obligeamment à son sourire. Une nouvelle fois, il est attentif aux propos de son collaborateur, buvant ses paroles pour s’imprégner du contenu. « Eh bien, il me reste pas mal de pain sur la planche. Pas que cette idée me déplaise. » Il déclare en laissant son rire s’épancher hors de ses lippes. « Je vais m’occuper de toute cela dans la semaine, si on est d’accord sur le choix des photos. C’est déjà une belle avancée. Du coup, Kate, te sera-t-il possible de m’indiquer l’échelle de prix pour que je puisse avoir une idée, s’il te plait ? » Il la questionne avec cette bienveillance et respect dans la voix. « Bien sûr, je t’enverrai ça par mail avec un rappel de tous les clichés qu’on a validé ensemble. » Elle lui indique dans un sourire chaleureux avant qu’ils ne concluent l’entrevue professionnelle. Ils vont pouvoir échanger plus librement sans avoir cette distance de rigueur que leur intime les lieux. Peut-être vais-je en savoir plus sur l’homme que cache le galeriste ? L’idée l’enchante et l’amuse, d’autant plus lorsqu’il voit l’homme congédier sa collaboratrice, qui semble avoir des obligations familiales dont l’allemand semble aimer se jouer. « Pas de soucis. Je vais faire un dernier tour de la galerie pour travailler dessus plus tard. A tout à l’heure. » Il lui indique en venant frôler son avant-bras comme un salut d’aurevoir temporaire. Il ne lutte pas contre sa nature tactile et il faut bien avouer que la fermeté de ses muscles affriole naturellement ses sens. Il n’est pas disposé à les brider, après des années d’hibernation avant que ce beau Brésilien ne lui fasse de nouveau gouter au bonheur de lier une âme à la sienne. Seulement, cette relation appartient à un rêve, qui ne semble pas être parti pour continuer. Il n’a aucune raison de ne pas se laisser porter par ce feeling qui le lie à cet homme magnétique. Peut-être qu’il pourrait lui permettre de chasser les formes voluptueuses de ce dieu qui hante ses rêves ? Qui sait ? Il détache ses rétines des siennes pour les plonger dans celles de Kate. « Merci pour tout, Kate. Vraiment. J’attends ton retour au sujet des éléments dont on a parlé et je te réponds dès que possible. Je te souhaite une bonne soirée. » Il indique à l’assistante du galeriste avec qui il a bien sympathisé en s’autorisant le même geste sur son avant-bras. « Je t’en prie, Thiago. Je te fais ça dès demain. Bonne soirée à toi aussi. A bientôt. » elle lui indique dans un sourire bienveillant et doux auquel il répond naturellement avant de s’éloigner du duo pour retrouver les allées de la galerie. Il flâne, la tête perdue sur l’environnement pour s’imprégner de chaque centimètre des lieux. Le temps défile plus rapidement qu’il ne l’avait envisagé, car il sent plus qu’il ne voit le regard presque prédateur du galeriste sur lui. « Disponible ? » Il le questionne de ce sourire charmeur qui lui colle à la peau. Il le laisse s’approcher de lui, ses prunelles détaillant chaque centimètre de ce corps qu’il juge très attirant. Il dégage tellement quelque chose de létal, presque dangereux, mais cruellement excitant.« Est-ce qu’un pub conviendrait à M. le galeriste ? » Il lui propose dans un sourire espiègle, déterminé à garder une ambiance bon enfant entre eux. Thiago préfère la simplicité d’un pub que d’un restaurant gastronomique. De toute façon pour peu qu’il va manger, cela n’en vaudrait pas la peine. Autant partager une assiette à deux, côte à côté, que de manger dans des plats différents à un mètre l’un de l’autre.

L’idée de passer la soirée avec le galériste est alléchante. Il est résolument curieux d’entrevoir l’âme qui se camoufle derrière cette confiance fatale qui affriole ses sens. Il n’y a rien de mal à se laisser porter par les évènements sans se poser de questions. L’attraction semble partagée et l’alchimie entre eux se fait naturellement, ce qui plait résolument au photographe. La soirée risque d’être plaisante et il doit bien avouer que poursuivre ce petit jeu de séduction ne lui déplait pas. Bien au contraire, il apprécie résolument cette tension sexuelle qui s’installe entre eux, dans une ambiance bon enfant et détachée. Il compte bien profiter de la soirée pour en découvrir plus sur ce personnage atypique au charme résolument hypnotique. Le galeriste finit par le rejoindre après avoir fait un dernier tour pour fermer les portes de sa galerie. Patient, Thiago l’accueille avec un sourire charmeur et espiègle alors qu’il ouvre la dance vers un quartier où ils auront l’embarras du choix lorsque l’allemand se sera décidé à révéler le contenu de ses pensées. La soirée s’installe dans les rues. Le flux de travailleur est remplacé par ceux de jeunes, de bandes d’amis et de couples qui profitent des divertissements proposés par la ville des anges pour leur changer les idées, passer du bon temps, tout comme ils désirent le faire. Côte à côté, ils avancent, leurs échines se rapprochant pour agir comme un binôme dans le dédale des rues bondées. Il sent la voix naturellement suave de l’allemand se perdre près de son oreille pour lui avouer qu’il déteste les endroits guindés. « Tu casses le mythe du galeriste par excellence, mais ça me plait. » Il déclare dans un rire complice alors qu’il ponctue ses propos par un clin d’œil espiègle. Wilfried désire lui faire découvrir un endroit sympa et le photographe ne voit aucun inconvénient à le suivre dans ce lieu inconnu. Il l’arrête dans sa marche pour lui indiquer une autre direction. La sensation de son toucher contre son avant-bras est appréciable et ses iris pénétrantes se plongent avec satisfaction dans celles de son partenaire de soirée. « Tu me vends du rêve. Je pense que je vais adorer cet endroit s’il est tel que tu le dépeins et je te fais confiance à ce sujet. » Il murmure avec sincérité. « Il n’y a rien de mieux que la simplicité, même si elle se fait rare dans une ville telle que Los Angeles, mais elle rescelle de magnifiques lieux authentiques et insoupçonnés. » Il ajoute dans cette conviction qui lui est propre, car il passe son temps libre à aller à leur recherche, les dénicher pour pouvoir s’abreuver de leur richesse. La réplique de l’allemand lui arrache un sourire franc. « L’idée ne me déplait pas, bien au contraire. Peut-être auras-tu le plaisir de découvrir les miens si tu poses les bonnes questions. » Sa voix se fait suave et instaure une intimité entre eux, vite balayée par leur marche dans les ruelles moins fréquentées. Il apprécie la lueur des prunelles du galeriste sur lui. Il est attiré par lui tout autant qu’il l’est par lui et ses manières prouvent résolument qu’il se laisse porter par le feeling qui se tise entre eux. Pourquoi chercher à compliquer les choses alors qu’elles peuvent être si simples ? Thiago a cessé de s’en poser depuis cet été même si les relations amoureuses demeurent éphémères en grande partie à cause de lui. L’attirance et l’affection ne sont pas toujours la clé d’une réussite amoureuse et Thiago en est le premier témoin : cela ne suffit pas. Le blocage apporté par le décès d’Ethan demeure présent dans sa poitrine et l’empêche de s’enticher profondément pour une autre âme. Enfin, pas totalement, car il y en a une qui l’a touché si intimement qu’elle demeure un idéal qu’il ne parvient pas à atteindre, qu’importe les hommes qui croisent sa route, mais cela ne l’empêche pas de vouloir tenter sa chance, car la solitude peut être terrible, comme la sensation d’un cœur confiné à une tourmente permanente sans pouvoir battre pour personne, alors il se laisse effleuré par des âmes, laisse l’attraction enflammer ses sens et lui apporter une once de satisfaction même si elle se révèle temporaire, mais il ne regrette absolument aucune rencontre, aucun moment intime qu’il peut partager avec ces hommes qui lui permettent de vivre et il garde toujours un bon souvenir. Qu’importe ce qu’il adviendra de sa relation avec le galeriste, si elle demeure amicale, ambiguë ou sexuelle, il aura apprécié sa compagnie, surtout leur petit jeu de charme simple, qui leur arrache des sourires et des regards complices. Ils retrouvent rapidement le petit restaurant et Thiago découvre le charme authentique de ce lieu où des essences méditerranéennes viennent envahir ses narines, tout comme ses prunelles. Un petit bout d’Italie en plein Los Angeles. J’adore ! Il laisse l’allemand mener la danse, demander une table qui lui est tout de suite octroyée. Ils prennent place et un sourire se niche sur ses lippes lorsqu’il sent les jambes de l’allemand frôler les siennes. Ce rapprochement est plaisant alors il ne bouge pas les siennes, vient également étirer les siennes dans un petit sourire éhonté, mais amusé. « C’est parfait. J’aime beaucoup l’atmosphère des lieux. J’ai l’impression de retrouver le charme des petits restaurants qu’on peut trouver au cœur de l’Italie. L’odeur des épices typique de leurs plats embaument le restaurant. Un petit bout d’Italie en somme. Le cadre est intime, quoi de mieux pour faire connaissance et dévoiler les secrets du grand galeriste Wilfried Hoffman ? » Il le provoque dans un petit sourire. « Tu as plutôt un estomac d’orge ou d’oiseau ? » Il le questionne dans un rire naturel alors qu’ils attrapent le menu qui leur est proposé. « Je ne suis pas contre l’idée de partager avec toi un plat à deux. Je n’ai pas grand appétit. » Il déclare en laissant planer le doute sur l’ambiguïté possible sur le terme "partager", un sourire aux lippes. Il préfère lui proposer cela que de se retrouver à laisser une part conséquente d’un plat délicieux dans son assiette à peine touchée. Malgré les années, l’anorexie demeure présente et ne lui permet pas de savourer pleinement les mets que des restaurants peuvent lui proposer. Il se sustente autant qu’il est en mesure de le faire, évite les carences, mais c’est une lutte de tout instant lorsque la saveur des aliments est atterrée dans son palais. « Tu nous conseillerais quoi pour ce soir ? » Il lui demande, cherchant à découvrir ses goûts et sa connaissance de la carte écrite en italienne du restaurant. « Surprends-moi. » Il le défi, dans un petit sourire mutin alors que ses prunelles brillent de cette malice qu’il n’a nullement honte d’afficher, puisqu’il a été convenu entre eux silencieusement de laisser le charme opéré. Pour le meilleur comme pour le pire, ils le découvriront bien assez tôt.